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Rechercher : métro barbès-stalingrad

  • Un point sur la ZSP

    Petit point d'étape lors de la dernière réunion du comité de voisinage de la ZSP 10-18 du 12 mars, une réunion qui s'est tenue comme habituellement au commissariat du 20e arrondissement, sous la houlette du commissaire Rigon et en présence de représentants de la police, de la Ville et des associations et collectifs d'habitants.

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    Opération de police au métro Barbès, le 2 mars 2019

    D’abord quelques chiffres de la police : une baisse des cambriolages, mais une augmentation des vols avec violences, en augmentation surtout du côté de la Goutte d’Or. Concernant les dépôts sauvages et les ventes à la sauvette, les premiers chiffres de 2019 sont égaux à ceux de 2018.

    Côté Ville, la DPSP annonce à propos du stationnement gênant une hausse de 300 %  des contraventions sur le secteur Lariboisière et de 100 % sur Château Rouge avec des patrouilles "dynamiques". Le travail de patrouille est intensifié sur les squares, comme le square Alain Bashung par exemple.

    La mairie a fait le point sur la future police municipale : il est prévu l’arrivée de renforts (60 policiers) sur nos quartiers du 10e et 18e, en plus de l’actuelle BPSP, puis l’embauche de 150 inspecteurs de sécurité, présents surtout en soirée et le week-end.

    De plus, la future labellisation de la ZSP en quartier de « reconquête républicaine » est confirmée pour l’année prochaine, avec donc des policiers de la préfecture en plus sur les créneaux de fin de journée et soirée (P2R).

    Suite à notre demande notamment, nous aurons à la prochaine réunion les chiffres de la vidéo-verbalisation notamment des infractions sur les pistes cyclables gérée par la Ville, mais aussi sur les voies gérée par préfecture de police

    Concernant la SCMR, signalons un débat sur l’élargissement des horaires de la SCMR pour décompresser l'affluence. Lors de cette discussion, un consensus inattendu est apparu parmi les associations présentes sur le fait qu’une seule SCMR n’est pas suffisante et qu’il est nécessaire d’en ouvrir d’autres dans le 18e ou le 19e arrondissement, ainsi qu’ailleurs à Paris, pour déconcentrer les usagers. Une demande que nous formulons de longue date.

    La Mairie a fait part de son souhait d’ouvrir la SCMR actuelle aux non-injecteurs afin de l’ouvrir aux consommateurs de crack (tout en continuant à accueillir les injecteurs). Il est également prévu le renforcement des maraudes assurées par les associations spécialisées ainsi que des antennes mobiles.

    Nous avons plaidé pour que les nouvelles salles de consommation à moindre risque ne soient pas des salles seulement d’inhalation (solution rejetée par l'association Gaïa et les autres associations de réduction des risques opératrices) car trop compliqué à gérer à cause des effets du crack (des effets différents de ceux des produits injectés), et aurait pour conséquence de concentrer trop de « crackeurs » au même endroit, ce qui créerait plus de problèmes qu'il n'en résoudrait. Nous reviendrons sur ce sujet lors du prochain comité de voisinage dédié à la SCMR, car il faut le rappeler, une SCMR est avant tout une question de santé publique avant d'être une question de sécurité.

  • ”Embellir Paris” sur la Promenade urbaine : le choix de l'absurde

    Nous nous réjouissions, un peu vite, que le site de la Promenade urbaine ait été choisi pour accueillir un projet du concours "Embellir Paris". Mais le résultat du concours qui vient d'être annoncé est loin d'être réjouissant, pour ne pas dire qu'il est atterrant tant il est absurde.

    En effet, après des années d'incertitudes et d'aléas, la Promenade urbaine prenait enfin forme, avec comme fil conducteur la mise en lumière du viaduc du métro, qui comprendra un éclairage fonctionnel avec des lampadaires de style Dupleix, la mise en valeur des piliers sculptés, l'éclairage des grandes traversées et la mise en lumière des voutes sous le tablier. Il semblait alors entendu qu'il fallait dégager le plus possible l'espace pour mettre en valeur l'ouvrage d'art ainsi illuminé, nous avions même obtenu l'assurance que le grand panneau publicitaire situé au niveau de la rue de Maubeuge soit retiré. Ajoutons une précision, et pas des moindres : l'illumination de l'ouvrage d'art et l'éclairage fonctionnel représentent un investissement de deux millions d'euros. Il semblait pourtant évident qu'un projet utilisant le sol comme d'une toile vierge se serait inscrit parfaitement dans la Promenade urbaine.

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    Mais le jury, dont aucune des trois associations (Action Barbès, Demain La Chapelle et SOS La Chapelle) ayant activement suivi le projet et s'étant battues pour un projet de qualité n'a été associée, a fait un choix étrange, en combinant deux propositions sans rapport - une exposition photo et un alignement de panneaux de toiles colorées - qui va à l'encontre des principes qui semblaient arrêtés pour la mise en oeuvre de la Promenade urbaine, à savoir : mettre en valeur le viaduc, dégager les grandes perspectives, libérer l'espace et rendre l'endroit le plus clair possible. Mais encore une fois, la Promenade urbaine a du plomb dans l'aile.

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    En effet, sans juger de leur qualité artistique, les deux projets se servent du viaduc, très bel ouvrage d'art s'il en est, comme d'un support à masquer plutôt qu'à mettre en valeur. Celui des Intruses aurait eu toute sa place sur le pont Saint-Ange où justement est prévu un espace d'exposition photo. Mais dans la proposition actuelle, le viaduc est seulement un support que les photos masqueront en partie. Le choix du second lauréat, Génie (sic) du lieu - Screens of colours, est, redisons-le, juste absurde. Ce projet - qui ressemble bigrement à un catalogue de storiste, avouons-le - va tout simplement cacher totalement la vue sur le tablier et même masquer les lampadaires très élégants prévus ici. Le viaduc n'est ici plus qu'une corde à linge. Et ne parlons pas de la durabilité du projet qui nous paraît bien éphémère. En effet, les panneaux de toile, s'ils ne sont pas régulièrement entretenus, seront bien vite des lambeaux de tissus grisâtres. Et ne parlons pas du fait que ce projet va assombrir le dessous du viaduc la nuit, alors que son illumination était censée y remédier.

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    Vous l'aurez compris, nous sommes atterrés par ce choix, totalement déconnecté de l'important travail de concertation qui a été entrepris autour de la Promenade urbaine. Le seul espoir qui reste est du côté du Conseil de Paris qui doit encore valider ce choix. Seuls des élus un peu sensés pourraient revenir sur ce choix catastrophique qui viendrait gâcher des années de travail collectif pour la Promenade urbaine.

  • Une présence policière inédite sur le secteur Barbès - Goutte d'Or

    Certains l'auront sans doute remarqué : le bleu est omniprésent dans le sud de la Goutte d'or en ce moment. Et par là nous ne visons pas l'agréable beau temps sévissant à Paris depuis quelques jours, mais bien l'impressionnant déploiement de forces de l'ordre observable dans tout le quartier ces deux dernières semaines.

    De mémoire d'habitants, on avait pratiquement jamais vu cela. Quasi concomitante avec le début du Ramadan, une période marquée traditionnellement par une présence policière accrue, cette démonstration de force se distingue cependant des années précédentes par le nombre de fonctionnaires engagés et surtout par l'activisme de ces derniers sur la voie publique. Alors qu'elles nous avaient trop souvent habitués à une passive attente dans leurs camions, les forces mobilisées - policiers et gendarmes - occupent depuis trois semaines le terrain comme jamais. Elles patrouillent quotidiennement, contrôlent le respect des règles sanitaires (port du masque, couvre-feu) - et même du code de la route ! -, avec un zèle inhabituel pour le quartier.

    Cette présence policière massive et continue produit d'ailleurs déjà de premiers effets positifs dans une zone particulièrement éprouvée par les violences ces derniers mois. Les abords immédiats de la station Barbès ont ainsi été en bonne partie libérés de leurs nombreux dealers, permettant ainsi de restaurer un fragile sentiment de tranquillité. Fait rare, les vendeurs à la sauvette qui opéraient sous le métro aérien après les marchés du mercredi et du samedi ont quitté les lieux, demeurés propres toute la semaine désormais. L'afflux massif et quotidien de personnes venant faire leurs courses à Barbès avant la rupture du jeûne se fait aussi sans débordements majeurs, contrairement à certaines années précédentes. Bref, les choses s'arrangent dans un quartier qui en avait grandement besoin. Et s'il nous semble normal de dire quand cela va mal, il nous a paru tout aussi juste de saluer lorsque cela va mieux.

    Bien sûr, cette présence policière massive ne constituera pas la solution miracle à tous les problèmes du quartier, surtout si elle prend fin dès le terme du Ramadan, en mai prochain. Forcément, il faudra veiller aux éventuels effets de report qu'un tel déploiement de force ne manquera pas de provoquer, certains étant déjà visibles du côté de la rue de Sofia ou de la gare du Nord. Evidemment, nous devrons rester vigilants face aux éventuels effets d'affichage sécuritaires dont notre quartier pourrait être de nouveau l'instrument dans la perspective d'échéances électorales à venir.

    En attendant, ne boudons pas notre satisfaction de voir les pouvoirs publics prendre (enfin !) la mesure de l'insécurité pourrissant la vie quotidienne des habitants du Sud de la Goutte d'or depuis bien trop longtemps. Cet effort policier est nécessaire à cet endroit actuellement. Espérons qu'il dure et s'étende, sans se dissoudre.

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  • Notre proposition pour le Budget participatif 2021 : ”De jolies bordures pour les pieds d’arbre végétalisés”

    Il ne reste plus que deux jours avant la fin du délai pour le dépôt des propositions pour le Budget participatif 2021 (fin des dépôts le 28 février à 20 h). À la fin de cette première phase, se fera la sélection des projets retenus pour être proposés aux suffrages des Parisiennes et des Parisiens.

    Notre association est maintenant habituée à proposer des projets, dont plusieurs ont été retenus et élus par les habitants ces dernières années (éclairage du viaduc du métro, en 2015 ; une rue-jardin Richomme en 2017). Notre dernière proposition, la mise en lumière de l'église St Bernard de la Chapelle, couplée à la proposition de rénovation de la flèche de l'église, a remporté le suffrage des habitants du 18e arrondissement lors de la dernière édition du Budget participatif en 2019. Cette année, c'est pour le budget "tout Paris" que nous faisons un proposition. 

    Les propositions pour "tout Paris" doivent répondre cette année à la thématique "Le Paris de demain". Notre projet intitulé "De jolies bordures pour les pieds d’arbre végétalisés" s'inscrit dans cette thématique. Nous proposons donc la création de bordures protectrices et décoratives pour les pieds d’arbre végétalisés.

    La ville de demain s’annonce plus verte et plus investie par ses habitants. Dans cette perspective, le permis de végétaliser octroyé par la ville permet d’emblée à des habitants de végétaliser des pieds d’arbre notamment. Ce mouvement de réappropriation de l’espace public répond à deux aspirations fortes des habitants pour la ville du futur : une ville plus verte et plus belle encore.

    Cependant, ce mouvement amorcé depuis quelques années, et qui prend de l’ampleur, produit des résultats très inégaux en termes de protection des plantations, de sécurité et d’esthétique. Si la végétalisation des pieds d’arbre est bien accueillie par les habitants, en revanche certains aménagements de bordure posent problème d’un point de vue esthétique et surtout de sécurité. S'ajoute un problème non négligeable, celui de la visibilité des installation par les personnes mal-voyantes. 

    Nous proposons donc que pour chaque pied d’arbre bénéficiant d’un permis de végétaliser la Ville y installe systématiquement des bordures de protection, solides et esthétiques. Cela permettrait donc d’assurer une protection durable des végétaux tout en respectant l’esthétique des rues parisiennes.

    Il pourrait être imaginé deux modèles (circulaire et rectangulaire) pouvant s’adapter aux différentes formes et dimensions de pied d’arbre. Leur esthétique devrait s’inscrire dans le "style parisien", être assorti au mobilier urbain existant. C’est-à-dire qu’il puisse s’intégrer harmonieusement aussi bien dans des quartiers à caractère historique que dans les nouveaux quartiers de la Capitale. Ce dispositif devra également répondre impérativement à des critères de visibilité pour faciliter les déplacements des personnes mal-voyantes.

    Les Parisiennes et les Parisiens aspirent à plus de végétal dans la ville de demain, mais également à une ville plus belle et plus accessible, notre proposition s’inscrit donc dans ce mouvement pour répondre utilement aux problématiques afférentes.

    Si d'emblée vous voulez soutenir notre idée, n'hésitez pas à "liker" notre projet sur le site du Budget participatif, vous pouvez même vous associer au projet.

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  • Retour sur le marquage des vélos

    Pandémie, télétravail, air du temps, nouvelles pistes et engouement écologique pour les modes de circulation douce, toutes ces bonnes ou moins bonnes causes ont boosté le marché du cycle de façon impressionnante. A Paris, il est devenu nécessaire de regarder de toutes parts avant de s’engager sur un trottoir, une piste ou un passage piéton tant le nombre de cyclistes a explosé, et disons-le franchement, tous ne sont pas respectueux des droits des piétons. Il s’en faut de beaucoup. 

    Les vélos ont beaucoup évolué aussi. Plus rien à voir avec la petite reine de papa. Les profilés sont modernes, les matériaux plus légers et plus solides. Il n’est qu’à jeter un regard sur les catalogues ou les pages des pro de la vente de cycles pour s’en convaincre. Sans compter la très rapide percée des vélos à assistance électrique.

    Voici quelques liens pour vous mettre à jour, si vos derniers coups de pédale datent un peu. Lapierre, un pro, concepteur, trois générations d’expérience, dit le site, alors…. Cycles Laurent, distributeur de plus de cinq cents marques… le choix devient difficile.  Une idée des prix ? Aïe… pas donné ! Un clic sur une marque que nous connaissons tous : Peugeot  par exemple, le City pour des trajets urbains, modèle eCO1, "Confort, élégance et tranquillité grâce au choix des meilleurs moteurs Bosch, etc…"  et la modique somme de 2 149 euros. Quand même. Et bien sûr l’incontournable Décathlon, où l’on peut trouver meilleur marché. 

    Ces beaux joujoux ne peuvent être laissés en plein air n’importe où, abandonnés au regard du premier voyou qui passe. Or, dans Paris chaque immeuble ne dispose pas d'abri à vélos. Gare au vol donc. Nous avons dans le blog déjà évoqué le "commerce" de vélos volés qui se tenait au soir sur la placette de la Charbonnière. Un reportage de France Inter nous disait l’été dernier que la surveillance par caméra avait eu raison de cette plaque tournante du cycle et que les échanges s’étaient déplacés vers le métro Quatre Chemins à Aubervilliers. Nous n’avons pas poussé le professionnalisme jusqu’à aller vérifier l’info. Cela dit, quand le prix de votre vélo atteint ces sommes rondelettes, il est de bon ton d’y faire attention. Les pouvoirs publics ont du être sensibles à cette inquiétude, voire à cette colère des cyclistes, puisque un décret est paru au bulletin officiel du 25 novembre 2020 qui prévoit le marquage des vélos. Il dit : 

    Afin de lutter contre les vols, le recel ou la revente illicite de bicyclettes, les vélos vendus neufs par des commerçants doivent faire l'objet d'un marquage depuis le 1er janvier 2021. Cette obligation sera étendue aux vélos d'occasion vendus par des professionnels à partir du 1er juillet 2021. Leur numéro unique sera inscrit dans une base de données répertoriant les identifiants pour retrouver plus facilement les propriétaires. Un décret paru au Journal officiel le 25 novembre 2020 en application de la loi d'orientation des mobilités est précisé par un arrêté publié le 31 décembre 2020 (lien).

    Peut-être un coup de frein aux vols de vélo dans la capitale. On l’espère. 

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  • Retour sur la 2e réunion publique pour la Promenade urbaine

    Pour la seconde réunion publique, la ville avait choisi, après le Louxor en juillet, les Bouffes du Nord ce jeudi 5 octobre. Une marche exploratoire avait eu lieu la semaine précédente, marche à laquelle nous avions participé, pour affiner les propositions de la ville.

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    Sur la scène du théâtre siégeaient les maires des 10e et 18e Rémi Féraud et Eric Lejoindre, Christophe Nadjovski adjoint à la maire de Paris, Cécile Lagache de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) et François Tchékémian de la Direction de l'Attractivité et de l'Emploi (DAE).

    On peut déjà dire que le constat est unanime sur le boulevard de la Chapelle: encombrements, pollution, bruit, malpropreté, accès à la station La Chapelle dangereux. Les riverains le vivent au quotidien. Alors quelles solutions possibles?

    Le point sur les modifications de voirie envisagées: Barbès-Tombouctou

    Sur ce tronçon, on passera à une voie de circulation. Du Louxor à la rue Guy Patin, le stationnement sera déplacé le long de la piste cyclable, ce que nous avions suggéré il y a bien longtemps lors du précédent réaménagement de ce tronçon. Comme quoi, la persévérance peut porter ses fruits ! Un plateau traversant (sorte de plateforme réhaussée) est envisagé pour assurer la continuité du cheminement piéton entre la station de métro et l’espace sous-viaduc. Ensuite, le long de l'hôpital Lariboisière, le trottoir sera élargi et passera de 2,90m à 4,50m pour anticiper l’ouverture de l’entrée du nouvel hôpital sur ce côté nord,  et la piste cyclable passera d'1,50m à 2m.
    Côté 18e, des stationnements seront créés le long de la piste cyclable, une solution proposée pour les camions les jours de marché mais aussi pour protéger la piste cyclable, qui souvent est occupée par des véhicules stationnés à cheval sur le séparateur. La chaussée du carrefour Tombouctou-Maubeuge sera réduite de façon à assurer la continuité du terre plein central avec possibilité de végétalisation à l'est.

    Pour l'espace convivial que nous demandons depuis longtemps au niveau du centre Barbara, rien n'est encore décidé. Il pourrait être d'environ 100m2 et serait une première dans la capitale. Mais nous devrons rester vigilants sur ce point tant les commerçants du marché sont opposés à toute modification. La question est : la ville aura-t-elle le courage politique de faire évoluer le marché, de le pacifier pour reprendre les termes de F. Tchékémian?

    Nous avons demandé que l'espace face à Tati sous le viaduc soit repensé. Idée retenue.

    Du carrefour Tombouctou à la place de La Chapelle

    On restera à une voie de circulation dans chaque sens, sauf sur l'arrivée de la place juste avant le feu pour des raisons de fluidité dans le carrefour. La suppression de la déchetterie (ou même sa transformation en recyclerie) n'est toujours pas à l'ordre du jour malgré les demandes répétées des riverains. Le terre plein le long de cet espace sera élargi de chaque côté  de façon à faciliter la déambulation piétonne et son accès.

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    La rue de Jessaint deviendrait une aire piétonne sauf pour le bus et les urgences et cette modification entraînerait alors des changements de circulation: rue Stéphenson  une inversion de sens entre la rue de Jessaint et la rue J.-F. Lépine et un sens unique S-N entre les rues Doudeauville et Ordener pour éviter les itinéraires malins; la rue J.-F. Lépine serait mise à double sens.

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    Deux types d'éclairage seront installés sous le viaduc après la fin des travaux de la RATP.

    Place de la Chapelle : un lieu très bruyant

    Le parvis des Bouffes du Nord sera élargi. Au carrefour, le nombre de voies de circulation sera réduit fortement sous le viaduc et deux passages piétons seront mis en place. Mais il n'y aura pas de réduction en amont, à savoir entre la porte et la place de La Chapelle, ce que nous regrettons vivement. On nous a parlé d'une réflexion pour les JO de 2024. Mais d'ici là, la pollution sur cet axe aura encore de beaux jours!

    Le projet d' "Oasis urbaine" voté en budget participatif en 2016 est toujours d'actualité avec plusieurs propositions comme un renforcement de la végétalisation, un agrandissement du square Louise de Marillac et la suppression possible des grilles.

    Mais le point le plus critique à cet endroit reste la station de métro. De nombreux riverains ont protesté quand la responsable RATP a expliqué pourquoi il n'était pas possible de modifier la station et d'ajouter une sortie à l'est (présence incontournable du local technique et des piliers). De toute évidence, ce n'est pas à l'ordre du jour et la ville le regrette. La station est  extrêmement fréquentée et l'élargissement proposé du terre plein n'a pas suffi à contenter les habitants.
     

    De La Chapelle à Stalingrad

    Lors de la 1ère réunion publique début juillet, la couleur avait été annoncée: pas de réduction de circulation sur ce tronçon, on resterait donc à deux voies (bien étroites d'ailleurs). Ce manque d'ambition en matière de réduction de circulation, que la Ville par ailleurs  (voir les quais Rive droite ou la rue de Rivoli) ne cesse de mettre en avant, n'avait donc pas reçu un écho favorable auprès d'Action Barbès et des associations SOS La Chapelle et Demain La Chapelle. Aussi, les 3 associations ont-elles été reçues par Christophe Nadjovski le 20 septembre pour demander que la ville revoie sa copie. Il semblerait que cette démarche n'ait pas été vaine puisqu'une expérimentation à une voie sur quasiment l'ensemble du tronçon sera réalisée pendant les travaux du viaduc et pour une durée de 10 à 12 mois.

    D'autres modifications sont prévues comme un élargissement de la piste cyclable à 2 m, des passages piétons surélévés. La présentation de la ville devrait être en ligne prochainement. Nous la relaierons, ce sera plus aisé pour connaitre la totalité des propositions. Le parcours depuis Barbès sera mis en zone 30.

    Les échanges ont malheureusement été bâclés ou tronqués sur ce dernier tronçon faute de temps. Il faut dire que le président des commerçants du marché Barbès, venu avec une bonne vingtaine de marchands s'est accaparé très vite le micro et est intervenu plusieurs fois sans attendre qu'on lui donne la parole, dans une attitude plus que limite pour protester contre ce projet. Pour lui, pas question de toucher à un centimètre du tronçon Barbès-Tombouctou. Vous  l'aurez compris, le marché doit rester tel quel, ne pas être réduit, ne pas être réaménagé. Et pour y parvenir, on pense que celui qui crie le plus fort gagne. Eric Lejoindre a fini par lever le malentendu sur la suppression du marché (une rumeur qui court) qui doit par contre s'adapter tout en ajoutant que personne n'aurait 100% satisfaction. L'organisation de cette réunion avait été confiée à une agence, celle-là même qui avait proposé les marches exploratoires fin septembre. Davantage de rigueur dans la tenue de cette réunion aurait sans doute éviter ces débordements.

    Les travaux

    Pour le viaduc, la RATP a prévu 4 phases et des travaux à plusieurs endroits simultanément, ce qui va permettre d'en réduire la durée. On pourra ainsi gagner quasiment une année sur les deux prévues au départ. Les aménagements de voirie entre Barbès et le carrefour Tombouctou commenceront au printemps 2018.

    La prochaine réunion publique devrait avoir lieu en décembre. On en saura peut-être un peu plus sur les usages et notamment l'utilisation de l'emplacement du marché quand il n'a pas lieu. Une question que nous avons posée et qui est restée sans réponse. 

  • Barbès-Chapelle: nouveau point avec le chef de district

    Fidèle à ses engagements, Jacques Rigon chef de district continue d'accueillir très régulièrement, au commissariat du 20e, les associations concernées par l'opération "Barbès Respire "qu'on pourrait appeler désormais "Barbès-Chapelle Respire" (voir notre précédent article du 5 mai). Un point a donc été fait mercredi 24 mai.

    Nous recevons de nombreux commentaires sur le blog et sur notre boite mail à ce sujet. Certains riverains se désolent d'une situation qui n'évolue pas. Pourtant, nous constatons une présence policière accrue et des actions sont menées quotidiennement. Soyons justes, le travail à réaliser est gigantesque tant le quartier Barbès a été négligé et si la ZSP avait apporté quelques améliorations en ses débuts, un manque d'actions dans la durée a vite abouti à un échec. A cela s'ajoute le secteur de la place de la Chapelle qui nécessite une même vigilance.

    Quelques chiffres (depuis le 23 janvier)

    Saisies de marchandises diverses: 19 tonnes

    Evictions : 27 000

    Arrestations: 1 200 dont 67 pour vente illégale de cigarettes

    Verbalisations pour stationnement gênant: 5 900

    Enlèvements de véhicules les jours de marché: 167 (on a remarqué en effet que les camions ne se garaient plus sur les trottoirs; plus de livraisons nocturnes)

    Opérations spéciales: 170

     

    Espace public et mobilier urbain : des modifications à venir

    A la suite de la marche exploratoire que nous avons effectuée avec J. Rigon le 3 mai, une réunion s'est tenue avec les services de la ville du 18e. Nous n'y étions pas conviés mais nous avons pu avoir connaissance de quelques changements prévus.

    Tout d'abord, le kiosque à journaux du métro va être déplacé de quelques mètres côté 10e afin de libérer l'espace en bas des marches de la station. En principe, c'est prévu pour le mois prochain. Le passage piétons du boulevard de la Chapelle face à la brasserie sera élargi pour améliorer la traversée et un retour à deux files de circulation (du barreau Patin au carrefour Barbès) pourrait être décidé avec la suppression des places de stationnement, évitant ainsi la stagnation de groupes d'hommes, souvent des vendeurs de cigarettes. La Direction de la voirie et des déplacements (DVD) étudie actuellement cette hypothèse. Les croix de Saint-André derrière le kiosque ne pourront pas être supprimées pour des raisons de sécurité.

    Sur la placette Caplat-Charbonnière, les pots de fleurs ont été comblés en surface (voir notre article du 17 mai) et on réfléchit à végétaliser davantage l'espace.
    Enfin, pour les barrières du marché, la Fonctionnelle (brigade spéciale de la Propreté après certains marchés) serait désormais responsable de leur fermeture après le nettoyage du sous-viaduc, une tâche qui revient en principe au gestionnaire qui ne l'a quasiment jamais exécutée. On aurait pu penser à cette solution il y a bien longtemps. Merci "Barbès Respire" !

     

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    Preuve à l'appui quand les barrières sont bien fermées, aucun véhicule ne stationne sous le viaduc. La photo a été prise jeudi 25 mai, jour férié.

    Enfin, une autre nouvelle importante pour le secteur Barbès, la RATP remplacera à partir de fin juin l'ensemble des grilles de la station de métro par d'autres de 3 m de hauteur et les peignes seront supprimés. Durée des travaux : 4 mois.

    Du côté de la place de la Chapelle

    De nouveaux lampadaires seront installés et quelques croix de Saint-André supprimées. Un élagage des arbres est envisagée dans le square Louise de Marillac pour donner plus de visibilité aux caméras. Une commande a été passée auprès du prestataire de service chargé du dégraffitage pour une grande grande opération de nettoyage sur l'ensemble du boulevard de la Chapelle. Ainsi, les murs de la bibliothèque Goutte d'or sont concernés. Nous vous en parlions dans notre article du 13 mai. Ce ne sera pas du luxe !

    On étudie la possible fermeture du pont derrière le square Jessaint (entre le square et le réseau ferré), espace très dégradé et envahi par les pigeons. L'espace ainsi récupéré permettrait peut-être d'agrandir le square. D'ici là, le commissaire a suggéré la pose de barrières.

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    Les contrôles de commerces continuent avec des demandes de fermeture administrative pour ceux qui ne respectent pas la législation en vigueur ou encore pour travail dissimulé. Des opérations de mises à l'abri pour les migrants de la rue Pajol en partenariat Ville-Police ont lieu régulièrement.

    Le nouveau préfet de police de Paris est très vite venu voir l'ensemble du quartier Barbès-Chapelle et il a confirmé un retour à l'îlotage pédestre. Davantage de moyens ont été donnés avec notamment une présence renforcée place de la Chapelle, mais sans pour autant abandonner le reste du périmètre. Une réunion avec le préfet n'est pas dans les tuyaux pour le moment mais les points réguliers avec le chef de district permettent de faire avancer les choses.

    Un deuxième container sera installé derrière le square Louise de Marillac pour permettre de relancer les activités du Civic Line. Là, on est moins optimiste mais c'est une autre histoire..

  • Barbès Respire: l'opération ne faiblit pas

    La réunion prévue avec le préfet Michel Cadot le 18 avril a été annulée au dernier moment. Vous l'avez peut-être lu dans la presse, le préfet a fait une chute grave de Vélib la veille. Hospitalisé, il a été remplacé le lendemain par Michel Delpuech alors préfet de la région Ile-de-France. Cela ne devrait pas avoir d'effet sur le dispositif Barbès Respire qui est sous l'égide du commissaire Jacques Rigon. Nous espérons pouvoir faire la connaissance du nouveau préfet prochainement.

    Nous avons reçu un courrier daté du 21 avril du sous-préfet (voir ci-dessous) qui montre la volonté des autorités de poursuivre les actions. Les chiffres indiqués ont été réactualisés lors de la rencontre du 24 avril.

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    Cliquez sur le fac simile pour agrandir.
      

    Les bons chiffres (cumulés depuis le 23 janvier)

    ∗ évictions : 23 743 les jours de marché

    ∗ procédures: 1 431

    ∗ destructions suite à ventes sauvette : 144 pour 15,800 t de textile et produits variés mis à la benne

     

    ∗ arrestations: 1059 dont 54 pour trafic de cigarettes

    ∗ verbalisations: 4648

    ∗ enlèvements de véhicules: 135

    Les opérations spéciales se poursuivent (140 à ce jour dont 29 sur les trafics)

    Le secteur Barbès-Goutte d'or

    Pour le secteur Barbès-Goutte d'or, la placette Caplat-Charbonnière fait toujours l'objet d'une attention particulière avec la présence en fin d'après-midi et début de soirée d'une compagnie de sécurisation. Nous le constatons, quand des policiers sont présents, le marché aux voleurs est compromis. Nous espérons que le dispositif sera élargi quand arriveront les beaux jours.

    Pour le marché, nous avons à nouveau exprimé notre satisfaction sur l'efficacité des interventions contre le stationnement gênant des camions (enfin ils sont bien stationnés), en faveur du départ de ceux-ci dès la fin du marché pour permettre le nettoyage par les agents de la propreté. L'allée centrale accueille encore trop de vendeurs à la sauvette, des herbes majoritairement, pourtant surveillée par les agents de la DPSP. La nuit, les livraisons semblaient avoir cessé mais un adhérent a pu constater une livraison vers 3h du matin il y a peu. Les mauvaises habitudes de certains commerçants du marché reprennent vite ! Le dimanche, nous constatons un peu moins de véhicules stationnés sous le viaduc. On ne peut toutefois pas y voir l'effet de la réparation récente des fameuses barrières car elle ne servent à rien, elles restent ouvertes et les cadenas ont déjà disparu ! (voir notre article du 14 avril). En désespoir de cause, nous avons demandé à J. Rigon d'intervenir auprès de la mairie du 18e  pour voir avec le gestionnaire du marché quelle solution pourrait apporter une amélioration.

    Du côté des ventes à la sauvette les jours de marché, elles ont encore lieu parfois dans l'enceinte du métro et aux abords mais le nombre de vendeurs a tendance à diminuer et ils s'installent plus tardivement ou ailleurs comme sur le pont Saint-Ange, au-dessus du faisceau de la gare du Nord.

    Sur le boulevard Barbès, on reconnait une amélioration, moins d'obstruction devant les porches, plus de respect de la part des occupants de l'espace public et davantage de contrôles. Les ventes sauvettes reprennent plutôt en fin de journée et le week-end. A noter que la meilleure circulation piétonne est dûe aussi à la réfection des pieds d'arbres par la mairie.

    Du côté de la rue A.Paré, une surveillance est désormais établie au moment de la fermeture de la SCMR.

     Nous avons attiré l'attention du commissaire sur la période du Ramadan (fin mai) qui traditionnellement occasionne une occupation très importante des trottoirs du boulevard de la Chapelle côté 18e. Pendant cette période, elle est quotidienne et oblige souvent à marcher sur la chaussée. On est bien dans le cadre de la réappropriation de l'espace public en faveur des riverains prônée par la Ville.

    Le secteur Chapelle

    La situation est encore tendue avec des comportements agressifs entre des hommes de communautés différentes et envers des femmes. Malgré les efforts des forces de police, les riverains ne ressentent pas d'amélioration d'autant que s'ajoutent aux ventes sauvette autour du métro et sur la place de La Chapelle, de nombreux vols à la tire et la présence de migrants installés essentiellement rue Pajol, occupation qui génère aussi des conflits. Le commissaire précise sur ce dernier point que des prises en charge pour des hébergements sont effectuées vers 22h avec l'appui d'un équipage. Mais il s'agit d'hébergement précaire, on l'aura compris. Le contact avec les commerçants de la rue Marx Dormoy qui rencontrent des problèmes se poursuit.

    Prochaine étape, les marches exploratoires avec Jacques Rigon qui n'avaient pas pu avoir lieu il y a 15 jours.

    Information de dernière minute : depuis cette réunion, une 1ére opération "coup de poing" a été menée mardi soir de la semaine dernière vers 20h00. Bouclage complet de la place et contrôle de toutes les personnes attroupées et des commerces environnants. 4 arrestations pour recel de vol, saisie de nombreux objets destinés à la revente (montres, ordinateur, paquets de cigarettes, chaussures de sport, bijoux fantaisie... ) et établissement de deux procédures pour travail dissimulé visant le restaurant "Le Bonois" au 1, rue Caplat et le "Chicken hut" au 5, rue Caplat.  

  • Une prise de position en faveur de la lutte contre le gaspillage alimentaire

    Avant de partir en vacances nous avions rebondi sur un article du Parisien, qui relatait la chasse au gaspillage alimentaire. La bonne idée était mise en avant par le ministre délégué à l'agroalimentaire, Guillaume Garot, et relayée pour la ville de Paris par notre élue de proximité, dans le 9e, Pauline Véron, chargé auprès du maire de Paris de l'économie sociale et solidaire. 

    Nos longues et bonnes relations avec l'élue nous autorisaient à prendre notre téléphone et à lui poser quelques questions sur la signature du pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, signé le 16 juillet. 
     

    • De quoi s'agit-il ? Pouvez-vous nous expliquer le contenu et nous dire comment l'idée a germé à la Ville ?

    A Paris, la lutte contre le gaspillage alimentaire a été menée d'abord par l'adjoint à la propreté, aujourd'hui Mao Penino, mais auparavant par François Dagnaud, car leurs fonctions les ont confrontés sur le terrain au gaspillage alimentaire, lors du nettoyage des espaces d'après marché.

    Le gaspillage est partout, aussi bien dans les familles aisées que chez les plus modestes, faute d'appréhender correctement l'alimentation ou l'approvisionnement. Sur un autre terrain, on voit bien le succès des émissions de télévision consacrées à la cuisine et combien les jeunes générations sont consciences d'une perte de savoir faire dans le domaine de la préparation des plats. Une situation qui conduit à jeter des produits alimentaires, parfois non déballés. On ne parle même pas de la conversion des restes, si chère à nos grands mères ! Redécouvrir la cuisine, c'est un thème que nous allons favoriser aussi par des actions spécifiques de communication.

    Ces constatations, je les ai faites très tôt en travaillant pour l'économie sociale et solidaire à la Mairie de Paris. Mais le déclic, c'est une rencontre de personnalités complémentaires.

    D'abord, le ministre Guillaume Garot, veut mener une politique très volontariste et s'engage dans la lutte contre le gaspillage : il met sur pied plusieurs lignes de réflexion, favorise des rencontres, des partenariats entre les industries de l'agroalimentaire, les entreprises et les associations de l'économie sociale et solidaire. Il se fixe un objectif : réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici à 2025. A Paris, je connais une entreprise qui a mis au point un logiciel créé pour gérer des stocks d'invendus mais susceptible de gérer aussi des « non-consommés » soumis à des normes sanitaires. Il faut le tester. Expliquons-nous : on ne gère pas de l'alimentaire comme on gère des aspirateurs un peu passés de mode... Il faut veiller au respect de la chaine du froid, à la date limite de consommation, et quand il s'agit de traiteurs, la date de fabrication est souvent la même que celle de consommation, une journée ! Cette année, le tournoi de Roland-Garros a donné l'opportunité de tester le logiciel d'EQosphère. Avec succès, puisque que les non-consommés du traiteur parisien Potel et Chabot ont pu être distribués le jour même à des associations, Aurore notamment, et à travers elles à des personnes modestes, souvent des sans-abri.

    Parallèlement, le ministère a sensibilisé les grandes enseignes de l'agroalimentaire et de la distribution, pour faire évoluer le marquage et la signification des dates de péremption.

    J'ai pensé que l'engagement de Paris dans ce processus proposé par le ministère pouvait avoir valeur de symbole et « booster » cette entreprise courageuse et oh, combien nécessaire actuellement. J'espère aussi un phénomène d'entraînement dans les territoires. Nous avons donc constitué à Paris des groupes de travail qui réunissent des traiteurs, des transporteurs, des logisticiens, des associations, afin de mettre les meilleures chances de notre côté.
     

    • Là, nous sommes au service traiteur, mais qu'en est-il de la restauration plus quotidienne dans les écoles ou les administrations, et même dans les entreprises privées ?

    En signant le pacte national la Ville de Paris s'engage aussi dans une meilleure gestion de la restauration collective, car il prévoit des clauses pour les marchés publics passés par la Ville : un cahier des charges qui instaurera de nouveaux principes en faveur de la lutte anti-gaspillage. La Ville avait conscience depuis longtemps qu'il fallait oeuvrer dans ce sens, mais chacun dans son domaine de compétences, or le ministre a donné là l'opportunité de faire ensemble, et de faire bien et efficace.

    Le pacte prévoit 11 mesures qui sont décrites ici : pacte national de lutte anti-gaspillage alimentaire. http://alimentation.gouv.fr/pacte-national-lutte-antigaspillage

    Parmi elles, on trouve des actions de sensibilisation des consommateurs, des formations dans les lycées agricoles et les écoles hôtelières, la mesure de la lutte contre le gaspillage dans la Responsabilité Sociale des Entreprises, etc...
     

    •  Nous avons vu dans la presse qu'une opération de communication avait eu lieu dans le 17e, boulevard Berthier. Le mercredi, ici, à Barbès, c'est le marché de La Chapelle qui bat son plein. Depuis toujours, on y observait à la fin du marché la présence de personnes récupérant les fruits et légumes, laissés sur place par les marchands, souvent trop mûrs ou en partie abîmés. Mais depuis plusieurs années, ce sont des centaines de personnes qui très tôt s'installent dans les rues avoisinantes, dans la station de métro parfois, ou aux abords, pour vendre des produits récupérés le soir à la fermeture des supermarchés, dans les poubelles des particuliers, dans divers endroits, et les revendent à même le sol ou dans leurs caddies, et cela jusqu'à très tard le soir, quand le temps le permet. Il y a aussi bien sûr des produits alimentaires. Le quartier souffre beaucoup de ces ventes à la sauvette, régulièrement perturbées par le passage, voire les saisies, des autorités policières. On est tout à côté de la ZSP (zone de sécurité prioritaire de Barbès-Château rouge). Comment voyez-vous ce phénomène qui est une sorte de lutte anti-gaspillage aussi, celle des pauvres.

    Ces marchés sauvages ont pris de l'importance dans Paris, et depuis la création du Carré des biffins de la porte Montmartre, il s'en est développé plusieurs, Porte de Montreuil, dans le 14e aussi. Et bien sûr celui de Barbès. Il est choquant que des personnes revendent des produits qui n'ont pas de valeur marchande, et en complète illégalité par rapport aux marchands qui règlent leur place de marché, leurs taxes, etc. La Ville cherche à structurer et à encadrer. L'expérience de la porte de Montreuil vise à créer un espace couvert où les vendeurs pourraient stocker leurs produits, avec l'aide d'associations comme Aurore Porte Montmartre ou Coup de main (Emmaüs) à Montreuil. On souhaite même ramener certains sur le marché de l'emploi via la réinsertion, déjà une cinquantaine d'emplois salariés ont été créés. Je pense aussi au grand bric-à-brac, qu se trouve au métro Riquet et qui appartient à ce genre d'expérimentation.

  • Kiosque de Barbès, l’institution

    Le contraste est frappant entre le chaos alentour – le fracas du métro aérien, quelques mètres au-dessus de nos têtes, les interpellations des vendeurs de cigarettes, les sirènes des voitures de police et tout le brouhaha urbain – et la sereine douceur de Jean-Michel Lebcher – la tranquillité de ses propos, son amabilité envers les clients, son empathie pour autrui. 

    Cela fait une quarantaine d’années, il est vrai, que Jean-Michel est le kiosquier du métro Barbès-Rochechouart – autant dire, une institution. Il y a pris ses quartiers en 1976, au sortir d’une première expérience de vendeur de Libération aux côtés de Jean-Paul Sartre. « À l’époque, ici, il n’y avait pas de courant, pas de lumière. France-Soir, Le Monde, avaient plusieurs éditions quotidiennes », raconte « ce camelot », comme on désigne alors son métier. 

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    Histoire de famille

    Jean-Michel est retraité depuis 2010. Impossible à deviner pour ceux qui le voient renseigner les clients, vendre, plastifier des permis de séjour et autres papiers d’identité. Mais facile à comprendre, dit-il : « D’accord, j’ai une grande baraque. Mais je ne joue pas aux courses, je ne suis pas buveur, qu’est-ce que je ferais si je ne venais pas ici ? » C’est Samir, son fils, qui a repris le kiosque. Il ouvre sept jours sur sept, aidé d’un vendeur. Un rythme qu’il préfère à celui qu’il a connu durant sa brève expérience de chauffeur de bus à la RATP : « Cinq heures de service par jour, mais le temps passait moins vite qu’au kiosque de 6 heures 30 à 20 heures ! » Le kiosque de Barbès, c’est une histoire de famille. Le samedi, d’ailleurs, vous apercevez aussi Jean-Louis, l’oncle de Samir et frère de Jean-Michel.


    paris,barbès,kiosque,journaux,presse,lebcherCe samedi du mois d’avril, c’est jour de scrutin présidentiel en Algérie – et de réélection annoncée d’Abdelaziz Bouteflika. Une Algérienne s’enquiert des journaux : « Pas de livraison aujourd’hui, mais on aura tout lundi », répond Jean-Michel. La discussion se déroule en français, mais cet homme aux origines bretonnes et marocaines « parle toute la journée en arabe ». Non sans précaution : « Je n’aborde pas la politique, ça envenime les choses ». Il se rappelle très bien « le passé noir de l’Algérie », les photos des bébés égorgés en couverture des journaux maghrébins, durant la guerre civile : « On ne montre pas ça dans la presse française ». À l’époque, des Algériens – des médecins, notamment – ont trouvé refuge « dans des hôtels de Barbès ». Certains clients, habitants du quartier, « ont été tués pendant leurs vacances au pays ».

    Esprit sportif

    Aujourd’hui encore, beaucoup de Maghrébins « achètent les journaux du bled ». De leur côté, les Africains préfèrent les Tiercé magazines ; les femmes de tous âges, la presse people ; quant aux jeunes, « ils s’informent sur Internet. Car après Dieu, Internet, c’est la deuxième religion au monde ! » Quant aux « Français » – c’est-à-dire les Blancs – ils représentent « environ 30% de la clientèle », estime Jean-Michel – qui est, pour sa part, un fidèle du Parisien.

    Et de préciser que certains jeunes achètent aussi les magazines sportifs : « Tout le monde oublie que ce quartier a l’esprit sportif ! » Et pourtant, la Goutte d’or doit au sport certaines de ses figures les plus célèbres : Ibrahim Ba, l’ancien milieu de terrain du Milan AC ; Mamadou Sakho, défenseur central au Liverpool FC et auteur de deux des trois buts qualificatifs pour la Coupe du monde de football 2014 : « C’est un gars formidable, parti de rien, un gosse de la Goutte d’or, orphelin de père tout jeune et qui n’est pas tombé dans la délinquance ».  

    Encyclopédie vivante du quartier, Jean-Michel en connaît l’histoire, les célébrités – les sportifs, mais aussi la réalisatrice Coline Serreau ou le peintre Hervé Di Rosa – et les figures emblématiques, à l’instar de Jules Tati, le fondateur des magasins éponymes, et ses descendants. Le président Mitterrand est passé par le kiosque de Barbès, ainsi que Jacques Chirac. Ce jour-là, le maire de Paris avait tendu la main à une vieille dame qui se trouvait là : « Elle avait Alzheimer, elle m’a demandé, c’est qui, lui ? »

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    Calme barbésien

    Il jette un regard mélangé sur l’évolution présente de la Goutte d’or. Certes, il est désolé « de la misère humaine » croissante – en Syrie, au Maghreb ou ailleurs – et de l’écho qu’elle trouve dans le quartier : « Les Roumains sont amenés par la misère, ils arrivent sans argent et on ne les prend pas en charge, même si certains s’enrichissent au profit des autres ». Mais il se félicite « qu’ici, il n’y ait pas de racisme entre les Arabes, les Noirs et les Juifs », même si, durant la guerre du Golfe, il a connu des tensions : « J’ai parlé aux jeunes, certains étaient influencés par l’islamisme, je les ai calmés ». Il fait l’éloge de Myriam El Khomri, chargée des questions de sécurité à la mairie de Paris : « Elle a pris les choses en main pour mobiliser les policiers, ça fait une différence sur le terrain ».

    Non que le quartier soit dangereux – « Les bagarres sont très rares » – mais Jean-Michel regrette l’animation du carrefour à l’époque des grandes brasseries comme le Dupont Barbès ou le Rousseau : « Il n’y a plus de bon restau dans le quartier, or les touristes, ce qu’ils veulent, c’est manger un bon steak. En outre, les cafés, ça reste ouvert tard et ça crée de l’animation. Quand il n’y a que des commerces, le soir vous ne récupérez que la faune ». Il se réjouit donc de l’ouverture prochaine d’une brasserie au coin, sur l’ancien emplacement de Vano.

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    Né à l’hôpital Lariboisière, élevé rue des Islettes, grandi à la Goutte d’or, son fils Samir reconnaît de même une amélioration depuis deux ans : « Ne pas le reconnaître, ce serait cracher dans la soupe ». Ce qu’il aimerait ? « Un peu plus de calme ». Mais pas trop quand même : en somme, « un calme barbésien ». 

  • Mairie du 10e mercredi : des interventions critiques mais responsables

    paris,10e,bertand-delanoë,rémi-féraud,myriam-el-khomri,prévention,sécuritéMercredi dernier en mairie du 10e se tenait le compte rendu de mandat du Maire de Paris. Nous y étions.

    Malgré le thème "prévention et sécurité", habituellement très suivi par des foules revendiquant à juste titre plus de tranquillité dans leur quartier, la salle était pleine, certes, mais étonnamment calme et disciplinée. En dehors d'une dame réclamant haut et fort plus d'éducateurs de rue autour du bassin de La Villette et de Stalingrad, les échanges ont été très courtois. On avait connu des comptes rendus de mandat autrement plus agités. C'est sous cet angle que nous trouvons la version de Cécile Beaulieu dans Le Parisien du 13 décembre un peu à côté de la réalité.

    Tous les adjoints n'étaient pas présents mais ils n'étaient pas tous concernés directement par le sujet. Nous avons reconnu Bernard Gaudillère et Olga Trostiansky (aussi élus du 10e), Claudine Bouygues et surtout Myriam El Khomri qui était en première ligne en tant que chargée de la prévention et de sécurité à Paris. Anne Hidalgo est arrivée un peu plus tard, après une réunion de travail sur le défilé de dimanche prochain en faveur de l'égalité et du mariage pour tous que la Ville soutient.

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    Nous avons également retrouvé Matthieu Clouzeau, ancien commissaire du 18e et maintenant directeur de la DPP (Direction de la prévention et de la protection) à la Ville de Paris.

    Nous sommes intervenus d'ailleurs lors d'une première question sur la réforme de cette direction. M.Clouzeau a d'ores et déjà accepté de nous recevoir fin janvier pour nous présenter ses nouvelles actions, tant au niveau de la médiation sociale que du contrôle et respect des réglementations, les deux axes essentiels de la mission de la DPP.

    Notre seconde question a porté sur la problématique du marché de Barbès, ou plutôt de l'après-marché, devrait-on dire.

    Depuis 2 ans, des vendeurs et vendeuses (car les femmes sont assez nombreuses) se sont installés les jours de marché autour et dans la station de métro. Depuis quelques mois, les vendeurs attendent autour du marché la fin de celui-ci en s'installant dans les rues avoisinantes. Le marché alimentaire se termine vers 14 heures ; après le nettoyage par les agents de la propreté ils s'installent maintenant sous le viaduc entre la station de métro et le carrefour Maubeuge-Tombouctou. Sans doute plusieurs centaines de personnes. Un peu moins quand il fait très froid.

    Nous ne sommes pas là dans un problème de sécurité, il s'agit pour la très grande majorité de personnes pauvres vendant des vêtements, des chaussures d'occasion même si nous pouvons voir aussi quelques trafics se greffer de ci de là. Rappelons que s'il y a des vendeurs c'est aussi parce qu'il y a des acheteurs, pauvres eux aussi. La situation est donc complexe et nous en avons bien conscience.

    Pouvez-vous nous dire où en sont les réflexions engagées par la Ville sur ces marchés qui se développent mais aussi se déplacent à d'autres endroits de la capitale, parfois, comme ici sous le regard des forces de police ? A défaut de traiter le problème en aval, quand les personnes précaires survivent par des ventes misérables, comment pouvez-vous traiter le problème en amont pour limiter leur nombre, et du point de vue les habitants, limiter aussi l'occupation illégale de l'espace public ? 


    images?q=tbn:ANd9GcRxzhJiziZ3YiHLDbOx4BkkW67xELVefTU6vFn9iFTAWfwW8EH1"On ne fera pas de miracle" s'est exclamé B.Delanoe. "Nous sommes en période de chômage et les marchés de la pauvreté se développent. C'est très difficile pour nous". La ville a mis en place il y a plusieurs années un marché aux biffins Porte Montmartre, un travail est réalisé en lien avec Emmaüs Défi   dans le 19e pour recycler des objets récupérés et permettre une réinsertion à des personnes exclues. Des actions donc, mais la tâche est immense.

    Dans le 10e, d'autres secteurs posent problème.

    Celui des abords des gares du Nord et de l'Est : l'association Vivre Gares du Nord et de l'Est, qui avait organisé il y a peu une manifestation boulevard de Denain, semble satisfaite des renforts de police maintenant présents et de la fermeture d''une supérette pour nuisances sonores liées à la vente d'alcool. Son représentant reconnaît une amélioration tout en regrettant que trop souvent les policiers ne descendent pas de leur voiture lors des rondes.

    Paul Zylberberg, au nom du Conseil des Seniors a demandé davantage de passages des agents de la Propreté sur le parvis. On aurait aimé que Bertrand Delanoë ne réponde pas un peu sèchement : « il faut que les gens salissent moins ». Les Seniors et les habitants du quartier ne sont tout de même pas responsables de la malpropreté du secteur !

    Le secteur Louis Blanc Aqueduc, représenté par un membre de la commission commerces du conseil de quartier, a rappelé le non respect de la réglementation de l'espace public par les commerçants (étalages, enseignes, dépôts sauvages...). Sa lettre à Bertrand Delanoë du 3 octobre est d'aillleurs restée sans écho. Le maire a promis une réponse.

    Secteur Château d'Eau-Strasbourg-Saint-Denis : C'est un quartier qui souffre d'une mono-activité, les salons de coiffure, passés en 15 ans de 25 à une centaine.... explique le représentant de Stop aux nuisances 10. Donc nuisances diverses, malpropreté, utilisation de produits toxiques, mais aussi  nuisances liees à la consommation d'alcool sur la voie publique. Un arrêté préfectoral a bien défini un grand périmètre d'interdiction mais les moyens de contrôle ne suivent pas. Le représentant de l'association évoque la loi Borloo de 2005 et son décret d'application tardif (décembre 2007) sur le droit de préemption des communes sur les baux commerciaux et artisanaux quand il y a cession. Pourquoi ce droit n'est-il pas plus souvent utilisé ? On évoque des ententes discrètes entre propriétaires de baux qui rend l'intervention de la municipalité mal aisée.

    paris,10e,bertand-delanoë,rémi-féraud,myriam-el-khomri,prévention,sécuritéAppelé à une autre manifestation, le maire de Paris a quitté la salle assez rapidement et c'est donc Myriam El Khomri qui a pris le relais. Nous avons apprécié le ton direct et sans langue de bois. Elle a notamment rappelé les diminutions d'effectifs dans la police ces dernières années (dans le cadre du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux) et les actions de prévention mises en place par la Ville. Elle n'a pas évacué, par exemple, le phénomène d'occupation illicite et préoccupante des Jardins d'Eole par des groupes de dealers qui en éloignent familles et enfants. Les Jardins sont actuellement fermés, a-t-elle confirmé, ils seront réaménagés et rendus au terme de ces travaux à leurs destinataires d'origine. Ce secteur est inclus dans le périmètre de la seconde ZSP parisienne. Le bruit court qu'une autre zone sur Paris serait dans les tuyaux, mais aucun élu n'a voulu encore la confirmer, ni la localiser.

  • Goutte d'Or-Chateau rouge, au bord de l'explosion

    document?id=12330&id_attribute=111En tant qu’association élue au sein du conseil de quartier Goutte d’Or depuis les dernières élections de décembre 2009, nous avons deux représentantes qui alternent leur présence dans les réunions du conseil restreint, chargé de choisir des thèmes de débat, de les mettre en place  pour la réunion publique du CQ et d’inviter des personnalités ou des experts qui apporteront leur éclairage sur le sujet. Elles tiennent informés bureau et conseil d’administration de notre association, au fil de la procédure.

    Or, nous avons suivi avec quelque inquiétude toute la préparation de la réunion de jeudi soir : depuis le choix du sujet, qui est apparu presque incontournable du fait du nombre croissant de personnes, très impliquées dans la vie du conseil de quartier Goutte d’Or Château rouge, mais aussi très réticentes à se rendre à la salle Saint-Bruno quand les conseils restreints y ont lieu, plutôt qu’à la mairie, pour des raisons d’insécurité quand elles s’en retournent à leur domicile ; en passant par le choix de la présentation, validée, puis contestée par quelques uns, et finalement abandonnée par l’association à qui avait été confiée la scénarisation de témoignages d’habitants ; pour finir par un cafouillage dans l’invitation des personnalités choisies pour intervenir sur ce sujet fragile et délicat que sont la sécurité et le vivre ensemble dans ce quartier.

    Notre appréhension s'est révélée justifiée : ce quartier semble au bord de l'explosion. De nombreux habitants ont décrit des situations intolérables, insupportables, usantes, au point de crier au commissaire et aux élus, d'abord leur rage et leur fatigue, puis un poignant "Aidez-nous !"

    Ils étaient venus nombreux comme à chaque fois que ce sujet est abordé, 140 peut-être 150, avec le désir de faire entendre leur vérité, leur quotidien : les rues occupées par la prostitution, souillées par les épanchements d'urine, les crachats, les déchets de toutes sortes, les déjections, les porches infranchissables à certaines heures, les passages délicats sous les insultes quand on a la hardiesse de protester... Tout cela ne peut plus durer, d'une réunion à l'autre, on entend le même discours et rien ne change.

    Paris,18e,conseil-de-quartier,myriam.el.khomriMais si, des choses changent, sans doute pas assez vite, pas assez profondément et pas à tous les niveaux, a répondu Myriam El Khomry, adjointe au maire de Paris chargée de la protection de l'enfance et de la prévention spécialisée (photo ci-contre) : d'abord, Daniel Vaillant n'est plus ministre de l'intérieur (cela avait échappé à un intervenant qui lui réclamait des résultats...), puis la politique de réduction du nombre des fonctionnaires touche aussi la police du 18e, malgré les protestations du maire. Elle touche aussi l'éducation nationale où dans des classes surchargées, ce sont forcément les enfants des quartiers modestes les plus touchés. Les budgets des associations qui oeuvrent au lien social sont réduits eux aussi et le chômage épargne encore moins qu'ailleurs les couches populaires. Alors, il est vrai que la situation se détériore. Le commissaire Clouzeau a mis l'accent sur la montée en flèche des vols de smart phones, ces petits concentrés de technologies qui coûtent cher, sont pratiquement inaccessibles pour les bourses plates, mais tellement à portée de main pour des gamins rapides et pas trop impressionnés par les risques encourus. Il rappelle le principe de blocage du téléphone grâce au code IMEI, qu'il faut noter absolument. Il souligne toutefois l'effet pervers du blocage, qui conduit les voleurs à perpétrer toujours plus de vols, puisque le portable peut être bloqué rapidement à partir de la déclaration de vol au commissariat : le voleur se sert du smart phone tant qu'il fonctionne, quand il est bloqué, le voleur le jette et en vole un autre....

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    Opération de police avec présence de chiens le 21 septembre 2011 à la sortie Guy Patin du métro

    On ne répétera jamais assez que Paris, nos quartiers en particulier, souffrent d'une séparation des pouvoirs propre à la capitale : ici le maire n'a pas de pouvoirs de police, ils sont confiés à un préfet de police parce Paris est capitale. Même si la ville finance ses agents de surveillance, elle n'en a pas la maitrise. Quand bien même elle l'aurait, seraient-ils, seraient-elles de taille à enrayer le délitement d'une société mal en clou_pt.jpgpoint ? Le commissaire Clouzeau (photo ci-contre) a souri devant la proposition de redéployer les ASP qui dissuadent les automobilistes de circuler dans les quartiers verts fermés à la circulation le dimanche sur des missions de verbalisation de la vente de cigarettes frelatées à la sortie du métro Barbès ou, rue Dejean, de toutes sortes de contrefaçons. Il est bien conscient de la gêne que constituent les marchés illégaux le long de la même station les mercredis et samedis. Il informe qu'il intervient régulièrement avec ses hommes et saisit des tonnes de marchandises. Tonneau des Danaïdes... « Verbalisez, interpelez ! » réclament les habitants... Mais à quoi bon ? La majorité des verbalisés sont insolvables, et les interpelés sans papier sont inexpulsables. Comble d'ironie, les demandeurs d'asile ou les personnes en situation irrégulière n'ont pas vraiment le choix. Elles ne peuvent pas travailler sans permis de travail. Elles sont condamnées à vivre d'expédients et de petits trafics.

    La situation est complexe, plusieurs participants l'ont dit. Faut-il pour autant abandonner ? Sans doute non. On peut cependant se demander si organiser chaque année un conseil de quartier sur le thème de la sécurité apporte quelque chose mis à part l'expression d'habitants au bord de la crise de nerfs...