Lors de la réunion du 13 mars dernier en mairie du 18e, on nous a annoncé officiellement l'anéantissement du projet du budget participatif "Une rue-jardin Richomme", un de ceux choisis en 2017 par les Parisiennes et les Parisiens du 18e.
En 2017, nous avons proposé le projet de la rue-jardin Richomme au Budget participatif. L'idée d'une piétonisation de la rue et de sa végétalisation avait alors été très bien accueillie par les habitants et a emporté leurs suffrages. Nous nous réjouissions d'un projet qui allait offrir un peu d'espace piéton et de verdure, pour les enfants en particulier. En effet, des centaines d'enfants et de parents empruntent quotidiennement cette rue qui dessert essentiellement des crèches et des écoles. Le projet est donc très attendu par petits et grands.
Mais voilà, la mairie du 18e nous a annoncé que la circulation automobile y serait maintenue - annihilant l'essence même du projet -, que les seuls travaux engagés seraient un réaménagement du carrefour des rues Richomme et Erckmann-Chatrian (juste une surélévation des passages piétons), et que la question de la végétalisation de la rue est renvoyée sine-die. Bref, la mairie a signifié aux habitants que leur vote n'a aucune valeur et que finalement la rue-jardin Richomme ne verra pas le jour. Adieu la rue-jardin, bonjour la rue-bagnole !
Signalons que, contrairement à ce qui se pratique habituellement pour le budget participatif, Action Barbès, association porteuse du projet, n'a jamais été consultée par les services de la Ville durant l'élaboration de ce fiasco. Nous comprenons maintenant pourquoi nous avons été tenus à l'écart.
Il est proprement scandaleux que ce projet voté au budget participatif soit mis au rebut sans autre forme de procès. Ce reniement municipal jette également un lourd discrédit sur le budget participatif, qui se révèle être ici une mascarade de démocratie participative. Les voix des quartiers populaires valent-elles si peu pour qu'on les bafoue ainsi ? Et dire qu'on nous rabâche sans cesse "Priorité aux quartiers populaires !"... Ce que l'on constate c'est qu'à Paris, on peut piétonniser rien de moins que les quais de Seine, et c'est très bien, mais pas un petit bout de rue de la Goutte d'Or. On ne saurait l'accepter.