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Rechercher : opération Barbès Respire

  • les radars en ville : s'ils aident à diminuer le nombre d'accidents...

    Nous essaierons d'écrire "positif" pour ces derniers jours qui nous séparent d'une nouvelle année. Voici aujourd'hui de bonnes statistiques qui concernent la circulation à Paris et plus précisément l'accidentologie.  On pourrait regretter la présence de radars en général. Comme par exemple, sur certaines voies à grandes vitesses, autoroutes notamment, quand ils sont placés juste à quelques centaines de mètres d'un panneau qui limite la vitesse à 110 sans que les motifs soient très évidents. Combien de fois n'est-on pas tombé dans le panneau (et donc l'amende et le retrait de points) pour un 115 ou 120 !

    En ville, cela semble différent, car toutes les voies sont limitées à 50 km/heure. Les radars vont donc plutôt pénaliser les franchissements de feu rouge, ou la circulation en voie de bus. Au niveau de la vitesse, ce sont les automobilistes qui circulent trop vite sur les boulevards périphériques qui sont visés. Notamment la nuit. Et là, on ne peut qu'approuver. 

    Voici les informations que nous avons lues sur les bulletins de la Préfecture de Police. De bonne source, donc !

    Sur les 11 premiers mois de l’année 2012, tous les indicateurs de l’accidentologie routière s’améliorent à Paris :

    • 13 vies épargnées (34 tués fin novembre contre 48 l’an dernier à la même époque) ;
    • 192 accidents en moins (6406 contre 6598 sur les 11 premiers mois de 2011, soit une baisse de 2,9 %) ;
    • 286 blessés en moins (7302 fin novembre 2012 contre 7588 l’an dernier sur les 11 premiers mois, soit une diminution de 3,8%).

    Afin de pérenniser et d’accroître encore cette tendance favorable, la préfecture de police poursuit avec résolution son action équilibrée, fondée à la fois sur l’organisation de nombreux contrôles routiers pour réprimer les mauvais comportements routiers mais également sur des opérations de prévention, de plus en plus ciblées sur les comportements accidentogènes et les usagers les plus vulnérables.

    Afin de favoriser le respect par tous du code de la route, la préfecture de police s’appuiera également prochainement sur de nouveaux moyens de contrôle automatisés :

    • 5 nouveaux radars-vitesse seront mis en service d’ici à début 2013 (voir annexe 1). Ils viendront s’ajouter aux 15 actuellement positionnés dans Paris et sur le boulevard périphérique. Leur mise en service a démarré avec l’entrée en vigueur d’un nouveau radar Cours de Vincennes mercredi dernier (20ème) et s’échelonnera jusqu’au début de l’année 2013 ;

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    Un radar bien connu dans le quartier : celui de la rue de Maubeuge, peu après la rue Condorcet.

    • 11 nouveaux radars-feu-rouge seront également déployés d’ici le début de l’année prochaine, en fonction du résultat des tests de validation en cours (voir annexe 2). Il doit être précisé que Paris ne comptait à ce jour qu’un seul radar feu rouge, situé quai de Gesvres (4e), alors même que plus de 690 sont déployés sur le reste du territoire national.

    Le choix des sites d’implantation de ces moyens de contrôle automatisés découle directement d’une analyse de l’accidentologie de ces dernières années. Le seul objectif de ces équipements est de sauver des vies et de faire diminuer, encore, le nombre de blessés dans la capitale.

    Consultez les nouvelles implantations de radars-vitesse et de radars-feu rouge


     

  • Une rue qui mérite une attention particulière

    En passant à pied tout récemment dans la rue de la Goutte d'Or, il nous est revenu à l'esprit une réunion de l'été dernier à la mairie du 18e. Il s'agissait, ce 3 juillet, d'écouter la restitution des premiers mois d'exercice du dispositif de zone de sécurité prioritaire de Barbès - la Goutte d'Or - Château Rouge. Nous étions plusieurs de l'association à y assister et à écouter les représentants de la préfecture, du parquet et de la mairie. Nous avions d'ailleurs fait un article à l'époque, quelques jours plus tard, pour rendre compte de la situation. C'est ici.

    Après les résultats de l'enquête sur la notion de sécurité telle que ressentie par les habitants qui avaient répondu au questionnaire, la parole fut donnée aux participants. Un commerçant, un pâtissier possédant une boutique et un second local rue de la Goutte d'Or voulait faire part de son désarroi de ne pas pouvoir accéder correctement à son local à la veille du Ramadan. Celui-ci commençait le 10 juillet. Or des hommes sans logis ont depuis très longtemps élu domicile et posé leurs affaires dans ce coin de rue. Ils acceptent très difficilement qu'on les en déloge, ni même que les services de la Propreté nettoient cet espace. Le commerçant mettait en avant les conséquences sur son chiffre d'affaire, la période du ramadan étant très porteuse... 

    La mairie s'est alors engagée à disposer devant la boutique des bacs à plantes vertes pour ménager un espace libre. Et cela dans un laps de temps très court, puisqu'on était alors à une semaine du début des festivités. Ce qui fut dit, fut fait ! 

    Malheureusement on sait que rien n'est simple en ville. Deux inconvénients à ce souci louable de végétalisation expresse :

    1- Les services des Parcs et Jardins (DEVE) n'acceptent plus de se charger de l'entretien de nouveaux bacs à plantes. C'est ainsi que dans le 10e par exemple, la régie de quartier se charge de l'arrosage et du maintien des plantes dans les pots disposés depuis quelques années sur les placettes (par ex. Paré-Patin) ou au coin des rues. Dans d'autres lieux, ce sont des chartes passées avec des associations de riverains qui arrosent quand les plantes réclament... (par ex. rue Affre, 18e). Là, l'opération a été rondement menée, mais a-t-on pris de le temps de savoir qui jouerait le jardinier ?

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    2- Bien que très lourds, ces bacs, remplis de plus ou moins un mètre cube de terre, ne sont pas restés tout à fait aux places qui leur avaient été attribuées. On peut légitimement penser qu'ils ont été déplacés de manière à ménager un recoin plus commode aux personnes à la rue. Déplacés par ces mêmes personnes probablement.

    Le commerçant avait eu gain de cause en réclamant un aménagement de l'espace public à des fins purement privées, même si l'on comprend les nuisances liées à la situation pour son commerce. Mais dès lors n'aurait-il pas pu veiller un tant soit peu à la configuration des lieux, à la disposition des bacs et à l'entretien des plantes vertes ? Tout ne tombe pas du ciel en permanence ! Aide toi et le ciel t'aidera, comme dirait l'autre.... Au lieu de cela, nous sommes dans une rue toujours aussi sale, toujours occupée par les paillasses nauséabondes de pauvres bougres, passablement alcoolisés une bonne partie de la journée, et qui, cerise sur le gâteau, n'accueillent pas à bras ouverts les agents de la Propreté. Et les habitants dans tout cela ??  

    Nous avons lu dans le document de campagne d'Eric Lejoindre, candidat à la mairie du 18e, que l'équipe qui se présente avec lui veut mener une requalification urbaine des arcades de la rue de la Goutte d'Or et de la rue Boris Vian. Nous applaudissons à deux mains ! 

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  • Municipales 2014 : dans le 18e

    Nous continuons la publication de nos articles par arrondissement avec aujourd’hui le troisième et dernier volet de cette série et consacré au 18e.

    Nous avons rencontré Pierre Yves Bournazel, Eric Lejoindre et Pascal Julien, respectivement tête de liste pour UMP-UDI-MoDem, PS-PCF-PRG et EELV. Le candidat socialiste était entouré de Daniel Vaillant, actuel maire du 18e et de Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité.

    A la différence des autres entretiens que nous avons eus dans le 9e et le 10e, ceux faits avec les candidats du 18e sont plus informels et n’ont donc pas une structure qui permet de comparer avec autant de précision les déclarations sur un même sujet...



    Marché des biffins

    Pour le candidat UMP, le marché des biffins sous le viaduc à Barbès est le résultat d’une paupérisation de la population. Il y a à cet endroit une concentration des difficultés qui demande un traitement dans la durée, en concertation avec les acteurs locaux comme les associations mais aussi les riverains. Se pose la question du maintien du marché alimentaire sous le viaduc, selon lui. Ne faut-il pas le redimensionner en le sécurisant en faisant intervenir la police en prévention mais aussi en établissant des amendes ? Cette mission pourrait être donnée aux auxiliaires de la Ville de Paris, les fameux ISVP qui connaissent bien le quartier et suppléent ainsi la défaillance de la police nationale. Quoiqu’il en soit et bien qu’ayant voté l’installation du marché de la porte Montmartre, P.Y Bournazel n’en souhaite pas la multiplication dans l’arrondissement.

    paris,municipales-2014Concernant le marché des biffins, Pascal Julien fait le lien avec ce qui s’est passé porte Montmartre. "Au cours de la mandature commencée en 2001, ce sont les écologistes qui ont porté le projet du carré des biffins. A l’époque, Daniel Vaillant était contre et les communistes aussi. Cela a bien fonctionné mais fonctionne moins bien depuis quelque temps. Il y a 100 places mais comme les gens ne sont pas là tout le temps, cela fait en réalité plutôt 250/300. Ce que nous disons, c’est qu’il faut ouvrir d’autres carrés des biffins, dans la première couronne. Ce serait mieux que rien. Notons au passage qu’aucune mairie socialiste ne veut ouvrir un carré des biffins. Je le déplore. Avec ces carrés, on ne résoudra pas le problème de la misère mais au moins on ne la méprisera plus".

     



    Circulation

    Il faut améliorer l'offre de transport en commun" pense P.Y Bournazel, .....

    ...... et veiller à l'accessibilité. Il faut améliorer la fréquence des bus, étendre leurs horaires, à terme les avoir 24h/24 comme dans d'autres villes, certes pas tout de suite, mais progressivement. Pour le métro, le candidat se félicite de la reprise du Grand Métro par l’actuel gouvernement, il va désengorger les lignes existantes et permette à des gens qui ne peuvent pas aller travailler sans voiture de le faire. A sa grande fierté, il a obtenu de la RATP que les lignes 4, 12 et 13 passant dans le 18e fassent l’objet d’une priorité dans la modernisation, notamment pour les accès.
    Il veut construire des parkings près des gares à l'extérieur de Paris pour que les véhicules n’y entrent pas et notamment près des gares nouvelles du Grand Métro. Mais aussi aux portes de Paris. Il défend aussi l’idée d’un Eco-Pass qui régulerait les autorisations de rouler dans Paris en fonction de la nécessité, de l'heure, de l'intérêt du déplacement, sorte de capteur informatisé.

    « Il faut décourager la voiture à l’échelle nationale » pour Pascal Julien. « L’interdire brutalement façon Londres, je suis contre. Il faut que ceux qui n’ont pas besoin de la voiture ne la prennent pas. Déjà ça, ce serait bien et on réduirait une bonne partie du trafic. Voilà pourquoi nous sommes en faveur d’une augmentation du prix de l’essence. Le prix actuel n’est pas à hauteur de la réalité écologique. Par ailleurs, je ne suis pas convaincu par l’installation de parkings aux entrées de ville. Cela ne résout pas le problème écologique de fond dans la mesure où on continue à utiliser une voiture. Par contre, porte de La Chapelle, là où je ferai la Halle Fret dans le cadre du projet Chapelle Internationale, on peut faire en sorte que ce soit par le train qu’arrivent désormais tout un tas de marchandises qui arrivent aujourd’hui en camions ».



    Réaménagement des portes de Paris

    paris,municipales-2014Un des grands projets de P.Y Bournazel est le réaménagement des portes de Paris dans le 18e, avec en arrière plan le lien entre Paris et les communes limitrophes.

    Pour la zone porte de Clignancourt porte Montmartre, son programme prévoit la création de la Cité des Métiers d'Arts (entre la résidence sociale et le boulevard périphérique, coté Ouest).  Des contacts avec des professionnels artisans d’art ont été pris et l’accueil est bon. Cette Cité des Métiers d’Art pourrait être associée avec des activités très proches comme un centre de formation, des salles de répétition, etc... Il faut embellir l'espace et apporter de l'emploi. Ce serait un investissement mixte, privé, public, et la vente de parcelles aux promoteurs pourrait attirer du logement privé intermédiaire pour assurer la mixité sociale.
    Pour la zone porte de La Chapelle porte d’Aubervilliers, le projet s’appuie sur le nouveau campus universitaire Condorcet qui doit y voir le jour et qu’il considère comme une facette attractive. P.Y Bournazel affirme que la porte de La Chapelle est un endroit stratégique pour Paris dont le développement économique doit faire l’objet d’une requalification globale avec création d’une cité étudiante internationale nouvelle associée à une cité de l’innovation numérique, mais pas uniquement numérique. La situation privilégiée de cette entrée de Paris, aux confins de la capitale, des nouvelles zones de développement à Pantin, Aubervilliers et l’accès direct à Roissy CDG sont des atouts.


    Goutte d’Or

    A tort ou à raison, les habitants de la GO nous disent souvent leur désarroi, leur sentiment d’être traités comme des habitants de seconde zone. N’y a-t-il pas un effort spécifique à faire dans ce quartier ?

    « Oui, et j'ai voté souvent avec la majorité municipale les programmes de rénovation des immeubles » nous dit Pierre Yves Bournazel « mais dans l'habitat rénové il y a aussi des problèmes d'insalubrité, disent les habitants. Il faut donner la priorité de la rénovation à l'habitat indigne, car il y va de la santé des habitants, faire de la qualité et de l'habitat durable. C'est encore plus important dans les quartiers populaires, si l'on veut aller vers une égalité des chances. Un toit est la première priorité de l'homme » dit-il et qui par ailleurs s'insurge contre la possible construction de 6000 nouveaux logements sociaux dans le 18e sur la prochaine mandature.
    En ce qui concerne les équipements, P.Y Bournazel pense que la Goutte d’Or n’a pas été si mal traitée que cela, mais que les habitants ne se les sont pas appropriés. "Ils ne sont pas pour eux ! Ils ne s'y sentent pas à l’aise" (référence au centre Barbara par exemple nldr).

    « Je n’ai pas le même sentiment de traitement de seconde zone » dit Pascal Julien. « La perception des choses est toujours quelque chose de compliqué. La Goutte d’Or a été rénovée, le mot délaissé ne convient pas. Que les choses n’aient pas été bien faites, peut-être, mais parler d’espace délaissé, pour moi, n’est pas un terme recevable. Toutes les opérations de réhabilitation, de réduction de l’habitat insalubre, sans parler des équipements comme le centre Barbara, montrent que ce n’est pas un espace délaissé. Maintenant, tout n’a pas forcément été bien fait. Sur le plan de l’urbanisme, certaines choses auraient pu être améliorées, notamment certaines rues avec des alignements pas très heureux.
    Par ailleurs, nous les écologistes, nous demandons dans notre programme que soit inscrit dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) que des parcelles soient inconstructibles, appropriables par les habitants sous forme de jardins partagés, par exemple. Nous demandons qu’on ne bétonne pas tout. L’espace vert doit être considéré comme un équipement, pas comme la cinquième roue du carrosse. N’oublions pas que le quartier de la Goutte d’Or va être très dense et manquer d’espaces verts.
    Je termine en disant que je regrette la fin du Lavoir Moderne Parisien ».



    Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP)

    La présence policière dans la ZSP Goutte d’Or est critiquée par certains habitants, la situation ne s'améliorant pas visiblement. Comment convaincre ces habitants qu'elle est utile, voire indispensable ? Telle est la question posée mais que nous avons détaillé pour les écologistes qui, eux, prévoient de remplacer les CRS par des policiers de terrain comme indiqué dans leur programme. Cela est-il réaliste ? Comment ? Où trouvez-vous ces policiers ? Les CRS sont en force d'appui en cas de problème. On est davantage dans la dissuasion. En cas de gros problème comment font-ils ? Car, certes, on peut penser que les CRS ne servent à rien mais il faut savoir que, lorsqu'il y a des actions policières contre le marché aux voleurs, des saisies de cigarettes avec les agents de la douane en soutien, les hommes présents dans les environs arrivent très vite pour défendre les autres.

    « Moi je doute de l’efficacité des CRS qui restent dans leurs camions » commence Pascal Julien. « J’ai vu des gens commettre des infractions devant les CRS, donc ils ne servent pas. Pour qu’une politique de sécurité soit efficace, et j’y suis attaché, il faut qu’elle soit comprise. Vous-même, vous venez de le dire dans votre question, cette politique n’est pas comprise parce que cette présence n’est pas efficace. Je suis plutôt partisan de cette ZSP. Nous l’avons élaborée dans un partenariat avec beaucoup d’associations et de riverains. Ce n’est pas quelque chose qui a été imposé, il y a de la co-production, la sécurité c’est de la co-production. Il y avait besoin de cela. Mais cette ZSP serait encore mieux acceptée si on n’avait pu éviter deux choses. D’abord ces CRS et aussi l’opération du 6 juin qui n’a pas été bien perçue par beaucoup de monde. On nous dit que cette opération était ciblée, sur des trafics, … mais ce sont finalement les sans-papiers qui ont souffert. Il y a une ambiguïté ».

    « Il y a aussi les phénomènes de bandes » continue Pascal Julien. « Des gamins qui viennent avec des battes de baseball, qui se font un petit western entre eux, créent un climat incertain, on va dire les choses comme cela. Il y a un report de la ZSP, les mêmes se sont déplacés. Pour ma part, je propose le harcèlement, je suis pour le harcèlement. Je n’aime pas les opérations coup de poing type de celle du 6 juin qui discréditent la ZSP (bouclage de la partie Sud de la Goutte d'Or le 6 juin 2013 par la police ndlr). Qu’on envoie les policiers des douanes ou de la BAC en permanence, je n’ai aucun problème avec cela.

    Concernant le renforcement des forces de police, je suis le seul à avoir demandé la réouverture d’un commissariat, celui de la rue Raymond Queneau. Dans le quartier Chapelle, il y avait une antenne de police et j’ai demandé à ce que cela devienne une unité de police de quartier (UPQ). Je déplore la politique de la droite à cet égard qui n’a fait que diminuer les effectifs. Il y en a 63 qui sont arrivés, récemment, je m’en réjouis mais on ne forme pas les policiers comme cela, il faut du temps ».

    P. Y Bournazel constate que le bilan de la ZSP n'est pas probant, au passage il souligne qu'il l'a voté avec l'exécutif parisien. La zone délimite bien la présence policière mais pas les trafics, pas la délinquance ! « Il y a des reports, parlez-en avec les habitants de Simplon » dit-il et ajoute « La police est là, mais les trafics perdurent ». Pour lui, il veut un retour de la police nationale à son cœur de métier, les enquêtes, le démantèlement des réseaux, etc. … Et sur place, à effectifs constants, il voit un redéploiement de la police de proximité à pied, celle qui connaît les habitants, les commerçants... en la concentrant sur les quartiers connaissant les incivilités. Il évoque un autre axe d'action : les travaux d'intérêt général, en réparation immédiate... au cas par cas. Il faut imaginer quelque chose entre l'impunité et la prison.

    paris,municipales-2014Côté Eric Lejoindre, on  affirme que les résultats sont là, mais qu'ils sont encore peu visibles. Daniel Vaillant, lui, rapporte les propos d'un préfet de l'époque où il était ministre de l'Intérieur : « Au-dessous de 25% de baisse des chiffres d'un phénomène quelconque de délinquance, aucune amélioration n'est perceptible ». Devant les interrogations d’Action Barbès exprimant l'incompréhension des habitants et particulièrement leur doute devant les forces de police quand elles côtoient les habituels trafics du quartier sans intervenir, le candidat socialiste certifie que les résultats sont probants en matière de prostitution et de proxénétisme, par exemple; des fermetures administratives ont calmé certains coins, le taux d'élucidation des affaires remonte, etc. … Ces résultats ne sont pas connus et n'interviennent donc pas dans le jugement des habitants. Peut-être pourrait-il y avoir un effort de communication sur ce sujet. En revanche, le phénomène de marché à la sauvette, par son ampleur et sa visibilité, tant sur place que médiatique, occulte tous les résultats obtenus par ailleurs.
    Nous sentons que les socialistes veulent nous convaincre que la ZSP est une bonne chose, que la situation s'améliore. « Le dispositif a permis de prendre en compte les signalements faits par les habitants, des planques ont suivi, puis des interpellations, et de la détention aussi, parce qu'il y a derrière un travail patient. Il n'y a pas toujours la réponse judiciaire appropriée mais on progresse » nous dit Myriam El Khomri, chargée  de la sécurité à l’Hôtel de Ville. Elle nous donne des précisions sur le cas du bonneteau que les juges ont eu du mal à re-qualifier comme escroquerie avec des peines d'enfermement à la clé. Mais c'est fait. C'est un signal fort qui a fait baisser l'activité. « On a tort de ne pas communiquer sur ces acquis. Nous avons travaillé à un compte ZSP sur Facebook, mais la période de campagne interdit qu'il soit activé... Pas facile ! Le plus dur est la dérégulation de l'espace public, il va falloir être patient, toutefois la présence policière a fait baisser les trafics de contrefaçon, l'aide des douanes a été déterminante, le gros investissement des services aussi, la présence des inspecteurs de sécurité (qu'on ne voit pas parce qu'ils sont en civil..) » précise-t-elle encore, avant d’ajouter «Il y a eu beaucoup de réunions dernièrement avec des copropriétés notamment et les associations. Tout est prêt pour que ça change ».

     


    Conseils de quartier CQs

    Eric Lejoindre souhaite re-mobiliser les conseils de quartiers où désormais la présence des élus est moins déterminante (depuis la nouvelle organisation des CQ du 18e). « Il nous faut être attentifs à un type d'enfermement de certaines personnes, qui concentrées sur une seule source d'information peuvent croire n'importe quoi. Il faut promouvoir la diversité d’opinions » dit-il. (On venait de traverser l'épisode d'enfants absents des écoles à cause de la rumeur sur les "genres" ndlr)

    P.Y Bournazel voit deux pistes pour les re-dynamiser. Une séquence formelle de prise de décision commençant par un vote par les CQs, avalisé par le Conseil d’Arrondissement puis monté au Conseil de Paris. Il souhaite que les CQs puissent prendre en charge  l’aménagement d’un quartier (voirie, propreté, …) en liaison avec des associations.

  • Vélo ou pas vélo sur le trottoir devant le Louxor

    Nous avons toujours proné la réflexion bien en amont des problèmes quand il s'agit de voirie. Or, certaines dates sont maintenant confirmées : les palissades du Louxor tomberont bientôt : vers la fin de l'année, selon les informations transmises par la mairie. Comment gérer les circulations sur le trottoir après la dépose des palissades ? 

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    Il y a plusieurs mois déjà, nous nous sommes rapprochés des responsables de la voirie pour faire part de nos craintes : des conflits entre les piétons et les cyclistes risquent de se produire en haut du boulevard de Magenta, si la piste cyclable regagne son tracé d'origine, à savoir sur le trottoir. Les jours de marché, la situation est très tendue, car beaucoup d'habitants du 18e sont clients du marché de Barbès et regagnent leur domicile, chargés, avec un caddie ou des sacs, en prenant le bus 30, juste devant le Louxor. La sortie du métro fournit également, à chaque feu rouge, son flux de piétons sur ce coin de rue, où en soirée, particulièrement, les vélos sont nombreux dans le sens sud-nord. Il faut donc anticiper les affluences et ménager un peu d'espace pour les clients du cinéma qu'on espère nombreux.... 

    paris,barbès,louxor,voirie,cyclistes,pistes,piétons,affluenceAprès de nombreux échanges entre l'élue du 10e chargée de l'espace public, la Section territoriale de Voirie (STV), la RATP, et d'autres acteurs de terrain, comme les associations de cyclistes et les professionnels de taxi, le projet final prend forme. Il manque encore une validation par la Préfecture de police. 

    Début octobre, on apprend que l'insertion des cyclistes dans la voie pour bus pourrait se faire au niveau du 164 boulevard de Magenta, en amont du passage pour piétons le plus proche du faubourg Poissonnière. La section de voirie a donné le détail de son projet que nous a transmis Elise Fajgeles (voir ci-dessous) qui ajoute 

    "L'ensemble de ces travaux vous le verrez, et même si le chiffrage n'est pas encore définitif, justifie pleinement une inscription budgétaire. Cette opération ne doit pas être réalisée en urgence et au rabais mais dans des conditions de sécurité optimales pour tous les usagers."

    De quoi s'agit-il précisément :
    La STV présente son projet de suppression de la piste cyclable entre le 164 et le 170 bd de Magenta et l'insertion des cyclistes sur la chaussée au niveau du 164 du bd de Magenta en amont du passage piéton.

    Pour réaliser ce projet les travaux à programmer sont les suivants :

    -En aval (ndlr: il semble que ce soit plutôt l'amont) du passage piéton, création d'environ 10m de piste cyclable pour permettre l'insertion des cyclistes sur la chaussée soit dépose des dalles granit existantes, pose de bordurettes granit pour délimiter la piste cyclable, rechargement de la fondation en béton, asphalte sur 15 m²  et pose de 2 panneaux "cédez le passage" pour les vélos en fin de piste cyclable. Également à réaliser l'abaissement des bordures en fin de piste cyclable pour permettre l'insertion des vélos sur la chaussée.

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    - Entre le 164 et le 170 Magenta, suppression de la piste cyclable : dépose des bordurettes granit et de l'asphalte, reprise de la fondation et pose d'asphalte (on ne peut pas garder l'existant pour des raisons de nivellement).

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    - Dépose de feux vélos et déprogrammation définitive dans l'armoire SLT de la ligne de feux spécifiques vélos.

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    - Pour la partie en aval (ndlr: il semble que ce soit toujours l'amont) du passage piéton du 164 Magenta (Faubourg Poissonnière ) : suppression du séparateur bus sur 20 ml environ, reprise partielle de la chaussée et réalisation du marquage du couloir bus.

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    - Pour la partie située entre le 164 et le 170 (Chapelle) le couloir bus a déjà été supprimé il restera cependant à reprendre de manière ponctuelle (notamment la suppression de l'ancien socle de la borne haute) la chaussée et surtout tout le marquage (couloir bus, zig-zag bus, les mots bus, la raquette de séparation des voies axiales ).

    Bien, tout cela est un peu "jargonneux", mais nous sommes habitués à Action Barbès de débattre des questions de voirie. En revanche, nous avons fait un bond en découvrant le coût de notre demande, qui par ailleurs reste judicieuse et légitime. "Les travaux" sont estimés entre 30 et 40 000 euros pour descendre la piste cyclable dans le couloir de bus !
     
    Après réflexion et discussion au sein du CA, nous avons décidé d'abandonner notre demande, qui, selon les élus, nécessite une inscription budgétaire pour 2014... soit environ un an après l'ouverture du Louxor. Nous avons pensé que les 30 à 40 000 euros que pourraient coûter ces aménagements (fourchette transmise par la DVD) étaient disproportionnés par rapport à la demande. La rigueur budgétaire à laquelle tout le monde est astreint peut parfois aussi toucher la voirie. Nous attendrons des temps meilleurs, en faisant bien attention à ne pas écraser les piétons. Il ne semble pas que les accidents soient venus assombrir la situation en haut du Magenta depuis l'ouverture du chantier... Plus tard, et à l'usage, nous verrons si cyclistes et cinéphiles font bon ménage.
     
    Et vous-même, qu'en pensez-vous ??? 
     
  • Un voeu du conseil d'arrondissement du 18e en faveur de l'agrandissement de la station de métro Château-rouge

    La lecture attentive des débats du conseil d'arrondissement du 18e nous avait conduits à un voeu déposé par Ian Brossat, également président du groupe communistre au Conseil de Paris, et adopté par le conseil à l'unanimité. Le Parisien sous la plume de Cécile Beaulieu s'en était fait l'écho fin novembre. De quoi s'agissait-il ?
    Un problème ancien, grave et qui a déjà lassé plus d'un élu.... : l'étroitesse des issues de la station Château-rouge, l'exiguïté de la station en général, puisqu'elle ne dispose que d'un accès. Certes beaucoup d'autres stations dans Paris sont dans ce cas, notamment Anvers, dans notre quartier, pour ne citer que celle-là. Mais Château-rouge est une station très fréquentée, dans un quartier populaire, où l'occupation des trottoirs est souvent excessive aussi, voire illicite.
    Le voeu sera donc présenté au Conseil de Paris.
    Nous nous sommes rapprochés de la RATP, autrement dit des sources officielles, s'agissant de modification d'une station de métro, pour en savoir plus.
    L'Agence de développement pour Paris n'a pas tardé à nous répondre. Notre interlocutrice est Isabelle Bellanger, venue en 2010 participer à notre assemblée générale, et surtout, souvenons-nous, porteuse d'un solution pour le recoin urinoir... Voici les informations livrées :


    Nous avons effectivement vu passer le vœu sur Château Rouge. Je n’aurai malheureusement pas de scoop à vous annoncer. Ce dossier avait été déposé au STIF en 2005 mais n’a jamais abouti pour des questions budgétaires. Depuis, les normes en terme d’accessibilité ont évolué, ce qui nécessiterait une nouvelle étude et de nouveaux coûts. Nous attendons une saisine officielle de la Ville de Paris pour retourner vers le STIF afin de lancer d’éventuelles nouvelles études. La rénovation de la station, type « renouveau du métro » (en gros : reprise du carrelage, de l’éclairage…) est prévue en 2017.


    Il semble que la RATP et le Conseil de Paris, s'ils tombent d'accord sur une transformation, misent sur les aides du Conseil régional et du STIF. Nous suivrons l'affaire et, n'en doutons pas, les élus à l'origine du dépôt de voeu, feront de même.

    paris,18e,métro,station,chateau-rouge,ian-brossat,conseil-de-paris,ventes-à-la-sauvetteNous avions interrogé également l'Agence de développement de Paris sur l'occupation de la station Barbès les jours de marché. Pendant quelques mois, en effet, la station avait retrouvé son espace intérieur du rez de chaussée libre de toute occupation par des vendeurs à la sauvette. Mais cette période semble désormais appartenir au passé, puisque, de nouveau, des petits étals jonchent le sol, proposant des denrées diverses et de menus objets glanés çà et là. Le fort de la vente se situe toujours sur le trottoir élargi le long de la station, côté 18e, mais aussi autour du kiosque, de plus en plus. Notre interlocutrice de la RATP a fait les mêmes constatations :


    Concernant Barbès, nous constatons la même chose que vous. J’attends un peu plus d’infos de la ligne 4 pour me dire si des opérations de sécurité particulières ont été ou vont être programmées. Nous serions favorables au déplacement du kiosque à journaux qui génère un blocage devant l’entrée de la station mais nous n’avons pas encore fait de demande officielle à la mairie.


    En ce qui concerne le kiosque à journaux, nous savons aussi que le kiosquier est consterné par l'augmentation des ventes de cigarettes de contrefaçon au pied du grand escalier, même s'il ne nie pas occuper également de la surface....un peu plus que la concession ne l'y autorise. Une fois le kiosque fermé ou déplacé, ce qui semblerait être dans l'air, qui peut affirmer que cet espace sera libéré de toute occupation ? Pari hautement risqué !

  • Comment mieux partager l'espace public.... entre hommes et femmes.

    Nous avons participé au printemps à un conseil de quartier Goutte d'or Château rouge (30 mars 2016) qui en fin de séance avait débattu sur la présence d'espaces qui semblaient inconfortables aux femmes du quartier. Une lauréate d'un projet retenu par la Ville, expliquait qu'un réaménagement simple et peu coûteux de la placette située au début de la rue de la Goutte d'or (voir ci-dessous le plan), avec implantation de bacs à plantes, disposées de façon intelligente, permettrait de la rendre plus accueillante aux femmes. En effet, celles-ci rechignent à la fréquenter, voire à la traverser, car ce lieu est souvent occupé exclusivement par des hommes. D'autres participants se sont alors élevés contre cette description, démontrant qu'il s'agit d'une place à palabres... Peut-être, mais la "palabre" doit-elle être l'apanage des seuls hommes?. Les femmes ayant les cuisines peut-être pour bavarder ? La salle fut un peu houleuse à ce moment-là. On comprend bien pourquoi. On touche là à des traditions, des habitudes méditerranéennes qui tiennent malgré l'éloignement. Néanmoins, il faut évoluer et donner aux femmes, d'où qu'elles viennent, leur place, toute leur place, y compris dans l'espace public. Ce n'est pas gagné... mais ne lâchons pas le morceau ! 

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    Plus récemment, nous avons été informés d'une opération de marches exploratoires organisées par la Politique de la Ville avec l'aide de l'équipe de Développement local Goutte d'Or. 

    De quoi s'agit-il ? 

    L’Équipe de Développement Local de la Goutte d’Or a mis en place des ateliers préparatoires à la participation des femmes dans l'espace public, afin de déboucher sur des marches exploratoires à destination des femmes du quartier, des habitantes, des personnes qui y travaillent, ou qui y viennent en visite. Ces marches seront des diagnostics faits par les femmes, dont l’objectif est de produire un programme d’action sur le court, moyen et long terme pour favoriser la présence des femmes dans les espaces publics du quartier. Un pas vers un meilleur partage de l'espace, vers des rencontres, vers un sentiment de légitimité sur les territoires, tous les territoires.

    Un cabinet extérieur (« A Places Égales ») accompagne l'équipe de développement local dans son travail.

    La première marche a eu lieu le 29 juin dans l'après midi. Le but était que les marcheuses se familiarisent avec les outils et les techniques qui vont permettre le diagnostic. Le rôle de chacune, l'importance de l'observation pendant la marche. Plus tard un débriefing libérera la parole et invitera les marcheuses à exprimer leurs sentiments, leurs observations, leurs analyses collectives de la situation. 

    Cette première marche avait été préparée dans des ateliers. Si l'on marche dès le plus jeune âge, on n'observe pas si aisément ... D'abord le 16 juin, une projection montrant une démarche analogue, réalisée à Rouen, avait permis aux participantes de se familiariser avec le processus. Plutôt que de longues explications, regardez vous-mêmes : 

    Où ont-elles marché ?

    Puis, dans un second atelier le 23 juin, il a fallu définir le périmètre de la marche et ne pas partir à l'aventure... Sur quels critères ? En étudiant les trajets réguliers de chacune, en repérant les dysfonctionnements et problématiques de certains espaces du quartier, mais en relevant parallèlement leurs potentiels, peut-être un peu cachés, et à mettre en valeur. En bref, il a fallu construire collectivement le tracé de la marche. 

    goutte d'or, marche-exploratoire

    Si la démarche vous intéresse, si vous voulez participer aux prochaines marches, prenez contact avec l'équipe de développement local de la Goutte d'or qui vous expliquera comment rattraper ce que vous avez peut-être raté en atelier. 3 séances ont déjà eu lieu en juin, mais 3 autres se profilent pour la rentrée. 

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  • Des nouveautés dans le commerce du haut 9e

    Nous avons dans ce blog aussi nos « marronniers » ! Un regard sur les commerces qui changent dans nos rues en est un, qui permet de voir le temps qui passe et dans quel sens évolue l'activité commerciale. Le dernier pour Rochechouart datait de décembre 2017. Amusez-vous, un jour de pluie, à chercher les articles commerce via notre moteur de recherche dans la marge de gauche. Vous serez surpris de constater tous les changements. Vous y découvrirez aussi les dispositifs mis en place par la Ville pour tenter de maitriser la mono activité et la vacance commerciale en rachetant, quand cela est possible, des locaux mis à la vente en pied d'immeuble. Ce sont les opérations "Vital'quartier" menées par la Sémaest. Le blog tirait un bilan déjà le 20 janvier 2012.

    On ne regrettera pas vraiment l'enseigne de la supérette au 72 rue de Rochechouart, qui nous avait franchement déplu il y a quelques années. Gros lettrage, couleurs criardes. Puis elle s'était un peu améliorée à l'occasion d'un changement de gérant. On s'habitue à tout... Cet été, Super Market remplacé par Sitis Market a disparu.

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     D'une supérette à l'autre.
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    Et on saluera le dynamisme du restaurant italien qui l'a cannibalisé. Et oui ! D'un passage étroit donnant sur une petite cour à l'arrière du bâtiment, la salle de la pizzeria Faggio a quasiment triplé. Les affaires sont bonnes. En revanche, les commentaires sur les réseaux sociaux, laissent entendre que la qualité aurait baissé en quelque trois ans. Le bureau d'Action Barbès qui s'y est retrouvé à la rentrée, a apprécié ses pizzas. 

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    Faggio de nuit

    Sur le trottoir, en face, on notera avec curiosité les transformations du 75. Un local qui change de destination assez souvent. Il est passé d'une épicerie à une agence immobilière, puis un salon de massage pour devenir un restaurant Osteria. Tout cela en moins d'une décennie. En résumé, les commerçants ne font sans doute pas vraiment fortune, mais le local est attractif, il ne reste pas vide !

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    Au 71 la librairie spécialisée en bandes dessinées a baissé son rideau, le bail est à céder. Au 73, l'immeuble du garage ex-Peugeot, le dépôt vente de Mamie dort depuis un certain temps aussi. Verra-t-on ici ou là un nouveau restaurant ? Il semble que cette activité prenne le pas sur les autres commerces depuis quelques années. Y compris avec L'Epuisette qui a remplacé les bureaux de Peugeot dans ce même immeuble. Peut-être les seuls à dégager des marges alléchantes.

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    Traversons l'avenue Trudaine et ses platanes dorés, pour observer deux changements. A gauche, un restaurant dans lequel le conseil d'administration avait dîné plusieurs fois : Le Zaganin, au 81 rue de Rochechouart. Disparu au cours de l'été, et remplacé par Avis de tempête, ADT pour les intimes). Nous n'avons pas encore eu le temps de tester la carte et le cadre. A priori, ambiance jeune, des animations, de l'actualité sportive et des menus qui n'oublient pas les huîtres et les produits de la mer. Peut-être une bonne adresse pour anticiper les fêtes de fin d'année.

    Sur le trottoir des numéros pairs, au 90, un local a fini par faire l'objet d'un miracle. Après tant d'années, on ne croyait plus voir un jour une vie quelconque derrière la vitrine. Nous avions même obtenu auprès de l'adjoint au logement les raisons de ce long abandon : un imbroglio juridique. Pour l'instant nous nous réjouissons de sa reconversion, sans en savoir davantage. A suivre.

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    paris,9e,commerce,rue-de-rochechouart,avenue-trudaine

    Et quand vous le pouvez, pensez à faire vos courses dans les commerces de quartier si vous tenez à les conserver en forme. Il sera trop tard quand les enseignes de grandes distributions auront gagné la partie. C'est déjà le cas dans nombre de villes moyennes.

     

  • ”Corps et âmes”, Dorignac au musée de Montmartre

    Le musée de Montmartre sait faire une place à des peintres moins connus, ou un peu oubliés, dont les réalisations sont trop rarement exposées aux yeux d'un public curieux. Cette fois, c'est Georges Dorignac, avec une exposition intitulée "Corps et âmes". L'œuvre est pourtant singulière, originale, belle, racée. Saluons la Piscine de Roubaix et le musée des Beaux-Arts de Bordeaux qui ont initié l'hommage à Georges Dorignac en 2017.

    Les œuvres exposées peuvent surprendre par leur diversité. Il faut dire que le cheminement du peintre est complexe. On peine à trouver une ligne commune à travers les portraits de femme dans sa période des Noirs, qui firent sa renommée, ses représentations de la maternité, ses paysages proches des pointillistes, ses portraits de paysannes ou d'ouvriers saisis dans l'effort ou ses projets décoratifs, empreints d'orientalisme. Pourtant son œuvre est puissante, sincère, touchante.

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    Il faut se souvenir que c'est un jeune homme qui en 1898 arrive à Paris et intègre l'école des Beaux Arts. Il a alors 19 ans. Au bout de six mois il préfère néanmoins prendre sa liberté et se consacrer à une carrière de peintre indépendant. La jeunesse, la fougue, la technique maitrisée, une vie de famille bien remplie peuvent expliquer quelques tâtonnements. De 13 ans à 18 ans, il fréquentait l'école des Beaux-Arts de Bordeaux où il avait obtenu des prix qui le confirmèrent dans sa vocation et le conduisirent à Paris. Il a déjà acquis là la maitrise de son art qu'il n'aura de cesse d'améliorer avec rigueur et passion, sans compromis. Toutefois il veut lui donner un surplus d'âme, et il y réussira pleinement, comme on peut le constater en parcourant les salles du musée.

    C'est pas moins de 85 œuvres, peintures, aquarelles, sanguines et fusains, réalisées entre 1901 et 1924 qui sont présentées dans cette exposition. Le musée de Montmartre est ouvert tous les jours de 10h à 19h d'avril à septembre et de 10h à 18h d'octobre à mars

    Quelques dates dans le parcours du peintre :

    1879 naissance de Georges Dorignac à Bordeaux

    1998 arrivée à Paris.

    1900 il s'installe au 22 rue du Chevallier de La Barre, naissance de ses filles.

    1900 à 1904 il s'associe à l'École de Bilbao.

    1906 il représente la maternité, sa femme, ses filles ; peintures douces et tendres. Il rencontre Signac et Derain

    1908 il s'installe à Verneuil-sur-Seine

    1910 vol de ses œuvres, ruine, il trouve refuge à La Ruche, École de Paris. Il rencontre Modigliani, Soutine. Questionnement intense ; il peint des paysages pointillistes. Puis abandonne la couleur.

    1912 début de la période noire ; plusieurs expositions et acquisitions de l'État.

    1914 séjour d'un an à Bordeaux puis retour à Paris à l'été 2015.

    À partir de 1915 plusieurs acquisitions de l'État et l'intérêt des amateurs le soulagent des préoccupations matérielles.

    1918 il se consacre à des sujets de décoration, dessins, cartons pour la tapisserie, la céramique, la mosaïque, commande pour un plafond de théâtre, paravent, affiche... notamment celle du Salon d'Automne de 1922.

    21 décembre 1925 il meurt des suites d'une opération de l'estomac à Paris.

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    C'est où ?

    Musée de Montmartre 12 rue Cortot, Paris 18e

    C'est quand ?

    Jusqu'au 8 septembre 2019 

  • Incompréhensible changement à la tête de la ZSP

    Nous venons d'apprendre le changement de direction de la "Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP) 10-18". Désormais ce sera la commissaire Emmanuelle Oster, arrivée récemment à la tête du commissariat central du 18e arrondissement, qui dirigera les opérations en lieu et place du chef district, le commissaire Jacques Rigon, qui menait cette mission jusque là. Nous croyons savoir que la Préfecture - et donc le ministère de l'Intérieur - reprocherait au commissaire Rigon son insuffisance de résultats, mettant en cause ses méthodes.

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    Pour avoir suivi la ZSP dès sa mise en place, en septembre 2012 pour sa première version, en étant associés aux différentes formes de comité de suivi, nous avons pu suivre finement les évolutions de ce dispositif, et nous avons vu défiler bien des ministres de l'Intérieur, préfets et commissaires. D'ailleurs, ce changement est sans doute lié à l'arrivée du nouveau préfet Didier Lallement, qui vient lui-même de remplacer Michel Delpuech à la fin du mois de mars dernier.

    De notre point de vue, celui de riverains "avertis" et impliqués de très longue date, nous ne comprenons pas cette décision qui nous paraît bien injuste. En effet, si les résultats en matière de sécurité sont certes insuffisants dans le secteur, à notre avis ce n'est pas tant une question de méthode que de moyens qui n'ont jamais été à la hauteur des enjeux locaux. D'ailleurs, lors de la dernière réunion de la cellule d'écoute de la ZSP, nous avions précisément pointé ce problème d'effectifs insuffisants.

    En effet, il nous paraît bien fallacieux de la part de la Préfecture de reprocher une insuffisance de résultats sur la ZSP alors que, dès qu'un événement s'annonce ailleurs à Paris, cette même Préfecture vide les effectifs de police du secteur. Nous pouvons le constater dans nos rues depuis plus de six mois, tous les samedis — jours où se cumulent le plus de problèmes sur nos quartiers — où la Préfecture enlève systématiquement tous les effectifs disponibles dans la ZSP au profit des zones de manifestation des "Gilets jaunes". Ce choix est bien celui de la Préfecture. Une Préfecture qui malgré le changement de tête récent ne semble hélas pas avoir encore pris la mesure de la gravité de ce qu'il se passe dans nos quartiers (et ne dit-on pas qu'on ne change pas de capitaine en pleine tempête ?). Car des changements de méthodes, nous en avons vus plus d'un ici, mais la seule chose qu'on ait vu avoir une influence réelle sur la situation délictuelle dans nos quartiers c'est précisément l'augmentation d'effectifs avec une présence effective et durable sur le terrain. Ce fût le cas lors de la création de la brigade "anti-sauvette" qui a réussi à les faire baisser nettement sur le secteur de Château Rouge, mais c'était avant la période des manifestations du mouvement des Gilets jaunes, depuis les ventes à la sauvette sont réapparues... surtout le samedi.

    Dans le cadre du dispositif ZSP, nous perdons donc non seulement un commissaire dont l'implication sans faille et la connaissance très fine du terrain manquera très certainement (Jacques Rigon avait été commissaire du 10e auparavant), mais nous perdons aussi du temps, c'est à dire les mois nécessaires à ce qu'une nouvelle direction s'installe, comme à chaque fois que ce fut le cas, lors d'un changement à la tête de la ZSP ou de celle des commissariats d'arrondissements.

    Malgré ces circonstances, nous souhaitons évidemment un plein succès à la commissaire Oster dans sa nouvelle mission. Et quant à la forme que prendra le suivi de la ZSP et l'implication des riverains, si elle est prolongée, nous n'avons aucune indication pour l'instant. Nous ne manquerons pas de vous en informer quand nous en aurons connaissance.

  • Un été de travaux : un point sur la Promenade urbaine

    L'été est traditionnellement une période intense de travaux dans l'espace public parisien, et l'été 2019 aura été particulièrement chargé en travaux, dans nos quartiers notamment. Nous vous proposons à travers une série d'articles de faire un point sur les principaux chantiers de l'été dans nos quartiers. Nous commençons avec un point sur l'avancée des travaux de la Promenade urbaine avec un reportage photo.

     

    Renouveau des boulevards de La Chapelle et de La Villette

    Si les travaux  de voirie ne sont pas encore achevés sur les boulevards de La Chapelle et de la Villette, on commence tout de même à voir prendre forme la nouvelle configuration de ces artères, avec une circulation piétonne particulièrement facilitée. Par contre, côté viaduc, la RATP a d'ores et déjà terminé son chantier de rénovation. Notons que la prochaine rénovation de cette envergure se fera dans les années 2040 !

    travaux,voirie,18e,étéLe revêtement de la chaussée a été entièrement renouvelé sur le tronçon Barbès-Maubeuge durant le mois de juillet 2019

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    Re-calibrage du trottoir et de la chaussée sur le boulevard de la Chapelle entre Chapelle et Stalingrad, août 2019

     

    Le mobilier urbain arrive

    Suivant les travaux de voirie, le mobilier urbain commence à (re)prendre place, comme le kiosque à journaux de la place de La Chapelle qui est réimplanté comme annoncé du coté 10e arrondissement. 

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    Kiosque à journaux, place de La Chapelle, 12 août 2019

    Là c'est un kiosque nouvelle génération qui est implanté, par contre, côté Stalingrad c'est le retour des kiosques traditionnels, mais qui eux abriteront d'autres activités que la vente de journaux. Nous nous réjouissons d'avoir été entendu, avec bien d'autres, quant à notre désir de voir un mobilier urbain parisien "classique" implanté sur le parcours de la Promenade urbaine, et le choix de ces édicules de style néo-haussmannien nous satisfait pleinement.

    travaux,voirie,18e,été

    Édicules commerciaux sur boulevard de la Villette, 24 août 2019

    travaux,voirie,18e,été

    travaux,voirie,18e,été

    Les futurs demi-terrains de basket sous la station Stalingrad boulevard de la Villette, 24 août 2019

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    Parcours d'apprentissage de vélo boulevard de La Chapelle à l'intersection avec la rue Philippe de Girard, 12 août 2019

    travaux,voirie,18e,été

    Mise en place des nouveaux modèles de corbeille de rue sur le boulevard de la Chapelle à l'intersection avec la rue de Maubeuge, 12 août 2019 

     

    Lumière !

    Le déploiement du nouvel éclairage, qui sera sans doute un marqueur fort de ce territoire, suit sont train, et nous pouvons déjà apprécier les nouvelles suspensions qui ne dépareillent pas avec le style du viaduc. On a hâte de voir l'éclairage fonctionner dans sa totalité (à la fin de l'automne), un éclairage qui non seulement va contribuer à sécuriser le cheminement sous le viaduc mais surtout qui va mettre en valeur en l'illuminant ce magnifique ouvrage d'art qu'est le viaduc du métro.

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    Mise en place des suspensions sur le pont de La Chapelle, 12 août 2019

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    Alignement de suspensions sur le pont Saint-Ange, 21 juillet 2019

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    Une suspension sur le pont Saint-Ange, 21 juillet 2019

     

    Oasis urbaine

    Ce projet issu du Budget participatif et connexe à la Promenade urbaine a été livré au début de l'été et le square Louise de Marillac a réouvert ses portes au public.

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    Vue du coté Est du square Louise de Marillac réaménagé, 12 août 2019

     

    Un peu de culture...

    Finissons cette promenade - non exhaustive -  avec un peu de culture, d'abord avec l'espace d'exposition photos sur le pont Saint-Ange, une proposition d'Action Barbès, qui accueille une première exposition assez réussie sur l'histoire des quartiers environnant la Promenade urbaine.

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    travaux,voirie,18e,été

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    Et enfin, vous pouvez aussi découvrir la série de photos de Randa Maroufi "Les Intruses" (en collaboration avec l'Institut des Cultures d'Islam), projet lauréat de l'opération Embellir Paris que l'on peut découvrir sur le boulevard de la Chapelle entre Barbès et l'intersection Maubeuge-Tombouctou.

    travaux,voirie,18e,été

    Accrochage des photos de la série "Les Intruses" boulevard de La Chapelle, 19 août 2019

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    travaux,voirie,18e,été

     

  • Propreté de Paris: quelle politique ? épisode 2

    Dans l'épisode 1, nous avons surtout évoqué les données chiffrées indiquées dans le rapport sur la propreté (voir notre article du 30 janvier).

    Sans entrer dans les détails, contentons nous de lister les problèmes relevés et les leviers d'action pour tenter de les résoudre. A savoir : l'organisation interne du service de la propreté, la coordination des services intervenant sur l'espace public, le partage entre la régie et les prestataires privés et le co-pilotage entre les mairies d'arrondissement et la mairie centrale. Ces questions sont revenues souvent lors des auditions peut-on lire dans le rapport, aussi bien de la part des syndicats que des élus de la majorité comme de l'opposition. Il faut savoir que depuis 2017, les maires d'arrondissement disposent d’une dotation d’investissement d’un montant global de 500 000 €, afin d’acheter des petits matériels de propreté. Un montant insuffisant d'après les élus. On précise aussi dans le rapport que les plans de propreté sont co-élaborés avec les maires qui parfois y associent les conseils de quartier.

    Mais qu'a donc fait Action Barbès ?

    On peut dire qu'Action Barbès s'y est collé depuis des années, on peut même dire depuis 2001 ! Nous étions à la présentation du plan propreté 2017 (voir article du 7 juillet) après ceux de 2016, 2015... bon, on s'arrêtera là, vous pourrez vous-même faire le décompte. Nous avons aussi participé à des marches exploratoires (dès le début du 1er mandat de Bertrand Delanoë), puis relayé les OCNA (opérations coordonnées de nettoyage approfondi), dans le 9e, dans le 10e et dans le 18e. On aurait envie de dire " tout ça pour ça ? ". Nous ne résistons pas non plus à l'envie d'évoquer les fameux pieds d'arbres du boulevard Magenta, par exemple, qui ont fait l'objet de tellement d'articles ! Une catastrophe.

     

    paris,dpe,prorpeté,plan de propreté

    Les adhérents de la 1ère heure se souviendront de la manifestation organisée en mai 2008 devant le Louxor et des cartes postales éditées pour l'occasion et envoyées à l'adjoint de l'époque, François Dagnaud. C'était la séquence nostalgie...

     

    Quelles pistes proposées?
     
    De l'avis de Mao Péninou, actuel adjoint chargé de la propreté, un décloisonnement entre la DPE, la DVD et la DEVE serait nécessaire. Les postes de coordonnateurs de l'espace public créés pour faire le lien entre les différentes directions n'ont pas donné des résultats satisfaisants partout. Bon, une façon de ménager la chèvre et le chou?
     

    Des mesures étaient annoncées lors du Conseil de Paris le 27 mars 2017: "créations d'équipes transversales afin de faire émerger au sein des directions des habitudes de travail communes et coordonnées, intensification de la verbalisation, actions d'investigation, responsabilisation et prise d'initiative par les équipes de terrain, visites de terrain régulières avec des responsables de l'ensemble des services concernés (DPE, DEVE, DPSP, DVD) afin d'organiser des actions communes et CR aux maires et aux CQs. Ils seront équipés de smartphones et utiliseront "Dans ma rue" (une application de la ville dédiée au signalement des dysfonctionnements observés dans l'espace public). On pourra les reconnaitre avec leur chasuble orange.  Seuls 15 secteurs seront concernés (voir ci-dessous):

    paris,dpe,prorpeté,plan de propreté

    En ce qui concerne l'utilisation des smartphones, il est regrettable que tous les agents n'en soient pas équipés pour renforcer leur efficacité. Nous en avions parlé dès la campagne municipale de 2014. Ce qui parait logique puisqu'on demande aux Parisiens d'utiliser l'application DansMaRue. Par exemple, un agent occupé à une tâche de balayage qui verrait un dépôt sauvage sur le trottoir serait en mesure de le signaler rapidement. 

    Autres pistes évoquées dans le rapport: " renforcement de la prévention, par des actions de communication et de sensibilisation, la participation citoyenne et la verbalisation pour lutter contre les incivilités".

    paris,dpe,prorpeté,plan de propreté

    Sept campagnes de sensibilisation ont été menées depuis 2002 mais sans aucune évaluation de  leur impact sur les comportements. On pourrait dire, sans sourire, que l'évaluation se fait d'elle-même en constatant l'état de certaines rues et de certains secteurs où aucune amélioration n'a été constatée. A Barbès, rue de la Goutte d'or, rue de la Charbonnière, à Château rouge, dans le haut du faubourg Poissonnière etc..., ce sont toujours les mêmes constats. Alors, pas de nettoyage ? Bien sûr que si, il n'est pas question de le nier. Mais l'incivisme y règne en maître et ce ne sont pas principalement les habitants qui salissent. Reste alors la verbalisation enfin acceptée comme une possible piste depuis la création de la brigade des incivilités. Encore faudra t-il que les priorités soient clairement définies comme le souligne Mathieu Clouzeau, directeur de la DPSP.

    Quid du paiement des PV? C'est une question que nous avons posée à plusieurs reprises, notamment lorsque la DPE 18e nous avait autorisée, il y a quelques années,  à suivre une équipe d'inspecteurs. Ces derniers ne peuvent pas le savoir, ils n'ont aucun retour et on peut se demander si ce n'est pas démotivant. Nous avons aussi demandé que le nombre de verbalisations soit connu des citoyens et pas seulement pour l'arrondissement mais par quartier et par catégorie d'infractions. Nous reprenons ici l'intervention du maire du 19e, François Dagnaud, que nous partageons: « Nous savons mesurer le nombre de verbalisations mais je ne sais pas si nous savons combien sont effectivement payées. Je pense que la crédibilité de la dissuasion recherchée passe aussi par là mais ce paramètre n’est pas entre nos mains. Il ne s’agit pas d’un problème intra-municipal mais cela reste un souci. Aujourd’hui, nous savons dire combien de procès-verbaux sont dressés sans que personne ne sache dire combien sont réglés ».

     

    Les fameuses préconisations

    On en dénombre 45. Nous en avons sélectionnées quelques unes qui nous intéressent plus particulièrement:

    - adapter la communication à la variété des publics,

    - améliorer l'efficacité des corbeilles de rue (nombre, lieux, couleur des sacs),

    - intégrer un véritable cendrier sur les corbeilles de rue, plus visible que l’actuel éteignoir (point que nous avions soulevé),

    Pour les comportements inciviques

    - utiliser la vidéo-verbalisation pour lutter contre les dépôts sauvages, notamment les gravats laissés par les entreprises, en liaison avec les divisions territoriales,

    - renforcer les contrôles de la Ville sur la tenue des chantiers, les emprises sur l'espace public et la remise en état de la voirie,

    - renforcer les moyens juridiques de lutte contre l’affichage sauvage et les graffitis pour mieux sanctionner leurs auteurs, dépénaliser les amendes de propreté et permettre à Paris d’en relever le montant notamment en cas de récidive, (ce qui nécessitera des évolutions législatives),

    - prendre un arrêté municipal pour verbaliser les entreprises n’ayant pas installé de cendriers en quantité suffisante ou n’ayant pas procédé au nettoiement du trottoir à proximité de leur établissement.

    Coordination et interventions sur l'espace public

    - Doter chaque arrondissement d’un coordinateur des services techniques, nommé en accord avec le maire d’arrondissement, chargé de coordonner l’action locale de la DPE, de la DEVE et de la DVD ainsi que celles des autres acteurs de l’espace public sur les sujets de propreté. Il sera en particulier chargé de synchroniser les opérations de ramassage de sacs de propreté entre les agents chargés du nettoiement et ceux de la RATP ou encore de rappeler au titulaire du permis de végétaliser ses obligations d’entretien et de nettoyage.

    - Confier à la DPE la responsabilité de l’entretien des pieds d’arbres, en lui donnant les moyens mécaniques pour réaliser cette tâche (aspirateurs dédiés).

    Moyens matériels

    - Accélérer le déploiement de terminaux intelligents pour tous les agents afin que les anomalies puissent être immédiatement relevées, transmises et traitées sans attendre leur retour à l’atelier.

     

    Impossible de résumer un tel rapport et difficile de faire des choix entre les informations qu'il fournit. Nous précisons qu'il ne s'agit pas ici du rapport de 14 pages réalisé à la suite des "conférences citoyennes" pour un coût de 224 580€, dont on a beaucoup parlé dans la presse la semaine dernière.

    Pour rappel, nous pourrons vous envoyer le rapport complet sur simple demande à notre adresse mail action.barbes@gmail.com 

  • Restructuration de Lariboisière : les opposants s'activent

    Il est évident que la restructuration de l'hôpital Lariboisière dans le cadre du projet Paris Nord Est de l'AP-HP aura un impact important sur le quartier autour du carrefour Barbès et bien  au-delà. C'est pour cela que nous nous y intéressons de près. Après avoir rencontré la direction de l'hôpital en décembre 2014 (voir notre article) qui nous a présenté les modifications au projet initialement prévu, paris,lariboisière,santé,hôpital,hôpital-lariboisièredes voix se sont élevées contre celui-ci, notamment du côté des élus communistes du 10e arrondissement mais aussi du syndicat CGT. Soucieux de vous fournir une information aussi complète que possible, nous avons donc rencontré les trois élus communistes du 10e, à savoir Didier Le Reste, Dante Bassino et Dominique Tourte. Voici leurs réponses à nos interrogations.

    Comment regardez-vous le projet « hôpital Paris Nord » de l'APHP dans son ensemble ?

    Didier Le Reste (DLR) - Avec les élus communistes du 10earrondissement, nous ne sommes pas hostiles par principe au projet d’hôpital Nord, si celui-ci était créé pour répondre aux besoins de santé des populations de Seine-Saint-Denis sans vider les hôpitaux du Nord parisien. Il ne s’agit pas de déshabiller Paul pour habiller Jacques ! Par ailleurs, il faut faire attention au gigantisme. De nombreux services qui sont des services de proximité n’ont aucun intérêt, autre que financier, à être regroupés dans des grands pôles.

    N'est ce pas à l'échelle de la métropole du Grand Paris que ce projet devrait être envisagé ?

    DLR - Les besoins de santé peuvent et doivent effectivement être envisagés à grande échelle, celle du grand Paris, .....

    ... mais également à l’échelle régionale et nationale. N’oublions pas que certains hôpitaux parisiens, le Val de Grâce notamment qui est sur la sellette, sont des centres d’excellence reconnus nationalement et même internationalement.

    La loi de financement de la sécurité sociale pour 2015 (PLFSS), a été marquée par une volonté de réaliser un certain nombre d’économies, d’où cette volonté de vendre les terrains les plus attractifs et les plus rentables de l’AP-HP, et donc les sites parisiens. Aujourd’hui au lieu de réfléchir à un projet francilien de santé, on oppose les sites hospitaliers entre eux sur la base des coûts estimés de leur rénovation et de la valeur potentielle de la vente de leur patrimoine immobilier au plus offrant.

    Tel que présenté par l'AP-HP, le projet prévoit une profonde mais nécessaire restructuration de l'hôpital Lariboisière. Cette restructuration est aussi une modernisation pour un meilleur traitement des patients. Etes-vous d'accord avec cette affirmation ou y a t-il quelque chose qui ne vous convient pas dans ce projet ?

    DLR - Nous sommes pleinement engagés dans le projet du nouvel hôpital Lariboisière-Fernand-Widal et n’acceptons pas les remises en cause de ce projet.

    Pour mémoire, la fermeture du site de l’hôpital Fernand Widal est prévue depuis plusieurs années par l’AP-HP. Cet hôpital accueille aujourd’hui encore des services de gériatrie et de soins de suite et de réadaptation de longue durée (environ 140 lits), d’addictologie et de psychiatrie. Après de longues négociations et échanges, un consensus avait été trouvé entre les habitants du 10e, la communauté hospitalière, les syndicats et les élus de gauche de l’arrondissement. Ce consensus était fondé autour de la reconstruction de l’hôpital Lariboisière sur lui-même et l’accueil sur ce site rénové de tous les services et tous les personnels de l’hôpital Fernand Widal.

    C’est ce projet, engagement de l’AP-HP et engagement de la liste conduite par Rémi Féraud, sur lequel la maire de Paris Anne Hidalgo s’était personnellement prononcée, que nous continuons de défendre.

    Le projet prévoit déjà la vente de l’hôpital Fernand-Widal, dont le site doit être utilisé pour accueillir des logements, dont une part de logement social, des équipements publics, comme une crèche, un espace vert...

    Sur cette base le Conseil de Paris avait voté la modification du plan local d’urbanisme pour permettre l’utilisation du site de Fernand-Widal à des fins autres qu’hospitalières.

    Et aujourd’hui, alors que ce consensus avait été difficile à trouver, on nous dit qu’il faudrait en plus vendre jusqu’à un tiers de l’hôpital Lariboisière et mettre ainsi en péril le transfert des services de Fernand-Widal.

    Les services de gériatrie ne sont pas les seuls à être mis en danger par une vente aussi importante de l’hôpital Lariboisière, la capacité de la maternité à fonctionner est aussi en question, tout comme les deux crèches des personnels qui risquent purement et simplement d’être supprimées.

    Dante Bassino (DB) - On a toujours voulu partir d'un projet de soins. Les lits de gériatrie à Fernand Widal sont des lits, soit de longue durée, soit de réadaptation. Il est nécessaire d'avoir ces lits au sein d'un hôpital de manière à ce que les personnes qui sont hospitalisées en gériatrie bénéficient des services d'un hôpital. Ces personnes ne sont pas seulement âgées, elles peuvent avoir un cancer et donc aussi des problèmes d'hématologie, des problèmes de gastro-entérite, etc. ... Le fait de les mettre à Lariboisière permet l'accès à ces soins sans avoir besoin de transport tout en gardant de la proximité puisque les patients aujourd'hui à Fernand Widal sont essentiellement des patients qui viennent des quartiers voisins.
    Notre projet ne considère pas uniquement les habitants du 10e, les 18e et 19e arrondissements sont aussi concernés. 75% des patients de Fernand Widal viennent de ces trois arrondissements. Le meilleur endroit pour les accueillir est Lariboisière.

    Enfin, ce qu'il est important de dire sur les hôpitaux c'est que s'ils sont en mauvais état, c'est qu'il y a eu sous investissement de l'AP-HP depuis des années.

    Des voix parmi vos amis politiques se sont élevées contre ce projet parce qu'un service de gériatrie de Fernand Widal serait transféré à Bichat et pas à Lariboisière. Qu'en dites-vous ? Est-ce là la raison principale de votre désaccord sur le projet ?

    DLR - Comme indiqué précédemment, ce n’est pas le seul élément qui pose problème. Ceci étant dit, la possibilité de garder dans le dixième arrondissement les services de soins de suites et de réadaptation et les services de long séjour est cruciale. Il ne s’agit pas ici d’opposer les arrondissements les uns aux autres pour garder un service de santé au sein de notre arrondissement, mais de travailler à un maillage du territoire parisien. Les services de gériatrie sont des services de proximité qui gagnent à être au plus près possible du domicile des patients. C’est déterminant pour lutter contre l’isolement, trop important, des personnes âgées. Pour une personne âgée, un déplacement jusqu’à l’hôpital Bichat en transport public implique soit de prendre la ligne 13, soit de prendre un bus, puis de marcher pendant 15 minutes. Cela peut être un vrai frein pour rendre visite à un conjoint ou un proche hospitalisé.

    Par ailleurs, de nombreuses incertitudes existent sur l’avenir de Bichat, dont la ville de Paris et l’AP-HP partage le constat « d'inadaptation des structures actuelles des hôpitaux à une prise en charge efficace, garantissant pleinement et dans la durée qualité et sécurité des soins

    Pire, Pascale Boistard, Secrétaire d’État auprès de la ministre des Affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, a affirmé au Sénat en réponse à Pierre Laurent, sénateur de Paris, que « la majeure partie des activités des hôpitaux Bichat et Beaujon seront [...] regroupées au sein d’un nouvel ensemble, l’Hôpital universitaire du Grand Paris Nord ». Le grand hôpital Nord a vocation à être situé à Saint-Ouen ou Clichy. Ces services de gériatrie seraient-ils donc transférés à Bichat pour ensuite être envoyés dans un deuxième temps hors de Paris ?

    L'opération de rénovation de Lariboisière est aussi une importante opération immobilière avec la vente d'une part de l'emprise actuelle de l'hôpital afin de financer les travaux, dit l'AP-HP. Cette disposition a reçu l'accord de la mairie de Paris et celle du maire du 10e notamment. Y voyez-vous un risque et souhaitez-vous qu'un autre mode de financement du projet soit trouvé ?

    DLR - Au jour d’aujourd’hui, la seule décision irréversible qui ait été prise par la mairie de Paris est celle d’autoriser le site de Fernand Widal à avoir un usage autre qu’hospitalier. Cela a été fait en 2012 sous réserve du transfert de tous les services vers le nouveau Lariboisière.

    Concernant la vente possible d’une partie de l’hôpital Lariboisière, option mise sur la table par l’AP-HP, la Ville ne peut s’engager définitivement avant le vote du Plan local de l’urbanisme qui interviendra à la fin de l’année 2015.

    La révision du plan local de l’urbanisme se fera par phases successives, avec une enquête publique organisée au printemps. Un cahier sera disponible en mairie du 10e où chacun pourra exprimer sa position.

    Aujourd’hui nous ne voyons pas comment les différents services de Lariboisière pourraient avoir suffisamment de place pour fonctionner dans la partie restante du site.
    Se pose en particulier la question de la maternité qui fait partie de l’aile ouest qui pourrait être vendue.

    La maternité devrait donc être intégrée au chausse-pied dans le nouveau bâtiment de Lariboisière, alors que celui-ci est limité en hauteur et n’est pas extensible à loisir. Et ce, alors que dans le même temps l’AP-HP veut augmenter le nombre d’accouchements ! Comment est-ce possible à moins de pratiquer des accouchements à la chaine en multipliant les déclenchements et les césariennes et en réduisant le nombre de jours d’accueil des jeunes mamans à l’hôpital ?

    Une vente aussi importante du patrimoine hospitalier à des fins purement spéculatives est un réel risque pour l’avenir. En particulier dans une dimension francilienne : pour nombre d’habitants de la Seine-Saint-Denis, l’hôpital Lariboisière via gare du Nord est accessible plus facilement que certains hôpitaux de leur département. Sans parler des patients qui sont obligés de venir se faire soigner à Paris du fait de la désertification médicale en province

     

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    Pour compléter ce tableau des opinions à propos de la restructuration de Lariboisière, nous allons demander aux élus écologistes et aux élus socialistes leurs positions respectives. A suivre donc.