Les taxis parisiens se plaignent depuis quelques semaines de la concurrence qu’ils jugent « déloyale » des Voitures Jaunes et autres voitures avec chauffeur. Ne l’ont-ils pas cherché ?
On peut aisément passer en revue les séquences quand on a besoin d’un taxi à Paris.
Trouver un taxi libre à Paris relève souvent de la gageure. Placez vous boulevard de Rochechouart ou de La Chapelle et vous m’en direz des nouvelles. Et quand il pleut, c’est carrément mission impossible. Enfin, notons que les stations sont la plupart du temps vides. Si vous le commandez par téléphone, il arrive avec déjà 7 ou 8 € au compteur.
Quand par chance un taxi libre passe, vous lui faites signe. Il arrive qu’il ne s’arrête pas. Quand il s’arrête, le chauffeur baisse la vitre avant droite et vous demande où vous allez. Une fois sur trois, il repart sans un mot d’explication ni d’excuse, votre course ne l’intéresse pas.
Enfin, vous voilà installé(e) dans la voiture et là plusieurs cas de figures sont possibles :
- le chauffeur a fumé une cigarette lors d’une pause et bien qu’il ait ouvert sa fenêtre, ça pue le tabac dans la voiture ;
- le chauffeur écoute les commentaires d’un match de football ;
- le chauffeur écoute une radio débile – notons que dans ce cas et celui qui précède le son est toujours pour sourd ou mal entendant ;
- le chauffeur est au téléphone avec des écouteurs dans les oreilles, il parle mais pas à vous ;
- le chauffeur envoie des sms à sa petite-amie – dans ce cas et le précédent, vous avez la trouille de l’accident ;
- ….
Mais le chauffeur sait-il où il va ? Très peu de chauffeurs aujourd’hui connaissent Paris. La très grande majorité des voitures sont équipées d’un système de guidage mais si ce système vous emmène dans un embouteillage, le chauffeur ne sait pas comment s’en sortir.
Vous voilà à destination. Vous payez mais évidemment le chauffeur n’a pas de monnaie. Si vous sortez un billet de 50€ pour une course de 12, il s’immobilise et vous laisse vous débrouiller pour trouver des petites coupures.
Les taxis parisiens sont horriblement chers. Remonter de l’avenue de l’Opéra jusqu’au Louxor par exemple, si la circulation est bonne, prend environ 7 à 8 minutes (avenue de l’Opéra, rue La Fayette, boulevard de Magenta). Comme il y a un prix minimum de la course – 6.60€ - et que le chauffeur n’a pas de monnaie, vous lui laissez royalement un pourboire de 40c pour arrondir la course à 7€. Mais 7€ pour 8 minutes cela fait 52,5€ de l’heure. Pas mal non ? Quelle profession gagne ça ?
Quant au bonjour et à l’au revoir, ils passent par pertes et profits.
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