Une découverte nocturne a déclenché dans notre esprit une pensée singulière. De quoi s’agit-il donc ? Dites…

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Une découverte nocturne a déclenché dans notre esprit une pensée singulière. De quoi s’agit-il donc ? Dites…
A en croire les déclarations du ministère de l'Intérieur, la prostitution à Paris repose sur trois piliers : en première place le racolage sur la voie publique (en forte diminution), puis viennent les maisons spécialisées, en clair les salons de massage (en forte augmentation) et enfin les sites de rencontres sur Internet (également en progression). Voir aussi une intéressante publication de ce ministère Des nouvelles formes de prostitution en France.
Les habitants du 9e ne seront pas surpris de ces informations. Si en effet la quantité des "bars à hôtesses" a considérablement baissé pour laisser place à des endroits branchés comme c'est le cas rue Frochot à Pigalle, il est incontestable que de nombreux salons de massage se sont installés dans cet arrondissement. Il suffit de se promener rue Rodier, rue Condorcet et alentour pour s'en convaincre. D'après la mairie du 9e, il y en aurait 58 à ce jour. Ici nous en parlons régulièrement depuis 2012 (#salon de massage).
Voici une carte de Paris publiée très récemment par l'Atelier Parisien d'Urbanisme illustrant bien la concentration des salons de massage dans le 9e (cliquer sur la carte pour l'agrandir)
Cette prostitution cachée se double en fait d'un trafic de femmes, essentiellement asiatiques pour ce qui concerne les salons de massage, semble t-il. Les autorités ont pris conscience du phénomène et la lutte contre cette prostitution et le trafic humain qui va avec a été engagée il y a plusieurs années, sans grand résultat en vérité à ce jour, quoiqu'en dise la préfecture de police.
Dans le cadre de cette lutte anti-prostitution, la maire du 9e, Delphine Bürkli (UMP), a déposé lors de la dernière séance du conseil de Paris mi-mars, un voeu préconisant la mise en place d'un label, en clair une façon de trier parmi les salons de massage ceux qui se concentrent sur une vraie relaxation des clients et ceux qui pratiquent la prostitution. C'est là une initiative justifiée quant à l'objectif mais qui pose pas mal de problèmes dans sa mise en place.
Nous nous sommes procurés le script du débat qui a eu lieu lors du conseil de Paris au cours duquel la maire du 9e, Delphine Bürkli, puis l'adjointe à la maire de Paris chargée de l'égalité Hommes-Femmes, de la lutte contre les discriminations et des Droits de l'Homme, Hélène Bidard, et enfin le représentant du préfet de police se sont exprimés sur le sujet. Assez court, ce texte de délibération est intéressant à lire, expliquant l'approche du problème par les uns et les autres. Vous pouvez le consulter en le téléchargeant le fichier PDF. Le vœu présenté par la maire du 9e a été rejeté par le conseil de Paris.
La lutte contre la prostitution en salons de massage et le trafic humain associé est-elle assez active aujourd'hui ? On a bien peur que la réponse soit non, hélas ! Pour quelques salons fermés, d'autres réapparaissent presque aussitôt. Disons-le crûment, il faut taper là où ça fait mal, c'est à dire au portefeuille. Intensifier les contrôles fiscaux devrait être une piste privilégiée, toutefois on pourrait aussi faire comprendre aux propriétaires des murs de ces salons que l'appât du gain lié à la location de leur boutique les rend complices de proxénétisme, ça pourrait les faire réfléchir, non ?
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Une annonce publiée sur un site web pour un salon situé près de la place de Clichy.
C'est assez explicite - Français approximatif
Nous avons souvent râlé contre la mono-activité. Rassurez-vous, on continuera à le faire ! Que ce soit celle des salons de massage qui se sont implantés un peu partout dans le 9e ou que ce soit celle des habits de cérémonie dans le 10e, essentiellement boulevard de Magenta.
Néanmoins, nous avons découvert sur le site de RUE89 un article bien fait qui certes date de novembre 2014 mais parle de ces boutiques pour robes et costumes de mariage. Et nous avons voulu le partager avec vous.
Cliquer sur l'image pour accéder à l'article
Voici déjà presque trois ans qu'Arsène nous a quittés. Arsène ? C'était le vieux monsieur, cordonnier de métier, assis au fond de son échoppe de la rue de Dunkerque, Paris 9e. Une toute petite boutique coincée entre un marchand de tapis et une vendeuse de colifichets indiens. Un vieil homme à la vie bien remplie. Nous en avions parlé ici même dans le blog, en avril 2012 pour lui rendre un dernier hommage.
Sa boutique était devenue son lieu de vie unique. Plus facile en vieillissant que de prendre les transports en commun... Les voisins lui ont rendu visite et l'ont soutenu tout au long de cette période. Mais que penserait-il de la transformation de sa boutique en salon de massage ? Difficile à dire.
Les prostituées dans le quartier côté 9e ne font plus le trottoir. Les enfants ne croisent plus de dames court-vêtues en rentrant de l'école, comme au temps d'avant les décrets Sarkozy sur le racolage passif. Alors, oui, les rues sont plus tranquilles. Mais quelle hypocrisie ! Nous avons assisté ces dernières années à l'ouverture en grand nombre de maisons closes, de surface modeste généralement, peuplées de jeunes filles venues d'Asie pour masser à Paris. Ce sont les fameux salons de massage qui, dans certaines rues, se succèdent d'immeuble en immeuble (par exemple rue Rodier à mi-hauteur, ou rue de Maubeuge près de la rue Condorcet).
Les jeunes chinoises qui « massent » dans les salons de massage du IXe font la fortune de certains de leurs compatriotes peu scrupuleux et qu'on pourrait appeler en bon français proxénètes, maquereaux, souteneurs, protecteurs... En chinois, quel est le pictogramme déjà qui définit la fonction ?
Comment repérer un salon de massage où l'on masse d'un salon de massage où les masseuses vont plus loin selon une grille tarifée et sur demande du client ? C'est bien là que les autorités policières peinent. Dans une société de droit, il faut apporter la preuve des accusations proférées. Le plus simple serait de faire des flagrants-délits. Pas de contestation possible.
Mais peut-on trouver des volontaires ? D'autant que tous les salons ne sont pas des maisons closes...
La police a démantelé un réseau en juin dernier qui mettait en cause des salons du IXe notamment. Une vingtaine de prostituées chinoises âgées de 26 à 46 ans faisaient la fortune de deux Chinoises — cette fois, on doit dire « mères maquerelles » — à la tête de 4 salons de massage. L'enquête a établi que ces activités leur rapportaient un bénéfice net mensuel de plus de 10.000€.
L'une d'elles était propriétaire d'un bien immobilier de 250.000€. Placer dans la pierre à Paris... rien de plus sûr, c'est en vérité un investissement judicieux.
Et de nouveau cette semaine, une enquête met à jour un réseau de 11 salons de massage glauques, dirigées par deux femmes originaires de la péninsule indochinoise. (voir article du Parisien du 9 octobre /AFP)
Mais la prostitution chinoise ne se cantonne pas aux salons de massage. Entre Belleville et Ménilmontant, Maurice Chevalier retrouverait sans doute l'ambiance des débuts du XXe siècle, les mauvais garçons et la prostitution, tout est là, avec un autre accent peut-être. Les « marcheuses » (on avait ainsi baptisé les femmes chinoises, pas toutes jeunes, qui pour ne pas être interpellées pour racolage passif, marchaient sur les boulevards de la Villette et de Belleville), les marcheuses donc marchent moins, elles attendent le client très modestement vêtues, rien d'affriolant, ni de provocant. Mais chacun sait comment procéder depuis la nuit des temps. On s'entend sur le prix d'un signe de tête. La femme s'oriente vers un immeuble du quartier. Le client suit à quelques pas derrière. Le porche reste ouvert grâce à une combine et le commerce des charmes a lieu dans des logements qui appartiennent le plus souvent à la communauté. Plus d'hôtels de passes à l'ancienne. On reste entre soi : les unes payent des dettes qui ne s'éteignent que très très lentement, parfois même réussissent à économiser pour rentrer en Chine. Les autres rentabilisent des gourbis de fortune et en acquièrent d'autres avec les gains des premiers, craignant toujours une dénonciation, l'intervention de la police et l'accusation de proxénétisme. On se construit doucement un patrimoine immobilier...
Un bus, le Lotus Bus, géré par Médecins du Monde leur vient en aide en distribuant notamment des préservatifs. Le nombre de femmes suivies a été décuplé en à peine dix ans. Le responsable du bus explique sa mission dans cette courte vidéo :
A noter que 18 Etats européens dont la France se sont engagés le 30 septembre dernier à lutter contre l'exploitation de la prostitution. Pour plus de détails, voir sur le site du Ministère du Droit des Femmes.