Ainsi donc, le 2 septembre dernier, la Ville de Paris a publié son appel à candidatures dans le cadre de la future Délégation de Service Public (DSP) pour la gestion du Louxor. Cet appel à candidatures est accessible sur le site de la Ville de Paris et a été publié dans des magazines spécialisés tel le Film Français.
La procédure, très officielle puisqu'il s'agit d'une délégation de service public (DSP), très formelle, très cadrée, est en même temps un peu compliquée. Dans un premier temps, la Ville demande aux exploitants potentiels de se déclarer candidats. C'est l'objet de cet appel à candidatures, sorte de préqualification, dans lequel il leur est demandé de se présenter, d'expliquer leur motivation, de décrire leur expérience et de prouver leur solidité financière. Les candidats retenus suite à cette première sélection seront invités par la suite à répondre à un cahier des charges précis. Pour cette première phase, les déclarations de candidatures sont à remettre au plus tard le 19 octobre prochain à 12h à la Mission Cinéma.
Action Barbès avait rencontré Michel Gomez, Délégué général de la Mission cinéma, en septembre 2010, il y a donc juste un an. Le compte rendu de cette rencontre est sur le blog, cliquez ici. Il nous avait annoncé l'appel d'offre pour septembre 2011, tout est donc dans les temps.
On est ici dans un univers peu commun. En général, les délégations de service public s'accompagnent d'un budget de fonctionnement, voté par l'institution qui délégue son pouvoir, état, collectivité territoriale, ville, surtout quand il s'agit d'un espace culturel. Or, dans le cas du Louxor, la Ville offre un établissement très performant, trois salles avec équipement numérique au "top", mais avec l'exigence que l'exploitant équilibre lui-même ses charges et ses recettes... On lui accorde 7 ans pour le faire. Ce ne sera peut-être pas trop. C'est là un premier défi, tant pour la Ville de Paris qui risque de voir le nombre de candidats se restreindre dans ce contexte, que pour les candidats eux mêmes qui devront prendre un risque financier important. Interrogé lors de la réunion d'information du 5 juillet, Michel Gomez nous avait déclaré que, déjà, des candidats s'étaient manifestés de façon discrète. Nous verrons bien.
L'appel à candidatures stipule que le délégataire "veillera à la dimension d’animation locale et d’ouverture sur le quartier". Il est certain que l'implication du tissu associatif local sera hautement nécessaire, car le public ciblé par la programmation art et essai, même à hauteur de 70% des films projetés, ne peut venir que des zones géographiques situées autour du carrefour Barbès et accessibles à pied. On voit mal des couples prendre le métro ou le bus pour venir à Barbès, un nom qui continue à faire peur à de trop nombreux Parisiens, y compris ceux qui aiment les salles obscures. C'est là un deuxième défi que seules l'ouverture et l'exploitation du Louxor diront s'il était relevable ou pas.
Chose intéressante et rassurante à la fois, suite à la publication de cet appel à candidatures, Action Barbès a été contacté par un groupement d'exploitants/producteurs afin de parler de cette fameuse animation locale de quartier, pensant à juste titre que c'est sans doute là la clé du succès de ce projet.
A suivre ....