Nous avons pris quelques photos la semaine dernière, car le week end du 14 juillet offrait deux jours d'un coup à cette opération de fermeture d'un périmètre situé aux abords de l'avenue Trudaine et du square d'Anvers, comme nous l'expliquions ici même le 21 et le 26 mars.
Ce genre d'événement parie souvent et de façon optimiste sur les bonnes manières des automobilistes. Les photos suivantes montrent qu'en effet, c'est pécher par optimisme excessif. Les photos ci-dessous sont prises à l'extrémité de l'avenue Trudaine, vers 17 heures le 15 juillet, côté Rochechouart donc. Un livreur un peu énervé par les interdictions de circuler (n'était-il pas énervé également par l'obligation de travailler un dimanche?) a tout bonnement soulevé le panneau qui entravait le passage. Il l'a posé sur le parterre de fleurs et est passé sans encombre.
Ensuite, en réfléchissant et en observant, on peut trouver des circonstances atténuantes aux conducteurs qui enfreignent l'interdiction.
Le manque de communication en amont de la zone ou bien, trop discrète communication. Certes, le site de la mairie a relayé la décision de fermer cette zone, mais ne nous leurrons pas, nous ne sommes pas une majorité à consulter régulièrement le site de la mairie.
Des panneaux comme celui-ci ci-dessous se trouvent aux entrées de la zone, quand elles ne sont pas gardées par un agent de surveillance de la Ville (ASP). Au carrefour Condorcet - Rochechouart, tel était le cas : un jeune homme tenait la barricade. Puisque la rue de Condorcet fait partie du périmètre étendu. Cas concret : Prenons un conducteur qui arrive dans le quartier par la rue de Maubeuge, il s'engage dans Condorcet, et songe à poursuivre ainsi vers l'ouest, mais se heurte au barrage tenu par l'ASP, il remonte alors la rue de Rochechouart... et, là, ce n'est pas un panneau mobile qui va l'empêcher de prendre l'avenue Trudaine ! En général, il est déjà bien fâché quand il arrive devant le panneau.
Le manque de compréhension de la décision, peu de voitures, peu de monde, peu d'enfants le dimanche.
Lors de la réunion en mars, les personnes présentes et intéressées par Paris Respire se sont déclarées favorables au principe des zones pacifiées, plébicitant même leur sécurisation totale pour y laisser jouer librement les enfants et les autres. Elles ont été nombreuses aussi à se déclarées sceptiques sur le choix du lieu, car, en effet, l'avenue Trudaine le dimanche est déjà un havre de paix. Non pas que les voitures en soient totalement absentes, mais elles sont rares. Seuls les riverains des rues alentour l'empruntent. Cette voie reste pour beaucoup un mystère, elle est large mais ne vient ni ne conduit nulle part, un sentiment d'inachevé la caractérise. Le "marché" ne s'y trompe pas, les prix du foncier y sont élevés depuis toujours. On conçoit dans ces circonstances que les conducteurs ne s'arrêtent pas à de simples balises d'interdiction. Ils les contournent avec une totale mauvaise foi comme savent si bien le faire les automobilistes. A l'autre extrémité de l'avenue, côté Martyrs cette fois, dans la dernière heure avant réouverture, les voitures entraient les unes après les autres dans la zone par la chaussée en sens interdit - mais non entravée par une balise - pour reprendre le bon côté au niveau de la rue Lallier. Rien de plus simple et sans danger. A notre question "Vous n'avez pas remarqué que la zone est interdite aux voitures ? ", tous ont répondu d'un sourire en baissant la vitre : "Nous sommes riverains, on se gare." Et c'est vrai que du fait des contraintes liées à Paris Respire, on voyait de loin un nombre de places de stationnement libres inhabituel. Parmi les voitures questionnées, aucune n'était immatriculée à Paris, bien sûr. Toutes des voitures de société, sans doute !
Pour finir, voici la carte des rues concernées par l'interdiction de circulation automobile, qui vaut aussi pour les deux roues motorisées.