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  • À l'ombre des tilleuls centenaires, la cour Saint Lazare

    paris,10e,arbres,médiathèque,cour-saint-lazarenaain-pierre-peyraud,alexandra-cordebard,rémi-feraud,alain-lhostisOn aurait pu aussi titrer : Des palmiers qui font de l'ombre à la démocratie participative ! Nous vous expliquons l'affaire qui a fait débat lors du conseil d'arrondissement du 12 juin à la mairie du 10e. Comme il est de coutume dans le 10e, le conseil commence par la lecture des voeux ou questions présentés par les conseils de quartier ou les associations, auxquels répondent les élus interpellés. C'est le conseil de quartier Saint-Denis Paradis qui en a été la vedette ce mardi 12 juin, en présentant une protestation argumentée sur l'abattage des arbres de la cour du Pari's des Faubourgs (espace St Lazare). Les membres du conseil de quartier étaient venus nombreux, sans doute déterminés à obtenir sinon gain de cause  au moins des réponses satisfaisantes.

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    « L'équipe d'animation du conseil de quartier St Denis-Paradis a appris qu'il était prévu d'abattre les 6 tilleuls du jardin intérieur de la future médiathèque, et de les remplacer par des palmiers.

    Ces arbres, centenaires paraît-il, resplendissants, donnent une ombre et une ambiance tout à fait propice à la convivialité, et font l'agrément du lieu.

    Pourquoi les abattre? Pour faciliter la circulation des engins nécessaires aux travaux? Pour satisfaire un caprice architectural d'exotisme ou de nostalgie historique?

    Non seulement cette coupe, la replantation et l'entretien qui suivrait représentent un coût non négligeable, mais ils ne garantissent pas une reprise végétale satisfaisante si l'on se réfère à la taille minuscule des deux palmiers déjà sur place.

    Ce lieu est quand même bien parisien et , au-delà d'un souci écologique que nous savons partagé, nous pensons que l'abattage de ces arbres seraient un gâchis pour le charme de ce lieu au profit d'une alternative qui serait perçue comme une aberration technocratique, complètement artificielle et incongrue.

    Nous souhaitons donc que ces arbres soeint sauvés et demandond à l'équiep municipale et à al mairie de Paris d'agir au plus vite dans ce sens.

    Nous soulignons également que si une présentation du projet avait été faite comme nous l'avons plusieurs fois sollicitée sans qu'à chaque fois, elle soit « bottée en touche », nous n'aurions probablement pas à exprimer un tel souhait encore uen fois, hélas, dans l'urgence. »

    De nombreux élus se sont exprimés et le débat a duré..

    Alexandra Cordebard, première adjointe, a rappelé que l'aménagement de cette cour fait partie du projet de la médiathèque. « Deux arbres sont malades et condamnés, les autres ne seraient pas dans une forme exceptionnelle. Ils sont implantés sur une dalle qu'il faut casser et refaire. Voilà pour l'aspect technique. Par ailleurs, ces arbres très hauts assombriraient considérablement des salles de la médiathèque dans lesquelles il serait nécessaire de maintenir un éclairage.

    Pour l'aspect information, les élus ont demandé que le projet leur soit présenté dans son intégralité.

    • On peut s'étonner que cela n'ait pas été fait plus tôt. C'est ce qu'a fait remarquer un membre de l'équipe d'animation trouvant surprenant que les élus aient été obligés d'aller à la pêche aux informations . Depuis 3 ans, rien sur ce projet alors qu'on a organisé des concertations pour la Place de la République et d'autres projets de voirie.

    images?q=tbn:ANd9GcT9A4lAchjWKM_HwEztFAOyz8COOJHEDZ-E-XwsbnGNUM6H3vMqrgA suivi un long exposé historique d'Alain Pierre Peyraud, chargé des espaces verts, notamment sur les espèces tropicales importées au 19e siècle. Certes, intéressant, mais peut-être pas ce qu'attendaient les membres du conseil de quartier.

     Au-delà de ce souci de préserver des arbres centenaires, on comprenait aisément que le manque de concertation ou même d'information pointait comme un reproche.

    Medhi Ghadi, élu chargé du développement durable l'a bien compris et s'est davantage attaché au manque d'information donnée aux membres du CQ, qui, il l'a rappelé à juste titre, sont au service de l'intérêt général et peuvent avoir des avis judicieux, voire des compétences. Il a demandé la tenue rapide d'une réunion.

    Rémi Féraud également s'est inscrit dans cette demande. Il a expliqué toutefois que le projet avait fait l'objet d'un concours et que, dans ce cadre, le choix du jury ne pouvait plus être contesté (loi). "Il faut donc que la concertation ait lieu au moment de l'élaboration du cahier des charges, a-t-il ajouté. J'aurais préféré qu le projet choisi soit présenté. Nous avons du rechercher les informations. On a des progrès à faire avec certaines directions. Tirons en les leçons."

    • Voilà une déclaration honnête qui fera date et que nous saurons rappeler pour d'autres occasions. Alain Lhostis, élu chargé de la politique de la ville, a justement insisté pour que lors d'aménagements futurs, on réfléchisse très en amont en associant tout le monde, citant l'exemple du futur site de Fernand Widal. « La gestion d'un dossier est à revoir, pensons y pour 2014",  a-t-il conclu.

     

  • Paris respire.... mal, même très mal ces jours-ci

    Paris respirerait mieux si l'on voulait bien réduire le nombre de véhicules automobiles entrant dans Paris, par tous les moyens qui s'offrent aux autorités municipales et qui sont mises en oeuvre dans d'autres villes de la taille de Paris. C'est ce qu'a demandé un habitant qui s'est déclaré insuffisant respiratoire, une santé fragile donc, qui souffre de la pollution de l'air comme des milliers de Parisiens et particulièrement des particules fines que rejettent les moteurs Diesel.

    Nous avons déjà donné notre opinion sur le projet Paris Respire que souhaite promouvoir la mairie du 9e. Pour être loyal, nous allons donner les arguments qu'ont développés le maire et Pauline Véron, qui se charge de mener à bien cette opération. C'était mercredi dernier à la mairie du 9e.

    document?id=14646&id_attribute=120Concernant la pollution, Pauline Véron n'a pas nié le problème. L'air a Paris ces temps-ci n'est pas de bonne qualité. C'est la même chose chaque fois que nous avons plusieurs jours consécutifs de grand soleil. Elle dénonce toutefois les politiques de promotion du Diesel en France, qui compte la plus forte proportion de ce type de motorisation particulièrement polluante. Par ailleurs, elle soutient le choix du maire de Paris de ne pas instaurer de péages aux entrées de la capitale, pour ne pas pénaliser les habitants de banlieue. Toutes les communes de banlieue ne disposent pas de transports en commun, ni de liaison rapide vers Paris, car les budgets ont été notoirement insuffisants au niveau francilien pendant des décennies, a-t-elle ajouté. Le retard cumulé n'a pas pu être comblé malgré les efforts de la région et du STIF. La santé des Parisiens doit-elle passer après le souci d'équité entre Paris et sa banlieue ? C'est la question qu'a posé un participant à la réunion.

    Les habitants présents dans la salle Rossini, une vingtaine en tout, se sont majoritairement déclarés favorables à Paris Respire, en général... mais Trudaine leur semble déjà très tranquille, en particulier le dimanche après midi. La fermeture ne serait effective que de 14 h à 18 h, peut-être 19 h en été. Pourquoi donc interdire la circulation automobile dans une zone aussi peu fréquentée par les voitures ?

    La réponse peut surprendre : globalement parce qu'on en n'a pas trouvé d'autres !

    En effet, créer une zone de loisirs, de jeux, éphémère, libre de toute voiture, au milieu de nulle part, c'est risqué. Le mieux est de coupler cette zone avec un square que fréquentent les enfants et les familles. Or, le 9e n'est pas riche en espace vert. C'est même un des arrondissements les moins bien dotés de ce point de vue. Ajoutez à cela que 9e est un arrondissement pentu. Et oui ! Ne sommes-nous pas sur le versant sud de la colline de Montmartre ? En dehors du square d'Anvers,  il y a le square, petit mais charmant ,qui se trouve près de la place Saint-Georges. Mais il est environné de rues en pente qui se prêtent mal à l'apprentissage du vélo ou à la pratique des rollers, nous a-t-on dit. Quant au square Montholon, Mme Véron a souri en demandant : "Vous ne voulez pas qu'on ferme la rue La Fayette quand même ?".

    En souriant, nous pourrions très bien répondre : "Et pourquoi pas ?" Pensez-vous vraiment qu'un dimanche après midi, on ne puisse se passer de cette voie entre 14 h et 18 h ? Il est où le temps où Denis Baupin décidait qu'on fermerait les voies sur berges tout le mois d'août pour aérer un peu les bords de Seine ?? C'était il y a dix ans. Les esprits ont évolué : maintenant Mme Véron fustige le 1er ministre, François Fillon, parce qu'il a mis son véto au projet de la majorité parisienne d'aménagement des voies rive gauche. Elle n'est pas la seule à estimer que c'est un abus de pouvoir. Alors soyons un peu ambitieux, à défaut d'être révolutionnaires, et fermons la rue La Fayette le dimanche après midi !

    Elle a enfin souligné la très forte densité de Paris, plus élevée que dans bien d'autres capitales européennes... On est donc resté sur les deux projets proposés par les services de la Ville, l'un axé sur l'avenue Trudaine au sens strict, et l'autre plus vaste, élargi aux rues Rodier et Turgot, jusqu'à la rue Condorcet qui conserve toutefois sa circulation, et aux petites rue Lallier, Sey et Bochard de Saron. Outre que ce secteur comporte des rues pentues (ce que l'on critique par ailleurs), il est aussi fort gourmand en barrages tenus par des agents de surveillance de la ville (ASP). Dont on aurait bien besoin dans des lieux plus fortement peuplés et densément occupés.

    paris,9e,paris-respire,trudaineEncore un dernier point : une de nos remarques sur le risque de colonisation des trottoirs par les terrasses des cafés a été balayée d'un revers de manche. "Ce n'est pas un après midi par semaine qui va changer le comportement des cafetiers !" Certes, non. Il va seulement le renforcer. Car l'occupation invasive a déjà commencé. Voir ci-dessous. paris,9e,paris-respire,trudaine

  • Journées du Patrimoine aujourd'hui et demain

    Premier week end de septembre.... c'est l'occasion de visiter des lieux insolites ou simplement fermés au grand public le reste de l'année. Vous aurez un grand choix encore dans cette édition 2016. 

    paris,journées-du-patrimoine

    Paris 9e, des lieux prestigieux....

    • visite et ateliers privés chez Bucherer  (ateliers d'horlogerie et de joaillerie au 12 Boulevard des Capucines)
    • L'hôtel Banke (anciennement banque diamantaire, l'hôtel a été conçu au début du XXème siècle par les architectes Charles Friésé et Joseph Cassien-Bernard, au 20 rue Lafayette)
    • Galeries Lafayette
    • Hôtel de Mercy-Argenteau (Visite libre ou commentée par des membres de 9ème Histoire).
      16 bis, boulevard Montmartre   — Samedi de 10h à 19h et dimanche de 10h à 17 h —

    Des lieux plus insolites....

    Une visite du studio Harcourt
    Le studio Harcourt ouvre ses portes pour la 1ère fois à l'occasion des journées du patrimoine, le dimanche 18 septembre, pour nous faire découvrir le studio photo iconique de Paris lors de visites en petits comités.

    Pour les nostalgiques de l'ancien temps et des bus il faut le dire un peu poussifs dans les montées (qu'on se souvienne de la rue de Rochechouart entre Maubeuge et Trudaine...) La RATP vous propose Une balade en bus ancien. Cette année, le choix se fait entre deux parcours, pour des balades hors du temps. Avec nostalgie, le parcours de 30 minutes fera revivre les années 30 ou 70, selon le parcours choisi. Les bus TN, mis en service de 1931 à 1936 et emblématiques de Paris, seront à l'honneur cette année encore.

     

    Paris 10e, sur les conseils d'Histoire et Vie du 10e ....

    Benoît Patisson (Histoire & Vies du 10edonnera une conférence sur le thèmes 'Patrimoine et citoyenneté" intitulée "Le symbolisme de la statue de la République, l'iconographie de ses hauts-reliefs": 
    La conférence sera suivie d'une visite guidée de la statue de la République pour voir in situ les haut-reliefs.

    • samedi 17 septembre de 11h à 13hEspace Jemmapes, 116 quai de Jemmapes, Paris 10e  — Métro : "Gare de l'Est" ou "Jacques-Bonsergent" (entrée libre sans réservation) 

    Toujours sur le thème "Patrimoine et citoyenneté ", Histoire et Vie du 10e vous propose une visite commentée de la mairie du 10e par Jeannine Christophe et André Krol (Histoire & Vies du 10e): 

    • samedi 17 septembre à 14h30 (visite limitée à 30 personnes, sans inscription, après 14h30 l’accès à la mairie ne sera plus possible pour question de sécurité) Mairie du 10e, 72 rue du Faubourg-St-Martin, Paris 10e — Métro "Château-d'Eau" .


    Paris 18e, glanés selon nos goûts...;

    VILLA DES ARTS au 15, rue Hégésippe-Moreau (sur Facebook, un regard ?)

    • Circuit « Patrimoine et citoyenneté à la villa des arts et dans le quartier Clichy grandes carrières » (sur réservation) sam. et dim. 11h-12h, 14h-15h, 16h-17h
    • Visite guidée (sur réservation) samedi et dimanche 12h30-13h30, 15h30-16h30, 17h30-18h30

    CIMETIÈRE DU CALVAIRE au 2, rue du Mont-Cenis

    • Visite guidée. samedi et dimanche 9h-11h30, 13h30-16h30

    paris,journées-du-patrimoine
    Photo: Jean-Pierre Viguié / Mairie de Paris

     

    ASSOCIATION « MÉMOIRE DE L’ÉLECTRICITÉ, DU GAZ ET DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC » au 29, rue Doudeauville 

    • Visite guidée (sur réservation) samedi et dimanche 9h30-11h, 11h-12h30, 14h-15h30, 15h30-17h

    LE FUNICULAIRE DE MONTMARTRE
    Métro Anvers
    La visite du funiculaire de Montmartre nous plonge dans l’un des quartiers les plus touristiques de Paris. La RATP propose de faire découvrir ce mode de transport unique avant sa rénovation. Les équipes de maintenance des équipements présenteront la salle des machines et expliqueront le fonctionnement de ce mode de transport vertical.

    • Visite commentée. Samedi et dimanche (horaires non communiqués) 

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  • Exigeons la culture pour tous

     
    Expression libre .... Un de nos adhérents de longue date a pris la plume pour nous écrire sa détermination, et peut-être aussi une certaine exaspération. Nous vous le livrons tel quel. Ce sera l’occasion éventuellement de vous exprimer dans les commentaires si vous trouvez sa position excessive, ou utopiste. Dites-nous. Ou dites-le lui, c'est ainsi que s'engage le dialogue. 
     

    Dans le projet de promenade urbaine qui nous occupe depuis plusieurs années — je fais partie des adhérents de la première heure en 2001 —, précisément depuis l'automne 2013, nous avons souvent cherché quelles étaient les marges d'intégration de la culture au coeur du dossier. La culture doit conquérir sa place et son espace, partout dans Paris. Le 104 et le centre Barbabra montrent que c'est possible, les quais de Loire et de Seine avec leurs salles de cinéma MK2 aussi. Et d’autres. Les abords de la Rotonde, haut lieu du trafic de crack au début des années 2000, ont bien changé au fil du temps. 

    Ce n'est pas sans peine que votre lecture critique de la démarche de l'atelier d'architecture autogéré (AAA) a permis de renouer des contacts avec les acteurs culturels de l'axe Barbès-Stalingrad, et de, semble-t-il, raviver la demande culturelle auprès de l’Hôtel de Ville. Bien que cet itinéraire traverse des quartiers populaires, il me semblait légitime qu'on y privilégiât un accès plus direct à la culture. Ou faudrait-il dire, PARCE QUE ce parcours traverse des quartiers populaires.... oui, justement. C'est bien le sens de votre action actuelle et de nos actions anciennes quand il fallait défendre la réouverture du Louxor à Barbès. Nous manifestions en nombre à l’époque devant les portes condamnées du cinéma, devant ses mosaïques couvertes d'affiches.

    "Or, les expériences précédentes de AAA (notamment Colombes et l'agrocité, transférée à Genneviliers), indiquaient que son ambition se concentrait sur la conversion des habitants vivant entre Barbès et Stalingrad en jardiniers du dimanche et en menuisiers recupérateurs de palettes. Loin de moi le refus systématique de planter des haies de romarins, d’avocatiers, de passiflores, de choux portugais et même d’ananas (extrait).... Loin de moi l'idée que les usagers du boulevard n'auraient pas besoin de savoir regonfler un pneu, de le réparer, ou même de faire un vélo neuf avec trois anciens.... Toutefois, vous aurez bien remarqué tout au long de la présence de AAA sur la place de la Chapelle que les habitants ne se sont pas déplacés en foule pour mettre la main à la pâte, que ce soit lors des cours de cuisine ou de bricolage. Alors quoi ? Mauvais esprit ? Manque de temps ? Pas assez de communication ? Ou simplement un manque d'intérêt pour le projet estampillé AAA, esquissé dans ses grandes lignes lors de deux réunions publiques catastrophiques.

    Personnellement je pense que la permaculture, les jardins partagés, les actions solidaires et collectives ont besoin d'un cadre un peu moins passant que le boulevard de la Chapelle pour se développer sereinement. Ils sont les bienvenus et ont connu un franc succès pendant les aménagements autour de la Halle Pajol et des jardins d'Eole, parce qu'on était là dans un quartier, et non sur un boulevard, plutôt inhospitalier. Anciennement mur des fermiers généraux, il est connu pour être une frontière que les habitants eux-mêmes franchissent difficilement. Si l'on n'y crée pas des animations, des spectacles, des événements, en y intégrant des lieux de convivialités de type terrasses/bars/cafés, et des commerces, le boulevard restera une bande de bitume inanimée, battue par les vents sous le viaduc.

    Parallèlement il faut aussi penser à l'intergénérationnel, faire en sorte que chacun, du jeune au moins jeune, y trouve un objet d'attrait et de satisfaction. Donc ne pas craindre que les bancs publics cristallisent la présence de sans logis, ne pas fermer les squares parce qu'ils pourraient être « mal occupés ». C'est ainsi qu'on a tué le quartier, dans un premier temps en laissant se dégrader un habitat vétuste et bientôt insalubre, puis en ne prenant pas rapidement les mesures qui s'imposaient en terme d'accueil des migrants quand les premiers campements sont apparus sous le métro. Soyons réalistes, on ne peut pas vivre avec ces clôtures métalliques éternellement. Les populations à la recherche de domicile ou de papiers, ou des deux, se sont logiquement réparties dans toutes les rues alentour, faute de mieux. Et bien sûr sur les bords du canal, où leurs semblables avaient déjà élu domicile en 2006, avec les premières tentes, plus de dix ans déjà ! Mais bientôt les quais n'ont plus suffi. 

    Il faut donc régler l'hébergement des sans logis, d'ici ou d'ailleurs. Et même si cela coûte. Faute de quoi, ce sont des quartiers entiers qui partent à vau l'eau — et pas seulement dans la capitale —, et des pans entiers de notre société qui s'indignent ou se tournent vers des positions radicales peu recommandables.

    Alors, tournons-nous vers la culture pour tous. Des exemples tels ceux de Jean Vilar avec le théâtre populaire après la dernière guerre ou d'Antoine Vitez avec son Théâtre élitaire pour tous ont réussi. La culture est diverse, ce sont les expositions photos, les installations éphémères, les événements festifs, etc. Exigeons de nos acteurs politiques qu'ils manifestent de l'ambition pour les quartiers qui souffrent de dysfonctionnements récurrents. Nous ne sommes pas à Chapelle-Marx-Dormoy dans un quartier pauvre au sens propre, souvenons-nous que le m2 tourne autour de 7000 €. La pauvreté est dans la rue, parce qu'on l'y laisse séjourner. Tout cela relève de l'action publique. Les uns ont le droit à un toit si leur situation l'exige, et les autres ont le droit aussi de vivre dans un quartier pacifié. 

     
    Pour finir sur une note positive, j’ai lu le projet de la Voirie pour la promenade urbaine de Barbès à Stalingrad, présentée à la mairie du 10e en fin d’année (et maintenant en ligne), et vu que la déambulation des piétons est bien prise en compte, que les pistes cyclables sont élargies, que certains trottoirs le sont aussi. Enfin des efforts sont faits pour réduire la place de la circulation automobile. Courage, on va y arriver." 
  • Station La Chapelle : des perspectives d'ouverture d'un nouvel accès

    Ce mardi 15 octobre, habitants, associations et usagers étaient réunis à l'école élémentaire Louis Blanc (10e) pour voir les résultats d'une étude sur la station de métro La Chapelle. Une étude, simplement une étude, financée pour 70 % par Ile de France Mobilités et pour 30 % par la Ville. Ne crions donc pas victoire, le second accès n'est pas encore en chantier.

    La présentation de la RATP s'est faite devant les maires du 10e et du 18e, Alexandra Cordebard et Éric Lejoindre, et l'adjoint à la maire de Paris en charge des déplacements, Christophe Najdovski.

    Comme l'a martelé la RATP, il s'agissait donc de présenter une étude, c'est à dire proposer à la concertation un ou plusieurs scenarii de ce qui serait utile, souhaitable, possible voire nécessaire, et surtout compatible avec les contraintes présentes dans cette station de métro construite il y a plus d'un siècle. Une fois ce préalable admis, deux scenarii ont été décortiqués. 

    Le premier avec un seul accès de front au carrefour :

    - création d'un accès, entrée et sortie, côté ouest ;

    - démolition du bâtiment en brique qui donne sur le carrefour ;

    - création d'un nouvelle ligne de contrôle (tourniquets) ;

    - déplacement des guichets d'accueil et des locaux de service ;

    - suppression de l'entrée côté 18e avec les marches indispensables pour combler le dénivellement de 60 cm ;

    - suppression de la sortie côté 10e.

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    (Images RATP)

    Avec cette option, la station regagne une partie de son aspect lors de sa construction, elle est plus conforme aux plans des stations aériennes, puisqu'à cet emplacement s'élevait un escalier monumental comme à Barbès-Rochechouart.

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    (Image CPArama)

    Donc pas de sortie ou entrée latérale. Toutefois, des mesures conservatoires sont prises au niveau des emplacements où l'on renonce à ces ouvertures, pour le cas où des ascenseurs devraient être implantés. L'accessibilité du métro n'est pas une priorité pour la RATP qui en est dispensée vu l'ancienneté des ces stations, la loi de 2005 ne l'y obligeant pas. Malgré tout la question se pose, comme l'ont rappelé en fin de réunion Christophe Nadjovski et Alexandra Cordebard.

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    La RATP a fait réaliser des comptages et estime que cette entrée-sortie à l'ouest serait suffisante pour absorber de façon acceptable les flux de voyageurs. La station compte une circulation de quelque 80 000 voyageurs par jour, dont un grand nombre n'emprunte pas ces entrée et sortie parce qu'ils passent d'une ligne à l'autre, accèdent aux RER ou aux trains de la gare du Nord, sans quitter la station. Seuls 10 % viennent du quartier ou s'y rendent. La RATP toutefois ne sous-estime pas les difficultés de circulation dans la station, une plus grande fluidité est souhaitable, et elle y travaillera en modifiant et en déplaçant les locaux techniques, ceux qui peuvent l'être. Ce qui n'est pas le cas de tous.

    En plus de ce qui vient d'être décrit, le second scénario prévoit l'ouverture d'un accès à l'est, côté barreau Philippe de Girard :

    - création d'un accès similaire à l'est, pour assurer un passage à travers la station ;

    - création d'une nouvelle ligne de contrôle ;

    - la partie de la station appartenant à la Ville de Paris est ainsi investie (accord de la Ville de Paris) ;

    - déplacement de l'atelier de réparation de cycle ;

    - les locaux techniques sont réaménagés autour de ce passage traversant.

    La RATP précise que cette création d'un 2e accès implique un surcout en personnel. Certes, l'ouverture vers l'est peut changer à la fois les circulations piétonnes et l'image de cette partie du quartier, mais il implique aussi une surveillance, un entretien, des équipements.... On sent que cette seconde ouverture ne crée pas d'enthousiasme côté RATP, qui cependant propose à ce moment de la réunion d'écouter les habitants.

    s2 - copie.jpg

    La salle a pu s'exprimer largement et en très peu temps, et on a très vite compris que le scénario numéro deux a la faveur du public majoritairement, voire unanimement. Malgré l'absence de représentants de la police, de nombreuses questions ont évoqué l'insécurité et les difficultés de vie autour de la station depuis fort longtemps. Une situation qui s'aggraverait selon certains. Les maires ne manquèrent pas de rappeler qu'ils font pression régulièrement pour obtenir une attention particulière de la Préfecture, et qu'ils relaient les inquiétudes des habitants auprès des commissaires. Des questions très pointues ont été posées qui trouveront des réponses non moins expertes. On parla au passage de "recoins pipi" au pied des piliers, de la station Vélib' côté 18e qui a disparu (mais qui reviendra bientôt, dira plus tard Eric Lejoindre), souvent évoqué, le couloir dit "de la mort" sur le ton de la boutade ou de l'exaspération a été abordé. Couloir de 240 mètres qui relie la station La Chapelle à la Gare du Nord, et qui a du mal à absorber le flux de voyageurs aux heures de pointe. Les techniciens de la RATP expliquèrent les contraintes du sol, du sous-sol, des concessions souterraines, la taille des piliers... pour conclure qu'on ne peut pas faire de miracle. Néanmoins, les lignes de contrôles devraient être déplacées, côté Gare du Nord, pour éviter les retenues ou les engorgements.

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    Pour finir, rappelons encore ici, que le projet de transformation de la station La Chapelle n'est pas (encore ?) une réalité tangible. Une étude a été financée et réalisée, elle a été présentée avec ses deux options. Mais pour qu'un projet voie le jour, qu'il soit discuté, amendé en concertation, peaufiné par des experts...  etc. il faudra que la décision soit prise, et surtout le financement trouvé. Et bien sûr, il y a au loin les Jeux de 2024 en vue... 

  • Action Barbès réclame la tenue d'une réunion du comité de suivi Barbès... et l'obtient en quelques heures !

    Le temps passe et les délais ne sont plus tenus. Un bref retour en arrière sur nos agendas nous rappelle que la dernière réunion de ce comité, sensé se réunir deux fois par an, pour faire le bilan des problèmes résolus et de ceux qui malheureusement ne le sont pas, a eu lieu le 17 mars de l'année dernière.

    Barbès dans le 9e tout propre - web.JPGDe quoi s'agit-il ?

    Comme son nom l'indique, le comité  en question s'est donné comme tâche de suivre la problématique locale autour du carrefour Barbès, à la confluence des trois arrondissements 9e, 10e et 18e. Longtemps - et parfois la difficulté n'est pas encore surmontée - il a été quasiment impossible d'harmoniser les actions des services de la Ville ou de prendre des décisions en concertation avec les différents responsables de secteur. Action Barbès a beaucoup oeuvré pour que la Ville reconnaisse la particularité des quartiers à cheval sur plusieurs arrondissements: Barbès partage cette difficulté avec la Place de Clichy ou encore Belleville ou le périmètre autour de la place de la République.   

    (ci-dessus le Barbès du 9e-10e, tout propre, après passage des agents de la Propreté)

    Dans le comité de suivi Barbès, convoqué par le secrétariat général de l'Hôtel de Ville, on retrouve les maires des 9e, 10e et 18e, ainsi que des adjoints au maire de Paris, selon les problèmes à l'ordre du jour, chargés de la propreté ou de la voirie, des transports, de l'urbanisme, du commerce ainsi que des responsables des services de la Ville comme Michel Gomez pour la Mission cinéma, des représentants de la préfecture de police, de la RATP et de l'APHP.

    2010 12 02 Barbès métro côté entrée Louxor 13h jeudi -web.JPG 2010 12 02 Placette Paré PAtin motos mal garéres à côté de stationnements libres - web.JPG 2010 12 02 Barbès Magenta 10e 13h jeudi - web.JPG

    Dans l'ordre : vue du trottoir de la station de métro face au Louxor, placette Paré-Patin avec motos mal garées près de stationnements autorisés libres, trottoir du Magenta 10e côté pair.

    Les quatre dernières réunions se sont tenues chronologiquement les 7 novembre 2007, 24 septembre 2008, 24 juin 2009 et 17 mars 2010. On n'est pas tout à fait dans le respect des deux réunions par an. Toutefois, ces réunions permettent de faire le point, d'entendre les remarques des habitants à travers leurs associations, d'écouter les réponses des services, comprendre leur vision, les difficultés qu'ils rencontrent, enfin de confronter les décisions prises, pas toujours appliquées, à la réalité. Tirer un bilan et chercher encore à améliorer la situation dont chacun sait qu'elle n'est pas idéale dans notre quartier.

    Notre demande a été entendue. Philippe Chotard, secrétaire général de l'Hôtel de Ville, à qui elle était adressée,  a répondu dans les heures qui ont suivi :

    "Je suis d’accord avec vous pour programmer d’ores et déjà une nouvelle réunion de notre comité de suivi auquel les maires d’arrondissement sont particulièrement attachés."
    Cette réunion aura lieu à la mi-mars, après les validations nécessaires.

    Action Barbès ne manquera pas de préparer un dossier. Merci Monsieur Chotard pour la rapidité de votre réponse.

  • Au Conseil d'Arrondissement du 10e : notre ”NON !” à l'occupation abusive et à la préemption de l'espace public

    Demain, lundi 15 juin se dérouleront les derniers conseils d'arrondissement de l'année scolaire, dans les 9e, 10e et 18e arrondissements. Vous pouvez cliquer sur l'arrondissement qui vous intéresse pour prendre connaissance des délibérations qui y seront débattues et votées :

    Conseil d'arrondissement du 9e à 18h45, à la suite du Comité d'Initiative et de Consultation d'Arrondissement - CICA -).

    Conseil d'arrondissement du 10e à 18h30, avec une première partie correspondant à un pré-conseil pendant lequel les associations et les conseils de quartier peuvent poser des questions ; aussi notre association présentera-t-elle le voeu ci-dessous

    Conseil d'arrondissement du 18e à 18h30, avec une retransmission sur internet, en direct et en intégralité en cliquant sur ce lien.

     

    oOo

     

    Notre voeu présenté en mairie du 10e

    Depuis plusieurs mois, nous évoquons la valse des autocars de tourisme dans nos quartiers et leur stationnement intempestif.

    En ligne avec nos nombreux signalements de stationnement illicite dans l'espace public, nous présenterons en pré-conseil du 10e un voeu que nous invitons à consulter en cliquant sur le fichier ci-dessous : 

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    Cliquez sur le voeu ci-dessus pour le télécharger

     

    Pour illustrer cette occupation abusive de l'espace public devant la Gare de l'Est, cette triple-file d'autocars stationnant sur la chaussée, qui pourrait certainement être utilisée et aménagée à meilleur escient (e.g. pistes cyclables, végétalisation, piétonnisation)...

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    Notons qu'au Conseil d'Arrondissement du 9e, la maire Delphine Bürkli et son exécutif municipal présenteront également un voeu destiné à la Préfecture de Police et à la maire de Paris sur la gestion des cars de tourisme à Paris.

     

  • Une collecte solidaire de quartier à la Goutte d'Or, opération prolongée jusqu'au 15 janvier 2020

    Des habitants réunis lors du Conseil de quartier Goutte d'Or - Château-Rouge ont lancé en novembre dernier une collecte solidaire de quartier.

    Depuis le mercredi 27 novembre, vous pouvez déposer vos dons (produits d'hygiène neufs et des vêtements et sous-vêtements pour hommes, qui doivent être impérativement propres et en bon état) à la loge de l'école 3 rue Saint-Luc, en semaine, jusqu'au mercredi 11 décembre, de 8 h à 13 h 30 et de 15 h à 18 h. La distribution aura lieu samedi 14 décembre. (MISE À JOUR 16 Déc. 2019) L'opération est prolongée jusqu'au mercredi 15 janvier 2020, hors période de vacances.

    Si vous souhaitez aider le collectif d'habitants à la bonne organisation de cette action (communication, tri progressif des vêtements pendant la période de collecte et/ou leur prêter main forte le jour de la distribution) vous pouvez envoyer un mail au Service de la démocratie locale de la mairie du 18e : cq18@paris.fr. Deux réunions de suivi et de préparation avec le collectif d'habitants auront lieu dans les deux semaines à venir : lundi 2 décembre à 18 h 30 (lieu à définir) et mercredi 11 décembre à 18 h 30 à l'Échomusée.

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    C'est où ?

    École Saint-Luc, 3 rue Saint-Luc, Paris 18e

    C'est quand ?

    Du mercredi 27 novembre au mercredi 15 janvier 2020, de 8 h à 13 h 30 et de 15 h à 18 h

  • ”Répression, domination, violences coloniales : parler aujourd'hui de la Guerre d'Algérie” : Table ronde à la bibliothèq

    Ce jeudi 24 mars, la bibliothèque Goutte d'Or vous convie à une table ronde ayant pour thème : "Répression, domination, violences coloniales : parler aujourd'hui de la Guerre d'Algérie", avec les historiens Emmanuel Blanchard, Christelle Taraud et Sylvie Thénault. La journaliste Rachida El Azzouzi animera cette table ronde.

    L'entrée est libre mais dans la limite des places disponibles, il est donc impératif de réserver sa place (01 53 09 26 10 / bibliotheque.goutte-dor@paris.fr).

    "À l'occasion de la commémoration des soixante ans des accords d'Evian, cette table ronde réunira des universitaires spécialistes de la Guerre d'Algérie pour nous éclairer sur un sujet encore brûlant aujourd'hui.

    Nous commémorons cette année les accords d'Evian, qui mettaient fin à la Guerre d'Algérie et ouvraient à l'indépendance du pays. Soixante ans après, les enjeux mémoriels sont d'une intense actualité.

    En effet, le contexte est celui du rapport remis en janvier 2021 au Président de la République par Benjamin Stora : "Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la Guerre d'Algérie", avec les vives réactions qu'il a suscitées. Et la situation actuelle est celle d'une société française parcourue par l'expression publique d'un racisme assumé et par des vagues de nostalgie pour la colonisation.

    Il importe donc de parler des réalités d'hier encore brûlantes aujourd'hui, particulièrement dans ce quartier Barbès - Goutte d'Or, où la tradition d'accueil des immigrations est historique, aujourd'hui encore incarnée par la présence de nombreuses personnes de nationalité ou d'origine algérienne. La résistance contre l'oppression coloniale, la lutte pour l'indépendance, leur répression brutale par les forces de l'ordre ont durablement marqué le quartier et restent vivaces dans les mémoires.

    Cette table ronde nous permettra de saisir la réalité coloniale caractérisée par les inégalités, la violence et le racisme et de comprendre par quels mécanismes les Algériens sont passés de la révolte contre cette oppression au désir politique de l'indépendance. La place des femmes dans cette lutte sera particulièrement éclairée. Nous aborderons aussi la répression exercée par le pouvoir politique français, en Algérie comme à Paris à l'encontre des immigrés algériens."

    Les intervenants :

    • Emmanuel Blanchard, historien et politiste, chercheur au CESDIP (CNRS), maître de conférences au département de science politique de l'Université de Versailles-Saint-Quentin et à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Ses principaux axes de recherche sont la sociologie et l'histoire de la police, la sociologie et l'histoire de l'immigration, l'histoire de la guerre d'indépendance algérienne, la formation des États coloniaux, le maintien de l'ordre en situation coloniale. Il a publié notamment : La Police parisienne et les Algériens, 1944-1962 (Nouveau Monde Édition, 2011) et Histoire des polices en France : des guerres de religion à nos jours, avec V. Denis, A. Houte, V. Milliot (Belin, 2020).
    • Christelle Taraud, historienne, membre du Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris 1/Paris IV), spécialiste de l'histoire des femmes, du genre et des sexualités en contexte colonial, tout particulièrement au Maghreb. Elle a notamment publié : Amour interdit : prostitution, marginalité et colonialisme. Maghreb 1830-1962, (Payot, 2012) ; La Colonisation (Le Cavalier Bleu, 2008) ; Mauresques : femmes orientales dans la photographie coloniale, 1860-1910 (Albin Michel, 2003).
    • Sylvie Thénault, historienne, directrice de recherche au CNRS, spécialiste de la colonisation en Algérie et de la guerre d’indépendance algérienne. Ses recherches portent sur le droit et la répression, elle a publié notamment : Violence ordinaire dans l’Algérie coloniale : camps, internements, assignations à résidence (Odile Jacob, 2012) ; Algérie, des « événements » à la guerre : idées reçues sur la guerre d’indépendance algérienne (Le Cavalier Bleu, 2012) ; Histoire de la guerre d’indépendance algérienne (Flammarion, 2005) ; à paraître : Les Ratonnades d'Alger, 1956 : une histoire du racisme colonial (Le Seuil, février 2022).
      Modératrice :
    • Rachida El Azzouzi, journaliste à Médiapart.

    À l'issue de la séance sera proposée, une vente-dédicace du livre de Sylvie Thénault, Les Ratonnades d'Alger, 1956 : une histoire du racisme colonial (Le Seuil, 2022, 23 €) en partenariat avec la librairie La Régulière.

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    C'est où ?

    Bibliothèque de la Goutte d'Or, 2-4 rue Fleury, Paris 18e

    C'est quand ?

    Jeudi 24 mars 2022, de 19 h 30 à 21 h 30

  • Municipales 2014 : dans le 9e

    Nous continuons notre série d’articles en nous penchant aujourd’hui sur le 9e.

    Pour parler des questions spécifiques à cet arrondissement, nous avons rencontré Delphine Bürkli, Pauline Véron et Jonathan Sorel, respectivement têtes de liste UMP-UDI-MoDem, PS-PCF-PRG et EELV.

    Comment regarder Barbès quand on est à la mairie du 9e, et en fait, le regarde-t-on ? comment comptez-vous travailler avec le 10e sur le nord-est de l'arrondissement ?


    paris,municipales-2014« Je suis à la Commission Culture au Conseil de Paris, j’ai pris le dossier Louxor, emblématique de la rénovation de Barbès. Je l’ai abordé sur un plan culturel. En 2008, après mon élection, l’aménagement du boulevard de Rochechouart avait déjà été réalisé donc pas de délibération sur ce sujet. J’aborde Barbès ponctuellement, par des vœux, des questions d’actualité, sur des sujets transversaux comme la propreté, la circulation, le tourisme, Barbès-Anvers, par exemple, les cars de tourisme qui sont un point noir depuis des années. Est-ce qu’on laisse entrer ces cars dans Paris qui sont des Costa Croisières à roulettes, polluants, avec des nuisances très fortes pour les riverains. Donc je l’ai (Barbès) abordé par ce côté-là. Je suis intervenue aussi il y a quelques mois sur les questions de mono activité Bd de Rochechouart » nous dit Delphine Bürkli.


    Pauline Véron s’avance prudemment : « Quand on est au Conseil de Paris, on a une vision parisienne de tous les sujets, ce qui permet de pouvoir intégrer mieux les sujets qu'on aborde au niveau parisien. On a accès à l'ensemble des informations, et on peut en faire profiter l'arrondissement. On a aussi des réunions avec les différents adjoints au maire de Paris et on peut capter là aussi plein d'informations. Pendant deux jours, on en profite pour se voir entre conseillers ; ce sont souvent des occasions pour discuter avec Daniel Vaillant (18e) ou Rémi Féraud (10e), et parler de sujets communs, de façon informelle mais efficace ».


    Les écologistes par la voix de Jonathan Sorel sont beaucoup plus concrets : « Avant tout, Barbès doit rester un quartier vivant, cosmopolite et ouvert. Nous sommes favorables à la création de véritables partenariats entre arrondissements pour travailler sur les zones frontalières. Ces dernières sont parfois délaissées car les équipes municipales ne s'en occupent pas et se défaussent sur leurs voisins. La rénovation de la Place de Clichy, que nous jugeons par exemple insatisfaisante, n'en est-elle pas une illustration ? »


    Très rapidement, quelles sont vos priorités : logement, espaces verts, crèches, zones 30, …..

    Ni la candidate PS ni la candidate UMP ne s’éternisent sur le sujet :......

    « Sécurité et propreté » nous dit Delphine Bürkli. « Propreté : je veux privatiser la collecte des déchets comme dans le 10e et le 18e et que nos 149 agents de propreté soient concentrés sur leur cœur de métier, le nettoyage des rues » précise-t-elle.

    Logement, familles, dynamisme économique, culture entre autres .... pour Pauline Véron.


    paris,municipales-2014Les écologistes qu’on a un peu moins entendu sur le sujet ces dernières semaines développent : « Dans cette campagne, nous avons mis en avant trois priorités, même s'il nous semble important d'avoir une action transversale sur tous les sujets.
    1/ L'alimentation est un sujet prioritaire dans l'arrondissement. Pour les enfants, nous voulons généraliser le bio dans les cantines des écoles et des crèches. Par ailleurs, nous mangeons bien dans le 9e, mais à un coût élevé. Nous voulons donc rendre accessible à toutes et tous une alimentation de qualité, avec par exemple l'installation de halles alimentaires.
    2/ Le logement est une priorité dans le 9e comme dans tout Paris. Depuis des années la hausse des loyers et la spéculation immobilière ont créé de fait un droit de vivre à Paris. Pour les écologistes ce n'est pas un hasard mais le résultat de mauvais choix politiques effectués par la majorité sortante qui a donné la priorité, pour des raisons fiscales, aux bureaux au dépend des logements et des espaces verts. Paris est une des villes les plus denses du monde, avec peu de place. Il faut donner la priorité sur le logement dans chaque opération d’aménagement. Paris ne doit pas devenir une centrifugeuse qui exclut les plus défavorisés, et le 9e doit conserver sa diversité.
    Pour cela, une action spécifique dans le 9e devra être réalisée sur la conversion de bureaux vides en logement. Très nombreux dans le 9e, notamment dans des bâtiments haussmanniens facilement convertibles, ces bureaux vides sont à la fois une aberration et une solution pour soulager la pression foncière et résoudre la crise du mal-logement à Paris. Pour cela, une série de mesures peuvent être prises, à commencer par l'augmentation de contraintes fiscales.
    3/ L'enfance ; Le 9e est un village accueillant pour les enfants. Il doit l'être encore plus, avec l’augmentation de l'offre en crèche, mais pas seulement. Nous voulons également mieux aménager l'espace public pour qu'ils puissent y circuler et y jouer en toute sécurité. Cela passe, par exemple, par la piétonisation des rues et effectivement par la généralisation des zones 30.
    Une des menaces qui pèse le plus sur l'enfance dans nos quartiers est la pollution de l'air. Nous souhaitons en effet favoriser les déplacements doux, mais à terme interdire les véhicules polluants dans Paris pour en faire une zone écologique de basses émissions.


    Le logement dans le 9e reste un souci majeur. Nouvelle sociologie et proportion de logements sociaux encore faible dans le 9e sont-ils compatibles ?


    « En complément de la réponse précédente, nous tenons à préciser que nous faisons nôtre l'objectif de 30% de logements sociaux arrêté par la nouvelle loi de Cécile Duflot. Certes nous héritons d'une situation passée et il n'y a pas beaucoup de place dans notre arrondissement. Mais nous devons poursuivre l'effort de construction de logements sociaux afin de ne pas faire de nos quartiers des musées uniformes qui excluent les moins favorisées et les rejettent vers les périphéries » précise Joathan Sorel.


    paris,municipales-2014« Dans les logements sociaux, il y a aussi de la classe moyenne ! » annonce Pauline Véron. « Il y a 3 types de logements sociaux et on mixte chaque fois qu'on en fait, disons, 25% des plus aidés, 50% d'intermédiaires et 25% des plus chers. Il y a le PLAI qui est vraiment social, le PLUS et le PLS, qui sont tous les deux des types de logements intermédiaires. Il y aussi un Plus ++ parce qu'en fonction du financement des logements, ils sont dans une catégorie ou une autre. Nous, dans le 9e, quand on est arrivé, il n'y avait que 2% de logements sociaux qui étaient tous en PLS ; on s'est dit, on va faire un truc qui soit à peu près 60% en intermédiaires. Le PLAI est le plus demandé dans le 9e. Quand on achète un immeuble, qui est vendu par son propriétaire en totalité, il est déjà habité.... (sinon on achète des bureaux, on les transforme, on fait la répartition qu'on veut, et on crée en totalité du logement social). Mais quand on achète un immeuble d’habitation, il y a déjà des gens dedans, on les protège déjà d'une vente à la découpe. Cela maintient aussi des classes moyennes un peu supérieures qui seraient peut-être parties en cas de vente à un privé. Dans le 9e, il y a eu beaucoup de personnes qui sont restées par ce biais.
    Il faut savoir que la ville n’achète pas au-dessus de 6000€ du m2, travaux compris. Donc, on ne fait pas monter les prix, on n'alimente pas la spéculation comme on nous le reproche souvent.
    Il faut aussi parler de la « commercialité » d'un immeuble. Dans les quartiers qui sont déficitaires en logements, on a une politique adaptée pour qu'il y ait moins de bureaux et plus de logements. Comme cela, il est possible de revendre la « destination bureau » ailleurs dans Paris, par exemple, dans le 20e où ils veulent réintroduire des bureaux. On a créé un marché immatériel de commercialité, de destinations. Il y a peu de temps c'était réduit à l'arrondissement, mais le périmètre a été élargi à une zone qui est identifiée sur le PLU. Du coup, quand la Ville de Paris rachète des bureaux à l’État, cela lui donne le droit de faire du bureau ailleurs, ou de revendre à quelqu'un qui est dans le cas inverse. On vend donc ces droits à changement de destinations. Il y a des personnes intéressées et un marché privé, où la ville revend ses mètres carrés de bureaux. De plus, le logement social donne droit à une prime par rapport à des habitations autres, ce qui baisse le prix de revient pour la Ville.
    Sur le logement social, Anne Hidalgo propose un nouveau dispositif, en dissociant le prix du foncier du prix de la construction ou de la transformation. La Ville de Paris dit à un investisseur « Je suis propriétaire de foncier dans Paris, je vous le loue avec un bail emphytéotique de 50 ans, à un prix intéressant, vous construisez ou vous réhabilitez, et vous vous engagez à ce que les locataires bénéficient d'un prix situé entre le prix du marché et le prix du logement social. » Ce qui favorise le maintien des classes moyennes. C'est un pacte pour le logement présenté aux promoteurs, cet hiver, au congrès de la FNAIM. Intérêt pour eux, car ils sont bloqués dans leur investissements par les prix devenus trop élevés. Il y a un potentiel pour eux et la ville fait des économies, car cela revient moins cher pour elle que de construire.


    Delphine Bürkli quant à elle déclare : « Comment conserver les classes intermédiaires, moyennes ? Je suis moi-même locataire et je connais la difficulté de se loger. Il faut bien gagner sa vie pour vivre dans le 9e arrondissement !
    Il est essentiel de maintenir une population mixte dans les arrondissements. C’est ce qui fait la vie. Le 9e s’est beaucoup embourgeoisé. Quand on voit les commerces rue des Martyrs, un billet de 50€ ne suffit pas à faire ses courses. Soit on est riche et on peut rester, soit on est pauvre mais très aidé et donc on peut aussi rester, mais entre les deux... cela devient problématique. Il y a une proposition de NKM entre le prix du bâti et le prix du foncier.  Par exemple, dans le projet immobilier de l’avenue Trudaine, on a mélangé du public et du privé. En clair, on va mettre du logement social sur le même palier que du logement privé. Le prix pour le logement social est de l’ordre de 3000-4000€ du m2  et sur le logement privé on peut aller jusqu’à 17 000 € ! Le promoteur compense ses pertes sur le social en augmentant le prix pour le privé. Donc, dans ce contexte, comment maintient-on une classe moyenne dans ce quartier ? «

    Certaines rues présentent traditionnellement une mono-activité qui n'est pas gênante, rue Victor Massé pour la musique, ou comme c'était le cas des bars à hôtesse rue Frochot, en revanche, la diversité des commerces rue des Martyrs ou de Rochechouart semble nécessaire. Quel est l'équilibre, et par quel moyen ? En complément, quelle est votre position sur le travail dominical ? Et pour rester dans la mono-activité, les salons de massage, qui ne sont ni plus ni moins que des lieux de prostitution, se sont multipliés au cours de la mandature dans certaines rues (Condorcet, Rodier, Maubeuge, Dunkerque), comment voyez-vous les moyens d'en limiter le nombre, voire de les fermer ?


    Pauline Véron « Pour moi la mono-activité, c'est quand il y a concentration sur un secteur, une rue ou un périmètre bien défini, et qu'elle se fait au détriment de commerces de proximité, dont les riverains ont besoin. Si c'est dans un quartier de bureau, c'est moins gênant. Ca le devient s'il y a des riverains qui ont besoin de commerces de proximité pour leur quotidien .… Une mono activité qui ne gêne personne, on ne va pas intervenir dessus. Ici ça fonctionne bien (rue Victor Massé ndlr), le monde entier vient ici, ce n’est pas un commerce qui pose des difficultés (commerce des instruments de musique ndlr). Mais en revanche à Pigalle, dans la rue Frochot, rue Fontaine, rue de Douai ..…. On avait fait faire une étude en 2011 par la SEMAEST pour demander si on était dans une tendance à la mono-activité ou de problème de diversité commerciale. La mono-activité devient problématique quand elle commence à faire disparaître les autres commerces, comme cela a été le cas rue Sedaine, dans le 11e. Rue Popincourt aussi. A Pigalle, la SEMAEST en 2011 a dit non, pas de mono-activité parce qu'il y avait de la diversité commerciale, la mono-activité n'était pas problématique. Mais depuis un an et demi, c'est en train de changer. Je leur ai demandé de re-regarder à nouveau car il y a une accélération, des bars ont ouvert et on commence à voir disparaître les autres commerces. La SEMAEST, la Ville de Paris, l’adjoint en charge du Commerce ont dit OK : j'ai donc fait voté un voeu et obtenu au conseil de Paris du mois de décembre un amendement budgétaire de 2 millions d'€ pour l'intervention rapide de la SEMAEST et pouvoir acheter des pieds d'immeuble. Pour commencer.
    La SEMAEST achète les murs, parce que la législation actuelle ne nous permet pas de préempter les baux commerciaux. Contrairement à ce que dit Delphine Bürkli. Il y a la loi Pinel qui est en cours de discussion... Il y a une loi antérieure qui a été votée mais il n'y a pas eu les décrets d'application. Et donc cela ne nous permet pas de préempter les baux. Mais la loi Pinel devrait nous aider sur le sujet. On peut revenir aussi dans un cercle vertueux quand on réinstalle un, deux commerces différents, on marque un coup d'arrêt. (Ce fut le cas pour Vélib, pour entraîner les habitants à acheter leur propre vélo.)
    Sur les salons de massage, ce n'est pas que dans le 9e. Rue Rodier il y a 5-6 ans, c'était une rue déserte du point de vue des commerces, je crois que les propriétaires se laissaient tenter par un repreneur plutôt que de voir leur local non loué. Même si l'activité n'était pas claire... Mais quand on remet de la vitalité commerciale dans un endroit, les salons de massage ont plus de mal à s'installer.
    On a mis en place dès 2001 un contrat local de sécurité et on l'a renforcé en 2008 avec une fiche « prostitution ». Donc on a un plan d'action dans ce cadre, sachant que ce sont des sujets qui ne relèvent pas du commissariat local mais de la brigade de répression du proxénétisme (BRP), au niveau de la Préfecture de Police. Les enquêtes ne sont pas menées par le 9e, c'est la BRP qui remonte les filières. Il y a des procédures légales par le droit du travail, du travail dissimulé, par le fisc, car on ne peut pas s'attaquer directement aux prostituées, elles  sont  souvent elles-mêmes victimes de ces réseaux. On s'attaque aux proxénètes, un certain nombre de salons de massage ont d'ailleurs été fermés. Assez régulièrement, chaque année un ou deux gérants tombent. D'autres ré-ouvrent... mais ce qu'on a mis en place c'est une sensibilisation des propriétaires de ces baux : attention, votre bail est payé par des gérants qui gagnent de l'argent avec la prostitution et vous pourriez être inquiétés à ce titre. Réunions et courriers ont été mis en place. Je crois que cette dissuasion peut être efficace. Ce n'est pas anodin ! J'imagine que s'ils acceptent, c'est que le montant des loyers est attractif et leur fait oublier le risque... mais cette sensibilisation peut aider ».


    « J’ai commencé depuis longtemps la lutte contre la mono-activité pour ce qui concerne les salons de massages esthétiques » commence Delphine Bürkli. « Ce sont des lieux de prostitution. Ce type d’établissement devant les écoles, cela fait bizarre. La loi Dutreil donne aux mairies la possibilité de préempter les baux commerciaux. La ville de Paris n’a pas utilisé cette possibilité. Or c’est quelque chose qui nous coûterait moins cher que d’acheter des fonds. J’entends depuis le mois de décembre le PS vouloir racheter mais c’est au moment où il y avait des choses à vendre, il y a deux ou trois ans, qu’il fallait s’occuper de l’avenir du quartier. A l’approche des élections, ils ont débloqué 2 millions € pour installer des boulangeries, charcuteries et autres commerces de bouche. Deux millions d’€, je ne vois pas ce qu’on peut faire compte tenu du prix du m2 et puis pour l’instant, il n’y a pas grand chose à vendre. La loi de revitalisation du commerce introduit VitalQuartier pour les municipalités. La ville de Paris s’est dotée de ce dispositif qui est bon. Le 9e arrondissement n’a jamais eu le droit d’être dans ce dispositif. Il n’est pas éligible encore aujourd’hui. Il y a eu une demande en 2008 qui n’a pas été acceptée.
    Ce qui m’inquiète, ce sont les commerces qui créent des nuisances. Il faut savoir conjuguer la tranquillité des gens avec le développement économique d’un quartier. C’est très bien que les bars puissent se développer, cela apporte de la gaité, de la jeunesse, mais cela doit se faire aux normes et que les gens ne subissent pas les nuisances.
    En ce qui concerne les salons de massage, je suis inquiète. J’étais rue de Provence avant hier, je vois l’évolution avec les Chinois qui s’installent et dans quelques mois, cela va devenir un réel problème. Il y a un peu de tout mais aussi des salons de massages. Ce qui peut les rendre sensibles, c’est toucher au porte monnaie. Il faut qu’il y ait une véritable action pour fermer ces lieux. Il y a une loi en France pour cela. Je ne vois pas pourquoi les riverains de Rodier ou de la Tour d’Auvergne doivent subir cela ».


    Les écologistes sont plus tranchants : « Quelle que soit l'activité, nous souhaitons favoriser deux choses » dit Jonathan Sorel. La proximité : il faut privilégier l’installation de commerces de proximité, facteurs de lien social. L'émergence de l'économie collaborative : le 9e et Barbès peuvent devenir des lieux de développement de l'économie collaborative et d'invention de nouvelles manières de produire et d'échanger. Pourquoi ne pas installer une accorderie, sur le modèle de ce qui s'est fait dans le 19e, afin de permettre des échanges de services non marchands ? Une heure de cours de musique en échange d'une heure de cours de droit par exemple...
    D'autre part, il y a des tendances dans le commerce, par exemple, il y a 10 ans, les salons de coiffures franchisés ont fait florès, maintenant ce sont les commerces de bouche (chocolaterie par ex) qui ont le vent en poupe. Cette mode correspond à un retour de la qualité dans l’alimentation que nous soutenons.
    Pour le commerce de proximité et pour sa diversité, il nous semble néanmoins important de réguler l’installation des banques aux angles de rue. Tout le monde est conscient que l’angle de rue est une excellente exposition pour un commerce mais lorsque cet angle est occupé par une banque et lorsque a priori il y a 3 banques sur une place, cela me semble un facteur annihilant pour la place et sa fréquentation.
    Concernant le travail dominical, nous ne souhaitons pas que notre arrondissement se transforme en un supermarché géant. Tout le monde a droit à un jour de repos où on peut faire autre chose que consommer des biens matériels ; et cette journée il vaut mieux qu’elle soit commune à tous, pourquoi ? parce que cela fait sens pour la société, cela représente un socle commun et permet d’organiser les différ

  • Huit mois déjà que la Zone est Sous les Projecteurs : ZSP

    C'est une boutade qui illustre malgré tout la situation : mardi dernier, le maire du 18e, dans sa mairie, le préfet de police, le commissaire central, le procureur et l'adjointe au maire de Paris nous ont brossé le tableau de la ZSP Barbès Château Rouge Goutte d'or après 8 mois de traitement particulier.

    Les habitants étaient conviés à entendre la restitution d'un questionnaire distribué à 1200 exemplaires dans le but de recueillir les premières impressions des principaux intéressés. Un bilan des actions et des résultats tant de la police que de la justice devait être présenté à la suite. Nous n'aborderons pas aujourd'hui le nombre de PV ni celui des fermetures administratives. En revanche, nous vous livrons nos propres impressions dans l'ordre : sur la ZSP, sur la méthode et sur la réunion.

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    Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité et Daniel Vaillant, maire du 18e.

    Sur la ZSP 

    La zone de la Goutte d'or Barbès est la première de ce genre que Manuel Valls ait mis en place. Le secteur le méritait bien tant les revendications locales disaient clairement le besoin de tranquillité, le retour au respect des règles et des lois, une amélioration des conditions de vie simplement. Souvenons-nous des conseils de quartier rue Budin chaque fois que ces problèmes faisaient l'objet de réunions plénières, et même quand ils n'étaient pas à l'ordre du jour (voir nos articles).

    Tous les intervenants ont souligné le caractère le plus important de ce dispositif : il est inscrit dans la durée ! ont-ils tous répété. On sait que souvent les interventions policières ont laissé le même chaos après qu'avant, faute de pouvoir changer en profondeur un état dégradé du milieu urbain. Ici, la police est seulement un des acteurs du P1060458.jpgdispositif, certes le plus visible et du même coup le plus critiqué. Que n'a-t-on pas entendu que les CRS regardaient passivement les dealers et receleurs de tout poil agir sans broncher. Pour entendre plus tard qu'il était indigne de boucler le quartier sur deux heures pour prendre dans la nasse les mêmes receleurs. On ne peut pas vraiment reprocher tout et son contraire... Quant à dire que les contrôles ont été fait au faciès... ? en l'occurrence, dans les rues Charbonnière, Caplat, des Islettes et de la Goutte d'Or, ce n'est pas exagéré de dire que la majorité des personnes que l'on y croise sont d'origine africaine, du nord ou subsaharienne. Dans ces conditions, oui, sans doute, les hommes contrôlés ont-ils été majoritairement de type nord-africain ou africain, selon la définition juridique. Pourtant nous avons entendu M. Massena, de l'association Paris Goutte d'Or, se plaindre de bousculade lors de contrôles, lui qui a pourtant le teint clair. Nous croyons comme l'a dit le préfet Boucault que « tout le monde a été contrôlé » entre 14 heures et 16 heures environ et qu'à l'heure de la sortie des écoles, les rues étaient de nouveau libres à la circulation. (voir la réponse du Préfet de police dans notre article du 29 juin) Photo ci-dessus : Bernard Boucault, préfet de police, et Nelson Bouard, commissaire central du 18e et coordonnateur de la ZSP. 

    Pour avoir déjà assisté à des interventions de policiers en faible effectif qui tournent mal, nous comprenons que ce type d'opération ait été montée, et même qu'elles soient renouvelées. Ce n'est pas cautionner la brutalité policière, au contraire nous exigeons que les personnes soient traitées avec dignité et humanité, c'est simplement démontrer que les principes républicains et le respect des lois ont un sens. On ne peut pas vendre à ciel ouvert des produits sous blister ou cellophane, neufs, venus on ne sait d'où... sous les yeux de cars entiers de policiers, qui rongent leur frein et se demandent quel rôle on leur fait jouer. Des habitants ont insisté sur ce questionnement des CRS, notamment, qui ne comprennent pas pourquoi ils sont là... De là, à en découdre, non ! Mais le principe de la saisie, des contrôles et des réponses judiciaires adaptées, oui !

    Sur la méthode

    Elisabeth Carteron a posé la question de la distribution du document dont on faisait là l'étude des réponses. 1200 questionnaires ont été distribués, mais précisément à qui ? Car si le retour n'est pas très satisfaisant, on nous a dit 184 questionnaires retournés, le problème de leur représentativité est encore plus préoccupant. En effet, comment traiter de la même manière un questionnaire envoyé par un particulier habitant et un autre qui fait la synthèse des avis d'une association (c'est ce que nous avons fait) ou d'un professionnel qui rend compte de sa propre analyse. Car le but était « d'obtenir une évaluation de la perception de la sécurité ou de l'insécurité des habitants et des professionnels du quartier Goutte d'Or – Château rouge de façon à prendre en compte les préoccupations des habitants ». Les analystes nous ont donné les caractéristiques du panel ainsi constitué : les répondants sont pour 54% des femmes, 59% d'entre eux ont entre 30 et 60 ans, vivent en couple pour 48% et pour 41% sont des cadres ou des professions intellectuelles, 21% sont des retraités, ce qui n'exclut pas qu'ils aient appartenu à la même classe socio-professionelle. En effet, qui répond à ce genre de questionnaire, surtout s'il est adressé aux intéressés par l'Internet ? Peu d'employés ou d'ouvriers, peu de commerçants, peu de chômeurs.... pourtant nombreux dans ce quartier que l'on dit « populaire ». En effet, 8% seulement des répondants sont locataires de logements sociaux dans ce secteur qui en possèdent tant. D'où la question de la représentativité du panel.

     

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    Le procureur Molins, l'adjoint au maire de Paris Mao Penninou et Philippe Chotard, secrétaire général de l'Hôtel de Ville

    Est-il bien représentatif des habitants de la Goutte d'or ? De ces derniers, comment sait-on ce qu'ils pensent des conditions de vie dans le quartier ? Leur perception de la sécurité ou de l'insécurité, quelle est-elle ? N'auront-ils pas une fois de plus l'impression d'être des habitants de second ordre ? N'est-ce pas pourtant avec eux qu'on doit renouer le contact et notamment retrouver le chemin du vivre ensemble et inventer des solutions aux problèmes de parentalité ? On y vient.

    Sur la réunion

    Après la présentation des résultats, chacun des intervenants a donné son bilan ou son commentaire sur la partie qui lui revient, police ou justice, et vision politique par le maire lui-même et son adjointe à la sécurité. Nous y reviendrons dans un autre article ultérieurement. Toutefois, plusieurs des participants dans la salle ont fait remarquer qu'il était dommage que le volet éducatif du dispositif n'ait pas son représentant à la tribune. Comme si l'on faisait trop de place à l'aspect répression. En effet, Myriam El Khomri a reconnu ce manque et a senti la nécessité de mettre en lumière une approche nouvelle qui permet de répondre vite et autrement à des actes de délinquance ou à des comportements délictueux, notamment chez les mineurs. Chacun le sait, les jeunes sont de plus en plus jeunes à être mêlés aux affaires... vol à l'arraché, vol et recel de téléphones mobiles, vente à la sauvette, dégradations, etc. Le procureur a complété le
    P1060460.JPGpropos en décrivant les réponses judiciaires adaptées, parmi celles-ci les mesures de réparation dont l'objectif est de faire prendre conscience à l'auteur de l'infraction des conséquences de son acte. Le mineur va devoir réparer directement ou indirectement, par une remise en état du bien dégradé, ou un travail compensatoire au profit de la victime ou de la collectivité. Une convention a été signée avec JC Decaux pour réparer les Vélib' détériorés. Voilà pour les délits, mais dans le secteur, les jeunes sont nombreux aussi à manquer de repères, ou carrément en manque d'autorité parentale. Ce sont les parents qu'il faut aider. Le dispositif comprend aussi cet aspect. On nous a promis que la prochaine réunion, dans environ six mois, ferait une part plus grande au volet éducatif. Nous le souhaitons aussi.  
    Photo ci-dessus : François Molins, procureur de la République. 

  • Portrait : Un petit concentré d’histoire barbésienne

    Si vous êtes familier du quartier Barbès, vous n’avez pas pu manquer Ahmed Kermiche, figure locale qui tient au 15 rue de Sofia le salon de coiffure Cléopâtre, au décor un peu kitch peuplé de fausses colonnes à l’antique et de plantes vertes luxuriantes. Quand de sa voix chaleureuse il vous adresse la parole, vous vous sentez immédiatement à l’aise, charmé par ses attentions, et vous avez envie de rester pour discuter toute la journée. Surtout que des histoires – comme tout bon coiffeur – il n’en manque jamais. Mais jusqu’à présent, discuter longtemps avec lui, vous n’en aviez pas vraiment le temps car le salon avait une fâcheuse tendance à ne pas désemplir. Ce n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui et c’est ce qui nous a poussés à l’interroger.

    portrait 18e,barbès-rochechouart

    Ahmed Kermiche

    Une enfance oranaise

    Ahmed est un exemple canonique de l’immigration algérienne. "Je suis né à Oran en 1964, j’étais passionné de musique, et très jeune j’ai fait le conservatoire en me spécialisant dans la pratique du luth. À l’époque, Oran était une ville très marquée par la colonisation française, avec une forte présence espagnole depuis la guerre de 1936. Il y avait aussi beaucoup de Maltais, de Juifs etc. C’était une ville si cosmopolite que les autochtones y étaient largement minoritaires. Et malgré ça, c’était une ville très calme qui vivait dans l’harmonie entre les communautés. J’avais une soif de culture et, comme beaucoup d’Algériens à l’époque, je rêvais de Paris, de ses musées et de ses Champs-Elysées." Le destin allait lui servir ce rêve sur un plateau.

    "Un jour mon cousin m’appelle : il avait besoin d’un coup de main dans son salon de coiffure. Je me fais la main sur quelques clients et il se trouve que j’aime bien ça… et les clients sont visiblement satisfaits. Je reste un peu travailler avec lui mais toujours me taraude le rêve parisien. Alors je décide de quitter l’Algérie. Et là commence un périple que je n’ai pas raconté depuis bien longtemps. Comme je n’avais pas fait mon service militaire, j’avais un passeport mais sans droit de quitter l’Algérie. Il m’a fallu passer clandestinement par la frontière marocaine. Puis Ceuta au nord du Maroc et de là l’Espagne par bateau : Algésiras, Madrid, Barcelone. Ayant entendu dire que des Marocains avaient été refoulés de la ville de Cerbère au niveau de la frontière française, je tente ma chance à Latour-de-Carol. Quand je lui dis que je vais à Paris muni d’assez d’argent, un douanier me laisse miraculeusement passer mais je me rends compte que je n’ai plus que 100 francs en poche. Or, au guichet juste à côté on m’annonce que Paris c’est 300 francs. S’il m’entend dire que je n’ai que 100 francs il va me considérer comme clandestin. Alors je fais à la guichetière discrètement : "quelle ville pour 100 francs ? – Toulouse, me répond-elle. – Banco !" Là encore à Toulouse, les étoiles sont avec lui : Ahmed tombe sur un groupe d’Algériens de Mostaganem qui improvisent une quête dans le quartier maghrébin de Toulouse pour lui payer le Toulouse-Paris ! À une condition toutefois : qu’il se rase, qu’il se douche et qu’il soit enfin présentable pour monter à la capitale ! "Jamais je ne les oublierai", confie Ahmed.

    Un Algérien à Paris

    À Paris c’est d’abord une déception : tout est gris. Cette avenue tant rêvée, les Champs-Elysées, se résume pour lui à un alignement d’immeubles sans contraste. Depuis sa ville natale dans son imaginaire enfantin sans les images de la télévision, Paris c’était forcément une super-Oran : toutes les couleurs de la cité algérienne décuplées, une architecture exubérante et audacieuse, des gens tous élégants. Rien de tout cela. Juste de l’haussmannien bien terne. Pour autant il n’est pas déçu par les musées. Il les fréquente assidûment : le Louvre, le Musée de l’homme, les Invalides n’ont pas de secret pour lui. Absurdement, son père le poursuit en France et dépose plainte au Consulat d’Algérie contre son propre fils pour qu’on le ramène au pays. Mais il refuse malgré les pressions, par amour pour sa ville de cœur. Il sera bien longtemps avant de le revoir et que les tensions s’apaisent. Miraculeusement, un étudiant kabyle de sa connaissance le présente à l’agence immobilière comme son successeur. Le voilà muni d’un bail. « Je n’en revenais pas d’avoir mon propre appartement quoique clandestin ! » Pour gagner sa vie, il travaille à la Goutte d’Or comme garçon coiffeur rue de la Charbonnière puis rue de Chartres qui sont des hauts lieux de vie maghrébine : "il y avait énormément de cafés, de restaurants, ouverts jusqu’à deux heures du matin, pas chers." Jusqu’après-guerre, Barbès était occupé par les Corses. Ahmed se souvient : "le premier restaurant acheté par des Kabyles le fût en 1948 au 7 rue de Chartres. Puis ce fut le tour des Marocains et des Algériens rue de la Charbonnière." Il faut savoir que dans les années quatre-vingt, il n’y avait pas en banlieue de salons de coiffure tenus par des Maghrébins et que par conséquent toute la communauté maghrébine affluait de banlieue à Barbès. Une odeur permanente de menthe et d’épices s’en exhalait. La sécurité du quartier était semble-t-il assurée : il n’y avait pas d’agressions et en tout cas pas de sentiment d’insécurité. Ahmed fut aussi marqué par la profusion de cinémas : "Le Louxor, bien sûr, mais aussi un cinéma à la place de Kata soldes (le Barbès Palace, boulevard Barbès), un autre au niveau de l’actuel Célio (le Gaîté Rochechouart, boulevard Rochechouart), idem juste à côté au niveau de Guerrisol (le Delta Palace, place du Delta), un peu plus loin rue Myrha à la place de l’ancienne église évangélique du Nazaréen (l'Artistic Cinéma Myrha). On diffusait beaucoup de reprises. Il y avait du cinéma arabe à Kata soldes. Le Louxor était une seule salle mais immense et c’était tout le temps plein. Il y avait la séance de minuit à place de Clichy. Bref, Barbès était un haut lieu culturel." Ahmed se marie, obtient des papiers, il passe de salon en salon, rue de la Charbonnière puis le hammam du 120 boulevard de la Chapelle puis, un jour, on lui propose de prendre un salon à lui en achetant un fonds de commerce en 1999. C’était une épicerie de produits africains. Après deux ans de travaux il ouvre le salon Cléopâtre.

    Un coiffeur à Barbès

    La clientèle de Cléopâtre est inattendue et paradoxalement tellement en accord avec la personnalité d’Ahmed : ce sont certes les habitants du quartier mais surtout, à 70 % estime-t-il, c’est une clientèle… de banlieue. Et de banlieue parfois lointaine : Creil, Mantes-la-Jolie, Versailles, Neuilly, Fontainebleau etc. "Un homme de 94 ans vient exprès de Saint-Cyr l’Ecole. Et en plus il a quatre cheveux !" Pourquoi la banlieue ? C’est la clientèle de Tati, celle précisément qu’il a connue et cultivée quand il a fait ses armes comme garçon coiffeur. "C’était la grande époque où l’on affluait pour trouver ce qu’on ne trouvait pas près de chez soi : des objets, des tissus à profusion et à bas prix, bref Tati, c’était les Grands magasins des pauvres." Ahmed regrette : "à l’époque, il n’y avait pas cette mono-activité qu’on connaît aujourd’hui à Barbès, avec ses boutiques à perte de vue de mariage, d’or, et de téléphones". Tati a fait la renommée de Barbès. Sa disparition peut changer l’avenir de Cléopâtre. Et Ahmed a grand peur. Est-ce déjà clair qu’il s’agira de Gifi – peu probable au vu de l'installation d'un magasin Gifi aux "Deux Marronniers" (à l'angle du boulevard Rochechouart et de la rue de Clignancourt) – ou peut-on rêver d’autre chose ? De Galeries Lafayette qui auraient compris l’importance du flot de touristes qui circulent de Barbès à Montmartre ? D’un grand café qui voudrait rivaliser avec la Brasserie de Barbès ? On n’en sait rien encore...