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  • "Ici je vais pas mourir": projection-débat au Brady

    Lundi prochain, le cinéma Le Brady projète le documentaire "Ici je vais pas mourir" consacré à la salle de consommation à moindre risque du 10e, et particulièrement au parcours d'usagers de la salle. Cette projection sera suivie d'un débat, organisé par le collectif d'habitants Mieux agir contre le crack, avec Jamel Lazic, chef de service de la salle de consommation à moindre risque de Lariboisière, Anne Souyris, Adjointe à la Maire de Paris en charge de la santé, Elina Dumont, comédienne, auteure et ex-usagère de crack, et Cécile Dumas, la co-réalisatrice.

    Pour réserver, cliquez ici.

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    C'est où ?

    Cinéma Le Brady,  , Paris 10e

    C'est quand ?

    Lundi 13 décembre 2021, à 20 h 30

  • SCMR : une série de reportages à voir sur France 5

    Le Magazine de la santé, l'émission de Marina Carrère d'Encausse consacrée à la santé sur la chaine France 5, diffuse cette semaine une série de reportages très intéressante sur la SCMR du 10e arrondissement. Nous avons pu voir l'ensemble des cinq reportages de la série en avant-première. 

    Dans cette série, on peut entendre le témoignage de personnels de la salle, on peut suivre notamment l'équipe de maraude qui travaille dans un périmètre large autour de la salle et de la gare du Nord.  Le volet de ce jour est consacré notamment à l'insertion du dispositif dans le quartier. Mais ce qui est suffisamment rare pour être souligné dans cette série, c'est le témoignage d'usagers de la salle de consommation à moindres risques, les premiers concernés. Des profils divers, certains empêtrés dans l'addiction, la maladie et la très grande précarité sociale, tandis que d'autres, comme Franck, montrent l'espoir d'une vie meilleure. À travers ces visages, au-delà de la caricature du "drogué", c'est un peu d'humanité qui transparait à travers des profils très abimés par la vie et les drogues.

    Loin des polémiques stériles, comme son titre l'indique : "Salle de shoot, réduire les risques malgré la polémique", cette série de reportages montre le fonctionnement réel de la salle, permettant à chacun de mieux appréhender le quotidien de ce dispositif de santé publique, d'en comprendre les objectifs, et plus généralement de prendre conscience de la complexité de ce que représente la prise en charge sanitaire et sociale de l'addiction.

    Vous pouvez voir ces reportages en direct en fin d'émission (du lundi au vendredi, à 13 h 40), et également pendant un mois en replay sur le site de France TV. Un travail de journaliste au long cours, dont il faut souligner la qualité.

     

    Teaser des reportages

  • SCMR : les études confirment les apports positifs de ce dispositif

    L'Institut de Santé Publique de l'Inserm vient de publier le rapport scientifique sur les Salles de consommation à moindre risque en France. Ce rapport était attendu par beaucoup, car après cinq ans d'expérimentation des SCMR en France (Paris et Strasbourg), cette étude vient apporter des données objectives sur l'impact de ce dispositif, ainsi que des préconisations pour l'avenir. 

    Cet épais rapport de 349 pages comporte trois volets présentant les résultats de trois études complémentaires :

    • COSINUS : COhorte pour l’évaluation des facteurs Structurels et INdividuels de l’USage de drogues
    • COSINUS éco : Évaluation économique des salles de consommation à moindre risque
    • Recherche sociologique sur l’impact de la salle de consommation à moindre risque sur la tranquillité publique et son acceptabilité sociale

    Les résultats de ces études montrent des résultats clairement positifs, à des différents degrés, sur l'ensemble des axes de recherches : santé publique et réduction des risques,  diminution des coûts de santé publique, tranquillité publique.

    Nous avons lu attentivement ce rapport scientifique et nous en faisons ici une courte synthèse pour exposer les points saillants. Pour plus de précisions et de détails, vous pouvez vous reporter au rapport, un lien de téléchargement est disponible en bas de l'article.

     

    Un effet bénéfique pour la santé publique

    Commençons par l'étude COSINUS (COhorte pour l’évaluation des facteurs Structurels et INdividuels de l’USage de drogues), une étude lancée sur plusieurs années pour suivre l'évolution de la santé d'une cohorte d'usagers de drogue (p. 28-96). Cette partie s'intéresse aux usagers de drogues et aux effets d'une SCMR sur leur santé, leur lien avec le système de soins et leur insertion sociale.

    Côté santé, le rapport fait état notamment d'une diminution modeste des contaminations au VIH et à l'hépatite C (infections VIH - 6% et VHC  - 11%), d'une baisse significative des complications liées aux injections, et d'une réduction des overdoses pour les usagers "exposés" à une SCMR. Cela entraine une diminution des passages en service d'urgences mais également des consultations chez les médecins généralistes et spécialistes. Le rapport précise toutefois que "[…] le fait d’avoir fréquenté les SCMR n’a pas permis d’améliorer l’accès au dépistage VHC, aux médicaments de l’addiction aux opiacés, à la médecine de ville".

    Autres points marquants de cette étude : les usagers de drogues fréquentant une SCMR sont beaucoup moins enclins à commettre des délits. De même, et très logiquement, ils s'injectent nettement moins dans l'espace public. Conséquemment, les seringues abandonnées dans l'espace public sont beaucoup moins nombreuses.

     

    Les SCMR permettent des réductions de dépenses publiques

    Le second volet de ce rapport présente les résultats de Cosinus Éco (Évaluation économique des salles de consommation à moindre risque). Les chercheurs mobilisés pour cette étude ont produit une estimation du rapport coûts/efficacité  des SCMR vis à vis des dispositifs existants comme les CAARUD (p. 97-122). 

    L'étude économique s'est attachée à mettre en balance les coûts et les bénéfices apportés par les SCMR. Les résultats exprimés sur une projection à dix ans d'existence des SCMR. L'étude montre que la SCMR parisienne évite 22 décès (- 6,7 %), elle réduit les risques de contamination aux VIH VHC (voir plus haut). Mais les coûts médicaux évités les plus importants sont ceux liés aux passages aux urgences évités (3.487 millions d'euros), puis ceux liés aux endocardites (1.730 millions d’euros), aux abcès (1.045 millions d’euros), aux overdoses (0.495 millions d’euros). 

    Et même si l'implantation entraine des dépenses et des coûts supplémentaires dus à son efficacité (une vie sauvée engendre des coûts de santé à plus à long terme), les chercheurs de l'Inserm de conclure que "[les] analyses et les conclusions qui en découlent sont conservatrices et suggèrent que les SCMR seraient coût-efficaces dans le contexte de la France". Autrement dit, qu'il serait économiquement bénéfique pour la société de déployer le système de SCMR en France.

     

    La présence d'une SCMR n'entraine pas de dégradation du quartier qui l'accueille

    Cette partie nous intéresse particulièrement, et ses analyses et ses conclusions ne surprendront pas celles et ceux qui suivent de près ce dossier de manière objective. Il s'agit donc de "La recherche sociologique sur l’impact de la SCMR sur la tranquillité publique et son acceptabilité sociale", une étude dirigée par la chercheuse Marie Jauffret-Roustide (p. 124-303).

    Cette étude s'appuie sur plusieurs matériaux :  une série d'entretiens avec des riverains de la salle (pro, opposants et indifférents), des professionnels de la RDR, des policiers du secteur, des agents de la gare du Nord... ;  une analyse des discours médiatiques sur la SCMR ; ainsi que l'analyse de l’enquête EROPP (Enquête sur les représentations, Opinions et Perceptions sur les Psychotropes) menée en 2018.

    Plusieurs points sont à retenir. Commençons par l'aspect médiatique où l'ont voit, sans surprise, que les médias généralistes ont une tendance nette à donner plus la parole aux riverains opposants à la SCMR, faisant souvent le choix du sensationnalisme. C'est ce que nous constatons avec le journal Le Parisien, par exemple, dont la journaliste en charge du secteur à cesser subitement de nous interroger depuis que la salle est ouverte alors que cette même journaliste faisait très régulièrement appel à notre association auparavant. Un choix de la subjectivité délibéré donc. Ce traitement médiatique biaise forcément la perception que l'on se fait du quartier vu de l'extérieur. Pour autant, les riverains affichent une pluralité de positions que l'on retrouve à travers les différents entretiens menés avec eux.

    L'étude montre clairement que le secteur Gare du Nord/Lariboisière accueillait une scène ouverte de toxicomanie bien avant l'implantation de la SCMR et que les problèmes rencontrés aujourd'hui dans les rues avoisinantes ne sont pas tous imputables à la SCMR (amalgame que peuvent faire les opposants, souligne le rapport), tant s'en faut !

    Les chiffres émanant du commissariat du 10e ne montre aucune augmentation de la délinquance imputable à la SCMR. Le secteur Lariboisière ne fait d'ailleurs pas plus l'objet d'appels de riverains pour des questions de toxicomanie que les autres secteurs du 10e arrondissement.

    Ce qu'il ressort globalement c'est que dans ce périmètre, c'est bien la Gare du Nord qui attire des usagers de drogues et non la SCMR.

     

    Un outil efficace à déployer

    Le rapport scientifique de l'Inserm conclut à des effets positifs de l'implantation de SCMR là où existent des scènes ouvertes de toxicomanie. Il est préconisé d'ouvrir d'autres structures, dont certaines pourraient s'adosser à des dispositifs existants, comme certains CAARUD qui pourraient se voir adjoindre une salle de consommation. Cela permettrait des économies substantielles en terme d'investissement.

    Il revient maintenant au gouvernement de prendre ses responsabilités et de mettre en œuvre ces recommandations pour une meilleure prise en charge des usagers de drogues et particulièrement ceux sans hébergement, pour des raisons évidentes de santé publique mais également de tranquillité publique.

     

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    Entrée de la SCMR rue Ambroise Paré, mai 2021

  • Salle de consommation à moindre risque : entretien avec José Matos, chef de service chez Gaïa

    Cela fait quatre ans que la salle de consommation à moindre risque (SCMR) a ouvert ses portes rue Ambroise Paré à Paris (10e). Pour l’occasion, nous avons interrogé José Matos, chef de service chez Gaïa, responsable des maraudes autour de la SCMR. Cet entretien permet de faire le point sur les questions de drogues autour de la gare du Nord, mais également plus largement sur le Nord parisien, et aussi de démentir certaines fakenews sur le sujet.

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    Portail d'entrée de la SCMR rue Ambroise Paré, octobre 2020

     

    Action Barbès : Pouvez-vous nous préciser votre fonction à Gaïa et votre rôle au sein de de la SCMR ?

    José Matos : Je suis chef de service au Caarud*. Caarud qui est porteur de la salle de consommation. Nous sommes deux chefs de service à la salle,  Jamel Lazic qui est en charge de la gestion à l’intérieur de la salle, et moi qui suis en charge de l’extérieur, c’est-à-dire des maraudes, des opérations de ramassage de seringues et de l’antenne mobile qui tourne cinq jours sur sept actuellement.

     

    Pouvez-vous, en quelques mots, rappeler le fonctionnement et le but de la salle de consommation à moindre risque ?

    La salle de consommation à moindre risque a deux objectifs, le premier est un objectif de santé publique, c’est-à-dire de permettre à des personnes très précaires – soixante pour cent des usagers de la salle sont SDF ou en situation de très grande précarité – de pouvoir consommer dans des conditions d’hygiène et de sécurité satisfaisantes , d’éviter les overdoses, d’éviter les risques liés à la consommation de produits et à l’injection, et de créer du lien, d’entrer en contact avec une équipe médico-sociale.

    Le deuxième objectif est lui un objectif de tranquillité publique. La salle étant implantée dans un quartier qu’on appelle une "scène ouverte", c’est-à-dire un lieu où se vend, s’échange et se consomme de la drogue, l’idée est d’agir sur cette scène préexistante, en limitant au maximum la consommation dans la rue, dans les toilettes publiques, dans les parkings, dans les halls d’immeuble…

    Pour fonctionner correctement et être en conformité avec la loi, la salle de consommation emploie un médecin à temps plein, un psychiatre à mi-temps et douze infirmières et infirmiers. Cela dément les mensonges dits par une candidate à la mairie de Paris lors d’un débat télévisée, qui affirmait l’absence de personnel médical dans la salle. Pourtant la simple lecture du cahier des charges des SCMR [voir en ligne sur legifrance.gouv] aurait suffi pour avoir confirmation de cet impératif médical. Cette offre est complétée avec des partenariats avec des structures de soin, notamment l’hôpital Fernand Vidal. Nous avons également une permanence de la sécurité sociale une fois par semaine.

    On nous pose souvent la question du sevrage (qui n’est pas une finalité de la SCMR) pour les usagers. Il faut dire que la question du sevrage n’est pas simple, il est difficile à envisager d’emblée une sortie de l’addiction vers un sevrage, c’est le fruit d’un processus complexe. Il s’envisage dans un parcours individuel accompagné sur un temps long. La salle est un premier maillon, souvent celui d’un tout premier contact avec une structure médico-sociale.

     

    La période du confinement a vu la retour de consommations de drogues dans l’espace public, d’injections en particulier, comment la SCMR a fonctionné durant cette période ? A-t-elle repris depuis un fonctionnement normal, en terme de personnes accueillies et d’amplitude d’ouverture de la salle ?

    Le confinement a eu un impact très important sur la salle. Nous avons décidé de maintenir la salle ouverte pour accueillir des usagers, mais pour ce faire il a fallu d’abord penser à protéger le personnel de la salle, et aussi les personnes qui fréquentent la salle. Sachant que la salle était à un niveau initial de 300 à 400 passages par jour habituellement, avec une ouverture le matin depuis octobre 2019, nous ne pouvions pas ouvrir sans opérer des changements : nous avons réduit le nombre de postes "d’injection" d’abord à quatre (au lieu de douze habituellement) puis à six, pour laisser un poste libre entre chaque personne, afin de pouvoir garantir la mise en place des gestes barrières pour tous. L’espace "d’inhalation" a lui été complètement fermé (six postes), les locaux ne permettant pas une aération suffisante pour que les personnes soient suffisamment en sécurité vis-à-vis de la Covid. Ces mesures ont considérablement réduit notre capacité d’accueil, limitant alors celle-ci à quatre-vingt passages maximum par jour. Aujourd’hui, avec six postes d’injection et toujours aucun poste d’inhalation, la salle actuellement ne peut accueillir qu’une centaine de passages par jour en moyenne.

     

    Quels sont les retours des habitants et riverains durant cette période et depuis, les signalements ont-ils augmenté ?

    Oui, forcément, ces personnes qui consomment des drogues n’ont pas arrêté avec le confinement, elles n’ont simplement pas pu venir le faire dans la salle, donc l’ont fait dehors comme avant. Nous avons maintenu des sorties quotidiennes pour ramasser les seringues laissées dans l’espace public et rencontrer les usagers dans le quartier. On a eu des appels de riverains auxquels on a tous répondu, environ trois par jour. Pour des intrusions dans des immeubles par exemple, on s’est déplacé systématiquement pour rencontrer l’usager, lui demander de sortir et faire un point sur sa situation. C’est vrai que cette période était très compliquée pour ces usages, n’ayant pas de solution alternative – nous sommes toujours la seule salle de consommation pour toute l’Ile-de-France. C’est vrai aussi que durant le confinement il y a eu plus d’appels, plus de matériel ramassé dehors : on a vu un retour des consommations à l’extérieur.

    D’une manière générale il faut dire que la situation autour de la salle n’est pas aussi pacifiée qu’on le souhaiterait et nous comprenons les exigences des riverains qui aspirent à une légitime tranquillité publique dans leur quartier. L’ouverture d’autres salles serait une solution forte pour améliorer les choses, mais il faut encore plus de travail de prévention vers les usagers, et aussi une plus grande présence policière.

     

    Quand on habite dans le secteur autour de la SCMR et qu’on est le témoin d’une scène d’injection dans l’espace public ou dans un hall d’immeuble, comment réagir ? Que doit-on faire (et ne pas faire) ? Qui doit-on appeler ?

    On peut nous appeler, nous avons une ligne dédiée aux riverains [tel : 07 62 49 93 45] qui est ouverte de 9 h à 21 h du lundi au vendredi et actuellement de 13 h à 21 h le week-end. On essaie de répondre et d’intervenir immédiatement, mais il arrive parfois que nous soyons déjà en intervention ailleurs.

    En dehors de ces horaires, mais aussi pendant, on peut appeler la police [tel : 17 / mail : ecoute10@interieur.gouv.fr]. C’est même le premier recours, car nous n’avons pas de moyens de coercition, seule la police peut contraindre une personne à quitter un lieu. Notre rôle est celui de la médiation, nous allons discuter, tenter de convaincre la personne de partir d’elle-même.

    On peut éventuellement aller soi-même parler avec la personne consommant de la drogue (à éviter en pleine injection), en restant poli (en vouvoyant la personne par exemple), en expliquant que sa présence est gênante et pose problème à cet endroit (cage d’escalier…). Généralement la plupart des usagers de drogue vont obtempérer et partir, ils cherchent plutôt à se cacher et éviter les situations de conflit. Dans le cas contraire il ne faut pas insister et appeler la police.

    J’en profite pour faire une mise au point sur la circulaire de politique pénale [Circulaire du 13 juillet 2016] et les fausses nouvelles répandues à ce sujet par des opposants à la salle. Il faut donc réaffirmer que la police est libre d’intervenir partout autour de la salle, devant la salle, et elle le fait, même à l’intérieur de la salle si besoin ! Le secteur n'est pas une zone de non-droit. La seule et unique exception est faite pour les usagers contrôlés à proximité qui sont autorisés à détenir une petite quantité de produit pour venir à la salle (NDLR : un usager doit présenter une dose de produit stupéfiant à consommer à l’entrée de la salle pour y rentrer, cela évite le deal à l’intérieur ; la salle ne fournit aucun produit stupéfiant ni produit de substitution). Une personne contrôlée par la police à proximité de la SCMR avec une grande quantité de produits est automatiquement arrêtée et emmenée en garde à vue, puis ensuite déférée au Parquet.

     

    Depuis plusieurs mois, on observe l’arrivée de nouvelles personnes en errance autour de la gare du Nord, principalement des fumeurs de crack apparemment, notamment dans la "cour des taxis" de la gare, proche de la salle de consommation. Cette présence est-elle liée à la SCMR ? Interfère-t-elle avec le fonctionnement de la salle ?

    Cette présence n’est pas liée à la SCMR. Il faut rappeler que la scène ouverte de toxicomanie autour de la gare existe bien avant l’implantation de la salle, et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été positionnée à cet endroit. C’est bien la gare du Nord qui attire ces personnes, la cour des taxis ayant un rôle de "place du village" dans cette scène ouverte. Les importantes évacuations de la Porte de La Chapelle et de la Porte d’Aubervilliers ont entrainé une pression très forte du côté de Stalingrad et du jardin d’Eole, mais aussi vers la gare. Il faut dire aussi que certaines personnes ont des "interdictions de territoire", la justice leur ordonnant de ne pas paraitre dans certains arrondissements comme les 18e et 19e arrondissements, et donc se rabattent sur le 10e. Nous voyons également de nouvelles personnes, notamment avec notre antenne mobile, Porte de la Chapelle, Porte d’Aubervilliers et au jardin d’Eole, et là c’est lié à la précarité qui grandit avec la crise de la Covid. Ces personnes viennent d’un peu partout, de Paris, de proche banlieue ou de la Grande Couronne, ou même de province, Paris ayant toujours eu un pouvoir d’attraction en matière de drogues. On voit depuis longtemps, des personnes venir à Paris pour un mois ou deux et puis repartir en province.

     

    Q : Plus généralement, le Nord parisien connait actuellement un phénomène inquiétant de consommation de crack qui semble encore s’étendre. Votre métier fait que vous connaissez bien la situation de la consommation de drogues sur le Nord de Paris. Pensez-vous que seul le démantèlement de la "colline du Crack" porte de la Chapelle en soit à l’origine, ou constatez-vous l’arrivée de nouveaux usagers de drogues ? Le cas échéant, est-ce que ces personnes répondent à un profil particulier ?

    C’est évidemment multi-factoriel, mais il est vrai que l’évacuation de la "colline  du Crack" Porte de la Chapelle, qui était devenue un lieu hors de contrôle, a dispersé les centaines personnes qui y gravitaient. Cela a eu principalement un impact sur Stalingrad et le jardin d’Eole mais aussi en Seine-Saint-Denis.

    C’est un des facteurs, mais il y en a d’autres, comme l’arrivée des migrants parmi les usagers de crack. Phénomène d’abord marginal il y a encore deux ans, la proximité de ces personnes à la rue (migrants et usagers de crack) a créé des échanges entre eux et il est moins rare aujourd’hui de voir certains migrants sans hébergement tomber dans la consommation de crack.

    Il y a également de nouveaux consommateurs qui sont des personnes à la situation économique précaire (intérimaires, intermittents du spectacle…) et qui ont "flanché" notamment avec le confinement et la crise économique. Ce phénomène accompagne chaque crise économique.

    Un autre facteur est la médiatisation, le sujet ayant eu une grande couverture médiatique, cela a un effet de "publicité". On peut rencontrer des personnes nous disant avoir vu un reportage à la télé et du coup être venues "voir sur place comment cela se passe !"

     

    Q : Il est question d’ouvrir des salles de consommation et de repos à destination de ces consommateurs de crack dont le comportement peut être parfois dangereux, pour eux-mêmes mais aussi leur environnement. Est-ce qu’il s’agirait de salle de même type que la SCMR de la rue Ambroise Paré (qui n’accueille pas de consommateurs de crack NDLR), ou de dispositifs spécifiques ? Autrement dit, est-ce que la politique de "réduction des risques**" (RDR) est la même pour les "injecteurs" que pour les fumeurs de crack ?

    Une salle de consommation est forcément adaptée à une situation donnée. Par exemple, la SCMR de Paris n’est pas pensée comme la SCMR de Strasbourg, cette ville ne connaissant pas de scène ouverte comme à Paris, les enjeux étant différents, même s’il y a un fond commun. Le modèle qui devra se mettre en place à d’autres endroits pour répondre à la problématique du crack devra forcément s’adapter à la consommation du crack. Ce serait l’inverse de ce qui se pratique à la SCMR de la gare du Nord, c’est-à-dire beaucoup de postes d’inhalation et moins de postes d’injection.

    Ce qu’il me semble indispensable, c’est que cela soit associé à des salles de repos, notamment la journée quand il n’y pas de lieux d’accueil pour les personnes en errance (les accueils de jour ne permettent pas de dormir).

    Mais au-delà de ces dispositifs, l’hébergement reste primordial. D’ailleurs, pendant le confinement nous avons offert des hébergements hôteliers à beaucoup de personnes, les plus fragiles. Aujourd’hui nous hébergeons environ soixante-dix personnes en hôtel. Cela permet de ramener les personnes vers des consommations plus raisonnées. La plupart des usagers baissent leur consommation et vont moins sur les scènes ouvertes lorsqu’ils sont hébergés dans des conditions décentes. D’une manière générale, même si ces personnes ne sortent pas de la consommation de drogues, elles "vont mieux", consomment moins et adoptent des comportements moins agressifs.

    Les horaires également doivent être adaptés pour correspondre à une demande spécifique. Comme nous nous sommes adaptés aux horaires des usagers à la SCMR de la gare du Nord, il faudra s’adapter aux horaires qui sont ceux des usagers de crack.

     

    Propos recueillis par téléphone le 25 octobre 2020.

     

    * CAARUD : Centres d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues, créés par la loi de santé publique 2004-806 du 9 août 2004 qui institutionnalise la politique de réduction des risques (RDR).

    ** Réduction des risques (RDR) : la politique de réduction des risques liés à la toxicomanie a été institutionnalisée en France par la loi de santé publique 2004-806 du 9 août 2004. Cette approche privilégie la prévention et les soins afin de limiter les risques sanitaires et sociaux liés à l'usage de drogues.

     

    Plaquette de présentation de la SCMR

    scmr,entretien,10e

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  • 12e réunion du Comité de voisinage de la SCMR

    Mardi 5 novembre dernier, se tenait la 12e réunion du Comité de voisinage de la Salle de Consommation à moindre risque (SCMR). La réunion s'est tenue dans la salle des fêtes de la Mairie du 10e arrondissement, sous la présidence de Madame Alexandra Cordebard, Maire du 10e. L'ordre du jour comportait notamment un point de situation sur le fonctionnement de "l'espace GAÏA" et un point de situation de l'espace public aux abords de la SCMR.

    Élisabeth Avril et Céline Debeaulieu, responsables de la SCMR, ont dressé un état des lieux du fonctionnement de la structure. Depuis le début du mois d'octobre, la SCMR, gérée par l'association GAÏA, ouvre désormais ses portes de 9h30 à 20h30 en continu (les horaires d'ouverture étaient jusqu'à présent de 13h30 à 20h30). Une demande que nous portions, avec d'autres, depuis longtemps. On compte actuellement de 80 à 100 passages sur les heures du matin, de 250 à 300 sur l'ensemble de la journée. L'horaire d'ouverture avancé permet aux usagers de rester plus longtemps dans la Salle. Les usagers arrivent souvent dans un grand état de fatigue, ont souvent dormi dehors, ce qui n'est guère étonnant si l'on songe que ces usagers sont à 60% des SDF.

    Pour accompagner l'élargissement des plages horaires d'ouverture, treize personnes supplémentaires ont été recrutées, ce qui pose pour l'instant le problème de leur formation, dans une structure qui par ailleurs pâtit d'un important turn-over. Un psychiatre a été recruté à mi-temps et le nombre des maraudes (actions dans la rue auprès des toxicomanes) a été augmenté. Après trois ans d'ouverture de la SCMR, on mesure donc que les efforts menés par l'association GAÏA et soutenus par les pouvoirs publics, l'Agence régionale de santé (ARS) en particulier, en faveur des toxicomanes sont en augmentation. Ce que confirme Elisabeth Avril avec l'exemple de l'ouverture d'une salle de repos destinée aux usagers de crack (des usagers non pris en charge par la SCMR, seuls les "injecteurs" le sont) à la porte de La Chapelle, sous le périphérique, qui emploiera seize personnes et mettra notamment à disposition des usagers des douches et quatorze places de repos. Cette nouvelle salle ne sera toutefois pas une salle de consommation, l'objectif premier est de faire sortir les toxicomanes de la colline du crack, d'offrir un asile dans un environnement extrêmement dégradé.

    Alexandra Cordebard a ensuite abordé le point de situation des abords de la SCMR, récapitulant les améliorations déjà réalisées, en cours ou à venir. Ont déjà été réalisées : une oeuvre d'art sur le mur de l'hôpital Lariboisière dans le cadre d'"Embellir Paris", la végétalisation des abords de la SCMR, des travaux de rénovation à l'école Belzunce, un réaménagement de l'entrée du parking Indigo rue Ambroise-Paré. La sécurité a par ailleurs été renforcée dans le secteur ; concernant les aménagements en cours : le déplacement de l'armoire électrique à l'angle Patin—Paré, le réaménagement du jardin Cavaillé-Coll, et la création d'un marché bio sur l'espace Fénelon—Bossuet est à l'étude. Et en ce qui concerne les réalisations à venir : le réaménagement de la rue Saint-Vincent-de-Paul (circulation et végétalisation), la végétalisation des rues Ambroise-Paré et Guy-Patin, l'aménagement de la sortie du parking du 18 rue Saint-Vincent-de-Paul, dont l'entrée en retrait de la rue offre un abri servant occasionnellement de lieu d'injection, de consommation de crack, d'urinoir, ou encore d'endroit pour dormir. À propos de végétalisation, nous avons demandé à ce que sur ce secteur les nouvelles plantations soient particulièrement entretenues et surtout nettoyées très régulièrement.

    Parole a ensuite été donnée à la salle. Lancée par une riveraine, la question de la présence de la SCMR, elle-même, dans le secteur fait l'objet de points de vues contrastés, voire inconciliables. Certains se plaignent ainsi des nuisances entraînées par la fréquentation de la SCMR, se plaignant de cris, bagarres, attroupements, bruit, consommation et deal de drogue, augmentation du nombre de consommateurs du crack, augmentation de la consommation d'alcool, malpropreté. Alors que d'autres donnent un point de vue très différent, évoquant sur ces questions une situation du quartier analogue à ce qu'elle était avant l'ouverture de la SCMR en octobre 2016, le quartier n'étant ni plus ni moins sale, ni plus ni moins insécure qu'auparavant, un point de vue qui est aussi celui de nos adhérents riverains de la SCMR. Et pour notre part, nous avons fait observer que ce n'est pas la SCMR qui attire les usagers de drogues vivant dans le quartier (la grande majorité des usagers ne restent pas aux abords de la salle en dehors de sa fréquentation), mais bien plutôt la Gare du Nord, dont le quartier était déjà le lieu de rendez-vous des usagers de drogue bien avant l'implantation de la SCMR, beaucoup vivant de mendicité le font autour de la gare.

    Il peut être intéressant de confronter le ressenti et l'expérience des riverains aux données officielles. Ainsi, Madame Rachel Abreu, Commissaire centrale du 10e,  remarque que, sur le secteur en cause (rues Ambroise-Paré, Guy-Patin, Saint-Vincent-de-Paul), les chiffres de la délinquance sont en baisse depuis l'ouverture de la SCMR, alors que les effectifs de police sont restés semblables. Elle dénombre sur cette période moins d'interpellations, moins de verbalisations, très peu d'agressions physiques (et presque toujours dans ce cas il s'agit de problèmes entre toxicomanes n'impliquant pas de tiers), mais constate cependant beaucoup d'incivilités. Le représentant de la société Indigo relève moins d'intrusions d'usagers de drogue dans le parking Lariboisière sur la période janvier-octobre 2019, mais ce résultat a été obtenu par un renforcement de la sécurité, et il constate un effet de report sur les parkings voisins.

    On doit croire que le grand chantier à venir de la Gare du Nord aura au moins un aspect positif. Madame Odile Girardière, représentante de la SNCF, a confirmé ainsi dans ce cadre la création d'un espace de 200 m2 prévu pour accueillir les personnes en errance et en grande précarité (parmi lesquelles un nombre probablement important d'usagers de drogue). Nous avons demandé s'il était possible que la création de cet espace soit "priorisé" dans le calendrier des travaux de la gare et que l'ouverture n'attende pas 2024. Odile Girardière ajouta qu'actuellement et depuis longtemps des usagers de drogue déambulent dans la gare, occupent les toilettes, voire même les espaces techniques ou encore les trains, quand ceux-ci restent trop longtemps à quai.

    Pour finir, signalons un nouveau dépliant sur la SCMR, destiné aux riverains notamment, avec les numéros utiles pour signaler un problème lié à la SCMR, mais surtout pour présenter les enjeux et le fonctionnement de la "salle de conso". Nous le reproduisons ci-dessous.

     

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  • "Ici je ne vais pas mourir"

    Ce soir, lundi 16 septembre, à 20 h, le Louxor projète en avant-première le film-documentaire de Cécile Dumas et Edie Laconi, "Ici je ne vais pas mourir", un film qui relate la vie d'usagers de la salle de consommation à moindre risque de la rue Ambroise Paré (Paris 10e). On retrouve dans ce documentaire Marco, Cilo, Jeff et Hervé, des consommateurs parmi d'autres, qui fréquentent quotidiennement la salle de conso. "Une halte hors de la violence de la vie dans la rue, pour soigner son corps, pour exister aux yeux des autres, pour parler un peu : « ici, je vais pas mourir », dit Marco".

    "Ici je vais pas mourir", un film sélectionné au Festival du Réel 2019, porte un regard humain et dépassionné sur cette expérimentation inédite en France qu'est l'ouverture de la salle de conso.

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    C'est où ?

    Le Louxor,170 boulevard de Magenta, Paris 10e

    C'est quand ?

    Lundi 16 septembre 2019, à 20 h

     

  • SCMR : retour sur le séminaire de recherche sur "La réduction des risques chez les usagers de drogues, un exemple de prise de décision en santé"

    Invitée par l'EHESS à participer à son séminaire interdisciplinaire,  "La réduction des risques chez les usagers de drogues, un exemple de prise de décision en santé", le 12 avril dernier dernier, Action Barbès était présente dès le matin à l'amphithéâtre Vulpian de Paris-Descartes, d'abord pour entendre Marie Jauffret-Roustide sur "Enjeux sociologiques, de santé publique et sciences politiques et analyse du débat médiatique", puis l'après midi pour une intervention au milieu d'autres associations pour présenter nos observations sur "La mise en œuvre concrète de la salle de consommation supervisée".

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    Entrée de l'hôpital Lariboisière, rue Ambroise Paré

    Le nom de la sociologue Marie Jauffret-Roustide, chargée de recherche à l'INSERM, n'est pas inconnu des lecteurs de ce blog qui ont suivi le dossier de la salle de consommation à moindre risque (SCMR) du 10e arrondissement. En juin 2014, déjà, nous vous présentions la chercheuse (c'est ici). A ce moment-là, on parlait alors du 39 boulevard de la Chapelle pour l'installation de la salle.

    En effet, madame Jauffret-Roustide a été choisie pour conduire une enquête qui consiste à faire un état des lieux et des opinions avant l'ouverture de la salle — c'est ainsi que nous l'avions rencontrée à l'époque — et de la poursuivre ensuite sur plusieurs années, précisément 6 ans à partir de l'ouverture de la salle. Le but est d'évaluer la tranquillité autour de la salle et d'analyser son impact sur l'espace public.

    Au cours du séminaire (il y avait d'autres interventions, voir ici l'ordre du jour -PDF à charger-), elle nous a présenté une analyse du débat médiatique, qui fait partie de son enquête :  un gros travail puisque ce ne sont pas moins de 1735 articles de journaux, au sens large, entre 1990 et 2017 qui ont été décortiqués. La période suivante est en cours d'étude. Le ton des médias est en décalage avec les interviews qu'elle a menées en tant que sociologue. Elle souligne qu'ils ont plus souvent relayé la position des opposants et les faits sensationnels autour du dossier de la réduction des risques liés à l'usage des drogues (RdR), les protestations souvent légitimes des habitants mais pas toujours liées à la SCMR, les rixes éventuelles alentour... alors que les articles de fond donnant la parole aux usagers, par exemple, sont beaucoup plus rares. En revanche, les politiques sont entendus fréquemment. Dans le cas de la salle du 10e, elle a noté que les élus locaux ont largement eu la parole, davantage même que les élus nationaux, ce qui mérite d'être souligné. Quant au débat entre les professionnels, on ne retrouve dans la presse que des oppositions modérées des académies, assez éloignées de l'expérience des professionnels de terrain, qui eux se retrouvent sur l'essentiel.

    Mais son intervention ne se résumait pas à l'enquête sur l'impact de la SCMR de notre quartier, elle s'est largement exprimée sur l'historique de la politique de réduction des risques, dans différents pays et en France. Elle a rappelé que la catastrophe du Sida a été l'élément déclencheur, en conduisant d'abord à l'autorisation de vente libre des seringues dès le milieu des années 1980. Jusque là les injecteurs partageaient leur matériel... la seringue donc, et le virus en prime. La baisse des contaminations a convaincu de continuer dans cette voie. Le jugement moral vis à vis des consommateurs a faibli. Ensuite l'accent a été mis sur l'exposition aux risques. Il fallait sevrer, sortir de la consommation. Comme l'avait dit peu avant Valérie Saintoyant de la Mildeca dans son intervention, on a encore trop souvent la représentation qu'une large part de la société n'aura pas à faire avec les addictions, et par ailleurs que les alcooliques et les toxicomanes seraient des personnes « perdues ». Il faut se départir de cette représentation dichotomique, c'est un déni des risques.
    La réduction des risques s'observe dans les pays étudiés selon plusieurs modèles, du faible au fort, en passant de la vision neutre, centrée sur le pragmatisme qui prend peu en compte les usagers, sans criminaliser l'usage, mais aussi sans changement de la loi, sans autorisation des salles supervisées, en favorisant plutôt les traitements de substitution, à une vision moins morale, qui prend en compte le contexte des usagers de drogues, leur reconnaît un droit, voire une liberté de cet usage et de cette expérimentation, dans des conditions de réduction des risques pas toujours optimales. Les frontières sont mouvantes entre les modèles et la réduction des risques s'effectue par étapes. La dimension sanitaire est malgré tout toujours à l'origine de la mise en place de la politique de réduction des risques. C'est aussi un moyen de « mieux faire passer » cette politique et de faire admettre qu'il faut renoncer à l'éradication des drogues. Vivre en réduisant les risques.

    La politique française de réduction des risques s'apparente plutôt au modèle faible, longtemps axé sur une réponse médicamenteuse — nous avons le plus haut niveau de substitutions aux opiacés (85%) — elle est très centrée sur le risque sanitaire, le risque infectieux, plus que sur son acceptabilité dans la société. Les interdits moraux priment encore. Ils ralentissent l'ouverture de salles de consommation supervisées qui ont pourtant montré leurs aspects positifs dans le monde. La politique actuelle a ainsi conduit à mener une expérimention de SCMR et non décidé son fonctionnement définitif. Même si nombre d'intervenants pensent qu'en France l'expérimentation n'est qu'une première étape vers une décision plus pérenne, rarement démentie. On ménage simplement la société. Pour autant, les échanges entre les différents pays confrontés aux mêmes situations montrent l'échec de la politique dure de criminalisation.


    En fin de matinée ont été entendus les professionnels de la RdR et les associations d'usagers. Nous ne reviendrons pas ici sur les perspectives qu'ils ont brossées dans un temps assez court pour chacun, et sans doute trop court pour être exhaustifs comme ils l'auraient souhaité. Mentionnons seulement que nous avons écouté Fabrice Olivet directeur de Asud, Nathalie Latour déléguée générale de la Fédération Addiction, Marie Dubrus de Médecin du Monde, référente pour la RdR et Marc Dixneuf, directeur de Aides.

    L'après midi a été consacré plus précisément aux salles de consommation à moindre risque. La tribune a accueilli successivement les acteurs de la prévention, médecins ou autorités compétentes, puis les associations d'habitants intéressées par les problèmes de l'addiction dans l'espace public. Chacun a exposé les grands axes de sa mission, de son travail et de ses observations.

    Elisabeth Avril, la directrice de Gaïa, association qui gère la SCMR de la rue Ambroise Paré, en plus de son antenne dans le 11e, a repris l'historique de la salle, les progrès faits, le réel succès de ce dispositif quand on en juge par le nombre d'inscrits depuis octobre 2016 et le nombre de passages par jour. Des informations que nous avons reprises ici dans le blog après chaque réunion du comité de voisinage qui se tient à la mairie du 10e et qui sont consultables également sur son site. Nous n'y revenons donc pas. Mais si l'on se place du côté des habitants, tout n'est pas parfait. La tranquillité du quartier est encore incertaine, des commerces se plaignent de la présence des usagers de drogues, certains chercheraient à fermer, tout comme certains habitants aimeraient déménager. La responsable de Gaïa en est consciente et reconnaît que les heures d'ouverture de la salle ne couvrent pas toute la journée et encore moins la nuit. Elle souligne que les maraudes organisées par l'association ont été augmentées grâce aux rallonges de budget et qu'ils font le maximum pour limiter les difficultés, notamment en répondant rapidement s'ils sont sollicités, y compris par téléphone. Elle fait savoir toutefois que les rixes ou les désordres à l'extérieur de la salle ne sont le fait que de très peu d'usagers. La présence d'un psychiatre tous les lundis après midi aidera peut-être à trouver des solutions aux cas d'usagers souffrant psychiquement. Souvenons-nous aussi que Gaïa n'est pas là pour gérer l'espace public dans sa globalité. La police est là également et collabore de façon satisfaisante, a ajouté Elisabeth Avril.

    Nous avons écouté un peu plus tard Stéphane Bribard, adjoint à la maire du 10e, Ruth Gozlan, chargée de la Mission santé à la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), la responsable de la salle de consommation de Strasbourg, Aurélie Kreiss, puis Delphine Vilain de l'Agence régionale de santé d'Ile-de-France, et des représentants associatifs : Action Barbès, le Collectif des parents, Stalingrad Quartier Libre et le Collectif des Riverains Lariboisière-Gare du Nord.

    Notre intervention a été modérée et conforme à notre position de toujours. Nous soutenons depuis le début l'installation d'une salle dans le quartier, dans ce quartier parce que la présence de toxicomanie ici, entre la Goutte d'Or, Barbès et les gares, ne datent pas d'hier, et encore moins de l'ouverture de la salle. Ce qui nous distingue des opposants à la salle, habitants qui continuent à demander non plus sa fermeture mais maintenant son déplacement dans un quartier moins résidentiel, disons moins habité. L'exemple de la salle de Strasbourg reste pour eux un modèle. Mais Strasbourg n'est pas Paris, site, population, histoire sont bien différents, comme l'a expliqué Aurélie Kreiss, notamment par le nombre d'usagers qui biaise toute comparaison. En revanche, nous sommes fermement favorables à l'ouverture d'autres salles pour soulager la pression qui s'exerce sur une salle unique, d'autant que les fumeurs de crack frappent à la porte, et aimeraient disposer d'un lieu qui tolère leur pratique. C'est un autre débat. Ce sont d'autres problèmes, très présents notamment du côté de Stalingrad, haut lieu du crack depuis plusieurs décennies, entrecoupées d'accalmie.


    Pour approfondir le sujet, on peut (re)lire avec intérêt l'article de Marie Jauffret-Roustide paru le 22 janvier 2015 sur La Vie des Idées : "Les salles de consommation à moindre risque. De l’épidémiologie à la politique".

  • 10e comité de voisinage de la SCMR

    Le jeudi 11 octobre dernier, la maire du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard, a présidé la 10e réunion du Comité de voisinage de la salle de consommation à moindre risque (SCMR). Nous avons assisté à cette longue réunion, qui s'est déroulée dans la salle des fêtes de la mairie du 10e, et qui a réuni une soixantaine de personnes. Parmi les présents autour de la table : Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris chargée de la santé, des élus du 10e, la commissaire de police du 10e, des représentants de l'Agence régionale de la santé (ARS), de la préfecture, de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA), de Gaïa, qui gère la SCMR. Les riverains étaient représentés par Action Barbès, le Collectif de parents habitants SCMR, le collectif de riverains Lariboisière-Gare du Nord, le conseil de quartier Saint-Vincent de Paul-Lariboisière. À noter, l'absence de l'association Vivre gare du Nord & Est qui a marqué ainsi sa lassitude de ne pas voir s'améliorer la situation dans le secteur. Autour de la table, et pour la première fois, étaient également présents des usagers de la salle, portant ainsi la parole des premiers concernés par l'addiction. Cette présence a été très largement saluée par l'assistance.

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    La réunion a débuté par un point sur le fonctionnement de la salle de consommation présenté par Gaïa. Après presque deux ans de fonctionnement, la SCMR de la rue Ambroise-Paré compte plus de 1100 inscrits, pour environ 450 usagers par mois, à raison de 160 à 180 passages par jour (autant d'injections ou d'inhalations qui ne se font plus dans l'espace public, NDLR). Mais la salle ne sert pas qu'à la consommation, elle un outil de prise en charge médicale, psychiatrique et sociale avec par exemple, presque 900 consultations infirmières et plus de 1000 entretiens du coté social. En réponse aux inquiétudes de certains riverains qui se plaignent du grand nombre d'usagers de drogues causant des troubles dans le voisinage (injections de rue, bagarres...), il a été précisé que ces troubles se limitaient à une dizaine de personnes parfaitement identifiées, la très large majorité des usagers ne posant pas de problèmes particuliers. Gaïa comprend les attentes des riverains mais explique qu'il ne leur revient pas de gérer l'espace hors de la salle, même si leurs vigiles n'hésitent pas à intervenir à proximité de l'entrée lorsque cela leur est possible.

    Un des usagers de la salle a ensuite pris la parole. Sans domicile et habitué du quartier de longue date, il a exprimé sa satisfaction de pouvoir bénéficier d'un équipement tel que la SCMR, non seulement pour la réduction des risques mais également pour la tranquillité des riverains. Des riverains à qui il a dit comprendre leur colère face aux intrusions dans les halls d'immeuble qui étaient nombreuses avant l'ouverture de la SCMR. Il est à noter que les scènes de consommation de drogue dans les halls d'immeuble sont devenues rarissimes depuis l'existence de la salle de consommation. C'est là un des bénéfices de la SCMR dans le quartier. Il a tenu à préciser qu'il est fallacieux d'imaginer que toutes les personnes en errance dans le secteur étaient des toxicomanes, beaucoup ne sont pas liées à la salle de consommation.

    La nouvelle commissaire du 10e a ensuite rappelé le dispositif ZSP qui permet un focus particulier sur le secteur et est revenue en détail sur l'ensemble des forces de police à l'oeuvre dans le quartier et, en particulier, autour de la SCMR.

    Il a été rappelé que ce secteur est une scène de drogue depuis des décennies, et que la présence de la SCMR ne l'a pas implantée. Même si la pacification de l'espace public, autre but parallèlement à la réduction des risques, n'est pas encore totalement satisfaisante, la situation est bien loin de la vision caricaturale que certains médias peuvent rapporter. Il ne faut pas oublier que si on peut encore trouver parfois des seringues usagées dans le caniveau, et c'est regrettable, rappelons qu'avant l'ouverture de la SCMR, c'est par kilos qu'elles étaient ramassées vers l'entrée de la gare du Nord rue de Maubeuge.

    Par ailleurs, tout le monde s'est félicité du barreaudage des entrées du parking géré par la société Indigo, également représentée à ce comité, mais a vivement regretté l'aspect inesthétique de ces "cages". À cette occasion, la société Indigo a annoncé qu'elle renonçait à la gestion du parking situé boulevard de la Chapelle, coté Barbès, à partir de janvier 2019. Cet abandon, est dû principalement aux grandes difficultés de gestions causées par les intrusions de vendeurs de cigarettes, et plus marginalement à cause d'un éventuel report de deal qui se serait reporté ici. Cela fait plusieurs années que nous signalons ce parking, en effet utilisé comme cache pour la vente de cigarettes et autres produits, mais également pour les vélos volés qui seront revendu juste à coté, sur la placette Charbonnière. 

    Pour notre part, nous avons renouvelé notre soutien à cette expérimentation, comme cela a été voté unanimement à notre assemblée générale. Nous avons demandé, conjointement avec le Collectif de parents habitants SCMR, une amélioration des aménagements urbains sur le secteur, car l'expérience nous le montre, l'amélioration de l'espace public ne saurait se penser que d'un point de vue sécuritaire. 

    Nous n'allons pas détailler la totalité de la réunion, tant l'exercice serait fastidieux (on peut retrouver l'ensemble des comptes rendus détaillés de ce comité sur le site de la mairie du 10e). Mais finissons avec l'intervention de la Mildeca qui a redit l'annonce prochaine d'un "plan toxicomanie" ambitieux et renouvelant l'approche qui en était faite jusqu'ici, un plan intéressant particulièrement le Nord-Est parisien, bien au-delà du secteur de la SCMR. Nous ne manquerons pas de suivre de près ce plan qui va concerner directement nos quartiers, dans le 10e et surtout dans le 18e arrondissement.

     

  • Réunion mensuelle pour la ZSP élargie

    Lundi 9 avril, la "Cellule d'écoute et d'évaluation" de la ZSP élargie a réuni autour de la table, comme chaque mois, associations, collectifs de riverains et institutionnels. Vous pouvez retrouver la liste des participants dans nos articles du 14 février et du 14 mars. Se sont ajoutés cette fois la toute nouvelle association des commerçants Goutte d'or/Chapelle et des représentants des rues Marcadet et Riquet. A noter la présence de Mme Girard, secrétaire adjointe de l'H,ôtel de ville chargée plus particulièrement de l'espace public. Nous déplorons l'absence d'élus. Côté 18e un membre du cabinet du maire était présent mais pas l'adjointe chargée de la sécurité Sarah Proust ; côté 10e, il semble qu'un problème de communication n'ait pas permis à Stéphane Bribard d'être averti en temps utile. On dira que ce n'est que partie remise pour les deux arrondissements concernés.

    La réunion a commencé par un bilan chiffré en matière d'interpellation: PV simplifiés, arrestations,  déferrements au Parquet avec un focus sur la vente de cigarettes pour le mois de mars. La consommation illicite d'alcool sur la voie publique, les achats d'actes sexuels et la possession et usages de drogues sont également sanctionnés. Les chiffres présentés rendent compte d'une baisse de 24% de la délinquance de voie publique pour les secteurs Lariboisière/Chapelle/Marx Dormoy. En revanche, le bilan est plus mitigé pour Barbès/Château Rouge. Valérie Goetz précise qu’ont été saisis de très nombreux caddies utilisés, particulièrement sur le boulevard Barbès, pour des ventes alimentaires. Le travail avec les douanes se poursuit et commence à porter ses fruits avec une saisie récente de téléphones dans une boutique. Une réflexion est en cours sur une possible verbalisation des acheteurs de cigarettes.

    A savoir : 78 tonnes de marchandises issues des ventes à la sauvette ont été saisies depuis le début de l'année dans le 18e arrondissement, sans compter celles des jours de marché. Un chiffre impressionnant sachant qu'il faut aussi se débarrasser de ces "encombrants". Ainsi, chaque mardi, un camion benne vient récupérer au commissariat, rue de Clignancourt, les marchandises qui n'ont pas pu être mises directement à la benne lors des saisies.

    Les opérations coups de poing se poursuivent. "On est dans une action massive sur l'ensemble du périmètre" a conclu le commissaire Jacques Rigon.

    Et la DPSP?

    Coralie Lever-Matraja, responsable de la DPSP 18e, évoque une activité très dense des agents avec notamment 2516 PV pour stationnement gênant et une importante verbalisation pour dépôts sauvages, ce qui représente 52% de l'activité et qui est une priorité. La verbalisation pour jets de mégots représente 15% de l'activité. Les actions se sont polarisées sur la ZSP historique donc dans la Goutte d'Or et à Château Rouge. Le secteur Lariboisière est crédité de 248 PV et celui de la Chapelle de 273 PV.

    La parole aux associations

    De l'avis général, la présence policière est bien visible et appréciée, que ce soit aux abords de la salle de consommation, dans le secteur Dejean ou place de La Chapelle. Cependant, la présence de compagnies de sécurité n'est pas vraiment comprise quand les trafics se font à proximité des camions sans intervention des agents. Il y a donc  bien des améliorations mais le retour des beaux jours fait craindre simultanément le retour des nuisances nocturnes dues à des populations fortement alcoolisées et donc souvent bruyantes.

    Pour la prochaine réunion, les associations ont demandé que la RATP soit représentée pour parler des stations Barbès et La Chapelle qui, pour l'une est fermée les jours de marché côté Patin et, pour l'autre —  à certaines heures — envahie de vendeurs sauvette . Action Barbès est revenue une fois de plus sur le marché alimentaire qui est impraticable, surtout le samedi, avec encore des étals débordants et des vendeurs très nombreux dans l'allée centrale. Les agents de la DPSP ne sont pas suffisamment présents, bien que l'on nous affirme le contraire. Et le résultat n'est pas satisfaisant.

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    SOS La Chapelle déplore les distributions alimentaires sauvages qui ont lieu rue Pajol et qui laissent la rue dans un état épouvantable. L'association regrette aussi que, en matière d'éclairage, la mairie ne soit pas suffisamment réactive alors que c'est un aspect très important en matière de sécurité pour les habitants. Mme Girard précise alors que de nombreux lampadaires font l'objet de vandalisme. D'une manière générale, les associations s'accordent pour dire que la Ville n'agit pas assez vite, alors qu'il y a urgence. Pour exemple, le collectif du boulevard Barbès demande depuis des mois le contrôle de certains commerces qui ne respectent pas la législation sur les devantures. Rien n'a bougé, les services de l'urbanisme sont aux abonnés absents.

    Nous savons que les remarques et demandes des associations ont été relayées lors de la réunion de la Cellule de coordination opérationnelle des Forces de sécurité intérieure qui s'est tenue le 12 avril. Prochaine rencontre en mai.

  • Comité de voisinage scmr : déjà la 9e réunion!

    La précédente réunion s'était tenue le 19 décembre (voir notre article du 5 janvier). . Présidée par Alexandra Cordebard, maire du 10e arrondissement, celle du 29 mars fut une fois encore trop longue. Reconnaissons cependant les efforts louables de la maire pour limiter les diverses interventions. Etaient également présents le préfet Michel Delpuech, le commissaire Damien Vallot, Anne Souyris adjointe à la maire de Paris chargée de la santé et Deborah Pawlik élue LR de l'opposition. Gaïa, la Mildeca, l'Inserm et l'ARS étaient également représentés comme à chaque réunion. Côté habitants, on retrouvait Action Barbès, Vivre gares du Nord et de l'Est, Riverains Lariboisière Gare du nord et l'association de parents d'élèves Bossuet-Belzunce.

     

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    Quelles mesures en matière de sécurité ?

    Le préfet a rappelé la mise en place de la ZSP élargie qui englobe désormais le secteur Lariboisière-Gare du nord depuis janvier (voir article du 14 février), le passage de nombreuses patrouilles effectuées par la Brigade spécialisée de terrain (BST) et la présence régulière de "Boxer" (camions de police) à trois points stratégiques notamment aux angles Paré/Maubeuge et Paré/Patin. De très nombreux contrôles ont eu lieu, suivis d'interpellations sanctionnant des injections sur la voie publique, détentions de stupéfiants et ports d'armes prohibés. Rappelons que la détention d'un produit stupéfiant est autorisée à la condition que la consommation ait lieu dans la scmr.

    La position des associations

    On ne s'étonnera pas que chacun reste sur sa position. Ainsi l'association Riverains Lariboisière-gare du Nord continue à imputer à la présence de la scmr l'état du quartier et à demander le déplacement de la salle, soutenue par D. Pawlik qui a annoncé le refus de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, d'ouvrir une autre salle. On s'en serait douté. Action Barbès et le Collectif de parents Scmr 75 continuent à soutenir cette structure indispensable en matière de santé publique. Comme nous l'avons déjà précisé, il n'est pas question, pour autant, de nier les nuisances pour les riverains. Nous restons vigilants quant à la qualité d'intervention des forces de l'ordre. Il est indispensable que les policiers, dont le nombre a été augmenté, soient suffisamment formés pour intervenir au bon moment. Nous continuons à demander l'ouverture d'une autre salle en Ile de France.

    L'intervention de l'équipe de Gaia

    Elisabeth Avril, médecin responsable de la Scmr a annoncé le recrutement de trois infirmiers et de personnel pour effectuer davantage de maraudes comme cela avait été demandé, un renforcement des maraudes salué par les riverains. Environ 1000 usagers sont inscrits à la salle et une petite dizaine font une demande d'accompagnement pour sortir de l'usage de drogues par mois. Certains ont des troubles psychiatriques graves et sont suivis par des services compétents. Il ne faut donc pas faire de confusion entre toxicomanie et troubles psychiatriques.

    La prochaine réunion du comité de voisinage devrait se tenir avant l'été.

     

     

  • Portes ouvertes à la SCMR rue Ambroise Paré

    La salle de consommation à moindre risque de Paris est ouverte depuis octobre 2016 et continue à susciter la polémique.

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    Nous relayons ici les dates des prochaines portes-ouvertes au 14 de la rue Paré. Si vous souhaitez connaitre mieux le lieu et son fonctionnement et poser vos questions à l'équipe de l'association Gaïa, les prochaines visites seront possibles le jeudi 5 avril, le samedi 26 mai et le jeudi 7 juin de 10h à 12h30 soit avant l'ouverture de la salle évidemment.

    Pour information, 17 visites ont déjà eu lieu.

    Par ailleurs, les membres du  comité de voisinage sont appelés à se réunir le 29 mars à la mairie du 10e.

  • Salle de consommation: réunion en présence du préfet

    Pour cette 8ème réunion du comité de voisinage de la Scmr, le 19 décembre, le préfet s'était invité à la dernière minute. Un lien avec la réunion de la veille sur la sécurité dans le 18e où la salle de consommation avait été évoquée ? Possible... Une présence politique très probablement. Il était donc intéressant d'entendre son point de vue.

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