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Action Barbès - Page 171

  • Hommage en direct à l'ICI

    S’interrompant, il saisit le petit papier blanc que lui tend le président de l’Institut des cultures d’islam (ICI), Jamel Oubechou, et visiblement ému, explique au public : « Ah, c’est formidable ! Les otages français en Syrie ont été libérés. Je voulais leur rendre hommage, mais ça, c’est tellement mieux ! » Par un hasard de calendrier, c’est à un amoureux de la Syrie, Jean-Pierre Filiu, qu’il est revenu d’apprendre au public réuni ce jour-là pour l’écouter la libération d’Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torres, au terme de dix mois de détention en Syrie. Ce professeur en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po vient de publier Je vous écris d’Alep. Au cœur de la Syrie (Denoël, 2013) et échangeait (voir sur la page de l'ICI), samedi 19 avril, avec Salam Kawakibi, politologue d’origine syrienne et directeur adjoint de l’Initiative de réforme arabe.

    Paris,goutte-d-or,ICI,J-P-Filiu
    À gauche, Salam Kawakib; A droite, J-P Filiu; De dos, au premier plan, Jamel Oubechou  (Photo Barbara Vignaux)

    L’occasion, pour Jean-Pierre Filiu, de rendre hommage à la première ville qu’il a connue dans le monde arabe – il avait alors 18 ans – et où il est retourné en 2013 pour écrire un des derniers témoignages disponibles sur la ville, « interdite » à la presse internationale après le rapt de Nicolas Hénin et Pierre Torrès. Aujourd’hui, 300 à 400.000 personnes vivraient toujours à Alep – contre un million avant la guerre. Mais il ne faut pas oublier, rappelle-t-il immédiatement, « que 22 millions de Syriens et Syriennes sont toujours prisonniers d’Assad dans leur pays et dans l’exil ».

  • Un anniversaire à ne pas oublier

    Nous sortons à peine des élections municipales qui ont enregistré une fois de plus un taux d'abstention remarquable. Nous souhaitons revenir sur le fait électoraliste par le biais du vote des femmes, acquis il y a juste 70 ans aujourd'hui. Nous ne savons pas si les femmes votent plus que les hommes, ou vice versa, très précisément. Quel genre vote, quel genre s'abstient. Nous n'avons que des approximations. Pourtant, si les femmes de 2014 pouvaient se souvenir ce qu'a été l'obtention du droit de vote le 21 avril 1944, "accordé" par le Général de Gaulle, disons plutôt la conquête de ce droit, elles mettraient plus de détermination à se rendre aux urnes. Les hommes d'avant 1944 ne concevaient pas que leurs femmes usent de ce droit : allaient-elles savoir ? Ne feraient-elles pas n'importe quoi ? Elles n'étaient pas prêtes ! 

    Il ne faudrait pas trop fouiller pour en trouver qui pensent encore ainsi....

    Le site de la Fondation de l'innovation politique (Fondapol.tv) propose des vidéos des toutes premières électrices, ici Odette Roux raconte son arrivée au conseil municipal des Sables d'Olonne après l'élection du 29 avril 1945 : 

     

    C'était pourtant les femmes qui pendant la guerre avaient remplacé les hommes prisonniers en Allemagne, les hommes engagés aux côtés de de Gaulle ou de la Résistance, où elles prenaient leur part de risque sans rechigner. A ces mêmes femmes l'on disait " Vous n'aurez pas la compétence ", " Vous ne saurez pas ", " Vous n'êtes que des enfants juridiquement ! ". De fait, elles n'obtiendront l'indépendance vis-à-vis de leur mari pour travailler ou obtenir un carnet de chèque qu'en 1965 ! 

  • Pâques ou la chasse est ouverte...

    .... aux lapins ou aux oeufs, cela dépend des cultures. Les cloches sont aussi de la fête en France. 

    Désuet et élégant, à la fois.... et tellement kitsch ! 

    osterhase-fahrrad-spazieren.jpg
    copyright 2009-2013, camo & pfeiffer

    Pour les amateurs et collectionneurs de cartes postales anciennes, cette illustration est extraite d'un site consacré aux cartes de voeux de Pâques (Fröhliche Ostern !). Vous l'apprécierez encore plus si vous lisez l'allemand. 

  • Une nouvelle fresque au 112 rue de Maubeuge

    On nous écrit : 
     
    J'ai le plaisir de vous informer qu'une nouvelle fresque est en préparation sur les  murs du 112 rue de Maubeuge (mur actuellement recouvert de tags).
    Il a été décidé de faire appel, comme en 2012 à « Artemisia » pour entreprendre ces travaux. Ce sera réalisé en enduits minéraux : argile, chaux, plâtre, avec un ensemble de techniques traditionnelles et actuelles.
    Nous vous enverrons très prochainement le projet pictural qui sera constitué d'un triptique représentant un paysage de campagne, un TGV et la Ville. 
    Patricia PREVOT, Coordinatrice de ce projet, et moi-même, restons  à votre disposition pour tout renseignement complémentaire. 
     
    Bien cordialement;
     
    Hervé Mouden
    Référent Social Gares Nord-Paris

    fresque, maubeuge, sncf

    La belle prestation artistique d'Artemisia a fait l'objet d'un article dans notre blog, c'est ici. L'arrière de la gare du Nord, près de la sortie du parking Vinci, n'est pas fréquenté par les touristes, mais surtout par les usagers de la gare qui se rendent à l'hôpital Lariboisière et ses personnels eux-mêmes. La partie de la rue de Maubeuge qui passe là méritait un éclairage coloré, une petite touche gaie... C'est réussi. Et notons que contrairement aux craintes de certains, les fresques n'ont pas été taguées. La couleur a seulement passé un peu avec le temps.

    Nous attendons donc le projet du triptyque annoncé. Nous vous ferons suivre...

  • La brasserie qui monte, qui monte, qui monte...

    En attendant la nomination des élus et de connaître les délégations qui leur sont attribuées, nous nous sommes perdus en conjectures, tout comme les riverains du boulevard de la Chapelle...

    Vano est parti en fumée en juin 2011. L'enquête de police a conclu à un incendie accidentel. Le coût de la reconstruction est donc pris en charge par la compagnie d'assurance. Nous avions compris que le permis de construire précisait "reconstruction à l'identique". Nous avons cherché à consulter ce permis de construire au bureau dédié à ces documents à la Préfecture de Paris, boulevard Morland. Par deux fois, on a pris nos coordonnées pour nous avertir de la mise à disposition dudit permis, et rien... Les outils en ligne sur paris.fr ne donnent pas plus de renseignements que ceux dont nous disposons depuis le début.

    paris,barbès,vano,brasserie,moussiéLors de l'arrêt du chantier à la fin de l'été dernier, nous avons cherché à nous informer pour répondre aux interrogations des riverains, à la fois sur le blog, mais aussi en direct parce qu'ils sont nos adhérents. Explication de la mairie du 18e : Pierre Moussié et Jean Vedreine, repreneurs de la brasserie, ont du procéder à des modifications du permis de construire. Délai supplémentaire : six mois... D'où la mise en sommeil du chantier, des deux chantiers, pour être précis, celui de la brasserie et celui du futur Foot Locker, parce que la reconstruction est assurée par une même entreprise. Le chantier s'est donc arrêté et a parallèlement pris l'eau. Ils ont du refaire le plancher entre le 1er et le 2ème étage. Concomitamment, ils ont découvert de l'amiante et du plomb. Conséquence : campagne de désamiantage et enlèvement du plomb. Délai supplémentaire.

    Depuis quelques semaines, les riverains s'interrogent à nouveau, ou devrait-on dire : nous interrogent ? Il parait que la vue se bouche... Le nouveau bâtiment serait plus haut que le précédent. Affaire à suivre. (Entre temps, nous avons appris que Afaf Gabelotaud qui nous tient régulièrement au courant de ce dossier a été reconduite dans ses fonctions d'élue chargée du commerce, de l'artisanat et du développement économique dans le 18e.)

    Quant à boire un pot entre amis, on pourrait l'envisager à partir de l'automne si rien ne vient plus interrompre le travail. A l'origine, nous comptions sur une belle surface : 220 m2 au rez-de-chaussée et 190 m2 à l'étage avec la tourelle de 60m2 en plus. En bas, le café-restaurant avec les plats ultra simples, vite-pris sur le pouce, et au premier les viandes et les grillades. 

    Nous ne savons plus maintenant ce qu'il faut annoncer pour certain. Dès que nous en apprendrons davantage, nous ne le garderons pas pour nous, n'ayez crainte.  

  • Comme une ritournelle ancienne

    Dès l'entrée en fonction de la nouvelle édile ( que nous convertissons pour l'occasion au féminin ! ), la propreté des rues de Paris s'empare des unes des journaux parisiens. Pourquoi ? parce que Anne Hidalgo s'est rendue en visite dans un atelier technique de la Propreté du 15e. La belle affaire !

    Ecoutez le reportage sur place de Sylvain Tronchet de France Bleu

     

    Cela nous a valu également un long article dans Le Journal de Paris du jeudi 10 avril, d'où nous avons extrait les chiffres ci-dessous pour votre information :

    6 790 agents de propreté à Paris, dont

    4 862 éboueurs,

    692 conducteurs et 146 agents chargés de la maintenance du parc de véhicules.

    236 femmes éboueurs (5%).

    S’ajoutent à l’effectif 25 encadrantes de proximité (+ 9% en un an).

    141 ateliers de propreté à Paris.

    96 inspecteurs.

    Les 450 inspecteurs de sécurité sont aussi habilités à verbaliser les infractions à la propreté.

    21 935 amendes infligées l’an dernier pour des infractions en lien avec la propreté.

    34 500 signalements concernant la propreté effectués depuis fin juin 2013 par des Parisiens avec l’application "DansMaRue". 

     

    Il se trouve que nous avions répondu aux questions d'une journaliste sur la propreté des rues de Paris cet hiver pour un magazine parisien, "Vivre Paris", dont le n°18 traitait de ce thème récurrent et sortait le 17 mars (pour lire cet article, cliquez ici).

    propreté,paris

    Nous y avons trouvé également des chiffres, d'autres chiffres (curieux comme la propreté peut se décliner en chiffres... ). Ce sont ceux de la Direction de la Propreté de Paris et de l'Eau (DPE) pour 2011.

    2400 km de trottoirs et 1700 km de voies à entretenir dans Paris intra muros

    7548 agents (tiens, ils sont plus ici, mais ce sont les chiffres de 2011...)

    309 M€ de budget pour la propreté et la collecte des déchets.

    150 M€ pour l'eau et l'assainissement.

    1 137 586 Mt de déchets collectés en 2012.

    30 000 corbeilles de rue dont 10 000 nouveaux modèles qui seront tous posés au printemps.

    903 colonnes à verre dont 92% insonorisées.

    20 colonnes enterrées.

    195 000 000 m3 d'eau potable produits quotidiennement pour Paris.

    600 000 m3 d'eau potable produits par jour pour les Parisiens.

    62% des Parisiens se disent satisfaits lors de la 5e édition du baromètre de la propreté. 

    400 sanisettes sont installées dans Paris (nous ajouterons qu'elles sont gratuites).

     

    Et maintenant, en sachant tout cela, les trottoirs ne vous paraissent-ils pas plus soignés ? Lol (laughing out loud) ou mdr (mort de rire), c'est au choix... Allez, pas de mauvais esprit. 

  • Le bonheur est pour demain au Louxor

    "Le bonheur est pour demain", c'est le message que nous recevons de l'équipe du Louxor. Nous les croyons bien volontiers et relayons l'information avec plaisir !

    P1050922.jpg

    A l'occasion de la ressortie du film LE BONHEUR EST POUR DEMAIN de Henri Fabiano, nous avons le plaisir d'accueillir Jacques Higelin, qui tient dans ce film l'un de ses premiers rôles. Il rencontrera le public du Louxor à l'issue de la projection.

    LE BONHEUR EST POUR DEMAIN 2.JPG

    MERCREDI 16 AVRIL à 20 h

    LE BONHEUR EST POUR DEMAIN

    Henri Fabiani - France - 1960 - 1H33
    Avec Jacques Higelin, Irène Chabrier, Henri Crolla

    Le bonheur est pour demain est l'histoire de Alain, un jeune homme qui vient de quitter ses parents et se retrouve perdu à Saint-Nazaire, dans l'environnement des chantiers navals, au moment de la construction du Paquebot France. Il rêve d'une vie où "on ne perd pas sa vie à la gagner".

    Jacques Higelin et Henri Crolla forment un duo irrésistible. Crolla, musicien autodidacte né à Naples, disciple de Django Reinhardt, offre de grands moments de virtuosité, parfois accompagné par le tout jeune mais déjà prometteur Jacques Higelin.

  • Valenciennes, ainsi squattent-ils !

    C'était l'année dernière, déjà, il y a plus de six mois que le tribunal d'instance tout en demandant l'expulsion des occupants du 2 rue de Valenciennes leur accordait un répit de façon à passer l'hiver à l'abri. Chacun sait que la trêve hivernale s'achève le 15 mars... Nous avons voulu connaître la situation de plus près.

    Nous sommes allés voir l'immeuble en question. Des immeubles, devrait-on dire, car il y a derrière la façade sur rue, aux grandes fenêtres vitrées de style industriel du début du 20e siècle (ici briques et fer), une cour intérieure et un autre bâtiment. Puis, sur la droite de la cour, une construction plus modeste en pierre de taille qui donne sur la rue du faubourg Saint-Denis, face à la cité Delanos. La porte d'entrée est fermée. La sonnette n'a pas produit l'effet escompté. Nous en étions donc à rédiger un petit message à glisser sous la porte, quand une gamine est sortie, puis un garçonnet, qui a bien voulu aller chercher un adulte. Venus sans rendez-vous préalable, nous ne nous attendions pas à être reçus d'emblée. Après les présentations d'usage, nous sommes donc convenus de nous rencontrer un peu plus tard et de partager les points de vue de chacun pour faire un état de la situation actuelle.

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    Revenons sur les événements. Le DAL et le collectif Jeudi Noir sont entrés dans cet immeuble le 29 décembre 2012, avec une soixantaine de personnes, 13 ménages et 27 enfants.

    Vidéo mise en ligne sur YouTube par Héléna Ghis et Antoine Panaïté

    Après le passage de Cécile Duflot au ministère du logement dans le gouvernement Ayrault, pouvons-nous voir ce qui a changé ou ce qui a fait avancer le sort des innombrables personnes sans logement ou mal logés ? Ce qui va "booster" la construction de nouveaux logements ? Quels sont les mécanismes d'aides ? Comment les met-on en marche ? Quelles sont les critiques les plus largement mises en avant ? 

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  • Les nouvelles attributions de nos élus !

    Voici certainement le dernier article de notre série consacrée aux élections municipales 2014. Par la force des choses... puisqu'hier, dimanche 13 avril, s'est déroulée la dernière étape, suite aux élections du 23 et 30 mars dernier : ainsi le premier conseil d'arrondissement de la mandature 2014-2020 s'est-il tenu dans chacun des 20 arrondissements de Paris!

    paris,9e,10e,18e,politique,municipales-2014,delphine-bürkli,rémi-féraud,éric-lejoindreLors de ce conseil d'arrondissement, les élus y siégeant ont voté pour choisir leur maire d'arrondissement.

    Au regard des majorités municipales dans les 9e, 10e et 18e, c'est donc sans surprise que Delphine Bürkli (succédant à Jacques Bravo), Rémi Féraud (pour un 2e mandat) et Eric Lejoindre (succédant à Daniel Vaillant) ont été officiellement investis Maires de leurs arrondissements respectifs. 

    Puis, sur proposition du nouveau Maire d'arrondissement, le vote pour ses Adjoints s'est également déroulé. Dans le 9e, 10e et 18e arrondissements, ce sont respectivement 5, 8 et 17 adjoints qui ont été élus.

    Auxquels s'ajoutent les conseillers délégués, au nombre de 4 dans le 9e, et 8 dans chacun des 10e et 18e arrondissements.

    Et, fait spécifique au 18e arrondissement (comparé aux 9e et 10e), 7 Conseillers de Paris, qui ne sont ni Adjoints au Maire du 18e ni conseillers délégués, s'y voient cependant attribuer le suivi d'un domaine d'activité, voire un quartier.

    (Crédits Photos, de haut en bas: Adeline Guillemain, Frédéric Rémongin, dixhuitinfo.com)

    Examinons ces délégations et ces attributions dans le détail...

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  • Dispositif anti-SDF : la Ville aurait-elle changé de politique?

    Une étude de l'Insee, consacrée à l'hébergement des sans-domicile en 2012 et publiée en juillet dernier, révélait que le nombre des personnes sans domicile (*) avait progressé de plus de 50 % depuis 2001. Les sans-domicile représentaient 141 500 personnes, dont plus de 30 000 enfants.

    (*): personnes ayant passé la nuit précédant l'enquête de l'Insee, dans un lieu non prévu pour l'habitation - cas des sans-abri - ou dans un service d'hébergement.

    9 % des sans-domicile étaient des sans-abri, passant la nuit dans un lieu extérieur, plus ou moins abrité, parfois dans un lieu public ou une habitation de fortune, et non pas dans un centre d'hébergement (par choix pour la moitié d'entre eux pour diverses raisons, généralement manque d'hygiène, insécurité, ou indépendamment de leur volonté : faute de place, arrivée tardive, interdiction des animaux domestiques, etc.).

    Le mois dernier, Le Parisien nous apprenait que 453 sans-abri étaient décédés en 2013 en France.

    Face à cette réalité de milliers d'hommes et de femmes vivant et dormant dans les rues et les recoins de l'espace public parisien, les sentiments éprouvés par les Parisiens peuvent aller de la solidarité au rejet en passant par la lassitude. Parfois même, la présence de ces sans-abri peut apparaître comme une nuisance dans l'espace public, alors que les politiques publiques d'assistance et d'aide à la réinsertion ne parviennent pas à enrayer la progression du nombre des personnes en grande précarité. Nous avions déjà abordé cette problématique complexe de la cohabitation entre les personnes sans-abri et les riverains dans nos articles évoquant les déposes, de plus en plus fréquentes, des auvents sur les façades des immeubles.   

    Dans ce contexte, beaucoup a déjà été dit, depuis une dizaine années, sur l'apparition de mobiliers urbains atypiques, visant à rendre l'espace public inconfortable, voire invivable à certaines personnes qualifiées d'"indésirables". Ce mobilier a parfois pour seul objectif de rendre difficile la réalisation de certaines incivilités : on pense, par exemple, à l'affichage sauvage ou les tags (grâce à un mobilier urbain comportant une surface bosselée ou dans une matière ne permettant pas à l'encre ou la colle d'agir); cela peut être aussi l'action du "skater" utilisant l'espace public comme terrain de glisse, l'abîmant et accélérant son usure  (avec, dans ce cas, des arêtes métalliques empêchant ses performances). Mais certains dispositifs ont des objectifs moins "nobles" et ne visent pas seulement les incivilités. Ainsi, depuis une quinzaine d'années, différents types d'équipements urbains sont apparus, tous plus imaginatifs les uns que les autres, et cherchant à dissuader les personnes sans-abri de s'asseoir ou de s'allonger; ces dispositifs peuvent aussi cibler d'autres catégories de personnes (e.g. groupes de jeunes etc.) qui auraient tendance à trop "squatter" un espace public. Pour découvrir l'ingéniosité de ces mobiliers ou l'imagination créatrice mise en oeuvre pour ces dispositifs, nous vous invitons à parcourir les photos d'un collectif d'artistes "The Survival Group" sur leur site internet.

    Fin 2009, interrogée par Le Parisien dans le cadre d'un article ("Paris se hérisse de mobilier anti-SDF"), Olga Trostiansky, alors Adjointe chargée de la lutte contre l'exclusion auprès du Maire Bertrand Delanoë (et élue dans le 10e), indiquait :

    "Il faut prendre en considération la situation des riverains ou des commerces. Ces installations peuvent avoir notamment un intérêt quand la sécurité des exclus est en jeu. Mais, selon moi, c'est une mauvaise solution de vouloir ainsi chasser les sans-abri." 

    Il était donc implicite que la Ville ne pouvait pas s'opposer à la mise en place de tels dispositifs lorsqu'ils émanaient d'initiatives privées, mais ne semblait pas les cautionner, sans pour autant les condamner. 

    Pourtant, tout récemment, nous avons découvert de tels dispositifs destinés à éloigner les personnes sans-abri, au pied d'un nouvel immeuble de logements sociaux, géré par une société d'Economie Mixte pour le compte de la Ville de Paris...

    La semaine dernière, Le Parisien annonçait la réhabilitation et la transformation d'un superbe immeuble haussmannien ayant permis la création de 46 logements sociaux - dans un immeuble à l'architecture particulièrement remarquable, ce qui a conduit le quotidien à choisir un titre un peu provocateur : "Ceci est un immeuble HLM!". Les nouveaux logements sociaux de cet immeuble, situé au 42 rue du Louvre dans le 1er arrondissement et offrant une vue sur le nouveau jardin Nelson Mandela des Halles, avaient déjà été mis en exergue par Anne Hidalgo et son candidat, Loïg Raoul, dans le 1er arrondissement, sur son site de campagne pour les élections municipales (cliquez ici pour cette publication).

    Voici la photo qui apparaissait sur ce site de campagne; nous avons alors remarqué les étranges objets qui entouraient l'immeuble, et que nous avons indiqués par des flèches verticales:

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    Nous sommes allés voir de plus près: en effet, il s'agit bien de dispositifs destinés à empêcher l'installation de personnes sans-abri, comme ceux décrits plus haut. Nous avons comparé avec les photos de l'immeuble avant sa réhabilitation; lors des travaux de transformation, des pans inclinés métalliques ont donc été installés tout autour de l'immeuble.

     

               Avant la rénovation                        Après la rénovation

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    Cet immeuble, géré par le bailleur social parisien Élogie, s'est donc hérissé de mobilier anti-SDF, déployé tout le long de son pied, à l'image d'une palissade pour un château fort...

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    Une vingtaine de plans inclinés en métal ceinturent ainsi désormais l'immeuble

     

    Notons que ce bailleur social (anciennement SGIM, renommé Élogie en 2013) est une Société d'Economie Mixte de la Ville de Paris, et arbore, comme telle, sur son site, le logo de la Mairie de Paris. Son Président est généralement l'élu adjoint au maire de Paris: anciennement Jean-Yves Mano, et donc théoriquement désormais Ian Brossat (que nous avions interviewé en juin 2013 sur ce blog), nouvel Adjoint chargé du logement et de l'hébergement d'urgence, auprès de la nouvelle Maire de Paris, Anne Hidalgo.

    Cette "herse anti-SDF" est donc une découverte insolite, inattendue voire incongrue. Nous pouvons donc nous interroger : la Ville de Paris aurait-elle donc changé de politique et de pratiques en matière de dispositifs anti-SDF qu'elle semblait réprouver jusque là ?

    Il ne s'agit pas de stigmatiser la Ville, car il est également important de considérer les efforts entrepris pour soutenir les organisations d'aide aux personnes en errance et accompagner les personnes sans-abri vers des structures d'hébergement et des abris de nuit. Cependant, cette question est ouverte ; nous attendons les éventuels commentaires des élus de la Ville. 

  • Place de La Chapelle : pas encore lieu de promenade urbaine

    Un mercredi ensoleillé et plutôt agréable. Un temps à mettre le nez dehors pour en profiter. Mais la balade s'avère très vite bruyante et polluée. Elle commence par le boulevard de La Chapelle à Barbès, normalement encombré à la fin du marché. Ne pas oublier que nous sommes mercredi ! Les pistes cyclables ne sont pas encore libérées et les trottoirs pas totalement non plus. Peu importe, il fait beau. Sous le viaduc, les commerçants remballent fruits et légumes pendant que des glaneurs remplissent leurs caddies avant le passage des agents de la Propreté.

    Des klaxons se font entendre au loin vers la place de la Chapelle. On comprend vite pourquoi. Tout le secteur est très encombré. Nous poussons jusque là pour voir.                                        

    place chapelle, embouteillage, Des policiers descendent de leur véhicule coincé dans l'embouteillage et mettront plusieurs minutes à discipliner les automobilistes pour se frayer un passage. Pour les piétons, il devient risquer de traverser car la visibilité est nulle.    

     

     

     Tous les  axes sont saturés : la rue du faubourg Saint-Denis jusqu'à la gare du nord, la rue Louis-Blanc, la rue Marx-Dormoy. Seul le boulevard de La Chapelle vers Stalingrad côté 10e offre une échappatoire.

    chapelle, embouteillage,

    Les rues Paré et Patin se sont entre temps remplies, preuve qu'une réflexion large sur la circulation aux abords de l'hôpital Lariboisière et au-delà vers la porte de la Chapelle doit enfin être engagée par les nouveaux élus. C'est une attente des habitants, des conseils de quartier et d'Action Barbès.        

    Voici une des raisons pour lesquelles nous demanderons sans tarder que soit relancée la commission extra-municipale des déplacements, afin que les diagnostics se fassent en collaboration avec les deux arrondissements, 10e et 18e, et que les solutions soient largement discutées avec toutes les parties.        

  • Travaux station Barbès: encore un peu de patience

    Préoccupés par les travaux dans la station de métro Barbès-Rochechouart, nous avions contacté fin février Didier Perret de l'agence de développement RATP pour Paris. Il nous avait assurés du maintien d'un guichet vente à l'entrée face à Tati (voir notre dernier article). Or, les travaux se poursuivent et il n'y a plus aucun guichet de vente actuellement. Celui en haut de l'escalier monumental est depuis longtemps un simple point d'information. Et encore n'est-il pas ouvert en permanence. Testée mercredi vers 17h, la borne d'appel en haut de l'escalier monumental est restée muette... Plusieurs personnes  à la recherche d'une information n'ont pu obtenir satisfaction. 

    Notre interlocuteur Didier Perret répond volontiers à nos questions. Ainsi, nous avons reçu ce nouveau message mercredi dernier : 

     

    "Au terme des travaux d'aménagement et d'embellissement réalisés par la RATP, je vous confirme le maintien d'un guichet de ventes à la station Barbès.
    Je viens de faire un point avec l'équipe projet concernant notre planning d'intervention, effectivement nous sommes actuellement dans une phase pénalisante, mais transitoire, qui correspond à la dépose des équipements anciens en attendant la construction du nouvel espace de ventes en lieu et place.
    Au regard des éléments de planning en ma possession, la phase de construction devrait débuter dans les prochains jours, pour une remise d'ouvrage fin mai.
    Par ailleurs, je me suis permis de transmettre votre message à la responsable de la ligne 4, en charge de l'accueil et de la vente à la station Barbès, afin qu'elle puisse intégrer votre remarque dans l'organisation du service pendant cette phase travaux.
    Je reste bien évidemment disposé à vous apporter toutes les précisions utiles si besoin."

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    Nous avons insisté pour que le guichet d'information soit ouvert davantage en terme d'amplitude horaire. En souhaitant que nous soyons entendus et que le guichet flambant neuf ouvre bien fin mai.