Suite à notre article du 30 septembre relatif à la situation dégradée du quartier des Deux Gares et à la pétition circulant aux abords de la Gare de l'Est, l'édition du lundi 12 octobre du Parisien a mis un coup de projecteur sur le quartier de la rue d'Alsace et des Deux Gares :
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Cette exaspération met en lumière une partie des difficultés auxquelles sont confrontés les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est, situés au coeur du 10e, aux confins de 5 des 6 quartiers composant cet arrondissement : Porte Saint-Denis / Paradis, Château d'Eau / Lancry, Louis-Blanc / Aqueduc, Grange aux Belles / Terrages, et Lariboisière / Saint-Vincent-de-Paul.
Compte tenu de l'importance des gares pour ce quartier (avec également la présence de la Gare du Nord sur sa zone), le Conseil de Quartier abordera ce thème des 2 Gares du 10e et de leurs abords, lors de sa prochaine réunion publique jeudi 15 octobre prochain (voir notre article d'hier).
Dans ce contexte, le présent article est à nouveau consacré à ce thème, avec un accent particulier sur l'espace public aux abords de la Gare de l'Est. Nous n'aborderons pas la rue d'Alsace, dont la situation a été détaillée spécifiquement dans notre article du 30 septembre (supra).
Les abords de la quartiers aux confins de 5 quartiers du 10e
L'espace public aux abords de la Gare de l'Est est, avant tout, un vaste lieu d'échanges, compte tenu des flux ferroviaires de voyageurs y transitant entre Paris, l'Ile-de-France et l'Europe (avec le bi-pôle d'échange constitué avec la Gare du Nord), les voyageurs sur les réseaux RATP (3 lignes de métro et 10 lignes de bus), mais aussi des familles et habitants du 10e (avec la proximité des écoles de part et d'autre de cette zone, les amenant à la traverser).
Par ailleurs, la nuit, les abords de la Gare de l'Est connaissent une activité intense au regard de l'importance du nombre de service de bus nocturnes, avec plus d'une dizaine de lignes Noctilien au départ du quartier de cette gare.
Gare de l'Est : terminus pour 17 lignes Noctilien
Des équipements publics dégradés
Aux abords de la Gare de l'Est, nous faisons le constat d'un espace public usé au regard de la fréquentation intensive dont il est l'objet. Cet usage cause des détériorations assez significatives sur le mobilier urbain qui est régulièrement mis à mal, comme le montrent les photos suivantes.
Exemples de potelet et de corbeille mis hors d'usage
L'espace public souffre fortement de la présence importante des Noctiliens. Aussi pouvons-nous constater des dégradations nocturnes importantes de biens publics, comme sur ces photos : un arbre au tronc arraché, ou deux lampadaires "décapités" boulevard de Strasbourg.
Ces actes résultent vraisemblablement de comportements décalés de personnes en état d'ébriété avancé, comme nous les ont décrites les cafetiers du secteur, amenés par ailleurs à fermer leur établissement plus tôt que l'heure légale de fermeture face à ces nuisances nocturnes. Et malheureusement, autour de ces terminus Noctiliens aux abords de la Gare de l'Est, pas de "correspondants de nuits" ou de "pierrots de la nuit" pour prévenir ces nuisances et ces incivilités.
Un arbre au tron arraché, laissé à l'abandon
Deux candélabres "décapités" depuis janvier 2015
En dehors de ces incivilités proprement dit, ce qui frappe est la réponse généralement lente des services municipaux face à ces mobiliers dégradés. Pour les 2 luminaires vandalisés, nous avons contacté la 6ème Section Territoriale de Voirie ("STV"), chargée du 10e, au sein de la Direction de la Voirie et des Déplacements ("DVD") début janvier 2015 pour lui signaler cette mise hors d'usage de ces 2 candélabres.
A ce jour, 9 mois après notre contact, la DVD n'a toujours pas procédé au remplacement de ces luminaires : affaire à suivre ! Pour patienter, voici la photo d'un beau matériel que nous avons remarqué dans Paris : des luminaires LED installés boulevard de Sébastopol dans le 2e et 3e : peut-être pourrons-nous un jour les voir aux abords de la Gare de l'Est...
Luminaire "dernier cri" : bientôt devant la Gare de l'Est en lieu et place des lampadaires actuellement hors d'usage ?
Un espace public victime de nombreuses nuisances
Parmi les nombreuses nuisances répertoriées, il y a évidemment les souillures : épanchements d'urine, vomi, etc., notamment lors des "folles" nuits aux abords de la Gare de l'Est lors de l'attente des bus Noctilien.
Dès l'ouverture de leurs établissements, les cafetiers et autres restaurateurs doivent faire face aux mictions nocturnes, sur la voie publique, et souvent nettoyer afin de pouvoir ouvrir dans des conditions normales.
Le nettoyage quotidien des épanchements d'urine et du vomi : une nécessité souvent pour les bistrotiers, avant le passage des équipes municipales de la propreté
De nombreux coins se prêtent à ces débordements nocturnes, voire même diurnes, comme cette guérite de la RATP devant la Gare de l'Est, délabrée, avec ses vitres cassées. Nous avions déjà remarqué ce baraquement précaire propice aux épanchements d'urines lors de notre marche exploratoire "propreté" avec le service technique de la propreté de Paris (voir notre article du 1er novembre 2014).
Guérite RATP devant la Gare : refuge pour les épanchements d'urine
Parfois le sentiment de saleté et d'espace public souillé est-il accentué par des procédures mal rodées entre les services publics et leurs prestataires ! L'exemple flagrant aux abords de la Gare de l'Est est la dépose des sacs poubelles des détritus collectés et leur abandon des heures durant avant leur collecte très tardive par les camions poubelles... (voir notre article du 25 avril 2015).
Sacs poubelles de la RATP traînant quotidiennement de longues heures
Dans l'espace public, au regard des flux très nombreux, les sacs des corbeilles dites "bagatelle" ne tiennent pas bien longtemps. Par ailleurs, il nous est arrivé de faire l'expérience malheureuse d'une absence imprévue de la part des services municipaux de la propreté, et ce fut bien vite un domaine public submergé par les détritus (voir notre article du 15 septembre 2015).
Un espace public malmené, sur le plan de la propreté notamment
En matière d'insalubrité, il existe d'autres points de crispations, comme la situation de la rue Saint-Laurent où les flaques d'urine stagnent entre les voitures, comme nous l'avions déjà noté lors de notre marche exploratoire "propreté".
Un usage totalement déséquilibré de l'espace public
Nous avons déjà, à plusieurs reprises sur ce blog, évoqué l'absence d'usage équilibré de la voirie entre les différents types d'usagers (conducteurs motorisés et usagers plus vulnérables : piétons, cyclistes).
Par ailleurs, les stationnements illicites d'autocars de tourisme et autres véhicules aux abords de la Gare de l'Est sont légion, comme le montrent ces photos. Nous les signalons régulièrement aux pouvoirs publics, et évoquons ce sujet avec les élus (voir notre article du 22 juin 2015).
Autocar et poids lourds stationnant illicitement, sous l'oeil de la caméra de vidéoprotection de la Préfecture de Police (en haut à gauche de la photo)
5 autocars stationnant illicitement côte à côte sur la chaussée (photo prise le 4 octobre dernier)
Malheureusement, compte tenu de l'importance du nombre de lignes de bus (10, dont 5 ayant la Gare de l'Est comme terminus), il est fréquent que les bus RATP stationnent sur la chaussée...
...ou en file indienne, et débordant largement sur les traversées piétonnes :
Les abords de la Gare de l'Est sont caractérisés par un déficit de sécurisation des traversées. Les passages piétons sont trop longs, et parfois sans refuge piétons en leur milieu :
Dans ce contexte, rappelons le contexte accidentogène de ses abords (voir nos articles des 9 et 5 janvier 2015).
Quelle réponse des élus ?
La réponse des élus de Paris et du 10e ? L'attentisme, notamment compte tenu du projet à l'étude de la