Depuis début juillet, la Préfecture de Police applique un nouvel arrêté d'interdiction de consommation d'alcool sur la voie publique autour du bassin de la Villette, en soirée et la nuit. Celui-ci interdit la consommation de 22h à 7h et la vente à emporter de 22h30 à 7h dans une zone autour du bassin, et cela jusqu’au 31 octobre.
Les nombreuses plaintes des habitants de ce quartier s’y sont pas étrangères. En effet, les abords du bassin sont devenus très agréables et représentent un espace très attractif pour les pique-niques de toutes sortes. Malheureusement tous ne savent pas respecter la tranquillité des riverains. Certains semblent même ignorer que de nombreux appartements donnent sur les deux quais de Seine et de Loire, où les rencontres conviviales trop souvent s’éternisent… tard dans la nuit, voire tôt le matin. Ajoutez à cela le taux d’alcoolisation des individus augmentant avec les heures. Cocktail détonnant ! et même risque de noyade...
Nous avons dans notre quartier un dispositif analogue d'interdiction qui date de quelques années et concerne un périmètre autour de la gare du Nord. Mais au grand dam des habitants du haut du faubourg Poissonnière qui se plaignent depuis longtemps de nuisances sonores au pied de leurs immeubles, le périmètre n'englobe pas cette partie. Les rassemblements étaient particulièrement bruyants ce printemps, au cours duquel les soirées douces et sans pluie ont été nombreuses. Ces réunions ne sont pas constituées de pique-niqueurs dans notre secteur. Elles se situent sur la partie haute du faubourg, côté 10e, et seraient plutôt une base arrière de la station de métro, car on y retrouve tous les petits trafics qui en font la réputation. N’en pouvant plus des éclats de voix, parfois des bagarres bruyantes, tard dans la nuit, les habitants se sont concertés et ont fait circuler une pétition, qui en quelques jours a pu regrouper plusieurs centaines de signatures. Ils ont été reçus en juin par le commissaire du 10e, Jacques Rigon. Des dispositifs existent ; un travail de collaboration avec les deux autres commissariats, 9e et 18e, devrait faire progresser les résultats et la tranquillité des habitants, a laissé entendre le commissaire Rigon.
Quant à l’interdiction de vente de boissons alcoolisées, que souhaitaient les signataires de la pétition implicitement, il n’en est pas question. L’arrêté préfectoral ne prend pas en compte le faubourg pas plus que le haut du boulevard de Magenta. Pourtant, certains montrent du doigt la petite épicerie du faubourg, qui sans aucun doute fournit aussi bien les retardataires du quartier, bien heureux de l’aubaine, que les buveurs nocturnes, installés à 30 mètres plus haut, de bons clients, sans doute...
Deux remarques :
- en admettant que ladite épicerie soit interdite de vente, à certaines heures, il s’en trouvera toujours une autre un peu plus loin, ne serait-ce que le Monop de l’autre côté du boulevard de Magenta, pour proposer des canettes de bière ou toutes sortes de boissons pas trop chères mais alcoolisées.
- Par ailleurs, à l’heure où les enseignes de la grande distribution nationale ouvrent des magasins dans toutes les rues, il peut être intéressant de conserver des petits commerces de proximité. D’après nos adhérents clients réguliers ou occasionnels de l’épicier, les aliments de base seraient abordables… d’un niveau de prix équivalents, en tout cas. Ces lieux constituent également des points de lumière dans des quartiers qui restent anxiogènes pour certains. Comme pour la poule et l'oeuf, est-ce l'épicier qui génére l'attroupement ou l'attroupement qui fait vivre l'épicerie ?