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18e - Page 25

  • Budget participatif : adieu la rue-jardin, bonjour la rue-bagnole !

    Lors de la réunion du 13 mars dernier en mairie du 18e, on nous a annoncé officiellement l'anéantissement du projet du budget participatif "Une rue-jardin Richomme", un de ceux choisis en 2017 par les Parisiennes et les Parisiens du 18e.

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    En 2017, nous avons proposé le projet de la rue-jardin Richomme au Budget participatif. L'idée d'une piétonisation de la rue et de sa végétalisation avait alors été très bien accueillie par les habitants et a emporté leurs suffrages. Nous nous réjouissions d'un projet qui allait offrir un peu d'espace piéton et de verdure, pour les enfants en particulier. En effet, des centaines d'enfants et de parents empruntent quotidiennement cette rue qui dessert essentiellement des crèches et des écoles. Le projet est donc très attendu par petits et grands.

    Mais voilà, la mairie du 18e nous a annoncé que la circulation automobile y serait maintenue - annihilant l'essence même du projet -, que les seuls travaux engagés seraient un réaménagement du carrefour des rues Richomme et Erckmann-Chatrian (juste une surélévation des passages piétons), et que la question de la végétalisation de la rue est renvoyée sine-die. Bref, la mairie a signifié aux habitants que leur vote n'a aucune valeur et que finalement la rue-jardin Richomme ne verra pas le jour. Adieu la rue-jardin, bonjour la rue-bagnole !

    Signalons que, contrairement à ce qui se pratique habituellement pour le budget participatif, Action Barbès, association porteuse du projet, n'a jamais été consultée par les services de la Ville durant l'élaboration de ce fiasco. Nous comprenons maintenant pourquoi nous avons été tenus à l'écart. 

    Il est proprement scandaleux que ce projet voté au budget participatif soit mis au rebut sans autre forme de procès. Ce reniement municipal jette également un lourd discrédit sur le budget participatif, qui se révèle être ici une mascarade de démocratie participative. Les voix des quartiers populaires valent-elles si peu pour qu'on les bafoue ainsi ? Et dire qu'on nous rabâche sans cesse "Priorité aux quartiers populaires !"... Ce que l'on constate c'est qu'à Paris, on peut piétonniser rien de moins que les quais de Seine, et c'est très bien, mais pas un petit bout de rue de la Goutte d'Or. On ne saurait l'accepter.

     

     

  • Réunion publique : Quels projets financés par les bailleurs sociaux ?

    Demain mardi 19 mars, la mairie du 18e organise une réunion afin d’échanger sur les projets financés par bailleurs sociaux au titre de la Politique de la ville.

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    Cette rencontre, en présence de Maya Akkari, adjointe au Maire du 18e arrondissement en charge de la Politique de la ville, et  de Mario Gonzalez, adjoint au Maire du 18e arrondissement en charge des relations entre les locataires et les bailleurs, et également des bailleurs sociaux, permettra de discuter du choix des actions en faveur du lien social et de l’amélioration du service rendu aux locataires des bailleurs, dans le cadre de la convention signée par la Ville, la Préfecture et les bailleurs sociaux.

    Concrètement, cela peut se traduire, par exemple, par des travaux d'amélioration des parties communes des immeubles, de leur interface avec la rue, ou encore de végétalisation. Une partie du quartier de la Goutte d'Or est concernée, comme en témoigne la carte ci-dessous. En plus de la présentation des actions engagées en 2018, le contenu de ces échanges permettra de compléter la programmation 2019 et d’envisager les premières pistes de programmation pour 2020.

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    C'est où ?

    Mairie du 18e, 1 place Jules Joffrin

    C'est quand ?

    Mardi 19 mars 2019, à 18h30

  • Succès pour la première séance de cinéma-débat à la bibliothèque de la Goutte d'Or

    C’est parti ! Un samedi par mois, projection pour tous d’un documentaire « à sujet fort » à la Bibliothèque de la Goutte d’Or ». Nous étions à la première séance, samedi 2 mars dernier.

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    La nouvelle directrice, Catherine Geoffroy, est arrivée en juin dernier à la tête de la Bibliothèque de la Goutte d’Or, bel outil, mais souffrant d’une légère désaffection. « Oui, livre, bibliothécaire … ça sent la poussière, dit Catherine Geoffroy, nous préférons dire ‘troisième lieu’. Le domicile, le lieu de travail et … la bibliothèque où l’on peut venir rêver, lire le journal ou une BD, bien au chaud, suivre des ateliers … à tout âge. Et bien sûr, lire des livres sur place, ou les emporter ! ».

    Et pourquoi pas voir des films ? Des films « avec du contenu, bien sûr. Plutôt des documentaires à sujet fort, et variés. Une fois par mois, le samedi à 15h. Entrée gratuite. Et si possible, un débat avec le réalisateur après la projection. »

    Début février, la directrice de la bibliothèque se lance, sans budget - « un an d’attente ! » -, choisit un film avec son équipe, parmi ceux, nombreux, que les bibliothèques et cinémathèques de Paris peuvent projeter gratuitement. Ce sera La traversée, d’Élisabeth Leuvrey, qui touche particulièrement la Goutte d’Or :

    « Sur le ferry qui relie Marseille à Alger (un jour et une nuit), chaque été, des retraités vont au pays pour toucher leur pension, pour passer leurs vacances au bled, voir la famille …. Les discussions sur le bateau parlent de départ et de pays. Des voitures chargées jusqu’au capot… des paquetages de toutes sortes… des hommes chargés de sacs et d’histoires.

    En mer, nous ne sommes plus en France et pas encore en Algérie, et vice-versa. 

    La réalisatrice filme ces conversations, ces confidences : beau documentaire sur l'exil, l'immigration, l'identité, la vie et les émotions de ceux qui flottent entre deux mondes. » 

    Allez ! Top chrono ! L’équipe fait le tour des (nombreuses) associations du quartier, distribue des tracts, bouge tout le monde, même les chibanis qui se retrouvent les samedi sur la place Polonceau. On sort le projecteur vidéo, on fait un peu d’ombre avec le rideau de fer, on tasse les présentoirs de la salle de lecture, on installe des chaises … Et l’équipe attends … 5, 10, 20 spectateurs ? Panique à bord (du ferry !), ce sont 56 spectateurs d’âges divers qui se présentent ! Il faut encore pousser les meubles, sortir d’autres chaises. La projection se déroule dans un silence attentif. Applaudissements ! Elisabeth Leuvrey, la réalisatrice, souhaitait venir discuter avec les spectateurs, mais ne pouvait pas. Bernard Taglang, figure du quartier, s’improvise animateur.

    Pour Catherine Geoffroy, ce coup d’essai fut un coup de maître ! Début avril, rendez vous donc pour une nouvelle séance, le film n’est pas encore connu.

    Et en attendant (il se passe toujours quelque chose à la bibliothèque de la Goutte d’Or), notez cette « Conférence interactive », samedi 23 mars de 16h à 18h, qui propose de tout savoir sur les proverbes. Apportez votre proverbe préféré, français ou étranger, Sylvie Brunet, auteure de nombreux livres sur la langue française, animera une séance d’échange sur vos proverbes : comment naissent les proverbes ? Comment se transmettent-ils au cours des âges ? L'entrée est libre et gratuite.

  • Réunion publique : présentation de l'extension de Paris respire - Château Rouge et des aménagements dans la Goutte d'Or

    Mercredi 13 mars, une réunion publique à la mairie du 18e arrondissement sera consacrée la présentation du projet d'extension de la zone Paris respire à Château Rouge et des aménagements de voirie dans le quartier de la Goutte d'Or. La réunion se tiendra en présence d'Éric Lejoindre, maire du 18e arrondissement, de Gilles Ménède, adjoint au maire chargé de la Propreté, de la Voirie, des Transports et des Déplacements, de Sandrine Mees, élue et référente du Conseil de quartier Goutte d'Or - Château Rouge, ainsi que les équipes de la Direction de la Voirie et des Déplacements qui seront présentes pour vous présenter les projets d'aménagement et répondre à vos questions.

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    On ne va pas le cacher, les habitants du quartier - et Action Barbès également -  attendent ce rendez-vous avec un peu de méfiance, la dernière réunion de présentation du projet d'aménagement des rues Myrha et Léon a beaucoup déçu l'assistance, tant les aménagements proposés étaient éloignés des attentes des riverains. Espérons que les nombreuses récriminations formulées alors auront été entendues. Dans l'attente, pour mieux comprendre les problématiques en jeu, on pourra relire notre article pour une révision du plan de circulation de la Goutte d'Or.

     

    C'est où ?

    Mairie du 18e, 1 place Jules Joffrin

    C'est quand ?

    Mercredi 13 mars 2019, à 19h

  • "Barbès batailles" un documentaire à ne pas rater

    Nous avons eu l'opportunité de visionner en avant-première le film documentaire Barbès batailles, réalisé par Lydie Marlin et Andrés Criscaut, et nous vous conseillons vivement de le voir si vous le pouvez. Il sera diffusé le 18 mars sur France 3 Paris Ile-de-France, après Soir 3

    Le documentaire Barbès batailles montre comment la Goutte d'Or (hélas confondue ici avec Barbès) s'est historiquement construite avec différentes migrations et à travers les combats pour le partage et contre l'exclusion. De la Guerre d'Algérie aux Sans-papiers de Saint-Bernard, c'est toute l'histoire récente des migrations en France qui se retrouve ici. D'ailleurs, les réalisateurs auraient pu remonter encore plus loin le lien étroit entre ce quartier populaire et les migrations. Pensons aux Juifs d'Europe de l'Est fuyant les pogroms aux 19e siècle et trouvant refuge dans le Nord du quartier, ou encore aux Allemands, Belges et Luxembourgeois qui, venant chercher du travail dans les industries parisiennes durant la seconde du 19e siècle, se retrouvèrent eux aussi à la Goutte d'Or, pour ne citer que ces deux exemples.

    Ce travail documentaire permet notamment de faire émerger une parole bien peu entendue sur le vécu de la Guerre d'Algérie dans la Goutte d'Or. Car très peu le savent, le quartier de la Goutte d'Or a été un véritable champ de bataille à cette période, avec son lot d'attentats, de tortures et d'exécutions sommaires. 

    Une projection du documentaire avant-première se déroulera à la salle Saint-Bruno, le 14 mars à 19h, en présence des réalisateurs Lydie Marlin et Andrés Criscaut, du délégué de l’antenne de France 3 Paris Ile-de-France Marc Degli Esposti, et du producteur délégué Thierry Aflalou. Attention, le nombre de place est limité, il faut impérativement s'inscrire au préalable (cliquer ici). Une discussion aura lieu à l’issue de la projection, un pot convivial sera également proposé.

     

    C'est où ?

    Salle Saint-Bruno, 9 rue Saint-Bruno, Paris 18e

    C'est quand ?

    Jeudi 14 mars 2019, à 19h



  • Municipales 2020, le retour de la politique politicienne dans les arrondissements !

    Dans la perspective des élections municipales de 2020, qui se dérouleront dans pratiquement un an (les dates précises ne sont pas encore connues), nous vous proposons un état des lieux de la pré-campagne qui a déjà commencé. Il ne s'agit pas de se prononcer sur telle ou telle candidature, nous nous en garderons bien, ni de faire des prédictions improbables, mais plutôt de voir comment s'amorce cette campagne et qui sont les candidats en lice, parmi lesquels figure peut-être la ou le futur maire de Paris. Après un premier article sur la course à l'hôtel de ville, aujourd'hui nous abordons la situation des 9e, 10e et 18e arrondissements.

     

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    Dans le 9e

    Cet arrondissement est le seul à Paris à avoir changé de majorité en 2014, passant d'une gauche « modérée » à une droite « modérée », Delphine Bürkli (LR) l'emportant alors avec une très courte majorité. Cette majorité homogène UMP-UDI en 2014 a plus ou moins éclaté. L'UDI est passé avec armes et bagages à LREM, comme l'a montré l'élection à l'Assemblée nationale de Sylvain Maillard, conseiller d'arrondissement et ex-adjoint à la maire du 9e, mettant fin aux longues années de domination des ex RPR/UMP et aussi le positionnement actuel du premier adjoint à la maire du 9e, Alexis Govciyan, élu lui aussi sous l'étiquette UDI. Au sein des élus LR, des tendances pas toujours compatibles entre elles se font jour avec des « sarkozistes », des « fillonistes », des « juppéistes », des « lemairistes ».... certes, la diversité peut être une force, mais le clivage ne se fera t-il pas en fonction de la compatibilité de ces tendances avec LREM ? A cet égard, AGIR, le parti de Franck Riester, semble tenir la corde.

    La gauche, vraisemblablement emmenée par Pauline Véron, peut-elle espérer reconquérir cet arrondissement ? Dans le contexte actuel, disons que cela semble fort peu probable.

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    Dans le 10e

    S'il est le candidat de LREM, c'est probablement dans cet arrondissement que l'actuel porte parole du gouvernement, Benjamin Grivaux, le sera - n'oublions pas qu'il y a été élu député en 2017. Il pourra alors compter sur le soutien d'ex-LR passés à LREM comme la conseillère de Paris Deborah Pawlik ou bien Laurent Schouteten.

    À gauche, le départ pour le Sénat de l'ancien maire élu en 2014, Remi Féraud, remplacé par Alexandra Cordebard, peut être perçu par certain comme un trompe l'oeil, tant l'ancien maire du 10e reste présent dans cet arrondissement, comme au sein du Conseil de Paris où il est toujours président du groupe socialiste. Se pose la question de savoir s'il y aura d'autres défections au sein des socialistes pour rejoindre LREM comme cela a été le cas pour Elise Fajgeles en 2017 ? La même question se pose du côté de la droite. La réponse ne devrait pas tarder.

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    Dans le 18e

    Cet arrondissement va être l'un de ceux à Paris les plus intéressants à observer au cours de ces élections municipales 2020, tant la situation y est complexe.

    Pour être un peu direct, on ne peut pas dire que l'élection d'Eric Lejoindre (PS) en 2014 a été des plus convaincantes. Certes, l'arrondissement est très difficile, mais les problèmes demeurent, que ce soit à la Goutte d'Or, à Barbès ou à Château Rouge, sans parler de La Chapelle et de la Porte de la Chapelle, et on ne voit guère le bout du tunnel. Et cela même si tous ces problèmes ne sont pas imputables à la mairie, la préfecture ayant aussi sa part de responsabilité.

    Dans cet arrondissement les personnalités politiques y sont nombreuses et devraient jouer un rôle important, devant la scène ou dans les coulisses. Mentionnons la présence du communiste Ian Brossat, actuel adjoint à la maire de Paris chargé du logement, mais aussi tête de liste aux prochaines élections européennes et donc peut-être un peu éloigné en 2020 ; du député Pierre-Yves Bournazel (AGIR), dont il ne faut pas oublier qu'aux législatives de 2017 il a battu Myriam El Khomry, encore aujourd'hui conseillère de Paris ; de Danièle Obono, la députée FI qui a créé la surprise avec son élection en 2017 dans la 17e circonscription de Paris, ou celle de l'encore influent Daniel Vaillant, ex-ministre de l'Intérieur.

    Du côté de LREM, il est difficile d'estimer son poids, les législatives de 2017 n'ont pas été ici un raz-de-marée pour le parti présidentiel comme d'autres arrondissements en ont connu, et le parti souffre de ne pas avoir ici de personnalité de premier plan. Pour autant, c'est un parti qui pèsera sûrement dans la bataille du 18e. Et même s'il n'a pas lui non plus de "figures d'envergure", EELV est bien implanté localement et devrait compter.

    Et pour corser le tout, il se murmure que des personnalités extérieures à l'arrondissement seraient intéressées à briguer le mandat de maire du 18e, l'avenir nous le dira.

    Dans le contexte actuel, la question du basculement de l'arrondissement à droite n'est pas irréaliste, avec une victoire de la droite « modérée », n'oublions pas les années Chirac-Juppé. Mais ici, encore plus qu'ailleurs, le jeu est encore tellement incertain qu'il serait vain de tenter un pronostic sur l'issu du scrutin municipal de 2020.

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  • Municipales 2020, le retour de la politique politicienne à Paris !

    Dans la perspective des élections municipales de 2020, qui se dérouleront dans pratiquement un an (les dates précises ne sont pas encore connues), nous vous proposons un état des lieux de la pré-campagne qui a déjà commencé. Il ne s'agit pas de se prononcer sur telle ou telle candidature, nous nous en garderons bien, ni de faire des prédictions improbables, mais plutôt de voir comment s'amorce cette campagne et qui sont les candidats en lice, parmi lesquels figure peut-être la ou le futur maire de Paris. Nous traiterons aujourd'hui de la course à l'hôtel de ville et dans un prochain article de la situation dans les arrondissements qui nous concernent directement, les 9e, 10e et 18e arrondissements.

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    La bataille de Paris

    Certes, il y a d'abord les élections européennes du 26 mai prochain qui nous diront quel est le rapport de forces entre les différentes tendances politiques, bien que la particularité de ce scrutin n'en donnera pas une image très précise, disons que nous verrons les grandes tendances. Dans cette attente, la pré-campagne 2020 pour la mairie de Paris se met en place. La presse se fait l'écho des sondages* sur les chances respectives des candidats à la candidature côté La République en Marche (LREM) à être d'abord candidat puis tenter ensuite d'être élu, des sondages qui font grincer des dents dans ce même partiDes élus Les Républicains (LR) déclarent leur soutien à une candidature de Pierre Yves Bournazel, actuel député des 9e et 18e, sous l'étiquette LR/AGIR. Les écologistes ont déjà plus ou moins préempté leur candidats avec Julien Bayou, actuel Conseiller régional IdF, avec Antoinette Guhl, adjointe à la maire de Paris (économie sociale et solidaire) et David Belliard, co-président du groupe EELV au Conseil de Paris.

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    L'hôtel de ville de Paris en 1859, détail (photographie Gustave le Gray)

    Bref, doucement mais sûrement, personne n'ayant envie de rater le coche, les choses se mettent en place. Mais quelle est la situation de départ, c'est à dire où en sommes nous aujourd'hui d'un point de vue politique après cinq ans de mandature Anne Hidalgo ?

    Comme on le dirait dans la sphère LREM, le Conseil de Paris fonctionne en apparence encore comme dans « l'ancien monde » : une nette majorité pour la coalition socialistes-écologistes-communistes (91 conseillers au total, majorité à 82 voix) et une opposition regroupée autour d'un pôle LR (55 conseillers élus sous l'étiquette UMP en 2014) et UDI-MODEM (16 conseillers), donc un clivage classique gauche/droite. En termes de voix, rappelons pour mémoire que la candidate de la gauche Anne Hidalgo avait recueilli 55% des votes contre 45% à la droite.

    Voilà pour les apparences qui sont aujourd'hui trompeuses car l'irruption de LREM dans le paysage politique et la progression de la France Insoumise ont fait exploser les choses à Paris comme un peu partout en France. Nous n'évoquons pas le Rassemblement National (ex FN) qui n'a jamais réussi à véritablement percer à Paris, la Capitale faisant exception à une très grande partie de la France.

    À gauche, les relations se sont tendues, tant au sein de la coalition qu'au sein des partis politiques. Au Parti Socialiste (PS), ou "de ce qu'il en reste" diront les taquins, on peut observer trois tendances. D'abord celle d'Anne Hidalgo qui ne se présente plus guère comme « socialiste » et préfère l'étiquette « de gauche ». Ses relations avec le président de la République et donc avec LREM restent floues. Certains ex-socialistes ont franchi le pas et ont rejoint LREM comme Julien Bargeton, ex-adjoint aux finances ou vont sans doute le faire prochainement comme l'ancien premier adjoint Bruno Julliard. Une troisième tendance semble apparaitre avec les soutiens de Benoit Hamon, favorables à une gauche plus radicale. Il est vrai, sans vouloir être trop désagréable, que, stratégiquement, se présenter aujourd'hui sous l'étiquette PS présente un certain risque pour les candidats.

    Si les communistes semblent s'orienter vers le maintien de leur accord avec les socialistes, les écologistes pourraient bien choisir une relative indépendance à l'instar de ce qu'ils font pour les élections européennes, positionnement dangereux pour les socialistes qui rappelons le n'ont la majorité au sein de l'actuel Conseil de Paris qu'avec les voix écolos. Mentionnons la très probable candidature de Danielle Simonet pour la France Insoumise (LFI), un parti qui a progressé significativement à Paris lors des derniers scrutins nationaux.

    On a donc aujourd'hui une gauche parisienne assez éclatée. Et pour être complet, il faut garder en mémoire que les élections législatives de 2017 ont été très défavorables à la gauche de la majorité municipale à Paris puisque nombre de députés socialistes sortants comme Seybah Dagoma, ou encore Jean-Christophe Cambadelis et Patrick Bloch ont été battus par des candidats LREM ou proche alors presqu'inconnus.

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    L'ancien Hôtel de ville de Paris

    Qu'en est-il à droite ? Les choses ne vont guère mieux. Le pacte de l'opposition municipale LR/UDI-MODEM a clairement volé en éclats lui aussi avec le ralliement de l'UDI-MODEM à LREM et la scission au sein de LR entre la branche « conservatrice », soutien de Laurent Wauquiez, et la branche « progressiste », emmenée à Paris par Pierre-Yves Bournazel. De ce côte aussi les candidats à la candidature ne manquent pas non plus. Citons de mémoire Florence Berthoud, Jean-Pierre Lecoq, Rachida Dati, respectivement maires des 5e, 6e et 7e arrondissements côté LR, et du député Pierre-Yves Bournazel pour LR/AGIR.

    Voilà pour le tableau général que nous ne prétendons pas être exhaustif. Car il faudra sans doute compter aussi avec des candidatures de personnalités hors parti, ou des listes citoyennes comme on avait commencé à en voir émerger lors des dernières municipales. Des candidatures qui, même si leurs chances d'emporter le scrutin sont très hypothétiques, peuvent venir brouiller le jeu électoral, quelques pour-cents peuvent faire basculer une élection d'arrondissement et changer la donne pour l'élection de la ou du futur maire de Paris. Mais nous ne sommes pas encore aux élections, beaucoup de choses peuvent changer d'ici là.

     

    * : À propos des sondages électoraux, nous tenons à préciser qu'il faut toujours être très prudent à leur lecture quand il s'agit d'une élection comme celle de la mairie de Paris, ces sondages étant réalisés sur l'ensemble de la capitale ou au mieux sur quelques arrondissements-test. En effet, il faut rappeler que l'élection du maire de Paris se fait par les conseillers de Paris élus dans chaque arrondissement au scrutin de liste majoritaire. C'est donc pas moins de dix-sept scrutins (c'était vingt avant la fusion des quatre premiers arrondissements) qu'il faut observer pour connaitre l'issue de la bataille pour la mairie de Paris. Il faut rappeler aussi, que si le contexte national influe sur les résultats des élections locales, les élections municipales montrent toujours des exceptions à cette règle, des personnalités localement bien implantées pouvant se jouer d'un contexte national défavorable et l'emporter.

  • "Wissal", de la danse au Lavoir Moderne Parisien

    Avec Wissal le Lavoir Moderne Parisien accueille de la danse en ses murs, du 27 février au 3 mars.  "Wissal, c’est la rencontre spirituelle. Ce qui relie, au-delà d’apparences plurielles, les êtres comme les espaces. À la croisée de calligraphies et de photographies urbaines, la danse se déploie, questionnant graphismes et perspectives comme les contours d’une mémoire.

    Alexia Martin inscrit sa gestuelle entre couleurs, musique et paysages. En quête à travers le corps, à travers l’ivresse du mouvement, du coeur battant de la ville. Écrin de la danse, les œuvres de RamZ témoignent de la fusion entre calligraphie arabe et art contemporain, de la symbiose entre deux cultures, entre deux mondes, Orient et Occident. Après Wissal, Alexia ouvre chaque soir un libre espace aux femmes artistes qui questionnent l’expression du corps et de la voix.

    Dans la continuité de la danse, le public est invité à parcourir la scène, à vivre un temps de création spontanée auprès d’Alexia et d’artistes invités, à se laisser inspirer par les univers visuels qui investissent les murs du théâtre."

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    Danse-Conception artistique : Alexia Martin

    Calligraphie arabe urbaine : RamZ Saibi

    Photographie-Vidéo Behlole : Mushtaq, Hassène Hamaoui

    Accompagnement chorégraphique : Marylène Famel



    Dans la continuité de Wissal, Alexia Martin et Ramzi Saibi invitent chaque soir une femme artiste à partager son univers sur la scène du Lavoir Moderne Parisien :
    - Mercredi 27 Février : Chloé Breillot, chanteuse, musicienne
    - Jeudi 28 Février : Habi Diabagate, danseuse
    - Vendredi 1er Mars et Dimanche 3 Mars : Sissi Imaziten, chanteuse, musicienne
    - Samedi 2 Mars :Marylène Famel, danseuse, chercheuse
     
    C'est où ?
    Lavoir Moderne Parisien, 35 rue Léon, Paris 18e
    C'est quand ?
    Du 27 février au 3 mars 2019
     
  • Lancement d'un cycle de projections-débats à la bibliothèque de la Goutte d'Or

    La bibliothèque de la Goutte d’Or lance un cycle mensuel de projections-débats. C'est le film d’Élisabeth Leuvrey, La Traversée, qui inaugurera ce cycle, samedi 2 mars.  "Sur le ferry qui relie Marseille à Alger, chaque été les passagers sont nombreux. Des retraités vont au pays pour toucher leur pension, des jeunes se sont fait expulser de France, d’autres encore vont passer leurs vacances au bled…. Toutes les discussions sur le bateau parlent de départ et de pays. La réalisatrice écoute et filme ces conversations, ces confidences : un très beau documentaire sur l'exil, l'immigration, l'identité, la vie et les émotions de ceux qui flottent entre deux mondes."

    La projection du film une sera suivie d’une discussion avec le public. Le rendez-vous est fixé à 15h et l'entrée est libre.

     

    C'est où ?

    Bibliothèque de la Goutte d’Or, 2-4 rue Fleury, Paris 18e

    C'est quand ?

    Samedi 2 mars 2019, à 15h

  • La Goutte verte enfile son tablier

    Dimanche prochain, le 24 février, la Goutte verte enfile son tablier et vous invite à la Nouvelle Rôtisserie (restaurant associatif) pour un repas de soutien à ses activités.

    A partir de 17h, vous pourrez soit goûter, prendre l'apéro ou dîner, avec au menu flammekueche, soupe à l'oignon, pomme de terre au four, roulé à la viande, dahl de lentille, fondant choco, punch, jus tropicaux, thé à la menthe... Le prix du repas est à 10 € et les bénéfices de ce repas serviront à financer les activités associatives de la Goutte verte.

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    C'est où ?

    La Nouvelle Rôtisserie, 4 rue Jean et Marie Moinon, Paris 10e

     

    C'est quand ? 

    Dimanche 24 février 2019, à 17h

  • Rediffusion : Pour une révision du plan de circulation de la Goutte d'Or

    Lundi 10 décembre dernier, à l'école élémentaire du 11 rue Cavé, nous avons assisté à la présentation du projet d'aménagement des rues Myrha et Léon. Un projet très attendu par les habitants du quartier, tant l'état de ces rues est déplorable et la circulation piétonne y est difficile : trottoirs étroits et souvent encombrés, accès aux commerces difficile, stationnement sauvage, circulation automobile anarchique...

    Disons-le sans ambages, nous avons été fortement déçus par le projet qui a été présenté à la bonne cinquantaine de personnes venue assister à cette réunion. En effet, le projet présenté, même s'il montre de - bien petits - élargissements de trottoirs et des passages piétons mieux sécurisés, est pensé d'abord pour les automobilistes et non pour les piétons. Certes, le projet est encore en discussion, mais il manque cruellement d'ambition par rapport aux attentes des habitants et commerçants. Seul point positif, la piétonisation sur quelques mètres de la petite portion de la rue Léon sise entre les rues Cavé et Myrha.

    La rue Léon et plus encore la rue Myrha sont des artères centrales dans la vie du cœur de la Goutte d'Or. Dans le quartier, la rue Myrha est sans conteste la rue qui compte le plus de commerces de proximité, véritablement destinés aux habitants. Cette rue mériterait d'être un rue commerçante conviviale, consacrée essentiellement aux circulations douces et aux livraisons des commerces, et de cesser d'être un chemin de traverse pour des automobilistes indélicats. Et si l'on ajoute que cette année la nouvelle salle de concert du 360 va ouvrir précisément à l'angle des rues Léon et Myrha, cette requête semble plaider pour un avenir plus calme pour cette rue étroite. Et pourquoi pas sans voiture, le potentiel commercial est grand dans cette rue, elle pourrait devenir la rue Montorgueil des quartiers populaires.

    Mais cela obligerait à revoir le plan de circulation du quartier. Eh bien justement, beaucoup d'autres facteurs plaident pour une révision en profondeur du plan de circulation dans le quartier de la Goutte d'Or, et nous l'appelons de nos vœux.

     

    Penser les aménagements de manière globale

    La Goutte d'Or va connaître de nombreux travaux de voiries dans les mois/années à venir, et pas seulement dans les rues Léon et Myrha. Au Sud, les travaux de la Promenade urbaine ont commencé sur le boulevard de la Chapelle ; le secteur des arcades de la rue de la Goutte d'Or/place Polonceau/rue Boris Vian doit être restructuré bientôt ; le budget participatif a permis à trois projets de voir le jour prochainement dans ce secteur : réaménagement de la rue Cavé, du pourtour de l'église Saint-Bernard et la rue-jardin Richomme. Ajoutons le secteur "Paris respire" récemment implanté et dont il est question de redéfinir les contours. Malheureusement, tous ces projets sont abordés de manière autonome, il n'y a pas d'approche globale ni de réflexion d'ensemble.

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    Les projets en cours ou à venir touchant la voirie et la circulation

    C'est pourtant la meilleure occasion de revoir le plan de circulation du secteur et de mieux l'adapter, notamment aux contraintes urbaines et aux attentes des habitants très mécontents de la situation actuelle. 

     

    Un vœu pieux ?

    En 2015, les problèmes de stationnement et de circulation dans la Goutte d'Or avaient fait l'objet d'un vœu au Conseil du 18e arrondissement ainsi qu'au Conseil de Paris.  Un vœu dont nous ne sommes pas totalement étrangers. Ce vœu avait été alors voté unanimement par l'ensemble des élus parisiens.

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    Les préconisations de ce vœu n'ont malheureusement pas été suivies d'effet. Pourtant, il y a là les bonnes bases pour une réflexion sur la circulation et le stationnement dans la Goutte d'Or, à savoir : 

    • de mener une campagne de sensibilisation dans le 18ème arrondissement et plus particulièrement dans le secteur de la Goutte d’Or / Château Rouge sur les dangers du stationnement illicite et sur le nécessaire partage du domaine public entre les automobilistes et les piétons,
    • de mener une étude en concertation avec les riverains, commerçants et associatifs pour mutualiser la recherche de solutions les mieux adaptées et les plus efficaces pour empêcher le stationnement illicite des véhicules en particulier sur les trottoirs, (par exemple : la possibilité de favoriser la piétonisation de certaines rues),
    • de remplacer les potelets du parvis Saint-Bernard, par des structures plus pérennes (ex : jardinières ou croix de Saint-André),
    • d’accroître les contrôles pour verbaliser les infractions au Code de la route.

    Mais depuis, force est de constater que l'ambition n'a pas été au rendez-vous sur la question de la circulation et que la lutte contre le stationnement illicite n'est pas au niveau des problèmes rencontrés sur le secteur, et ils sont nombreux. 

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    Stationnement illicite sur la zone piétonne devant le parvis de l'église Saint-Bernard

     

    Une circulation de traverse problématique

    Une bonne partie de la circulation automobile dans la Goutte d'Or  n'a pas de rapport avec le quartier, ces véhicules se contentant de traverser le quartier, trouvant ici des "itinéraires malins" pour éviter les boulevards. Mais des rues aussi étroites et sinueuses que celles de la Goutte d'Or n'ont pas vocation à servir de voies de délestage des grands axes routiers voisins. D'autant que les automobilistes qui prennent ces raccourcis, camions de livraison et taxis pour beaucoup, roulent à vive allure, au risque de renverser un enfant sorti d'une des nombreuses écoles ou crèches du secteur.

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    Les lieux de fréquentation des enfants dans le quartier de la Goutte d'Or

    Dans un article de juin 2015, Les raccourcis de la Goutte d'Or, nous pointions déjà le problème des "chemins de traverse" dans le quartier, à savoir les automobilistes qui prennent les petites rues du quartier pour des itinéraires de délestage des grands axes environnants. De plus, depuis la restriction à une seule voie de circulation sur le boulevard de La Chapelle dans le cadre de la Promenade urbaine, comme nous le craignions et en avions averti les autorités, les rues de Jessaint et de la Goutte d'Or servent dorénavant de deuxième voie du boulevard de La Chapelle aux heures de pointe.

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    Les chemins de traverse de la Goutte d'Or, 2015

    Changer intelligemment le plan de circulation sur ce secteur permettrait de garantir que les rues du quartier soient toujours accessibles pour ceux qui y ont à faire quelque chose (habitants, commerçants, visiteurs), mais impossibles à emprunter pour les indélicats qui veulent juste traverser le quartier et n'ont que faire de la tranquillité et de la sécurité des habitants. 

      

    Trop de stationnements illicites 

    Laisser trop de véhicules pénétrer dans le secteur, c'est aussi entraîner un grand nombre de stationnements illicites, sur la chaussée, les trottoirs et surtout sur les passages piétons, bien trop souvent occupés par des automobilistes délinquants.

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    Les points récurrents de stationnement illicite dans la Goutte d'Or

    Les week-ends, la situation est encore pire, les automobilistes, clients des magasins de gros de Château Rouge pour l'essentiel, cherchent à se garer coûte que coûte. Et toutes les options pour se garer sont envisagées, sur les passages piétons évidemment, mais aussi sur les trottoirs, devant les sorties de garages et sur les pistes cyclables, même sur les places de stationnement réservées aux services de police ! Pour les piétons, la situation est invivable, et ne parlons pas des plus fragiles, personnes âgées, personnes à mobilité réduite, parents avec poussette...

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    La piste cyclable rue d'Oran disparue sous le stationnement illégal

      

    Une desserte du commissariat mal pensée

    La rue de la Goutte d'Or accueille un commissariat de la police judiciaire, il ne s'agit donc pas d'un commissariat de quartier. De nombreux prévenus sont amenés ici, de jour comme de nuit, pour y être entendus et éventuellement placés en garde à vue. Le temps de ces procédures étant compté, pour les services de police il convient d'acheminer les prévenus le plus rapidement possible au commissariat.

    Mais les trajets à emprunter pour les véhicules de police pour rejoindre ce commissariat depuis les grands axes, notamment depuis le boulevard Barbès, ne sont pas simples. De fait, de nombreux véhicules de police traversent les petites rues de la Goutte d'Or à vive allure. Rue Polonceau, où à certains endroits les trottoirs font moins d'un mètre de largeur, la circulation des piétons y est d'autant plus difficile.

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    Trajet des véhicules de police du boulevard Barbès jusqu'au commissariat rue de la Goutte d'Or

    Il est évident que ce commissariat doit être accessible aux véhicules de police, mais les trajectoires actuelles ne sont satisfaisantes, ni pour les riverains, ni pour les policiers obligés à des contournements inutiles.

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    Stationnement d'un véhicule de police sur le passage piéton, pour une urgence viennoiseries, au croisement des rues de Chartes et de la Charbonnière

    Repenser le plan de circulation dans le secteur serait une bonne occasion de prévoir des accès plus directs pour les véhicules de police, certaines petites rues proches du commissariat, comme la rue des Islettes ou la rue Caplat pourraient même leur être réservées. Ainsi, non seulement les policiers verraient leurs trajets simplifiés, mais le quartier y trouverait, en plus, une remarquable tranquillité.

     

    Paris respire... pas vraiment

    La mise en place d'une zone "Paris respire" sur le secteur Château Rouge est une bonne nouvelle pour le quartier... sur le papier. Dans la réalité, le secteur choisi est  trop restreint, et il a des répercussions très négatives en terme de circulation et de stationnement sur les rues qui l'entourent, en premier lieu sur les rues Doudeauville, Léon et Myrha, mais également sur les rues Affre, Ernestine, d'Oran, Stephenson, Cavé, Richomme et Marcadet.

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    La rue Léon ne respire plus les jours de "Paris respire"

    Sans compter que l'interdiction de circuler est très peu respectée, beaucoup de véhicules - encouragés par certains commerçants - y pénètrent en marche arrière, et depuis peu des commerçants se font livrer le samedi après-midi en pleine zone "Paris respire". En effet, les agents de sécurité chargés de faire respecter l'interdiction laissent passer les camions de livraison. Lorsque nous les avons interrogé sur ces agissements, il nous a été répondu qu'ils avaient pour consigne de laisser passer les véhicules de livraison ! Rappelons que l'opération "Paris respire" a été précisément mise en place pour empêcher ces livraisons anarchiques.

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    Livraisons rue des Poissonniers en pleine opération "Paris respire", samedi 22 décembre 2018

    À notre sens, il conviendrait d'élargir ce secteur, d'y inclure les rues Myrha, Léon et Laghouat notamment. Il va sans dire qu'il est impératif de mieux faire respecter l'interdiction d'y circuler, avec une présence visible de la DPSP. Il faudrait aussi mieux communiquer sur l'existence de cette opération, en particulier avec, en amont, des panneaux à destination des automobilistes, pour éviter qu'ils ne viennent s'engouffrer dans le secteur et errer dans les ruelles de la Goutte d'Or. Et pourquoi pas songer à prolonger l'opération au dimanche ?

     

    Une rue-jardin-bagnoles ?

    En 2017, nous avons proposé le projet de la rue-jardin Richomme au Budget participatif. L'idée d'une piétonisation de la rue et de sa végétalisation avait alors été très bien accueillie par les habitants et a emporté leurs suffrages. Nous nous réjouissions d'un projet qui allait offrir un peu d'espace piéton pour les enfants en particulier. En effet, des centaines d'enfants et de parents empruntent quotidiennement cette rue qui dessert essentiellement des crèches et des écoles.

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    Mais voilà, nous avons appris récemment, de manière informelle, que ce projet était remis en cause : la circulation y serait maintenue, annihilant l'essence même du projet. Là encore, c'est un problème de plan de circulation qui est mis en avant. 

    Il serait scandaleux que ce projet soit ainsi remanié sans qu'aucune alternative digne de ce nom ne soit proposée aux habitants. Ça serait là une véritable trahison du vote des Parisiens. Devrons-nous renoncer à un peu d'espace public apaisé pour permettre à quelques voitures de se faufiler ici ? Mille fois non !

    À Paris, on peut piétoniser les quais de Seine, et c'est très bien, mais pas un petit bout de rue de la Goutte d'Or ? De qui se moque-t-on ?

     

    Les habitants de la Goutte d'Or sont des piétons 

    On pourrait se dire que la réduction de la circulation automobile et du stationnement va pénaliser les habitants du quartier. Or, il n'en est rien, bien au contraire. Les dernières données disponibles de l'INSEE (2010), sur le taux de ménages possédant au moins un véhicule, nous apprennent que, à la Goutte d'Or, seulement entre 19,1% et 24,94% des ménages possèdent leur propre véhicule, selon le secteur. Pour comparer, la moyenne nationale est de 80,55%, et le record parisien se situe dans le quartier des Invalides dans le 6e arrondissement avec un taux de 87,66% ! 

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    Extrait de la carte interactive de l'INSEE

    La suppression de places de stationnement ne pose pas vraiment de problème aux riverains. En effet, outre le fait que peu d'entre eux possèdent un véhicule, les solutions de stationnement ne manquent pas dans le quartier pour les habitants. Les constructions récentes, de moins de quarante ans, ont pratiquement toutes des parkings, notamment les grandes résidences privées. Et ces dernières proposent souvent des places à louer en dehors de la copropriété. Il existe aussi de grands parkings publics où il est simple de s'abonner, des parkings qui sont loin d'être saturés.

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    Il suffit de se promener nuitamment dans le quartier, quand seules demeurent les voitures des habitants, pour voir qu'un très grand nombre de places de stationnement, pour ne pas dire la majorité, est inoccupé. Ce qui contraste fortement avec la saturation observée en pleine journée, lorsque ce sont des véhicules extérieurs au quartier qui envahissent les rues. Les seuls besoins en matière de parking pour les habitants dans ce secteur concernent les vélos et les deux-roues motorisés.

      

    Pour une révision du plan de circulation de la Goutte d'Or

    La Goutte d'Or est un quartier qui a connu de nombreuses transformations urbaines ces dernières décennies, avec notamment la fin de l'habitat insalubre. Ce renouvellement de l'habitat l'a un peu transformé, passant de petits logements, le plus souvent occupés par des célibataires, à des appartements familiaux et adaptés aux personnes à mobilité réduite. Très logiquement, la population s'est élargie aux familles et aux enfants. Une vie plus familiale s'est développée, mais malheureusement l'espace public et la voirie ne sont guère adaptés pour les familles avec enfants. De même, les personnes à mobilité réduite, celles se déplaçant en fauteuil roulant en particulier, qui ont pu trouver dans le quartier des logements adaptés à leur handicap, ont énormément de mal à se déplacer dans l'espace public : les trottoirs sont étroits et encombrés, et le stationnement sauvage est un véritable fléau.

    Si la Goutte d'Or est très bien desservie par les transports en commun, avec de nombreux arrêts de bus, stations de métro et la Gare du Nord tout à côté, cependant, bon nombre de visiteurs viennent dans le quartier avec leur véhicule automobile, créant de nombreux désagréments pour les habitants. La circulation automobile est difficile dans les rues étroites et sinueuses du quartier, et elle ne rend guère service aux habitants, elle y est plutôt subie. 

    Il nous semble qu'il est donc temps de revoir en profondeur les questions de circulation dans le quartier de la Goutte d'Or, et la mise en oeuvre de nombreux chantiers de voirie est l'occasion idéale pour repenser le plan de circulation et de déplacement dans ce quartier. Il faudrait certainement un moratoire sur tous les projets évoqués, et réaliser au préalable une réflexion globale avant d'engager des travaux qui vont dessiner la vie locale pour les décennies à venir. Nous espérons que la Ville et la Préfecture engageront rapidement cette révision du plan de circulation dans la Goutte d'Or et contribueront à une amélioration significative du cadre de vie, très attendue par ses habitants, ce qui structurera durablement ce quartier.

     

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  • Théâtre : Les Coulisses de l’Âme au LMP

    Du 20 au 24 février, le Lavoir Moderne Parisien (LMP) met à l'affiche la pièce Les Coulisses de l'Âme. Il s'agit d'une courte pièce peu connue, écrite par Nicolas Evreivnov au début du XXème siècle. La première mise en scène de la 2 Moi et Demi et Cie, en vous invitant à découvrir ce texte plein d’humour et de poésie, est l’occasion de s’aventurer dans ce qu’on pourrait appeler, tout simplement, une âme. L’occasion d’aller à la rencontre de ce qui s’y trouve et surtout de ceux qui s’y trouvent, de ceux qui l’habitent et de ceux qui la hantent.

    Cette pièce est une plongée au cœur de l’hésitation, du conflit intérieur d’un homme qui se débat contre lui-même, déchiré entre deux femmes : celle avec qui il a un enfant et celle qui l’enchante et le charme. Mais sont-elles réellement comme il les imagine ? Quelle image est vraie, et quel amour le plus fort ?
    Ainsi déchiré entre passion et raison, en suspension, cet homme étudié sous nos yeux est en proie à une véritable lutte intérieure. Son cœur à vif devient un chœur qui le regarde, ému et mû par l’action.
    Mais d’ailleurs, qui est cette ombre qui dort au fond de la scène ? Est-il celui qui subit ou qui orchestre la symphonie chaotique d’un homme désespéré ?

    Visuel-CDLA.png

    Visuel © Emma Karanov



    Un spectacle écrit par Nicolas Evreivnov
    Mise en scène Morgane Bonfini
    Interprètes Emma Karanov, Dimitri Bretheau, Arnaud Bocquet, Rémi Boissou, Esther Whahl, Lola Saint-Gilles, Morgane Bonfini, Hannah Maillard, Val Schoesetters, Tian Yuan Li et Romane Lecroq
    Création Lumière Ronan Huriez



    C'est Où ?

    Lavoir Moderne Parisien, 34 rue Léon, Paris 18e

    C'est quand ?

    Du 20 AU 24 février 2019 (du mercredi au samedi à 19h et le dimanche à 15h)