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Action Barbès soutient la HSA Jean-Pierre Lhomme

Action Barbès défend la continuité des dispositifs de réduction des risques, la pérennisation des HSA et le renforcement des moyens. Nous plaidons pour un dialogue exigeant et respectueux entre institutions, professionnels, usagers et riverains. Poursuivre la chasse aux consommateurs d’un lieu à l’autre ne règle rien et aggrave la précarité. Répondons aux besoins là où ils sont, avec humanité et pragmatisme.

Halte Soins Addictions Jean-Pierre Lhomme : un service de santé publique

La Halte Soins Addictions (HSA) Jean-Pierre Lhomme, structure médico-sociale de réduction des risques du 10 arrondissement, voit son avenir menacé. Gérée par l’association Gaïa depuis 2016 (ouverte initialement comme première salle de consommation à moindre risque de Paris), cette HSA a considérablement amélioré la vie du quartier en offrant aux personnes usagers de drogues, un lieu de soins et d’écoute. Elle a permis de « sortir de la rue ces personnes en situation de précarité, […] recréer du lien, de la confiance, de la dignité ». Aujourd’hui, son avenir est incertain : l’expérimentation légale qui la porte expire le 31 décembre 2025, sans qu’aucune décision ferme ne soit prise pour sa poursuite. Face à cette impasse, habitants, usagers de la salle, professionnels de la réduction des risques et associations (dont Action Barbès) ont créé il y a un an le collectif La Traverse du 10ème pour agir collectivement à sa pérennisation. Au plan national, Médecins du Monde a même saisi la justice en avril 2025, dénonçant le « silence » et l’« obstruction » de l’État sur ce dossier lemonde.fr.

Dispositif essentiel pour la santé publique et la tranquillité du quartier

Action Barbès rappelle qu’en tant qu’association de riverains, ces structures sont indispensables : elles sont « essentielles pour garantir la santé publique et la qualité de vie des quartiers ». La HSA JPL offre un espace sécurisé où les usagers peuvent consommer sous supervision médicale, avec suivi sanitaire (prévention du VIH, des surdoses, hépatite C…) et accompagnement social.

Expérimentation 2021-2025 : vers une échéance critique

La loi de 2016 a instauré les HSA pour cinq ans, prorogeant leur cadre expérimental jusqu’au 31 décembre 2025. Sans nouvelle loi, la HSA JPL n’aura plus de cadre légal le 1ᵉʳ janvier 2026, risquant de priver le quartier d’un service vital pour ses usagers. Les habitants et associations alertent : cette issue serait «une régression majeure – sur les plans sanitaire, sécuritaire, et social». Dans ce contexte, de nombreux élus (maires, conseillers, parlementaires) et acteurs associatifs réclament que le dispositif soit inscrit dans le droit commun, comme le plaide Action Barbès – en rappelant que l’expérimentation doit être prolongée et que «les institutions doivent prendre des décisions courageuses».

Mobilisation citoyenne et courrier au ministre

Le 26 mai 2025, riverains, parents, commerçants et associations du 10 (Action Barbès, collectifs La Traverse, Ensemble nous sommes le 10, collectif rue d’Alsace, etc.) nous avons adressé un courrier commun au ministre de la Santé pour exiger la pérennisation de la HSA JPL. En rappelant le bilan concret de neuf ans d’expérience : « moins d’injections dans les rues, parkings ou sanisettes ; moins de seringues et matériel abandonnés ; davantage de maraudes dans les rues ». Convaincus de l’utilité du service, nous affirmons qu’il est « utile, nécessaire et responsable de pérenniser » la HSA. Les personnes qui fréquentent la HSA sont «nos voisins, nos concitoyens» et, comme chacun, «ont droit à la sécurité, à l’attention et au respect». Cette démarche citoyenne rappelle que la HSA profite à tous – usagers comme habitants – et que les solutions doivent reposer sur la santé publique, pas sur la peur ou la stigmatisation.

 

 

Médecins du Monde attaque l’État : un tournant

Au niveau national, l’inaction gouvernementale a conduit Médecins du Monde à engager une procédure inédite. Le 14 avril 2025, l’ONG a déposé deux recours devant le tribunal administratif, dénonçant le blocage dans la création de nouvelles HSA. Les requérants soulignent que ce refus constitue une faute, la privant de droits fondamentaux (droit à la santé et à la dignité). Dans leur communiqué, Médecins du Monde rappelle que les HSA ne peuvent rester une simple expérimentation : « Les Haltes Soins Addictions ne doivent pas être une simple expérimentation ; elles doivent devenir une réalité pérenne, inscrite dans le système de santé français ».

Des bénéfices sanitaires prouvés à défendre

Selon l’Inserm (2021), l’activité de la salle de consommation a permis d’éviter 43 décès liés aux overdoses et près de 70% des surdoses mortelles entre 2016 et 2021. Les inspections générales (IGAS/IGA) confirment ces résultats : forte réduction des risques infectieux, meilleur accès aux soins pour les usagers, et baisse sensible des déchets (seringues, matériels) dans l’espace public. En résumé, ces dispositifs sauvent concrètement des vies tout en apaisant l’espace urbain. Comme le résume Céline Debaulieu (Médecins du Monde), «Les HSA ne sont pas le problème, leur absence est le véritable problème qui condamne les usagers à l’abandon».

Agir ensemble pour préserver la HSA Jean-Pierre Lhomme

L’avenir de la HSA JPL est désormais entre les mains des responsables publics. Action Barbès, aux côtés des habitants, appelle chacun à se mobiliser : signez les pétitions de soutien, interpellez vos élus locaux et nationaux, participez aux manifestations. Les autorités doivent prendre des décisions courageuses pour prolonger ce cadre expérimental et donner aux HSA les moyens humains et financiers nécessaires. La HSA Jean-Pierre Lhomme est un bien commun pour la santé publique et la tranquillité de nos rues : défendons-la ensemble.

 

Comment agir — habitants, sympathisants, décideurs

  • Soutenir publiquement la HSA JPL : relaies, prises de parole, tribunes.
  • Interpeller les élus (Paris, Île‑de‑France, parlementaires) pour l’inscription des HSA dans le droit commun et un financement sécurisé.
  • Participer aux comités de voisinage et aux espaces de dialogue avec Gaïa, la Mairie, les services de l’État.
  • Demander des moyens opérationnels : médiation et maraudes renforcées, postes d’inhalation, repos supervisé, amplitude horaire adaptée.
  • Plaider pour un maillage territorial : ouvrir d’autres dispositifs là où sont les besoins pour éviter les concentrations et les tensions locales.

À savoir — quelques repères

  • 2016 : ouverture de la salle (devenue HSA) Jean‑Pierre Lhomme dans le 10, gérée par Gaïa.
  • Des centaines de milliers d’actes de consommation y ont été encadrés en sécurité depuis 2016, autant d’actes évités dans l’espace public.
  • Profil des personnes : grande précarité, problèmes de santé lourds, accès difficile aux soins et aux droits. La HSA est souvent la porte d’entrée vers le soin et l’accompagnement.
  • 31 décembre 2025 : fin programmée du cadre expérimental si aucune loi de pérennisation n’est adoptée.

 

 

 

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