Nous avions quitté la réunion du comité de pilotage Barbès d'avril dernier sur une note d'espoir. L'APUR, dont nous saluons une fois de plus l'implication et le travail réalisé en concertation avec associations et conseils de quartier, avait alors présenté des pistes à l'ensemble des services présents. Une réunion était annoncée après l'été plus particulièrement sur le carrefour Chapelle. On verra un peu plus tard, que le sujet n'a pas été traité.
Nous étions donc à l'Hôtel de Ville le 8 octobre pour faire le point sur le quartier Barbès mais aussi découvrir les propositions de la Voirie suite aux pistes présentées par l'Apur.
Beaucoup d'intervenants et de représentants de différents services de la ville, les commissaires, la RATP, on imagine aisément un temps d'expression réduit pour chacun. Alors de quoi a-t-on parlé ?
Le marché Barbès
Le maire du 10e a bien conscience de la lassitude des habitants au-delà du problème des réfugiés. Il l'a dit. Deux phénomènes inquiétants persistent pourtant côté 10e: la piste cyclable dégradée suite au stationnement des camions les jours de marché à la fois sur la piste et le trottoir, et le marché sauvage à Barbès et sous le viaduc entre Chapelle et Stalingrad. Une partie de la solution se trouve dans la promenade urbaine. Le représentant du maire du 18e confirme ces problèmes et signale de nombreux messages d'habitants qui vont dans le même sens.
Côté police 18e, on reconnaît que l'été n'a pas été facile et qu'il y a eu une dégradation. Le marché sauvage revient en effet sur Barbès (nous l'avons en effet constaté) tout en continuant sur Chapelle. C'est un peu mieux depuis la rentrée et de nouveaux policiers doivent arriver dans l'arrondissement.
La nouvelle commissaire de cet arrondissement a accepté de nous rencontrer prochainement. Une occasion de faire le point sur les problèmes qui persistent.
Nous n'avons pas manqué d'insister sur la nécessité de revoir le fonctionnement du marché quitte à réduire le nombre de commerçants. La situation est catastrophique. Un certain nombre de camions, trop gros, sont pourtant interdits. Malgré nos demandes de rendez-vous avec l'adjointe chargée du commerce du 18e et son intention d'organiser une réunion, rien n'a bougé.
Stationnement en épi ? Double-file ? Suppression d'une voie de circulation les jours de marché ? Rien de précis. Une réunion (déjà annoncée en avril) devrait se tenir avec les services concernés. Nous souhaiterions que les choses bougent visiblement.
Côté voirie
Des annonces bien décevantes et quasiment pas un mot sur le carrefour Chapelle et ses encombrements. Pas de projet de modification de la circulation alors même qu'on parle beaucoup de pollution et d'écologie. Même la proposition de placette devant les Bouffes du Nord a été retoquée car d'après la Direction de la voirie (DVD), la circulation serait aggravée. (... ?)
Donc pas de révolution, vous l'aurez compris.
Ici, au niveau de la déchetterie on devrait supprimer les stationnements
Même chose côté 10e
De l'autre côté du carrefour Chapelle en allant vers Stalingrad
Et côté Est, on continue à réfléchir à cause de la station de taxis (en d'autres termes, on hésite.)
Ces quelques modifications n'interviendront qu'au printemps 2016.
Le viaduc
C'est là qu'intervient la direction Jeunesse et sport qui propose dans un premier temps, la dépose des grilles des terrains de sport.
Dans un deuxième temps, on pourrait proposer un parcours sportif orienté vers les nouvelles pratiques : street work out, fitness, roller... Rien n'est encore tranché.
Quant à l'éclairage du viaduc voté dans le cadre du budget participatif du 18e, un comité de pilotage va voir le jour pour l'ensemble des projets. Action Barbès y sera convié.
Enfin, la RATP va entreprendre des travaux de renforcement des ponts au-dessus des réseaux des gares Nord et Est. Pour prendre connaissance de l'intégralité du document, cliquez ici :
Travaux viaduc ligne 2 - Bd la Chapelle.pdf
"La ville doit travailler au projet et revenir ensuite avec l'Apur pour des réunions de concertation avec les associations et les conseils de quartier" a conclu le secrétaire général de l'Hôtel de Ville.
Appuyés par Rémi Féraud, nous avons obtenu que le Comité de pilotage (CoPil) Barbès, qui existe depuis 2007, et qui est spécifique aux problèmes du quartier Barbès ne soit pas confondu avec une structure (à inventer) type Commission extra municipale des déplacements (CEMD) qui serait, elle, réservée à la Promenade Urbaine. Pas de date pour cette future structure. Par contre, le prochain Copil devrait se réunir début 2016.
Quelque peu déçus par cette réunion, nous avons sollicité le secrétaire général de l'hôtel de ville pour tenter de connaître le projet à moyen et long terme. Nous rencontrerons début novembre une conseillère de la Maire de Paris chargée de l'Architecture, du Patrimoine et de l'Espace Public. Nous espérons ainsi pouvoir apporter de bonnes nouvelles à nos adhérents et aux lecteurs...et relancer notre projet de street art qui semble oublié.
Commentaires
Le "street art" dans un environnement dégradé, et qui ne cesse de se détériorer, c'est juste un peu plus de déliquescence et de pollution. Entre autres parce que le street art officiel attire le graffiti sauvage (d'ailleurs se sont parfois les mêmes qui pratiquent le street art subventionné et le vandalisme pur et simple).
Le mur en pierres de taille qui borde l'hôpital est très bien comme il est, il a juste besoin d'être nettoyé. Voir par exemple un mur similaire rue de Babylone, au niveau du jardin Catherine Labouré, qui est loin de déparer son quartier. La saturation de l'espace urbain par les couleurs et graphismes agressifs de la pub et du graff n'est pas indispensable.
Pensez-vous que ce soit ce qu'attendent les habitants et usagers du boulevard pour améliorer leur cadre de vie ? Pensez-vous que ce soit une priorité pour eux ?
Nous sommes déjà suffisamment agressés par les oeuvres qui agrémentent les camions du marché, sur des centaines de mètres carrés. Merci de ne pas faire notre bonheur contre nous mêmes - les pauvres citoyens qui ne comprennent rien à rien -, les élus et la technocratie s'en chargent déjà.
La proposition de Street Art pour cette promenade urbaine est un axe parmi d'autres. Nous avons proposé bien d'autres choses, notamment des axes de circulation apaisés, une ressourcerie ouverte sur le quartier à la place de la déchetterie...Nous avons écrit plusieurs articles à ce sujet.
Oui bien sûr vous n'avez pas proposé que cela, et sur l'ensemble de projet (revitalisation de ce boulevard devenu no man's land) on ne peut que vous approuver et vous soutenir.
Tant que vous ne sombrez pas à votre tour dans les lieux communs gnan-gnan qui font des ravages chez ceux qui prétendent savoir ce qui est beau bon et beau pour nous.
La question est : est-ce que ce secteur va couler, est-ce qu'il est possible d'éviter qu'il devienne une nouvelle jungle genre Calais, mais aussi comment rebondir si le quartier connaît une émeute (type Moirans octobre 2015, banlieues 2005 ou Barbès juillet 2014), ce qui peut arriver d'un jour à l'autre. Cela ne se résout pas avec des graffitis subventionnés ou trois jardinières à 5000 euros.
Totalement d'accord avec JD.. Le street art, c'est tellement années 80..
Est ce possible d'encourager l'initiative citoyenne et/ou privée sur cette zone: boutiques, espaces de coworking, start-up, financement participatif, agriculture urbaine, bureaux (y compris d'écoles de codes informatiques, d'ONG..) ?
D'accord avec vos messages, Idéa et JD. Je ne pense personnellement pas non plus que cet espace soit approprié pour des graffitis (ils seront tagés) ou pour faire du sport (pollution, bruit, etc). La réalité est que cet espace est squatté et continuera à l'être, promenade urbaine ou pas. D'ailleurs, si ces promenades connaissent un joli résultat à Anvers ou Pigalle, c'est parce que le métro est souterrain. Qui voudra se promener sous un métro bruyant, bordé de voies de circulations embouteillées? Pourquoi ne pas tout simplement faire comme sous la coulée verte dans le 12eme, c'est à dire un système d'arcades. Il faudrait bien entendu faire un travail d'insonorisation mais cela permettrait d'ouvrir des espaces pour des bureaux, des initiatives citoyennes, des magasins de bouche pour lutter, notamment, contre le mono-commerce à La Chapelle.
Le marché est devenu une source importante de nuisances de toutes sortes. Il est impossible de prendre le métro rue Guy Patin, c'est l'anarchie.
Le marché sauvage devient de plus en plus important. Vous avez raison il faut revoir le fonctionnement de ce marché, soit le déplacer ou le réduire.
Une coulée verte engendrera d'autres nuisances comme par exemple la petite place à l'angle de la rue Caplat et de la rue de la Charbonnière (marché aux voleurs).
L'avis de JD est intéressant. On peut effectiver remettre en cause le choix de Street Art dans un environnement dégradé, si les incivilités risquent de détériorer l'oeuvre de Street Art, si celle-ci n'est pas protégée, comme ce fut le cas avec la fresque sur le muret de la crèche Alban Satragne, payée 4500 €, et qui fut pratiquement anéantie suite au passage d'un graffeur sauvage...
A Miami, le quartier de Wynwood, connu pour ses fresques superbes et ses créations urbaines, est pratiquement intégralement gardé par une police (privée ou pas) dédiée. En avons-nous les moyens ?