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  • Sombre carte postale : Visa pour l'Image

    Aurons-nous là la dernière carte postale de cet été 2013 ? car il semble que tous les membres de notre conseil d'administration soient sur le chemin du retour ou même déjà rentrés. Pourtant la rédac'chef traîne encore... 

    Et vous ? Nous vous attendons plus que jamais dans les commentaires de nos articles pour dire ce que vous pensez. Y compris si vous n'êtes pas d'accord. Vous êtes très nombreux à parcourir les pages de notre blog mais beaucoup moins à pianoter sur votre clavier pour participer au débat. A une exception notable au début des vacances : la rénovation des verrières de la station Barbès. Ouh, la RATP avait touché là un point sensible. La mobilisation des riverains mécontents de la transparence imposée des vitres et, par voie de conséquence, d'une certaine intrusion du public dans leur vie quotidienne, chez eux, a eu raison du problème. Nous ne sommes pas les seuls à avoir relayé ce mécontentement, puisque des courriers ont été envoyés à la mairie, et un recours déposé. Tout est bien qui finit bien... 

    P1060538 - Version 3.jpgEn matière de carte postale, nous vous proposons un regard sur le festival international de photojournalisme Visa pour l'Image qui se tient à Perpignan depuis samedi et aussi depuis 25 ans. Du 31 août au 15 septembre, la ville accueille un public très nombreux de professionnels de tous pays, qui côtoient les curieux comme nous, les Catalans de la vieille ville qui redescendent des montagnes pyrénéennes une fois passées les fortes chaleurs et les touristes de l'arrière saison. Ce dimanche la ville était très animée malgré toutes les boutiques fermées. Une animation tranquille faite de visiteurs sans enfants, qui vont d'un couvent à l'autre, d'une caserne à la suivante. 

    Cette dernière phrase demande quelques explications, il est vrai.

    Visa pour l'Image est composé de plusieurs expositions distinctes, en accès libre de 10h à 20h, dans 34 lieux, dit le dépliant, situés majoritairement dans le centre de Perpignan. Ce sont des couvents, des chapelles, des églises, des cloîtres, d'anciennes prisons, et souvent ceux-ci sont propriétés de l'Armée ou l'ont été, pour revenir dans les années 1980 dans le giron de la municipalité. C'est là une particularité héritée des périodes de conflits entre la France et l'Espagne.

    Perpignan a été une ville de couvents. A partir de 1220-1230, tous les ordres mendiants s'installent hors les murs, mais pendant la période où la ville est disputée entre la France et l'Espagne, les religieux de l'extérieur fuient la campagne par crainte des exactions militaires. Entre la fin du XIVe siècle et le XVIIIe, les couvents s'ornent de retables baroques qui font la réputation des artistes catalans. La Révolution Française fera toutefois ici moins de dégâts qu'ailleurs en France. Depuis le début du XVIIe s., ces couvents qui manquaient de ressources et s'étaient dépeuplés, avaient loué une partie de leurs bâtiments à l'armée. Cette mainmise des militaires, renforcée avec la Révolution française, les a paradoxalement sauvés de la disparition, même si leur remaniement lié à leur nouvelle affectation les a plus ou moins endommagés. Ceux qui ont été vendus à des particuliers ont en revanche pratiquement disparu. Les retables, quant à eux, ont pour la plupart été préservés, vendus ou déposés dans les églises de Perpignan ou des Pyrénées orientales.

    Ainsi l'ancien couvent des Franciscains, immense, devient-il, en partie, hôpital militaire dès le début du XVIIIe s. puis hôpital civil vers 1820. Ou encore l'ancien couvent des Dominicains, qui possédait une église conventuelle, très haute, datant du XIVe s., une autre antérieure, moins haute et deux cloîtres du XIIIe et XIVe s., loué en partie à l'armée, puis occupé en totalité après 1792, avant de devenir... la caserne Mangin.

    C'est ainsi qu'au gré de la visite on découvre des expo du festival Off qui ne laissent de surprendre..  : "Devenir soldat". L'armée est ici chez elle et les photos sous les barnum blancs vantent les exploits de notre armée de métier dans des opérations récentes.

    P1060540 - Version 2.jpg

    Pour profiter pleinement du Festival, le mieux est d'être sur place, mais si ne n'est pas votre cas, regardez d'abord sur cette page où sont localisées les expositions, vous y reconnaîtrez les lieux dont nous parlions, et ensuite naviguez au gré de vos envies. 

    Le couvent des Minimes est de loin le lieu le plus vaste et comprend à lui seul 14 expositions, dont une rétrospective de la carrière de Joao Silva qui a perdu ses deux jambes après l'explosion d'une mine.

     

    Perpignan,Visa-pour-image,couvent-des-minimes

    Le photojournalisme ne laisse pas indemne, ni le reporter, ni le visiteur. La majorité des clichés exposés relatent les conflits dans le monde, guerres ethniques, de religion, rebellions,  émeutes, revendications violentes et répressions plus encore, maltraitance des enfants comme en Haïti avec les Restavèks (esclavage des enfants issus des familles pauvres). Mais on y voit aussi des reportages sur les conditions de vie insensées des malades mentaux en Indonésie, les actions de la brigade UPP (Unités de police pacificatrices) dans les favelas de Rio, bien d'autres encore qui laissent un sentiment amer. Ces photos ont-elles encore la force de nous émouvoir ? Les horreurs que montrent ces clichés, faits parfois au péril de la vie du photographe, changent-elles notre façon de voir le monde, influent-elles sur nos comportements ? Sur le cas précis de la Syrie, il semble que non. Les estimations de quelque cent mille morts (on dit entre 94 000 et 120 000 morts), majoritairement des civils syriens, n'ont pas convaincu le parlement britannique de faire cesser cette barbarie. Le Congrès américain fera-t-il mieux ? Les mensonges passés de l'administration Bush ont laissé des traces. Opinion publique échaudée... 

  • Drogues et Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)

    Nous avons reçu plusieurs demandes de nous intéresser, de façon globale, à une zone que nous  fréquentons très peu, au moins pour ce qui concerne le bureau de notre association, et qui sans nous rebuter, n'est pas dans nos priorités. La demande s'étant renouvelée, nous prêtons désormais attention aux informations qui en émanent ou qui la concernent, tel cet article lu dans le Parisien lundi 17 mars.

    On y apprend deux choses ce lundi-là :

    - Le préfet de police, Bernard Boucaut, accepte la demande du maire du 18e d'étendre l'action de la ZSP aux stations de métro du quartier y compris quand elles ne sont pas directement dans le périmètre défini à l'origine. Sont concernées par cette décision les stations Marcadet-Poissonniers, Jules-Joffrin, Château-Rouge, Barbès-Rochechouart, Simplon et Lamarck-Caulaincourt (des stations des lignes 4 et 12)

    - la RATP prend la mesure du problème et s'adjoint l'aide d'une association spécialisée dans l'approche de la toxicomanie, à savoir Coordination Toxicomanies (CT). Elle crée une brigade formée par CT et composée d'agents volontaires, qui se rapprocheront des toxicomanes présents dans le métro, notamment sur les quais des stations pré-citées, et les orienteront vers des structures aptes à traiter leurs addictions.

    On ne peut que se réjouir que la demande de Daniel Vaillant ait abouti à cette opération.....

    Essentiellement, d'ailleurs, pour les usagers du métro et les riverains de ces quartiers du 18e. Toutefois, on peut s'interroger sur la suite, à la lumière des raisons de cette affluence soudaine, seulement depuis quelques mois, dans les couloirs et sur les quais du métro. Le Parisien ne s'y trompe pas : il n'y a eu ni génération spontanée, ni recrudescence abrupte de ce type de toxicomanie. Il y a un an, environ, ce sont les habitants proches des Jardins d'Eole (18e) qui se plaignaient de la présence des toxicomanes dans leur carré de verdure, et parallèlement de la présence des trafiquants aux abords. Pour répondre à un mécontentement justifié des habitants — les jardins n'étaient plus fréquentables par les familles — la mairie a fait fermer le parc. Puis elle a procédé à un redécoupage des espaces et à une rénovation. Il a rouvert en avril de l'année dernière (Voir l'article de dixhuitinfo et en particulier la dernière phrase du dernier paragraphe).

    Sur le même mode, un film de Laurent Appel et Philippe Lachambre sur l'histoire de la Réduction des Risques, projeté la semaine dernière à l'initiative de l’association ASUD, nous a rappelé les circonstances de l'apparition dans l'espace public des groupes d'usagers de drogues dans les années 1970-80. Les autorités parisiennes désirant en finir avec certains îlots insalubres et propices à des trafics devenus encombrants décidèrent en 1984 de fermer des squats, et de murer carrément certains immeubles de l'îlot Chalon*, par exemple, situé près de la gare de Lyon. Comme pour les toxicomanes des Jardins d’Éole, en fermant leurs lieux habituels de séjour ou en leur en interdisant l'accès, on ne fait que supprimer la présence de la toxicomanie en un lieu, on ne supprime pas la toxicomanie tout court. Les usagers de drogue sont chassés un peu plus loin. Ils se déplacent à la recherche d'un autre recoin. D'autres habitants se mobilisent alors contre leur présence et ainsi va la lutte contre la drogue en France depuis 30 ans en se trompant d'ennemi. En l'occurrence et pour revenir à Éole, ils sont arrivés sur les quais de métro des lignes 4 et 12, comme en témoignent le courrier récent du maire du 18e au Préfet et la suite des événements.
    *Voir : « Dans les années 70-80, le bâti était vétuste, délabré ou insalubre faute de lumière ou d’air. L’Ilot était devenu le théâtre d’un commerce de drogues, dans les ruelles, impasses, encoignures de portes et squats. C’était également un lieu de consommation d’héroïne connu des usagers de drogues, emblématisé par les médias et, lors de sa rénovation, la scène se déplaça vers le 18e arrondissement de Paris à la Goutte d’Or et à Stalingrad. »
    Source : Beauverie Patrick, Dumand Dominique, « La Réduction des risques », Multitudes 1/ 2011 (n° 44).

    Que conclure de tout cela ? Comme il est dit plus haut, voilà des décennies que la lutte contre la drogue est menée non seulement en France mais un peu partout dans le monde sans le moindre succès. L'obsession des autorités, répondant à leur penchant naturel mais aussi à une demande de l'opinion publique,  a toujours été l'interdiction, la répression  en s'attaquant de préférence aux consommateurs, c'est à dire aux toxicomanes. Devant l'échec patent de cette politique, n'est-il pas temps de regarder cette question autrement ? Il ne s'agit pas ici de laisser aller les choses bien que beaucoup de questions pourraient être posées en ce qui concerne l'alcool et le tabac. L'opinion publique a su le faire en ce qui concerne le sida et les autorités ont suivi. Pourquoi ne pas le faire pour la drogue ?

  • Goutte d'Or-Chateau rouge, au bord de l'explosion

    document?id=12330&id_attribute=111En tant qu’association élue au sein du conseil de quartier Goutte d’Or depuis les dernières élections de décembre 2009, nous avons deux représentantes qui alternent leur présence dans les réunions du conseil restreint, chargé de choisir des thèmes de débat, de les mettre en place  pour la réunion publique du CQ et d’inviter des personnalités ou des experts qui apporteront leur éclairage sur le sujet. Elles tiennent informés bureau et conseil d’administration de notre association, au fil de la procédure.

    Or, nous avons suivi avec quelque inquiétude toute la préparation de la réunion de jeudi soir : depuis le choix du sujet, qui est apparu presque incontournable du fait du nombre croissant de personnes, très impliquées dans la vie du conseil de quartier Goutte d’Or Château rouge, mais aussi très réticentes à se rendre à la salle Saint-Bruno quand les conseils restreints y ont lieu, plutôt qu’à la mairie, pour des raisons d’insécurité quand elles s’en retournent à leur domicile ; en passant par le choix de la présentation, validée, puis contestée par quelques uns, et finalement abandonnée par l’association à qui avait été confiée la scénarisation de témoignages d’habitants ; pour finir par un cafouillage dans l’invitation des personnalités choisies pour intervenir sur ce sujet fragile et délicat que sont la sécurité et le vivre ensemble dans ce quartier.

    Notre appréhension s'est révélée justifiée : ce quartier semble au bord de l'explosion. De nombreux habitants ont décrit des situations intolérables, insupportables, usantes, au point de crier au commissaire et aux élus, d'abord leur rage et leur fatigue, puis un poignant "Aidez-nous !"

    Ils étaient venus nombreux comme à chaque fois que ce sujet est abordé, 140 peut-être 150, avec le désir de faire entendre leur vérité, leur quotidien : les rues occupées par la prostitution, souillées par les épanchements d'urine, les crachats, les déchets de toutes sortes, les déjections, les porches infranchissables à certaines heures, les passages délicats sous les insultes quand on a la hardiesse de protester... Tout cela ne peut plus durer, d'une réunion à l'autre, on entend le même discours et rien ne change.

    Paris,18e,conseil-de-quartier,myriam.el.khomriMais si, des choses changent, sans doute pas assez vite, pas assez profondément et pas à tous les niveaux, a répondu Myriam El Khomry, adjointe au maire de Paris chargée de la protection de l'enfance et de la prévention spécialisée (photo ci-contre) : d'abord, Daniel Vaillant n'est plus ministre de l'intérieur (cela avait échappé à un intervenant qui lui réclamait des résultats...), puis la politique de réduction du nombre des fonctionnaires touche aussi la police du 18e, malgré les protestations du maire. Elle touche aussi l'éducation nationale où dans des classes surchargées, ce sont forcément les enfants des quartiers modestes les plus touchés. Les budgets des associations qui oeuvrent au lien social sont réduits eux aussi et le chômage épargne encore moins qu'ailleurs les couches populaires. Alors, il est vrai que la situation se détériore. Le commissaire Clouzeau a mis l'accent sur la montée en flèche des vols de smart phones, ces petits concentrés de technologies qui coûtent cher, sont pratiquement inaccessibles pour les bourses plates, mais tellement à portée de main pour des gamins rapides et pas trop impressionnés par les risques encourus. Il rappelle le principe de blocage du téléphone grâce au code IMEI, qu'il faut noter absolument. Il souligne toutefois l'effet pervers du blocage, qui conduit les voleurs à perpétrer toujours plus de vols, puisque le portable peut être bloqué rapidement à partir de la déclaration de vol au commissariat : le voleur se sert du smart phone tant qu'il fonctionne, quand il est bloqué, le voleur le jette et en vole un autre....

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    Opération de police avec présence de chiens le 21 septembre 2011 à la sortie Guy Patin du métro

    On ne répétera jamais assez que Paris, nos quartiers en particulier, souffrent d'une séparation des pouvoirs propre à la capitale : ici le maire n'a pas de pouvoirs de police, ils sont confiés à un préfet de police parce Paris est capitale. Même si la ville finance ses agents de surveillance, elle n'en a pas la maitrise. Quand bien même elle l'aurait, seraient-ils, seraient-elles de taille à enrayer le délitement d'une société mal en clou_pt.jpgpoint ? Le commissaire Clouzeau (photo ci-contre) a souri devant la proposition de redéployer les ASP qui dissuadent les automobilistes de circuler dans les quartiers verts fermés à la circulation le dimanche sur des missions de verbalisation de la vente de cigarettes frelatées à la sortie du métro Barbès ou, rue Dejean, de toutes sortes de contrefaçons. Il est bien conscient de la gêne que constituent les marchés illégaux le long de la même station les mercredis et samedis. Il informe qu'il intervient régulièrement avec ses hommes et saisit des tonnes de marchandises. Tonneau des Danaïdes... « Verbalisez, interpelez ! » réclament les habitants... Mais à quoi bon ? La majorité des verbalisés sont insolvables, et les interpelés sans papier sont inexpulsables. Comble d'ironie, les demandeurs d'asile ou les personnes en situation irrégulière n'ont pas vraiment le choix. Elles ne peuvent pas travailler sans permis de travail. Elles sont condamnées à vivre d'expédients et de petits trafics.

    La situation est complexe, plusieurs participants l'ont dit. Faut-il pour autant abandonner ? Sans doute non. On peut cependant se demander si organiser chaque année un conseil de quartier sur le thème de la sécurité apporte quelque chose mis à part l'expression d'habitants au bord de la crise de nerfs...

  • Propreté de Paris: quelle politique? épisode 1

    Début juillet 2017, une réunion était organisée (un peu dans l'urgence) par la ville tant le mécontentement des Parisiens se faisait entendre un peu partout. Nous étions conviés (voir notre article du 31 août) à cette rencontre en présence de la maire de Paris. Puis le 1er septembre, Action Barbès était auditionnée par la Mission d'information et d'évaluation de la Propreté du Conseil de Paris (MIE), présidée par Florence Berthout maire du 5e et dont le rapporteur est le maire du 18e, Eric Lejoindre. Cette Mission a auditionné 78 personnes: élus, responsables de services, institutionnels (RATP, SNCF, bailleurs sociaux, syndicats, CCI (Chambre de commerce et d'industrie), prestataires de marchés publics, régies de quartier... et associations. Le monde associatif était représenté, d’une part, par Action Barbès, et d’autre part par l’association des villes pour la propreté urbaine (AUVP), donc pas vraiment une association locale. On nous avait promis de recevoir le bilan de cette mission, chose faite.  Il s'agit d'un très long rapport (234 pages !) et donc pas question de le publier dans son ensemble mais nous pourrons le faire suivre aux plus courageux sur simple demande! Il fait état de données intéressantes et de préconisations pour 2018.

    Dans ce premier article, nous évoquerons les ressources existantes.

    Quelques données chiffrées sur le personnel

    7 522 agents à la direction de la propreté et de l'eau (DPE), une direction très ouvrière avec 97% de personnels ouvriers et techniques dont les tâches sont multiples de l'éboueur (5 041 agents) au conducteur de benne en passant par le balayeur ou conducteur d'engin de nettoiement.

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    La moitié des arrondissements voient leur collecte sélective confiée à un prestataire privé, un fait souvent ignoré par les habitants qui ne comprennent pas toujours lors de mouvements de grève que tous les arrondissements ne soient pas systématiquement concernés.

    Pour l'ensemble du nettoiement de la voirie, le 18e a sa propre unité alors que 9e et 10e fonctionnent ensemble.

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    D'autres directions de la ville concourent à la propreté. C'est le cas pour la Direction des espaces verts et de l'environnement (DEVE), la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) ainsi que la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP).

    La ville a son propre centre de formation "Eugène Poubelle" situé dans le 18e. 296 agents y ont été formés en 2017.

    Le taux de femmes reste très faible (5%) même s'il augmente régulièrement avec 247 dans le métier d'éboueur. Elles sont environ 25% dans la catégorie A (postes dans les directions) mais ce n'est pas exclusif à la DPE !

    Quelques données chiffrées sur le matériel

    Quelque 200 véhicules pour la collecte des encombrants

    idem pour les laveuses et les aspiratrices

    une centaine pour les opérations de dégraffitage/désaffichage

    6 garages situés en périphérie

    445 000 bacs de collecte

    un peu moins de 1 000 colonnes à verre

    presque 60 000 corbeilles (rues, parcs et jardins)

    Quid des sanisettes?

    Au nombre de 400 (dont 156 sont ouvertes 24h sur 24), elles sont entretenues par JCDecaux qui a passé un marché avec Paris jusqu'à décembre 2024 pour un coût de 16M € qui devrait arriver à 19M € avec 50 sanisettes supplémentaires prévues.

    Quid des rongeurs?

    A grand renfort de communication et surtout suite à la vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux par un éboueur de la ville il y a quelque temps, la maire de Paris annonçait le déblocage de 1,5M € pour le plan de lutte contre les rongeurs. On semble découvrir le problème depuis quelques mois, pourtant nous en parlions il y a bien longtemps à propos du square Jessaint (18e) ou plus récemment du square Alban Satragne (10e). Voir nos articles du 27 janvier 2012, du 31 mars 2012, du 9 décembre 2012, du 1er novembre 2015, et du 28 novembre 2015. Mais ce n'était pas dans le 7e...

    Quid des sacs RATP retrouvés à l'extérieur des stations?

    La RATP en tant qu'acteur de l'espace public a été auditionnée. Le rapport donne un certain nombre d'informations comme le tonnage des déchets (10 000 t/an), la fréquence de nettoyage des stations et des rames, la mise en place du tri sélectif ou encore le problème des odeurs. Mais absolument rien sur les sacs de déchets sortis des stations qui s'empilent un peu partout et restent parfois deux jours sur le trottoir. Pourtant, nous avons signalé là aussi à de nombreuses reprises ce problème dans nos articles mais aussi directement aux élus. Notre dernière intervention a eu lieu début juillet 2017 lors de la réunion en présence d'Anne Hidalgo. Allez, on vous fera grâce de tous les articles écrits sur le sujet en ne vous proposant que celui du 25 avril 2015.

    Les recettes et le budget

    Les recettes proviennent principalement de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères, dans une moindre mesure d'une redevance spéciale pour la collecte des déchets non ménagers (environ 18M €) et de la taxe de balayage (104M €) pour un budget de 560M € (incluant la masse salariale)

    Le budget d'investissement prévu pour la mandature est de 192M € dont plus de 80 pour les véhicules (notamment suite au choix de sortir de la motorisation diesel). 

    Et le budget participatif doté de 3M en 2017 (composteurs, toilettes propres...)

     

    Le prochain épisode sera consacré aux leviers d'actions et aux préconisations.

     

  • Square Léon: le nouvel aménagement prend forme

    Action Barbès a participé à la réunion de concertation au sujet du réaménagement du square Léon, organisée par l’Equipe de Développement Local (EDL) de la Goutte d’Or le 19 avril dernier. Une vingtaine de riverains et acteurs associatifs ont assisté à la présentation des premiers éléments issus de la consultation publique menée dans le secteur depuis février 2018, aux côtés des représentants institutionnels (Ville de Paris, Mairie du 18e).
    L’aménagement du square Léon est issu d’un projet voté au Budget Participatif 2016, portant sur la rénovation de 19 squares et parcs dans les quartiers populaires. Sur une enveloppe globale de 2,2 M€, l’opération s’est vue accorder une enveloppe de 270 000 €; une deuxième ligne budgétaire de 50 000€ a été attribuée au square Bashung, autre espace vert problématique de la Goutte d’Or. Le calendrier prévisionnel lié à ce projet est assez serré : phase de conception en avril-juin 2018, préparation et chantier deuxième semestre 2018 et démarrage des travaux au premier semestre 2019… d’où l’intérêt de cette réunion de synthèse et de restitution.

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    Entrée sud du square

     

    Diagnostic de l’existant

    D’un point de vue méthodologique, l’EDL a pris le parti de la diversification des outils de concertation, seul moyen de collecter les avis d’un public large et hétérogène :
    • un questionnaire en ligne, disponible entre février et mars 2018, ayant reçu 163 réponses ;
    • un questionnaire sur place, auprès des personnes qui fréquentent régulièrement le square, avec 35 réponses collectées ;
    • des ateliers de travail avec des partenaires locaux ciblant des publics moins accessibles (jeunes, femmes, collectifs de riverains);
    • des temps de travail avec les services de la Ville, en particulier avec les jardiniers de la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement (DEVE).


    Le constat qui ressort de la concertation est unanime : il s’agit d’un espace surfréquenté, qui concentre des usages divers et cloisonnés, caractérisé par des dégradations régulières et par une forte présence masculine.
    Les associations locales insistent sur la nécessité de permettre aux usagers de mieux profiter du square, en mettant en avant le décloisonnement des espaces et la mise à disposition de services, notamment la réouverture des toilettes publiques et l’activation des points d’eau. La DEVE se retranche derrière la nécessité de faciliter l’entretien des espaces et de préserver la qualité paysagère du square, tout en fermant la porte à une réouverture des équipements. Entre l’immobilisme des services de la Ville et les besoins disparates exprimés par les habitants, les visions semblent incompatibles.


    Les pistes d’aménagement pressenties

    L’EDL rappelle que le nouvel aménagement ne pourra pas contenter tout le monde et que des arbitrages s’imposent : le budget n’est pas suffisant pour l’ensemble des actions envisagées…  sans compter que les pistes d’amélioration sont souvent en conflit les unes avec les autres !
    L’installation d’agrès de sport, plébiscitée par les jeunes publics, ne va sûrement pas rééquilibrer la présence homme-femme dans le square ; la suppression des bosquets côté Saint-Luc pourra faciliter la traversée nord-sud, mais ne va pas dans le sens de la biodiversité et de la présence du végétal ; la multiplication des animations de quartier reste difficilement conciliable avec une amélioration de la qualité des pelouses.
    Malgré ces divergences, un consensus semblerait se dégager sur certains points : l’agrandissement des pelouses pour préserver des espaces de détente et de relaxation, le remplacement des aires de jeu pour les tous petits, la réparation des filets et le remplacement du sol sur le terrain de sport, l’amélioration de l’éclairage et de l’accessibilité, la transformation du terrain de basket en espace multifonctionnel.
    Une solution à l’impasse : élargir le périmètre d’étude.

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    Le terrain de sport


    La position d’Action Barbès est (pour une fois) attentiste ! Au lieu de compartimenter les sujets, nous sommes convaincus qu’une réflexion globale s’impose sur les équipements de la Goutte d’Or, dans le but d’étudier les complémentarités offertes par les projets d’aménagements de deux autres espaces dans le même secteur : le terrain d’équipement polyvalent sur l’allée Boris Vian, dont le réaménagement est prévu à l’horizon 2021 dans le cadre de l’ANRU 2, et le square Bashung, objet de discussion dans le cadre de la démarche « Tous mobilisés pour la Goutte d’Or» (voir notre article du 30 avril).
    Une coordination avec les autres directions concernées implique une prolongation de la phase de programmation et le décalage des travaux d’un an… sans oublier les aléas liés au chantier (les lecteurs les plus anciens se rappelleront des travaux de 2007, avec des vols et des vandalismes à répétition), qui pourraient retarder encore plus l’inauguration du nouveau square. Néanmoins, nous nous demandons comment on peut faire abstraction de ces deux projets, susceptibles d’offrir des solutions pérennes aux problèmes des surfréquentations du square et de capter une partie des usages aujourd’hui concentrés dans le seul poumon vert de la Goutte d’Or.
    Il est aussi vrai que l’échéance des municipales de 2020 risque de faire cogner ce projet contre l’inertie typique des années électorales. L’arbitrage auquel les services de la Ville se trouveront confrontés n’est pas des plus simples : privilégier les besoins à long terme des habitants du quartier ou profiter de la situation politique favorable pour accélérer les travaux. Nous veillerons de près à ce que la position des riverains soit intégrée jusqu’au bout dans la prise de décision.

  • Réunion loin de chez nous...

    « Les habitants parlent aux habitants » : une forme intéressante,
    puisque la présentation est faite par une association  à l'invitation de deux Conseils de Quartier.

    La communication avait été bien faite par l'association ASA Paris Nord Est 18, car la salle de l'école de la rue Maurice Genevoix était pleine, les chaises ne suffisaient pas, ce mercredi 31 mars.

    L’ordre du jour précisait
    « à la rencontre des habitants sur Chapelle International …. »

    En effet, ASA PNE 18 souhaitait que cette première présentation se fasse hors de la présence des experts (architecte ou autres) pour que les habitants se saisissent du projet et enrichissent la réflexion sans influences externes.

    Comme il est d’usage dans le 18e arrondissement, les deux élus référents, Pascal Julien et Frédérique Pigeon, ont mené les débats puisqu’ils sont présidents, de fait, des deux conseils de quartier, à l'initiative de la réunion. Très rapidement, c’est Olivier Ansart, président d'ASA PNE, crayon laser en renfort, qui a pris la réunion en main et présenté le projet, très grand projet, tant en surface qu’en ambition : 200 hectares sont à aménager entre la porte d’Aubervilliers et la porte de La Chapelle, empiétant au passage sur les deux communes voisines, Aubervilliers et Saint Denis.

     

    PHOTOS projet ensemble- réunion 31 mars ASA PNE Chapelle International jpg.jpg

    La présentation s'est articulée en quatre chapitres :

    - Condorcet 2, un campus universi- taire sur 30 ha, réunissant 7 universités et des écoles de prestige, comme l'EHESS, l'EPHE ou l'Ecole des Chartes, ouverture vers 2014-2015, comprendra aussi la requalification de l'échangeur de la porte de La Chapelle,

    - la gare des mines sur 22 ha, avec la couverture du périphérique, et l'implantation de « l'arlésienne », le fameux marché des cinq continents souhaité par Daniel Vaillant depuis des années et toujours à confirmer,
    - le secteur de Chapelle Charbon et des entrepôts du boulevard Ney, sur 23 ha.

    - et enfin, plus en détails, Chapelle international, qui se trouve - disons-le - un peu coincée entre les rails de la gare du Nord et l'axe de la rue de La Chapelle.

    Un détail d'importance n'a pas été annoncé dès le début de la réunion, à tort, nous semble-t-il, mais il faut savoir que ce projet d'urbanisme n'a pas le statut de ZAC, comme l'était le secteur Pajol ; non, c'est un projet d'opération d'aménagement privée (celui de la SNCF à qui le terrain appartient) poursuivant des fins d'intérêt général. C'est la SNCF, à travers sa filaile SNRF, qui, en lien avec la Mairie de Paris, a lancé le concours et choisi le cabinet d'urbanisme, même si des associations et des institutionnels étaient invités à participer à la sélection, en tant que jury. Ici, point d'enquête publique. Sauf, oui, sauf, s'il est décidé de construire deux, voire trois tours de 50 mètres, comme il en est question, car, dans ce cas, le PLU limitant la hauteur du bâti à 37 mètres, il y aurait modification de ce plan local d'urbanisme, voté il y a peu d'années après une période de concertation des habitants,  et donc obligation d'ouvrir une enquête publique avec consultation du dossier en mairie et permanence des commissaires enquêteurs.

    Le président d'ASA Paris Nord Est a donné toutes les informations actuellement disponibles. Pas vraiment impressionné par la récente présentation de l'architecte urbaniste, il a développé les craintes de son association, voire des critiques, quand il observe la part congrue réservée aux espaces verts, à peine 10 % de la surface totale du projet, le manque d'imagination du concepteur pour utiliser de façon performante le toit de la halle longue de  400 mètres,  la faible part consacrée aux équipements publics de proximité, son scepticisme quant au qualificatif de HQE (haute qualité environnementale) de l'ensemble de la réalisation. Un comité de suivi a été mis en place sur Chapelle International  et d'autres seront constitués pour chaque projet. Mais il faudra être vigilant sur la concertation. (F. Pigeon a précisé sur ce point qu'un local de concertation est envisagé...)

    Une «  Gestion urbaine de proximité » se réunira tous les mois pour faire des points réguliers sur ce qui ne va pas. Une façon de ne pas laisser les malaises se cristalliser. Peut-être une initiative de bon augure.

    D'autres voix critiques ou simplement inquiètes se sont élevées dans la salle au cours des débats :

    • Il n'y a pas de pilote dans l'avion ! Il faut que les habitants puissent s'adresser à un référent et ne pas courir après les services.
    • On ne crée pas un quartier. Où est la place ? Le cœur de ce futur quartier ? Avec une fontaine par exemple...
    • D'autres insistent sur l'importance de réfléchir à la place des commerces de proximité, des activités, de la place des jeunes, pas seulement des jeunes enfants...
    • Des réserves, voire des doutes,  sur la notion d'éco quartier se sont manifestées, ainsi que des inquiétudes pour l'accessibilité à l'espace public des personnes souffrant d'un handicap ou à mobilité réduite.
    • Quelle place est réservée aux étudiants dans ce quartier ? Alors que le campus est prévu à deux pas.
    • Des habitants s'étonnent de la disparition de la liaison avec la rue des Poissonniers...
    • Et à l'Est, pas de programme ? On ghettoïse, s'insurgent certains.
    • Attention aux 50% de mixité sociale. Il s'agit de grands appartements (80 m²), donc conçus pour des familles. Et pour les logements non sociaux, du parc privé, qui aura les moyens de s'installer ici ? (P. Julien précise qu'on ne connait pas encore la répartition des logements en PLAI, PLU, PLUS, ce sont les degrés d'aide pour chaque type de logement.)
    • D'autres réclament un point d'info visible, par exemple, au rond point de La Chapelle,(et non sous l'échangeur du périphérique que seuls les automobilistes peuvent voir, dans l'embouteillage...)
    • Vigilance sur l'occupation des locaux en rez de chaussée, préconisent beaucoup, échaudés par des locaux qui restent murés pendant des années, faute de preneurs et d'activités pérennes.
    • Certains demandent de prévoir un grand parking souterrain, mais d'autres n'y voient aucun intérêt si celui-ci ne se trouve pas près d'une station de RER.... A débattre.
    PHOTOS - réunion Chapelle International aérienne jpg.JPG

    Les échanges étaient riches, les suggestions fondées. Souvenons-nous, toutefois, que l'interlocuteur, M. Ansart, n'avait pas les réponses à tout, et sur tout, à la place de la SNEF (Société Nationale des Espaces Ferroviaires)...   l'aménageur de la SNCF. Voir le site d'Espaces ferroviaires sur le projet Chapelle International et notamment le plan masse. D'ici fin juin 2010, une réunion publique ouverte à tous sera organisée sous l'égide de la mairie du 18e avec l'aménageur SNEF et l'équipe d'urbaniste/architecte AUC.

    En fin de réunion, Pascal Julien a rappelé les trois points qu'il avait soulevés lors du comité de suivi du 20 janvier dernier.

    • La vue sur Montmartre mise en avant par le cabinet d'architecture... d'accord, mais sur les trois autres côtés des immeubles, que propose-t-on ?  Trois tours de 50 mètres ? Attention requise.
    • L'absence de centre dans le projet. Pas de centre, pas de cœur de quartier...
    • La norme HQE veut tout dire et n'importe quoi. On n'a pas obtenu de réponse claire sur l'énergie.

    Et fondamentalement ce souci : aurons-nous les moyens de vérifier ce qui se fera ? Il faut donc pouvoir consulter le Cahier des Charges avant sa signature.  Par ailleurs, il a suggéré la création d'un jardin partagé.

     

     

  • Abords des Gares : Circulez, y'a rien à voir... Enfin, pas encore !

    Depuis la tentative avortée d'un aménagement concerté des abords de la Gare de l'Est (voir notre article de juin 2011: "Abords de la Gare de l'Est : le projet ambitieux est enterré"), nous suivons la situation aux abords des gares du 10e avec une attention particulière.

    Aussi avions-nous publié un article de fond en mars dernier ("Les abords des gares: un enjeu majeur de la prochaine mandature dans le 10e?") pour détailler et analyser les engagements des différents candidats aux élections municipales de mars 2014. Rappelons en effet qu'il y a un an, nous lancions notre opération "Une Carte Postale pour le quartier des abords de la Gare de l'Est" pour sensibiliser ces candidats à la nécessité de repenser les aménagements de voirie et les déplacements à proximité immédiate de la Gare de l'Est.

    A peine quelques mois suivant les élections, nous avons découvert, courant juin, un nouvel aménagement de voirie, a minima, situé à l'angle de la rue du 8 mai 1945 et de la rue d'Alsace.

    Aussi, suite à notre découverte de ce semblant d'aménagement, revenons-nous naturellement, à la fin de cet article, sur les engagements pris par nos élus pour la rénovation des abords des gares, et sur la question du calendrier de leur réalisation au cours de cette nouvelle mandature municipale qui a déjà commencé depuis 6 mois!

    Le nouvel aménagement, objet de nos interrogations 

    La situation de la chaussée avant ce nouvel aménagement:

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    Quelques temps après - notre constat: une nouvelle "oreillette" signalée par un marquage au sol en blanc et cerclée de balises blanches, est apparue sur la chaussée entre la rue d'Alsace et l'entrée du parking "P1 Alsace" EFFIA (souterrain, sous la Gare de l'Est, ouvert en janvier 2012, après 2 ans de travaux). 

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    Face à notre interrogation, la réponse de l’Élue à la Mairie du 10e

    Surpris de ne pas avoir eu une information préalable de la part de la Mairie du 10e dans le cadre d'une concertation et d'une réflexion d'ensemble (pour des raisons évidentes, notamment de coûts et de cohérence!) que nous souhaitons (cf. nos nombreux articles sur ce sujet sur ce blog), nous avons contacté et interrogé Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e chargée des transports, de l'espace public et de la propreté.

    L’élue n'était pas au courant de cet aménagement. Après consultation des services techniques de la Ville (dans le jargon de Paris: la Section Territoriale de Voirie ou STV), Elise Fajgeles nous a adressé le jour-même cette réponse:    

     
    "La société EFFIA [NDLR: l'opérateur du Parking souterrain] s'est rapprochée de la STV en juin 2013 pour trouver des solutions de visibilité et de sécurisation de leurs entrées de parking rue du faubourg Saint-Martin (NDLR: 2e parking d'EFFIA: Parking P2 Saint-Martin) et rue d'Alsace (NDLR: Parking P1 Alsace).
    La solution proposée par la STV coté faubourg Saint-Martin demandait un aménagement trop important et qui n'a pas été réalisé. En revanche, l'aménagement Alsace - 8 mai 45 a été accepté et financé par EFFIA (pour un montant de 2365 euros TTC).
    Cette oreillette permet que l'entrée au parking soit plus visible pour les usagers et que la traversée piétonne soit plus souvent dégagée. En effet, les cars (et bus RATP) qui stationnent maintenant après l'oreillette avaient jusqu'à présent tendance à stationner en travers sur le passage piéton. 
    Pour répondre à la demande d'EFFIA, il était important de trouver une solution légère et réversible (et je le rappelle entièrement financé par eux) pour ne préjuger en rien de l'aménagement que nous souhaitons tous aux abords de la Gare de l'Est. En effet, on voit bien sur les photos que si les deux objectifs sont remplis (meilleure visibilité de l'entrée du parking et protection du passage piéton), le stationnement des cars et autobus reste désorganisé." 

     

    En dépit de cet aménagement, constat d'un désordre persistant sur la voie publique

    Sur la photo ci-dessous, on peut constater le stationnement illicite d'un véhicule le long de ce nouvel aménagement sur la chaussée. Par ailleurs, la nature ayant horreur du vide, des deux-roues motorisés ont trouvé, dans l'îlot créé par cet aménagement, un parfait refuge pour leur stationnement: 

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    Certes, notre élue nous l'a dit judicieusement: "le stationnement des cars et autobus reste désorganisé". L'expression employée par Elise Fajgeles est assurément un doux euphémisme, et ne reflète pas la réalité chaotique sur la chaussée. En effet, elle est régulièrement et abusivement occupée par les autocars et les véhicules se servant de l'espace public comme d'une aire de stationnement pour récupérer ou faire descendre leurs passagers.

    Cette nouvelle oreillette aménagée ne gêne donc en rien leur stationnement illicite sur la voie publique, comme le montrent ces photos:  

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    On peut toujours constater des double-files, sans que ces infractions soient sanctionnées: 

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    Et ces désordres sont même parfois causés par des triple-files d'autocars stationnant sur la chaussée:  

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    Face à cette occupation illicite et récurrente de la chaussée, nous devons donc réfléchir à une meilleure utilisation de cet espace public, comme par exemple la végétalisation du lieu... Et nous devons enfin chercher des solutions alternatives à l'entrée des cars de tourisme dans Paris, puisque leur stationnement pose problème où qu'ils se trouvent. Là encore, déplacer le problème n'est pas la solution! 

     

    Et dans tout ça, qu'en est-il des engagements pris par nos élus? Quel horizon pour les aménagements durables, promis pour les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est?

    Rappelons que le projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est n'a pas vu le jour lors de la précédente mandature 2008-2014, en dépit d'avoir été présenté dans le programme de la majorité municipale en mars 2008 (prenant en compte sa nouvelle dimension internationale avec l'arrivée du TGV Est Européen depuis juin 2007), à part la réalisation de quelques travaux limités de voirie.

    Nous voilà donc 6 mois après l'élection de la nouvelle équipe municipale dans le 10e, toujours autour de son maire Rémi Féraud: où en sommes-nous suite aux dernières promesses de campagne?

    Soulignons que le programme 2014-2020 de la majorité d'Anne Hidalgo comporte "la création de liaisons entre les gares par des systèmes de transports innovants" (sous la forme de tramways ou de bus "à haut niveau de service", qui adopteraient une technologie innovante permettant une nouvelle offre de transport plus performante et non polluante)Nul doute que la mise en oeuvre de ces nouvelles liaisons intergares (cf. le tracé en pointillé en jaune sur la carte ci-dessous) modifiera la structure de la circulation dans les quartiers aux abords des 2 gares du 10e.

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    Source: Le Parisien ("L'extension des lignes de tram en bonne voie", 17.04.2014) 

     

    Or la Ville de Paris (via l'adjoint de la maire de Paris, Christophe Najdovski, chargé des transports, de la voirie, des déplacements et de l'espace public) vient tout juste (avant l'été dernier) de lancer les études pour ces nouvelles liaisons de transports en commun (cf. délibération du Conseil de Paris lors des séances du 19 & 20 mai 2014).

    La mise en oeuvre d'un aménagement inter-quartiers aux abords de la Gare de l'Est ne pourra avoir lieu qu'après l'insertion de ces nouvelles liaisons. Notons que la réalisation de ces liaisons est évidemment sous réserve de financement - condition sine qua non qui, rappelons-le, avait conduit à l'enterrement en 2010 du projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est.      

    Une affaire à suivre donc, mais qui ne devrait pas évoluer rapidement, malgré les désordres actuels et l'environnement dégradé des abords inter-quartiers de la Gare de l'Est ! 

    En conclusion, si l'on voit bien que nous ne pouvons pas espérer que l'équipe municipale du maire du 10e progresse à court terme sur ses engagements d'aménagement, nous sommes toutefois en droit d'attendre des mesures de la mairie du 10e et des services de la Préfecture de Police afin que ces derniers portent une attention particulière à ce secteur des abords des gares et sanctionnent les infractions relatives au stationnement illicite, notamment de la part des autocars.

  • Huit mois déjà que la Zone est Sous les Projecteurs : ZSP

    C'est une boutade qui illustre malgré tout la situation : mardi dernier, le maire du 18e, dans sa mairie, le préfet de police, le commissaire central, le procureur et l'adjointe au maire de Paris nous ont brossé le tableau de la ZSP Barbès Château Rouge Goutte d'or après 8 mois de traitement particulier.

    Les habitants étaient conviés à entendre la restitution d'un questionnaire distribué à 1200 exemplaires dans le but de recueillir les premières impressions des principaux intéressés. Un bilan des actions et des résultats tant de la police que de la justice devait être présenté à la suite. Nous n'aborderons pas aujourd'hui le nombre de PV ni celui des fermetures administratives. En revanche, nous vous livrons nos propres impressions dans l'ordre : sur la ZSP, sur la méthode et sur la réunion.

    P1060459.jpg
    Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité et Daniel Vaillant, maire du 18e.

    Sur la ZSP 

    La zone de la Goutte d'or Barbès est la première de ce genre que Manuel Valls ait mis en place. Le secteur le méritait bien tant les revendications locales disaient clairement le besoin de tranquillité, le retour au respect des règles et des lois, une amélioration des conditions de vie simplement. Souvenons-nous des conseils de quartier rue Budin chaque fois que ces problèmes faisaient l'objet de réunions plénières, et même quand ils n'étaient pas à l'ordre du jour (voir nos articles).

    Tous les intervenants ont souligné le caractère le plus important de ce dispositif : il est inscrit dans la durée ! ont-ils tous répété. On sait que souvent les interventions policières ont laissé le même chaos après qu'avant, faute de pouvoir changer en profondeur un état dégradé du milieu urbain. Ici, la police est seulement un des acteurs du P1060458.jpgdispositif, certes le plus visible et du même coup le plus critiqué. Que n'a-t-on pas entendu que les CRS regardaient passivement les dealers et receleurs de tout poil agir sans broncher. Pour entendre plus tard qu'il était indigne de boucler le quartier sur deux heures pour prendre dans la nasse les mêmes receleurs. On ne peut pas vraiment reprocher tout et son contraire... Quant à dire que les contrôles ont été fait au faciès... ? en l'occurrence, dans les rues Charbonnière, Caplat, des Islettes et de la Goutte d'Or, ce n'est pas exagéré de dire que la majorité des personnes que l'on y croise sont d'origine africaine, du nord ou subsaharienne. Dans ces conditions, oui, sans doute, les hommes contrôlés ont-ils été majoritairement de type nord-africain ou africain, selon la définition juridique. Pourtant nous avons entendu M. Massena, de l'association Paris Goutte d'Or, se plaindre de bousculade lors de contrôles, lui qui a pourtant le teint clair. Nous croyons comme l'a dit le préfet Boucault que « tout le monde a été contrôlé » entre 14 heures et 16 heures environ et qu'à l'heure de la sortie des écoles, les rues étaient de nouveau libres à la circulation. (voir la réponse du Préfet de police dans notre article du 29 juin) Photo ci-dessus : Bernard Boucault, préfet de police, et Nelson Bouard, commissaire central du 18e et coordonnateur de la ZSP. 

    Pour avoir déjà assisté à des interventions de policiers en faible effectif qui tournent mal, nous comprenons que ce type d'opération ait été montée, et même qu'elles soient renouvelées. Ce n'est pas cautionner la brutalité policière, au contraire nous exigeons que les personnes soient traitées avec dignité et humanité, c'est simplement démontrer que les principes républicains et le respect des lois ont un sens. On ne peut pas vendre à ciel ouvert des produits sous blister ou cellophane, neufs, venus on ne sait d'où... sous les yeux de cars entiers de policiers, qui rongent leur frein et se demandent quel rôle on leur fait jouer. Des habitants ont insisté sur ce questionnement des CRS, notamment, qui ne comprennent pas pourquoi ils sont là... De là, à en découdre, non ! Mais le principe de la saisie, des contrôles et des réponses judiciaires adaptées, oui !

    Sur la méthode

    Elisabeth Carteron a posé la question de la distribution du document dont on faisait là l'étude des réponses. 1200 questionnaires ont été distribués, mais précisément à qui ? Car si le retour n'est pas très satisfaisant, on nous a dit 184 questionnaires retournés, le problème de leur représentativité est encore plus préoccupant. En effet, comment traiter de la même manière un questionnaire envoyé par un particulier habitant et un autre qui fait la synthèse des avis d'une association (c'est ce que nous avons fait) ou d'un professionnel qui rend compte de sa propre analyse. Car le but était « d'obtenir une évaluation de la perception de la sécurité ou de l'insécurité des habitants et des professionnels du quartier Goutte d'Or – Château rouge de façon à prendre en compte les préoccupations des habitants ». Les analystes nous ont donné les caractéristiques du panel ainsi constitué : les répondants sont pour 54% des femmes, 59% d'entre eux ont entre 30 et 60 ans, vivent en couple pour 48% et pour 41% sont des cadres ou des professions intellectuelles, 21% sont des retraités, ce qui n'exclut pas qu'ils aient appartenu à la même classe socio-professionelle. En effet, qui répond à ce genre de questionnaire, surtout s'il est adressé aux intéressés par l'Internet ? Peu d'employés ou d'ouvriers, peu de commerçants, peu de chômeurs.... pourtant nombreux dans ce quartier que l'on dit « populaire ». En effet, 8% seulement des répondants sont locataires de logements sociaux dans ce secteur qui en possèdent tant. D'où la question de la représentativité du panel.

     

    P1060461.jpg
    Le procureur Molins, l'adjoint au maire de Paris Mao Penninou et Philippe Chotard, secrétaire général de l'Hôtel de Ville

    Est-il bien représentatif des habitants de la Goutte d'or ? De ces derniers, comment sait-on ce qu'ils pensent des conditions de vie dans le quartier ? Leur perception de la sécurité ou de l'insécurité, quelle est-elle ? N'auront-ils pas une fois de plus l'impression d'être des habitants de second ordre ? N'est-ce pas pourtant avec eux qu'on doit renouer le contact et notamment retrouver le chemin du vivre ensemble et inventer des solutions aux problèmes de parentalité ? On y vient.

    Sur la réunion

    Après la présentation des résultats, chacun des intervenants a donné son bilan ou son commentaire sur la partie qui lui revient, police ou justice, et vision politique par le maire lui-même et son adjointe à la sécurité. Nous y reviendrons dans un autre article ultérieurement. Toutefois, plusieurs des participants dans la salle ont fait remarquer qu'il était dommage que le volet éducatif du dispositif n'ait pas son représentant à la tribune. Comme si l'on faisait trop de place à l'aspect répression. En effet, Myriam El Khomri a reconnu ce manque et a senti la nécessité de mettre en lumière une approche nouvelle qui permet de répondre vite et autrement à des actes de délinquance ou à des comportements délictueux, notamment chez les mineurs. Chacun le sait, les jeunes sont de plus en plus jeunes à être mêlés aux affaires... vol à l'arraché, vol et recel de téléphones mobiles, vente à la sauvette, dégradations, etc. Le procureur a complété le
    P1060460.JPGpropos en décrivant les réponses judiciaires adaptées, parmi celles-ci les mesures de réparation dont l'objectif est de faire prendre conscience à l'auteur de l'infraction des conséquences de son acte. Le mineur va devoir réparer directement ou indirectement, par une remise en état du bien dégradé, ou un travail compensatoire au profit de la victime ou de la collectivité. Une convention a été signée avec JC Decaux pour réparer les Vélib' détériorés. Voilà pour les délits, mais dans le secteur, les jeunes sont nombreux aussi à manquer de repères, ou carrément en manque d'autorité parentale. Ce sont les parents qu'il faut aider. Le dispositif comprend aussi cet aspect. On nous a promis que la prochaine réunion, dans environ six mois, ferait une part plus grande au volet éducatif. Nous le souhaitons aussi.  
    Photo ci-dessus : François Molins, procureur de la République. 

  • Propreté: aussi au conseil de quartier Chateau d'Eau-Lancry

    Combien d'articles n'avons-nous pas écrits sur la propreté (malpropreté plutôt!) à propos de notre quartier? Que ce soit aux abords de la station de métro Barbès-Rochechouart, que ce soit dans certaines rues de la Goutte d'or ou dans le 9e, rues du Delta et du faubourg Poissonnière.

     paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry,propreté,tags,mégots,miction,urine,rémi-féraud,dpe,graffitis,dansmarue paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry,propreté,tags,mégots,miction,urine,rémi-féraud,dpe,graffitis,dansmarueL'une au-dessus de l'autre : deux images de la Goutte d'or, l'été dernier, des colonnes à verres qui débordent et des seringues au milieu de déchets divers.

    Le conseil de quartier Château d'eau-Lancry avait choisi ce thème la semaine dernière pour sa dernière séance plénière avant les municipales. Le maire avait fait le déplacement. En cette période proche des élections, rien d'étonnant. Action Barbès était là pour écouter. L'équipe d'animation avait fort bien préparé cette réunion en déclinant en 5 thèmes les problématiques de ce quartier. Les questions avaient été envoyées judicieusement une semaine auparavant à Rémi Féraud dont il faut rappeler qu'il a pris en charge la délégation propreté depuis son élection en 2008.

    Environ 70 habitants étaient dans la salle, venus dans une large majorité pour dire leur insatisfaction. On sait bien que la mobilisation des mécontents est toujours plus aisée,  ne citons pour mémoire que celles contre l'ouverture de la SCMR.

    paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry« Je partage et subis les constats que vous avez établis. Rien n'est faux. Il y a des phénomènes d'incivilité qui perdurent, d'autres ont diminué comme les déjections canines, ou d'autres explosent comme nouvelles incivilités ou simplement "pisser dans la rue" » a déclaré en avant-propos Rémi Féraud.

    De quels phénomènes s'agit-il ?

    Pour la plupart, nous les connaissons bien à Action Barbès !  Epanchements d'urine — miction dans le langage juridique, que nous traitions l'an passé à la même date avec des chiffres, à relire ici —, tags et graffitis, mégots au sol. Auxquels il faut ajouter, il est vrai, dans le secteur Château d'eau-Lancry, les salons de coiffure du boulevard de Strasbourg et de la rue du Château d'eau, et les nuisances des abords du canal Saint-Martin.

    viewmultimediadocument?multimediadocument-id=132055Nous n'évoquerons ici que les les trois thèmes communs qui intéressent nos lecteurs. Comme à Barbès, la tâche est immense. Les épanchements d'urine sont en nette augmentation. Qui ne le constate pas au quotidien ? Les campagnes de publicité de la ville,  — ou de sensibilisation pour être plus juste, que nous vous présentions avec l'affiche ci-contre déjà en juillet dernier — de ce point de vue, n'ont aucun impact malheureusement! Si les rues sont balayées tous les jours, elles  ne sont  lavées que 3 à 4 fois par semaine selon les lieux. Ce qui est déjà beaucoup. Lutter contre les incivilités a  un coût, doit-on l'augmenter encore ? Sommes-nous toujours prêts à le financer ? L'équipe d'animation du conseil de quartier ne s'est pas contentée de faire un constat, elle a aussi planché sur des propositions : augmenter le nombre de sanisettes, mieux les signaler, de façon plus visible, étendre leur horaire d'ouverture au delà de 22h, faire des nettoyages à l'eau réguliers et des opérations coup de poing en verbalisant davantage. Rien de bien nouveau dans ces suggestions, mais les solutions sont-elles aussi simples à trouver qu'on peut l'entendre parfois ?

    paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancryPour les mégots, un chiffre impressionnant : 315 tonnes collectées par an soit 900 kg par jour. Le phénomène s'est amplifié depuis la loi de 2008. Ils sont difficiles à traiter et aggravent la pollution de l'eau. Comment en faire prendre conscience ? s'est interrogée l'équipe d'animation. De trop nombreux commerçants auraient une fâcheuse tendance à balayer les mégots vers le caniveau. Or il est bon de savoir qu'un mégot pollue 500 litres d'eau. Là aussi, rappel de la règlementation et verbalisation seraient nécessaires, le dialogue n'étant pas toujours facile. Les éteignoirs installés sur les réceptacles des poubelles de rue sont-ils utilisés ? Pas sûr. Sont-ils seulement encore en place ? On peut en douter. Et l'on attend avec impatience les nouvelles poubelles de rue.

    Pour lutter contre les tags, voici quelques chiffres révélateurs : 


     En 2011, coût 4,5 millions d'€ pour 82 000 interventions et 285 000m2 de murs dans l'ensemble de la capitale. Dépenses en augmentation depuis cette date. Le 11e arrondissement remporte actuellement  la palme.


    ....là aussi des propositions du conseil de quartier : signalements par les balayeurs de rue, repérage par des détecteurs en rollers, interventions par tronçon de rue et pas par numéros, incitation au dépôt de plainte, verbalisation encore. Mais aussi des actions de prévention comme la réalisation de graphes et de panneaux d'exposition, de la végétalisation, des murs d'expression, et pour résumer, des idées pour occuper autrement les espaces tagués.

    Les services d'enlèvement des graffitis par de nouveaux prestataires (que la ville a changés mi 2012, avec 3 prestataires en fonction des arrondissements) sont efficaces. Pour nos arrondissements (9e, 10e et 18e), c'est le même prestataire: la société Korrigan. Nous avons testé ses services. 

    oOo

    Pour les demandes d'enlèvement de graffiti, il suffit de remplir un formulaire internet sur le site Paris.fr: cliquez iciUne fois la demande faite, le prestataire est alors tenu d'intervenir dans les 10 jours ouvrables.

    paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry,propreté,tags,mégots,miction,urine,rémi-féraud,dpe,graffitis,dansmarueNous avons fait la demande en ligne le mercredi soir pour quelques graffitis ornant depuis plusieurs années le côté du restaurant attenant à notre porte d'immeuble; vendredi matin, en sortant matinalement, nous avons constaté que l'intervention sur ces graffitis venait d'être tout juste effectuée, soit moins de 36 h après notre demande. Nous confirmons donc la réactivité du prestataire qui a procédé à l'intervention.

    Malheureusement, les graffitis étaient trop anciens et ont apparemment, et peut-être durablement, marqué la pierre. Nous ne pouvons donc pas totalement attester de l'efficacité de l'intervention, que le maire du 10e avait pourtant soulignée devant le conseil de quartier. Car il reste quelques traces (voir photo de gauche), certainement explicables par l'ancienneté de ces graffitis, même si un peu plus d'huile de coude aurait pu aider à venir à bout des quelques traces bleues restantes. 

    Nous renouvellerons assurément et plus promptement cette expérience (sans attendre,  la prochaine fois, plusieurs années) si, d'aventure, d'autres graffitis venaient à être apposés.

    Sachez encore que la Ville de Paris vient de lancer une application mobile gratuite "DansMaRue" destinée à tous les Parisiens et leur permettant de signaler les anomalies constatées dans la rue, et plus généralement dans l'espace public: propreté certes, mais aussi éclairage public, petit problème de voirie etc... Pour ceux qui ne disposent pas de smartphones, cette application est également disponible via un site internet...

    oOo     

    "Nous aurions besoin d'une brigade qui se charge d'interpeller les tagueurs à Paris; il y a des actions nouvelles à mener dans la prochaine mandature" a conclu le maire sur ce sujet.

    Faire respecter la règlementation en matière d'hygiène, faire appliquer les lois, verbaliser encore et encore les incivilités, on aura beaucoup entendu ces phrases lors du conseil de quartier. Un thème qui ne manquera pas d'être présent dans la future campagne des municipales. Il faudra un minimum de propositions. Les Parisiens citoyens attendent autre chose que des voeux pieux de la part de leurs édiles, même si la tâche est ardue.

  • Louxor : intox désintox

    paris,culture,patrimoine,louxor,cinémaLa nouvelle formule du quotidien Libération contient régulièrement une rubrique « Intox-Désintox ». Elle permet de relativiser certains propos d’hommes politiques qui souvent font un usage très abusif de certaines informations. Cette rubrique a un réel succès et Libération en a fait un blog.

    C’est avec cette approche que nous avons lu avec attention l’article quel traitement pour les décors peints du Louxor ? publié par l’association Les Amis du Louxor.

    François Loyer, historien d’art et d’architecture renommé, défenseur dès la première heure de la sauvegarde du Louxor dans son état d’origine, a bien voulu faire cette lecture critique avec nous. C'est aussi une occasion (et une leçon !) pour bien comprendre ce qu'est un défenseur du patrimoine.

    Plusieurs présupposés faits par Claire Bergeaud dans cette interview sont tout à fait critiquables, nous dit François Loyer.

    • affirmer que les décors vont être préservés pour l'avenir sous l'habillage extrêmement lourd de charpente métallique, d'isolant et de parois de placage qui va les dissimuler au regard, est d'une franche hypocrisie. Qui aura les moyens de revenir sur cette reconstruction totale, dont le coût élevé (30 millions d’€ nldr) interdit au moins pour plusieurs siècles - mais, très probablement, de manière définitive - de retrouver un jour le décor intérieur ?
    • continuer à dire qu'il s'agit de décors au pochoir me paraît une erreur. Ces décors ont plus probablement été réalisés à main levée (la technique du pochoir donne des formes systématiques et des bordures imprécises assez particulières pour qu'on le remarque). Si la restauratrice est sûre que la technique du pochoir a été employée, elle doit en apporter la preuve (répétition systématique de formes semblables, de même échelle et de même contour, etc. …). Mais je doute que ce travail d'analyse ait été vraiment fait. Comme d'habitude, on se contente d'affirmations non vérifiées, le but étant de dévaluer l'intérêt artistique de l’œuvre car l’exécution sérielle (pochoir) est jugée moins valorisante que le dessin à la main ;
    • dire à propos de la grande salle que "la totalité des motifs étant identifiés tant dans leurs formes que dans leur couleur, cette restitution sera très fidèle à l’original" est d'un optimiste surprenant. Le volume de cette salle n'aura plus rien à voir avec celui d'origine et on ne pourra, à tout le mieux, qu'en réaliser une copie à une échelle moindre et dans des proportions très différentes. (Sur ce point précis de la taille de la grande salle, François Loyer s’énerve un peu nldr). Elle a été amputée de quatre mètres du côté de l'écran pour créer un passage d'accès au sous-sol (la création de nouvelles salles impose de respecter les règles de sécurité pompiers pour leur évacuation). A l'autre bout, elle perd une travée et demie, du côté de l'angle entre les deux boulevards, afin de placer des escaliers de secours et des locaux secondaires, ce qui réduit d'au moins sept rangs de sièges la profondeur de la salle. Aux étages, les deux balcons s'enfonçaient encore plus profondément, ce qui augmentait d'autant plus le volume rectangulaire "en boîte à chaussures" en soulignant sa profondeur (le mur du fond, à l'arrière des deux balcons, devenant invisible dans la pénombre). Au total, les trente mètres de profondeur ont fait peau de chagrin - certainement pas plus de vingt mètres, ce qui n'est pas la même chose ! 4 mètres d'un côté, environ 7 de l'autre : le compte est bon. Le doublage - l'enterrement, devrait-on dire - des murs latéraux réduit le volume en largeur de façon significative. Cela pose un problème insoluble pour le plafond et son décor. Enfin, le choix d'un écran panoramique oblige à redessiner totalement la paroi du fond de la salle : la composition verticale, avec ses deux pans coupés ornés de claustra, s'efface pour permettre une vision en largeur - ceci au prix d'un artifice de composition repoussant les pans coupés du cadre de scène sur les murs latéraux. Bref, je tronçonne devant et derrière, j’aplatis les niveaux, je baisse le plafond, je resserre de chaque côté, j'écrase le mur de l'écran pour le mettre dans l'autre  sens. Et après, je fais ce que je peux pour que la copie des décors authentiques entre dans ce cadre totalement différent. Il n'est pas facile de transformer une Espace en Twingo. Le résultat sera à la hauteur de cette ambition irréaliste. (voir sur le site Controverse sur la réhabilitation du Louxor des plans et photos qui permettent de mieux comprendre les propos de François Loyer nldr)

      Et là, je ne parle pas de ce qui va arriver au décor pour entrer dans cette boîte sans rapport avec l'ancienne. Les spécialistes de l'histoire du décor n'ignorent pas les contorsions des menuisiers décorateurs pour adapter les lambris Louis XV des grands hôtels parisiens aux  appartements bourgeois du XIXe siècle. De tronçonnements en ajouts plus ou moins fidèles, bien peu sont ceux qui ont survécu à une telle opération. Encore conservait-on le décor sculpté initial, quitte à le découper. Ici, ce n'est même plus l'original qu'on aura sous les yeux, mais sa copie plus ou moins crédible (couleur, dessin, rythme, qualité du trait...) "adaptée" à un nouveau cadre très différent de l'ancien. Pour reprendre la métaphore automobile, mettre un radiateur de Roll's Royce sur une 2CV n'en fait pas une voiture de luxe...

      paris,culture,patrimoine,louxor,cinémaTout, dans cette entreprise, va sentir le faux. Allez voir, à la banque de France, la galerie dorée de l'ancien hôtel de la Vrillière, reconstituée en 1865 par Gabriel Crétin et ornée de copies des tableaux originaux du Guerchin, Pierre de Cortone ou Guido Reni. Vous vous enfuirez aussitôt pour retourner au Louvre dans la Galerie d'Apollon, dont les peintures sont restées à la hauteur du décor. Ce n'est pas pour rien que les historiens de l'art s'attachent à l'authenticité des œuvres.
      Sévère, je le suis. Mais c'est mon métier - et ma responsabilité vis-à-vis des générations à venir.  Donc, je ne mens pas. De compromis en compromis, certains avant nous sont arrivés à une forme de collaboration qui n'a pas vraiment laissé bon souvenir. Tant pis si on a l'allure d'un Saint-Just. Il y va de notre responsabilité.
    • autre postulat contestable : "Le dégagement des peintures d’origine sous les couches superposées de revêtements divers (crépi noir, moquette, miroirs collés…) aurait dû se faire centimètre par centimètre. Sur une telle surface, c’était irréaliste et les coûts faramineux. D’autant qu’il s’agit de peintures au pochoir dont les motifs se répètent., De même le plafond n’a pas pu être dégagé totalement car il partait en morceaux." On aurait pu, si on l'avait voulu, se donner les moyens de la conservation de l'original et de sa mise en valeur. Encore aurait-il fallu budgéter le projet et en comparer le coût avec l'énormité de l'investissement lié à la reconstruction qui a été retenue. On aurait vu alors si l'ambition de conserver l'original était réellement hors de portée ;
    • autre bel exemple d'hypocrisie sémantique : "Et tout sera conservé ? Oui. Notre approche vis-à-vis des décors peints a été de conserver les décors dans leur totalité (sauf de rares exceptions), de les documenter, et de les valoriser chaque fois que les solutions techniques et spatiales le permettent, ou, à défaut, de les reproduire à l’identique." On ne peut pas à la fois affirmer que les décors seront conservés dans leur totalité et avouer qu'à défaut, ils seront reproduits à l'identique.  C'est l'un ou c'est l'autre : conservation ou reproduction - qui plus est, sur un nouveau support. Depuis l'origine, la stratégie de communication de la Ville est de confondre volontairement restauration et restitution pour faire croire qu'il s'agit d'une sauvegarde alors que c'est une reconstruction faisant fi de l'original. La restauratrice n'a plus qu'à reprendre les thèmes qui lui ont été dictés par le commanditaire, en l’occurrence la Ville de Paris.

     

    On peut noter que la restauratrice mentionne les hiéroglyphes du plafond en exprimant son incertitude. Le rétrécissement provoqué de la salle sur les côtés force l'équipe de maîtrise d'œuvre à couper les extrémités des poutres, poutres  peintes avec des hiéroglyphes qui compartiment de façon régulière le plafond. Par nature, les hiéroglyphes sont difficilement réalisables au pochoir (cf. supra) car succession d'éléments différents, illustrant une histoire. Les faces intérieures dégagées du linteau sont modifiées dans leur proportions et il serait intéressant de savoir ce que racontent ces hiéroglyphes très bien conservés et peints à la main qui décorent l’ensemble des poutres et scandent les caissons du plafond régulièrement, y compris autour de  l'arrivée de la lumière venant du haut de la grande salle du Louxor.

    La restauratrice des peintures ne fait pas allusion aux magnifiques stucs formant tout le registre du soubassement des décors, le stuc n'est certes pas une peinture ... Les stucs qui seront enterrés sont-ils reconstitués ? Poser la question, c’est déjà y répondre.

    D'autre part, la reprise en sous œuvre de la seconde paroi qui va désormais réduire les proportions de la grande salle, seconde paroi qui sert de support à une copie des décors, n'est absolument pas réversible. Elle est fondée sur des micro pieux très profonds. Il sera impossible de revoir un jour ces décors enterrés par ce projet  pour les siècles et des siècles.

    Réjouissons-nous toutefois de constater que, le temps passant, il est de moins en moins question de produire un décor "contemporain" plus ou moins librement inspiré du néo-égyptien Art déco. A force de regarder le décor d'origine, sa valeur s'est peu à peu imposée, au point qu'on tente aujourd'hui d'en proposer un fac-similé à demi crédible pour faire oublier l'erreur de choix qui a été celui de la démolition/reconstruction.

  • Promenade Urbaine : enfin de bonnes nouvelles !

    Le 26 octobre dernier, nous déplorions le silence de l'Hôtel de Ville à propos de la Promenade Urbaine, le fameux projet de renouvellement urbain du tronçon Barbès-Chapelle-Stalingrad. En effet, Action Barbès étant à l'origine de l'idée de Promenade Urbaine, imaginée dès 2013, et présentée aux différents candidats aux Municipales en 2014, nous avons toujours suivi de très près sa mise en oeuvre. Et les aléas n'ont pas manqué depuis cinq ans. Il suffit de taper "Promenade Urbaine" dans le moteur de recherche de ce blog, pour voir à travers les dizaines d'articles que nous lui avons consacrés, que ce projet a une histoire pour le moins chaotique. Voilà qui explique notre légitime inquiétude après un long silence de l'Hôtel de Ville sur ce projet. Et nous ne sommes pas les seuls à s'en être inquiétés, d'autres associations d'habitants, Demain La Chapelle et SOS La Chapelle pour ne pas les citer, l'ont aussi fait savoir.

     

    Des nouvelles !

    Depuis octobre, nous avions pu avoir quelques bribes d'informations sur le projet, notamment lors de nos échanges avec les maires d'arrondissement, mais également en découvrant que le site de la Promenade Urbaine avait été retenu pour l'opération Embellir Paris. Nous en avions parlé dans notre article "Paris s'embellit... et n'a pas oublié nos quartiers !"

    Et depuis, nous avons reçu une invitation du Secrétariat Général de l'Hôtel de Ville nous conviant, avec les deux autres associations et le Conseil de quartier de La Chapelle, ainsi que les mairies du 10e et du 18e, à une réunion sur le suivi du projet de la Promenade Urbaine. Une invitation que nous avons bien évidemment acceptée. 

    La réunion s'est déroulée dans une ambiance cordiale, au Secrétariat Général de l'Hôtel de Ville, qui la supervisait. Étaient présents, le Service de la voirie et des déplacements (DVD) qui coordonne les travaux, les mairies du 10e et du 18e, le Conseil de quartier de La Chapelle, les deux associations mentionnées plus haut et bien évidemment Action Barbès. L'urbaniste Jean-Christophe Choblet, connu pour être le concepteur de Paris Plage, était là aussi, car c'est lui qui désormais pilote le projet, son prédécesseur ayant changé d'affectation. Ce changement de tête explique en partie l'absence de communication de l'Hôtel de Ville le temps de la transition.

    L'arrivée de Jean-Christophe Choblet a, semble t-il, insufflé une nouvelle dynamique au projet qui en avait bien besoin. En effet, il a su montrer durant cette réunion qu'il a vraiment "travaillé son dossier", qu'il a su s'en saisir pleinement et en faisant des propositions ambitieuses. C'est ainsi que, par exemple, la dimension artistique, que nous appelions de nos vœux, est remise au centre de la Promenade Urbaine. Voilà donc une très bonne nouvelle. Et ce n'est pas la seule, nous avons également appris que le financement de l'éclairage de mise en valeur du viaduc est finalement assuré.

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    Une réunion publique sera organisée courant janvier 2019 pour présenter les réalisations à venir sur le parcours de la Promenade Urbaine. Mais nous n'allons pas vous laisser sur votre faim, et sans tout dévoiler dans le détail, nous vous présentons les éléments principaux de cette dernière phase du projet. Et s'il y a bien quelques détails négatifs, une fois n'est pas coutume, nous les laisserons de côte aujourd'hui, voulant garder un esprit positif.

     

    Les grands principes

    La partie voirie a déjà été présentée et sa mise en oeuvre a commencé sur le tronçon Guy Patin - Tombouctou, il restait à répondre à la question des usages. Nous présentons donc ici les éléments nouveaux et les arbitrages sur les questions en suspens.

    Pour ce qui est des grands principes qui guident le projet, il est toujours question que d'une manière générale les réalisations soient qualitatives, avec l'emploi de matériaux nobles de préférence. C'est un adieu définitif aux cagettes et palettes !

    L'idée d'un cheminement piéton continu sous le viaduc, sur la totalité du parcours, est confirmée. Et l'ensemble des aménagements sera implanté de manière à ce qu'il n'y ait pas d'interruption dans ce cheminement.

    Comme nous le disions plus haut, la dimension artistique est non seulement réintégrée dans le projet, mais elle en devient véritablement le fil conducteur.

    Enfin, il a été rappelé que ces aménagements pourront être modifiés, déplacés voire abandonnés, si l'usage ne les validait pas.

    Les grands principes ainsi (ré)affirmés, faisons à présent un focus sur quelques points emblématiques de la Promenade Urbaine. 

     

    Le Marché

    Pour le marché, il faudra attendre sa transformation avec le renouvellement de la délégation du gestionnaire qui intervient début 2020, le nouveau délégataire devant prendre en charge une partie des aménagements à venir. À cette occasion, le cahier des charges sera revu, nous y seront attentifs.

    Une traversée Nord - Sud sera ouverte au niveau de la rue Fleury, face à la Bibliothèque de la Goutte d'Or, coupant ainsi le couloir sans fin qui organise actuellement le marché.

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    L'emplacement de l'espace de convivialité que nous avions imaginé à cet endroit, serait plutôt implanté à l'entrée du marché, côté Guy Patin. Cet emplacement est finalement bien pensé, permettant de dégager complètement la partie située entre les piliers et le barreau Patin, il ferait face à l'entée de la station de métro. Le marché serait déplacé de quelques dizaines de mètres vers l'Est. L'espace de convivialité pourrait reprendre l'alignement du marché, avec des structures similaires.

     

    L'éclairage

    La lumière sera donc au rendez-vous. Et c'est l'intégralité de la proposition qui avait été présentée qui sera réalisée. Il y aura donc un éclairage fonctionnel bilatéral avec des luminaires suspendus (style "Dupleix"). Le tablier sous le viaduc sera éclairé, mettant en valeur les petites voutes qui le composent. Sur les grandes traversées, c'est toute la structure du viaduc qui sera mise en valeur par la lumière.

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    Et enfin, les médaillons des piliers bénéficieront aussi de cette illumination. À n'en pas douter, cet éclairage sera un élément qui imprimera fortement l'identité de la Promenade Urbaine. 

     

    De l'art !

    Il y aura des œuvres d'art implantées de manière durable et d'autres éphémères, et des possibilités d'expositions temporaires. Plusieurs installations artistiques sont envisagées, faisant appel à des artistes de renom. Les acteurs culturels installés le long du parcours sont pleinement associés au projet.

    Des financements extérieurs au projet ont déjà été trouvés pour compléter l'ensemble artistique, d'autres pourraient l'être encore.

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    Agriculture urbaine

    Sur le Pont de La Chapelle, qui traverse les voies de chemins de fer de l'Est, il y aura bien un espace d'agriculture urbaine, confié à un professionnel. Cet espace de 665 mètres carrés sera clos, mais il pourrait être ouvert en journée, on pourrait ainsi cheminer à travers les cultures poussant ici.

    Un appel à projet à été lancé dans le cadre des Parisculteurs, "Cultivons la Promenade Barbès-Chapelle-Stalingrad"avec une livraison de la parcelle au lauréat du concours dès juin 2019.

     

    Il y aurait beaucoup d'autres points à détailler, comme l'Oasis Urbaine place de La Chapelle, ou les aménagements sportifs sur le Pont Saint-Ange et du côté de Stalingrad, rendez-vous donc à la réunion publique pour la présentation complète de la dernière phase de la Promenade Urbaine.

    Une Promenade Urbaine qui sera achevée tout début 2020, soit sept années après que, du côté d'Action Barbès, on s'imaginait qu'un nouveau visage pour le boulevard de La Chapelle et une partie du boulevard de La Villette était possible, et on rêvait de voir s'y déployer un jour une Promenade Urbaine.

     

  • Rénovation du secteur Boris Vian-Goutte d'Or : la concertation en échec

    Cela fait cinq ans déjà que la municipalité a lancé le chantier de réhabilitation du secteur comprenant le début de la rue de la Goutte d'Or, le haut de la rue Boris Vian et le terrain de sport, et les premiers travaux sont à présents imminents (ce projet faisait partie du programme électoral de 2014 d'Eric Lejoindre, il aurait dû être achevé à la fin de la dernière mandature). On pourrait se réjouir de la mise en oeuvre de ce projet de rénovation urbaine, tant ce secteur du quartier de la Goutte d'Or pâtit d'une rénovation pour le moins loupée (nous relations déjà le très mauvais état de ce secteur en 2014 (voir notre article du 25 février 2014), mais la faiblesse de la concertation pour ce dossier a conduit à un résultat qui ne satisfait pas les attentes des habitants.

     

    Une concertation déconcertante

    Il faut reprendre l'historique de ce dossier pour constater que c'est bien sur le volet de la concertation que la bât blesse. Nous allons évoquer seulement les grandes lignes de cet historique, tant il serait fastidieux de recenser ici toutes les péripéties de ce dossier.

    Cela a commencé avec l'agence qui était missionnée (AA Feraru) par la Mairie pour mener une concertation préalable avec les habitants et les acteurs du quartiers. Ce travail a alors consisté d'abord en une série de rencontres individuelles, un peu déconcertantes, où chacun devait notamment exprimer ses sentiments et sensations (!) autour de ce secteur, il y a eu ensuite des réunions publiques de travail en commun, mais qui dans les faits se sont révélées de vrais fiascos (souvenons-nous par exemple de cette réunion sur le TEP - nous y étions -, sous la pluie, avec moins de dix participants !), faute de communication notamment. Il y a eu aussi des "marches exploratoires" qui ont permis au moins de lister les points noirs bien connus des habitants. 

    La première grande réunion de présentation du projet de rénovation urbaine a eu lieu le 22 novembre 2016 au Centre Barbara (voir notre article du 29 novembre 2016). Il a alors été présenté un projet avec plusieurs principes d'aménagement, à savoir : avancée des vitrines des commerces aux colonnes de la rue de la Goutte d'Or, déplacement de la portion de la rue Boris Vian (entre Goutte d'Or et Polonceau) dans l'alignement de l'escalier de la première partie de la rue (entre Charbonnière/Chartres et Goutte d'Or), la couverture du TEP, la création d'un local commercial à l'angle de la rue de la Goutte d'Or et de la place Polonceau (future place Remitti) et la création d'un nouveau bâtiment sur l'emplacement de la rue Boris Vian déplacée.

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    Une des vues du projet présenté en 2016

    Il nous faut évoquer également l'opération "Tous mobilisés Goutte d'Or Sud" en 2018 (voir nos articles du 30 avril 2018, du 16 mai 2018, du 6 juin 2018 et celui du 25 juin 2018) qui englobe le secteur concerné et qui n'a rien donné de concluant, à part quelques micros aménagements de voirie, les problèmes essentiels qui avaient alors été soulevés sont malheureusement toujours d'actualité.

    Depuis le dossier ne semblait pas avancer, à part quelques réunions publiques, toujours en petits groupes et "sans grand formalisme", pour le dire poliment, et portant uniquement sur des détails d'aménagement. En tout cas, il n'y a jamais eu de réunion collective pour débattre sur le fond des aménagements envisagés. A l'heure ou l'on se gargarise de participation citoyenne à tout va, il est peut-être bon de rappeler que l'acte essentiel de la démocratie participative est la délibération des citoyens, et non leur simple consultation, surtout lorsque cette dernière est totalement fragmentée, ne permettant pas les échanges horizontaux.

    D'ailleurs, le commissaire enquêteur chargé de ce projet a fait ce constat de défaut de concertation, appelant à relancer justement cette concertation pour la validation du projet. La Mairie a bien mis en oeuvre ce complément de concertation, mais cela s'est limité à des rencontres individuelles entre habitants ou associations et les élus, les échanges se cantonnant à valider ou pas les points du projet tel que présenté auparavant. Plusieurs associations et des habitants ont tenté d'interférer avec cette concertation et faire évoluer le projet, en vain.

     

    Un projet déconcertant

    La dernière réunion publique en date sur ce projet est une réunion d'information, qui paradoxalement, si elle a été annoncée à la dernière minute (nous avons appris sa programmation trois jours avant sa tenue par un mailing de la Mairie du 18e), a réuni tout de même une centaine d'habitants au gymnase de la Goutte d'Or, le 9 octobre dernier. Nous avons pu constater l'absence du maire pourtant annoncé (une erreur de communication nous a-t-on dit) et surtout que beaucoup des habitants présents découvraient le projet pour la première fois ! D'ailleurs plusieurs voix se sont élevées pour déplorer n'avoir pas pu s'exprimer sur ce projet faute d'en avoir eu connaissance.

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    Heureux hasard sans doute, la rue Boris Vian bénéficie d'un nettoiement spécial à grande eaux juste avant le début de la réunion du 9 octobre 2020

    Cette réunion "d'information" ne nous a finalement pas informé de grand chose. Le permis de construire étant déjà déposé et le financement bouclé, il n'y avait de toute façon pas grand chose à discuter. On nous a tout de même présenté les grandes lignes du projet,  à  savoir les mêmes qu'en 2016 : avancée des vitrines des commerces aux colonnes de la rue de la Goutte d'Or, déplacement de la portion de la rue Boris Vian (entre Goutte d'Or et Polonceau) dans l'alignement de l'escalier de la première partie de la rue (entre Charbonnière/Chartres et Goutte d'Or), la couverture du TEP, et la création d'un local commercial à l'angle de la rue de la Goutte d'Or et de la place Polonceau. Seule la création d'un nouveau bâtiment sur l'emplacement de la rue Boris Vian déplacée pourrait être encore contestée. Quand ? Comment ? Nous ne le savons pas. On nous a tout de même dit, sans rire, que si la salle était unanime, le projet pourrait être tout simplement annulé et revu pour une livraison dans dix ans.

    Pour le reste, rien n'a été présenté aux habitants, aucun détail de réalisation ni même un calendrier des travaux. Les quelques diapos projetées étaient de toute manière difficilement visibles sur le mur rayé du gymnase (il faut dire que les problèmes de projection dans les réunions publiques sont devenus un véritable running gag dans le 18e). La salle a largement exprimé son incompréhension quant aux méthodes de la Mairie sur le suivi de ce projet.

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    Tribune d'élus sur fond de projection floue (Anne-Claire Boux, Mario Gonzales, Maya Akkari et Fanny Benard). Réunion du 9 octobre 2020 au gymnase de la Goutte d'Or

    Pour ajouter à la confusion, une incertitude a été pointée par la Mairie sur le devenir du parking situé sous le TEP qui n'est toujours pas déterminé, parlant même d'une éventuelle suppression. Pourtant voilà un sujet qui n'a pas d'équivoque pour les habitants qui ont tous exprimé leur volonté de maintenir ce parking, que ce soit durant la pseudo-concertation et ou au cours de cette réunion "d'information". Et au moment où la Ville annonce la suppression de cinquante pour cent des places de parking en surface, il serait étonnant qu'on supprime un parking sous-terrain, alors que ce genre d'équipement est la condition indispensable pour mettre en oeuvre ce plan de suppression.

    Même si tout n'est pas forcément contestable dans les réalisations à venir, un projet de cette envergure aurait tout de même mérité d'être mené autrement en termes de concertation, surtout avec une phase préparatoire sur un temps aussi long.

     

    Travaux surprise !

    Si la réunion du 9 octobre 2020 n'a pas permis d'avoir de détails sur le calendrier des travaux, on a pu en savoir plus depuis... avec un mail "flash info" (?) de la Mairie du 18e, en date du 16 octobre, qui annonce le début du chantier le 26 octobre, soit juste dix jours après ! Nous reproduisons ci-dessous le corps de ce court mail et le visuel qui l'accompagne :

    "Les travaux d'aménagement de la rue Boris Vian, de la rue de la Goutte d'Or
    et du Terrain d'Education Physique (TEP) démarrent !

    Début des travaux le 26 octobre 2020

    La première phase de travaux de démolition durera jusqu'en janvier 2021. A partir de février 2021, une seconde phase de travaux de réaménagement interviendra et se poursuivra jusqu'au printemps 2022.

    Le terrain de sport (TEP) sera fermé durant toute la période de travaux. Sa réouverture est prévue pour l'été 2022. Le gymnase, sera fermé environ 2 mois au printemps 2021, et restera ouvert durant le reste des travaux.

    La rue de la Goutte d'Or (de la rue des Gardes jusqu'à la place Remitti) sera fermée à la circulation des véhicules durant 3 jours au démarrage du chantier pour la mise en place des installations de chantier.

    Des informations complémentaires arriveront très prochainement."

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    Si le dossier trainait en longueur jusque là, les choses semblent se précipiter à présent. Pour couper court à toute forme de contestation, faute de vraie concertation ?