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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Plan propreté 2017 dans le 10e: du mieux?

    Comme en témoigne la photo ci-dessous, la réunion de présentation du plan de Propreté 2017 dans le 10e n'a pas attiré les foules, ce qui n'a pas manqué d'interpeller le maire Rémi Féraud. La communication a t-elle été suffisante ou encore les habitants, découragés par une situation qui n'évolue guère, ont-ils préféré rester chez eux? Nous ne le saurons pas.

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    C'est Jean-Paul Badaud, responsable Propreté des 9e et 10e arrondissements, qui a présenté un long document détaillé de diagnostics et d'actions en présence d'Elise Fajgeles, adjointe chargée de la propreté. Nous ne ferons pas un résumé exhaustif de la présentation qui serait fastidieux.

    Quelques chiffres

    On note une évolution positive du tri sélectif puisque la collecte du verre et des multi-matériaux (poubelle jaune) a augmenté d'un peu plus de 3%. De même, il y a beaucoup plus de demandes de ramassage d'encombrants même si des lieux de dépôts sauvages persistent. Pour ces derniers, ils sont bien identifiés et les agents passent aussi souvent que possible. Dans notre quartier, celui du haut du faubourg Poissonnière est connu. Il faut savoir que le 10e est un des arrondissements le plus graffité et dans ce domaine pas d'amélioration.

    Le diagnostic

    Les actions de nettoiement ne sont pas identiques selon les secteurs. Elles vont de "normales à intensives", le minimum étant de 7 balayages et d'un lavage par semaine. Dans le secteur du boulevard de la Chapelle- Lariboisière on applique le "nettoyage renforcé" (9 à 10 balayages) et sur le boulevard de Magenta et gare du Nord le nettoyage intensif (plus de 10) et 2 à 3 lavages pour l'ensemble.

    Les actions générales

    Comme dans le Plan Propreté précédent, on retrouve comme cibles principales : la lutte contre  les incivilités, les dépôts sauvages (on notera que le haut du Fg Poissonnière est bien identifié à ce titre), les mégots et les épanchements d'urine. Trois nouvelles sanisettes seront implantées et une nouvelle génération devrait être expérimentée prochainement mais nous n'avons pas pu la voir.

    Jean-Paul Bidaud a rappelé les différents outils actuels pour lutter contre les dépôts sauvages à savoir l'application pour smartphone "Dans ma rue", l'enlèvement des encombrants avec prise de rendez-vous, une collecte solidaire qui a lieu tous les 2 mois et le Tri-Mobile qui commence à se mettre en place.

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    Les actions localisées

    Certains quartiers sont ciblés particulièrement pour des actions spécifiques comme le canal Saint Martin, le bas de la rue du Faubourg Saint-Denis et le secteur des gares du Nord et de l'Est. Pour la gare du Nord, un protocole (bien nécessaire) avec la SNCF est en place. Des actions sont aussi menées dans le secteur de la salle de consommation à moindre risque. Gare de l'Est, des nettoyages approfondis sont prévus pour le fameux escalier, qui descend de la rue d'Alsace. Du 15 juin au 15 septembre, des équipes sont à l'oeuvre de 15h48 (on notera la précision!) à 23h30.

    Echanges avec la salle

    Des échanges ont eu lieu ensuite avec les élus et les quelques habitants présents. Action Barbès est intervenue sur plusieurs points. Tout d'abord, sur les mégots. Il existe 1152 corbeilles de rue sur l'arrondissement qui présentent un éteignoir. Vous les connaissez, il s'agit du modèle Bagatelle.

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    Nous avons déjà fait des observations sur cette nouvelle génération de poubelle qui pose problème notamment avec le sac plastique tenu par un élastique. Quant à l'éteignoir, les fumeurs parisiens respectueux de l'environnement le connaissent et l'utilisent mais les autres ? Il est bien peu visible.

    Voici un exemple de poubelle vue dans la région du lac de Côme en Italie qui est plus parlant.

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    La sensibilisation n'est faite que pour les bars et restaurants et les immeubles de bureau (40 par an). Très insuffisant. Nous avons demandé que des agents passent chez les commerçants du haut du boulevard de Magenta car beaucoup jettent leurs mégots sur les pieds d'arbres. Nous avons également retenu dans la présentation de la DPE cette phrase au sujet de l'affichage sauvage: "On peut facturer le coût de l'enlèvement lorsque l'afficheur est identifiable". Ce qui est fréquemment le cas. Sans citer de marques, nous sommes revenus sur l'affichage des campagnes électorales où l'on a pu constater que tous les partis politiques étaient à mettre dans le même sac ! La Ville a-t-elle la volonté de faire payer les responsables en ce qui concerne les afficheurs identifiables ?

    L'association Demain La Chapelle a signalé un boulevard de la Chapelle peu nettoyé et de nombreux dépôts de gravats provenant de nouveaux commerçants en pleine installation. Elle a déploré par ailleurs le manque d'information sur la DPSP auprès des habitants.

    La liste des points évoqués serait longue et ennuyeuse, nous ne citerons encore que les problèmes récurrents comme la présence de rats, de celle des pigeons porte Saint-Denis. Les habitants présents ont demandé plus d'informations avec des affiches traduites en plusieurs langues et surtout le recours à la verbalisation !

    Le plan de propreté est modifiable a conclu J.P. Bidaud et il ne faut donc pas hésiter à faire des signalements. On attend la mise en place de la brigade de lutte contre les incivilités qui a pris du retard et qui est annoncée pour la rentrée. Une dernière annonce de Rémi Féraud qui n'a pas manqué de nous interpeller "Il faudra qu'on refasse les pieds d'arbres du boulevard de Magenta qui ont été mal faits". Mais le maire n'a pas précisé quand...

    Pour connaitre l'intégralité de la présentation qui est fort longue, vous pourrez bientôt consulter le site de la mairie du 10e, et en attendant cliquer ici pour le télécharger.

     

  • Plan vélo dans le 9e

    Depuis la mise en route de Vélib' en 2007, la part du vélo dans les transports à Paris a fait un bond spectaculaire. La mairie de Paris affirme que le nombre de vélos a triplé deparis,vélo,transports,piste cyclablepuis 2001 mais ce moyen de transport ne représente aujourd'hui que 3% des déplacements. Pour la mandature 2014-2020, le programme électoral commun entre les socialistes et les écologistes pour Paris prévoit de faire passer ce chiffre à 15% à l'horizon 2020, d'où la nécessité d'un plan vélo pour la capitale. Celui-ci a été mis au point entre l'Hôtel de Ville, les arrondissements, les acteurs concernés comme par exemple les associations de cyclistes et bien sûr les Parisiens. "Le volet du plan vélo pour le 9e arrondissement a été élaboré en concertation avec les conseils de quartier, l'association Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB) et les élus d'opposition" nous dit la mairie du 9e. On peut néanmoins pondérer cette affirmation en disant que ce sont les seuls bureaux des conseils de quartier qui ont été sollicités, il n'y a pas eu, à notre connaissance, de réunions plénières d'habitants sur le sujet.

    Spécificité actuelle du 9e

    Situé au pied de Montmartre, le 9e n'est pas un arrondissement simple pour le vélo. Autant les parcours Est-Ouest sont assez faciles car assez plats, autant les trajets Sud-Nord sont difficiles. Monter la rue de Rochechouart ou la rue des Martyrs, la rue Milton ou la rue de Clichy n'est pas chose aisée.

    A l'inverse, le 9e est essentiellement composé de petites rues assez tranquilles souvent très agréables à prendre en vélo à l'exception des affreuses rues La Fayette, de Chateaudun ou encore de Maubeuge. Et puis descendre la rue Henri Monnier et la rue Saint Georges tout shuss est quand même amusant même si risqué.

    Enfin remarquons qu'à ce jour, le 9e est encore assez pauvre en pistes cyclables. Certes, celle qui longe les boulevards de Clichy et de Rochechouart est bien faite, mais pour le reste, une piste rue La Fayette  et partiellement rue de Chateaudun entre le carrefour Kossuth et la rue La Fayette, et c'est tout. Les vélos doivent se contenter des couloirs de bus qui restent quand même extrêmement dangereux ou de couloirs à contre-sens dont certains ne le sont pas moins à cause de l'étroitesse de certaines rues (rue Richer par exemple).

    Que prévoit le plan vélo du 9e ?

    Le plus innovant ....

    ..... est certainement la mise en place d'une large Zone 30 touchant tout le Nord de l'arrondissement. C'est assurément là une première condition pour faciliter la vie des cyclistes. Cette mise en place se fera en deux temps : d'abord la partie à l'Est de la rue des Martyrs, puis ensuite la partie Ouest de cette même rue (voir la carte ci-dessous). Notons que dans ces zones 30, la circulation à double sens est autorisée pour les cyclistes.

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    La mise en place "d'itinéraires sécurisés" pour reprendre le terme exact employé par la mairie du 9e (on veut croire qu'il s'agit de sites propres pour les vélos, isolés de la circulation des automobiles) rue de Chateaudun et rue La Fayette est une bonne nouvelle dans la mesure où ces deux axes sont vraiment très dangereux pour les cyclistes, de par la quantité de circulation bus et voitures confondus et la vitesse souvent excessive de ces dernières.

    Enfin remarquons l'assez grande quantité de rues où seront créés des couloirs pour vélos à contre-sens de la circulation automobile, méthode qui malgré certaines critiques des automobilistes a fait ses preuves en matière de sécurité et qui, disons le, rend la vie du cycliste bien plus agréable, certes à condition que la largeur de la rue soit suffisante.

    D'autres mesures spécifiques au vélo sont aussi prévues comme la création d'une piste d'apprentissage pour enfants autour du square Montholon ou la promotion des vélos électriques via la subvention accordée par la mairie de Paris lors de l'achat d'un tel engin.

    Autres mesures non directement liées au vélo

    D'autres mesures, pas directement liées au vélo mais qui en facilitent grandement l'utilisation, sont aussi prévues.

    La plus spectaculaire est la création d'une zone de circulation limitée autour des Grands Magasins du boulevard Haussmann. "Il s'agit de réduire les nuisances engendrées par les cars de tourisme dans ce quartier" nous dit la mairie du 9e. On sait que le sujet tient à cœur de la nouvelle maire de l'arrondissement, Delphine Bürkli. Fort bien, mais, en réalité, ce type de disposition ne fait que reporter ailleurs le problème de la présence des cars qui, soit dit en passant, ne concerne pas uniquement la zone des Grands Magasins, loin de là si on regarde ce qui se passe derrière le lycée Jacques Decour pour rester dans le 9e, sur le pont ferroviaire Saint-Ange  boulevard de La Chapelle ou sur le parvis de la gare de l'Est, respectivement dans les 18e et 10e arrondissements. C'est là un sujet suivi par Action Barbès et on sait qu'il fait l'objet d'une attention particulière à l'Hôtel de Ville car évidemment la solution devra être globale pour Paris. Restons vigilants.

    La mesure la plus problématique est la piétonisation partielle de la rue des Martyrs qui sera elle aussi très favorable aux cyclistes (surtout à la descente !). C'est un peu le serpent de mer de l'arrondissement. La rue des Martyrs reste un axe majeur de circulation Sud-Nord, peu nombreux dans l'arrondissement. Elle est empruntée par la ligne de bus 67. La rendre piétonne va obliger à changer ce parcours, pas facile avec la RATP. Action Barbès a émis l'idée de faire passer le Montmartobus par la rue des Martyrs devenue piétonne dans sa section du 9e. Il semble que la RATP ait décidé de passer aux 100% électriques pour ces minibus qui empruntent déjà le haut de la rue côté 18e. Ce pourrait être une disposition élégante pour permettre de monter la rue sans effort !

    D'autres mesures existent et vous pouvez les connaitre en téléchargeant le document Plan d'amélioration de la pratique cyclable dans le 9e arrondissement préparé par la mairie.

     
    Reconnaissons que ce plan est assez ambitieux. Un point manque néanmoins : l'amélioration par la société JCDecaux de la présence de Vélib' dans les stations du Nord du 9e. Certes, tous les cyclistes n'utilisent pas Vélib', mais à quoi serviront les rues à double sens dans cette zone si aucun vélo ne s'y trouve ?
     
    A quand la même chose dans le 10e et le 18e ?

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    Et comme nous sommes très généreux, nous vous offrons en prime huit petits conseils avant d'acheter un vélo à assistance électrique.

     

  • Arsène s'étonnerait

    Voici déjà presque trois ans qu'Arsène nous a quittés. Arsène ? C'était le vieux monsieur, cordonnier de métier, assis au fond de son échoppe de la rue de Dunkerque, Paris 9e. Une toute petite boutique coincée entre un marchand de tapis et une vendeuse de colifichets indiens. Un vieil homme à la vie bien remplie. Nous en avions parlé ici même dans le blog, en avril 2012 pour lui rendre un dernier hommage. 

    Sa boutique était devenue son lieu de vie unique. Plus facile en vieillissant que de prendre les transports en commun... Les voisins lui ont rendu visite et l'ont soutenu tout au long de cette période. Mais que penserait-il de la transformation de sa boutique en salon de massage ? Difficile à dire.

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    En utilisant la fonction décrite ci-dessus, nous avons remonté le temps et retrouvé l'image désuète de la cordonnerie de l'époque (mai 2008). Le grand âge d'Arsène et ses humbles revenus ne permettaient pas des réfections de façades. 

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    Mai 2012 à gauche : Arsène nous a quittés. Les volets de la boutique restent fermés. A côté, la boutique de prêt à porter et accessoires est devenue un "Beauty time"...un salon de beauté. Presque par capillarité, cette activité ne tardera pas à s'étendre à la vieille cordonnerie (septembre 2013, photo de droite), avant d'être rénovée assez récemment et de s'afficher clairement comme salon de massage, de la tête, des épaules, des pieds, du visage, le tout traditionnel chinois. Un lieu de relaxation. 

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    Les salons de massage se sont multipliés depuis une dizaine d'années. On peut douter que le nombre des amateurs de massages asiatiques se soit développé dans les mêmes proportions. Pourquoi ? Parce que si tel était le cas, le massage, comme la kinésithérapie, étant une activité de proximité, leur présence serait alors assez répartie et  homogène sur l'ensemble du territoire, au moins sur la totalité des arrondissements parisiens. Or c'est loin d'être le cas. Ils se sont d'abord concentrés dans certains quartiers seulement, particulièrement les 2e, 3e, 4e, 9e, 10e et 18e, d'après la presse qui a souvent traité le sujet.

    Faut-il en conclure que les locaux en pied d'immeuble étaient plus souvent vides, plus nombreux et accessibles dans ces arrondissements, moins prisés ou devenus trop chers pour les commerces traditionnels ? Le commerce de proximité avait-t-il décliné au cours des années 2000 et laissé des murs vacants ? Les premières inquiétudes, premières plaintes de la part des habitants, dont nous nous souvenons, provenaient dans le 9e des rues Rodier, de la Tour d'Auvergne... et avaient été exprimées en conseil d'arrondissement et en réunions plénières de conseils de quartier. Mais en quelques années, le phénomène s'est étendu et a touché tout Paris. En 2011 déjà, on comptait 127 instituts de beauté et une trentaine de salons de massage dans le seul 17e. C'était déjà une activité rémunératrice ! (information du Parisien repris dans le bloc note de Geoffroy Boulard, élu du 17e). Les "beaux quartiers", touchés à leur tour, n'appréciaient pas : Claude Goasguen, maire du 16e, saisissait alors le préfet de police pour qu'il intervienne. (Le Parisien 31 octobre 2011).

    A plusieurs reprises (Le Parisien 9 octobre 2013, 11 avril 2014 et 27 mars 2014 entre autres) la police a démantelé des réseaux de prostitution qui géraient des salons de massage. Nous sommes donc assez légitimes pour penser que tout ce qui se passe derrière les vitrines opaques n'est pas que du massage zen ! En apporter la preuve est une autre histoire. Il faut dire aussi que les salons de beauté existent bel et bien... et que le massage a des propriétés assez sensuelles.

    Toutefois encore récemment — octobre 2014 ­— une affaire gérée par la Brigade de répression du proxénétisme (BRP) se concluait par la mise en garde à vue de gérants soupçonnés d'employer des masseuses faisant commerce de leurs charmes (rue Manuel et Bellefond). Une publicité en ligne pour un salon situé dans ce secteur ne précise-t-elle pas que le salon ne reçoit que des hommes ? Quant à la vidéo sur son site – déconseillée aux moins de 16 ans ! — elle laisse peu de doute sur la nature de la prestation finale.

    salons de massage, rue ROdier

    C'est un sujet que nous avons déjà traité plusieurs fois. En mai et juillet 2012, en juillet et octobre 2013. La situation ne semble pas évoluer beaucoup. Au contraire, le nombre des salons augmente. Faudra-t-il alors se résoudre à ce statut quo et peut-être même se consoler en pensant que la prostitution est moins dure à l'abri dans un salon de massage que sur le pavé parisien entre Belleville et Ménilmontant. Il s'agit dans ces deux cas d'une prostitution majoritairement chinoise.

    C'est un sujet qui divise profondément. On l'a vu lors de la tentative de légiférer sur la question, pas d'interdire la prostitution, mais de pénaliser les clients, et bien sûr de réprimer le proxénétisme. C'était il y a un an, en décembre 2013. Pour savoir comment s'en sortent nos voisins européens dans ce champ de contradictions, nous vous invitons à lire cet article de myeurop.com qui fait le point. 

    Il y a fort à parier que nous vivrons encore longtemps avec des salons de massage au pied de nos immeubles. Plaintes et enquêtes de la BRD ont du mal à aboutir. En revanche, les fermetures administratives grâce à l'action du fisc, de l'Urssaf et de l'Inspection du travail causent des dommages pécuniaires aux gérants proxénètes. C'est un début.

    Arsène nous a emmenés bien loin des chaussures qu'il aimait réparer.  

  • Montmartre : protection du commerce de proximité au conseil de quartier

    paris,18e,montmartre,conseil-d-arrondissement,voeu,conseil-municipal-du-18e,conseil-de-quartier,artisanat,commerces,protection,pluLe dernier Conseil de Quartier de Montmartre, tenu le 2 décembre 2014 sur le thème "modification du PLU : quels enjeux pour Montmartre" s'est déclaré unanime sur la nécessité de prévoir une extension de la protection particulière de l'artisanat (définition) à la totalité de Montmartre, seul outil disponible à ce jour pour permettre une protection du commerce de proximité. En effet, cette protection, bien qu'imparfaite, peut permettre de maintenir autant que possible un type de commerces assurant une vie de quartier satisfaisante et limiter l'implantation de magasins de grandes marques. Devant cette unanimité, il avait été convenu qu'un vœu, à l'initiative du conseil de quartier, serait proposé en ce sens au prochain conseil d'arrondissement (voir notre article du 10 décembre dernier). 

    L'équipe d'animation du conseil de quartier Montmartre, réunie le 6 janvier 2015, a ainsi élaboré un voeu intitulé "pour la protection du commerce de proximité dans le quartier Montmartre- modification du PLU prévue en 2015", sur la base d'une proposition réalisée par ACTION BARBES, membre du collège association de l'équipe d'animation. Ce voeu sollicite ainsi une extension du périmètre de protection particulière de l'artisanat à minima aux rues suivantes :

    • . rue des Abesses en intégralité;

    • . rue Lepic en intégralité;

    • . rue des Martyrs, au nord du boulevard de Rochechouart;

    • . rue Caulaincourt, entre la rue Joseph de Maistre et la rue du Mont Cenis;

    • . rue Durantin entre la rue Ravignan et la rue Tholozé;

    • . rue Tholozé;

    • . rue Custine entre la rue Ramey et la rue du Mont Cenis;

     

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    Toutefois, l'équipe d'animation du conseil de quartier a eu une mauvaise surprise le jour même de la réunion, calée après beaucoup d'efforts, pour mettre la touche finale au voeu. En effet, M. le Maire du 18e avait transmis le 5 janvier 2015, la veille donc, à Mme POLSKI, adjointe à la Maire de Paris chargée du commerce, de l'artisanat et des professions libérales et indépendantes, un courrier listant les rues pour lesquelles la mairie du 18e sollicite une extension de la protection commerciale et artisanale dans le cadre de la modification du PLU.

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    Cliquer sur l'image pour ouvrir le courrier

     

    M. DAVIAUD, élu référent membre de l'équipe d'animation, a expliqué que ce courrier faisait suite à une demande tardive de l'Hôtel de Ville transmise le 22 décembre 2014 et sollicitant une proposition de la part des mairies d'arrondissement pour le 6 janvier 2015. En effet, le délai était court et courrait pendant les fêtes de fin d'année. Ces propositions étaient à élaborer selon les critères de classement des voies retenus par l'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR) et transmis aux mairies d'arrondissement, décrits ci-dessous :

    • . Sur les voies protégées par la protection simple, la densité est actuellement de 11 commerces/100 m de voie en moyenne. Les tronçons de voies ayant une densité supérieure à 8 commerces pour 100 m de voie sur une longueur égale ont été examinées et ont permis de sélectionner les nouveaux axes à protéger qui [...] sont proposés [aux maires d'arrondissements]

    • . La protection renforcée vient compléter la protection simple en cas de construction ou reconstruction d’un immeuble. Elle s’applique actuellement sur de grands axes parisiens.

    • . Sur les voies protégées par la protection particulière de l’artisanat, la densité est actuellement de 18 commerces/100 m de voie en moyenne et un peu plus de 5 artisans pour 100m. La démarche suivie pour repérer les axes nouveaux pouvant être protégés a reposé sur trois conditions complémentaires : une densité de commerces supérieur à 10 commerces pour 100m de voies, une densité d’artisans supérieur à 5 et un nombre suffisant de commerces alimentaires traditionnels (bouchers, boulangers, crémiers, poissonniers, traiteurs, etc.).

     

    Dans ces conditions, la mairie du 18e n'a pas été en mesure de consulter les conseils de quartier. ACTION BARBES constate que cette absence de concertation est fortement regrettable, d'autant plus que le conseil de quartier Montmartre s'est engagé activement dans une réflexion sur ce sujet.

    Devant cette situation, l'équipe d'animation du CQ Montmartre a souhaité maintenir l'émission du voeu lors du prochain conseil d'arrondissement du 18e prévu le 26 janvier, avec la demande qu'un additif au courrier transmis le 5 janvier soit effectué. L'objectif est clairement d'intégrer les rues complémentaires identifiées par l'équipe d'animation dans les demandes de protection particulière de l'artisanat (seules les rues des Abbesses et Caulaincourt sont listées dans le courrier de M. le Maire à Mme POLSKI).

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    Cliquer sur l'image pour ouvrir le voeu.

     

    Il reste à espérer que ce voeu sera approuvé et que la mairie du 18e fera tout son possible pour que ces rues fassent l'objet d'une protection renforcée dans le cadre de la modification du PLU.

  • Du nouveau pour le dispositif Barbès-Chapelle Respire

    Depuis janvier de cette année, c'est déjà la 10e réunion avec le chef de district Jacques Rigon au commissariat du 20e. Le groupe s'est un peu étoffé. A sa demande siège désormais autour de la table l'association La VieDejean du quartier Château Rouge qui vient donc s'ajouter à Action Barbès, DemainLaChapelle et SosLaChapelle et au collectif du boulevard Barbès. Il faut dire que le commissaire fait du lien avec les habitants un axe essentiel dans le cadre de l'opération Barbès-Chapelle Respire dont il est le chef d'orchestre. C'est pour lui incontournable pour mener à bien ses actions et réajuster le dispositif au plus près des observations. La Préfecture de police (PP) et la ville de Paris (DPSP) sont parties prenantes. L'ensemble du bassin est désormais considéré comme un tout pour être plus efficace et les autorités ont enfin pris conscience que tous les dispositifs anciens déplaçaient les problèmes.

    Les chiffres

    Nous n'avions pas diffusé les chiffres lors de nos derniers articles (voir nos articles du 19 septembre et  du 26 octobre), donc nous ne résistons pas à vous les faire partager.

    • 394 opérations spéciales

    • 56 000 évictions (= chasser les vendeurs à la sauvette)

    • 4 644 procédures de saisie immédiate

    • 52 To de marchandise mises à la benne

    • 2 051 arrestations dont 127 pour cigarettes et démantèlement de structures

    • 503 étrangers en situation irrégulière dont 256 pour détention de stupéfiants

    • 10 888 verbalisations pour des stationnements gênants et 284 véhicules enlevés essentiellement dans le cadre du marché.

    Le dispositif en « bassin » que nous avions déjà évoqué monte en puissance avec des opérations coups de poings comme celle qui a eu lieu le 9 novembre jour de notre assemblée générale (mais n'y voyez aucun lien !). L'ensemble du bassin a été investi avec l'aide de deux compagnies de CRS, soit 18 camions, de Chapelle à Barbès en passant par le sud de la Goutte d'or et le quartier de Château rouge, une opération forte. D'autres viendront, nous a assuré J.Rigon.

    Le marché

    Le Président du marché a été reçu par le commissaire afin que les livraisons nocturnes cessent enfin. Un compromis semble avoir été trouvé puisque les gros camions (qui ne restent pas sur place) pourront livrer à partir de 4h mais pas avant. Il faut en effet tenir compte des risques d'encombrements du boulevard de la Chapelle si les déchargements très importants se font en même temps que ceux des commerçants du marché. Il s'agit d'un test. Ce qui est certain, c'est que le contrat a été respecté la semaine qui a suivi la rencontre. 

    Les nouveautés

    Comme nous l'avait annoncé la commissaire V. Goetz, une nouvelle brigade spéciale en civil contre les ventes à la sauvette et les contrefaçons (BSC) a vu le jour lundi 6 novembre avec 18 policiers présents tous les jours de 10h à 21h  essentiellement sur la zone Barbès-Château-rouge. C'est une stratégie purement répressive avec saisie destruction. On cible les vendeurs réitérants, on intensifie l'action judiciaire. Il s'agit d'impacter un certain seuil pour casser les phénomènes existants.  L'ensemble de Paris a bénéficié de l'arrivée d'une nouvelle promotion : le 18e arrondissement a vu arriver 44 policiers en renfort. Une adresse mail a été créée et communiquée lors du conseil de quartier La Chapelle jeudi dernier pour favoriser les échanges habitants-police en ce qui concerne les sauvettes et la contrefaçon. Elle sera communiquer aux adhérents qui le souhaitent.

    Autre bonne nouvelle, la PP maîtrise désormais le phénomène des sauvettes de la Porte Montmartre et le carré des biffins retrouve sa fonction. Il n'y a plus de « frontière » avec la Seine Saint Denis car les forces de police nationale et municipale de Saint Ouen ont été mutualisées. Forces privées et vigiles des puciers sont également de la revue. Ainsi, la benne de la Porte Montmartre est désormais sur Château Rouge. J. Rigon souhaite qu'elle y soit en permanence. La balle est dans le camp de la ville.

    Mineurs isolés 

    Si certains mineurs ont accepté une prise en charge, ce n'est malheureusement pas le cas de tous. On commence à mieux les cerner, des contacts avec le Maroc ont permis une première expérience de suivi avec la présence d'une association mais pour une durée trop brève. On avance à tout petit pas. Les mineurs étrangers réitérants risquent désormais d'être incarcérés malgré leur âge, car ils peuvent avoir des comportements violents et ne connaissent aucune limite.
    . Une bande a été récemment démantelée à la suite de 16 cambriolages sur des péniches de la rive gauche. J. Rigon regrette qu'ils ne soient plus sensibles à la répression. Nous le craignions hélas.

    La situation des autolib'

    La station de la rue Saint Vincent de Paul a été neutralisée il y a peu. Mais vous l'avez sans doute constaté, elle n'est pas la seule à être dégradée. Il y a celles de la rue Guy Patin, de la rue de Sofia (voir photo ci-dessous) pour n'en citer que deux. Le phénomène s'étend également au 19e. Des articles sont parus dans la presse à ce sujet ces dernières semaines. La société Autolib en concertation avec la PP a donc décidé de fermer plusieurs stations, ce qui permettra d'exercer une vigilance accrue sur les autres stations autour du périmètre choisi.

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    On peut évidemment regretter que les habitants de ces quartiers ne disposent plus d'autolibs à proximité de chez eux. Il ne faudrait pas que les quartiers populaires soient privés d'un service offert à l'ensemble des parisiens, une double peine en quelque sorte. Le vrai problème de fond reste toutefois toutes ces personnes à la rue, sans abri, ne l’oublions pas, et cette fois la balle est dans le camp de l’Etat, ou de la Ville, pas de la préfecture…  Le commissaire suggère qu'on rende le quartier prioritaire en matière de mise à l'abri et d'hébergement dans le cadre du plan hivernal. Une bonne idée en effet.

    J. Rigon nous l'affirme «Nous nous mettons pour les jours à venir en vigilance renforcée avec les «ambassadeurs» d'Autolib pour garantir la meilleure réactivité possible face à ces dégradations et squats, avec cette même stratégie de judiciarisation. Notre but commun est d'essayer de rétablir au plus vite le fonctionnement de ce service offert aux Parisiens." Depuis notre rencontre, une opération a déjà eu lieu donnant suite à des neutralisations temporaires de quelques stations.

    Une prochaine rencontre aura lieu mi-décembre, à laquelle J. Rigon souhaite associer  le commissaire du 10e ou la commissaire du 18e. Nous devrions alors en savoir un peu plus sur la mise en place de la police de sécurité quotidienne : ferons-nous ou pas partie des zones expérimentales ?

  • Mairie du 10e mercredi : des interventions critiques mais responsables

    paris,10e,bertand-delanoë,rémi-féraud,myriam-el-khomri,prévention,sécuritéMercredi dernier en mairie du 10e se tenait le compte rendu de mandat du Maire de Paris. Nous y étions.

    Malgré le thème "prévention et sécurité", habituellement très suivi par des foules revendiquant à juste titre plus de tranquillité dans leur quartier, la salle était pleine, certes, mais étonnamment calme et disciplinée. En dehors d'une dame réclamant haut et fort plus d'éducateurs de rue autour du bassin de La Villette et de Stalingrad, les échanges ont été très courtois. On avait connu des comptes rendus de mandat autrement plus agités. C'est sous cet angle que nous trouvons la version de Cécile Beaulieu dans Le Parisien du 13 décembre un peu à côté de la réalité.

    Tous les adjoints n'étaient pas présents mais ils n'étaient pas tous concernés directement par le sujet. Nous avons reconnu Bernard Gaudillère et Olga Trostiansky (aussi élus du 10e), Claudine Bouygues et surtout Myriam El Khomri qui était en première ligne en tant que chargée de la prévention et de sécurité à Paris. Anne Hidalgo est arrivée un peu plus tard, après une réunion de travail sur le défilé de dimanche prochain en faveur de l'égalité et du mariage pour tous que la Ville soutient.

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    Nous avons également retrouvé Matthieu Clouzeau, ancien commissaire du 18e et maintenant directeur de la DPP (Direction de la prévention et de la protection) à la Ville de Paris.

    Nous sommes intervenus d'ailleurs lors d'une première question sur la réforme de cette direction. M.Clouzeau a d'ores et déjà accepté de nous recevoir fin janvier pour nous présenter ses nouvelles actions, tant au niveau de la médiation sociale que du contrôle et respect des réglementations, les deux axes essentiels de la mission de la DPP.

    Notre seconde question a porté sur la problématique du marché de Barbès, ou plutôt de l'après-marché, devrait-on dire.

    Depuis 2 ans, des vendeurs et vendeuses (car les femmes sont assez nombreuses) se sont installés les jours de marché autour et dans la station de métro. Depuis quelques mois, les vendeurs attendent autour du marché la fin de celui-ci en s'installant dans les rues avoisinantes. Le marché alimentaire se termine vers 14 heures ; après le nettoyage par les agents de la propreté ils s'installent maintenant sous le viaduc entre la station de métro et le carrefour Maubeuge-Tombouctou. Sans doute plusieurs centaines de personnes. Un peu moins quand il fait très froid.

    Nous ne sommes pas là dans un problème de sécurité, il s'agit pour la très grande majorité de personnes pauvres vendant des vêtements, des chaussures d'occasion même si nous pouvons voir aussi quelques trafics se greffer de ci de là. Rappelons que s'il y a des vendeurs c'est aussi parce qu'il y a des acheteurs, pauvres eux aussi. La situation est donc complexe et nous en avons bien conscience.

    Pouvez-vous nous dire où en sont les réflexions engagées par la Ville sur ces marchés qui se développent mais aussi se déplacent à d'autres endroits de la capitale, parfois, comme ici sous le regard des forces de police ? A défaut de traiter le problème en aval, quand les personnes précaires survivent par des ventes misérables, comment pouvez-vous traiter le problème en amont pour limiter leur nombre, et du point de vue les habitants, limiter aussi l'occupation illégale de l'espace public ? 


    images?q=tbn:ANd9GcRxzhJiziZ3YiHLDbOx4BkkW67xELVefTU6vFn9iFTAWfwW8EH1"On ne fera pas de miracle" s'est exclamé B.Delanoe. "Nous sommes en période de chômage et les marchés de la pauvreté se développent. C'est très difficile pour nous". La ville a mis en place il y a plusieurs années un marché aux biffins Porte Montmartre, un travail est réalisé en lien avec Emmaüs Défi   dans le 19e pour recycler des objets récupérés et permettre une réinsertion à des personnes exclues. Des actions donc, mais la tâche est immense.

    Dans le 10e, d'autres secteurs posent problème.

    Celui des abords des gares du Nord et de l'Est : l'association Vivre Gares du Nord et de l'Est, qui avait organisé il y a peu une manifestation boulevard de Denain, semble satisfaite des renforts de police maintenant présents et de la fermeture d''une supérette pour nuisances sonores liées à la vente d'alcool. Son représentant reconnaît une amélioration tout en regrettant que trop souvent les policiers ne descendent pas de leur voiture lors des rondes.

    Paul Zylberberg, au nom du Conseil des Seniors a demandé davantage de passages des agents de la Propreté sur le parvis. On aurait aimé que Bertrand Delanoë ne réponde pas un peu sèchement : « il faut que les gens salissent moins ». Les Seniors et les habitants du quartier ne sont tout de même pas responsables de la malpropreté du secteur !

    Le secteur Louis Blanc Aqueduc, représenté par un membre de la commission commerces du conseil de quartier, a rappelé le non respect de la réglementation de l'espace public par les commerçants (étalages, enseignes, dépôts sauvages...). Sa lettre à Bertrand Delanoë du 3 octobre est d'aillleurs restée sans écho. Le maire a promis une réponse.

    Secteur Château d'Eau-Strasbourg-Saint-Denis : C'est un quartier qui souffre d'une mono-activité, les salons de coiffure, passés en 15 ans de 25 à une centaine.... explique le représentant de Stop aux nuisances 10. Donc nuisances diverses, malpropreté, utilisation de produits toxiques, mais aussi  nuisances liees à la consommation d'alcool sur la voie publique. Un arrêté préfectoral a bien défini un grand périmètre d'interdiction mais les moyens de contrôle ne suivent pas. Le représentant de l'association évoque la loi Borloo de 2005 et son décret d'application tardif (décembre 2007) sur le droit de préemption des communes sur les baux commerciaux et artisanaux quand il y a cession. Pourquoi ce droit n'est-il pas plus souvent utilisé ? On évoque des ententes discrètes entre propriétaires de baux qui rend l'intervention de la municipalité mal aisée.

    paris,10e,bertand-delanoë,rémi-féraud,myriam-el-khomri,prévention,sécuritéAppelé à une autre manifestation, le maire de Paris a quitté la salle assez rapidement et c'est donc Myriam El Khomri qui a pris le relais. Nous avons apprécié le ton direct et sans langue de bois. Elle a notamment rappelé les diminutions d'effectifs dans la police ces dernières années (dans le cadre du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux) et les actions de prévention mises en place par la Ville. Elle n'a pas évacué, par exemple, le phénomène d'occupation illicite et préoccupante des Jardins d'Eole par des groupes de dealers qui en éloignent familles et enfants. Les Jardins sont actuellement fermés, a-t-elle confirmé, ils seront réaménagés et rendus au terme de ces travaux à leurs destinataires d'origine. Ce secteur est inclus dans le périmètre de la seconde ZSP parisienne. Le bruit court qu'une autre zone sur Paris serait dans les tuyaux, mais aucun élu n'a voulu encore la confirmer, ni la localiser.

  • Commission Barbès-Chapelle, du bon travail en perspective

    L'ambiance studieuse et motivée qui a présidé à la première réunion de la Commission Barbès-Chapelle de notre association a débouché sur une note très positive, à savoir la revalorisation urbaine et la mise en lumière du patrimoine représenté par le viaduc du métro aérien. C'était le 10 décembre dernier.

    Loin de s'éterniser sur les dégâts que cause la présence des marchés sauvages, qu'ils soient de la misère ou du recel — comment trouver un autre nom aux petits trafics qui occupent à la nuit tombante la place Caplat-Charbonnière ? — la commission a opté pour la recherche de pistes innovantes qui pourraient transformer l'image du boulevard de la Chapelle entre Barbès et la place du même nom.

    paris,barbès,

    Certes il faut réfléchir au croisement de Tombouctou-Maubeuge avec le boulevard! On ne peut laisser les automobilistes qui font l'effort de louer une place chez Vinci Barbès-Rochechouart (104 bd de la Chapelle) perdre leur temps dans l'embouteillage qui régulièrement sature la place de la Chapelle. De ce fait ils y contribuent aussi par leur présence, alors que rien ne les y obligeait avant l'extension du marché sur une partie de ce barreau. Et pourquoi donc cette extension décidée sans plan tombouctou avec texte.jpgconcertation ? Si concertation il y a eu, elle n'est pas arrivée jusqu'à Action Barbès.

    C'est l'ensemble de cette partie à la croisée de plusieurs voies qu'il faut repenser. Les sens de circulation ont changé plusieurs fois en quelques années, sans qu'on en comprenne bien les motivations. La commission a promis de proposer une solution cohérente.

     

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    La place de la Chapelle elle-même est un nœud de trafic inextricable ! Matin et soir, la circulation y est impossible. Les changements de sens de certaines rues du quartier côté 18e, faits sans concertation avec la mairie du 10e, n'ont pas arrangé la situation, mais ont apporté un supplément de confort aux riverains desdites rues (y compris aux enfants des écoles proches), et une meilleure sécurité aux piétons. Quant à la place elle-même, elle est saturée à certaines heures. Réfléchissons à la réduction du flux automobile, détournons-le, limitons-le. Il y a un moment où les grands moyens sont nécessaires. Nous aimerions imiter l'avenue Jean-Jaurès... plutôt que le gymkhana actuel de la rue Marx-Dormoy. Des réflexions sont en cours. Des moyens existent. Attendons un peu les propositions de notre commission.

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    Pourquoi avons-nous encore deux voies de circulation sur le boulevard de la Chapelle entre Barbès et Chapelle ? Qui répond à cette question à la mairie ? L'accumulation de véhicules aux heures de pointe alimente le nœud de la place de la Chapelle, il n'est pas besoin d'être tacticien pour le comprendre. Avec ou sans marché alimentaire, il serait judicieux de réguler l'afflux de voitures. Impossible ! diront certains. Comment ? Mais voyez ce qui se passe le long du marché de Belleville deux fois par semaine ! N'a-t-on pas là aussi de nombreux commerçants, de nombreux camions et de non moins nombreux acheteurs ? Il n'y a pourtant qu'une voie de circulation, à côté de laquelle se trouve une piste cyclable protégée par un séparateur. On ne demande ni plus ni moins.

    Nous n'avons pas l'intention de vous exposer ici toutes les réflexions en cours, juste de vous donner quelques exemples sur le problème de la circulation. Mais la propreté est aussi au cœur du sujet, qu'elle soit des rues, des trottoirs ou à l'intérieur de la station de métro. De même, les occupations de l'espace public, comme nous l'évoquions plus haut, ne peuvent être passés sous silence. Il faut s'interroger sur l'action des forces de police, et savoir en quoi elles font avancer la sécurité pour les habitants.

    Mais il faut toutefois sérier les problèmes et s'attaquer de façon rationnelle à chacun d'eux. Il faut aussi avoir en tête que l'image d'un quartier joue en sa défaveur quand elle n'est pas bonne, décriée, mise en avant à chaque instant. La presse souvent a du mal à voir le positif dans ce bout de quartier qui est le nôtre et que nous aimons malgré ses travers, il faut l'y aider. L'espoir que l'ouverture du Louxor a fait naître ne doit pas retomber. A ce sujet, remarquons que ses mosaïques n'ont pas été dégradées, malgré les craintes que nous formulions pendant le chantier. C'est donc que le beau peut être respecté. A Barbès aussi. La brasserie à l'angle, de l'autre côté du Louxor, même si son chantier semble un peu endormi, va apporter également son lot de changements positifs. Les vendeurs de cigarettes ne s’assiéront pas à la terrasse ! Où iront-ils ? C'est une bonne question. Pour l'heure nous n'avons pas la réponse. Le retour d'un libraire en lieu et place de feu Virgin est une bonne chose également. Les vendeurs de textiles bradés auraient bien investi les lieux aussi.... sans la pression de la mairie du 18e sur le bailleur social.

    L'idée fondatrice de notre commission est bien de transformer le quartier en cessant de geindre et de dénoncer, ou de vouloir repousser les problèmes chez les voisins. Tentons de valoriser l'existant. Savez-vous notamment que le viaduc du métro aérien est classé ? Que pouvons-nous faire dès lors pour obtenir qu'il soit vu comme tel ? Qu'il soit entretenu et mis en valeur ? D'autres grandes transformations viendront perturber l'apparence du quartier dans quelques années : la construction d'un pavillon nouveau à Lariboisière et le déplacement de l'entrée des urgences. Voici des modifications qu'il faut anticiper et surtout prendre en compte.

    Nous vous tiendrons informés des résultats des travaux de notre commission, qui au vu de l'étendue du chantier a du pain sur la planche... Nous avons, pour être plus efficaces, créé des sous-commissions qui se répartissent les tâches. N'hésitez pas à nous faire part de vos idées dans les commentaires du blog, en n'utilisant pas cet espace toutefois comme un déversoir de tous vos reproches, car nous ne sommes qu'une association de quartier dont les pouvoirs sont ceux de l'imagination et de la bonne volonté.  

  • Pronenade estivale le 9 août côté 10e avec l'adjointe chargée du commerce

    A la demande d'Hélène Duverly, adjointe chargée du commerce dans le 10e, nous avons parcouru  le quartier, en privilégiant le boulevard de Magenta. En effet, des adhérents d’Action Barbès nous ont  souvent fait part de leur souci quant aux débordements des étalages, des magasins de chaussures notamment.

    Notre promenade a commencé devant les Bouffes du Nord puis rue du Faubourg Saint Denis jusqu'au Parvis de la gare du Nord

    Près du Théâtre des Bouffes du Nord, la Ville réfléchit à l'implantation d'un distributeur de billets à la demande d'un groupe bancaire. En effet, il n'y en a aucun dans ce large périmètre qui comprend les rues Louis-Blanc, Perdonnet, Cail, l'extrémité nord de la rue Faubourg Saint-Denis et la place  « T10 » (terme un peu barbare qui désigne le carrefour des rues Louis Blanc-Philippe de Girard-Cail-). Lorsqu'on habite ce quartier, il faut s'approvisionner soit à la nouvelle poste installée à l’extrémité de la gare du Nord, soit à la poste du boulevard de la Chapelle dans le 18e vers la rue Phillipe de Girard. Une situation qui surprend dans un quartier aussi commerçant.

    Parvis de la Gare du Nord : les chaises ne débordaient pas ce jour-là… pas plus que les chevalets des menus. Le temps pluvieux, très peu estival, n’y était certainement pas étranger. Le secteur était assez calme en ce mardi après-midi. Deux marchands ambulants sont bien autorisés devant la gare : le vendeur de bonbons du Boulevard de Denain côté pair, à qui l'on cherche un autre emplacement de façon à permettre une installation en contre terrasse au café qui fait l’angle, et un vendeur en maroquinerie à côté du kiosque à journaux côté impair.

    On ne peut passer dans ce secteur sans évoquer le stationnement à la fois envahissant, anarchique et incontournable des deux roues. Une fois qu’on a dit que le nombre des motos a augmenté de façon « imprévisible » à Paris durant ces dix dernières années, qu’on a déploré que l’espace qui leur a été réservé lors du réaménagement des abords de la gare est insuffisant, on n’a pas fait avancer la situation d’un iota. Comme nous étions en présence de l’élue chargée du commerce, il n’était pas de bon ton de parler urbanisme, sauf que les motos taxis… - ne serait-ce pas une activité commerciale cette fois ? - tiennent également beaucoup de place, vu la taille des cylindrées et l’emplacement que les chauffeurs ont choisi : juste à la sortie des taxis, les voitures taxis. Là encore, ce n'était le bon jour pour le vérifier. Elles étaient trop peu nombreuses pour en juger : peu de clients en août pour ce type de transport.

    paris 10e,commerce,étalagesRue de Maubeuge : la Semaest  vient de racheter la boutique du 83, anciennement agence d'intérim, juste à côté de la boulangerie. Plusieurs mois seront nécessaires avant d'en connaître la destination :
    il faut dans un premier temps faire un diagnostic, faire réaliser par un architecte la liste des travaux de mise aux normes, puis lancer un appel d'offres, réaliser les travaux et enfin choisir un type de commerce, en fonction des besoins du quartier et des demandes des preneurs de bail.
    La boutique fait environ 40m2 avec une petite salle au fond.

    Pourquoi pas une alimentation bio ou un artisan? Ce sera la deuxième boutique rachetée après celle du n° 69. La Semaest poursuit son action pour la diversifion des activités commerciales à d'autres endroits de l'arrondissement notamment rue du Château d'eau.

    Boulevard de Magenta : moins de clients mais toujours autant d'étalages

    Nous attaquions là le gros morceau de la tournée. Nous nous sommes en effet attachées aux boutiques du Magenta et plus particulièrement aux magasins de chaussures. Hélène Duverly a promis de demander aux services chargés des contrôles de venir en septembre sur le secteur pour une piqûre de rappel, le rappel des règles communes à tous les étalages parisiens…

    Sur le terrain donc, les commerçants étaient plutôt de bonne volonté mais aucun n'était au courant des règles à respecter. C’est tout au moins ce qu'ils affirmaient. Au cours des conversations, nous avons appris que deux sociétés se partagent les boutiques de chaussures du secteur, une situation similaire à celle des boutiques de vêtements de cérémonie.

    Hélène Duverly a rappelé inlassablement la règle des 1,60 m, espace minimum devant resté libre pour les piétons, donc à mesurer à partir des bordures des pieds d'arbres. Et cela tout le long du boulevard.

    Les commerçants visités ont tous accepté de ranger leurs étals différemment pour arriver à 1,20 m, la largeur qui leur est autorisée, au vu des feuilles dûment estampillées par la  DU.  Ils étaient  très étonnés de voir qu'ils dépassaient parfois les 2 mètres ! Plus surprenant encore, ils semblaient ignorer totalement la réglementation, l'un d’eux avouant même « Et bien… pendant les vacances, je pensais qu'on pouvait… ». Autre commentaire encore entendu : « Le voisin a sorti des porteurs, il empiète, il cache mes étalages, je suis bien obligé de faire pareil ! » Le rappel aux règles valables pour tous semble s’imposer. Heureuse initiative : nous étions venues mètre en main…

    Malheureusement, comme nous avons l'occasion de passer quotidiennement boulevard de Magenta, il est aisé - et navrant - de constater que tout est « rentré dans l'ordre » si l'on peut dire. Les étalages déplacés ont retrouvé leur espace initial.

    Une communication de la Ville sur la nouvelle réglementation en matière d'étalages et terrasses s'impose. Nous avions d’ailleurs demandé la réalisation d'une plaquette simplifiée lors d'une réunion du Comité de pilotage Barbès à l'Hôtel de Ville - demande entendue et approuvée par Philippe Chotard, secrétaire général et responsable de ce comité. Pourtant cela est resté sans effet. Sans vouloir jeter l’argent par les fenêtres en ces temps de crise, cette communication auprès des commerçants concernés serait la bienvenue. Ils ne pourraient plus mettre en avant la non information.

     

     

  • Le cinéma d'antan

    La Construction Moderne était un journal hebdomadaire dont la publication a commencé en 1885. En 1921, le journal décide de s'interesser au cinéma et publie deux articles faisant le point de la situation en parlant notamment de la construction d'un cinéma à Malakoff.

     

    Dans le numéro du 26 mars 1922, la revue décide d’illustrer ces articles sur la construction cinématographique par deux planches qui sont les seules photographies que nous ayons de la salle du Louxor de cette époque et que nous connaissons. Il s’agit de la salle avec la vue de l’écran, et celle du plafond. Un petit texte évoque le lieu et l’architecte de cet édifice :

    « Parmi les cinémas récents, la richesse et l’originalité du Louxor, construit par M. Zipcy, architecte à Paris, à l’angle des boulevards de la Chapelle et Barbès, ont été fort remarquées. Nous sommes heureux de publier la façade et deux vues intérieures de ce bel établissement. »

     

    3. Louxor Ecran 1922.jpg

    Salle en 1922.JPG

     
    Voici les articles de La Construction Moderne.
     

    25 décembre 1921 - Page 97

    On sait le développement extraordinaire pris par le cinéma dont la diffusion et l’attraction font songer à cette puissance que le siècle précédent a vu grandir et qu’est la presse. Spécialement au point de vue architectural, en quelques années s’est construit un nombre considérable de salles destinées à la projection animée et ni nous a semblé qu’on pouvait maintenant essayer de dégager les directives rationnelles qui doivent présider à la construction d’un cinéma.

    M. Vergnes, architecte à Paris, a bien voulu se charger de cette mise au point pour laquelle il était particulièrement qualifié comme architecte de plus de vingt salles de cinéma et comme architecte conseil technique du syndicat des Directeurs cinématographiques.

    Pour illustrer le premier article de notre collaborateur nous publions planches 49 à 52 le dossier de son œuvre la plus récente : le Family-Cinéma à Malakoff.

    Un certain aspect de grandeur résulte de la sobriété du style et de la simplicité des lignes, en harmonie avec la destination de l’édifice qui s’adresse à une clientèle modeste. La décoration intérieure, sobre, mais de bon goût est conçue dans la même idée. Quelques détails de ferronnerie et de menuiserie enfin montreront dans les planches de nos prochains numéros avec quel soin et quelle recherche on peut étudier même si le programme fixé exclut une installation luxueuse.

    NDLR

    L’architecture

    Après avoir pris naissance en public dans les sous sols du Grand-Café, il y a 25 ans, lors de la présentation des premières projections de photos animées obtenues par les frères Lumière inventeurs incontestés maintenant de la cinématographie, le cinéma fut à son début nomade. Accaparé par les forains il put conquérir la popularité dans toutes les villes ou bourgades de France, puis il passa les frontières, mais, comme tous les nomades, il n’eut d’autre abri à ses débuts que la tente avec l’écran volant et une cabine démontable. Puis il commença à se fixer, trouva des hangars, des garages, des remises, des salles de café dans lesquelles il devint une attraction. Regardons ensemble l’aspect de l’une de ces premières salles de spectacles ; il est lamentable : le sol est de terre battue ou constitué d’un plancher délabré, les murs sont sales et lézardés.

     

    Comme siège : des bancs ainsi que dans les plus modestes salles d’école. Un écran de toile presque blanche tendu sur châssis et pendu au fond de la salle. A l’autre extrémité sur des tréteaux, une boite en fer à l’échelle humaine et démontable sert de cabine de projection. L’appareil sur des bases fragiles projette une image tremblante. Au mur, comme décoration, quelques étiquettes : W.C. défense de fumer, puis quelques affiches ; lithographies aux couleurs voyantes ou veules donnant une note décorative. On étouffe dans cette salle, pourquoi ? Toutes les ouvertures ont été calfeutrées pour empêcher l’introduction de la lumière nuisible à la projection. Comme la réalité. Mais le coup de feu part trop tôt ou trop tard, la vaisselle casse avec un bruit métallique trop prononcé, et dans le tonnerre on reconnaît trop la porcelaine. Toutes les erreurs du début ont été petit à petit mises au point ; le spectacle cinématographique rentre carrément dans les mœurs. Son succès va grandissant auprès du public. On commence alors à utiliser des salles de théâtre, ou des salles destinées à des représentations théâtrales, mais un grand nombre d’entre elles ne peuvent recevoir des spectateurs à certaines places, vu la mauvaise ou la non-visibilité de l’écran. On ne peut que difficilement placer la cabine à projection. Nous sommes déjà loin des premières installations décrites tout à l’heure, mais ce n’est pas le rêve. Il gravit maintenant un échelon de plus. Les plus grands artistes de théâtre se mettent à interpréter les chefs d’œuvre de la littérature. Les scénarios  nouveaux et très adaptés au spectacle cinématographique par des metteurs en scène qui se sont révélés des maîtres, viennent faire du cinéma un cinquième art, l’art muet. Son développement lui interdit désormais une installation précaire ; il lui faut un cadre digne de lui. Les salles vont être désormais construites spécialement pour lui. Et c’est un programme nouveau qui s’offre au constructeur, à l’architecte. Et ce programme, ce sont les besoins même du cinéma qui l’ont tracé, car il y a un côté technique de la cinématographie qui est à la base de la conception des salles qui lui  sont destinées.  La visibilité complète de l’écran de toutes les places est une obligation absolue. Le nombre des spectateurs devant être porté au maximum afin que le prix des places soit minime et que le cinéma garde son caractère populaire, se pose impérieusement le problème des larges circulations et des évacuations rapides. Les spectateurs sont facilement sujets à panique au cinéma, vu la fausse réputation faite à celui-ci de créer plus que tout autre spectacle un danger d’incendie. Le nombre des spectateurs a posé aussi un autre problème, celui de la ventilation et de l’aération pour des milliers de personnes placées dans une salle dans laquelle la lumière extérieure ne doit pas pénétrer et gêner la projection et de laquelle le son ne doit pas être gênant pour le voisinage. Et puis, chose bien plus importante encore : le public est devenu difficile. Nous sommes à une époque où le confortable, le luxe dans le plaisir sont devenus des nécessités. Il faut que chacun soir confortablement assis à son aise et qu’il ne soit nullement gêne par les gens placés en avant ou à côté de lui, qu’il n’ait ni trop froid, ni trop chaud, et qu’il ne soit pas placé dans un courant d’air. Toutes ces exigences sont très naturelles, mais posent au constructeur autant de problèmes. Pour le chauffage, ou la ventilation, mêmes problèmes difficiles et délicats afin d’arriver juste à point pour satisfaire une clientèle variée. Nous allons donc énoncer en termes beaucoup plus brefs les nécessités du programme, lequel d’ailleurs doit satisfaire à des ordonnances ou à des règlement de police et d’administration.

    E. Vernes

     

    1er janvier 1922 - page 108

    Comme il n’y avait pas de théâtre à Malakoff ni dans les pays avoisinants, nous avons prévu une scène avec tous ses services accessoires pour pouvoir donner des représentations théâtrales comportant un répertoire d’opérette et même d’opéra-comique. La forme allongée du terrain, le petit côté étant sur une des places principales du pays, imposait l’entrée en bout, la scène étant à l’autre extrémité contre un mur mitoyen. Les services de la scène étaient ainsi rendus commodes puisqu’ils venaient en façade le long de la rue latérale. Les artistes avaient leur loge au sous-sol éclairée et aérée sur rue, leur entrée spéciale se trouvant à proximité. Tous les services de la scène et de l’orchestre étaient ainsi rendus indépendants.

    Le public du rez-de-chaussée qui était entré par la place pouvait s’évacuer en secours sur la façade latérale, celui de la galerie sortait directement par des portes spéciales à la base des escaliers d’accès. Ce système d’évacuation se rapproche le plus possible de ce qui est théoriquement le plus désirable, puisque chaque catégorie de public peut entrer ou sortir sans mélange. Pour d’entrée des spectateurs, il a été prévu pour tout le rez-de-chaussée un contrôle unique placé dans un tambour central ; les portes latérales donnant dans le hall ne servant qu’à la sortie. Les portes d’accès dans la salle et sur le tambour sont placées latéralement afin que la lumière à l’ouverture des portes ne vienne pas jeter un reflet sur l’écran et que le courant d’air ne frappe pas les derniers spectateurs directement dans le dos. Les escaliers latéraux conduisant à la galerie servent l’un pour la première catégorie de places, l’autre pour la deuxième. Lela visibilité. La scène restant au niveau de la rue pour la commodité des décors, chars ou animaux. terrain était du côté de l’entrée déjà affouillé. Pour profiter de cette excavation, nous avons prévu au sous-sol un bar et des lavabos, mais pour que trop enterrées les surfaces de ventilation ne risquent pas d’être insuffisantes, nous avons surélevé le porche d’entrée sur élévation permettant, en outre, d’obtenir une plus grande pente dans la salle facilitant

    Nous nous sommes préoccupés ensuite de la plus importante des questions dans une salle de représentation cinématographique, celle de la position de la cabine pour obtenir la meilleure des projections. Nous l’avons mise à la hauteur du centre de l’écran afin que le faisceau des rayons lumineux soit perpendiculaire à l’écran, le résultat étant une image non déformée qui constitue le but à atteindre pour une projection type.

    Nous avons donc été amenés à mettre cette cabine dans un entresol au-dessus des entrées et au-dessous de la galerie. Cet entresol que nous pourrions presque appeler entrepont est un  véritable poste de commandement. Au centre : la cabine aérée et ventilée par deux cheminées à double enveloppe (ciment armé et métal) allant jusqu’a la toiture. Cette cabine construite en ciment est absolument incombustible, par conséquent. A droite de la cabine, les services électriques : convertisseur transformant le courant alternatif en courant continu, groupe pour la recharge des accumulateurs, tableau de commande pour l’éclairage de la salle, réserve des films. De l’autre côté de la cabine : le bureau du directeur qui, de sa place, par trois ouvertures, peut surveiller l’entrée de la salle ou causer avec l’opérateur. Il a à proximité le tableau électrique de commande générale, le poste téléphonique interurbain et le poste intérieur qui lui permet de communiquer avec la scène, le chef d’orchestre et les caissières. Ce poste de direction à cheval entre le rez-de-chaussée et la galerie est commode pour le contact avec les deux catégories de public. En outre, au même étage se trouvent un lavabo pour l’opérateur et une pièce spéciale pour la réserve des tickets et des affiches. Une autre préoccupation est maintenant celle de la visibilité de la projection.

    Nous avons d’abord déterminé les dimensions de l’écran, vu la longueur de la salle nous lui avons donné 6 mètres de largeur sur 4 m 70 de hauteur. Il est ainsi proportionné avec la salle et serait même presque trop grand pour les premiers rangs de spectateurs.

    Si nous n’avons pas de déformation dans la projection, nous n’en avons aucune par vision oblique, car sur une cinquantaine de spectateurs qui voient sous un angle de 30° au maximum, les 1 350 autres le voient de face. La pente du sol et la hauteur des gradins font que les spectateurs placés en avant ne gênent en rien la visibilité. L’absence de point d’appui dans la salle rend encore cette visibilité plus parfaite. Nous passons ensuite à l’étude de l’acoustique puisque les représentations cinématographiques sont toujours accompagnées d’auditions musicales qui doivent mettre le public dans l’ambiance ; nous savons, en outre, que le film parlant absolument au point grâce aux efforts de M. Gaumont va être prochainement vulgarisé lorsque le prix de revient sera accessible aux exploitants.

    Pour favoriser l’émission des ondes sonores, nous avons évité les saillies. Un pan coupé entre la partie verticale des murs et la partie horizontale du plafond évite l’angle nuisible à la propagation des ondes sonores. La saillie du balcon est réduite à un minimum qui ne gêne en rien les spectateurs placés au-dessous et pendant les représentations théâtrales avec une émission normale, la voix porte facilement à 30 mètres. Afin d’obtenir le meilleur rendement de l’orchestre, nous l’avons mis dans une fosse à double parement formant véritable boite de résonance. Le dessous du proscénium est incurvé et constitué par une surface élastique en contreplaqué qui remplit le double but d’abat-son et d’abat-jour puisqu’il renvoie les sons dans la salle et empêche les rayons lumineux de l’orchestre de nuire à la projection. Vient maintenant la question de l’éclairage : en façade nous l’avons voulu rutilant ; une rampe accuse au haut de la corniche le motif principal de la façade. Le porche d’entrée est éclairé par trois groupes de lumière venant du plafond, mais le motif principal d’éclairage est constitué par deux lampadaires portant deux grandes vasques éclairées sur la périphérie et au centre desquels deux feux rouges tamisés par un globe donnent l’impression de flammes. Les vitraux placés en haut du porche sont aussi éclairés par la lumière du hall intérieur. Au fur et à mesure que l’on pénètre dans l’établissement, l’intensité de la lumière devient décroissante. Dans le hall cinq points lumineux suffisent. Dans le tambour de contrôle précédent immédiatement la salle : une seule lampe. L’œil s’habitue progressivement à la salle demi-obscure dans laquelle a lieu la projection. Dans cette salle même l’éclairage est bleuté, l’indication de sortie est sur feux rouges. Tous les points lumineux sont placés de la façon la plus judicieuse pour être utiles sans être nuisibles. Pendant les entractes, la lumière vient progressivement au moyen de résistances afin que la rétine ne subisse pas de choc qui amènerait fatalement une douleur, car l’œil pendant les représentations cinématographiques est suffisamment fatigué par le spectacle qui est sur le principe de la persistance de l’image rétinienne. Nous n’avons pas installé l’éclairage par reflet qui est le plus parfait, car il est d’un prix de revient trop fort pour un établissement à petit rendement ; Mais nous n’avons mis aucun point lumineux sur les murs latéraux ; tout l’éclairage vient des plafonds, il est volontairement peu intensif puisqu’il est obtenu par 28 lampes au maximum dont 4 sont fort suffisantes en temps normal. Cette lumière venant du point le plus haut est très douce à l’œil car elle vient d’ampoules dépolies. La question de l’aération, et de la ventilation est une des plus délicates dans un cinéma car il faut faire des ouvertures par lesquelles le cube d’air sera renouvelé une fois et demi par heure, cette aération faite à très faible allure afin d’éviter les courants d’air. Si l’air doit facilement circuler par ces ouvertures, le son par contre ne doit pas sortir pour ne pas gêner le voisinage et la lumière extérieure ne doit pas non plus pouvoir rentrer afin de ne pas venir gêner par des reflets la lumière de la projection. Nous avons prévu un grand lanterneau central muni sur tout son périmètre de persiennes à lames mobiles et à fermetures hermétiques qui permettent par des manœuvres indépendantes, à côté droit ou côté gauche, de régler les ouvertures à volonté et suivant la direction du vent. Le plafond en staff placé à 3 mètres au-dessous et sans ouverture dans la partie centrale protège les spectateurs des coups de froid venant du haut. L’introduction de l’air dans l’inter plafond a lieu sur les faces latérales au moyen d’ouvertures fermant à guillotine. Les pans coupés du plafond dont nous avons parlé au sujet de l’acoustique sont ajourés. L’air chaud vicié et les fumées viennent s’emmagasiner dans les pans coupés entre la plafond et la toiture et le courant d’air établi entre les ouvertures latérales et le lanterneau les chasse dans le sens déterminé par le vent : cet entraînement faisant l’office d’un giffard qui extrait en même temps l’air de la salle. Pour compléter la ventilation au sommet de l’amphithéâtre, 4 ouvertures ventilent le point et ont, en outre, l’avantage d’éclairer pendant le jour la partie haute de l’établissement pour le nettoyage, tandis que 7 petites ouvertures dissimulés dans le haut lambris l’éclairent dans la hauteur du rez-de-chaussée. Le chauffage est assuré par une installation de radiateurs avec circulation de vapeur à basse pression. Le chauffage de la scène et des services de la scène est intensif, vu les spectacles donnés à notre époque ou le demi-nu est en faveur. Les services de chauffage sont placés en sous sol, la réserve de charbon venant directement en façade pour les facilités d’approvisionnement.

    L’étude des sièges a attiré toute notre attention, car il faut dans un établissement populaire qu’ils soient d’une grande solidité. La carcasse en fer plat est trop flexible du fait même de la forme donnée au fer. Nous avons préféré celle à fer à T passant en double T dans les endroits qui reçoivent le maximum d’effort. Les assemblages sont faits au chalumeau oxhydrique au lieu d’être rivés ou vissés et l’étoffe a été volontairement choisie en panne au poil ras pour être plus résistante. La position de ces sièges établie suivant le règlement de la Préfecture de police permet une circulation commode et une évacuation rapide.

    Nous terminons par la décoration qui a été recherchée simple vu la modicité des crédits et que nous avons concentré dans un haut soubassement qui relie la galerie au rez-de-chaussée. L’ouverture de la scène est en proportion avec l’écran et toutes les lignes en accusent encore la proportion par une parallélisme voulu des verticales et des horizontales. Les deux gorges successives reliées par un plan placé en avant de l’écran sont là pour faire ressortir la projection. Ces gorges et toute la décoration surmontant le proscénium étant de tons plus soutenus pour mieux faire apparaître par contraste l’éclat de l’image. La partie haute de la salle est de tonalité claire afin que l’obscurité ne soit pas complète, car l’œil se fatigue moins dans une salle très légèrement éclairée et la circulation pendant la projection en est facilitée pour le spectateur qui va trouver sa place. La police même de la salle est rendue plus commode, la projection n’en souffre pas puisqu’elle est encadrée d’une décoration sombre comme nous l’avons décrit plus haut.

    Nous terminerons cet exposé en disant que le porche d’entré e été largement ouvert pour abriter les spectateurs dans leur attente à l’heure d’ouverture, que les marches utiles pour l’accès lui donnent un caractère plus ouvert, cette façade semblant ainsi mieux attirer la clientèle ; que les panneaux d’affiches placés en façade et à droite du pan coupé retiennent l’attention du passant ; que le guichet de location placé à l’extrémité permet le fonctionnement de ce service sans que le public rentre à l’intérieur tandis que les caisses ordinaires placées dans le hall desservent à droite et à gauche le rez-de-chaussée et la galerie.

    Le cinéma étant un genre de spectacle éminemment moderne, non seulement parce que sa découverte ne remonte qu’à quelques années, mais surtout parce qu’il répond à des goûts, à des besoins, à des curiosités que n’avaient pas nos ancêtres, le cadre dans lequel il est présenté ne doit-il pas aussi répondre à ces goûts-là, à cette façon de voir de nos contemporains, à ce besoin de confortable aussi que ne connaissaient pas les siècles précédents.

    Le système de structure est moderne lui aussi : galerie en ciment armé, murs latéraux en pans de ciment armé, charpente métallique. Aspect général sobre, car il serait superflu de vouloir jouer à la grande architecture, le cinéma devant toujours garder son caractère populaire. Laissons les grandes ordonnances aux établissements des institutions d’Etats pour en souligner la puissance aux yeux du commun, mais restons dans des formes modernes, résultat du système de construction de notre époque dans lequel l’ornement ne viendra remplir qu’un rôle secondaire dans une place voulue mais non créée spécialement pour lui.

    E. Vergnes

     

    Pour la réalisation de cet établissement [ à Malakoff ], j’ai fait appel à la collaboration de

    M. Azam, décorateur,

    M. Binet, sculpteur,

    M. Schenck, ferronnier,

    La Maison Durnerin et Lefort, pour la structure en ciment armé.

     

  • Abords des Gares : Circulez, y'a rien à voir... Enfin, pas encore !

    Depuis la tentative avortée d'un aménagement concerté des abords de la Gare de l'Est (voir notre article de juin 2011: "Abords de la Gare de l'Est : le projet ambitieux est enterré"), nous suivons la situation aux abords des gares du 10e avec une attention particulière.

    Aussi avions-nous publié un article de fond en mars dernier ("Les abords des gares: un enjeu majeur de la prochaine mandature dans le 10e?") pour détailler et analyser les engagements des différents candidats aux élections municipales de mars 2014. Rappelons en effet qu'il y a un an, nous lancions notre opération "Une Carte Postale pour le quartier des abords de la Gare de l'Est" pour sensibiliser ces candidats à la nécessité de repenser les aménagements de voirie et les déplacements à proximité immédiate de la Gare de l'Est.

    A peine quelques mois suivant les élections, nous avons découvert, courant juin, un nouvel aménagement de voirie, a minima, situé à l'angle de la rue du 8 mai 1945 et de la rue d'Alsace.

    Aussi, suite à notre découverte de ce semblant d'aménagement, revenons-nous naturellement, à la fin de cet article, sur les engagements pris par nos élus pour la rénovation des abords des gares, et sur la question du calendrier de leur réalisation au cours de cette nouvelle mandature municipale qui a déjà commencé depuis 6 mois!

    Le nouvel aménagement, objet de nos interrogations 

    La situation de la chaussée avant ce nouvel aménagement:

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    Quelques temps après - notre constat: une nouvelle "oreillette" signalée par un marquage au sol en blanc et cerclée de balises blanches, est apparue sur la chaussée entre la rue d'Alsace et l'entrée du parking "P1 Alsace" EFFIA (souterrain, sous la Gare de l'Est, ouvert en janvier 2012, après 2 ans de travaux). 

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    Face à notre interrogation, la réponse de l’Élue à la Mairie du 10e

    Surpris de ne pas avoir eu une information préalable de la part de la Mairie du 10e dans le cadre d'une concertation et d'une réflexion d'ensemble (pour des raisons évidentes, notamment de coûts et de cohérence!) que nous souhaitons (cf. nos nombreux articles sur ce sujet sur ce blog), nous avons contacté et interrogé Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e chargée des transports, de l'espace public et de la propreté.

    L’élue n'était pas au courant de cet aménagement. Après consultation des services techniques de la Ville (dans le jargon de Paris: la Section Territoriale de Voirie ou STV), Elise Fajgeles nous a adressé le jour-même cette réponse:    

     
    "La société EFFIA [NDLR: l'opérateur du Parking souterrain] s'est rapprochée de la STV en juin 2013 pour trouver des solutions de visibilité et de sécurisation de leurs entrées de parking rue du faubourg Saint-Martin (NDLR: 2e parking d'EFFIA: Parking P2 Saint-Martin) et rue d'Alsace (NDLR: Parking P1 Alsace).
    La solution proposée par la STV coté faubourg Saint-Martin demandait un aménagement trop important et qui n'a pas été réalisé. En revanche, l'aménagement Alsace - 8 mai 45 a été accepté et financé par EFFIA (pour un montant de 2365 euros TTC).
    Cette oreillette permet que l'entrée au parking soit plus visible pour les usagers et que la traversée piétonne soit plus souvent dégagée. En effet, les cars (et bus RATP) qui stationnent maintenant après l'oreillette avaient jusqu'à présent tendance à stationner en travers sur le passage piéton. 
    Pour répondre à la demande d'EFFIA, il était important de trouver une solution légère et réversible (et je le rappelle entièrement financé par eux) pour ne préjuger en rien de l'aménagement que nous souhaitons tous aux abords de la Gare de l'Est. En effet, on voit bien sur les photos que si les deux objectifs sont remplis (meilleure visibilité de l'entrée du parking et protection du passage piéton), le stationnement des cars et autobus reste désorganisé." 

     

    En dépit de cet aménagement, constat d'un désordre persistant sur la voie publique

    Sur la photo ci-dessous, on peut constater le stationnement illicite d'un véhicule le long de ce nouvel aménagement sur la chaussée. Par ailleurs, la nature ayant horreur du vide, des deux-roues motorisés ont trouvé, dans l'îlot créé par cet aménagement, un parfait refuge pour leur stationnement: 

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    Certes, notre élue nous l'a dit judicieusement: "le stationnement des cars et autobus reste désorganisé". L'expression employée par Elise Fajgeles est assurément un doux euphémisme, et ne reflète pas la réalité chaotique sur la chaussée. En effet, elle est régulièrement et abusivement occupée par les autocars et les véhicules se servant de l'espace public comme d'une aire de stationnement pour récupérer ou faire descendre leurs passagers.

    Cette nouvelle oreillette aménagée ne gêne donc en rien leur stationnement illicite sur la voie publique, comme le montrent ces photos:  

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    On peut toujours constater des double-files, sans que ces infractions soient sanctionnées: 

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    Et ces désordres sont même parfois causés par des triple-files d'autocars stationnant sur la chaussée:  

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    Face à cette occupation illicite et récurrente de la chaussée, nous devons donc réfléchir à une meilleure utilisation de cet espace public, comme par exemple la végétalisation du lieu... Et nous devons enfin chercher des solutions alternatives à l'entrée des cars de tourisme dans Paris, puisque leur stationnement pose problème où qu'ils se trouvent. Là encore, déplacer le problème n'est pas la solution! 

     

    Et dans tout ça, qu'en est-il des engagements pris par nos élus? Quel horizon pour les aménagements durables, promis pour les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est?

    Rappelons que le projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est n'a pas vu le jour lors de la précédente mandature 2008-2014, en dépit d'avoir été présenté dans le programme de la majorité municipale en mars 2008 (prenant en compte sa nouvelle dimension internationale avec l'arrivée du TGV Est Européen depuis juin 2007), à part la réalisation de quelques travaux limités de voirie.

    Nous voilà donc 6 mois après l'élection de la nouvelle équipe municipale dans le 10e, toujours autour de son maire Rémi Féraud: où en sommes-nous suite aux dernières promesses de campagne?

    Soulignons que le programme 2014-2020 de la majorité d'Anne Hidalgo comporte "la création de liaisons entre les gares par des systèmes de transports innovants" (sous la forme de tramways ou de bus "à haut niveau de service", qui adopteraient une technologie innovante permettant une nouvelle offre de transport plus performante et non polluante)Nul doute que la mise en oeuvre de ces nouvelles liaisons intergares (cf. le tracé en pointillé en jaune sur la carte ci-dessous) modifiera la structure de la circulation dans les quartiers aux abords des 2 gares du 10e.

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    Source: Le Parisien ("L'extension des lignes de tram en bonne voie", 17.04.2014) 

     

    Or la Ville de Paris (via l'adjoint de la maire de Paris, Christophe Najdovski, chargé des transports, de la voirie, des déplacements et de l'espace public) vient tout juste (avant l'été dernier) de lancer les études pour ces nouvelles liaisons de transports en commun (cf. délibération du Conseil de Paris lors des séances du 19 & 20 mai 2014).

    La mise en oeuvre d'un aménagement inter-quartiers aux abords de la Gare de l'Est ne pourra avoir lieu qu'après l'insertion de ces nouvelles liaisons. Notons que la réalisation de ces liaisons est évidemment sous réserve de financement - condition sine qua non qui, rappelons-le, avait conduit à l'enterrement en 2010 du projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est.      

    Une affaire à suivre donc, mais qui ne devrait pas évoluer rapidement, malgré les désordres actuels et l'environnement dégradé des abords inter-quartiers de la Gare de l'Est ! 

    En conclusion, si l'on voit bien que nous ne pouvons pas espérer que l'équipe municipale du maire du 10e progresse à court terme sur ses engagements d'aménagement, nous sommes toutefois en droit d'attendre des mesures de la mairie du 10e et des services de la Préfecture de Police afin que ces derniers portent une attention particulière à ce secteur des abords des gares et sanctionnent les infractions relatives au stationnement illicite, notamment de la part des autocars.

  • Histoire de Lariboisière : 1. Le clos Saint-Lazare

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui va bouleverser à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès, ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

    ______________

     

    Dans ce premier volet, nous nous penchons sur le territoire qui va accueillir le futur hôpital Lariboisière, dont la construction commencera en 1846 et qui sera inauguré en 1854. Pour ce faire, il nous faut remonter au début du dix-neuvième siècle.

    Durant la première moitié du dix-neuvième siècle, Paris vit une véritable révolution industrielle et le développement considérable d'ateliers, usines et autres  fabriques provoque un exode rural massif et une explosion de la population parisienne ; la capitale compte environ 550 000 habitants vers 1800 pour atteindre le million d'habitants dans les années 1840. Face à cette explosion démographique, l'offre hospitalière s'avère rapidement insuffisante, particulièrement rive droite qui ne compte alors que deux établissements hospitaliers d'importance (Beaujon et Saint-Louis). 

     

    Du choix d'un emplacement

    Dès 1818, on évoque la possibilité de créer un grand hôpital au Nord de la ville, mais cette idée commence à prendre réellement forme à partir de 1839. Le projet parle alors de l'hôpital du Nord, tout premier nom de l'hôpital Lariboisière. Il s'agit de construire un établissement modèle, répondant aux plans envisagés dès la fin du dix-huitième siècle par l'Académie des Sciences, qui doit permettre de délester l'Hôtel-Dieu vétuste et saturé.

    Paris n'a pas encore les dimensions que nous lui connaissons aujourd'hui, ses frontières s'arrêtant alors aux boulevards extérieurs (ceux de l’ancienne enceinte des Fermiers généraux), il faudra attendre 1860 et l'annexion des communes limitrophes (Montmartre, La Chapelle, Charonne...) pour que Paris connaisse peu ou prou ses dimensions actuelles. L'essor industriel et l'explosion démographique qui l'accompagne provoquent une vague de construction dans la capitale, l'offre foncière va s'amoindrissant. Le futur hôpital du Nord organisé en pavillons nécessite une vaste parcelle pour y être bâti, une parcelle qui, pour des raisons d’hygiène, doit également pourvoir être isolée des autres îlots par des rues. Cette configuration n'est pas si courante et bien vite le choix de la partie Nord de l'ancien clos Saint-Lazare, située sous l'actuel boulevard de la Chapelle, terrains appartenant à la ville, s'impose pour y établir le nouveau grand hôpital parisien.

    cadastre 1810 1836 - copie.jpg

    L'ancien clos Saint-Lazare sur le cadastre parisien, 1810-1836

     

    Brève histoire du clos Saint-Lazare 

    Le clos Saint-Lazare a été le plus grand clos (ou enclos) religieux de Paris. Initialement établi en dehors de la ville, il occupait les terrains compris entre les actuels rue de Paradis au Sud, de la rue du faubourg Saint-Denis à l'Est, du boulevard de la Chapelle au Nord et de la rue du faubourg Poissonnière et du haut du boulevard de Magenta à l'Ouest, pour une superficie d'environ 52 hectares avant son démantèlement à la Révolution française. La majeure partie des bâtiments se trouvaient au Sud du clos. La perte des archives ne nous permet pas de connaître la date exacte de création de ce clos, mais il est mentionné dès le début du douzième siècle. Le clos Saint-Lazare est d'abord une léproserie placée sous la protection de Saint-lazare (ou Saint-Ladre), le saint patron des lépreux au moyen-âge. Sa superficie est alors de 32 hectares (92 arpents de Paris).

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    Le clos Saint-Lazare sur le Plan Jaillot, 1775 

     

    La lèpre devenant rare à Paris, au dix-septième siècle, la léproserie n'a plus guère de raison d'exister et Vincent de Paul et la Congrégation de la mission, les Lazaristes, prennent possession du clos Saint-Lazare qu'ils occuperont jusqu'à la Révolution française. La nuit du 12 au 13 juillet 1789, la veille de la prise de la Bastille, Saint-Lazare est pillé et saccagé par des révolutionnaires cherchant nourriture et armes, ils n'y trouveront que du grain mais pas d'armes.

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    "Pillage de la Maison de St Lazare ; lundi 13 juillet 1789"

     

    La fin des ordres religieux décrétée par la Convention va dissoudre l'ordre des Lazaristes et le clos Saint-Lazare, tout du moins ses bâtiments, va devenir une prison dès 1794 : les terrains nus du clos sont voués à être urbanisés. La maison Saint-Lazare devient propriété du département de Paris en 1811.

    La partie de terrain qui nous intéresse, celle qui va accueillir l'hôpital Lariboisière, même si elle faisait partie du clos Saint-Lazare, elle n'y était pas incluse à proprement parler, plus précisément, elle n'était pas dans l'enceinte du clos mais la jouxtait du coté Nord.

    En effet, les Lazaristes avaient développé le domaine jusqu'au niveau des rues de Jessaint et de la Goutte d'Or, et avaient même acquis quelques parcelles de terre au-delà. D'ailleurs, ces deux rues ont été percées par les Lazaristes eux-mêmes (voir notre article de l'an dernier sur ce sujet). Dans cette partie hors du clos, le séminaire Saint-Charles a été construit en 1644 sur l'actuel n°203 de la rue du faubourg Saint-Denis, la plus grande partie à l'Ouest gardant un caractère agricole après avoir abrité quelques carrières de gypse. De 1784 à 1790, ces terrains sont traversés par l'enceinte des Fermiers généraux qui entoure Paris et la nouvelle promenade plantée qui l'accompagne et qui deviendra les boulevards extérieurs actuels, le boulevard de la Chapelle à cet endroit.

    Sur le plan de 1750 ci-dessous, on peut voir le tracé (post-scriptum) du futur mur d'enceinte et du boulevard entre le chemin des Poissonniers (rue du Faubourg Poissonnière) à l'Est et la rue du Faubourg de Gloire (rue du Faubourg Saint-Denis et rue Marx Dormoy). On peut également y observer le nouvel alignement projeté des rues de Jessaint et de la Goutte d'Or, les Lazaristes n'ayant pas respecté l'obligation d'un tracé rectiligne qui leur avait été faite quand on les autorisa à percer cette voie ; en bas on voit le mur du clos et sur le haut du plan, le chemin de desserte des moulins qui correspond à l'actuelle rue Polonceau. Jusqu'à la Révolution, les terrains allant du mur Nord de l'enclos jusqu'à la rue Marcadet dépendaient de la paroisse de Saint-Laurent, donc de Paris, à partir de 1790 les terrains situés au Nord de l'actuel boulevard de la Chapelle font partie de la commune de La Chapelle Saint-Denis et ceux au Sud de la commune de Paris.

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    "Plan du chemin de St Charles aux moulins des Couronnes et des environs sur le faubourg de Gloire" , 1750

     

    La fin du clos Saint-Lazare 

    L'urbanisation et le lotissement du clos commencent dès le début du dix-neuvième siècle, particulièrement avec la vente de terrains à des spéculateurs privés en 1821 et 1827. De nouvelles rues sont ouvertes, notamment en 1827 la rue de l'Abattoir qui deviendra la rue de Dunkerque et la rue du Nord qui sera absorbée par le percement du boulevard de Magenta en 1855, et les constructions commencent à fleurir. Parmi celles-ci, il faut remarquer quelques constructions monumentales comme l'église Saint-Vincent de Paul, érigée de 1824 à 1844, mais surtout la gare du Nord inaugurée en juin 1846 qu'on implante au Nord-Est de l'ancien domaine des Lazaristes.  

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    "Embellissements de Paris. Percement du boulevard de Magenta"

     

    L'emplacement pour le nouvel hôpital parisien, l'hôpital du Nord, est donc choisi. Il s'agit de la parcelle tout au Nord de l'ancien clos Saint-Lazare, située entre la nouvelle rue du Delta prolongée, devenue rue Ambroise-Paré depuis (comme nous le savons, la jonction entre la rue du Delta et son prolongement n'a jamais été faite), et le chemin de ronde qui longe le mur des Fermiers généraux. L'hôpital Nord prend la place du projet de prolongement de la rue Saint-Vincent de Paul. 

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    Extrait du cadastre parisien, 1830-1850

     

    Dès 1838-1839 le projet se concrétise un peu plus, mais il faudra attendre 1846 pour que les travaux débutent et qu'enfin l'hôpital modèle puisse voir le jour.

     

    à suivre...

  • ”Paul Meurice et Victor Hugo, les allumeurs d’étoiles”

    Parler brièvement de Victor Hugo est presque impossible. Comment aborder le romancier, le poète, le dramaturge, le dessinateur, le journaliste, l’homme politique, le rebelle, l’exilé, le romantique …. en quelques mots ? Il nous faut rester modeste devant un tel personnage. Notre arrondissement nous donne quand même l’opportunité de parler de Hugo et de le regarder dans son environnement familier puisqu’il y passa quelques années de sa vie.Paul Meurice (1818-1905) est lui moins connu que le grand Victor. Dans les années 1830, il fut le collaborateur de George Sand, d’Alexandre Dumas. Suite à la Révolution de 1848, il créé le quotidien « L’événement » de tendance « hugolienne » nous précise Bernard Vassor. L’arrivée au pouvoir du Prince Napoléon et le coup d’Etat de Décembre qui en fait l’Empereur Napoléon III mettent fin au projet mais en 1869 Paul Meurice se relance dans l’aventure de la presse en créant « Le Rappel », autre quotidien auquel collabora également le fils de Victor Hugo, Charles.Mais Paul Meurice fut surtout et avant tout le proche de Victor Hugo. Editeur de ses œuvres, adaptateur de ses romans pour le théâtre, metteur en scène de ses pièces, collectionneur infatigable de ses dessins, il fut l’ami bien sûr mais aussi « l’appui et le conseil » nous dit Sheila Gaudon, Professeur Emérite à la Wesleyan University (USA) dans le recueil de correspondance entre Hugo et Meurice qu’elle a publié.medium_paul_meurice.jpgmedium_victor_hugo.jpgPaul Meurice voua sa vie à Hugo. Une dévotion sans faille qui aboutit en 1903 à la création du musée de la place des Vosges.A l’occasion du centenaire de la mort de Paul Meurice, la Société des Amis de Victor Hugo et l’Université Paris III Sorbonne Nouvelle organisent une série de manifestations culturelles – Paul Meurice & Victor Hugo, les allumeurs d’étoiles - pour présenter les relations et l’œuvre commune de Hugo et de Meurice.A la fois Meurice et Hugo vécurent dans notre arrondissement de nombreuses années. Avenue Frochot pour le premier, et disons un peu partout dans l’arrondissement pour le second ! Dans le cadre des journées « les allumeurs d’étoiles », une promenade littéraire sur les traces de Paul Meurice et de Victor Hugo dans le 9ème est organisée le Samedi 17 Septembre prochain. Commentée par Bernard Vassor, il s’agira d’une « ballade » à la rencontre des différents lieux du 9ème entre l’avenue Frochot, la rue de la Tour d’Auvergne, la rue des Martyrs, etc. où le souvenir des deux hommes restent vivant, qu’ils aient été des lieux de travail ou de résidence.Paris Neuvième vous propose cette promenade.Rendez vous :Samedi 17 Septembre à 15h30à la librairie « L’Atelier 9 »59, rue des Martyrs (place Lino Ventura)Métro Pigalle – bus 67Il fera beau, c’est commandé mais prenez de bonnes chaussures. Une virée dans l’univers de Hugo le jour de la fête du patrimoine.