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Prévention & sécurité - Page 3

  • Les propositions d'Action Barbès pour la prochaine mandature

    Nous sommes à quelques jours du premier tour des élections municipales, à quelques jours de la fin d'une campagne électorale qui a commencé depuis de long mois. Durant cette campagne, Action Barbès a rencontré de nombreux candidates et candidats à la mairie de Paris et à celle des 9e, 10e et 18e arrondissements, et ces rencontres ont été autant d'occasions pour notre association pour proposer des idées pour la mandature à venir.

    Chacun de ces projets que nous vous présentons plus bas, est une proposition qui, si elle est retenue, devra évidemment faire l'objet d'un débat public le plus large possible, avec un travail de concertation avec tous les habitants et les acteurs des secteurs concernés, sans compter les études techniques préalables. Elle doivent donc être étudiées et discutées ; ce ne sont pas des projets "clé en main", mais des pistes de réflexion et des propositions pour améliorer le cadre de vie de nos quartiers, objectif que s'est fixé notre association. Des candidats ont repris certaines de ces propositions dans leur programmes, partiellement ou dans leur ensemble.

    Nous avons donc accepté de rencontrer tous les candidates et les candidats qui nous ont sollicités ces derniers mois, certains à plusieurs reprises. Action Barbès étant une des plus importantes et anciennes associations de riverains du secteur, il est normal que beaucoup des candidats demandent à nous rencontrer, aussi nous nous sommes prêtés au jeu de bonne grâce.

    Au cours de ces rencontres, non seulement nous avons pu évoquer des aménagements concrets avec nos propositions, mais nous avons également abordé les questions liées au mode de fonctionnement des services municipaux, et à la place des habitants dans les prises de décisions municipales (conseils de quartier, budget participatif, concertation...). Une bonne occasion de mesurer le degré de préparation des candidats à la fonction de maire de Paris ou de maire d'arrondissement. Mais nous nous garderons de porter publiquement une appréciation sur les candidatures, car si l'engagement d'Action Barbès dans la cité est bel et bien un engagement citoyen, il n'en est pas pour autant politicien, et ce ne serait pas son rôle d'association de riverains (ni dans ses statuts) dont la parole engage tous ses adhérents. Chacun saura donner sa voix selon ses convictions et au regard des programmes. Et quelle que soit l'équipe en place au terme des élections, Action Barbès restera toujours dans une posture de critique constructive et toujours attentive à la qualité du cadre de vie de nos quartiers.

     


     

    9e - 10e - 18e :

    Réaménagement du carrefour Barbès-Rochechouart

     

    État des lieux

    Le carrefour Barbès-Rochechouart est un carrefour où les circulations automobiles, piétonnes et cyclistes sont très denses. Son aménagement est déjà ancien et essentiellement pensé pour la circulation automobile au détriment des autres formes de déplacements. De plus, il manque un aménagement urbain qui fasse la jonction entre les aménagements des boulevards Rochechouart et de Clichy à l’ouest et la promenade urbaine à l’est.

    Proposition

    Nous proposons le réaménagement du carrefour Barbès-Rochechouart, du barreau Patin à la place du Delta.

    Les grands principes

    - Circulations piétonnes "priorisées" et sécurisées, création d’un passage piéton est-ouest sous le viaduc du métro.

    - Continuité des circulations des vélos, dans les sens nord-sud (boulevards Barbès et de Magenta) et dans le sens est-ouest (boulevards de la Chapelle et de Rochechouart)

    - Sécurisation de la traversée de la place du Delta pour les cyclistes (est-ouest et ouest-est).

    - Suppression du stationnement au droit des numéros 114 à 126 du boulevard de la Chapelle, création d’un lincoln (emplacement sur trottoir) pour les livraisons.

    - Suppression du kiosque à journaux ou déplacement (si reprise d'activité) boulevard de Magenta, côté 9e arrondissement.

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    10e :

    Pour une esplanade piétonne devant la gare du Nord

    État des lieux

    La gare du Nord s’apprête à connaître des grandes modifications à l’horizon 2024, l'esplanade est aujourd'hui largement occupée par la circulation de véhicules motorisés et par le stationnement des scooters.

    Proposition

    Création d’une grande esplanade piétonne devant la gare du nord, englobant la place Napoléon III et le boulevard de Denain. Seules les circulations de bus seraient maintenues, l’accès et le stationnement seraient totalement interdits aux automobiles (taxis et VTC compris) et aux deux-roues motorisés. Les terrasses des bars, des restaurants et des commerces pourraient être favorisées.

    Les grands principes

    - Circulations piétonnes "priorisées" et sécurisées.

    - Suppression de la circulation motorisée à l'exception des bus.

    - Végétalisation - par la Ville - en pleine terre quand cela est possible (boulevard de Denain) ou en bacs et en bacs enterrés.

    - Suppression du stationnement des scooters en surface (création de parkings sécurisés en sous-sol).

    - Des aménagements qui respectent le cadre historique et la façade classée MH de la gare.

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    10e -18e :

    Pour la création d’une zone Paris respire le dimanche sur la Promenade urbaine, la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis

    État des lieux

    Les boulevards de la Chapelle et de la Villette sont à présent largement remaniés avec la création de la Promenade urbaine. Avec la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis, ces axes sont particulièrement générateurs de pollution de l’air et sonore que subissent les riverains. La circulation est cependant relativement réduite le dimanche.

    Proposition

    Nous proposons la création d’une zone "Paris Respire" tous les dimanches sur la Promenade urbaine, de Barbès à Stalingrad et la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis (de la rue de Dunkerque au boulevard de la Chapelle), un bon nombre d’axes secondaires du secteur pourraient être englobés dans le projet. L’idée principale est d’offrir aux habitants et aux visiteurs du secteur une respiration hebdomadaire, c’est aussi l’occasion de pouvoir profiter pleinement de la Promenade urbaine. Mais il ne s’agit pas simplement de couper la circulation automobile (hormis  pour les riverains, les véhicules de police et de secours, les bus et les taxis), mais également d’animer ces axes, en impliquant les acteurs culturels du lieu notamment, mais en créant des animations, particulièrement sur l’espace très important du marché Lariboisière qui offre un potentiel très fort.

    Cette opération permettrait aussi aux acteurs économiques sur le parcours de la Promenade urbaine et la rue Marx Dormoy de développer des activités liés à cet espace apaisé (terrasses, animations commerciales…). Il est à noter que la circulation relativement réduite sur cet axe le dimanche permet d’envisager cette opération hebdomadaire sans que le report de circulation ne puisse saturer les axes routiers aux alentours. Mais il convient d’orienter le flux automobile en amont, notamment porte de la Chapelle, afin d’éviter que les axes secondaires ne soient trop empruntés. La mise en place d’une zone Paris respire sur des grands axes de circulation serait une première et un signal fort pour marquer la transition d’une ville vers des modes de déplacement plus durables.

    Les grands principes

    - Mise en place d’une zone Paris respire sur les boulevards de la Chapelle et de la Villette, de Barbès à Stalingrad, la rue Marx-Dormoy et la rue du faubourg Saint-Denis (de la rue de Dunkerque au boulevard de la Chapelle) et un certain nombre de rues du secteur à déterminer en concertation avec les habitants et les acteurs des secteurs concernés.

    - Maintien de certaines circulations automobiles nord-sud (boulevard Barbès-boulevard de Magenta, rue d’Aubervilliers-rue du Château Landon).

    - Favoriser et inciter les animations de ce secteur par les acteurs culturels situés sur son espace (Le Louxor, FGO centre Barbara, bibliothèque de la Goutte d’Or, bibliothèque Vaclav Havel, Théâtre des Bouffes du Nord, théâtre de la Reine Blanche…), animation de l’espace du marché Lariboisière.

    - Favoriser les terrasses et les animations commerciales (dans le respect de la législation).

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    10e - 18e :

    Pour la création d’un marché des biffins

    État des lieux

    Cela fait pratiquement vingt ans qu’un marché sauvage des biffins s’implante toutes les semaines, d’abord du côté de Ménilmontant pour finir aujourd’hui entre Barbès et la Chapelle. Un marché ou se mêlent des receleurs notamment. Depuis de nombreuses années, toutes les semaines, les mercredis et samedis, jours de marché à Barbès, un jeu du chat et de la souris se met en place entre les vendeurs et les forces de l’ordre sans que jamais le phénomène ne soit résorbé ; certains fonctionnaires en charge de ces actions rechignant même à "faire la chasse aux pauvres" selon leurs propres mots, et nous pouvons les comprendre. Toutes les semaines ce sont des tonnes de marchandises qui sont confisquées et jetées aux ordures d'où elles venaient pour la plupart. Pourtant cette véritable économie circulaire, qui en d'autres lieux serait mise en valeur et célébrée, devrait selon nous être considérée comme telle et plutôt valorisée plutôt que vainement pourchassée. C’est déjà la cas porte de Montmartre dans le 18e arrondissement, mais également à Montreuil (93), pour citer ces exemples proches, où des marchés des biffins encadrés ont été mis en place depuis plusieurs années.

    Proposition

    Nous proposons la création d’un marché encadré des biffins, à la suite du marché de Lariboisière. Cette organisation de ce qui est aujourd’hui une économie circulaire des plus démunis permettrait de juguler ce phénomène et ses conséquences fâcheuses, comme la malpropreté et l’entrave à la circulation, tout en assurant aux "vendeurs" de pouvoir continuer cette activité qui leur apporte un modeste revenu complémentaire et qui pour certains est un véritable lieu de socialisation. Conséquemment, la brigade "anti-sauvette" nouvellement créée au commissariat du 18e pourrait consacrer son temps et son énergie aux "vraies" ventes à la sauvette (contrefaçons, recel, cigarettes…).

    Les grands principes

    - Organisation d’un marché encadré pour les biffins à la suite du marché Lariboisière, le mercredi et le samedi.

    - Des horaires fixes, un périmètre déterminé et un nettoiement du lieu par les biffins.

    - Encadrement par une association dédiée, qui vérifie la situation sociale des vendeurs, et encadre et assure le bon déroulement du marché.

    - Un suivi social est proposé aux vendeurs du marché qui le désirent.

    - Seuls et uniquement les objets et vêtements d’occasions (de récupération) peuvent y être vendus, cela exclut les produits neufs ainsi que les produits alimentaires, et bien évidemment le recel.

    - Aucune tolérance de vente à la sauvette en dehors de ce marché organisé et en dehors des horaires déterminés.

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    18e :

    Pour une diagonale verte à la Goutte d’Or

    État des lieux

    Le sud du quartier de la Goutte d’Or subit une circulation automobile "de traverse", alors que ce quartier est celui de Paris dont les habitants possèdent le moins de véhicules. Outre les bruits générés par le viaduc du métro, la circulation du boulevard de la Chapelle et les trains circulant sur les voies des chemins de fer du Nord, le quartier connaît de forts taux de pollution dans un environnement fortement minéral.

    Proposition

    Création d’une diagonale verte, du square de Jessaint à la rue-jardin Richomme. L’idée est de créer un cheminement pour les circulations douces dans un cadre végétalisé, un corridor vert dans un environnement fortement minéral, en reliant les petits espaces verts qui forment l’esquisse d’une diagonale verte dans la Goutte d’Or. Ces espaces reconquis pourraient accueillir des activités sportives notamment, avec par exemple la mise en place d’agrès sur le pont de Jessaint.

    Les grands principes

    - Circulations piétonnes "priorisées" et sécurisées.

    - Suppression de la circulation des véhicules motorisés (excepté pour les habitants, commerçants, livraisons, taxis, secours...).

    - Réduction des places de stationnement.

    - "Débitumiser" partout où cela est possible, création de pavage enherbé à la place du bitume sur la voirie...

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  • "Le cri de Charles", un spectacle pour les familles à la mairie du 9e

    Le 29 février prochain, la mairie du 9e vous convie à une représentation théâtrale en famille, avec la pièce "Le cri de Charles", par la compagnie du Petit Escargot.
    Ce spectacle cherche des solutions contre la violence en milieu scolaire et pour la résolution de conflits. Il est monté et interprété par onze élèves de différents collèges du 9e arrondissement.
    Ce spectacle est accessible pour des enfants à partir de 6 ans.
    L'entrée est libre, mais attention : il faut impérativement réserver (cliquer ici).

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    C'est où ?

    Mairie du 9e, Salle Rossini, 6 rue Drouot

    C'est quand ?

    Samedi 29 février 2020, à 15 h

  • Sécurité : retour sur le comité de voisinage du secteur Barbès-Goutte d’or Sud

    Mercredi 11 décembre dernier, se tenait dans les locaux du commissariat central du 18e, rue de Clignancourt, la réunion du comité de voisinage de l’ex-ZSP (zone de sécurité prioritaire) devenue QRR (quartier de reconquête républicaine). Selon la nouvelle formule en vigueur, cette rencontre était consacrée au seul secteur Barbès-Sud Goutte d’or. Etaient présents, outre des représentants de la police, des personnels de la Mairie de Paris et d’arrondissement, ainsi que des associations et des collectifs de riverains. 

    Comme à son habitude, Emmanuelle Oster, la commissaire principale du 18e arrondissement a entamé la réunion en donnant une série de chiffres. Elle a ainsi expliqué que le secteur Barbès-Sud Goutte d’Or présentait "les meilleurs résultats de l’année" de l’ensemble de la QRR. Le nombre de faits constatés sur le secteur est ainsi passé de 2 252 entre janvier et novembre 2018, à 1 499 pour la même période en 2019, soit une baisse de 33 % en un an. Le taux d’élucidation est, lui, en hausse de 9 points à 56 %, contre 47 % l’année dernière. 

    Dans le détail, les atteintes physiques aux personnes sont passées de 423 faits constatés en 2018, à 265 en 2019 (- 37 %), Les atteintes aux biens passent, elles, de 1076 faits constatés à 657 (- 39 %). La commissaire a par ailleurs souligné la régression des violences volontaires (- 7 %) et des vols avec violence (- 53 %), qui passent de 248 faits constatés à 117 sur les onze premiers mois de l’année 2019. Les vols simples sont, eux aussi, en nette baisse avec 219 faits constatés, contre 395 à la même période l’année dernière, soit une baisse de 45 %. Seul indicateur à ne pas baisser, celui des cambriolages, avec 56 faits constatés sur ce secteur, un chiffre stable par rapport à 2018.

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    Emmanuelle Oster a enfin souligné la forte hausse des procès-verbaux dressés en 2019 pour ventes à la sauvette (8 064 PV, + 27 % sur un an) et pour contrefaçons (1 982 PV, + 612 % sur un an). "Ces chiffres ne veulent pas dire que la situation est parfaite et que la délinquance a disparu mais ils montrent que ce secteur a été celui où l’action de la police a été la plus marquée et la plus significative", a conclu la commissaire. 

    La DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection de la Mairie de Paris) a ensuite donné ses propres chiffres pour le secteur Barbès-Goutte d’or. Elle a mis en avant une hausse de 6 % de la verbalisation en matière d'insalubrité entre octobre et novembre 2019, avec 145 PV dressés pour les seules ventes à la sauvette en novembre 2019 (+ 20 % sur un an). 

    Ces chiffres encourageants se sont heurtés à un ressenti des associations et collectifs qui l’était beaucoup moins. Ils ont notamment pointé du doigt la persistance des trafics de cigarettes et de stupéfiants dans le quartier. Sur ce point, Emmanuelle Oster a expliqué que la lutte contre de tels trafics, très installés depuis de nombreuses années dans ce secteur, était un travail long et complexe. “Ce boulot, on le fait. On est dessus”, a-t-elle affirmé, préférant ne pas communiquer en amont sur les opérations à venir. 

    Interrogée par Action Barbès sur l’activité des douanes en matière de démantèlement des trafics, particulièrement de cigarettes, Emmanuelle Oster a confirmé “des opérations conjointes régulières en particulier sur le secteur Barbès”. “On intervient dans la rue avec eux. Ils sont pleinement partie prenante”, a-t-elle commenté.

    Au cours de la réunion, Action Barbès a également interpellé la commissaire sur la relative indifférence des personnels du commissariat de la Goutte d’or à leur environnement immédiat, qu’il s’agisse d’incivilités, de délits routiers ou même de trafic de stupéfiants se déroulant parfois à seulement quelques mètres de l'entrée du commissariat. “Il n’y a pas d’indifférence de nos effectifs”, ont rétorqué les représentants de la police présents, à qui il a également été signalé la parfois trop grande passivité des effectifs de police déployés dans des camions autour de la station Barbès.

    Au cours de la réunion, la problématique dite des "mineurs isolés marocains" a ensuite été très longuement évoquée. La commissaire Oster a précisé que de janvier à novembre, pour tout le 18e arrondissement, 1 714 interpellations de mineurs isolés avaient été relevées, contre 1 652 pour les 11 premiers mois de 2018, soit une hausse de 4 %.

    Madame Oster a ensuite fait un bilan de la mise en œuvre depuis plusieurs mois du partenariat avec les autorités marocaines, voulu par les chefs d’Etat français et marocain. Elle a rappelé que dans le cadre de celui-ci, des agents consulaires marocains s’entretiennent dans le commissariat du 18e avec les supposés “mineurs marocains” interpellés par la police, afin d'établir, notamment via une comparaison des empreintes digitales, s’ils sont marocains ou non, et s’ils sont mineurs ou majeurs. 

    La commissaire Oster a estimé que ce partenariat franco-marocain n’avait pas été "d’une efficacité redoutable" même s’il a permis "d’établir un certain nombre d’éléments", notamment qu'"une grande majorité" des individus interpellés "n’a jamais vu le Maroc de sa vie, mais un peu plus l’Algérie". Dans le détail, la commissaire Oster a précisé que les agents consulaires marocains avaient mené 744 entretiens dans les locaux du commissariat du 18e arrondissement. À l’issue de ces 744 entretiens, 122 personnes ont pu être identifiées, soit un taux d’identification de 16 %. Sur ces 122 personnes identifiées, 110 étaient majeures et 12 mineures.

    Sur les 110 personnes majeures identifiées, 27 d’entre elles, soit 25 %, ont été conduites dans un centre de rétention administrative “en vue d’un retour effectif au pays qui a été exécuté”. Concernant leur sort, la commissaire a précisé que ces mineurs "sont inclus dans le système français de protection des mineurs, système qu’ils rejettent totalement. Ils sont placés dans des foyers d’accueil et dans des structures qu’ils quittent seulement quelques secondes à peine après que le véhicule de police les y a déposés”.

    Interrogée sur les ventes à la sauvette massives se faisant après le marché les mercredis et samedis sous le métro aérien, boulevard de la Chapelle, la DPSP a dit continuer à travailler sur ce problème avec la police via des opérations conjointes les jours de marché. La DPSP a rappelé qu’elle ne pouvait qu’empêcher l’installation des vendeurs à la sauvette mais n’avait pas le pouvoir de saisir ou de détruire la marchandise, ces pouvoirs coercitifs relevant de la police. La commissaire Oster a pour sa part rappelé l’existence et l'action, au sein du commissariat de 18e arrondissement d’une brigade dédiée — la seule de France — à la lutte contre les sauvettes et les contrefaçons.

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  • 12e réunion du Comité de voisinage de la SCMR

    Mardi 5 novembre dernier, se tenait la 12e réunion du Comité de voisinage de la Salle de Consommation à moindre risque (SCMR). La réunion s'est tenue dans la salle des fêtes de la Mairie du 10e arrondissement, sous la présidence de Madame Alexandra Cordebard, Maire du 10e. L'ordre du jour comportait notamment un point de situation sur le fonctionnement de "l'espace GAÏA" et un point de situation de l'espace public aux abords de la SCMR.

    Élisabeth Avril et Céline Debeaulieu, responsables de la SCMR, ont dressé un état des lieux du fonctionnement de la structure. Depuis le début du mois d'octobre, la SCMR, gérée par l'association GAÏA, ouvre désormais ses portes de 9h30 à 20h30 en continu (les horaires d'ouverture étaient jusqu'à présent de 13h30 à 20h30). Une demande que nous portions, avec d'autres, depuis longtemps. On compte actuellement de 80 à 100 passages sur les heures du matin, de 250 à 300 sur l'ensemble de la journée. L'horaire d'ouverture avancé permet aux usagers de rester plus longtemps dans la Salle. Les usagers arrivent souvent dans un grand état de fatigue, ont souvent dormi dehors, ce qui n'est guère étonnant si l'on songe que ces usagers sont à 60% des SDF.

    Pour accompagner l'élargissement des plages horaires d'ouverture, treize personnes supplémentaires ont été recrutées, ce qui pose pour l'instant le problème de leur formation, dans une structure qui par ailleurs pâtit d'un important turn-over. Un psychiatre a été recruté à mi-temps et le nombre des maraudes (actions dans la rue auprès des toxicomanes) a été augmenté. Après trois ans d'ouverture de la SCMR, on mesure donc que les efforts menés par l'association GAÏA et soutenus par les pouvoirs publics, l'Agence régionale de santé (ARS) en particulier, en faveur des toxicomanes sont en augmentation. Ce que confirme Elisabeth Avril avec l'exemple de l'ouverture d'une salle de repos destinée aux usagers de crack (des usagers non pris en charge par la SCMR, seuls les "injecteurs" le sont) à la porte de La Chapelle, sous le périphérique, qui emploiera seize personnes et mettra notamment à disposition des usagers des douches et quatorze places de repos. Cette nouvelle salle ne sera toutefois pas une salle de consommation, l'objectif premier est de faire sortir les toxicomanes de la colline du crack, d'offrir un asile dans un environnement extrêmement dégradé.

    Alexandra Cordebard a ensuite abordé le point de situation des abords de la SCMR, récapitulant les améliorations déjà réalisées, en cours ou à venir. Ont déjà été réalisées : une oeuvre d'art sur le mur de l'hôpital Lariboisière dans le cadre d'"Embellir Paris", la végétalisation des abords de la SCMR, des travaux de rénovation à l'école Belzunce, un réaménagement de l'entrée du parking Indigo rue Ambroise-Paré. La sécurité a par ailleurs été renforcée dans le secteur ; concernant les aménagements en cours : le déplacement de l'armoire électrique à l'angle Patin—Paré, le réaménagement du jardin Cavaillé-Coll, et la création d'un marché bio sur l'espace Fénelon—Bossuet est à l'étude. Et en ce qui concerne les réalisations à venir : le réaménagement de la rue Saint-Vincent-de-Paul (circulation et végétalisation), la végétalisation des rues Ambroise-Paré et Guy-Patin, l'aménagement de la sortie du parking du 18 rue Saint-Vincent-de-Paul, dont l'entrée en retrait de la rue offre un abri servant occasionnellement de lieu d'injection, de consommation de crack, d'urinoir, ou encore d'endroit pour dormir. À propos de végétalisation, nous avons demandé à ce que sur ce secteur les nouvelles plantations soient particulièrement entretenues et surtout nettoyées très régulièrement.

    Parole a ensuite été donnée à la salle. Lancée par une riveraine, la question de la présence de la SCMR, elle-même, dans le secteur fait l'objet de points de vues contrastés, voire inconciliables. Certains se plaignent ainsi des nuisances entraînées par la fréquentation de la SCMR, se plaignant de cris, bagarres, attroupements, bruit, consommation et deal de drogue, augmentation du nombre de consommateurs du crack, augmentation de la consommation d'alcool, malpropreté. Alors que d'autres donnent un point de vue très différent, évoquant sur ces questions une situation du quartier analogue à ce qu'elle était avant l'ouverture de la SCMR en octobre 2016, le quartier n'étant ni plus ni moins sale, ni plus ni moins insécure qu'auparavant, un point de vue qui est aussi celui de nos adhérents riverains de la SCMR. Et pour notre part, nous avons fait observer que ce n'est pas la SCMR qui attire les usagers de drogues vivant dans le quartier (la grande majorité des usagers ne restent pas aux abords de la salle en dehors de sa fréquentation), mais bien plutôt la Gare du Nord, dont le quartier était déjà le lieu de rendez-vous des usagers de drogue bien avant l'implantation de la SCMR, beaucoup vivant de mendicité le font autour de la gare.

    Il peut être intéressant de confronter le ressenti et l'expérience des riverains aux données officielles. Ainsi, Madame Rachel Abreu, Commissaire centrale du 10e,  remarque que, sur le secteur en cause (rues Ambroise-Paré, Guy-Patin, Saint-Vincent-de-Paul), les chiffres de la délinquance sont en baisse depuis l'ouverture de la SCMR, alors que les effectifs de police sont restés semblables. Elle dénombre sur cette période moins d'interpellations, moins de verbalisations, très peu d'agressions physiques (et presque toujours dans ce cas il s'agit de problèmes entre toxicomanes n'impliquant pas de tiers), mais constate cependant beaucoup d'incivilités. Le représentant de la société Indigo relève moins d'intrusions d'usagers de drogue dans le parking Lariboisière sur la période janvier-octobre 2019, mais ce résultat a été obtenu par un renforcement de la sécurité, et il constate un effet de report sur les parkings voisins.

    On doit croire que le grand chantier à venir de la Gare du Nord aura au moins un aspect positif. Madame Odile Girardière, représentante de la SNCF, a confirmé ainsi dans ce cadre la création d'un espace de 200 m2 prévu pour accueillir les personnes en errance et en grande précarité (parmi lesquelles un nombre probablement important d'usagers de drogue). Nous avons demandé s'il était possible que la création de cet espace soit "priorisé" dans le calendrier des travaux de la gare et que l'ouverture n'attende pas 2024. Odile Girardière ajouta qu'actuellement et depuis longtemps des usagers de drogue déambulent dans la gare, occupent les toilettes, voire même les espaces techniques ou encore les trains, quand ceux-ci restent trop longtemps à quai.

    Pour finir, signalons un nouveau dépliant sur la SCMR, destiné aux riverains notamment, avec les numéros utiles pour signaler un problème lié à la SCMR, mais surtout pour présenter les enjeux et le fonctionnement de la "salle de conso". Nous le reproduisons ci-dessous.

     

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  • Retour sur le comité de voisinage de la ZSP : "secteur Château-Rouge"

    Lundi 14 octobre dernier, se tenait dans les locaux du commissariat central du 18e, rue de Clignancourt, la réunion du comité de voisinage de la ZSP. Selon la nouvelle formule, cette rencontre était consacrée cette fois-ci uniquement au secteur Château Rouge - Goutte d'Or Nord. Étaient présents, outre des membres de la Police, des représentants de la Mairie du 18e et de ses services et de l'Hôtel de Ville, ainsi que des représentants d'une dizaine d'associations et de collectifs de riverains ainsi que quelques habitants. 

    Emmanuelle Oster, la Commissaire principale du 18e arrondissement, a introduit la réunion en présentant des résultats qu'elle qualifie de satisfaisants. Le nombre de faits constatés sur la période janvier-septembre est passé de 884 pour l'année 2018 à 850 pour l'année 2019. Dans le détail, les agressions aux personnes sont passées de 165 à 157, les atteintes aux biens (vols par effraction, cambriolages) de 553 à 468, les violences volontaires de 51 à 47, les vols avec violence de 54 à 48. Dans le même temps, les interpellations pour infraction sur la législation des stupéfiants sont passées de 47 à 85.

    La DPSP (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection de la Mairie de Paris) a fait ensuite état de ses chiffres. Le quartier Château-Rouge concentre 33% des incivilités constatées sur l'ensemble de la ZSP 10-18 (qui comprend, rappelons-le, le quartier Gare du Nord-Lariboisière dans le 10e,  les quartiers Barbès - Goutte d'or, Château - Rouge - Doudeauville - Marcadet, La Chapelle - Max Dormoy - Pajol dans le 18e). 922 PV ont été dressés dans le quartier Château-Rouge : malpropreté, incivilités, nuisances sonores. Ce dernier point est une priorité de la DPSP, qui a dressé 102 PV pour nuisances sonores (commerces, mais aussi comportements individuels).

    La Mairie a réaffirmé que ses actions continuent toujours dans le cadre de l'opération "Tous mobilisés" à Château Rouge. Ainsi la zone "Paris respire" a été évoquée. À cet égard, nous avons redemandé un meilleur contrôle des entrées de la zone, des actions pour améliorer la situation sur les axes Stephenson - Doudeauville qui connaissent des véritables concerts de klaxons, et enfin nous avons aussi demandé la mise en place de panneaux en amont de la zone pour signaler aux automobilistes le secteur Paris respire.

    Aussi, les mesures à l'encontre des commerces ont été largement évoquées, avec de très nombreuses sanctions, du rappel à l'ordre à la fermeture administrative. Ainsi, tous les commerces sont contrôlés - et sanctionnés le cas échéant - sur le secteur, le plus souvent conjointement par la Police et les services municipaux, et ce sans distinction, des commerces de gros et demi-gros aux boutiques plus branchées, la loi devant s'appliquer également à tous.

    Du côté des ventes à la sauvette, la commissaire Oster a confirmé la pérennité du dispositif policier mis en place notamment sur le secteur rue Dejean, la Brigade Sauvette Contrefaçons ayant de son côté procédé à la saisie de plus de 2 000 articles cette année. 

    Le phénomène de la prostitution de rue et les désagréments qu'il entraine ont été évoqués par plusieurs représentants d'associations. Madame Oster nous a indiqué que la prostitution n'est pas réellement du ressort de la police d'arrondissement, laquelle ne peut agir qu'en verbalisant les clients depuis le changement de législation, ce qui ne produit pas l'effet dissuasif recherché par la loi selon elle. La prostitution, ou plutôt le proxénétisme, est en fait et avant tout l'affaire de la Brigade de Répression du Proxénétisme (BRB), qui par ailleurs s'intéresse davantage à la prostitution en appartement qu'à la prostitution de rue, laquelle concerne malheureusement plus particulièrement nos rues, voire nos cages d'escaliers...  La commissaire Oster a proposé que lors d'une prochaine réunion de la ZSP un représentant de la BRP soit présent pour répondre aux interrogations des habitants.

    Enfin, une bonne nouvelle pour nos quartiers, avec l'annonce de l'arrivée d'effectifs de police supplémentaires, qui seront affectés sur les heures du soir et de la nuit.

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  • Première réunion du comité de voisinage de la ZSP après le changement de direction

    Mercredi 10 juillet 2019, s'est tenue la première réunion du comité de voisinage de la ZSP sous la houlette de la commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster. C'est la première rencontre depuis le changement de direction de la ZSP 10-18 décidée par le nouveau Préfet de Paris en juin dernier (voir sur notre blog l'article du 11 juin dernier : "Incompréhensible changement à la tête de la ZSP").

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    La séance a commencé par un exposé de Madame Emmanuelle Oster, commissaire divisionnaire à la tête du 18e, arrivée à l'automne dernier dans l'arrondissement. Madame Oster nous informe que la ZSP 10-18 est passée officiellement le 7 juin dernier sous son autorité. Elle rend hommage au travail effectué par l'équipe précédente, et en particulier par le commissaire Rigon, et qu'elle inscrira globalement son travail dans la continuité de ce qui a été fait.

    Comme on nous l'avait annoncé il y a quelques mois, nous avons confirmation qu'au titre de "Quartier de reconquête républicaine" la ZSP vient de bénéficier de dix-neuf effectifs supplémentaires, officiant principalement en fin de soirée et la nuit.

    Le préfet de Police Lallemand est venu récemment dans le 18e. Accompagné par la commissaire Oster il a visité Barbès, la Goutte d'Or, La chapelle, Château-Rouge. Une première opération de police s'inscrivant dans la durée est en cours sur le secteur de la place de La Chapelle, ce choix est une volonté préfectorale. Cependant la commissaire Oster est bien consciente que "le 18e est un tout" et que régler un problème sur un secteur ne fait que transférer le problème vers d'autres "lieux de déport".

    Sur un an dans le 18e on observe une stabilité de la délinquance d'une manière générale, avec cependant une hausse des vols avec violence (par exemple vols à la portière sur Barbès) ayant probablement pour cause des effectifs de police réduits en raison des manifestations de gilets jaunes, confirmant notre analyse à ce sujet.

    Sans surprise, le secteur Goutte d'or-Barbès est ressenti comme étant particulièrement tendu par la commissaire Oster, qui souhaiterait que la deuxième opération au long cours concerne ce quartier.

    S'en suit un bilan des actions sur les commerces (notamment les restaurants et épiceries vendant de l'alcool la nuit), la vente de smartphones de contrefaçon, le trafic de cigarettes (1,4 tonne saisie).

    Au sujet du métro Barbès-Rochechouart, il a été souligné que la RATP a plein pouvoir de maintenir fermée la sortie sur la rue Guy Patin au métro Barbès les jours de marché. La situation actuelle risque ainsi de perdurer en dépit de l'avis de la police qui préférerait que cette sortie soit ouverte ces jours-là également, tout comme les élus et les habitants.

    Concernant l'organisation du comité de voisinage, la commissaire propose que la concertation avec les associations s'effectue dorénavant sous la forme de réunions tenues une fois par mois, chaque secteur de la ZSP (Château-Rouge, Chapelle, Barbès, Gare du Nord) y serait traité alternativement avec les associations et collectifs concernés par le secteur discuté (ce qui veut dire un rendez-vous tous les mois pour Action Barbès dont le champ d'action s'étend sur l'ensemble de la ZSP), et deux fois dans l'année une réunion pour tous les quartiers, éventuellement ouverte également aux habitants.

    Pour notre part nous avons interpellé la commissaire Oster sur plusieurs points et notamment sur l'ahurissante affaire des fonctionnaires de police du commissariat du 18e récemment mis en examen et sur les conséquences sur le secteur Barbès-Goutte d'or. La commissaire ne peut naturellement pas communiquer sur l'affaire, l'enquête étant en cours. Elle nous assure cependant de sa ferme intention de prendre les choses en main et de remettre de l'ordre à la Goutte d'Or, le secteur de la ZSP où sans doute la situation est la plus difficile.

    Coté municipalité du 18e, la représentante de la DPSP nous informe que des patrouilles sont mises en place aux abords des stations de métro aux heures de départ au travail et de retour du travail et à l'heure de la pause méridienne, ainsi qu'au square Alain Baschung (1 agent), au jardin d'Éole et au square Rosa Luxembourg (4 agents). En plus de l'arrivée de ces nouveaux effectifs, il est mis en place un numéro d'appel d'urgence, allô incivilités (3975). Certaines équipes sont à présent munies de sonomètres, afin de mesurer les nuisances sonores. La promenade urbaine continue d'être mise en place, à terme elle comprendra un secteur de jardinage participatif, un atelier de réparation de vélos, des activités diverses, l'implantation d'un kiosque d'information, un point convivialité au marché Lariboisière (déjà en place) ; la présence régulière d'agents de la DPSP sera assurée sur le parcours de la Promenade urbaine.

    L'Hôtel de ville nous a informés que de nombreuses actions sur les commerces ont été entreprises, notamment boulevard Barbès, afin que les devantures soient fermées comme le veut la réglementation parisienne, et éviter ainsi les attroupements qui favorisent ici les vols à la tire. Une demande d'Action Barbès formulée de longue date.

    Enfin, côté 10e arrondissement, le commissaire général adjoint du 10e, Jeremy Ransinangue, a signalé une recrudescence de ventes de cigarettes de contrebande (rue La Fayette, rue de Dunkerque, quartier tamoul notamment), due à un "effet déport" de l'action en cours actuellement place de La Chapelle, il a aussi mentionné des vols en réunion Gare du nord ainsi que la présence de mineurs isolés dans le quartier tamoul, engendrant parfois des tensions entre ces différents groupes. Des renforts ont été affectés sur cette zone. Côté SCMR, même si quelques difficultés demeurent, le commissaire fait le constat d'une amélioration du secteur depuis l'implantation de la salle de consommation.

    Rendez-vous est pris pour la prochaine réunion en septembre prochain.

  • Fermeture du restaurant À la Goutte d'Or, la poignante lettre d'au revoir du propriétaire

    Il y a quelques jours Karim Drif annonçait la fermeture de son restaurant À la Goutte d'Or situé dans la rue éponyme. Après celle du kiosque de Samir Lebcher, cette fermeture est un coup dur pour le quartier. Plutôt que de commenter ce triste évènement, nous préférons publier avec son accord la lettre qu'il a adressée aux autorités pour annoncer la fin de son commerce. Ce courrier est le cri du coeur d'un enfant du quartier, dont on espère qu'il saura être pris au sérieux par les autorités municipales et surtout préfectorales. Nous souhaitons à Karim tous nos voeux de réussite dans sa vie future.

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    La placette devant le restaurant À la Goutte d'Or, juin 2018

     

    "J'écris [cette lettre] pour vous faire part de la situation du restaurant À La Goutte d'or, de ma grande lassitude , ainsi que du secteur Goutte d'or Sud que vous connaissez mais qui rendent impossible la gestion et le développement d'un commerce ou même tout simplement de vivre sereinement. Comme vous le savez, même si certaines personnes et partis politiques sont dans le déni, malgré une mobilisation énorme des commerçants, riverains, associations locales ces dernières années, la situation au jour d'aujourd'hui n'est guère mieux. Nos élus, pouvoirs publics et autorités (même si certains policiers sont du même avis que nous) continuent de se rejeter la faute et/ou de se satisfaire du peu d'actions faites afin de se donner de la valeur en vue des élections municipales à venir.

    Mais pas dans l'intérêt des habitants/commerçants de la Goutte d'or et on peut englober les problématiques du métro Barbès et de La Chapelle/Marx Dormoy. Ce qui s'y passe et ce que l'on y subit au quotidien est tout simplement irréel depuis tant d'années avec bien évidemment une dégradation ces derniers mois. On ne peut pas dire qu'il n'y ai pas eu de mobilisations, pétitions, mails envoyés, réunions à gogos... Mais on est tous à dire la même chose : la situation est plus que compliquée. C'est bien de le reconnaître, de le dire mais on fait quoi pour nous les commerçants qui réalisent presque un acte militant de rester dans le quartier ? Rien. Ah si, on va parler de "coup de pouce commerce", pardon. Waouh ! Cela donne conscience à nos élus ce genre d'opérations (même si c'est une bonne chose cela est une goutte d'eau par rapport à ce que l'on subit au quotidien depuis TRÈS longtemps). Il y a un tel décalage entre ce que pense nos élus et la réalité de la situation. Et quand on parle de cela, la réponse est "je connais bien le quartier etc" alors que pas du tout !! C'est désolant pour nous que des élus soient complètement à côté de la réalité.

    Une association de commerçants regroupant La Chapelle et La Goutte d'or a été crée en février 2018 pour se faire entendre d'une seule voix. Une association qui a été bien vu par les autorités preuve d'une mobilisation sans faille présidée par Sonia Bouzellatat, omniprésente, et dont je suis membre du bureau également. On a fait part à plusieurs reprises des problèmes, des dégradations visibles de tous de toute façon... On en a fait des réunions, des rendez vous de compassions mais très peu d'actes.

    On se bat à travers cette association, et on a tous des commerces à gérer, on monte des projets comme les illuminations de la rue de la goutte d'or mais à quoi bon. Bien évidemment il y a beaucoup de choses à régler en même temps mais la faute à qui? Qui a laissé ce quartier devenir ainsi? On se rejette la faute entre partis politiques, entre police et mairie etc...avec au milieu commerçants et riverains tels une balle de ping pong. Quand on voit le métro Barbès, j'étais adolescent et les vendeurs de Malboro étaient déjà là. 15ans après c'est encore pire. Après les mineurs isolés, le phénomène migratoire qui touche le nord de Paris et j'en passe et j'en passe,trafics, violences, agressions, prostitutions...

    Je suis en un enfant du quartier, j'y suis né , tapé mes premiers ballons aux Enfants de la Goutte d'Or et j'y suis bien évidemment plus qu'attaché d'où un investissement sans faille. Je tiens un restaurant que mes grands parents tenaient depuis 1971 au 52 de la même rue avant d'être exproprié suite à la réhabilitation en 1996. Ma grand mère a eu la médaille de la ville en 2006. Autant dire une institution dans le quartier. Je le gère seul depuis 2004 avec des soucis successoraux qui durent depuis bientôt dix ans et qui me posent de sérieux problèmes financiers car j'ai dû faire face à cela.

    La fierté que j'ai est que j'ai toujours su maintenir le cap dans un secteur difficile et dans un contexte économique délicat. Le seul bar-restaurant où la mixité est représentée. Des femmes,des hommes,des jeunes, des origines sociales différentes et toutes les nationalités sont aussi représentées. Ça c'est la goutte d'or! Maintenant , on ne peut pas dire cela et comme beaucoup je ne me reconnais pas dans cette goutte d'or que certains espèrent plus bobos. Je le redis je suis le seul encore!

    On parle de café associatif par exemple pour la réhabilitation des arcades. Ça a fait rire certains anciens du quartier (et pourtant je n'ai que 37 ans) car le rôle social notre établissement l'a toujours rempli! On ne peut ici avoir un commerce et ne pas être investi pleinement. Depuis tant d'années, on joue un rôle bien que plus grand que celui de commerçant. Et je peux englober le café de Sonia, qui donne peut être à certains une mauvaise image car les jeunes sont dans la rue, mais vous ne pouvez pas imaginer la difficulté de tenir ce bar qui est aussi une institution. Les clients sont les jeunes et Chibanis du quartier..mais ils partiront pas ces gens là, ils habitent le quartier !!!!

    J'aurais beaucoup de choses à dire et à redire mais la principale chose est que je suis lassé,fatigué, cela me rend malade d'où mes absences de ces derniers mois.. Je suis père de deux enfants en bas âge et les semaines à 80 heures par semaine avec toutes ces problématiques à gérer ..
    J'ai donné donné mais il y a des moments dans la vie où il y a des décisions à prendre.
    Vous ne pouvez imaginer les difficultés et l'énergie que cela prend de tenir dans ce secteur. On a pas de baisse de charges, baisse de loyers, étalements de dettes... et pourtant c'est un quartier reconnu pour ses problèmes. Pour certains quartiers on débloque des sous pour les commerces suite aux gilets jaunes notamment et les commerces autour de Notre Dame. Nous c'est tout les jours et toute l'année!!

    Ma terrasse? Oui elle est belle, on fait ce qu'on peut... Je ne vous parle pas des barbecues, dégradations, la place (pas la terrasse) où il y a des trafics et odeurs de cannabis à gogos.. Pas facile de manger un couscous.. Et j'en passe bien sûr.
    Il y a une dizaine de jours, bagarre sur la place entre "clandos" (une dizaine) un couteau qui atterrit sur la terrasse a côté d'une cliente... Normal Les arcades avec la fermeture du Leader Price... ??? [Le magasin Leader Price, seul supermarché "premiers prix" du quartier, a fermé suite à un incendie volontaire allumé à proximité en février dernier]

    Je parle avec tout le monde, y compris Paris Habitat qui le dit aussi, ce n'est plus possible aussi. Mes employés se font importuner, ma mère a peur de venir tellement c'est dangereux... Bref, avec toutes les problématiques ainsi que ma lassitude , en tant qu'être humain et avec la longue dépression hivernale que j'ai eu, le restaurant est en liquidation et j'ai laissé faire car le combat est perdu.

    Il y a juste à faire appel d'ici le 3 juin de la liquidation qui a été prononcé car je n'ai pas pu me présenter a l'audience étant hospitalisé.  C'est un montant assez faible (5 000 €) mais un oubli car quand vous pensez plus à la sécurité qu'au commerce... Je n'ai pas pris d'avocat (avec des frais élevés que je ne peux pas me permettre) et je me fais a l'idée de fermer le fond de commerce samedi 1er juin 2019.

    Je serais en tout cas toujours là pour le quartier et a se mobiliser si besoin. Et puis le fond rouvrira, avec des personnes motivées (peut-être très chic?). Et je leur souhaite de rester aussi longtemps que j'ai pu rester.

    [Cette lettre] est un mélange de tristesse et de soulagement, car c'est une énorme partie de ma vie qui s'en va [...]"

    Paris, le 29 mai 2019

     

  • Incompréhensible changement à la tête de la ZSP

    Nous venons d'apprendre le changement de direction de la "Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) 10-18". Désormais ce sera la commissaire Emmanuelle Oster, arrivée récemment à la tête du commissariat central du 18e arrondissement, qui dirigera les opérations en lieu et place du chef district, le commissaire Jacques Rigon, qui menait cette mission jusque là. Nous croyons savoir que la Préfecture - et donc le ministère de l'Intérieur - reprocherait au commissaire Rigon son insuffisance de résultats, mettant en cause ses méthodes.

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    Pour avoir suivi la ZSP dès sa mise en place, en septembre 2012 pour sa première version, en étant associés aux différentes formes de comité de suivi, nous avons pu suivre finement les évolutions de ce dispositif, et nous avons vu défiler bien des ministres de l'Intérieur, préfets et commissaires. D'ailleurs, ce changement est sans doute lié à l'arrivée du nouveau préfet Didier Lallement, qui vient lui-même de remplacer Michel Delpuech à la fin du mois de mars dernier.

    De notre point de vue, celui de riverains "avertis" et impliqués de très longue date, nous ne comprenons pas cette décision qui nous paraît bien injuste. En effet, si les résultats en matière de sécurité sont certes insuffisants dans le secteur, à notre avis ce n'est pas tant une question de méthode que de moyens qui n'ont jamais été à la hauteur des enjeux locaux. D'ailleurs, lors de la dernière réunion de la cellule d'écoute de la ZSP, nous avions précisément pointé ce problème d'effectifs insuffisants.

    En effet, il nous paraît bien fallacieux de la part de la Préfecture de reprocher une insuffisance de résultats sur la ZSP alors que, dès qu'un événement s'annonce ailleurs à Paris, cette même Préfecture vide les effectifs de police du secteur. Nous pouvons le constater dans nos rues depuis plus de six mois, tous les samedis — jours où se cumulent le plus de problèmes sur nos quartiers — où la Préfecture enlève systématiquement tous les effectifs disponibles dans la ZSP au profit des zones de manifestation des "Gilets jaunes". Ce choix est bien celui de la Préfecture. Une Préfecture qui malgré le changement de tête récent ne semble hélas pas avoir encore pris la mesure de la gravité de ce qu'il se passe dans nos quartiers (et ne dit-on pas qu'on ne change pas de capitaine en pleine tempête ?). Car des changements de méthodes, nous en avons vus plus d'un ici, mais la seule chose qu'on ait vu avoir une influence réelle sur la situation délictuelle dans nos quartiers c'est précisément l'augmentation d'effectifs avec une présence effective et durable sur le terrain. Ce fût le cas lors de la création de la brigade "anti-sauvette" qui a réussi à les faire baisser nettement sur le secteur de Château Rouge, mais c'était avant la période des manifestations du mouvement des Gilets jaunes, depuis les ventes à la sauvette sont réapparues... surtout le samedi.

    Dans le cadre du dispositif ZSP, nous perdons donc non seulement un commissaire dont l'implication sans faille et la connaissance très fine du terrain manquera très certainement (Jacques Rigon avait été commissaire du 10e auparavant), mais nous perdons aussi du temps, c'est à dire les mois nécessaires à ce qu'une nouvelle direction s'installe, comme à chaque fois que ce fut le cas, lors d'un changement à la tête de la ZSP ou de celle des commissariats d'arrondissements.

    Malgré ces circonstances, nous souhaitons évidemment un plein succès à la commissaire Oster dans sa nouvelle mission. Et quant à la forme que prendra le suivi de la ZSP et l'implication des riverains, si elle est prolongée, nous n'avons aucune indication pour l'instant. Nous ne manquerons pas de vous en informer quand nous en aurons connaissance.

  • Samir Lebcher : "Barbès c’est fini pour moi"

    Lundi 13 mai dernier, en fin de journée, alors qu'il ferme son kiosque, Samir Lebcher est victime d'une agression violente. À l'origine de cette agression, un jeune pickpocket qui sévit habituellement à la sortie de la station de métro Barbès-Rochechouart.

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    Le kiosque de Samir Lebcher, désormais clos

    L'affaire a suscité une vive émotion et a fait grand bruit, la presse nationale s'empressant de relater "l'agression du kiosquier de Barbès" et les responsables politiques d'exprimer leur solidarité avec Samir Lebcher, comme la Maire de Paris qui s'est exprimée sur Twitter à ce propos. Il faut dire que cette agression n'est pas "juste" une agression de plus à cet endroit, elle est surtout le symbole d'une dégradation de la sécurité en ce lieu pourtant - hélas - habitué aux situations tendues. En effet, ce n'est pas anodin que ce soit précisément Samir Lebcher qui soit la victime de cet acte violent, car à travers lui c'est le dernier rempart de la "normalité" du lieu qui est attaqué. Durant les très nombreuses années où, d'abord Michel le père, et ensuite Samir le fils, les Lebcher ont tenu le kiosque de Barbès, au milieu des vendeurs de cigarettes (et autres substances) et des pickpockets, jamais ils n'avaient été agressés physiquement.

    Samir Lebcher n'a pas souhaité répondre aux très nombreuses sollicitations des médias suite à l'agression dont il a été victime, préférant se préserver de cette exposition médiatique. Cependant, il a choisi de revenir sur cet évènement sur le blog d'Action Barbès.

    Action Barbès : Bonjour Samir, tout d'abord comment vas-tu une semaine après cette agression ?

    Samir Lebcher : Bonjour, dans l’ensemble ça va. Ce qui me préoccupe et me pèse, c’est plus l’accumulation psychologique des années passées à Barbès que l’agression elle-même. Comme une impression d’y avoir fait tout sauf mon travail de kiosquier.

    AB : Peux-tu revenir sur le déroulement de ce qui s'est passé lundi dernier, et nous dire dans quel contexte s'est déroulé cet évènement ?

    SL : Ce lundi était une journée avec une ambiance marquée par une circulation encore plus dense que d’habitude, avec beaucoup de bruits, il y avait aussi beaucoup de nervosité du côté des marchands de cigarette et des pickpockets, bref une ambiance électrique. En début d’après-midi je suis intervenu pour empêcher un pickpocket de voler dans le sac d’une cliente, ce qu’il n’a visiblement pas apprécié puisqu’il a ensuite donné des coups sur le coté du kiosque. Il a ensuite rodé autour du kiosque tout l’après-midi en proférant des menaces à mon encontre. Je l’ai signalé à des agents de police passant par là. Vers 19h au moment de la fermeture, alors que je sortais du kiosque, je reçois un violent coup de poing à l’œil par le pickpocket resté en embuscade pour se faire vengeance. Il a ensuite tenté de me projeter au sol et de continuer à me frapper mais j’ai réussi à le faire fuir, l'action a duré une dizaine de minutes. Aucune force de police n’était présente à ce moment-là.

    AB : Mercredi 15 mai lors de la réunion du comité de voisinage de la ZSP, nous avons exprimé notre vive émotion suite à ton agression et interpellé les responsables policiers et politiques sur leur engagement sur le terrain au métro Barbès. Comment vois-tu le travail policier ces derniers temps, avais-tu remarqué une présence plus régulière ?

    SL : Oui en effet, il a beaucoup plus de présence policière, avec différents services mobilisés ces derniers temps. Mais leur absence, ne serait-ce que de dix minutes, laisse le terrain libre aux délinquants qui reprennent leurs affaires de plus belle. Il faudrait une présence policière permanente et continue pour que cet espace public retrouve un jour un peu de sérénité. Et plutôt que de se concentrer sur le bout de la chaine, les vendeurs de cigarettes, peut-être que le mieux serait d’enquêter efficacement sur les ramifications étrangères de ces réseaux bien implantés.

    AB : La Maire de Paris, mais également les maires d'arrondissement et de nombreux élus, et de nombreux riverains, ont exprimé leur solidarité à ton égard. Comment reçois-tu cette manifestation de soutien? 

    SL : j’ai été très touché par ces nombreux messages de soutien, en particulier celui d’Anne Hidalgo. Mais depuis le temps que j’alerte les élus sur la dégradation constante de la situation au métro Barbès, j’aimerais plus des actions que des mots. Et là je parle plus pour le quartier et les habitants que pour moi.

    AB : Tu es actuellement en arrêt suite à cette agression et ton kiosque est fermé. Comment s'annonce pour toi l'avenir à Barbès ?

    SB : Il ne s’annonce tout simplement pas. Cette agression m’a amené à m’interroger sur le rapport coût/bénéfice de mon activité à Barbès, en tenant compte des questions financières bien sûr mais également de mon bien-être au travail, et j’en ai conclu que pour mon avenir, mon bonheur et celui de ma famille il est préférable d’arrêter là. Je ne rouvrirai donc pas le kiosque à l’issue de mon arrêt maladie. Finalement, cette période est une bonne occasion pour moi de réfléchir à ma reconversion, j’ai déjà plusieurs pistes sérieuses, mais je me laisse le temps de la réflexion. Ce que je sais c’est que Barbès, c’est fini pour moi.

    Propos recueillis le 19 mai 2019

  • Crack, il y a urgence à agir !

    Depuis plus d'un an maintenant, les quartiers Nord de Paris, notamment les 18e, 19e, 20e arrondissements, et même le Nord du 10e, font face à un nombre sans précédent de personnes en précarité et sans logement, personnes migrantes pour beaucoup. La plupart décident de se regrouper afin d’être plus en sécurité qu’isolées dans la rue, souvent par nationalité ce qui peut créer des tensions entre différents groupes. Les associations intervenant sur le quartier, ainsi que les associations de riverains, alertent l’État et la Ville depuis longtemps pour que ces personnes soient prises en charges, hébergées et aient accès aux soins dont beaucoup ont besoin après un parcours migratoire semé de traumatismes, de violences, de viols, voire d’esclavage. Un parcours qui pour certains va les conduire sur le chemin de la drogue, celui du crack en particulier.

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    La Mairie de Paris, même si cela n'est pas de son ressort premier, a mis beaucoup de temps à prendre la mesure du problème et à proposer des solutions, peut-être pensant d'abord que Paris n’était qu’une étape du parcours pour beaucoup de migrants. Quant à l’Etat, les réponses ont quasiment toutes été très en deçà des attentes, comme les démantèlements de campements sans solutions durables d'hébergement. Cette situation a fait s’isoler encore plus ces personnes, et les rendre de fait vulnérables aux trafics de drogue en pleine expansion sur ces quartiers, notamment celui de crack. Beaucoup de personnes à la rue, se sont ainsi mises à en consommer, aboutissant à un nombre très inquiétant de personnes accrocs au crack sur les 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements. Les associations de réduction des risques oeuvrant ici s’en inquiètent elles-mêmes et tirent la sonnette d’alarme. Rappelons que les effets du crack sont différents de ceux de l’héroïne, jusqu’ici plus consommée dans nos quartiers, et peuvent mener à beaucoup plus de crises d’agressivité et donc plus de confrontations et de violences entre consommateurs. Autant de difficultés pour le travail des associations, et autant de désagréments pour le voisinage qui assiste impuissant à ce drame.

    L’Etat, la Région et la Ville se renvoient sans cesse à leur responsabilité respective, et le jeu politicien qui se joue autour de cette question est difficilement compréhensible au vu de la gravité de la situation, pour ces personnes dans une grande précarité sociale et sanitaire, et pour les quartiers du Nord parisien, durement éprouvés ces dernières années.  Il est des urgences qui méritent qu'on dépasse les clivages habituels pour le bien commun. 

    On ne pourra pas répondre efficacement à ce problème seulement par les voies, nécessaires, de la santé et de la sécurité, aujourd'hui il faut que les réponses s'engagent surtout sur la voie sociale et de la solidarité. Bien sûr, face à cette situation il faut plus de moyens pour la réduction des risques et les dispositifs d’accompagnement, comme l’ouverture de nouvelles salles de consommation à moindre risque, mais elles ne seront jamais suffisantes. L’urgence est l’ouverture de nouveaux hébergements, ainsi qu’un accompagnement social digne pour sortir ces personnes de la misère et ainsi les mettre à l’abri de l’influence des trafics, et également pour la tranquillité publique. 

    La Ville a déjà annoncé l’ouverture de 120 places supplémentaires (il y en avait 60) en hébergement pour ces personnes, c'est un effort certain, mais elles paraissent bien dérisoires face au nombre de personnes concernées. Il est vital que l’État, la Région et la Ville - les communes voisines concernées pourraient être associées - prennent leurs responsabilités face à cette question, et travaillent conjointement pour apporter des réponses d'envergure qui s'inscrivent dans la durée. 

  • Un point sur la ZSP

    Petit point d'étape lors de la dernière réunion du comité de voisinage de la ZSP 10-18 du 12 mars, une réunion qui s'est tenue comme habituellement au commissariat du 20e arrondissement, sous la houlette du commissaire Rigon et en présence de représentants de la police, de la Ville et des associations et collectifs d'habitants.

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    Opération de police au métro Barbès, le 2 mars 2019

    D’abord quelques chiffres de la police : une baisse des cambriolages, mais une augmentation des vols avec violences, en augmentation surtout du côté de la Goutte d’Or. Concernant les dépôts sauvages et les ventes à la sauvette, les premiers chiffres de 2019 sont égaux à ceux de 2018.

    Côté Ville, la DPSP annonce à propos du stationnement gênant une hausse de 300 %  des contraventions sur le secteur Lariboisière et de 100 % sur Château Rouge avec des patrouilles "dynamiques". Le travail de patrouille est intensifié sur les squares, comme le square Alain Bashung par exemple.

    La mairie a fait le point sur la future police municipale : il est prévu l’arrivée de renforts (60 policiers) sur nos quartiers du 10e et 18e, en plus de l’actuelle BPSP, puis l’embauche de 150 inspecteurs de sécurité, présents surtout en soirée et le week-end.

    De plus, la future labellisation de la ZSP en quartier de « reconquête républicaine » est confirmée pour l’année prochaine, avec donc des policiers de la préfecture en plus sur les créneaux de fin de journée et soirée (P2R).

    Suite à notre demande notamment, nous aurons à la prochaine réunion les chiffres de la vidéo-verbalisation notamment des infractions sur les pistes cyclables gérée par la Ville, mais aussi sur les voies gérée par préfecture de police

    Concernant la SCMR, signalons un débat sur l’élargissement des horaires de la SCMR pour décompresser l'affluence. Lors de cette discussion, un consensus inattendu est apparu parmi les associations présentes sur le fait qu’une seule SCMR n’est pas suffisante et qu’il est nécessaire d’en ouvrir d’autres dans le 18e ou le 19e arrondissement, ainsi qu’ailleurs à Paris, pour déconcentrer les usagers. Une demande que nous formulons de longue date.

    La Mairie a fait part de son souhait d’ouvrir la SCMR actuelle aux non-injecteurs afin de l’ouvrir aux consommateurs de crack (tout en continuant à accueillir les injecteurs). Il est également prévu le renforcement des maraudes assurées par les associations spécialisées ainsi que des antennes mobiles.

    Nous avons plaidé pour que les nouvelles salles de consommation à moindre risque ne soient pas des salles seulement d’inhalation (solution rejetée par l'association Gaïa et les autres associations de réduction des risques opératrices) car trop compliqué à gérer à cause des effets du crack (des effets différents de ceux des produits injectés), et aurait pour conséquence de concentrer trop de « crackeurs » au même endroit, ce qui créerait plus de problèmes qu'il n'en résoudrait. Nous reviendrons sur ce sujet lors du prochain comité de voisinage dédié à la SCMR, car il faut le rappeler, une SCMR est avant tout une question de santé publique avant d'être une question de sécurité.

  • "Le Neuf a une idée", aux habitants de voter

    Nous avions évoqué dans un précédent article le lancement de la première phase du concours “Le Neuf a une idée”, lancé par la mairie du 9e arrondissement, et dont l'idée retenue se verra débattue au Conseil du 9e arrondissement, puis de celui de Paris. Les habitants étaient alors invités à proposer une idée pour améliorer la vie quotidienne dans leur arrondissement. Nous sommes à présent dans la phase de vote par les habitants de l'arrondissement qui sont invités à choisir parmi les idées retenues.  

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    Parmi les quatre-vingt idées proposées, douze sont soumises aux votes des habitants jusqu’au 18 mars. Et la procédure ira bon train, car l’idée qui aura recueilli le plus de voix sera présentée au Conseil d’arrondissement de ce 18 mars.

    Les douze propositions reflètent certaines préoccupations des habitants et nous souscrivons volontiers à quelques unes, comme la meilleure maitrise de la circulation et du stationnement des cars de tourisme que nous appelons de nos voeux depuis plusieurs années déjà.

    Les douze idées :

    - Élaborer un code de la rue destiné à en encadrer les nouveaux usages (trottinettes, accessibilité, etc).
    - Réglementer la circulation et le stationnement des cars de tourisme dans le 9ème arrondissement.
    - Étendre le dispositif "Paris Respire" à plus de rues, ou plus de jours.
    - Garantir aux résidents de l'arrondissement le tarif préférentiel de stationnement le week-end, quel que soit leur véhicule (privé, de fonction, de location, etc).
    - Rédiger une charte de bonne conduite écologique afin que les entreprises et les copropriétés du 9ème arrondissement réduisent leur gaspillage énergétique.
    - Établir l'interdiction de fumer dans les parcs et jardins publics du 9e.
    - Interdire le chauffage extérieur pour les terrasses non-couvertes ou fermées, afin de réduire le gaspillage énergétique.
    - Organiser l'accueil par des résidents bénévoles identifiés comme "ambassadeurs" dans les zones touristiques de l'arrondissement.
    - N'autoriser que la circulation des deux-roues électriques dans la ville.
    - Mettre en place un réseau de voisinage destiné à favoriser l'entre-aide et les services entre les résidents de l'arrondissement.
    - Interdire aux établissements avec terrasses de diffuser de la musique à l’extérieur.
    - Mettre à disposition des sacs à déjections canines.

     

    Pour voter, c'est par ici.