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Rechercher : projet 360°

  • Salle de conso : Comité de voisinage n°3

    Le 3ème Comité de voisinage dans le cadre du suivi du projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR) s'est tenu le jeudi 26 janvier à la mairie du 10e arrondissement. Nous vous donnons ici l'essentiel de ce qui s'y est dit. Pour les personnes particulièrement intéressées, notez que les compte-rendus complets de ces réunions seront mis en ligne sur le site de la mairie du 10e, certes avec un certain décalage puisqu'il faut que ces documents soient approuvés d'une réunion à l'autre. (lien avec la page de la mairie du 10e dédiée au sujet)

    Tous les acteurs concernés étaient présents avec même la présence du nouveau commissaire du 10e arrondissement. L'ordre du jour consistait essentiellement en un point de la situation par l'association Gaia qui gère la salle d'injection et d'un point de situation du quartier avec les évolutions constatées.

    Gaia a remis en séance des tableaux de chiffres à propos de la fréquentation de la salle pour chaque mois depuis son ouverture (octobre 2016) et des statistiques de fréquentation pour les lundis et samedis.

    A la fin octobre, l'espace Gaia comptait 234 inscrits et 547 au 23 janvier. Le nombre de passages mensuels a beaucoup augmenté, passant de 1467 fin octobre à 3184 fin décembre, ce qui en cumulé donne 7211 passages fin décembre (autant d'injections qui ne se sont pas faites dans la rue souligne Gaia). Le nombre d'usagers différents sur le mois est aussi intéressant : 234 en octobre et 390 en décembre. La fréquentation quotidienne est d'un peu moins de 200 passages pour une centaine d'usagers. 80% des personnes qui passent par la salle sont des hommes. La très grosse majorité des produits consommés sont des médicaments type Skénan détournés de leur usage. Cocaïne et héroïne sont nettement moins utilisées. Gaia constate donc que le profil des personnes venant à la SCMR est quasiment le même que celui des usagers de drogues fréquentant le quartier avant l'ouverture de la salle. Il convient de noter une assez forte présence de russophones (Géorgiens, Ukrainiens, Russes). Gaia fait appel à des services de traduction par téléphone pour communiquer avec ces usagers. Sur une question de Déborah Pawlick, Conseillère de Paris (LR), Gaia précise qu'il n'y a pas eu d'incident médical majeur, juste une convulsion qui a pu être traitée dans la salle. Pas d'overdose non plus. Avec tous ces chiffres, Gaia confirme que la montée en puissance de la SCMR se fait suivant ses plans.

    Au delà des données statistiques, il faut considérer aussi le traitement social proposé aux usagers de drogues, ceux-ci étant la plupart du temps dans une situation plus que précaire. Gaia précise d'abord qu'elle a effectué quelques consultations médicales, des soins mais aussi des dépistages VIH (21) et hépatite C (16). L'équipe en place prend petit à petit ses marques et organise des accompagnements individuels souvent très complexes avec des personnes très fragilisées. L'essentiel des problèmes sont liés à l'hébergement des usagers SDF. Gaia travaille avec la Direction Régionale et Interdépartementale de l'Hébergement et du Logement (DRIHL) qui est un Service de l'Etat et a exprimé ses besoins pour 2017. Le représentant de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives (MILDECA), confirme que le préfet de Région a demandé aux Services de l'Etat d'apporter une série de réponses en matière d'hébergement. Il précise que le préfet de Région accompagnera sur le plan social le travail remarquable de Gaia.

    Les maraudes, antérieures à l'ouverture de la salle, continuent. La SCMR permet d'avoir des contacts de meilleure qualité avec les usagers rencontrés dans la rue. On constate même la venue de gens qu'on ne pensait pas y voir au départ. Les maraudes servent aussi à maintenir le contact avec les riverains, notamment les gardiens d'immeubles et les commerçants. Gaia constate de bonnes réactions de leur part et garde le lien.

    Sur une remarque d'une association de quartier à propos de la consommation répréhensible de crack, Gaia précise que la poly-consommation de drogues par les usagers est chose courante depuis longtemps. Ce point est confirmé par le représentant de la MILDECA qui indique qu'un dispositif spécial a été mis en place entre la police et les douanes pour contrôler ce trafic de crack. La multiplicité des produits est absolument la règle. L'adaptation est nécessaire. Les modes de consommation et les modes de livraison des trafiquants évoluent sur internet ; les produits arrivent pas la poste, ou des livreurs livrent au domicile des consommateurs. La SCMR ne vise pas à lutter contre ces trafics. La politique de réduction des risques doit aller bien plus loin que la salle, qui ne doit pas porter la responsabilité de lutter contre cette évolution.

    Le nouveau commissaire fait le point des actions de la police et de la situation telle qu'il la voit. La police ne constate pas de points de fixation particuliers. Les renforts, assez nombreux, sont là et permettent un dispositif de surveillance renforcé. Les policiers indiquent fréquemment l'adresse de la salle d'injection aux usagers de drogues. La surveillance des lieux de trafics fait l'objet d'une attention spéciale mais la police ne constate pas d'augmentation de ceux-ci, même en ce qui concerne le crack. Le commissaire fait remarquer que la surveillance vidéo est importante autour de la salle, pas moins de 7 caméras 24h sur 24. La SCMR n'engendre pas de trafics dans le 10e arrondissement. Ceux-ci sont liés aux gares. D'importantes saisies sont faites à la gare du Nord régulièrement. Enfin, il est à noter que les contacts entre les usagers de drogues et les policiers sont assez bons.

    La Direction de la Propreté et de l'Eau de la Ville de Paris ne constate pas d'augmentation du nombre de seringues usagées dans la rue. Ceci est en lien avec les informations données par l'association SAFE qui confirme qu'il y a de moins en moins de matériel usagé dans l'espace public depuis l'ouverture de la salle. Néanmoins, SAFE reconnait que la sanisette en face de l'hôpital est toujours utilisée comme "salle de shoot" lorsque la salle est fermée. L'ouverture de la salle correspond à une baisse tangible de la quantité de matériel diffusé par les distributeurs dans la rue : moins 25% boulevard de La Chapelle et moins 30% rue de Maubeuge, ce qui fait que les distributeurs ne sont plus jamais vides comme cela était souvent le cas avant l'ouverture de la salle.

    Les interventions des associations de quartier et de collectifs de riverains font ressortir quelques points longuement discutés. Les plus importants sont la présence et de la consommation de crack et la distribution de matériel stérile à l'entrée de la salle. Gaia redit que seuls les injecteurs sont autorisés à venir dans la salle mais que la poly-consommation est un fait , "c'est cette réalité là qu'il faut gérer". Le commissaire précise que les personnes qui détiennent seulement du crack sont mis systématiquement en garde à vue à la demande expresse du procureur de la République. La diffusion de matériel stérile par la SCMR n'ayant pas fait l'objet d'une information précise avant son ouverture est sujette à contestation par une association de riverains, contestation confortée par Deborak Pawlick. L'analyse juridique de la loi Santé de 2016 autorisant à titre expérimental l'ouverture de SCMR remise en séance par le représentant de la MILDECA ne convainc néanmoins pas ces détracteurs et ce malgré les remarques de certains, élus et associations, qui mentionnent que la salle est un CAARUD et à ce titre habilitée à diffuser du matériel même si celui-ci n'est pas utilisé dans la SCMR.

    Prochain Comité le 22 mars.

    Voir l'article de L'Express à propos du premier bilan national de l'expérimentation.

  • Situation à Barbès: le préfet réagit

    A la suite des nombreux courriers de riverains et d'Action Barbès envoyés au préfet de police de Paris en décembre, ce dernier a réagi et organisé une réunion le 17 janvier dernier à la mairie du 18e (voir notre article du 5 janvier).

    Le soir même, Le Parisien relatait dans son édition du soir en ligne l'essentiel de la réunion avec le Préfet sous la plume de sa journaliste Cécile Beaulieu. Vous pouvez le lire ici. On y retrouve les grandes lignes des actions que la police s'engage à mettre en œuvre avec détermination pour regagner la maitrise de l'espace public, redonner la liberté de mouvement aux habitants, faciliter les allers et venus des femmes dans ce même espace public souvent accaparé par une présence trop masculine, mettre un terme aux ventes de cigarettes en remontant et en faisant tomber les filières...

    Nous y étions.

    Une délégation impressionnante!

    Tout d'abord, notons une mobilisation des autorités policières sans précédent, sur place, dans le 18e, pour répondre aux plaintes des habitants. Après être venu prendre la température en personne dans le quartier, le vendredi 13 janvier (nous étions là!), le Préfet Cadot s'est entouré de son directeur adjoint Serge Boulanger, de plusieurs directeurs de services et commissaires centraux, Yves Crespin directeur de la police judiciaire et Pascal Le Borgne directeur de la sécurité de proximité, du Commissaire Jacques Rigon, chef de district 10-11-12-18-19-20, et coordonnateur de l'opération de grande envergure qui s'annonce. Avec bien entendu la commissaire centrale du 18e, Valérie Goetz, pour exprimer au plus près la connaissance du terrain. La Ville n'était pas en reste : les deux maires des 10e et 18e, Colombe Brossel l'adjointe à la sécurité d'Anne Hidalgo, Matthieu Clouzeau le directeur de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), Coralie Lever-Matraja, chef de la Circonscription nord de la DPSP, des adjoints et chefs de cabinet.

    Reconnaissons que les visites sur place du Préfet le vendredi 13 et de M. Rigon, le lendemain après midi après le marché, ont du compléter efficacement les informations que les habitants avaient été nombreux à faire parvenir à la préfecture, ajoutons-y les nombreux courriers reçus à notre initiative, et un tableau assez fidèle commençait à prendre forme en haut lieu.

    En préambule

    Nous tenterons de donner ici l'essentiel tant la réunion a été longue (plus de 2h30) et les informations détaillées.

    Les occupations illicites de l'espace public, de toute nature, ne sont pas contestées. Le Préfet a tout d'abord souhaité présenter un bilan des actions menées. Mais c'est la suite qui intéresse les habitants. Aussi a-t-il expliqué qu'il fallait maintenant "construire une démarche organisée comprise par les habitants et mener ainsi un travail en commun avec les acteurs locaux". Le périmètre comprend le secteur de Château-rouge, celui du carrefour Barbès, la placette Caplat-Charbonnière, et s'étend jusqu'à la place de la Chapelle.  Il recoupe en partie la Zone de sécurité prioritaire Barbès-Chateau-rouge (ZSP) qui est toujours d'actualité mais dont nous n'entendons plus guère parler depuis quasiment deux ans.

    Il faut changer de braquet!

    C'est le leitmotiv de cette réunion. Tous les responsables présents l'ont martelé et on ne pouvait qu'approuver. Colombe Brossel précisait :"Malgré toutes les actions mises en place avec la PP et la DPSP, on voit bien que les améliorations sont soit trop lentes, soit trop faibles, soit les deux. Nous voulons faire en sorte que la vie à Barbès soit améliorée. Certains lieux sont très anciens, la placette Caplat-Charbonnière par ex. Il faut qu'on change de braquet pour que les améliorations réelles puissent voir le jour. Au-delà des aménagements urbains (comme la Promenade urbaine) qui sont en projet. La dérégulation de l'espace public à Barbès est un sujet majeur pour la mairie de Paris. On le reconquerra mètre par mètre ! "

    Quelques chiffres

    En 2016, les agents du 18e ont procédé à 259 interpellations pour vols à la tire, dont 221 sur le seul carrefour, et 107 sur ce dernier trimestre.

    4200 PV simplifiés ont été dressés. 32 tonnes de marchandises vendues illégalement saisies. Du côté des commerces, une cinquantaine de fermetures avec des durées parfois allongées à 40 jours.

    Ce sont 296 tonnes de marchandises, déballées sur l'espace public, saisies sur le 18e en 2016 et pour les contrefaçons 20 000 pièces saisies.

    6 réseaux de trafic démantelés, dont celui d'une banque privée illégale à destination de l'Afrique, qui a été saisie d'un million d'euro en cash après, évidemment, plusieurs mois d'enquête.

    Les cigarettes, ce sont 2 à 3 livraisons par semaine, qui passent par Dubai, puis Le Caire ou Alger. Quand on sait qu'au bout de la chaine, c'est environ 15 euros de bénéfice par cartouche vendue, on comprend aisément l'ampleur du problème.

    Quant à l'opération qui nous avait été annoncée pour la mi-décembre lors de la rencontre avec les maires le 2 décembre, la DPSP a dressé 426 PV sur le seul boulevard Barbès pour occupation illicite des trottoirs.

    Notre intervention et notre opinion

    Nous sommes bien évidemment intervenus puisque le but était aussi d'écouter les habitants qui vivent les problèmes au quotidien. Nous avons insisté sur la dégradation de la situation même si nous ne nions pas la présence policière et les actions menées. Mais ce qui est fait ne suffit plus. L'espace public de notre quartier doit être aussi agréable qu'ailleurs. En ce qui concerne les ventes sauvette les jours de marché, nous avons exprimé notre souhait que l'on différencie les ventes via les trafics organisés de celles des biffins qui vendent des objets récupérés çà et là. Nous avons donc demandé que la Ville réfléchisse à l'implantation d'un lieu pérenne pour les biffins, contrôlé bien sûr par une association comme c'est le cas Porte Montmartre. Souhait que nous avions émis lors de la mandature précédente auprès de Daniel Vaillant, alors maire du 18e. Nous avons bien conscience que tout n'est pas simple, mais on peut a minima commencer la réflexion autour d'une table avec les acteurs concernés. Enfin, nous avons signalé l'état très dégradé des pieds d'arbres sur le boulevard Barbès. (et que dire du boulevard de Magenta...)

    Nul doute que la Préfecture a pris la mesure du phénomène. Barbès n'est pas le seul site où l'espace public est l'objet d'occupation illicite, où les trafics fleurissent, où le droit n'est plus respecté. Mais, ici, nous sommes à Paris, le cadre évolue, les habitants changent et ne le supportent plus. D'autant que d'autres territoires ont été reconquis ces derniers années, comme la porte de Montreuil, ou le boulevard de Belleville, avec des efforts considérables de la police. Alors, pourquoi pas ici ?

    Prochaine réunion prévue plénière dans deux mois. D'ici là, nous avons une première réunion en petit comité prévue la semaine prochaine avec Jacques Rigon pour un premier point.

  • Faites l'une pour l'autre

    paris,18e,goutte-d-or,chiaira-condiChiara Calzolaio et la Goutte d’Or étaient faites pour se rencontrer. C’est rue Doudeauville que cette jeune Italienne habite aujourd’hui : « les Champs-Elysées du quartier ». Originaire de Macerata, dans les Marches, elle en est tombée amoureuse à l’occasion d’un séjour parisien précédent, dans le cadre d’un Master en anthropologie à l’EHESS. Aujourd’hui doctorante à l’Iris, elle consacre sa thèse aux violences liées à la guerre contre le trafic de drogue à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, en particulier à Ciudad Juarez (lien vers ses travaux universitaires via Ehess

    Cette ville frontalière traîne une image d’ultra violence – notamment en raison des meurtres de femmes non élucidés qui y ont été commis – mais « attention, c’est un effet d’image un peu trompeur », rapporte Chiara, qui y a séjourné à plusieurs reprises. En tout cas, le projet de salle de consommation à moindre risque, dans le 18e arrondissement, ne la laisse pas indifférente : les associations de soutien aux toxicomanes qu’elle a rencontrées outre-Atlantique l’ont convaincue de la pertinence de tels dispositifs de prévention. « Ça marche ! Au moins, les gens avec qui j’ai discuté utilisaient des seringues propres », raconte-t-elle. Chiara espère d’ailleurs participer à une étude de l’Inserm qui vise à mesurer la manière dont l’ouverture de ce type de salles modifie les pratiques des toxicomanes.

     

    Le défi de la mixité

    À la Goutte d’or, la jeune anthropologue apporte également son expérience associative, qu’elle partage avec un évident plaisir. Ainsi, aux membres de la Coopérative alimentaire, elle fait profiter de sa connaissance des « groupes d’achats solidaires » italiens, les GAS : des réseaux en plein essor – environ 900 dans le pays – qui privilégient l’achat de proximité, les produits de qualité et l’engagement social des fournisseurs. Et tout cela, bien sûr, sans intermédiaire, par la création de liens directs avec les producteurs, comme dans les Amap françaises. Lait, œufs, légumes, fruits, pain, épicerie, cosmétiques : les GAS « permettent à des gens qui n’en auraient pas les moyens autrement d’accéder à des produits de qualité, c’est-à-dire bons et produits de manière éthique ». Pour sa part, le GAS de Macerata réunit 400 familles et une vingtaine de producteurs.

    Ce système, raconte Chiara, fonctionne globalement très bien. L’accent est mis sur la solidarité : octroi de micro-crédits aux coopérateurs qui traversent une passe difficile, bourse d’échange d’habits et de livres, organisation d’ateliers de cuisine, couture ou tissage selon les compétences de chacun. Certes, « des discussions infinies se nouent » parfois à propos de sujets secondaires. Certes, « les coopérateurs les plus actifs sont un peu toujours les mêmes ». Mais dans le fond, le véritable défi est ailleurs : « Le problème structurel de ce genre d’initiative, c’est celui de la mixité sociale ou culturelle ». Une formule qui rencontre bien des échos à la Goutte d’Or…

    Chiara Condi

    Toujours vécu

    La suite ? Si la campagne manque à Chiara – éduquée aux plaisirs de la bonne chère dans le potager familial – elle aura du mal à quitter la France. Pour des raisons professionnelles, d’abord : « Je veux continuer à faire de la recherche. Or, en Italie, vu le manque de moyens publics, je ne pourrais pas. En France, c’est envisageable ».

    Pour des raisons personnelles, ensuite – son attachement pour le quartier, notamment. « Bien sûr, il ne faut pas idéaliser : c’est fatigant parfois, il  y a plein de poubelles partout, d’autres quartiers sont plus beaux. Mais j’aime les ponts qui passent au-dessus des gares, le café Omadis, le square Léon. Si j’ai envie du Paris classique, il suffit de monter au Sacré-Cœur. Si j’ai envie de sortir mal habillée, je le fais. C’était dur de s’installer en France, venant du Mexique ! J’ai trouvé ici un côté d’humanité que je n’ai pas vu ailleurs à Paris, beaucoup plus chaleureux. S’il m’arrivait quelque chose ici, je sais que les gens réagiraient. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé après un accident de vélo : on m’a accompagnée aux urgences. La Goutte d’Or, j’ai l’impression d’y avoir toujours vécu ».

  • Station Château-Rouge : le point sur les travaux

    Une réunion publique relative aux travaux de rénovation de la station de métro Château-Rouge s'est tenue le jeudi 4 février 2016 à la Mairie du 18e, en présence de représentants de la RATP, d'élus de l'arrondissement accompagnés des services de la mairie (Direction de la Voirie et des Déplacements et Direction de l'Urbanisme) et de Mme Goetz, commissaire du 18e arrondissement.

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    Cette réunion a tout d'abord été l'occasion pour la représentante de la RATP, Mme Passeron, de faire un point d'avancement sur les travaux.

    Après un bref rappel sur les objectifs du projet (voir notre article du 29 novembre 2014), Mme Passeron a précisé que les travaux se déroulaient selon le calendrier prévu. Depuis juillet 2015, les deux premières phases de travaux ont ainsi permis de créer le génie civil de la future extension de la salle d'échange qui se situera sous le boulevard Barbès. Une nouvelle phase de travaux a démarré fin janvier 2016, avec pour conséquence l'importante extension de l'emprise de chantier située du côté pair du boulevard (autour de l'entrée du métro).

    La fermeture complète de la station est prévue le 20 mai 2016 pour la suite des travaux notamment à l'intérieur de la station proprement dite. Elle comprendra l’agrandissement de l’emprise de chantier pour y intégrer les trémies d’entrée et de sortie de la station et ne rouvrira qu'à l’achèvement des travaux de restructuration prévu en juillet 2017. Afin de permettre une bonne information, la RATP a prévu un dispositif de communication spécifique au moment de la fermeture.

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    Vous pouvez télécharger ici présentation complète de la RATP.

     

    Des échanges dans la salle à l’issue de cette présentation deux points sont à relever :

    - Absence d’escalier mécanique au niveau du nouvel accès place du Château-Rouge : en réponse à une interrogation sur ce point, Mme Passeron a précisé que l’installation d’un escalier mécanique, qui nécessite un volume plus important qu’un simple escalier afin d ‘intégrer la machinerie, ne s’est pas avéré possible à cause principalement de la présence d’une galerie souterraine d’eau potable. Les schémas présentés lors de la réunion ont permis de bien appréhender cette difficulté.

    -  Suppression du passage piéton entre la rue Poulet ouest et le boulevard Barbès, au droit de la sortie de l’escalier mécanique. Notre association a souligné la nécessité de rétablir au plus vite le passage piéton supprimé lors de l’extension de l’emprise de chantier fin janvier 2016. En effet, malgré sa suppression, les piétons continuent de traverser au même endroit lorsqu’ils sortent du métro, ce qui pose des problèmes de sécurité. Sur ce point, la mairie du 18e et la RATP ont convenu d’étudier la possibilité de réinstaller au plus vite un passage piéton dans cette zone.

    A l’issue de cette présentation, Félix Beppo, adjoint au maire en charge de l’espace public, de la voirie et des déplacements, a fait part des importantes difficultés rencontrées en raison des contraintes liées aux emprises de chantier mis en place en janvier 2016, notamment la réduction de l’espace public et les circulations liées au chantier... Devant cette situation compliquée, il a ainsi expliqué que la mairie du 18e avait décidé d’étudier différentes pistes visant à réduire ces difficultés mais qu’à ce stade rien n’était tranché. Pour mémoire, les pistes envisagées avaient été présentées au comité de suivi du 16 novembre 2015.

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    Quant à la fermeture anticipée de la station Château-Rouge, l'élu a précisé avoir sollicité le Syndicat des Transports d’Ile de France, seul habilité à décider une modification de la date de fermeture, sans réponse à ce jour. Il est à noter qu’au vu du calendrier, il est à présent très peu probable que la fermeture de la station soit anticipée.

    Pour l'éventuelle réouverture à la circulation « normale » de la rue Dejean, actuellement piétonne, la Direction de la Voirie et des Déplacements a ainsi présenté deux scénarios de modification de plan de circulation du quartier intégrant la réouverture à la circulation « normale » de la rue Dejean :

    - Plan de circulation non modifié, comprenant uniquement la suppression de la voie piétonne et le retour à la circulation normale de la rue Dejean 

    - Modification du plan de circulation avec accès, inversion du sens de la rue Dejean, accessible depuis le Boulevard Barbès

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    En anticipation de la décision ou non de rouvrir cette rue à une circulation normale, la mairie à retiré le 1er janvier 2016 les autorisations de contre-étalages de 13 commerces de la rue Dejean (avec maintien autorisation étalage) à titre conservatoire. Bien que cette décision ait fait l’objet de plusieurs réunions d’échange avec les commerçants concernés fin 2015, ces derniers ont vivement réagi en exprimant leur totale opposition. Le journal Le Parisien a ainsi relayé leur mécontentement dans un article du 27 janvier 2016.

    Nous n’avons malheureusement pas pu participer à l’ensemble de la réunion. D'après les informations obtenues dans le Parisien du 7 février 2016, il semblerait que le sujet des vendeurs à la sauvette dans et autour de la rue Dejean ait monopolisé les discussions. Il n’a ainsi pas été possible de conclure sur le sujet de la réouverture de cette rue à la circulation.

    Toutefois, devant la forte opposition des commerçants, il est peu probable que la réouverture de la rue  à la circulation normale soit décidée, d’autant plus que, contrairement à ce qui était envisagé, la rue ne servira pas à l’approvisionnement du chantier.

    Cliquez ici pour la présentation de la Mairie sur le plan de circulation.

     

  • Des colonnes à verre dans le 9e

    Fini les grosses bombonnes de papa ! Celles qui empiétaient sur nos trottoirs et à dire vrai enlaidissaient la ville. Bonjour les colonnes à verre. Le 9e a un programme ambitieux d'installation de ces équipements tout au long de la mandature et les deux premières installées cette année l'ont été respectivement devant les 10 et 16 avenue Trudaine.

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    Colonne à verre installée devant le 10 avenue Trudaine. Il a fallu démonter un banc et la mairie a eu la bonne idée d'encadrer la colonne par deux gros pots de plantes.

     

    Avouons le, la nouveauté est relative, des colonnes à verre ont déjà été installées dans Paris mais il semble que celles-ci soient d'un type nouveau. Elles se présentent ainsi.

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    Nous avons demandé à Sébastien Dulermo, adjoint à la mairie du 9e chargé entre autres de la propreté, de bien vouloir nous donner quelques informations sur ce projet :

    Action Barbès (AB) - Quels sont les objectifs avec ces installations de colonnes à verre (esthétique, nuisances sonores réduites, …) ?

    Sébastien Dulermo (SD) - La Mairie du 9e est clairement engagée dans une politique de désencombrement de l’espace public. Nous avons la volonté de permettre un meilleur partage de l’espace et de donner plus de place aux modes actifs (piétons et vélos). L’enfouissement des colonnes à verre permet de débarrasser l’espace public d’un mobilier urbain pas très esthétique et de réduire les nuisances sonores.

    AB – Quel en est le coût d'installation et est-ce plus économique côté collecte ?

    SD - L’enfouissement d’une colonne à verre est plus coûteux que la mise en place d’une colonne à verre aérienne : entre 10 et 15 000 euros + la fourniture de la cuve. Cependant, les colonnes à verre enterrées permettent de collecter un tonnage plus important (3 m3 contre 2 m3) ce qui peut permettre de réduire les fréquences de collecte. Je dois également préciser que la collecte du verre génère des recettes pour la collectivité : aides d’éco-organismes et recettes liées à la revente du verre collecté.

    AB – Quelle est la fréquence du ramassage et a t-on des statistiques sur les quantités enlevées ? Ces ramassages sont ils faits par les Services de la Ville ou bien par des sociétés privées spécialisées ?

    SD - La collecte, sur les colonnes ou en porte à porte, fait l’objet de marchés et est donc réalisée par des entreprises privées. La fréquence de la collecte des colonnes à verre dépend de leur taux de remplissage, le principe étant qu’elles doivent être collectées autant que besoin et ne jamais être en débord. Ainsi, nous avons des colonnes qui permettent de collecter beaucoup de verre (par exemple, la colonne située place Gustave Toudouze a permis de collecter 58 000 kg de janvier à décembre 2015) et d’autres sont moins performantes comme celle de la rue La Fayette (4 200 kg sur la même période). En 2015 ces colonnes ont permis de collecter 362 000 kg sur le 9e.

    AB – Par le passé, certaines de ces colonnes ont montré des faiblesses comme par exemple place Turgot ou en haut de la rue du Faubourg Poissonnière. Qu'en est-il aujourd'hui ? Y a t-il eu des améliorations ?

    SD - Récemment il y a eu des difficultés sur les colonnes à verre enterrées. En raison d’un conflit entre l’entreprise chargée de la fourniture et l’entreprise chargée de la collecte, deux colonnes à verre enterrées du 9e arrondissement sont restées hors service pendant plusieurs mois (celles de la place Gustave Toudouze et du square de Montholon). Il a fallu l’intervention de Delphine Bürkli en Conseil de Paris pour que les réparations soient engagées et le problème est aujourd’hui résolu.

    Quant à la colonne située en haut de la rue du Faubourg Poissonnière (enterrée lors des travaux d’aménagement du boulevard Magenta) il s’agit d’un problème lié à un ancien modèle de colonne. Après de nombreuses années,  je peux vous annoncer qu’elle sera réparée au premier trimestre 2016.

    AB – Comment sont choisis les sites d'installation et comment se fixe l'ordre dans lequel ces colonnes sont installées ?

    SD - Notre volonté d’enfouir les colonnes se heurte à des difficultés techniques. Le sous-sol parisien est sur-occupé par des réseaux concessionnaires (électricité, gaz, chauffage urbain, climatisation, réseaux télécoms…) et il faut donc trouver des espaces disponibles pour l’enfouissement. Par ailleurs, nous devons également prendre en compte notre engagement à planter des arbres sur l’espace public, qui obéit aux mêmes contraintes.

    Par exemple, au carrefour à l’angle des rues Pierre Sémard, Maubeuge et Condorcet, nous avons pu utiliser un espace libre de réseaux souterrains en plantant sept arbres et en enterrant une colonne à verre.

    Les emplacements des futures colonnes sont choisis en fonction de la possibilité technique et de la densité de la zone (habitations et restaurants/bars)

    En 2016, trois colonnes à verre pourront être enterrées et plusieurs emplacements ont d’ores et déjà pu être trouvés.

    AB – Les commerçants, restaurants compris, ont-ils le droit d'utiliser ces colonnes ?

    SD - La volonté, c’est de collecter le plus de verre possible. C’est précieux car le verre se recycle à 100% et à l’infini et qu’il génère des ressources financières pour la collectivité. Les bars et restaurants peuvent utiliser ces colonnes. En parallèle, ils peuvent également faire appel à une entreprise privée pour être collecter quotidiennement en porte à porte (il s’agit de contrats « gros producteurs de verre », qui sont au nombre de 152 dans le 9e).

     

  • Commerce : autre arrondissement, autre priorité

    Invités par la Mairie du 18e à participer au lancement du nouveau contrat de revitalisation commerciale le 6 janvier, nous nous sommes retrouvés quatre membres de notre association dans la salle des fêtes de la mairie quasiment comble dès 18h30. Gros succès de communication de la mairie du 18e... ou réelle inquiétude des habitants devant des stores baissés depuis des mois ou des commerces qui leur plaisent moyennement ? 

    Olivia Polski, adjointe chargée du commerce et de l'artisanat, notamment, à la Mairie de Paris, était à la tribune aux côtés d'Eric Lejoindre, maire du 18e, qui a présenté sommairement le but de la rencontre, entrée en matière complétée par une présentation plus chiffrée par l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR). On trouve facilement le rapport mis en ligne récemment, basé sur les deux derniers recensements réalisés à Paris, celui de 2011 et celui de 2014. (voir notre article du 5 janvier 2016 sur le même thème, traité dans le 10e). Il convient ensuite de décliner les chiffres par arrondissement avec des focus personnalisés en fonction des priorités politiques et de l'état des lieux. 

    Nous ne revenons pas sur l'évolution générale du commerce à Paris durant la période 2011-2014. La situation s'est améliorée et les deux, voire trois phases de mobilisation à travers les opérations Vital' Quartier 1 et 2, puis l'actuelle extension de Vital'Quartier 2, n'y sont pas étrangères. Le secteur Popincourt parmi les pionnières et plus près de chez nous, le secteur des deux gares (Nord et Est), ont retenu toute notre attention depuis 2004 et nous avons suivi les opérations entreprises dans ce cadre, au fil du temps (voir nos articles sur ce sujet). Toutefois le 18e n'avait pas été retenu jusqu'ici, sans doute moins frappé par la monoactivité ou la désertification commerciale, priorités de ces dispositifs.

    Pourtant, certains quartiers du 18e souffrent d'une forte vacance commerciale, c'est à dire des boutiques ne retrouvent pas repreneur, n'intéressent pas, et les stores restent désespérément baissés plusieurs années quand il ne se couvrent pas d'affiches. La mairie veut donc maintenant redynamiser des zones, qui ne sont pas uniformes sur tout l'arrondissement. Elles sont principalement localisées dans les quartiers Amiraux-Simplon, La Chapelle et Goutte d'Or. Avec des particularités pour chaque zone.

    Comme le signalait très clairement Eric Lejoindre « le commerce est un enjeu majeur et le commerce de proximité en particulier est intimement lié au caractère de Paris. Dans le 18e nous voulons une montée en gamme et faire vivre les quartiers ». Il faut donc réunir tous les acteurs et faire en sorte qu'ils aillent dans le même sens. Le maire faisait également remarquer qu'en France « le commerce est libre, et pour qu'il vive, il lui faut des clients ». On en déduira que les enseignes tombées dans l'oubli n'ont peut-être pas su trouver leur clientèle. On ne décrète pas telle ou telle activité sans une étude de marché préalable, même à minima.

    C'est ce qu'expliquera plus tard Olivia Polski dans sa présentation des aides et soutiens dont peuvent bénéficier les entrepreneurs, commerçants et artisans, pour favoriser leur activité. Elle renchérira en martelant que « le commerce, ce n'est pas que de l'économie, c'est aussi du lien social, du paysage... » Elle a aussi insisté sur la nécessité de motiver les bailleurs publics ou privés pour qu'ils ne laissent pas leur rez de chaussée à l'abandon, ou qu'ils se laissent tenter par des repreneurs investisseurs plus sensibles à la rentabilité qu'à la vie d'un quartier.

     

    Préemption, acquisition et attribution

    Le droit de préemption est un levier important pour intervenir dans ce cadre. Il sera délégué pour une période de 12 ans à un opérateur choisi par la Ville (c'est le cas dans le 10e de la Sémaest, voir nos articles), qui pourra acquérir des murs de boutiques, les rénover dans le respect des normes actuelles, puis signer un bail avec un candidat commerçant ou artisan. La Ville a alloué 37 millions d'euros pour les acquisitions de locaux. Lancement de l’opération fin 2016 après un vote au conseil de Paris.

    Nous avons apprécié ce dispositif dans le 10e, il peut être efficace, même s'il n'a pas pu modérer la monoactivité (robes de cérémonie) sur le Magenta depuis sa création. Souvent faute d'avoir eu vent à temps des mutations et des changements de commerces.

    Les habitants présents ont pu s’exprimer notamment sur le périmètre délimité jugé insuffisant par certains. Le 18e a des quartiers bien différents et on a fait remarquer qu’une concertation par secteur aurait été plus judicieuse. On a aussi demandé une intervention rapide pour les commerces des arcades de la rue de la Goutte d’or et encore signalé des commerces à l’abandon rue des Gardes et rue Polonceau (voir notre article d'octobre). Certains ont suggéré de faire travailler les commerçants et particulièrement des boulangers pour fournir les repas des écoles et donc favoriser les circuits courts. (pas facile quand on sait qu’il faut fournir 14000 repas par jour, a rétorqué Eric Lejoindre, tout en approuvant le principe !). Et encore faciliter le protocole d’accompagnement pour les projets d’animation des commerçants, processus trop lent.

    La Ville a ouvert une plateforme pour permettre aux habitants de signaler des locaux ou de faire des propositions. Déjà 70 venues du 18e sont en ligne... Les conseils de quartier devraient être consultés, nous a-t-on dit.

    Bien, très bien, mais nous doutons de la réelle volonté de concertation quand nous apprenons que celle-ci se terminera fin février avec une réunion de restitution à l’Hôtel de Ville. La participation citoyenne demande un peu plus de temps...

    Pour donner son avis, c’est ici: vitalité commerciale de Paris : donnez votre avis

     

  • Rénovation de la station Château Rouge : fermeture anticipée ?

    Après consultation des associations de riverains le 13 novembre, la mairie du 18e a organisé le lundi 16 novembre une réunion du comité de suivi des travaux de rénovation et désaturation de la Station Château Rouge, en présence de la RATP. (voir notre article du 7 mai 2015). Nous étions présents à ces deux réunions.

    Pour plus d'informations, voici le document de la RATP.

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    Après un rappel sur le projet, la RATP a précisé que les travaux suivent le calendrier prévu avec une fermeture de la station prévue en mai 2016 et une mise en service de la station rénovée en juillet 2017.

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    La RATP a ensuite présenté la nouvelle phase de travaux prévue à partir de mi janvier 2016. Cette nouvelle phase prévoit la mise en œuvre d'une emprise élargie côté est du boulevard Barbès, avec le maintien d'une étroite circulation piétonne de 2 à 3 m le long des façades du boulevard. La mise en œuvre de cette emprise rend nécessaire la dépose provisoire de la terrasse fermée du restaurant KFC Paris Barbès et, pour les travaux situés au dessus du tunnel du métro, la réalisation de nuit pour des raisons de sécurité.

    Plan d'emprise de la RATP

    Par ailleurs, la RATP a informé qu'un habillage qualitatif des bungalows de chantier situés à l'intersection du boulevard Barbés et de la rue Poulet sera prochainement réalisé.

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    Suite à cette présentation, la quasi totalité des membres du comité de suivi a fait part des très importantes difficultés actuellement rencontrées au niveau de l'entrée, avec des problèmes de sécurité majeurs. Ces difficultés sont liées à la réduction de l'espace public provoquée par la mise en œuvre des installations de chantier et surtout à cause de la présence de très nombreux vendeurs à la sauvette qui en occupent la majeure partie (qui, contrairement à ce qui était envisagé, sont aussi nombreux malgré les travaux). Une grande inquiétude est ainsi ressortie sur la mise en œuvre de l'emprise prévue en janvier 2016, qui réduira encore plus l'espace disponible.

    Devant cette situation particulièrement problématique, Félix Beppo, l'adjoint au maire du 18e, chargé de la voirie, des transports et des déplacements, a fait part des pistes actuellement étudiées par la mairie du 18e :

    - Anticipation de la fermeture de la station dès janvier 2016 (au lieu de mai 2016)

    La quasi totalité des membres du comité de suivi s'est montrée favorable à cette proposition. En effet, dans l'ensemble, il est considéré que l'extension de l'emprise, indispensable pour la réalisation des travaux, entraînera une situation probablement ingérable et d'importants problèmes de sécurité, en grande partie à cause des vendeurs à la sauvette qui risqueront d'occuper le peu d'espace disponible.

    Pour la RATP,  les études préalables ont confirmé la possibilité pour les stations proches de la ligne 4 (Barbès Rochechouart et Marcadet Poissonniers) d'absorber le report des utilisateurs de la station Château Rouge. Toutefois, elle a précisé qu'une telle anticipation devait faire l'objet d'une décision du Syndicat des Transports d'Ile de France (STIF), seule instance compétente pour valider une telle modification, non prévue dans le contrat le liant avec la RATP.

    Si finalement cette anticipation est retenue, la RATP a précisé que cela ne permettra pas d'avancer la mise en service car le phasage des travaux est précisément calé. Une modification de ce phasage risquerait d'avoir des incidences financières et temporelles importantes.

    Et enfin, certains membres du comité de suivi ont demandé un renforcement des lignes de bus passant par le boulevard Barbès (bus 31, bus 56, etc..) lors de la fermeture de la station. Un tel renforcement ne semble pas faisable en raison des difficultés de circulation sur le boulevard Barbès (provoquées en partie par les travaux de la station).

    En synthèse, la mairie du 18e envisage de pousser auprès du STIF pour qu'il valide cette anticipation, pas particulièrement demandée par la RATP.

    - Réouverture  à la circulation "normale" de la rue Dejean, actuellement piétonne

    Cette réouverture aurait pour objectif de faciliter l'accès des engins de chantier aux zones de travaux mais également de limiter la présence des vendeurs à la sauvette. Elle  impliquerait la suppression des contre-étalages, point qui devra faire l'objet d'échanges avec les commerçants concernés si cette piste est confirmée.

    Monsieur Beppo a précisé qu'une telle réouverture, qui nécessite la validation de la Préfecture de Police, impliquerait une adaptation du plan de circulation des rues alentours (non défini à ce jour). Les services de la voirie étudient actuellement différentes solutions envisageables.

    Dans l'ensemble, les membres du comité de suivi ne se sont pas montrés opposés à cette proposition, tout en exprimant une inquiétude sur la modification du plan de circulation qui y sera associé. En effet, certains participants ont fait part de leur inquiétude sur les conséquences négatives possibles d'une modification du plan de circulation.

    Une réunion publique est prévue ultérieurement, afin notamment de présenter les pistes finalement retenues.

     

  • Retour sur le conseil de quartier Montmartre du 2 décembre

    Le dernier Conseil de Quartier Montmartre, tenu le 2 décembre 2014, portait sur la modification du Plan Local d'Urbanisme et ses enjeux pour Montmartre. Ce Conseil de Quartier s'inscrivait dans la phase actuelle de concertation mise en oeuvre par la Ville de Paris dans le cadre de la modification du PLU (lire précédent article du 18 octobre). Il est à noter que M. NEYRENEUF, maire adjoint à l'urbanisme, a commenté que seul le conseil de quartier Montmartre avait mis ce thème à l'ordre du jour, lors que plusieurs autres quartiers sont susceptibles d'être plus concernés par les modifications de ce PLU.

    Mme CHARPENTIER de la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris avait été invitée par l'équipe d'animation à faire une présentation portant principalement sur les caractéristiques de la modification du PLU et sur un rappel des dispositions actuelles du PLU sur le quartier de Montmartre.

    Cette modification du PLU est ainsi justifiée par 2 motifs principaux : prendre en compte les évolutions législatives et assurer la cohérence avec les nouveaux documents de planification et comprend 3 objectifs principaux : produire du logement pour tous, améliorer la protection de l'environnement et renforcer l'attractivité de Paris. Mme CHARPENTIER a précisé qu'une modification du PLU, différente d'une révision qui offre plus de possibilités d'évolution, doit être menée dans le respect du Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD) et des protections existantes dans le PLU (c'est à dire que la modification ne peut supprimer ce qui existe déjà). Le calendrier prévoit une restitution de la phase de concertation en janvier 2015 suivie de l'enquête publique en mars 2015 et une approbation prévue du PLU modifié à l'automne 2015. Elle a encore souligné que ce calendrier s'inscrit dans celui de la mise en place de la Métropole parisienne, qui devrait prendre en charge la compétence Urbanisme à partir du 1er janvier 2016.

    Mme CHARPENTIER a ensuite présenté les principales dispositions du PLU actuel sur le quartier de Montmartre :

    ¬ un secteur soumis à des risques importants en raison de la présence d'anciennes carrières et de gypse en sous sol

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    ¬ un secteur protégé avec des dispositions particulières fixant des règles volumétriques à la parcelle (avec un cahier intégré au PLU comprenant en complément de plans des élévations de chacune des rues de Montmartre avec les hauteurs autorisées)

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    Pour cette raison, Mme CHARPENTIER a précisé que la suppression du Coefficient d'Occupation des Sols (COS) ne devrait pas avoir d'effet particulier sur les possibilités d'évolution du bâti.

    ¬ la présence de rues disposant de protection renforcée du commerce et de l'artisanat (la définition ici) et de deux rues (le bas de la rue Lepic et le sud de la rue Ramey) disposant d'une protection particulière de l'artisanat (la définition ici)

    A l'issue de cette présentation, un échange dans l'ensemble enrichissant s'est tenu avec les participants du Conseil de Quartier sur différents sujets liés directement ou indirectement à la modification du PLU.

    En particulier, l'association de Défense de Montmartre et du 18e (ADDM 18) et plusieurs participants ont fait part de leur souhait qu'un niveau de protection plus important soit prévu pour Montmartre, via la mise en place d'un Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur (PSMV) équivalent aux 2 existants à Paris (quartier du Marais et le 7e arrondissement) ou un dispositif de protection équivalent.

    Ensuite, Action Barbès, membre de l'équipe d'animation, a réalisé une courte présentation sur la nécessité de prévoir des actions spécifiques pour réduire la présence des cars de tourisme dans Paris (la présentation ici).

    paris,cars-de-tourisme

    Ce point, qui a fait l'objet d'une contribution d'ACTION BARBES sur le site imaginonsparis et d'un vœu présenté au Conseil d'arrondissement du 10e arrondissement (voir ci-dessous), a recueilli une adhésion de l'ensemble du conseil de quartier (d'autant plus que Montmartre et ses abords subissent particulièrement la présence envahissante des cars)

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    Cliquer sur l'image pour lire le texte du voeu

    Et enfin, un point a fait l'unanimité du conseil de quartier : la nécessité de prévoir une extension la protection particulière de l'artisanat à la totalité de Montmartre. Cette protection, bien qu'imparfaite, pourrait permettre de maintenir autant que possible un type de commerces assurant une vie de quartier satisfaisante et limiter l'implantation de magasins de grandes marques. Devant cette unanimité, il a été convenu qu'un vœu serait proposé en ce sens au prochain conseil d'arrondissement (vœu à l'initiative du conseil de quartier).

    En complément des échanges sur la modification du PLU et suite à une interrogation d'un participant, M. BEPPO a apporté des précisions sur les travaux en cours rue Azais : ces travaux sont liés à des problèmes au niveau du sous sol liés à la présence d'une bouche de lavage fuyarde. Le délai important est lié d'une part à la durée importante qui a été nécessaire pour rechercher la cause et d'autre part devant l'importance des travaux de confortement à mener.

     

  • 9e, 10e et 18e : des conseils de quartier sauce locale

    L'adoption d'une nouvelle charte des conseils de quartier (CQs) par le conseil d'arrondissement du 9e ces derniers jours nous incite à regarder l'état de la situation dans les trois arrondissements qui nous occupent, 9e, 10e et 18e.

    En préambule, il faut constater la très grande hétérogénéité des situations dans tout Paris à propos du fonctionnement de ces CQs. La mise en place de ces conseils a été progressive à Paris. Certains arrondissements s'en sont dotés rapidement (le 10e dès 1995 par exemple), d'autres plus tardivement (le 9e en 2001). Cela créé déjà un premier niveau de différenciation. Mais le facteur principal est que les arrondissements ont entière liberté pour fixer les règles de fonctionnement de leurs conseils de quartier. L'Hôtel de Ville n'est pas en situation d'imposer quoique ce soit sur le sujet aux 20 mairies de la capitale. Interrogée à ce propos, Pauline Véron, adjointe à la maire de Paris chargée entre autres de la démocratie locale, de la participation citoyenne, confirme son intention de préparer cet automne une réécriture de la charte parisienne de la participation avec notamment comme objectif d'y intégrer plus de choses sur les CQs. "Je vais lancer le processus de concertation en automne avec comme objectif une adoption ce Printemps (avril/mai) et la rédaction d'un chapitre sur les conseils de quartier, leurs missions et quelques règles communes de fonctionnement pour tous les arrondissements" nous confie t-elle. Tout en ajoutant "Mais la loi ne permet pas d'imposer des règles de fonctionnement aux maires d'arrondissement donc cela sera incitatif".

    Alors quelles sont les situations pour nos trois arrondissements ?

    paris,conseil de quartier,démocratie localeNous avons déjà longuement commenté (voir ici) le projet de charte adopté le 6 octobre par le conseil d'arrondissement du 9e. Le texte définitif est ici. C'est un cadre très strict, dirigiste, que la mairie met en place. Elle prend les rênes en mains en assurant la prépondérance des élus aussi bien dans le fonctionnement du conseil de quartier que dans la nomination des membres des bureaux d'animation. L'argument ici employé est celui de la légitimité, à savoir que les CQs ne sont pas représentatifs de la population et qu'à ce titre leurs actions doivent être encadrées, ce qui, en réalité, leur fait perdre toute autonomie. D'ailleurs, s'appuyer sur l'argument légitimité comme le fait la mairie du 9e est ici hors sujet. De nombreux exemples de décisions prises par des élus en toute illégitimité comme par exemple l'adoption par le Parlement du traité de Lisbonne suite au rejet par référendum de son frère jumeau le Traité constitutionnel européen sous l'ère Sarkozy ou bien la non-renégociation par l'actuel Président de la République du pacte de stabilité, promesse de campagne maintes fois répétée, pour rester dans le même sujet européen, pondèrent grandement la force de l'argument légitimité. 

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    paris,conseil de quartier,démocratie locale"Il y a effectivement une charte des conseils de quartier du 10e, mais elle n'est pas appliquée dans les faits notamment en ce qui concerne la composition des équipes d'animation" nous dit la mairie du 10e. Seules quelques indications figurent sur le site web de la mairie. Cela n'empêche pas ces conseils de fonctionner et ceci est dû en fait à l'implication des habitants qui se sont appropriés ces structures en marquant nettement les limites d'intervention des élus en leur sein. Il faut aussi noter que le 10e a une particularité intéressante : l'article 12 du règlement intérieur du Conseil d'arrondissement permet aux conseils de quartier - ainsi qu'aux associations d'ailleurs - d'interpeller les élus assemblés lors de ce même conseil. C'est là un outil utilisé fréquemment et qui s'avère assez efficace. Il permet d'avoir l'avis du conseil d'arrondissement sur une question ou un voeu, question et avis figurant au procès verbal du conseil.

     

    paris,conseil de quartier,démocratie localeLa charte des CQs du 18e est à mi-chemin entre les deux extrêmes dont nous venons de parler. Les collectifs d'animation de ces conseils regroupent des membres de différents collèges, tous tirés au sort, différents collèges qui permettent d'assurer une réelle diversité. La place de l'élu référent et de la mairie en général reste importante mais n'est pas si contraignante que dans le 9e. Chaque conseil de quartier - il y en huit dans le 18e - peut présenter un voeu par trimestre au conseil d'arrondissement (article 25 du règlement intérieur du conseil d'arrondissement). Ce voeu est présenté par un membre désigné du conseil de quartier. Mais comme d'habitude, le diable se cache dans les détails. Exemple. Action Barbès fait partie du CQ Montmartre, tirée au sort dans le collège "associations". Depuis quelques semaines, nous demandons une réunion du collectif d'animation. Les autres membres du collectif en sont d'accord, des dates ont été trouvées mais la mairie du 18e nous indique que le collectif ne peut se réunir valablement que si l'élu référent participe à cette réunion. On touche ici la limite de l'exercice. Pour le prendre quand même avec humour même si le sujet est sérieux, un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

     

    Comme on le voit, les situations sont différentes et relèvent à l'évidence d'une volonté politique. La grave crise que vit aujourd'hui notre Démocratie (taux d'abstention, défiance vis-à-vis des politiques, montée des propos démagogiques, radicalisation des positions, ...) ne pourra pas être résolue si chacun d'entre nous, comme citoyen, n'a pas un lieu d'expression et d'actions hors du circuit de la Démocratie représentative. Les CQs sont un outil, pas le seul. Les associations, les collectifs de toutes natures, .... en sont aussi. Sans remettre en cause le principe de l'élection et la légitimité des élus, il nous faut trouver le bon équilibre entre tout cela.

  • Un conseil de quartier sur la solidarité agité à la Goutte d'Or

    Le conseil de quartier Château Rouge - Goutte d'Or avait investi le LMP (Lavoir Moderne Parisien), théâtre qui a échappé de peu à la destruction.

    En fait de débat sur la solidarité, le conseil de quartier du 13 novembre dernier a plutôt fait figure de vaste défouloir, une grande partie des présents profitant de l’occasion pour exprimer leur malaise quant à l’état du quartier. Du coup, on a beaucoup entendu les habitants mécontents, un peu les élus  (mis en accusation) mais assez peu les associations. Un membre du conseil de quartier, Ariel Lellouche, s’est pourtant efforcé à plusieurs reprises de remettre le débat sur les rails : « J’enseigne dans ce quartier, je vis dans ce quartier. On entend la colère, mais le rôle du conseil de quartier, c’est d’essayer de trouver des solutions ».

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    Etaient présents ce soir-là des représentants de la mairie : Victor Deléglise, de l’équipe de développement local de Paris 18e et Marie Valet, chargée de développement local pour Paris Habitat; deux élus à la tribune : Sandrine Mees (EELV), élue référente chargée du conseil de la Goutte d’Or et Gérald Briant, l’adjoint au maire du 18e chargé de la lutte contre les exclusions (PC) ; des représentants d’association, dont la Fnars, l’Accorderie et Hélène Leroy, la responsable des maraudes sur le 18e pour Emmaüs. Présents dans la salle, d'autres élus sont intervenus lors des échanges: Claudine Bouygues, Félix Beppo et Pierre-Yves Bournazel.

     

    Quelle ZSP ?

    Les organisateurs du conseil de quartier du jeudi 13 novembre avaient fait preuve d’humour : ils annonçaient la thématique "ZSP" pour "Zone de Solidarité Populaire". Las ! Les échanges ont plutôt fait songer à un débat sur une « ZSP » classique ou Zone de Sécurité Prioritaire...

    Les témoignages se sont succédés à bâtons rompus, une fois la première salve lancée : « À la Goutte d’Or, a estimé une habitante, oui, on a des droits, mais moins de droits à la sécurité et plus de droits aux pissotières qu’ailleurs ». Et d’ajouter, sous les applaudissements d’une partie de la salle : « On se gargarise de la richesse de la vie associative à la  Goutte d’Or. Peut-être, mais cela ne garantit pas l’égalité des droits ! »

     

    Cahier de doléances

    Un autre a rapporté le cas, tout récent, d’un élève poignardé devant un collège et de rackets fréquents dans le même établissement ; plusieurs habitants ont témoigné de leur lassitude face à l’attitude des usagers et des travailleurs d’Espoir Goutte d’or, une association d’aide aux toxicomanes située rue Saint Luc ; d’autres encore ont exprimé leur exaspération quant à l’occupation – 100 % masculine – de la placette Charbonnière en fin de journée et le harcèlement subi par des jeunes femmes. D'autres enfin ont évoqué les populations migrantes installées sous le viaduc aérien, le marché de la misère installé les jours de marché...

    Sans une bonne dose d’humour, un habitant – « je suis le stéréotype de l’homo, avec un copain et un chien » – a estimé que la situation s’était beaucoup dégradée depuis quelques années et raconté qu’il « n’arrêtait pas de se faire traiter de pédé ». Une femme, bénéficiaire – au bout de 12 ans d’attente – d’un logement social, rue de Suez, s’est décrite « en état de choc et très mal à l’aise » dans un espace public envahi par les vendeurs à la sauvette, les cris et les ordures. Et d’ajouter, là encore sous les applaudissements : « Il faudrait partager la solidarité, moi dans ces conditions je n’arrive pas à donner ».

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    Ce quartier, une chance

    Largement minoritaires, d’autres personnes ont dressé un portrait plus positif de la Goutte d’Or : « On a la chance de vivre dans un village avec son église, sa synagogue, sa mosquée ; les vieux qui jouent aux dominos dans le parc », a raconté l’un. Une vieille dame, « qui vit au cœur de l’action, entre les rues de Panama et de Suez, ne se plaint pas : ici, il y a toujours quelqu’un qui m’aide à porter mes paquets ». Et d’ajouter : « La solidarité, c’est aussi d’accepter certaines nuisances. Si je dois me pousser de 30 centimètres car il y a du monde sur le trottoir, je n’en mourrai pas ».

     

    À qui la faute ?

    « Depuis des années, l’inaction de l’Etat – ces problèmes relèvent de la Préfecture – et de la mairie a permis aux choses de se dégrader », a jugé une habitante. Ne se laissant pas démonter, Gérald Briant a rappelé les grands travaux d’assainissement de l’habitat, sans comparaison dans Paris. Il a espéré que les effectifs policiers allaient effectivement continuer à croître et rappelé que la paupérisation s’était partout aggravée. Les drogués, les migrants sous le pont de la Chapelle ? « On ne peut pas tout bonnement les faire disparaître ! » a-t-il remarqué (voir article du "18e du mois" à ce sujet).

    Le représentant de Paris Habitat a profité d’un reproche sur « la concentration des HLM à la Goutte d’Or » pour rappeler que l’habitat social représente 20 % des logements dans le quartier, contre 25 % dans le 18e arrondissement et bien davantage à Porte Montmartre. Deux habitants ont insisté sur l'état de ces habitats et ont manifesté un certain désappointement quant à l'attention portée à ces bâtiments construits, selon eux, à la hâte.

    À la toute fin du conseil qui a duré près de 3 heures pour s’achever un peu avant 22 heures –  quelques pistes de travail ont été esquissées – mais guère davantage, hélas, vu le temps déjà écoulé : accompagner les vendeurs à la sauvette volontaires pour cela vers la formalisation de leur activité ; organiser des marches collectives de nettoyage et de sensibilisation ; créer des amicales de voisins et organiser des fêtes de voisinage ; organiser des maraudes au bénéfice des plus vulnérables ; dans quelques années, peut-être, réaliser le projet de Marché des Cinq continents qui désengorgerait Château-Rouge…

    On aurait préféré que les élus de la majorité soient plus solidaires et ne montrent pas leurs divergences.

    À quand un conseil de quartier sur la solidarité ?

  • CSPDA, un mot clé : partenariats

    La dernière réunion du conseil de sécurité et de prévention de la délinquance du 10e arrondissement (CSPDA) remontait à décembre 2011. Vous y trouverez tous les détails pour la bonne compréhension de ce dispositif.

    Rappelons que se réunissent lors de ce comité, élus, représentants de la justice, de la police et de l'éducation nationale. Y sont invités principalement les responsables d'association de prévention et les conseils de quartier. C'était le 5 avril dernier.

    Bilan 2012

    Des nouveautés

    Réorganisation de la DPP (direction de la prévention et de la protection des Parisiens), création de deux ZSP (zone de sécurité prioritaire) à Paris (dans les 18e et 19e) avec le 10e pris « en sandwich » pour reprendre l'expression du commissaire Grinstein. Des aspects positifs mais aussi négatifs notamment avec des reports sur les zones « frontières ». Mise en place de la vidéo surveillance.

    Les problèmes traités (mais pas tous résolus)

    Immeubles Grange aux belles, rue du Château Landon, prostitution sur le secteur Belleville, SDF en plus grand nombre. Le secteur Gare du nord bénéficie désormais de forces supplétives (3 opérations par jour dont une la nuit). Le secteur Patin-Paré-bd de la Chapelle n'a pas été cité. Gageons qu'il le sera sur le bilan 2013. 

    Perspectives

    Pour 2013, un autre dispositif est en préparation pour cet été près du canal Saint-Martin afin de limiter au mieux les nuisances subies par les riverains aux beaux jours. Sans oublier le projet d'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) bien sûr!

    Qu'a fait la police ?

    Passons sur les chiffres indiqués par M. Grinstein : des pourcentages de faits constatés, de faits élucidés...; il faudrait avoir un ensemble de données précises pour se faire une idée. Les cambriolages, en baisse en 2012 sont repartis à la hausse cette année. On a traité 800 affaires de stupéfiants (dans les secteurs Strasbourg-Saint-Denis et Lariboisière), 200 interpellations pour raccolage. La BRP (brigade de répression du proxénétisme) oeuvre pour démanteler les réseaux de prostitution. Deux ans ont été nécessaires pour en démanteler un à Belleville. Pour autant, d'autres femmes continuent à arriver du sud-est de la Chine.

    images?q=tbn:ANd9GcQE0eWtorXRfcrb0s5q5nxJZMROMKYTHey0lLRJb4elEs10wPHFDQDans le quartier Château d'eau, la mono activité (salon de coiffures) génère de la petite délinquance comme des ventes à la sauvette, du trafic de stupéfiants. La situation s'est améliorée mais le commissaire espère faire mieux en 2013 avec davantage d'interventions.

    Autre objectif pour 2013 : faire disparaître les occupations illicites d'immeubles. En ce qui concerne notre quartier, il reconnaît que les forces de police du 10e sont insuffisantes les jours de marché. «  On ne peut pas gérer ».

    Et du côté du Parquet ?

    La procureure Françoise Guyot est plutôt satisfaite du taux de réponses pénales sur l'arrondissement (majeurs et mineurs) : il avoisine les 92%. «  Une réponse pénale doit toujours être donnée — a minima par un rappel à la loi ». Par ordre d'importance : vols, dégradations, violences, stupéfiants. Tolérance zéro en ce qui concerne les violences faites aux femmes.

    Un constat inquiétant et partagé

    Principal du collège Grange aux belles, Daniel Bonneton déplore une hausse importante des incivilités et ce à l'intérieur même du collège. En conséquence, le nombre de conseils de discipline a augmenté. Un partenariat est en place avec la MPC (la Mission de prévention et de communication qui intervient dans les écoles) et des éducateurs spécialisés, mais il faudra aller plus loin. On pense à un lieu d'accueil pour les "décrocheurs" et à un travail à faire au niveau de la parentalité.

    «Jeunes livrés à eux mêmes et déscolarisés, sans perspectives, pas de stages, pas d'emplois, de plus en plus en demande d'accompagnement scolaire, addictions de plus en plus précoces... Beaucoup veulent mettre à mal l'institution. C'est un constat de dégradation évident » : voilà quelques propos des responsables de l'AJAM (aux jeunes amis du Marais) et d'ARC 75, associations de prévention spécialisée.

    Alexandra Cordebard, adjointe au maire du 10e, ajoutera un mot sur l'accompagnement très déficitaire des parents, d'où la nécessité d'utiliser les tissus associatifs pour les rencontrer. La Ville soutiendra les partenariats.

    Une demande du Conseil de quartier Louis Blanc Aqueduc

    Porte-parole du Conseil de quartier, Jean-Pierre Leroux réitère les demandes d'intervention sur le stationnement abusif, les non déclarations de travaux et le travail dissimulé pour de nombreux commerces du secteur. « Malgré tous les signalements envoyés au Parquet, rien n'a bougé. On ne voit pas d'évolution. »

    Rémi Féraud ne le contredira pas « il y a des infractions massives aux règles de l'urbanisme et une détermination à ne pas les respecter de la part des commerçants. Les interventions ne sont pas suffisantes. » Il demande une mise en priorité par le Parquet car, si on a eu une volonté des commerçants à Château d'eau qui ont permis une amélioration de la situation, ce n'est pas le cas à Louis Blanc.

    Des inquiétudes

    La réforme annoncée de la Politique de la Ville risque de diminuer les moyens alloués actuellement. Or le dispositif en place dans le 18e, dans le cadre de la ZSP, qui consiste à interdire la présence des prostituées à la suite de plusieurs interpellations, donne des résultats positifs : on pourrait s'en inspirer. Mais la suppression du délit de racolage va poser problème.

    En ce qui concerne le secteur Gare du Nord-Barbès, une note d'espoir : l'ouverture de la Salle de consommation (SCMR) devrait permettre d'obtenir des effectifs supplémentaires.

    _/_/_/ Pour élargir le périmètre, sachez qu'un Conseil de sécurité d'arrondissement a eu lieu dans le même cadre dans le 9e le 30 janvier dernier, et qu'un bilan des actions menées dans le cadre du constat local de sécurité est consultable en ligne : cliquez ici

  • Anticiper les conflits entre cyclistes, piétons et files d'attente devant le Louxor

    paris,10e,louxor,voirie,piétons,cycles,vélos,pistes-cyclablesNotre association avait apprécié la concertation avec le chef de projet du boulevard Barbès lors de son réaménagement. C’est dans ce cadre que nous avions fait adopter le passage de la piste cyclable du trottoir à la voie protégée pour bus, afin que les piétons en grand nombre devant les magasins Tati ou Vano n’entrent pas en conflit avec les cyclistes.

    Encore récemment, MDB (Mieux se déplacer à bicyclette) donnait cet exemple comme une transition réussie.

    Dès le mois de mai 2011, nous avions donc évoqué l’intérêt de proposer une réunion sur place aux services de la voirie et à la Mission cinéma pour harmoniser les calendriers et voir quels aménagements de voirie pouvaient être nécessaires aux abords du Louxor sur le boulevard de Magenta. Dans la liste des priorités, cette concertation n’a pas décroché la « head line » et ce n’est que le 8 février, par un froid sibérien, que Xavier Simonin du cabinet du maire  du 10e, Fanny Cohen, Mission cinéma, Valère Griot et Sylvain Flatres, voirie 18e, Christian Margalé, chargé de secteur 19e, Emmanuel Berthelot, voirie 10e, et Elisabeth Carteron, Action Barbès, se sont rencontrés. Le comité de pilotage Barbès aurait pu tout aussi bien se saisir de cette réflexion en amont : elle correspond bien à la définition de ses missions. Mais la dernière réunion a eu lieu le 17 mars 2011. Nous allons alerter le secrétariat de l’Hôtel de ville pour relancer le processus de réunion, très lourd, vu le nombre des participants. On s’éloigne d’un suivi semestriel des problèmes du carrefour.

    On a appris que le chantier a été arrêté à cause du froid. Toutefois les délais seront respectés et l’ouverture est confirmée pour le printemps 2013. M. Berthelot de la voirie 10e a demandé à ce que le calendrier du chantier lui soit communiqué sans tarder. Dépôt des palissades et réfection des trottoirs doivent être plus ou moins concomitants, mais encore faut-il que les responsables du chantier transmettent leurs dates bien avant … Sans doute la Mission cinéma serait-elle courroucée d’inaugurer son cinéma sur un sol défoncé, entre deux bétonnières et trois pelleteuses. Ce ne sera pas le cas, il y a eu prise de contacts.

    On a aussi appris que le trottoir le long de la station de métro, côté 10e, serait élargi à l’identique du trottoir côté 18e. (Aïe aïe aïe… Je perçois déjà les craintes des riverains !) La question de la possibilité de cet élargissement nous avait été posée il y a deux ans environ. Une rapide observation des plaques minéralogiques des voitures en stationnement nous avait laissé penser que la suppression du stationnement le long de la station ne nuirait pas vraiment aux riverains. De plus, ces places réservées les jours de marché aux marchands n’étaient pas utilisées par eux… donc à quoi bon les préserver. C’était sans compter sur l’occupation débordante d’un trottoir élargi les mercredis  et samedis, comme on le voit depuis l’été dernier. Le même sort est-il réservé au trottoir côté 10e une fois élargi ? On peut le craindre mais nul ne peut le dire à coup sûr. L’état de l’économie influe beaucoup sur le phénomène. L’extrême précarité d’un grand nombre de personnes à Paris alimente le flux des clients comme celui des vendeurs. Chaque matin, les poubelles de nos rues sont minutieusement fouillées, le contenu des bacs des supermarchés après fermeture est âprement disputé, tout cela se retrouve sur les marchés parallèles. Ajoutez-y des trafics en tout genre…

    La question est de savoir si les aménagements doivent être conçus pour empêcher tel phénomène ou tel autre. En l’occurrence ici nous avons à nous préoccuper du cheminement piéton (y compris des personnes à mobilité réduite), de la réduction de la circulation automobile (moins de stationnement en surface), de l’environnement en général.  Donc oui, élargissons.

    paris,10e,louxor,voirie,piétons,cycles,vélos,pistes-cyclablesA la fin du chantier Louxor, après retrait de toutes les « boites » superposées sur le trottoir du boulevard de La Chapelle, la piste cyclable sera restaurée avec son séparateur en granit d’origine. Les plots retrouveront également chacun leur place pour préserver le trottoir du stationnement sauvage. Nous allons toutefois renouveler notre demande, déjà ancienne, d’une  aire de stationnement pour livraison, car les commerçants, qui sont installés entre Magenta et la rue Guy Patin, ne disposent d’aucune possibilité à proximité, d’où une piste cyclable souvent encombrée...

    Et maintenant les abords du Louxor en façade :

    Nous avons demandé un aménagement de voirie pour faciliter les passages des uns et des autres, dans ce carrefour qui connaît des moments d’occupation intense. Maintenir la piste cyclable dans la voie des bus sur le haut du boulevard de Magenta ; déplacer l’arrêt de bus en le reculant  d’une  dizaine de mètres  sans oublier de réfléchir à la présence des files d’attente de spectateurs.

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    Il nous semble assez risqué de faire circuler les vélos sur le trottoir devant un cinéma de trois salles qui peut contenir jusqu’à 500 personnes. Certes on nous a dit que le hall est de 45 m² et qu’il pourrait accueillir au minimum 135 personnes (d’après les normes). Toutefois nous ne connaissons pas beaucoup de salles qui laissent leurs clients en possession d’un billet attendre le début de la séance à l’intérieur. Il faut bien que les spectateurs de la séance précédente sortent et que les accès soient laissés libres pour les urgences. Peut-être sortiront-ils par une autre porte.  Nous avons simplement pointé le doigt sur une difficulté. Attendons.

    Autre souci pour l’option des cyclistes dans la voie protégée des bus, mis en avant par la direction de la voirie : avant le chantier, la voie de bus était bornée par un séparateur qui la limite à 3 m de large. Impossible d’y faire rouler des vélos dans cette largeur. Il faudrait ne pas reposer les séparateurs de granit… A voir.

    La file d’attente pour le cinéma serait matérialisée sur le boulevard de La Chapelle, nous a-t-on dit, par ailleurs, et non sur Magenta.

    paris,10e,louxor,voirie,piétons,cycles,vélos,pistes-cyclablesLe déplacement de l’abri bus a paru possible aux responsables présents, mais reste du ressort de la RATP… bien sûr.

    Nous conclurons sur une note de satisfaction. Notre pugnacité à vouloir cette rencontre sur site, même si nos craintes de conflit entre les piétons, les cyclistes et les cinéphiles ont été balayées d’un revers de manche par les maitres d’œuvre et maitres d’ouvrage  ( architecte et Direction du patrimoine et de l’architecture) en nous opposant des normes, notre pugnacité  a permis que des responsables se rencontrent et ajustent leur calendrier et leur vision. Le temps des uns n’est pas forcément le temps des autres. Et Barbès reste Barbès, avec son activité débordante, ses passants et badauds indisciplinés, ses foules du samedi, celles de son marché, de ses marchés….

    Une réunion avec les mêmes responsables et cette fois la Ratp est déjà organisée pour le 7 mars à la mairie du 10e. Action Barbès y est conviée.