
Le rideau baissé, un vrai risque ?
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Le rideau baissé, un vrai risque ?
Nous parlons ici des enseignes Carrefour que nous avons dans le collimateur depuis quelques mois, et non des carrefours (avec un S) du quartier.
Un peu étonnés du sans-gêne flagrant des chauffeurs qui assurent les livraisons du géant de la distribution, nous nous sommes décidés à intervenir. Dans le 18e, dans le cas du Carrefour Market de la rue de Clignancourt, un de nos adhérents du quartier nous a fourni régulièrement des photos montrant l'anarchie du stationnement des camionnettes chargées des livraisons. Nous avons donc saisi le commissariat de police du 18e en signalant le désordre en ces lieux, illustré par les nombreuses photos en notre possession.
Dans le 9e, une situation analogue sur le trottoir du boulevard de Rochechouart, entre la rue des Martyrs et la rue Viollet-le-duc. Nous en avons parlé le 17 février dernier ici. Autre arrondissement, autre stratégie. Nous avons toqué à la porte de l'élu chargé de la voirie, entre autres missions, Sébastien Dulermo. Le jeune élu n'a pas tardé à réagir et à contacter la direction du magasin en relayant nos arguments, à savoir qu'il dispose d'une aire de livraison le long du magasin qui offre une solution raisonnable, superbement ignorée par les livreurs en camionnette.
Voici les réactions des uns et des autres.
Le commissariat du 18e, en la personne du Commandant Troin, nous a répondu :
"Nos équipes ont fait plusieurs passages depuis le 4 février et ont procédé à une dizaine de verbalisations avec des mises en garde auprès du gérant du carrefour market. Des retours qui me sont faits, la situation s'est améliorée. Toutefois nous restons attentifs. Si de votre côté vous constatez une nouvelle dégradation de la situation, n’hésitez pas à me contacter sur ma boite mail et nous recommencerons."

L'adjoint à la Maire du 9e, Sébastien Dulermo, nous a répondu :

Nous avons déjà à plusieurs reprises évoqué la situation de l'espace public devant le 6 rue du 8 mai 1945 à Paris 10e : une placette sur le trottoir à l'angle de la rue du 8 mai 1945 et de la rue d'Alsace, à proximité immédiate de la Gare de l'Est, et donc stratégiquement localisée sur la zone très fréquentée par les passants entre les 2 gares du 10e.
Initialement les déchets et détritus divers s'accumulaient sur la terrasse privative de l'ancien établissement "L'Ecu de France", n'appartenant pas au domaine public par définition. Aussi les agents municipaux de la propreté de la Ville de Paris n'étaient-ils pas théoriquement en capacité d'intervenir sur cet espace privatif (lire nos articles du 31 octobre 2015 et du 11 novembre 2015).
Suite à nos articles et sur injonction de la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris, la terrasse a finalement été déposée au cours de la première quinzaine de décembre, permettant ainsi aux services municipaux de la propreté de pouvoir à nouveau entretenir et nettoyer cet espace rendu au domaine public.
Constatant pourtant la nouvelle accumulation de détritus sur cet espace, nous avons interrogé nos interlocuteurs à la Direction de la Propreté, qui nous ont avoué leurs difficultés multiples à pouvoir nettoyer le trottoir à cet endroit, du fait notamment de véhicules stationnant à même le trottoir.
Aussi, le 20 janvier dernier, avons-nous interpellé le Commissaire Central du 10e, Julien Miniconi, afin qu'il fasse intervenir ses équipes, et notamment les Agents de Surveillance de Paris ("ASP") chargés de faire respecter les règles en matière de stationnement.
Le jour même, nous recevions un message du Commissaire indiquant que, suite à notre message, les effectifs de l'UPA (Unité de Police Administrative) s'étaient rendus sur place et précisant également :
"L'entreprise [...] qui effectue des travaux à l'intérieur du bâtiment a été sanctionnée par la rédaction d'un avis de contravention lié à la constatation de l'occcupation illicite de la voie publique, celle-ci ayant entreposée sur le trottoir un "BIG BAG" rempli de sable. En ce qui concerne le stationnement du véhicule sur le trottoir, je vais donner des instructions fermes aux ASP."

Depuis cette intervention efficace, l'espace public à l'angle de la rue d'Alsace et de la rue du 8 mai 1945 (coté gauche du parvis de la Gare de l'Est), a retrouvé une certaine sérénité en matière de propreté et d'entretien générale. L'entreprise qui y effectue les travaux au RDC, semble désormais respecter l'interdiction de stationner sur les trottoirs. Et nos interlocuteurs à la Direction de la Propreté de Paris ont admis que cette intervention de la Police "représente [pour eux] une grande aide".

Photo prise le 25 janvier 2016, quelques jours après l'intervention des équipes de police du 10e...
oOo
Pourtant, cette anecdote et notre intermédiation nous amènent à réfléchir sur les éventuelles lacunes en matière de communication entre les services de la Ville et ceux de la Police.
Gageons que la future brigade spécialisée contre les incivilités (encore récemment appelée "brigade verte") permettra une meilleure fluidité dans le traitement des points noirs dans l'espace public parisien : comme l'indiquaient DirectMatin et le JDD lundi, ce sujet sera débattu dans le cadre du plan de propreté au Conseil de Paris des 15-17 février prochains.
Un plan propreté présenté au conseil de Paris mi-février. Engagement des citoyens, brigade contre les incivilités https://t.co/a2J7epAZV6 …
— Marie-Anne Kleiber (@Makleiber) 1 Février 2016
Nous avons répondu récemment à l’invitation de Stéphane Bribard, élu chargé de la sécurité et de la prévention dans le 10e arrondissement pour échanger sur le projet de contrat de prévention et de sécurité. Présente également la coordinatrice de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) de ce dispositif pour les 1er, 2e, 3e, 4e, 10e et 11e arrondissements. Elle a pour mission dans la période de pré-signature du contrat de centraliser, collecter les informations et rédiger.
Le dernier Contrat Parisien de Prévention et de Sécurité (CPPS) date de 2010 (voir notre article de 2011 sur le sujet). Il s'avère nécessaire de le réactualiser. Un comité de pilotage parisien œuvre depuis plusieurs mois pour élaborer un document qui donne les priorités. A charge pour chaque arrondissement de le décliner en fonction des besoins et des situations.
Ville de Paris, préfecture de police, justice, éducation nationale (rectorat de Paris) et associations concernées (intervenant dans les domaines de la toxicomanie, de la prévention de la délinquance) sont les principaux signataires et partenaires de ce contrat.
Les actions ont été réparties en 3 axes déclinés en 31 fiches-action :
• Prévenir la délinquance des jeunes
• Protéger les personnes vulnérables, lutter contre les violences faites aux femmes, les violences intra-familiales et renforcer l'aide aux victimes
• Améliorer la tranquillité publique
Nous avons fait le choix de ne présenter que les nouveautés. Pour les courageux, l'intégralité du document de 168 pages, c'est ici: CPPS 2015-2020.
Les nouveautés
• Prévenir la radicalisation et accompagner les familles
• Mettre à l'abri les familles dormant à la rue
• Renforcer la sécurité des seniors
• Renforcer la sécurité des touristes
• Renforcer la protection des agents chargés d'une mission de service public
• Lutter contre la vente à la sauvette et les activités illicites dans l'espace public (un sujet qui concerne particulièrement les quartiers Barbès-Chapelle)
• Améliorer la sécurité dans les transports et les gares (là encore nous sommes concernés avec les Gares du Nord et de l'Est). A savoir, la SNCF souhaite être partenaire de ce CPPS)
• Promouvoir une vie nocturne apaisée (on pense aux quartiers du Canal Saint-Martin et de la rue du Faubourg Saint-Denis).
Que vient faire Action Barbès dans cette affaire?
Ce nouveau contrat précise les modalités de la participation citoyenne. Mais chaque maire d'arrondissement décide des modalités de consultation (associations, conseils de quartier); c'est le choix du 10e. Pour le moment dans le 9e, des groupes de travail ont été mis en place, en particulier avec des commerçants. Quant au 18e, nous n'avons pas d'information précise à ce jour.
Nous avons appris qu'il y avait possibilité de fiches-action inter-arrondissements et n'avons pas manqué de demander une telle fiche pour les ventes sauvette à Barbès et boulevard de la Chapelle. Nous avons également profité de cette rencontre pour aborder les stationnements illicites d'autocars et de porte-huit puisqu'il existe une fiche-action "sécurité routière" !
Calendrier
D'ici mi novembre, équipes d'animation et conseil de quartier seront consultés. En février, un comité d'initiative et de consultation (CICA) en mairie, puis Conseil de Sécurité et de Prévention de la Déliquance d'Arrondissement (CSPDA) et signature du Contrat Local de Sécurité avant l'été.
Nous avons abordé la question de l'alcoolisation et de la sécurité dans les rues du 10e par un article publié la semaine dernière, la police et les relations publiques. Il serait idiot de croire que les problèmes s'arrêtent aux limites des arrondissements, aussi avons-nous regardé la même question côté 9e.
Par l'arrêté préfectoral n° 2014-00204 du 10 mars 2014, deux grandes zones où à la fois la vente d'alcool et sa consommation sont interdites ont été délimitées. En voici la carte.
Cliquer sur la carte pour l'agrandir
Bien sûr, l'interdiction de vente et de consommation d'alcool ne concerne pas les établissements ayant les autorisations nécessaires, en clair les bars et les restaurants.
L'arrêté préfectoral indique que la vente et la consommation d'alcool sont interdites de 16h à 7h dans ces deux zones et précise que "troubles et nuisances sont occasionnés par des personnes consommant de l'alcool", motivant ainsi la décision (télécharger l'arrêté préfectoral). La Préfecture de Police de Paris est d'ailleurs très attentive à la question comme l'indique une page de son site web intitulée " Alcool et alcoolisation massive ".

Affiches diffusées par la Préfecture de Police de Paris
On peut s'interroger sur l'efficacité d'une telle décision quand on regarde certains magasins du Faubourg Montmartre ouverts fort tard dans la soirée, sans parler d'un magasin de la rue de Rochechouart proche de la rue du Delta, en plein périmètre règlementé.
Mais revenons plus près de Barbès.
Le carrefour rues du Faubourg Poissonnière et du Delta fait l'objet de toutes les attentions de la mairie et du commissariat de police du 9e. L'endroit serait devenu un point chaud, notamment à cause d'un magasin vendant de l'alcool à cet endroit. Sa fermeture a été annoncée plusieurs fois mais la mairie du 9e ne confirme pas cette information, la décision devant être prise par la Préfecture de Police. Pour mieux dissuader certains et surveiller le carrefour, l'installation d'une caméra de surveillance a été décidée pour le début de l'année 2015. Cette annonce a été faite lors du conseil d'arrondissement du 9e le 3 novembre dernier. Cette installation fait partie du plan de protection vidéo pour Paris, le fameux plan 1000 caméras (voir ci-dessous). Interrogée sur la question, la mairie du 9e nous a précisé que cela correspondait au "déplacement d'un dispositif prévu par ailleurs et dont la pertinence n'était plus avérée".
Pour mémoire, rappelons que le plan 1000 caméras à Paris datant de 2008 a permis l'installation de caméras de vidéo-surveillance un peu partout dans la capitale comme le montre la carte ci-après.
Cliquer sur la carte pour l'agrandir.
Voir aussi : Souriez ou ne souriez pas, vous êtes filmés
La politique générale suivie par la Préfecture de Police de Paris en matière de vidéo-surveillance est décrite sur la page " le plan vidéoprotection pour Paris ".
A en croire le document "Implantation des caméras par arrondissement" diffusé par la même préfecture, le 9e compterait 51 caméras.
Reste à savoir si ces caméras dites "de vidéo-protection" mais que nous préférons nommer "de vidéo-surveillance" sont efficaces ? Pour la police, cela ne fait aucun doute. Elles permettent à coup sûr d'élucider pas mal de questions. Mais il nous a semblé comprendre que ces caméras étaient là surtout pour prévenir les dangers qui guettent le public. Et là, c'est beaucoup moins évident. A t-on connu une baisse sensible de la délinquance a Paris depuis l'installation de ces caméras ? Les problèmes de sécurité que nous connaissons à Barbès et aux alentours sont hélas une réponse claire nette et précise à cette question. NON.