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  • Les toits de Paris

    Logo toits de Paris.pngLa salle Rossini à la mairie du 9e était pleine à craquer ce jeudi 5 février pour le lancement du comité de soutien à la candidature de la Ville de Paris au classement au patrimoine mondial de l'UNESCO des toits de la capitale.
     
    Revenons cinq mois en arrière
     
    Tout a commencé au cours du conseil d'arrondissement du 9e le 15 septembre 2014 lorsque la nouvelle maire Delphine Bürkli (UMP) et l'exécutif ont déposé un vœu afin de demander le classement des toits de Paris au patrimoine mondial de l'UNESCO, voeu adopté à l'unanimité de ce conseil. Sur le même sujet et dans la foulée, un second vœu a été porté au Conseil de Paris par les trois représentants du 9e et le Premier adjoint Bruno Julliard (PS). Ce voeu a été adopté à l'unanimité le 1er octobre. Il demande à la maire de Paris la mise en place d'un "groupe de travail visant à définir une stratégie patrimoniale à appliquer, en vue de présenter, le cas échéant, la candidature des toits de Paris au patrimoine mondial de l’UNESCO" (lire le texte complet du voeu). Mais voilà que les choses se gâtent puisque Anne Hidalgo doute de l'intérêt de ce classement comme l'indique l'article paru sur LCP/AN "Toits de Paris, Hidalgo ne veut pas mettre la capitale dans le formol".
     
    Le parcours du combattant débute alors pour cette initiative car, évidemment, de nombreuses étapes sont à franchir avant que l'UNESCO en approuve le principe. Cela commence par un soutien du ministère de la Culture qui devra inscrire ce projet sur la liste indicative des biens français au patrimoine mondial, avant d’être ensuite sélectionné par l’État français pour être présenté à l’UNESCO. Tel est donc l'objectif du comité de soutien lancé en ce 5 février.
     
    De quoi s'agit-il ?
     
    Le site de l'UNESCO explique très bien à la fois l'objet d'un classement au patrimoine mondial et la procédure à suivre pour obtenir un tel classement. Disons qu'en gros il s'agit de préserver afin de transmettre aux générations futures les œuvres culturelles les plus remarquables de l'humanité. C'est à ce titre que les berges de la Seine ont été classées au patrimoine mondial au milieu des années 80. (Vous pouvez accéder à la liste des monuments et sites classés par l'UNESCO en cliquant sur ce lien).

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    Les toits de Paris - Paris vu des toits - Source : site Les toits de Paris vous invitent à prendre de la hauteur

     
     
    Pourquoi cette demande de classement ?
     
    "Les toits de Paris forment un paysage urbain unique grâce à ses formes, à ses monuments, à ses contrastes" a déclaré Delphine Bürkli en présentant son vœu au conseil de Paris le 1er octobre dernier. Il s'agit de mettre en valeur un patrimoine encore inconnu et en même temps de faire le nécessaire pour sa sauvegarde.
     
    Mais d'autres motifs semblent pointer leur nez et la maire du 9e n'en fait pas mystère : "Je veux ainsi que cette candidature soit l’occasion d’imaginer l’urbanisme de demain, avec de nouveaux usages à définir sur les toits des immeubles nouveaux" ajoutant "c'est aussi une dimension touristique de Paris qui est à réinventer".
     
    Il ne s'agit pas ici de faire un procès d'intention mais de bien regarder la réalité en face. Personne ne doute du profond désir, de la volonté des élus parisiens de préserver ce patrimoine que sont nos toits. Cela ne nous empêche pas de voir que l'urbanisme et le tourisme restent en arrière fond du projet. L'urbanisme parce que Paris étouffe dans ses murs, que la densité de la ville est extraordinaire et que pour sortir un peu de ce carcan, c'est en hauteur, ou plus exactement en volume, que des solutions peuvent être trouvées. L'actuel processus de modification du Plan Local d'Urbanisme en est un autre signe. Le tourisme car une énorme bagarre a lieu depuis des années entre différentes grandes villes d'Europe pour le leadership des visites de touristes. Paris demeure en tête mais cette position reste fragile vis-à-vis de Londres par exemple. Classer les toits ne serait-il un argument de plus pour la capitale du romantisme mondial ?
     
    Comment arriver à ce classement ?
     
    Au delà des arguments culturels, artistiques, techniques qui seront développés par les experts et notamment les architectes et historiens du patrimoine paris,toits de paris,urbanisme,patrimoinedont le travail commence, il est évident que la communication jouera un grand rôle. Dans sa déclaration d'ouverture, le Président du comité de soutien ne l'a pas caché et de nombreuses manifestations (expositions, conférences, ...) seront organisées pour obtenir le soutien du public. En attendant, et puisque nous sommes au tout début d'une longue marche qui pourrait durer des années, le comité de soutien a mis en ligne un site "Les toits de Paris vous invitent à prendre de la hauteur" qui regroupe les premières informations et quelques photos et a déjà son logo, assez joli ma foi !

     

    En attendant, régalons nous avec  Sous les toits de Paris chanté par Albert Préjean

     

  • Promenade urbaine: on est parti jusqu'en 2020

    Beaucoup d'habitants étaient venus la semaine dernière au nouveau centre d'animation du boulevard de la Chapelle pour la présentation du bilan du Civic Lab. On constatait cependant que peu de riverains du 10e avaient franchi le viaduc. Les plus motivés sans doute, des membres du conseil de quartier Louis Blanc- Aqueduc et d'associations de quartier. Le gros des troupes venait donc du quartier autour de la place de la Chapelle, logique puisque le Civic Lab y était installé jusqu'au malheureux incendie début décembre.

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    Nombre d'élus des 10e et 18e arrondissements avaient fait le déplacement, mais personne du 19e, semble t-il.

    Qu'a t-on appris de nouveau?

    L'équipe de l'Atelier d'Architecture Autogérée (AAA) a rappelé ses objectifs, nous ne reviendrons pas là-dessus. Ses missions: repérage des dynamiques civiques et urbaines, co-construction du Civic Lab, mise en place de nouveaux usages proposés par les acteurs du quartier et propositions participatives pour l'aménagement urbain. Des cartographies ont été élaborées (on peut regretter que l 'éclairage du viaduc retenu dans le cadre du budget participatif 2015 ait été omis dans la présentation), pour les lieux bien ensoleillés, sur les types de commerces implantés le long du parcours, sur la répartition hommes/femmes dans l'espace public. Pas inintéressant pour le citoyen qui connait mal son quartier mais pour les autres... Tout cela relevait davantage du diagnostic. Pas suffisamment de détails sur la façon dont ont été menées les enquêtes auprès des habitants ou passants interrogés. Par exemple, on apprenait qu'à Barbès les propositions étaient davantage tournées vers le social, la solidarité, la citoyenneté, la propreté, l'hygiène ?  Nous avions demandé à être informés de la présence de l'équipe du Civic Lab à Barbès mais nous n'avons pas eu de retour. Alors, combien de personnes consultées ? A quels moments ? On n'en saura pas plus. Nous sommes donc intervenus pour rappeler que nous déplorions depuis le début de l'aventure le manque d'informations pour les riverains du secteur Barbès-Tombouctou et de la Goutte d'or.

    Quelques propositions ont cependant émergé même si la plupart d'entre elles avaient déjà été évoquées lors des réunions de réflexion avec l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) : un atelier de réparation de vélos, une cuisine mobile (c'est un peu ce qu'on a suggéré pour l'espace convivial au centre du marché), une recyclerie (là aussi déjà proposée en lieu et place de la déchetterie), un espace d'agriculture urbaine, un espace de co-working, une bibliothèque mobile, des commerces équitables... Quant à la suggestion pour une esplanade sur le pont Saint Ange pour des débats ou des projections, le bruit des métros et des trains semble avoir été oublié. 

    Les avis exprimés ensuite par les habitants étaient mitigés. Certains très enthousiastes, d'autres beaucoup moins, d'autres encore déçus par un manque de nouveauté. "Ce sont des trucs qu'on voit partout ! " s'est exclamé l'un d'entre eux. Des habitants se sont interrogés sur l'utilité même de cette 1ère phase. On pourra juger de l'efficacité  du travail mené par AAA quand seront  présentées les premières propositions concrètes d'aménagement. Plusieurs questions ont inévitablement porté sur les sauvettes. Un sujet que nous n'évoquerons pas davantage ici.

    Quel calendrier?

    Incontournables, les travaux de la RATP, à savoir la réfection des peintures anti-corrosion du viaduc. Le planning est bien confirmé. On commencera à l'ouest, à Anvers, en juillet 2017, pour aller jusqu'à la Chapelle (station incluse) pour une durée d'un an. Puis, second tronçon jusqu'à Colonel Fabien qui se terminera en 2019. Tout l'espace sous le viaduc (et aux abords) sera utilisé par la RATP. On vous prévient, il y aura sans doute un impact sur la circulation. La Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) profitera de la phase de travaux n°1 pour réaliser des études de circulation et proposera alors plusieurs scénarios d'aménagements. Il faudra ensuite consulter des entreprises.

    Parallèlement, la DVD a annoncé des travaux réalisés par les Eaux de Paris place de la Chapelle de janvier à juin 2017. Il s'agira de faire passer de gros tuyaux. Quelques bouchons supplémentaires à prévoir là aussi !

    Une nouvelle agence est en passe d'être choisie par la Ville et nous devrions en savoir davantage en début d'année 2017 quant à la suite de la concertation et son mode de fonctionnement. Un container sera réinstallé place de la Chapelle et un autre dans le 10e (mais pas de lieu pour le moment). Nous serons alors vigilants à ce que soient enfin abordés les réaménagements de voirie (sens de circulation, pistes cyclables, continuité du terre plein au niveau du carrefour Tombouctou, carrefour apaisé place de La Chapelle), les problèmes du stationnement des autocars, ceux liés au bon fonctionnement du futur marché Barbès. Un travail en atelier avec la DVD, des plans comme cela a été le cas lors du réaménagement des boulevards de Rochechouart, de Magenta et Barbès dans le cadre d'une commission extra municipale de déplacements. 

    Nous n'avons pas manqué de reparler du marché Barbès qui va donc être déplacé vers l'Est pendant un an. Nous avons rappelé la position de notre association sur la nécessité de réinstaller en 2018, un marché alimentaire, plus aéré, plus sécurisant, avec donc moins de linéaires, la condition indispensable pour ne plus avoir de camions stationnés sur les trottoirs ou les ponts. Nous avons également insisté sur la nécessaire réduction de la circulation, c'est un engagement de la Ville et  les épisodes de pollution du mois de décembre ne peuvent que nous donner raison.

    Nous participerons mi janvier à la réunion du Comité de pilotage Barbès à l'Hôtel de Ville. Ce sera l'occasion de revenir sur ces points.

    L'occasion de faire état aussi d'une certaine déception au vu du bilan présenté par l'AAA. Nous sommes restés sur notre faim : pas d'atelier de concertation avec des habitants motivés, avec des outils et des compétences en gestion de la voirie, avec des conseils de quartier déjà au fait des problèmes connus de tous, pas d'actions de la DVD pour initier une analyse de la circulation à la place de la Chapelle qui ne laissera pas, en l'état, la possibilité de créer une quelconque promenade.... Au lieu de travailler concrètement sur le projet, nous avons assisté à une occupation temporaire d'un tout petit bout d'espace public, très circonscrit à la Place de la Chapelle — rappelons que le second conteneur est resté fermé derrière la déchetterie et qu'aucune action, aucune présence n'a été perçue au-delà. En tant qu'association et via notre blog, nous avons fait de notre mieux pour rendre plus visible l'animation du Civic Lab' mais il nous semble qu'il est resté très confidentiel. Oserons-nous dire que nous craignons d'avoir perdu 6 mois de plus vers la mise en oeuvre du projet ? 

  • Vivre à Paris

    paris,plu,commerce-de-proximité,logementDepuis plusieurs années, Paris est la ville la plus visitée au monde ! Objet d'une polémique au cours des dernières élections municipales, cette information est confirmée par le rapport publié par l'Office de tourisme de Paris : près de 30  millions de visiteurs à Paris intra-muros en 2013. Il est clair que cette affluence a un impact sur la vie quotidienne des Parisiens. Pour ceux qui aiment les chiffres, cela représente en moyenne 82 000 visiteurs par jour soit 3,5% de la population qui est d'environ 2,3 millions d'habitants. C'est considérable. Nos arrondissements et principalement le 9e et le 18e sont touchés par ce phénomène avec les Grands Magasins et Montmartre par exemple, mais aussi le 10e où se trouvent les deux gares Nord et Est. L'économie de la ville s'en ressent. A certains égards, l'impact est positif, pas de doutes, mais cette formidable quantité de visiteurs a aussi des effets pervers sur la vie des Parisiens (pour plus d'informations, se reporter au document Le tourisme à Paris, chiffres clé publié par l'office du tourisme - édition 2014 pour les chiffres 2013)

    D'abord sur le logement, .....

    .... sur l'immobilier. Dire que se loger à Paris est devenu une vraie galère est une banalité mais aussi hélas, une réalité. Le prix de l'immobilier a atteint des sommets (presque 9000€/m2 dans le 9e, 7500€ dans le 10e et le 18e environ) ce qui ne manque pas d'avoir un impact, évidemment, sur le prix des loyers. Les effets pervers sont de deux ordres.

    D'abord, la pierre est vue comme un investissement sérieux dans la période de crise économique et financière que nous connaissons, ce qui fait monter les prix. Ensuite, cette montée des prix fait que certains investisseurs cherchent à maximiser leur investissement non pas en louant sur le long terme leurs biens mais en pratiquant les locations temporaires aux tarifs plus élevés. Ce phénomène s'est considérablement développé dans Paris et dans nos quartiers plus particulièrement. Il suffit de taper locations temporaires sur un moteur de recherche bien connu pour voir le nombre d'agences proposant des services de cet ordre. Autant de logements en moins pour les candidats à vivre à Paris. Notons aussi que cela change grandement la vie au quotidien pour les habitants d'un immeuble. D'habitants stables pouvant avoir liés des relations de bon voisinage voire d'entraide, on passe parfois à des immeubles dans lesquels les résidents "tournent", transformant parfois le hall d'entrée en hall d'hôtel. La Ville de Paris a vu le problème, tout occupée qu'elle est à chercher et créer des logements. Elle a pris des dispositions très contraignantes à ce propos comme l'indique une page dédiée au sujet sur le site paris.fr. Sans compter que ces locations temporaires font concurrence (déloyale ?) aux hôtels, très nombreux dans la capitale.

    paris,plu,commerce-de-proximité,logementLe second effet pervers de cette affluence de touristes sur la vie des Parisiens touche aux commerces. Certes les habitudes des consommateurs ont évolué avec le temps. On ne fait plus ses courses aujourd'hui comme on les faisait encore dans les années 60 voire 70. Mais la modification de la nature des commerces est bien sous l'influence du tourisme. Il suffit de se promener à Montmartre pour en être sûr mais beaucoup de rues de nos quartiers n'échappent pas au phénomène comme la rue des Abbesses dans le 18e ou la rue des Martyrs dans le 9e. Combien de commerces de bouche disparus pour laisser la place à ceux qui vendent vêtements, gadgets, souvenirs. Il n'y a guère que les boulangeries qui ont résisté ! Certes, là aussi la mairie de Paris a vu le problème. Des dispositions pour protéger les commerces de proximité sont contenues dans le Plan Local d'Urbanisme (PLU) pour certaines rues. Le nombre de ces rues devrait d'ailleurs augmenter à l'occasion de la révision du PLU en cours (voir notre article du 18 janvier). Certes la mairie de Paris a crée la SEMAEST, société d'économie mixte qui permet de préempter les murs d'un commerce lorsque ceux-ci sont à vendre et mis en place Vital'Quartier. Certes encore la récente loi dite Pinel va permettre à une société d'économie mixte de préempter le bail commercial d'un commerce mais il n'en reste pas moins que les résultats ne sont pas à la hauteur de ce que nous pourrions attendre et que le tissu des commerces de proximité, c'est à dire des commerces de bouche, se défait petit à petit. Pour ceux qui connaissent bien la rue des Martyrs, la chose est évidente. Sans remonter aux années 70 où il y avait encore des petites remorques, des marchands des quatre saisons, dans la rue comme on peut encore le voir rue Lepic, la nature des commerces a profondément changé. Beaucoup de coiffeurs, d'opticiens, de marchands de chocolat ou bien d'alimentation de luxe (saumon, caviar, jambons d'Espagne, ...) tout ce qui ne constitue pas, reconnaissons le, le quotidien de tout le monde. Sans parler des salons de massages qui ont proliférer surtout dans le 9e et le 10e (voir notre article du 20 janvier) et sans oublier la pléthore de petits restaurants souvent pour un repas rapide.

    Une vive polémique a lieu en ce moment à propos des projets architecturaux de la Samaritaine dans le 1er et de la tour Triangle dans le 15e. Les défenseurs de ces projets prônent ce qu'ils nomment des gestes architecturaux pour faire en sorte que Paris ne devienne pas une ville musée. C'est là leur principal argument. Mais la ville n'est-elle pas d'abord faite de ses habitants. La vive démographie française fait que Paris a vu le nombre de ses habitants augmenter ces dernières années. Mais à continuer à rendre la vie quotidienne des Parisiens plus difficile par manque de logements accessibles ou de commerces de proximité, c'est ainsi que la capitale deviendra musée.

     

  • Les élus de quartier - 1 -

    La campagne municipale de 2014 est entrée en scène ces dernières semaines, avec notamment la formule de primaires de l'UMP,  puis le lancement de sa campagne au Bataclan par Anne Hidalgo et les récentes déclarations de candidatures dans les autres partis politiques. 

    Il se trouve que parmi les candidats à la mairie de Paris, certains sont aussi des élus de proximité pour nous. Les deux premiers élus qui ont accepté de répondre à nos questions sont Pierre-Yves Bournazel (UMP) et Ian Brossat (PC), tous deux élus du 18e arrondissement. 

    Nous commencerons par Pierre-Yves Bournazel qui devait affronter hier dès 8 heures du matin les autres candidats UMP dans les urnes électroniques. On a appris que la procédure serait poursuivie jusqu'au 3 juin, 19 heures, pour donner la possibilité aux militants et sympathisants de faire leur choix plus aisément (18 000 inscrits le 30 au soir). Lire l'article du Monde du 31 mai sur le sujet : cliquez ici

    Nous n'avons pas voulu entrer dans la problématique de la compétition interne à l'UMP mais plutôt sonder les idées du jeune élu du 18e par rapport à notre quartier. Voici nos questions et ses réponses. 

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    (Crédit photo Alain Guizard)


    - Vous vous présentez aux primaires de l'UMP pour les municipales de 2014 à Paris. Les inscriptions à Paris se terminent le 3 juin. Comment interprétez-vous le peu d'engouement des Parisiens pour participer ?

    C'est la première fois que les Parisiens sont sollicités pour choisir un candidat en utilisant cette procédure. J'aurais préféré la formule plus simple du papier. Elle n'a pas été retenue. Je le regrette mais c'est ainsi. Pour ma part, je fais une campagne de proximité à l'écoute des habitants et porteur d'un projet concret et chiffré. 18 000 ou 20 000 votants, c'est toujours mieux que la cooptation.

    Vous  êtes aussi élu du 18e arrondissement et à ce titre, nous souhaitions vous interroger sur les mesures que vous préconiseriez si le choix des Parisiens se portait sur votre nom. Dans plusieurs domaines locaux : 

    - Tout récemment (le 22 mai), les buralistes se sont réunis devant la station de métro pour protester contre les ventes à la sauvette de cigarettes de contrebande et de contrefaçon. Comment jugez-vous leur manifestation ? Ne s'inscrit-elle pas dans la défense d'intérêts économiques privés (baisse des ventes constatées de 7% en Ile de France) plutôt que dans l'intérêt collectif de santé publique ? Le tabac nuit gravement à la santé....

    La lutte contre ce trafic est indispensable. J'ai à plusieurs reprises alerté les différents services pour qu'une action vigoureuse et sans relâche soit menée contre ce fléau. Je suis intervenu au conseil d'arrondissement et au conseil de Paris.  Je rappelle en outre que certains revendeurs sont victimes de réseaux qui gagnent des fortunes en les exploitant et en vendant des produits contrefaits ou détournés. Je souhaite par ailleurs favoriser de nouvelles activités dans le quartier pour dissuader ce trafic. La police nationale, quant à elle, a le devoir de remonter les filières et de démanteler les mafias. 

    - Ces ventes de cigarettes qui continuent jettent une ombre sur le dispositif ZSP, mis en place depuis octobre 2012, qui a pour objectif de faire cesser ces pratiques illégales, parmi d'autres. Que pensez-vous de l'action de la police et des partenaires qui collaborent à la ZSP ? Voyez-vous des points à améliorer, d'autres à abandonner ? 

    Je n'ai aucune critique à formuler contre les services et les agents qui font ce qu'ils peuvent avec les moyens à leur disposition. Ils obéissent à des directives et exécutent les ordres reçus. 

    En revanche cette ZSP repousse surtout les problèmes sur les quartiers voisins. C'est la raison pour laquelle on parle de quelques améliorations. Mais la délinquance s'est simplement déplacée. Les problèmes structurels (proxénétisme, drogue, vente illégale…) restent toujours aussi fréquents. En fait la solution est de repenser entièrement la politique de la ville en termes économiques, de commerce de proximité diversifié, de logements favorisant la diversité sociale. Je souhaite créer une police municipale à pied et à vélo 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 à Paris en charge de la répression de la délinquance générale. À la police nationale de remonter les filières d'exploitation.

    - Barbès, c'est aussi l'ouverture récente du cinéma Le Louxor. Puis, bientôt, la création d'une brasserie en lieu et place des magasins Vano. Comment accueillez-vous ces modifications du carrefour ? Vont-elles changer l'environnement à vos yeux ?

    La rénovation du Louxor est une vraie réussite. J'ai milité pour ce projet et je suis heureux qu'il ait abouti. Je ne suis pas un homme sectaire. Ce que Monsieur Delanoë a fait de bien, je le garderai.

    L'ouverture d'un établissement de qualité (type brasserie) va améliorer encore l'image du quartier et ses habitants disposeront d'agréables lieux de convivialité pour un mieux vivre ensemble. Je soutiens aussi cette démarche utile pour le quartier.

    - Puisque nous en sommes au commerce : le sort de Virgin préoccupe les élus et les habitants du quartier. Au-delà du chômage qui guette nombre de salariés de Virgin, quel type de commerce pourra s'installer sur le Boulevard Barbès. Soutiendrez-vous l'arrivée d'une enseigne culturelle si elle se présente contre un énième marchand de textiles (prêt-à-porter ou non) ? 

    Vous avez raison de souligner que le sort de Virgin est préoccupant. La perte d'emploi est dramatique et nous avons besoin de commerces culturels. J'espère qu'une solution sera trouvée.

    Toute ouverture d'un établissement nouveau qui créera de l'emploi me convient. Mais à choisir je préfère un établissement à vocation culturelle qui puisse valoriser encore le quartier. Maire de Paris, je renforcerai la protection de ce quartier dans le Plan Local d'Urbanisme pour favoriser les commerces de bouche diversifiés et les commerces "culturels".

    Barbès doit être un quartier attractif, dans lequel les habitants sont fiers et heureux de vivre. Un quartier accueillant pour chacun.

  • Le bureau de poste de la Gare du Nord à nouveau à l'ordre du jour du CA de ce soir

    Un an après, le projet de restructuration du bureau de poste Gare du Nord toujours sur le tapis, et à nouveau d’actualité au conseil d’Arrondissement du 10e ce soir  …

    Plus d’un an après, on prend les mêmes et on recommence… Nous avions longuement abordé le sujet dans un article en avril 2012, qui avait alors suscité beaucoup de commentaires de la part des lecteurs. En dépit de la mobilisation des élus du 10e et de quelques 2000 clients du bureau de poste Paris Gare du Nord, nous apprenons dans la Lettre d'Information de mai-juin 2013 du PCF du 10e — et nous en avons obtenu confirmation — que la direction de La Banque Postale poursuit son projet de restructuration de ce bureau de poste, pourtant très emblématique par le nombre de ses clients qui en fait l’un des plus fréquentés de France et dont la mission sociale avait été clairement décrite dans notre précédent article.

    Après une première intervention et un premier vœu présenté par les élus communistes et adopté à l’unanimité il y a 15 mois lors du conseil d’arrondissement du 12 mars 2012, les  représentants syndicaux du personnel et les élus du 10e monteront donc à nouveau au créneau, ce soir, au Conseil d’Arrondissement, pour tenter de convaincre la direction de La Banque Postale de faire machine arrière, alors qu’elle avance, lentement mais fermement et assurément, dans cette réorganisation visant à démanteler le rôle social, de service public et de proximité des guichets de ce bureau de poste.

    La direction de La Banque Postale semble en effet ne pas en démordre : 4 guichets ont, d’ores et déjà, été définitivement supprimés, après que des travaux ont cloisonné l’espace, réduisant le nombre de guichets ouverts au public à seulement 2 guichets, sur les 6 d'origine, fièrement mis en avant lors de l’inauguration en grande pompe, en avril 2010, de ce bureau nouvellement réaménagé. Les conditions d’accueil se sont donc dégradées, et nuisent à l'apaisement des relations entre les clients et les guichetiers : dans un contexte de temps d’attente de plus en plus long, en résultent énervement, hausse de ton, incivilités, voire agressions et violences des propos, et des gestes envers le personnel de ce bureau de poste Paris Gare du Nord.

    Les principes évoqués, sous-jacents à cette restructuration, sont les mêmes : suppression de 8 postes, volonté de favoriser les opérations financières via les automates et fusion à court/moyen terme de ce bureau de poste avec celui de Paris-Magenta (square Alban Satragne, Paris 10e), avec l’objectif de réduire la fréquentation des personnes les plus modestes, susceptibles de demander de l’aide au personnel, et donc de mobiliser le temps des agents aux guichets.

    L’objectif affiché est clairement d’augmenter la rentabilité des opérations, de réduire le temps passé au contact des clients, soit un gain de productivité et  le développement des  opérations les plus rentables, en bref ôter l’humain et le social dans la relation avec la clientèle. A l’horizon donc, avec cette restructuration qui n’a pas été abandonnée, se profile la fin du service public de proximité, la fin de la « banque postale sociale » pour les personnes les plus démunies et les plus précaires, alors que La Banque Postale et La Poste sont, dans nos quartiers, des institutions essentielles pour maintenir et renforcer le lien social entre habitants, et assurer un service public accessible à tous.

    Cette restructuration et cette perspective de réduction d’emplois au bureau de poste Paris Gare du Nord interviennent alors que La Poste faisait récemment sa publicité  en affichant sa volonté de recruter 6000 facteurs en Ile-de-France d’ici à 2015 et de mettre en place 250 emplois d’avenir d’ici à 2014. Dans ce même article, une jeune apprentie factrice en alternance y vantait le relationnel de son métier, le lien qui se crée avec les habitants et l’ambiance cordiale qu’elle connait généralement dans ses relations avec ses clients.

    Mais, bien sûr, c’est oublier que les activités de La Banque Postale et La Poste sont désormais bien séparées, comme nous l’avions clairement expliqué dans notre précédent article du 5 avril 2012, même si elles relèvent toutes deux du Groupe La Poste ! La Banque Postale n’est pas La Poste, n’est plus La Poste. La Banque Postale a désormais ses raisons que La Poste ignore… et, notamment, force est de constater que le souci de la rentabilité, sous l’égide de Jean-Paul Bailly et de Philippe Wahl, ancien banquier d’affaires, prédomine et que cet objectif pécuniaire, financier, est devenu le pilier, la raison d’être de La Banque Postale, qui se targue en effet d’être devenue une banque à part entière… Or, après avoir suivi le 100e numéro du magazine d’investigation de France3 Pièces à conviction, nous ne sommes pas certains que cela soit un progrès pour cet établissement, encore moins un point fort à mettre en avant ..., lorsque l’on constate que cette préoccupation de la rentabilité et de la productivité conduit la Banque Postale à vouloir faire table rase de ses missions de service public et de proximité… surtout dans notre arrondissement, avec la restructuration annoncée du bureau de poste Paris Gare du Nord!  


  • Une autre Goutte d’Or

    Et si la Goutte d’Or n’était pas tout à fait à l’image que beaucoup s’en font ? Et si derrière sa Zone de Sécurité Prioritaire, son marché des biffins, son carrefour Barbès avec trafics en tout genre se cachait une autre Goutte d’Or, loin de la caricature que certains en font souvent ?

    C’est un article paru dans « The New York Times Style Magazine » présentant différents lieux du quartier qui nous fait connaître autre chose. Loin de nous de tomber dans l’angélisme et de voir en la Goutte d’Or un autre Saint Germain des Prés, de nier les problèmes qui existent,  mais ce que dit ce magazine est vrai. Il y a des endroits hors schémas convenus et l’apparition de projets nouveaux comme l’Institut des Cultures de l’Islam ou le projet studio 360° d’installation d’un label musical rue Léon en sont les preuves les plus récentes.

    Parmi ces endroits, il y a la librairie Chez les libraires associés rue Pierre l’Ermite, à deux pas de l’église Saint Bernard. Une librairie atypique, cachée derrière une porte cochère, mais qui n’est pas réservée aux initiés.

    Chez les libraires associés s’est installé en 2006 après avoir acheté le bâtiment du n°3 de la rue. Déjà, le lieu lui-même mérite un petit mot historique, Action Barbès étant toujours sensible à l’aspect patrimonial des choses. Le n°3 de la rue Pierre l’Ermite est un bâtiment construit dans les années 1870 pour le compte d’un ingénieur des chemins de fer ayant fait fortune suite à l’invention d’une goupille spéciale dont il possédait le brevet. Symbole de sa réussite sociale, la façade du bâtiment sur rue est de facture classique, en pierre de taille. A l’arrière se trouvait une forge construite, elle, suivant les modalités de l’époque, c'est-à-dire en briques avec une structure métallique. Cela rejoint les descriptions que fait Zola du quartier dans l’Assommoir, cette Goutte d’Or du dernier quart du XIXème, mi industrieuse, mi champêtre, toute occupée par les grands travaux de construction de l’hôpital Lariboisière et de l’église Saint-Bernard.  C’est à une descendante du propriétaire d’origine que nos libraires associés ont racheté le lieu encore en son état d’origine et l’ont restructuré, disons-le, de belle manière. La librairie a d’ailleurs eu les honneurs d’une page dans le magazine de décoration Côté Paris.

     

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    L'entrée de la librairie

    Mais que fait-on Chez les libraires associés ? Chose devenue relativement rare à Paris, ils proposent des livres anciens de toutes natures, livres rares, livres d'enfants, livres illustrés, livres illustrés modernes, livres animés, photographies, … Des livres aux riches reliures voisinent avec des éditions plus modestes mais dédicacées par les plus grands noms. Des livres à tous les prix, mais qui ont en commun une certaine originalité : les Libraires associés vendent ce qu’ils aiment. Leurs catalogues permettent d’avoir une idée sur la bibliographie d’auteurs ou de maisons d’édition, nous sommes là dans un lieu de culture et de transmission du savoir. Leur activité se nourrit de nombreuses recherches et débouche sur des publications, comme ce catalogue qui a été co-édité par Gallimard et a reçu le prix de bibliographie 2008 ou ces contributions au site Ricochet et à des ouvrages de référence comme le Dictionnaire encyclopédique du livre. Une partie de leurs publications est accessible en ligne. Leur fait d’armes le plus fameux est évidemment la découverte d’une photo inconnue d’Artur Rimbaud, qui a fait la Une de la presse internationale en avril 2010.

    Pour les passionnés de livres, on peut aussi faire une recherche sur la page qui leur est consacrée sur le site AbeBooks.fr. Leur renommée dépasse nos frontières comme le prouve cet article paru sur le site Designers Book, ou par exemple l’article qu’Umberto Eco a consacré à l’un de leurs catalogues.

    Une interview donnée en 2012 par l’un de nos libraires associés nous en dit plus sur son métier et son approche des livres. Nous utilisons le terme livres anciens mais en fait il serait plus judicieux de parler de livres de collection.

     

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    Parmi ces livres il y a des livres animés. Un livre animé est un livre en trois dimensions, quand vous l’ouvrez se déplient des illustrations qui se replient en refermant la page.

     



    Extraits de 9 livres animés from Patrick Lecoq on Vimeo.


    Les libraires associés sont depuis longtemps des spécialistes de ce genre de livres et organisent chaque année un salon qui rassemble à la librairie les créateurs français de livres animés. Cette année le salon s’est accompagné de l’ouverture d’une exposition consacrée à ces livres. Trois collectionneurs de leur connaissance ont sélectionné une centaine de livres collector dans leurs vastes collections et ont accepté de les exposer au sous-sol de la librairie.

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    C’est une merveille que cette exposition qui se tient jusqu’au 21 Décembre. On y rencontre tous les styles dans une scénographie simple mais très agréable. Les enfants sont fascinés mais les parents ne le sont pas moins, le livre animé est pour tous les âges.

    Il faut aller visiter cette exposition. Les objets sont rares, très beaux, pas courants aussi, le tout dans un endroit qui vaut vraiment le détour.

    Ouvert du mardi au samedi, 14-19 h.

    Liens utiles :

    Chez les libraires associés

    La boutique du livre animé

    Page Facebook : Chez les libraires associés

    Compte Twitter : @LibrairesAssoc

     

  • Panama, le cousin latino de notre canal Saint-Martin

    Voici la deuxième carte postale de l'été envoyée par un membre de notre CA. Ne croyez pas qu'ils voyagent tous aussi loin ! Et vous, où êtes-vous ? Voulez-vous nous adresser quelques mots de là où vous êtes, accompagnés d'une photo ?

    Pratique le mail pour réduire les distances à néant. Je suis à Panama City depuis hier 17h, minuit heure de Paris. Le temps est gris, étouffant. En meeting avec mon client, je réfléchis aux éventuelles cartes postales pour le Blog: la construction du nouveau quartier East Coast, et ses tours, de Panama City avec la croissance indécente du Pays atteignant 8% par an, ou le canal avec ses écluses, générant 2.5 milliards USD de droits de péage pour le gouvernement, on est loin des écluses du canal Saint-Martin...

    Bises,
    Fred (qui a choisi le canal, finalement !)

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    Une Carte Postale "technique" depuis Panama, le pays du canal interocéanique

     

    Panama, un petit pays au sud de l'Amérique Centrale, d'une taille équivalente à près de 2 fois la Suisse, coincé entre le Costa Rica et la Colombie... un pays qui affiche une croissance insolente de son économie, qui nous ferait pâlir de jalousie, à plus de 8 % par an depuis 2007... Une croissance tirée notamment par le positionnement de ce pays comme un hub logistique au coeur des Amériques, avec son Canal, l'atout entre pair. 
     
    Le Canal de Panama permet de relier l'océan atlantique et l'océan pacifique, sur une longueur d'environ 82 km. Il était parmi les plus grands ouvrages d'art de l'époque lors de sa mise en fonction en 1914, après plus de 30 années de construction.

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    (Le buste de Ferdinand de Lesseps, devant le bureau de l'Ambassadeur de France)

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    A l'origine du Canal, un Français: Ferdinand de Lesseps, déjà connu pour le Canal de Suez qu'il a mené à bien 11 ans plus tôt... 1880 : c'est donc le début de l'aventure de sa " Compagnie Universelle du Canal Interocéanique " !

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    Malheureusement, le projet bute sur divers écueils : climat, maladies, difficultés techniques et financières, puis c'est la faillite du projet français après 9 ans de travail acharné!

     

    En 1904, 15 ans après l'échec de cette tentative française, la construction est reprise en 1904 par les Américains qui achèveront le Canal en 1914.

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     Ce Canal interocéanique représente 18 fois la longueur de notre canal Saint-Martin parisien, construit entre 1822 et 1825, traversant sur 4.5 km le 10e et 11e arrondissements. Notons toutefois que l'ensemble du réseau des canaux parisiens appartenant à la Ville de Paris s'étend sur 130 km. Les dénivellations des deux canaux parisien et latino-américain sont quasiment similaires, respectivement 25 m et 26 m (en marée basse). 

    Le Canal de Panama comprend 3 ensembles d'écluses doubles avec deux "chambres" parallèles, pour permettre le passage simultané de deux navires dans les deux sens: deux coté Pacifique, à proximité de la capitale Panama City: les écluses de Miraflores (dénivelé de 16.5 m) et de Pedro Miguel (dénivelé additionnel de 9.5), et une coté Atlantique à proximité de la zone franche de la Ville de Colón. En comparaison, le Canal Saint-Martin comprend plus d'écluses: 5 dont 4 doubles.
    Nous avons filmé le passage à l'écluse Miraflores du navire Trina (IMO 9376505), un navire transporteur de marchandises diverses et lourdes, construit en 2008, d'une jauge brute de plus de 13 000 tonneaux, et opéré sous pavillon Antigua & Barbuda par l'entreprise allemande SAL Heavy Lift basée à Hambourg. 

    Ce sont des cartes postales animées, prenez le temps de les regarder...

     

    navire, écluse, canal

     

    Voici la photo de ce navire à vide, avec seulement ses trois grues permanentes, pouvant soulever entre 350 et 700 tonnes (en cumulable= 1 400 tonnes de Charge Maximale Utile). 
     

     

     

     

    Sur la vidéo, nous distinguons à son bord, entre les grues, 2 pièces imposantes rouges, pouvant être des enrouleurs/dérouleurs de câbles ou des éléments de poulie industrielle. Ce navire franchit l'écluse, dans la "chambre" assurant la liaison entre le Pacifique vers l'Atlantique, après que les portes se soient ouvertes. L'ouverture des portes de l'écluse (mesurant 25 m de hauteur, 2 m d'épaisseur, avec deux vantaux de 20 m de large formant un "V", et pesant plus de 600 tonnes) s'effectue grâce à des vérins hydrauliques après que les quelques 100 000 m3 d'eau du bassin se soient vidées. 
     
    Nous apercevons d'abord les deux "mules" (de l'espagnol "mulas", par analogie aux animaux tirant les barges), deux locomotives électriques auto-propulsées sur des rails le long de l'écluse, qui tracte le navire. Derrière le navire, nous apercevons également deux autres mules. Certains porte-conteneurs de grande taille ont besoin de deux mules à l'avant et deux également à l'arrière, et ce de chaque coté, ce qui signifie 8 mules au total. Un treuil installé sur chaque mule permet d'ajuster les amarres entre la mule et le navire, afin que le navire reste centré entre les deux murs de l'écluse.
     

    2 Mules Porte-Conteneurs.jpg
     
    La taille du Canal (cf. taille de ses écluses et sa profondeur) imite la taille des navires pouvant y passer, qui sont ainsi qualifiés par le terme naval "Panamax" dont les dimensions maximales sont: largeur de 32 m (ou "Maître-bau"), enfoncement de 12 m (ou "Tirant d'eau"), hauteur hors de l'eau de 58 m (ou "Tirant d'air" ), et longueur hors-tout de 294 m. 
     
    En comparaison, les navires pouvant naviguer sur le Canal Saint-Martin sont au moins 4 fois plus petits en largeur, 6 fois moins profonds, 13 fois moins hauts et 7 fois moins longs, les dimensions maximales des bateaux admis à circuler sur le canal Saint-Martin étant de 7.7 m (largeur) x 1.9 m (enfoncement), 4.3 m (tirant d'air) et 40.7 m (longueur). 
     
    Le Panama a donc entrepris la construction d'un deuxième canal qui devrait permettre de faire passer les "Post-Panamax". 

  • Les retombées de notre opération cartes postales à Barbès

    En juin 2011, un incendie ravageait les magasins Vano à Barbès. Plusieurs mois plus tard, l'enquête concluait à un incendie accidentel. La Préfecture de police sécurisait le site. Depuis lors, les colleurs d'affiches décorent régulièrement les palissades. On en était là, quand la moutarde nous est montée au nez.

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantOn n'allait pas regarder ce triste tableau pendant aussi longtemps qu'on avait supporté l'affichage sauvage sur les mosaïques du Louxor... L'abandon une nouvelle fois ?

    Notre association s'est réunie, a réfléchi, a décidé une opération "cartes postales". Nous avions assez bien réussi la première en faveur de la propreté, même si, avec le temps, nous nous sommes rendu compte que rien n'est jamais acquis, et que sur le trottoir il faut souvent repasser le balai !

    Le but était double, au moins :

    - sensibiliser la mairie du 18e à la lassitude qui gagne les riverains et les usagers devant ce triste tableau

    - sensibiliser également à la difficulté que rencontrera le Louxor, un projet phare pour le Maire de Paris, et par extension pour ses amis du 18e, dans un univers aussi dégradé, dans un cadre sans le moindre lieu un peu sympa susceptible d'accueillir un cinéphile égaré à la sortie du cinéma.

    - puis alerter les bailleurs sociaux sur la parcelle Vano, certes pas tout à fait libre, mais partiellement en ruine, peut-être même démolissable à terme. Qui sait ?

    Avec détermination, notre architecte maison a fait pousser sous son crayon un immeuble moderne dont le pied abrite une grande brasserie, à l'image des cafés du siècle dernier qui accueillaient les habitants du quartier et les provinciaux en villégiature à Paris. A voir le bel article de Nicole Jacques-Lefèvre dans le blog des Amis du Louxor (lien). On serait presque gagné par un accès de nostalgie, Dupont, Rousseau, la Fourni un peu plus loin et le café des Sports, à la place du Crédit Lyonnais.

    Les cartes postales sont parties et même arrivées, en nombre, sur le bureau du maire du 18e, Daniel Vaillant, qui a demandé à ses adjoints de nous recevoir. C'était vendredi dernier 23 mars.

    36113870:jpeg_preview_medium.jpg?20111006034828En première ligne dans cette affaire, Afaf Gabelotaud, chargée du commerce, de l'artisanat et du développement économique, nous a expliqué où en étaient les contacts de la mairie avec les propriétaires des parcelles qui jusqu’en juin 2011 avaient hébergé les activités des établissements Vano, et ses locataires. Il semble en effet que les magasins Vano sous-louaient de nombreux espaces à d’autres marchands, y compris les trottoirs, pour des loyers fort importants, qui néanmoins donnaient satisfaction tant les chiffres d’affaires générés par les flux autour de Barbès sont eux-même importants.

    Les propriétaires sont deux, car la surface totale de Vano se décompose en deux lots, l’un anciennement occupé par le Café Rousseau (qui avait remplacé la Brasserie Charles) et l’autre disposant d’une sortie sur chacun des boulevards et entourant le premier lot. Voir la plan du cadastre ci-dessous : à gauche se situe le boulevard Barbès, et en bas, le boulevard de La Chapelle.

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    Ce que nous apprenons des élus, c’est que le bail commercial dont bénéficiait le gérant de Vano est tombé en même temps que l’incendie. Les murs – ou ce qu’il en reste – sont donc libres. C’était un point qu’il fallait éclaircir.

    Que faire maintenant au niveau de la mairie pour transformer ce coin de rues ?

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantOn pense tout de suite au droit de préemption. Mais pour en user, il faut que le bien, en l’occurrence les biens soient en vente, que les propriétaires se déclarent vendeurs. On en n’est pas là. Le propriétaire du lot 177 est très attaché à son bien, par tradition familiale. Il a été lui-même patron d’une brasserie quand il était actif et sa famille aurait possédé le fameux café Rousseau. L’autre propriétaire n’a pas été joint personnellement jusque-là : il communique par le biais de son avocat. En bref, pour l’instant, ni l’un, ni l’autre ne sont vendeurs. Il reste la procédure lourde. La déclaration d’utilité publique (DUP). Lourde et longue, car il faut sérieusement motiver ce qui justifie la DUP. Ici, on peut arguer de la nécessité de construire des logements aidés car la loi SRU sur Paris n’est pas encore respectée en ce qui concerne le taux de 20% de logements sociaux.

    Daniel Vaillant a déjà adressé un courrier en ce sens à Anne Hidalgo, première adjointe du Maire de Paris et à Jean-Yves Mano, le Monsieur Logement de Paris depuis le début. Ils sont favorables au projet, nous ont dit les élus. On peut aussi penser que la détermination que montre le 18e à soutenir notre idée indique qu’elle est pleine de bon sens, qu’elle a des chances de voir le jour à terme, mais cette détermination peut aussi influencer la raisonnement des propriétaires actuels des deux parcelles. La perspective d’une DUP peut les conduire vers une négociation avec la Ville. Souvenons-nous que Le Louxor n’était pas à vendre non plus en 2001-2002. Nous nous plaisons à le répéter comme on se réfère à la jurisprudence…

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantLe Louxor ouvrira dans un an, environ, comme l’ont encore confirmé les responsables de la Mission cinéma mercredi soir au conseil de quartier Trudaine Rochechouart. Il faut penser à améliorer son environnement dès maintenant, car l’affaire sera de longue haleine, pour lui donner toutes les chances de trouver un équilibre économique dans les prochaines années. Si, comme le répètent les responsables municipaux et les constructeurs, avec, en fond, le chœur des fervents de la culture et du cinéma, si donc ce lieu apporte de nouvelles populations à Barbès, une animation différente, et contribue à l’amélioration du quartier – ce que nous voulons bien espérer – il n’en reste pas moins qu’on peut lui donner un petit coup de main…

    La vue ci-dessus montre la structure intérieure de la grande salle du rez de chaussée lors d'une visite en novembre 2011.

  • La traversée de l’îlot Euro-Alsace...

    Il sagit de l’identification d’une nouvelle liaison piétonne entre les gares de lEst et du Nord.

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    La nécessité d’une liaison piétonne entre ces deux gares, alternative à l’escalier monumental de la rue d’Alsace, a souvent été évoquée lors des différents conseils des quartiers avoisinants, notamment lors de la dernière séance plénière du Conseil du Quartier Lariboisière Saint-Vincent de Paul le 23 janvier 2012.

    Cette problématique a été reconnue par les élus et les services de la mairie du 10e. Une signalétique vient d’être installée afin d’indiquer un chemin alternatif direct et plus pratique aux voyageurs qui doivent transiter entre les deux gares.

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfIdentifiée depuis près de 4 ans, cette liaison correspond à un passage privé reliant le 11-21, rue d’Alsace au 144-146, rue du Faubourg Saint-Denis (entre le boulevard Magenta et la Gare du Nord). Elle traverse un îlot comprenant un ensemble mixte de bureaux et de logements. Compte tenu de sa nature privée, cette voie n’est malheureusement ouverte au public qu’en semaine et aux heures d’ouverture des bureaux.

    Depuis la sortie de la Gare de l’Est située sur le coté Ouest à gauche, les voyageurs, s’ils sont chargés de valises, peuvent éviter la montée de l’escalier monumental de la rue d’Alsace et rejoindre directement en ligne droite la rue du faubourg Saint-Denis, et ce, sans devoir faire le tour du pâté d’immeubles par la rue du 8 mai 1945 pour ensuite rejoindre le carrefour avec le boulevard Magenta et remonter la rue du Faubourg Saint-Denis.

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfUn îlot ayant une histoire....

    L’immeuble traversé par ce chemin fut construit en 1871 pour la jeune Compagnie des chemins de fer de l’Est (créée en 1845). L’architecte Paul-Adrien Gouny, architecte en chef de cette Compagnie  (ayant également construit en 1890 le bel hôtel particulier du 9 rue Fortuny, Paris 17e,  l’actuel lycée professionnel Mariano Fortuny) travailla entre 1885 et 1902 sur la réalisation des bureaux dans cet immeuble. Puis au fil des années, le bâtiment fut laissé à l’abandon, se dégrada et se retrouva coupé du quartier.

     

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    Plus de 2 ans de travaux pour la réhabilitation

    Courant 2003, la SNCF, propriétaire du foncier, lança un concours au sens du Code des Marchés Publics pour la réhabilitation de cet ensemble immobilier de 25 000 m2 (en SHON).

    En juillet 2006, l’immeuble fut cédé pour 54 millions € à une SNC détenue conjointement par le maître d’ouvrage délégué Atemi (entreprise de promotion immobilière française spécialisée dans les projets résidentiels) et le promoteur ING Real Estate (spécialiste bancaire néerlandais des opérations mixtes). Lors des négociations, la mairie de Paris et celle du 10e sont intervenues, assurant notamment la réalisation de logements sociaux dans l’ensemble.

    Ces deux promoteurs travaillèrent avec l’architecte Anthony Emmanuel Béchu, connu également pour ses travaux de réhabilitation de l’Olympia et de l’îlot Edouard VII, l’immeuble Bergère de BNP Paribas, le Théâtre des 3 Baudets, Chanel (place Vendôme), Hédiard (place de la Madeleine) et la nouvelle tour D2 de la Société Générale à La Défense.

    Une réhabilitation architecturale de qualité

    Avec son cabinet d’architecture Atelier 3 AB et sans trahir l’esprit du bâtiment d’origine, l’architecte Anthony Béchu a réhabilité et réinventé l’immeuble en un ensemble mixte,  Euro-Alsace, comprenant:

    •   des bureaux: 19 000 m2, soit 82 % de la SHON 

    •   des logements: 4500 m2, soit 19 % de la SHON: 47 logements dont 45 logements sociaux avec 28 destinés à la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP)

    •   51 places de parking.

    Les bureaux et une partie des parkings sont dédiés à la SNCF, locataire depuis la livraison du site, avec plus de 700 employés y travaillant.

    Ayant vocation à créer une liaison entre les deux gares, le nouveau passage vit le jour, semblable à une rue traversant l’îlot et reliant la rue d’Alsace à la rue du Faubourg Saint-Denis.

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfL’ensemble immobilier reflète un projet environnemental et architectural de qualité pour ce site de caractère. L’immeuble, construit avec des fenêtres quasi-gothiques et des toits presque pointus, fut restauré. Les façades haussmanniennes, en pierres, briques et métal, furent ravalées et mises en valeur : les briques y retrouvèrent leur couleur rose pâle, et certains décors sur la façade leur bleu d’origine.

    On recréa, là où elles étaient, les belles verrières aux lignes épurées en accord avec les façades : elles protègent désormais les cours de l’extérieur. 

    Des arbres plantés dans la « douve » entre les divers bâtiments agrémentent l’ensemble. Une façade aveugle en extérieur a été réhabilitée avec  un «Mur végétal» réalisé par l’artiste Patrick Blanc, déjà renommé pour le Musée du Quai Branly en 2004, le BHV Homme en 2007, les Galeries Lafayette à Berlin en 2008, la Serre du Muséum d’Histoire Naturelle en 2010 etc.

    Après plus de deux ans de travaux, le nouvel ensemble a enfin été livré en octobre 2008.

    Une opération très rentable pour les promoteurs grâce à l’immobilier commercial  

    On peut parler d’une opération de réhabilitation aux risques limités pour les promoteurs, au regard des niveaux de location dans le secteur de la gare de l’est (entre 300 et 400 €/m2/an), des rendements nets immédiats espérés de 4.5% minimum sur la zone pour les ensembles de bureaux, et du haut niveau des rénovations envisagées permettant d’assurer de bonnes conditions de location dans un quartier est parisien, déficitaire en bureaux. La demande garantissait le résultat. En outre, le partenariat local initial avec la SNCF, comme locataire « captif », assurait la location des bureaux après leur réhabilitation.

    Cette opération immobilière, rentabilisée donc principalement par la location des bureaux à la SNCF (qui réglait 6.4 millions € pour l'année 2008, soit près de 400 €/m2), plus que par la vente des logements sociaux et privés - relativement accessoire dans l’opération -, permet aux promoteurs de dégager une rentabilité annuelle proche de 12 % !

    Une traversée à découvrir dans ce bel ensemble réhabilité et tranquille entre les deux gares...

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfPour les curieux désirant découvrir cet ensemble Euro-Alsace in situ, à l’occasion par exemple d’une petite ballade dans le 10e, la traversée de l’îlot est donc autorisée, et notamment même recommandée pour relier plus directement et plus agréablement les deux gares.

    Cette réhabilitation a déjà fait l’objet d’une étude : la journaliste Muriel Gremillet a ainsi retracé la renaissance de cette ancienne cité ferroviaire du 11-21, rue d’Alsace dans un livre paru en décembre 2008 et co-édité par AAM (Archives d’Architecture Moderne) /SilvanaEditoriale, 25 euros.

    Sur le web, un photographe/architecte, Stéphane Cazenave, a réalisé un reportage panoramique depuis le passage dans l’îlot: voir ici.

  • Station La Chapelle : des perspectives d'ouverture d'un nouvel accès

    Ce mardi 15 octobre, habitants, associations et usagers étaient réunis à l'école élémentaire Louis Blanc (10e) pour voir les résultats d'une étude sur la station de métro La Chapelle. Une étude, simplement une étude, financée pour 70 % par Ile de France Mobilités et pour 30 % par la Ville. Ne crions donc pas victoire, le second accès n'est pas encore en chantier.

    La présentation de la RATP s'est faite devant les maires du 10e et du 18e, Alexandra Cordebard et Éric Lejoindre, et l'adjoint à la maire de Paris en charge des déplacements, Christophe Najdovski.

    Comme l'a martelé la RATP, il s'agissait donc de présenter une étude, c'est à dire proposer à la concertation un ou plusieurs scenarii de ce qui serait utile, souhaitable, possible voire nécessaire, et surtout compatible avec les contraintes présentes dans cette station de métro construite il y a plus d'un siècle. Une fois ce préalable admis, deux scenarii ont été décortiqués. 

    Le premier avec un seul accès de front au carrefour :

    - création d'un accès, entrée et sortie, côté ouest ;

    - démolition du bâtiment en brique qui donne sur le carrefour ;

    - création d'un nouvelle ligne de contrôle (tourniquets) ;

    - déplacement des guichets d'accueil et des locaux de service ;

    - suppression de l'entrée côté 18e avec les marches indispensables pour combler le dénivellement de 60 cm ;

    - suppression de la sortie côté 10e.

    S1 - copie.jpg

    (Images RATP)

    Avec cette option, la station regagne une partie de son aspect lors de sa construction, elle est plus conforme aux plans des stations aériennes, puisqu'à cet emplacement s'élevait un escalier monumental comme à Barbès-Rochechouart.

    1376815768-75-La-Chapelle-289-Marmuse.jpg

    (Image CPArama)

    Donc pas de sortie ou entrée latérale. Toutefois, des mesures conservatoires sont prises au niveau des emplacements où l'on renonce à ces ouvertures, pour le cas où des ascenseurs devraient être implantés. L'accessibilité du métro n'est pas une priorité pour la RATP qui en est dispensée vu l'ancienneté des ces stations, la loi de 2005 ne l'y obligeant pas. Malgré tout la question se pose, comme l'ont rappelé en fin de réunion Christophe Nadjovski et Alexandra Cordebard.

    s1 s1b - copie.jpg

    La RATP a fait réaliser des comptages et estime que cette entrée-sortie à l'ouest serait suffisante pour absorber de façon acceptable les flux de voyageurs. La station compte une circulation de quelque 80 000 voyageurs par jour, dont un grand nombre n'emprunte pas ces entrée et sortie parce qu'ils passent d'une ligne à l'autre, accèdent aux RER ou aux trains de la gare du Nord, sans quitter la station. Seuls 10 % viennent du quartier ou s'y rendent. La RATP toutefois ne sous-estime pas les difficultés de circulation dans la station, une plus grande fluidité est souhaitable, et elle y travaillera en modifiant et en déplaçant les locaux techniques, ceux qui peuvent l'être. Ce qui n'est pas le cas de tous.

    En plus de ce qui vient d'être décrit, le second scénario prévoit l'ouverture d'un accès à l'est, côté barreau Philippe de Girard :

    - création d'un accès similaire à l'est, pour assurer un passage à travers la station ;

    - création d'une nouvelle ligne de contrôle ;

    - la partie de la station appartenant à la Ville de Paris est ainsi investie (accord de la Ville de Paris) ;

    - déplacement de l'atelier de réparation de cycle ;

    - les locaux techniques sont réaménagés autour de ce passage traversant.

    La RATP précise que cette création d'un 2e accès implique un surcout en personnel. Certes, l'ouverture vers l'est peut changer à la fois les circulations piétonnes et l'image de cette partie du quartier, mais il implique aussi une surveillance, un entretien, des équipements.... On sent que cette seconde ouverture ne crée pas d'enthousiasme côté RATP, qui cependant propose à ce moment de la réunion d'écouter les habitants.

    s2 - copie.jpg

    La salle a pu s'exprimer largement et en très peu temps, et on a très vite compris que le scénario numéro deux a la faveur du public majoritairement, voire unanimement. Malgré l'absence de représentants de la police, de nombreuses questions ont évoqué l'insécurité et les difficultés de vie autour de la station depuis fort longtemps. Une situation qui s'aggraverait selon certains. Les maires ne manquèrent pas de rappeler qu'ils font pression régulièrement pour obtenir une attention particulière de la Préfecture, et qu'ils relaient les inquiétudes des habitants auprès des commissaires. Des questions très pointues ont été posées qui trouveront des réponses non moins expertes. On parla au passage de "recoins pipi" au pied des piliers, de la station Vélib' côté 18e qui a disparu (mais qui reviendra bientôt, dira plus tard Eric Lejoindre), souvent évoqué, le couloir dit "de la mort" sur le ton de la boutade ou de l'exaspération a été abordé. Couloir de 240 mètres qui relie la station La Chapelle à la Gare du Nord, et qui a du mal à absorber le flux de voyageurs aux heures de pointe. Les techniciens de la RATP expliquèrent les contraintes du sol, du sous-sol, des concessions souterraines, la taille des piliers... pour conclure qu'on ne peut pas faire de miracle. Néanmoins, les lignes de contrôles devraient être déplacées, côté Gare du Nord, pour éviter les retenues ou les engorgements.

    couloir - copie.jpg

    Pour finir, rappelons encore ici, que le projet de transformation de la station La Chapelle n'est pas (encore ?) une réalité tangible. Une étude a été financée et réalisée, elle a été présentée avec ses deux options. Mais pour qu'un projet voie le jour, qu'il soit discuté, amendé en concertation, peaufiné par des experts...  etc. il faudra que la décision soit prise, et surtout le financement trouvé. Et bien sûr, il y a au loin les Jeux de 2024 en vue... 

  • Nombreuses interventions lors du conseil de quartier Lariboisière le 27

    paris, gare-de-l-est, 10e

     Le thème de l'errance autour des gares, les deux que possèdent le quartier, gare de l'Est et gare du Nord, a débouché sur de nombreuses interventions autour de la toxicomanie et de l'hébergement des plus démunis, qu'ils soient tombés dans la drogue ou non.

    Nous vous proposons ici un compte rendu que nous espérons fidèle. Ceux qui ont assisté mercredi soir à la réunion sont très gentiment sollicités pour donner leur avis, faire des commentaires, rectifier s'ils pensent que nous n'avons pas rendu l'intégralité des propos. Le blog doit servir à cela aussi.

    Nous avons apprécié les propos d’Alexandra Cordebard, à qui la conclusion de la réunion incombait en tant que première adjointe au maire du 10e. Revenant sur les critiques à mi-voix entendues au cours des débats, quand il s’agissait de savoir qui de la ville ou de l’Etat était responsable de la quiétude de nos quartiers, elle a déclaré qu’en effet, les solutions étaient politiques et qu’elle  s’autorisait à le dire clairement. Les missions d’ordre public et d’aide aux plus démunis sont du ressort de l’Etat, et  la Ville n’a pas les moyens ni juridiques, ni financiers, de pallier toutes les carences. Toutefois, elle a affirmé que la volonté de l’équipe municipale, maintes fois démontrée, était d’éviter la « double peine » aux habitants du 10e, d’un côté, leur éviter les désagréments liés à la présence concentrée de l’errance et de la toxicomanie et de l’autre, faire le maximum pour venir en aide aux personnes tombées dans l’errance et la toxicomanie. Les solutions passent par un travail de fond et si possible coordonné entre les différents acteurs de terrain et les donneurs d’ordre ou bailleurs de fonds. L’idéal serait un mano a mano ville-état… Elle a souligné toutefois que cette collaboration existe entre la mairie du 10e et le commissariat de police du 10e, qui reste très à l’écoute de la problématique, bien qu’il ait subi une perte de 10% de son effectif.
    Pour ce qui est du problème de la toxicomanie,  on ne l’efface pas pour toujours quelles que soient les méthodes choisies ; tous les pays, toutes les villes y sont confrontés, il appartient à l’humanité, il a existé de tout temps, comme l’avait dit Pierre Leyrit un peu plus tôt.

    Environ 60 personnes assistaient au conseil de quartier.

    Les élus présents étaient  A.Cordebard, E. Algrain, S. Meiers Naem et S. Bribard.

    paris, escalier, rue-d-alsace, sncf, 10eEn première partie, un bref retour sur le projet du CQ pour améliorer l’aspect de l’escalier monumental de la rue d’Alsace, le rendre plus agréable aux yeux des riverains et plus sûr lors du passage des usagers de la gare de l’Est. Fanette Brissot a fait le point : on se propose d’alerter les services de la Ville de la nécessité d’un nettoiement plus en profondeur, de l’urgence de travaux de sauvegarde et de sécurisation de cet espace, de l’utilité de l’embellir, de mieux l’éclairer et d’y implanter des panneaux informatifs pour les habitants, les passants, les usagers de la gare et les touristes.

    On a pu constater toutefois au cours de cette approche que les budgets à la mesure de la tâche ne sont pas disponibles.

    paris, 10e, circul'livre, marché-saint-quentinSuit une brève information sur Circul’livre, qui se tient tous les premiers dimanches du mois, et en conséquence aura lieu dans le marché Saint-Quentin, dimanche prochain.

     

     

    Elfie Comin aborde ensuite le thème principal : « Errance autour des gares » et présente les deux responsables, Mme Le Bars de l’association Solidarités actives et le référent de la SNCF, Patrick Jud, qui est chargé de coordonner les différentes actions et les relations entre les acteurs locaux dans le cadre du projet de dimension européenne Hope in stations.

    paris, 10e, gare-de-l-est, autobis, sncf, ratpCe projet se propose

    -  de mener une réflexion sur la gare comme lieu d’attraction de l’errance,

    -  de formuler un discours politique apte à sensibiliser les autorités publiques,

    - de faire un bilan des outils mis en place dans 7 pays européens confrontés à la problématique de l’errance dans et autour des gares. L’idée est d’évaluer l’efficacité des dispositifs existants à l’aide d’enquêtes poussées auprès des personnes en errance, des agents travaillant dans les gares, des travailleurs sociaux et des habitants de la zone, de les apprécier (offres d’hébergement, réponses aux problèmes de santé, de sécurité, accueil d’urgence, main courante pour fixer les demandes, etc.) et de choisir les plus appropriés pour les mettre en place. Trois pays ont accepté de s’associer au projet, ce sont la France, la Belgique et l’Italie. Chacune des entreprises ferroviaires de ces pays a nommé un référent social. D’autres pays, moins avancés mais intéressés, sont l’Allemagne, le Luxembourg, l’Espagne et la Pologne.

    La réflexion commencée en janvier 2010 doit se terminer en décembre 2011.

    En France, c’est Patrick Jud, de la direction du développement durable de la SNCF, en poste depuis un an. Il a une mission de pivot entre les agents de la SNCF, les agents de la propreté de la Ville, les commerçants, les habitants, les associations locales (Itinérances, Aux captifs, la libération , Arc 75), le parking Vinci. L’une des taches va être de créer un lieu unique proche, sans doute situé près de la rue La Fayette, tenu par une association, et apte à accueillir toutes les personnes en grande précarité et les orienter vers la bonne association.

     

    Les questions de la salle :

    -  le dispositif s’adresse-t-il aussi aux toxicomanes ?

    -  une dame s’interroge du retour subit de personnes en grande précarité dans sa rue des Petits hôtels récemment.

    -  Un habitant souligne le décalage entre l’approche des initiateurs du projet et la vision des voisins de la gare. Il s’étonne aussi de l’absence de la police, car souvent les problèmes sont sécuritaires. Il réclame aussi des salles de consommation pour la réduction des risques.

    paris, 10e, gare-du-nord-  Une dame demande comment les lieux d’implantation des distributeurs de seringues sont définis.

    -  Une jeune femme, empruntant quotidiennement la gare du Nord, estime que la SNCF a vidé la gare de ses occupants non désirés, qui sont maintenant aux abords et sont devenus un problème de voisinage.

    -  Elisabeth Carteron souligne qu’il est curieux d’entendre la SNCF s’engager dans des partenariats censés assister les précaires, engager des référents, et par ailleurs réduire les heures d’ouverture des gares et le nombre des agents qui y travaillent.

    -  Un habitant estime que la gare du Nord a une vraie particularité, c’est la présence en nombre des jeunes toxicomanes errants.

    paris, 10e gare-du-nord-  Une habitante de la rue Ambroise Paré la considère dangereuse, elle estime par ailleurs que la police connaît le dealer en chef du quartier, comme le reste des riverains, mais ne l’interpelle pas. Pourquoi ?

    Elfie constate que l’essentiel des questions de ce soir fait remonter les problèmes de toxicomanie.

    - Une habitante demande à ce que l’hôpital s’implique dans les problèmes de drogue, qui peuvent relever du domaine médical.

    -  Une autre habitante souhaite savoir si les associations travaillent en coordination.

    - Rue du 8 mai, l’espace devant le Monop est jugé problématique car occupé par une population parfois agressive.

    -  E. Carteron suggère que les locaux de Fernand Widal soient considérés comme un espace possible pour la création d’un accueil toxicomanie à la suite de la restructuration de l’APHP.

     

    Les réponses des intervenants et acteurs de terrain :

     Patrick Jud reprend la parole pour répondre aux questions ; il précise que la SNCF a aussi des problèmes de toxicomanies dans ses toilettes (injection) par exemple. Qu’elle n’a pas choisi de « sortir » les errants de ses gares, contrairement à d’autres pays (l’Espagne par ex.). Que les actions seront limitées aux abords immédiats. Qu’elle s’implique dans l’aide aux précaires, tente d’offrir des emplois de réinsertion à ceux qui ont envie d’un retour dans la vie sociale.

     Stéphane Bribard est élu du 1Oe, chargé de la jeunesse et de la prévention. Il intervient pour expliquer les efforts de la Ville en la matière : elle a revu récemment la rédaction du Contrat local de sécurité avec mise à jour des thèmes. Les deux problématiques jugées essentielles à relancer en priorité cette année sont la prostitution (Gare du Nord, Belleville, Château d’eau) et la toxicomanie ; l’action politique de la ville est globale : elle finance les associations, les coordonne, les soutient. Mais elle ne peut pas se substituer aux carences de l’Etat totalement.

     Le représentant de la FNARS (Fédération nationale d’accueil et de réinsertion sociale) rend hommage au travail des associations. Il explique que depuis l’abrogation de la loi sur le vagabondage votée en 1994, il est devenu impossible de déplacer une personne qui ne le souhaite pas, y compris pour son bien et sa sécurité. Les réponses à l’urgence sont le 15 en cas de détresse médicale, ou la police en cas de trouble à l’ordre public.

     François Leforestier, de l’antenne 10e de l’association Aux captifs, la libération, travaille en convention avec la SNCF depuis de nombreuses années. Elle vient en aide aux personnes en grande précarité sur trois gares (Nord, Est, Saint-Lazare), est active sur le nord du 9e et sur le 10e. Son local est situé rue de Rocroy. L’asso cherche à recréer du lien social, à rétablir une relation de confiance pour tenter une réinsertion dans la société et quitter la souffrance morale et sociale dans laquelle les personnes sont tombées.

    Quelques chiffres : sur l’année 800 personnes sont rencontrées régulièrement, 1000 personnes ont bénéficié d’un suivi social, dont 150 sont passées par l’accueil de jour de la rue de Rocroy, 400 sont domiciliées par l’asso, qui travaille aussi en partenariat avec Bichat dans le cadre d’un suivi des situations liées à l’alcoolisme.

    Aux captifs, c’est 15 salariés et 40 bénévoles.

    Dominique Bourdin, coordinateur de la mission SDF de l’Hôtel de Ville (en lieu et place d’Olga Trostiansky qui n’a pu se libérer), déclare que la Ville est très sensible aux problèmes du 10e, qui concentre des caractéristiques liées aux gares, de tous temps, arrivée de clandestins de tous les territoires de l’Est, du grand Est, jusqu’à l’Afghanistan, prostitution, errance, toxicomanie…Il souligne que nombre de ces problèmes relèvent de la compétence de l’Etat mais que la Ville ne détourne pas les yeux pour autant. Elle travaille aussi avec le commissariat. La salle murmure… et laisse entendre qu’il botterait en touche… au nom de la Ville. Dominique Bourdin rappelle alors que le retour de nombreuses personnes dormant dans la rue est du à la fermeture des hébergements à la sortie de l’hiver : ce sont 1000 personnes qui se retrouvent à la rue. Et grosso modo une centaine dans les rues du 10e.

     L’Association Itinérances offre de l’accueil de jour ; ce sont 70 personnes par jour pour un budget de 800 euros par jour, qui sont accueillies, à qui on offre un café chaud, la possibilité de se doucher, de laver ses vêtements (machine à laver disponible), une protection... La moyenne d’âge des personnes accueillies est d’à peine 22 ans. L’équipe compte 5 personnes, qui le soir assurent aussi les maraudes.

     Pierre Leyrit de Coordinations toxicomanies, actif dans le 18e, explique l’ampleur du problème. La toxicomanie n’est pas un problème conjoncturel, il est illusoire de penser qu’on peut l’éradiquer avec des mesures classiques. La présence des toxicos sur la Gare du Nord est très ancienne. Avec Marguerite Arène de la Mission de prévention des toxicomanies de l’Hôtel de Ville, il évoque aussi la présence des distributeurs de seringues, dans le cadre de la lutte de réduction des risques de transmission du VIH. Il existe 34 de ces automates sur Paris, qui distribuent 300 000 seringues par an ; et sur le 10e, 100 000. Ils n’attirent pas les toxicos, ils répondent à une demande et fonctionnent 24 h sur 24. Ils répondent également à la demande des toxicomanes qui habitent la banlieue et s’approvisionnent près des gares.

    Il faut bien voir que les problèmes d’errance sont souvent, pas toujours, liés à celui de la toxicomanie, mais surtout au manque d’hébergement. Il n’est pas d’accord avec le choix de la SNCF de ne pas regarder un peu plus loin que les abords de ses gares.

    Encore quelques questions de la salle, comme

    -  pourquoi les arrondissements de droite sont-ils moins touchés par ces problèmes?

    -  pourquoi la loi sur le vagabondage a-t-elle été abrogée en 1994 ?

    -  comment se fait-il que la rue Ambroise Paré soit dans un tel état de malpropreté ? comme plus tôt une autre habitante a relevé l’état déplorable de la rue du 8 mai 45 et de la rue du faubourg Saint-Denis.

    -  Christiane Izel demande le mode d’emploi quand on constate un problème dans une gare. (guichets fermés et pas de personnel pour une prise en charge)

    paris, 10e, police, voiture-de-police-  Une habitante se dit admirative du travail fait par les associations mais demande que les élus insistent pour qu’il y ait davantage de policiers dans le 10e.

    auxquelles malheureusement des réponses précises ne seront pas faites car le temps manque... Ne faudra-t-il pas lors de prochains conseils limiter le nombre des interventions, pour que l'échange ait lieu dans un climat encore plus serein, dans lequel chacun pourra prendre le temps de s'exprimer.

  • ”24 heures chrono” aux urgences de Lariboisière ou comment se gère la pénurie...

    paris,lariboisière,urgences,hôpitauxLundi, 21 heures. Beaucoup de jeunes et moins jeunes rue Ambroise Paré à la recherche d'une « dose ». On en voit régulièrement venir demander des jetons (ce sont ces jetons qui permettent d'obtenir un kit avec seringue dans les automates situés rue de Maubeuge et boulevard de la Chapelle.) à la personne qui inscrit les « candidats » aux urgences.  Le hall d'accueil  est plutôt calme à cette heure. L'agacement est pourtant déjà présent chez certains qui trouvent qu'on ne va pas assez vite. Heureusement, l'agent d'accueil est imposant et ne se laisse pas (ou plus) impressionner. Le ton monte lorsqu'un inscrit parti manger à l'extérieur s'entend dire qu'il a passé son tour, comme on dit. On l'a appelé, il n'était plus là. Alors, il faut reprendre l'inscription à zéro. Une alternative ? On lui conseille de se rendre sur l'hôpital de Saint Denis où il y aurait moins d'attente. Bon. Il décide de rester mais ne cessera de protester toute la soirée.

    paris,lariboisière,urgences,hôpitauxLa salle d'attente est pleine à craquer. Impossible de trouver deux chaises côte à côte. On est déjà content de pouvoir s'asseoir dans un coin. Sur un brancard, un homme ronfle fortement comme un bienheureux. On se doute qu'il « cuve ». Ce sera vite confirmé lorsqu'il tentera de mettre ses chaussures, puis de se lever, ce qui se soldera par une chute spectaculaire ! Relevé par les infirmières appelées à la rescousse qui peineront à le rallonger. Plus tard, on aura droit pendant deux heures, à un mélange de chansons paillardes, de grossièretés et parfois de propos qui feront sourire le public  : « C'est la faute à Sarkozy la m....... ! Moi je vais être président de la République et j'aimerai tout lemonde. Le Premier Ministre fabriquera des billets, c'est facile de fabriquer des billets, et on les donnera à tous ».

    Il est déjà 23 heures. Certains ont réussi à s'allonger pour dormir. D'autres s'énervent, vont régulièrement interroger la première blouse blanche, ou verte, qui passe. Sans succès d'ailleurs. Personne n'a le temps de répondre. Plus personne ne se laisse distraire, par habitude sans doute. Beaucoup ne comprennent pas cette attente. Certains ne sont  pas trop malades et sont un peu dans la « comedia del arte ».

    Une demi-heure plus tard, la personne que j'accompagne est prise en charge. Je reste dans la salle d'attente, ce que ne font pas de nombreux accompagnants qui ne cessent d'entrer et sortir de la salle de soins, malgré le panneau d'interdiction, bien visible. Le personnel médical laisse faire, semble indifférent à ce flot continu et n'a surtout pas le temps. Parfois, un infirmier ou une infirmière se fâche et interdit l'accès. Mais comme il n'y a aucun vigile à cet endroit-là, comment faire respecter le règlement ? On entre donc « comme dans un moulin ». Pas très rassurant...

    1 heure du matin, on est déjà mardi : la salle s'est vidée. Arrivent encore des personnes alcoolisées bruyantes. On entend tout ce qui se dit à l'accueil. Forcément puisque les bureaux sont de simples box sans plafond. Les anecdotes pleuvent !

    Je suis autorisée à entrer dans la salle de soins. Pas assez de box pour tous les patients en attente d'examen ou de résultats d'examen. On assiste à un véritable ballet de brancards et de porte perfusion qui doivent être sans cesse déplacés. En tout et pour tout il y a trois chaises pour tous les accompagnants au chevet d'un malade. Là aussi, de l'énervement. Il faut parfois menacer de faire venir le vigile ou la police pour espérer un peu de calme. En fait, le patient ne comprend pas l'attente. Il ne comprend pas pourquoi on s'occupe plutôt de celui-ci que de celle-là. Il y a pourtant bien une organisation dans le service et heureusement ! Mais ce qui manque c'est la personne qui pourrait rassurer, écouter, expliquer, limiter les tensions et les angoisses. Tout simplement. Bon. Tout simplement, d'accord. Mais il en faut les moyens.

    Tout au long de la journée, au fil des reprises de travail, le personnel trouve des petits moments de répit pour se souhaiter la bonne année, se faire la bise et manger un chocolat. On est en plein dans la période des voeux.

    paris,lariboisière,urgences,hôpitauxPour tuer le  temps, le temps de celui qui attend, on ne peut qu'observer la vie autour de soi. Des personnes âgées complètement perdues qui ne veulent pas rentrer chez elles, qui ne comprennent pas ce qu'on leur explique, beaucoup d'étrangers avec qui il n'est pas aisé de communiquer, des sans domicile fixe, des personnes atteintes de troubles psychiatriques, des patients qui sortent d'un box les fesses à l'air... On ne s'ennuie pas. On s'inquiète.

    La journée s'est écoulée. Il est 19 heures, presque le tour du cadran entre ces deux salles, celles de l'accueil et celle des soins. On nous annonce enfin une place pour le scanner. Il faudra encore attendre les résultats puis une ambulance pour être transféré dans un autre hôpital parisien qui gèrera la pathologie. Ouf ! Il est 23h30.

    Un conseil : ne soyez pas seul quand vous devrez vous rendre aux urgences. Le personnel soignant ne pourra pas vous aider à aller aux toilettes avec votre porte perfusion, relever ou abaisser le dossier de votre brancard, remettre un drap, apporter un verre d'eau, réconforter. Pas question ici de mauvaise volonté ou d'indifférence. Mais il y a tellement d'autres gestes à accomplir. On tente de leur demander, mais... on a des scrupules à insister. Aussi pour trouver un peu de réconfort, ceux qui sont seuls se penchent vers leur voisin d'infortune. On échange ses craintes, ses petites misères qui seront, on l'espère, passagères, comme dit la chanson.

    Passagères les misères peut-être, mais la pénurie de moyens, moins sûr.

    Il y a bien urgence comme nous le disions dans notre article du 10 décembre, à la suite de la réunion d'information sur les restructurations de l'Assistance Publique.