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Rechercher : réunion sur le projet balcon vert

  • Les élus de quartier - 1 -

    La campagne municipale de 2014 est entrée en scène ces dernières semaines, avec notamment la formule de primaires de l'UMP,  puis le lancement de sa campagne au Bataclan par Anne Hidalgo et les récentes déclarations de candidatures dans les autres partis politiques. 

    Il se trouve que parmi les candidats à la mairie de Paris, certains sont aussi des élus de proximité pour nous. Les deux premiers élus qui ont accepté de répondre à nos questions sont Pierre-Yves Bournazel (UMP) et Ian Brossat (PC), tous deux élus du 18e arrondissement. 

    Nous commencerons par Pierre-Yves Bournazel qui devait affronter hier dès 8 heures du matin les autres candidats UMP dans les urnes électroniques. On a appris que la procédure serait poursuivie jusqu'au 3 juin, 19 heures, pour donner la possibilité aux militants et sympathisants de faire leur choix plus aisément (18 000 inscrits le 30 au soir). Lire l'article du Monde du 31 mai sur le sujet : cliquez ici

    Nous n'avons pas voulu entrer dans la problématique de la compétition interne à l'UMP mais plutôt sonder les idées du jeune élu du 18e par rapport à notre quartier. Voici nos questions et ses réponses. 

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    (Crédit photo Alain Guizard)


    - Vous vous présentez aux primaires de l'UMP pour les municipales de 2014 à Paris. Les inscriptions à Paris se terminent le 3 juin. Comment interprétez-vous le peu d'engouement des Parisiens pour participer ?

    C'est la première fois que les Parisiens sont sollicités pour choisir un candidat en utilisant cette procédure. J'aurais préféré la formule plus simple du papier. Elle n'a pas été retenue. Je le regrette mais c'est ainsi. Pour ma part, je fais une campagne de proximité à l'écoute des habitants et porteur d'un projet concret et chiffré. 18 000 ou 20 000 votants, c'est toujours mieux que la cooptation.

    Vous  êtes aussi élu du 18e arrondissement et à ce titre, nous souhaitions vous interroger sur les mesures que vous préconiseriez si le choix des Parisiens se portait sur votre nom. Dans plusieurs domaines locaux : 

    - Tout récemment (le 22 mai), les buralistes se sont réunis devant la station de métro pour protester contre les ventes à la sauvette de cigarettes de contrebande et de contrefaçon. Comment jugez-vous leur manifestation ? Ne s'inscrit-elle pas dans la défense d'intérêts économiques privés (baisse des ventes constatées de 7% en Ile de France) plutôt que dans l'intérêt collectif de santé publique ? Le tabac nuit gravement à la santé....

    La lutte contre ce trafic est indispensable. J'ai à plusieurs reprises alerté les différents services pour qu'une action vigoureuse et sans relâche soit menée contre ce fléau. Je suis intervenu au conseil d'arrondissement et au conseil de Paris.  Je rappelle en outre que certains revendeurs sont victimes de réseaux qui gagnent des fortunes en les exploitant et en vendant des produits contrefaits ou détournés. Je souhaite par ailleurs favoriser de nouvelles activités dans le quartier pour dissuader ce trafic. La police nationale, quant à elle, a le devoir de remonter les filières et de démanteler les mafias. 

    - Ces ventes de cigarettes qui continuent jettent une ombre sur le dispositif ZSP, mis en place depuis octobre 2012, qui a pour objectif de faire cesser ces pratiques illégales, parmi d'autres. Que pensez-vous de l'action de la police et des partenaires qui collaborent à la ZSP ? Voyez-vous des points à améliorer, d'autres à abandonner ? 

    Je n'ai aucune critique à formuler contre les services et les agents qui font ce qu'ils peuvent avec les moyens à leur disposition. Ils obéissent à des directives et exécutent les ordres reçus. 

    En revanche cette ZSP repousse surtout les problèmes sur les quartiers voisins. C'est la raison pour laquelle on parle de quelques améliorations. Mais la délinquance s'est simplement déplacée. Les problèmes structurels (proxénétisme, drogue, vente illégale…) restent toujours aussi fréquents. En fait la solution est de repenser entièrement la politique de la ville en termes économiques, de commerce de proximité diversifié, de logements favorisant la diversité sociale. Je souhaite créer une police municipale à pied et à vélo 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 à Paris en charge de la répression de la délinquance générale. À la police nationale de remonter les filières d'exploitation.

    - Barbès, c'est aussi l'ouverture récente du cinéma Le Louxor. Puis, bientôt, la création d'une brasserie en lieu et place des magasins Vano. Comment accueillez-vous ces modifications du carrefour ? Vont-elles changer l'environnement à vos yeux ?

    La rénovation du Louxor est une vraie réussite. J'ai milité pour ce projet et je suis heureux qu'il ait abouti. Je ne suis pas un homme sectaire. Ce que Monsieur Delanoë a fait de bien, je le garderai.

    L'ouverture d'un établissement de qualité (type brasserie) va améliorer encore l'image du quartier et ses habitants disposeront d'agréables lieux de convivialité pour un mieux vivre ensemble. Je soutiens aussi cette démarche utile pour le quartier.

    - Puisque nous en sommes au commerce : le sort de Virgin préoccupe les élus et les habitants du quartier. Au-delà du chômage qui guette nombre de salariés de Virgin, quel type de commerce pourra s'installer sur le Boulevard Barbès. Soutiendrez-vous l'arrivée d'une enseigne culturelle si elle se présente contre un énième marchand de textiles (prêt-à-porter ou non) ? 

    Vous avez raison de souligner que le sort de Virgin est préoccupant. La perte d'emploi est dramatique et nous avons besoin de commerces culturels. J'espère qu'une solution sera trouvée.

    Toute ouverture d'un établissement nouveau qui créera de l'emploi me convient. Mais à choisir je préfère un établissement à vocation culturelle qui puisse valoriser encore le quartier. Maire de Paris, je renforcerai la protection de ce quartier dans le Plan Local d'Urbanisme pour favoriser les commerces de bouche diversifiés et les commerces "culturels".

    Barbès doit être un quartier attractif, dans lequel les habitants sont fiers et heureux de vivre. Un quartier accueillant pour chacun.

  • Le bureau de poste de la Gare du Nord à nouveau à l'ordre du jour du CA de ce soir

    Un an après, le projet de restructuration du bureau de poste Gare du Nord toujours sur le tapis, et à nouveau d’actualité au conseil d’Arrondissement du 10e ce soir  …

    Plus d’un an après, on prend les mêmes et on recommence… Nous avions longuement abordé le sujet dans un article en avril 2012, qui avait alors suscité beaucoup de commentaires de la part des lecteurs. En dépit de la mobilisation des élus du 10e et de quelques 2000 clients du bureau de poste Paris Gare du Nord, nous apprenons dans la Lettre d'Information de mai-juin 2013 du PCF du 10e — et nous en avons obtenu confirmation — que la direction de La Banque Postale poursuit son projet de restructuration de ce bureau de poste, pourtant très emblématique par le nombre de ses clients qui en fait l’un des plus fréquentés de France et dont la mission sociale avait été clairement décrite dans notre précédent article.

    Après une première intervention et un premier vœu présenté par les élus communistes et adopté à l’unanimité il y a 15 mois lors du conseil d’arrondissement du 12 mars 2012, les  représentants syndicaux du personnel et les élus du 10e monteront donc à nouveau au créneau, ce soir, au Conseil d’Arrondissement, pour tenter de convaincre la direction de La Banque Postale de faire machine arrière, alors qu’elle avance, lentement mais fermement et assurément, dans cette réorganisation visant à démanteler le rôle social, de service public et de proximité des guichets de ce bureau de poste.

    La direction de La Banque Postale semble en effet ne pas en démordre : 4 guichets ont, d’ores et déjà, été définitivement supprimés, après que des travaux ont cloisonné l’espace, réduisant le nombre de guichets ouverts au public à seulement 2 guichets, sur les 6 d'origine, fièrement mis en avant lors de l’inauguration en grande pompe, en avril 2010, de ce bureau nouvellement réaménagé. Les conditions d’accueil se sont donc dégradées, et nuisent à l'apaisement des relations entre les clients et les guichetiers : dans un contexte de temps d’attente de plus en plus long, en résultent énervement, hausse de ton, incivilités, voire agressions et violences des propos, et des gestes envers le personnel de ce bureau de poste Paris Gare du Nord.

    Les principes évoqués, sous-jacents à cette restructuration, sont les mêmes : suppression de 8 postes, volonté de favoriser les opérations financières via les automates et fusion à court/moyen terme de ce bureau de poste avec celui de Paris-Magenta (square Alban Satragne, Paris 10e), avec l’objectif de réduire la fréquentation des personnes les plus modestes, susceptibles de demander de l’aide au personnel, et donc de mobiliser le temps des agents aux guichets.

    L’objectif affiché est clairement d’augmenter la rentabilité des opérations, de réduire le temps passé au contact des clients, soit un gain de productivité et  le développement des  opérations les plus rentables, en bref ôter l’humain et le social dans la relation avec la clientèle. A l’horizon donc, avec cette restructuration qui n’a pas été abandonnée, se profile la fin du service public de proximité, la fin de la « banque postale sociale » pour les personnes les plus démunies et les plus précaires, alors que La Banque Postale et La Poste sont, dans nos quartiers, des institutions essentielles pour maintenir et renforcer le lien social entre habitants, et assurer un service public accessible à tous.

    Cette restructuration et cette perspective de réduction d’emplois au bureau de poste Paris Gare du Nord interviennent alors que La Poste faisait récemment sa publicité  en affichant sa volonté de recruter 6000 facteurs en Ile-de-France d’ici à 2015 et de mettre en place 250 emplois d’avenir d’ici à 2014. Dans ce même article, une jeune apprentie factrice en alternance y vantait le relationnel de son métier, le lien qui se crée avec les habitants et l’ambiance cordiale qu’elle connait généralement dans ses relations avec ses clients.

    Mais, bien sûr, c’est oublier que les activités de La Banque Postale et La Poste sont désormais bien séparées, comme nous l’avions clairement expliqué dans notre précédent article du 5 avril 2012, même si elles relèvent toutes deux du Groupe La Poste ! La Banque Postale n’est pas La Poste, n’est plus La Poste. La Banque Postale a désormais ses raisons que La Poste ignore… et, notamment, force est de constater que le souci de la rentabilité, sous l’égide de Jean-Paul Bailly et de Philippe Wahl, ancien banquier d’affaires, prédomine et que cet objectif pécuniaire, financier, est devenu le pilier, la raison d’être de La Banque Postale, qui se targue en effet d’être devenue une banque à part entière… Or, après avoir suivi le 100e numéro du magazine d’investigation de France3 Pièces à conviction, nous ne sommes pas certains que cela soit un progrès pour cet établissement, encore moins un point fort à mettre en avant ..., lorsque l’on constate que cette préoccupation de la rentabilité et de la productivité conduit la Banque Postale à vouloir faire table rase de ses missions de service public et de proximité… surtout dans notre arrondissement, avec la restructuration annoncée du bureau de poste Paris Gare du Nord!  


  • Une autre Goutte d’Or

    Et si la Goutte d’Or n’était pas tout à fait à l’image que beaucoup s’en font ? Et si derrière sa Zone de Sécurité Prioritaire, son marché des biffins, son carrefour Barbès avec trafics en tout genre se cachait une autre Goutte d’Or, loin de la caricature que certains en font souvent ?

    C’est un article paru dans « The New York Times Style Magazine » présentant différents lieux du quartier qui nous fait connaître autre chose. Loin de nous de tomber dans l’angélisme et de voir en la Goutte d’Or un autre Saint Germain des Prés, de nier les problèmes qui existent,  mais ce que dit ce magazine est vrai. Il y a des endroits hors schémas convenus et l’apparition de projets nouveaux comme l’Institut des Cultures de l’Islam ou le projet studio 360° d’installation d’un label musical rue Léon en sont les preuves les plus récentes.

    Parmi ces endroits, il y a la librairie Chez les libraires associés rue Pierre l’Ermite, à deux pas de l’église Saint Bernard. Une librairie atypique, cachée derrière une porte cochère, mais qui n’est pas réservée aux initiés.

    Chez les libraires associés s’est installé en 2006 après avoir acheté le bâtiment du n°3 de la rue. Déjà, le lieu lui-même mérite un petit mot historique, Action Barbès étant toujours sensible à l’aspect patrimonial des choses. Le n°3 de la rue Pierre l’Ermite est un bâtiment construit dans les années 1870 pour le compte d’un ingénieur des chemins de fer ayant fait fortune suite à l’invention d’une goupille spéciale dont il possédait le brevet. Symbole de sa réussite sociale, la façade du bâtiment sur rue est de facture classique, en pierre de taille. A l’arrière se trouvait une forge construite, elle, suivant les modalités de l’époque, c'est-à-dire en briques avec une structure métallique. Cela rejoint les descriptions que fait Zola du quartier dans l’Assommoir, cette Goutte d’Or du dernier quart du XIXème, mi industrieuse, mi champêtre, toute occupée par les grands travaux de construction de l’hôpital Lariboisière et de l’église Saint-Bernard.  C’est à une descendante du propriétaire d’origine que nos libraires associés ont racheté le lieu encore en son état d’origine et l’ont restructuré, disons-le, de belle manière. La librairie a d’ailleurs eu les honneurs d’une page dans le magazine de décoration Côté Paris.

     

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    L'entrée de la librairie

    Mais que fait-on Chez les libraires associés ? Chose devenue relativement rare à Paris, ils proposent des livres anciens de toutes natures, livres rares, livres d'enfants, livres illustrés, livres illustrés modernes, livres animés, photographies, … Des livres aux riches reliures voisinent avec des éditions plus modestes mais dédicacées par les plus grands noms. Des livres à tous les prix, mais qui ont en commun une certaine originalité : les Libraires associés vendent ce qu’ils aiment. Leurs catalogues permettent d’avoir une idée sur la bibliographie d’auteurs ou de maisons d’édition, nous sommes là dans un lieu de culture et de transmission du savoir. Leur activité se nourrit de nombreuses recherches et débouche sur des publications, comme ce catalogue qui a été co-édité par Gallimard et a reçu le prix de bibliographie 2008 ou ces contributions au site Ricochet et à des ouvrages de référence comme le Dictionnaire encyclopédique du livre. Une partie de leurs publications est accessible en ligne. Leur fait d’armes le plus fameux est évidemment la découverte d’une photo inconnue d’Artur Rimbaud, qui a fait la Une de la presse internationale en avril 2010.

    Pour les passionnés de livres, on peut aussi faire une recherche sur la page qui leur est consacrée sur le site AbeBooks.fr. Leur renommée dépasse nos frontières comme le prouve cet article paru sur le site Designers Book, ou par exemple l’article qu’Umberto Eco a consacré à l’un de leurs catalogues.

    Une interview donnée en 2012 par l’un de nos libraires associés nous en dit plus sur son métier et son approche des livres. Nous utilisons le terme livres anciens mais en fait il serait plus judicieux de parler de livres de collection.

     

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    Parmi ces livres il y a des livres animés. Un livre animé est un livre en trois dimensions, quand vous l’ouvrez se déplient des illustrations qui se replient en refermant la page.

     



    Extraits de 9 livres animés from Patrick Lecoq on Vimeo.


    Les libraires associés sont depuis longtemps des spécialistes de ce genre de livres et organisent chaque année un salon qui rassemble à la librairie les créateurs français de livres animés. Cette année le salon s’est accompagné de l’ouverture d’une exposition consacrée à ces livres. Trois collectionneurs de leur connaissance ont sélectionné une centaine de livres collector dans leurs vastes collections et ont accepté de les exposer au sous-sol de la librairie.

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    C’est une merveille que cette exposition qui se tient jusqu’au 21 Décembre. On y rencontre tous les styles dans une scénographie simple mais très agréable. Les enfants sont fascinés mais les parents ne le sont pas moins, le livre animé est pour tous les âges.

    Il faut aller visiter cette exposition. Les objets sont rares, très beaux, pas courants aussi, le tout dans un endroit qui vaut vraiment le détour.

    Ouvert du mardi au samedi, 14-19 h.

    Liens utiles :

    Chez les libraires associés

    La boutique du livre animé

    Page Facebook : Chez les libraires associés

    Compte Twitter : @LibrairesAssoc

     

  • Panama, le cousin latino de notre canal Saint-Martin

    Voici la deuxième carte postale de l'été envoyée par un membre de notre CA. Ne croyez pas qu'ils voyagent tous aussi loin ! Et vous, où êtes-vous ? Voulez-vous nous adresser quelques mots de là où vous êtes, accompagnés d'une photo ?

    Pratique le mail pour réduire les distances à néant. Je suis à Panama City depuis hier 17h, minuit heure de Paris. Le temps est gris, étouffant. En meeting avec mon client, je réfléchis aux éventuelles cartes postales pour le Blog: la construction du nouveau quartier East Coast, et ses tours, de Panama City avec la croissance indécente du Pays atteignant 8% par an, ou le canal avec ses écluses, générant 2.5 milliards USD de droits de péage pour le gouvernement, on est loin des écluses du canal Saint-Martin...

    Bises,
    Fred (qui a choisi le canal, finalement !)

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    Une Carte Postale "technique" depuis Panama, le pays du canal interocéanique

     

    Panama, un petit pays au sud de l'Amérique Centrale, d'une taille équivalente à près de 2 fois la Suisse, coincé entre le Costa Rica et la Colombie... un pays qui affiche une croissance insolente de son économie, qui nous ferait pâlir de jalousie, à plus de 8 % par an depuis 2007... Une croissance tirée notamment par le positionnement de ce pays comme un hub logistique au coeur des Amériques, avec son Canal, l'atout entre pair. 
     
    Le Canal de Panama permet de relier l'océan atlantique et l'océan pacifique, sur une longueur d'environ 82 km. Il était parmi les plus grands ouvrages d'art de l'époque lors de sa mise en fonction en 1914, après plus de 30 années de construction.

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    (Le buste de Ferdinand de Lesseps, devant le bureau de l'Ambassadeur de France)

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    A l'origine du Canal, un Français: Ferdinand de Lesseps, déjà connu pour le Canal de Suez qu'il a mené à bien 11 ans plus tôt... 1880 : c'est donc le début de l'aventure de sa " Compagnie Universelle du Canal Interocéanique " !

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    Malheureusement, le projet bute sur divers écueils : climat, maladies, difficultés techniques et financières, puis c'est la faillite du projet français après 9 ans de travail acharné!

     

    En 1904, 15 ans après l'échec de cette tentative française, la construction est reprise en 1904 par les Américains qui achèveront le Canal en 1914.

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     Ce Canal interocéanique représente 18 fois la longueur de notre canal Saint-Martin parisien, construit entre 1822 et 1825, traversant sur 4.5 km le 10e et 11e arrondissements. Notons toutefois que l'ensemble du réseau des canaux parisiens appartenant à la Ville de Paris s'étend sur 130 km. Les dénivellations des deux canaux parisien et latino-américain sont quasiment similaires, respectivement 25 m et 26 m (en marée basse). 

    Le Canal de Panama comprend 3 ensembles d'écluses doubles avec deux "chambres" parallèles, pour permettre le passage simultané de deux navires dans les deux sens: deux coté Pacifique, à proximité de la capitale Panama City: les écluses de Miraflores (dénivelé de 16.5 m) et de Pedro Miguel (dénivelé additionnel de 9.5), et une coté Atlantique à proximité de la zone franche de la Ville de Colón. En comparaison, le Canal Saint-Martin comprend plus d'écluses: 5 dont 4 doubles.
    Nous avons filmé le passage à l'écluse Miraflores du navire Trina (IMO 9376505), un navire transporteur de marchandises diverses et lourdes, construit en 2008, d'une jauge brute de plus de 13 000 tonneaux, et opéré sous pavillon Antigua & Barbuda par l'entreprise allemande SAL Heavy Lift basée à Hambourg. 

    Ce sont des cartes postales animées, prenez le temps de les regarder...

     

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    Voici la photo de ce navire à vide, avec seulement ses trois grues permanentes, pouvant soulever entre 350 et 700 tonnes (en cumulable= 1 400 tonnes de Charge Maximale Utile). 
     

     

     

     

    Sur la vidéo, nous distinguons à son bord, entre les grues, 2 pièces imposantes rouges, pouvant être des enrouleurs/dérouleurs de câbles ou des éléments de poulie industrielle. Ce navire franchit l'écluse, dans la "chambre" assurant la liaison entre le Pacifique vers l'Atlantique, après que les portes se soient ouvertes. L'ouverture des portes de l'écluse (mesurant 25 m de hauteur, 2 m d'épaisseur, avec deux vantaux de 20 m de large formant un "V", et pesant plus de 600 tonnes) s'effectue grâce à des vérins hydrauliques après que les quelques 100 000 m3 d'eau du bassin se soient vidées. 
     
    Nous apercevons d'abord les deux "mules" (de l'espagnol "mulas", par analogie aux animaux tirant les barges), deux locomotives électriques auto-propulsées sur des rails le long de l'écluse, qui tracte le navire. Derrière le navire, nous apercevons également deux autres mules. Certains porte-conteneurs de grande taille ont besoin de deux mules à l'avant et deux également à l'arrière, et ce de chaque coté, ce qui signifie 8 mules au total. Un treuil installé sur chaque mule permet d'ajuster les amarres entre la mule et le navire, afin que le navire reste centré entre les deux murs de l'écluse.
     

    2 Mules Porte-Conteneurs.jpg
     
    La taille du Canal (cf. taille de ses écluses et sa profondeur) imite la taille des navires pouvant y passer, qui sont ainsi qualifiés par le terme naval "Panamax" dont les dimensions maximales sont: largeur de 32 m (ou "Maître-bau"), enfoncement de 12 m (ou "Tirant d'eau"), hauteur hors de l'eau de 58 m (ou "Tirant d'air" ), et longueur hors-tout de 294 m. 
     
    En comparaison, les navires pouvant naviguer sur le Canal Saint-Martin sont au moins 4 fois plus petits en largeur, 6 fois moins profonds, 13 fois moins hauts et 7 fois moins longs, les dimensions maximales des bateaux admis à circuler sur le canal Saint-Martin étant de 7.7 m (largeur) x 1.9 m (enfoncement), 4.3 m (tirant d'air) et 40.7 m (longueur). 
     
    Le Panama a donc entrepris la construction d'un deuxième canal qui devrait permettre de faire passer les "Post-Panamax". 

  • Les retombées de notre opération cartes postales à Barbès

    En juin 2011, un incendie ravageait les magasins Vano à Barbès. Plusieurs mois plus tard, l'enquête concluait à un incendie accidentel. La Préfecture de police sécurisait le site. Depuis lors, les colleurs d'affiches décorent régulièrement les palissades. On en était là, quand la moutarde nous est montée au nez.

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantOn n'allait pas regarder ce triste tableau pendant aussi longtemps qu'on avait supporté l'affichage sauvage sur les mosaïques du Louxor... L'abandon une nouvelle fois ?

    Notre association s'est réunie, a réfléchi, a décidé une opération "cartes postales". Nous avions assez bien réussi la première en faveur de la propreté, même si, avec le temps, nous nous sommes rendu compte que rien n'est jamais acquis, et que sur le trottoir il faut souvent repasser le balai !

    Le but était double, au moins :

    - sensibiliser la mairie du 18e à la lassitude qui gagne les riverains et les usagers devant ce triste tableau

    - sensibiliser également à la difficulté que rencontrera le Louxor, un projet phare pour le Maire de Paris, et par extension pour ses amis du 18e, dans un univers aussi dégradé, dans un cadre sans le moindre lieu un peu sympa susceptible d'accueillir un cinéphile égaré à la sortie du cinéma.

    - puis alerter les bailleurs sociaux sur la parcelle Vano, certes pas tout à fait libre, mais partiellement en ruine, peut-être même démolissable à terme. Qui sait ?

    Avec détermination, notre architecte maison a fait pousser sous son crayon un immeuble moderne dont le pied abrite une grande brasserie, à l'image des cafés du siècle dernier qui accueillaient les habitants du quartier et les provinciaux en villégiature à Paris. A voir le bel article de Nicole Jacques-Lefèvre dans le blog des Amis du Louxor (lien). On serait presque gagné par un accès de nostalgie, Dupont, Rousseau, la Fourni un peu plus loin et le café des Sports, à la place du Crédit Lyonnais.

    Les cartes postales sont parties et même arrivées, en nombre, sur le bureau du maire du 18e, Daniel Vaillant, qui a demandé à ses adjoints de nous recevoir. C'était vendredi dernier 23 mars.

    36113870:jpeg_preview_medium.jpg?20111006034828En première ligne dans cette affaire, Afaf Gabelotaud, chargée du commerce, de l'artisanat et du développement économique, nous a expliqué où en étaient les contacts de la mairie avec les propriétaires des parcelles qui jusqu’en juin 2011 avaient hébergé les activités des établissements Vano, et ses locataires. Il semble en effet que les magasins Vano sous-louaient de nombreux espaces à d’autres marchands, y compris les trottoirs, pour des loyers fort importants, qui néanmoins donnaient satisfaction tant les chiffres d’affaires générés par les flux autour de Barbès sont eux-même importants.

    Les propriétaires sont deux, car la surface totale de Vano se décompose en deux lots, l’un anciennement occupé par le Café Rousseau (qui avait remplacé la Brasserie Charles) et l’autre disposant d’une sortie sur chacun des boulevards et entourant le premier lot. Voir la plan du cadastre ci-dessous : à gauche se situe le boulevard Barbès, et en bas, le boulevard de La Chapelle.

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    Ce que nous apprenons des élus, c’est que le bail commercial dont bénéficiait le gérant de Vano est tombé en même temps que l’incendie. Les murs – ou ce qu’il en reste – sont donc libres. C’était un point qu’il fallait éclaircir.

    Que faire maintenant au niveau de la mairie pour transformer ce coin de rues ?

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantOn pense tout de suite au droit de préemption. Mais pour en user, il faut que le bien, en l’occurrence les biens soient en vente, que les propriétaires se déclarent vendeurs. On en n’est pas là. Le propriétaire du lot 177 est très attaché à son bien, par tradition familiale. Il a été lui-même patron d’une brasserie quand il était actif et sa famille aurait possédé le fameux café Rousseau. L’autre propriétaire n’a pas été joint personnellement jusque-là : il communique par le biais de son avocat. En bref, pour l’instant, ni l’un, ni l’autre ne sont vendeurs. Il reste la procédure lourde. La déclaration d’utilité publique (DUP). Lourde et longue, car il faut sérieusement motiver ce qui justifie la DUP. Ici, on peut arguer de la nécessité de construire des logements aidés car la loi SRU sur Paris n’est pas encore respectée en ce qui concerne le taux de 20% de logements sociaux.

    Daniel Vaillant a déjà adressé un courrier en ce sens à Anne Hidalgo, première adjointe du Maire de Paris et à Jean-Yves Mano, le Monsieur Logement de Paris depuis le début. Ils sont favorables au projet, nous ont dit les élus. On peut aussi penser que la détermination que montre le 18e à soutenir notre idée indique qu’elle est pleine de bon sens, qu’elle a des chances de voir le jour à terme, mais cette détermination peut aussi influencer la raisonnement des propriétaires actuels des deux parcelles. La perspective d’une DUP peut les conduire vers une négociation avec la Ville. Souvenons-nous que Le Louxor n’était pas à vendre non plus en 2001-2002. Nous nous plaisons à le répéter comme on se réfère à la jurisprudence…

    paris,louxor,barbès,cafés,brasserie,dominique-lamy,afaf-gabelotaud,didier-vallet,daniel-vaillantLe Louxor ouvrira dans un an, environ, comme l’ont encore confirmé les responsables de la Mission cinéma mercredi soir au conseil de quartier Trudaine Rochechouart. Il faut penser à améliorer son environnement dès maintenant, car l’affaire sera de longue haleine, pour lui donner toutes les chances de trouver un équilibre économique dans les prochaines années. Si, comme le répètent les responsables municipaux et les constructeurs, avec, en fond, le chœur des fervents de la culture et du cinéma, si donc ce lieu apporte de nouvelles populations à Barbès, une animation différente, et contribue à l’amélioration du quartier – ce que nous voulons bien espérer – il n’en reste pas moins qu’on peut lui donner un petit coup de main…

    La vue ci-dessus montre la structure intérieure de la grande salle du rez de chaussée lors d'une visite en novembre 2011.

  • La traversée de l’îlot Euro-Alsace...

    Il sagit de l’identification d’une nouvelle liaison piétonne entre les gares de lEst et du Nord.

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    La nécessité d’une liaison piétonne entre ces deux gares, alternative à l’escalier monumental de la rue d’Alsace, a souvent été évoquée lors des différents conseils des quartiers avoisinants, notamment lors de la dernière séance plénière du Conseil du Quartier Lariboisière Saint-Vincent de Paul le 23 janvier 2012.

    Cette problématique a été reconnue par les élus et les services de la mairie du 10e. Une signalétique vient d’être installée afin d’indiquer un chemin alternatif direct et plus pratique aux voyageurs qui doivent transiter entre les deux gares.

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfIdentifiée depuis près de 4 ans, cette liaison correspond à un passage privé reliant le 11-21, rue d’Alsace au 144-146, rue du Faubourg Saint-Denis (entre le boulevard Magenta et la Gare du Nord). Elle traverse un îlot comprenant un ensemble mixte de bureaux et de logements. Compte tenu de sa nature privée, cette voie n’est malheureusement ouverte au public qu’en semaine et aux heures d’ouverture des bureaux.

    Depuis la sortie de la Gare de l’Est située sur le coté Ouest à gauche, les voyageurs, s’ils sont chargés de valises, peuvent éviter la montée de l’escalier monumental de la rue d’Alsace et rejoindre directement en ligne droite la rue du faubourg Saint-Denis, et ce, sans devoir faire le tour du pâté d’immeubles par la rue du 8 mai 1945 pour ensuite rejoindre le carrefour avec le boulevard Magenta et remonter la rue du Faubourg Saint-Denis.

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfUn îlot ayant une histoire....

    L’immeuble traversé par ce chemin fut construit en 1871 pour la jeune Compagnie des chemins de fer de l’Est (créée en 1845). L’architecte Paul-Adrien Gouny, architecte en chef de cette Compagnie  (ayant également construit en 1890 le bel hôtel particulier du 9 rue Fortuny, Paris 17e,  l’actuel lycée professionnel Mariano Fortuny) travailla entre 1885 et 1902 sur la réalisation des bureaux dans cet immeuble. Puis au fil des années, le bâtiment fut laissé à l’abandon, se dégrada et se retrouva coupé du quartier.

     

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncf

    Plus de 2 ans de travaux pour la réhabilitation

    Courant 2003, la SNCF, propriétaire du foncier, lança un concours au sens du Code des Marchés Publics pour la réhabilitation de cet ensemble immobilier de 25 000 m2 (en SHON).

    En juillet 2006, l’immeuble fut cédé pour 54 millions € à une SNC détenue conjointement par le maître d’ouvrage délégué Atemi (entreprise de promotion immobilière française spécialisée dans les projets résidentiels) et le promoteur ING Real Estate (spécialiste bancaire néerlandais des opérations mixtes). Lors des négociations, la mairie de Paris et celle du 10e sont intervenues, assurant notamment la réalisation de logements sociaux dans l’ensemble.

    Ces deux promoteurs travaillèrent avec l’architecte Anthony Emmanuel Béchu, connu également pour ses travaux de réhabilitation de l’Olympia et de l’îlot Edouard VII, l’immeuble Bergère de BNP Paribas, le Théâtre des 3 Baudets, Chanel (place Vendôme), Hédiard (place de la Madeleine) et la nouvelle tour D2 de la Société Générale à La Défense.

    Une réhabilitation architecturale de qualité

    Avec son cabinet d’architecture Atelier 3 AB et sans trahir l’esprit du bâtiment d’origine, l’architecte Anthony Béchu a réhabilité et réinventé l’immeuble en un ensemble mixte,  Euro-Alsace, comprenant:

    •   des bureaux: 19 000 m2, soit 82 % de la SHON 

    •   des logements: 4500 m2, soit 19 % de la SHON: 47 logements dont 45 logements sociaux avec 28 destinés à la Régie Immobilière de la Ville de Paris (RIVP)

    •   51 places de parking.

    Les bureaux et une partie des parkings sont dédiés à la SNCF, locataire depuis la livraison du site, avec plus de 700 employés y travaillant.

    Ayant vocation à créer une liaison entre les deux gares, le nouveau passage vit le jour, semblable à une rue traversant l’îlot et reliant la rue d’Alsace à la rue du Faubourg Saint-Denis.

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfL’ensemble immobilier reflète un projet environnemental et architectural de qualité pour ce site de caractère. L’immeuble, construit avec des fenêtres quasi-gothiques et des toits presque pointus, fut restauré. Les façades haussmanniennes, en pierres, briques et métal, furent ravalées et mises en valeur : les briques y retrouvèrent leur couleur rose pâle, et certains décors sur la façade leur bleu d’origine.

    On recréa, là où elles étaient, les belles verrières aux lignes épurées en accord avec les façades : elles protègent désormais les cours de l’extérieur. 

    Des arbres plantés dans la « douve » entre les divers bâtiments agrémentent l’ensemble. Une façade aveugle en extérieur a été réhabilitée avec  un «Mur végétal» réalisé par l’artiste Patrick Blanc, déjà renommé pour le Musée du Quai Branly en 2004, le BHV Homme en 2007, les Galeries Lafayette à Berlin en 2008, la Serre du Muséum d’Histoire Naturelle en 2010 etc.

    Après plus de deux ans de travaux, le nouvel ensemble a enfin été livré en octobre 2008.

    Une opération très rentable pour les promoteurs grâce à l’immobilier commercial  

    On peut parler d’une opération de réhabilitation aux risques limités pour les promoteurs, au regard des niveaux de location dans le secteur de la gare de l’est (entre 300 et 400 €/m2/an), des rendements nets immédiats espérés de 4.5% minimum sur la zone pour les ensembles de bureaux, et du haut niveau des rénovations envisagées permettant d’assurer de bonnes conditions de location dans un quartier est parisien, déficitaire en bureaux. La demande garantissait le résultat. En outre, le partenariat local initial avec la SNCF, comme locataire « captif », assurait la location des bureaux après leur réhabilitation.

    Cette opération immobilière, rentabilisée donc principalement par la location des bureaux à la SNCF (qui réglait 6.4 millions € pour l'année 2008, soit près de 400 €/m2), plus que par la vente des logements sociaux et privés - relativement accessoire dans l’opération -, permet aux promoteurs de dégager une rentabilité annuelle proche de 12 % !

    Une traversée à découvrir dans ce bel ensemble réhabilité et tranquille entre les deux gares...

    paris,10e,gare-de-l-est,rue-d-alsace,sncfPour les curieux désirant découvrir cet ensemble Euro-Alsace in situ, à l’occasion par exemple d’une petite ballade dans le 10e, la traversée de l’îlot est donc autorisée, et notamment même recommandée pour relier plus directement et plus agréablement les deux gares.

    Cette réhabilitation a déjà fait l’objet d’une étude : la journaliste Muriel Gremillet a ainsi retracé la renaissance de cette ancienne cité ferroviaire du 11-21, rue d’Alsace dans un livre paru en décembre 2008 et co-édité par AAM (Archives d’Architecture Moderne) /SilvanaEditoriale, 25 euros.

    Sur le web, un photographe/architecte, Stéphane Cazenave, a réalisé un reportage panoramique depuis le passage dans l’îlot: voir ici.

  • Propreté : une 2e marche exploratoire aux abords de la Gare de l'Est

    Outre la présentation du plan propreté 2014 du 10e présenté sur notre blog le 30 juin dernier, nous nous sommes penchés récemment sur le sujet de la propreté dans le 10e, avec le compte-rendu des débats assez vifs lors du Conseil de Quartier Saint-Denis Paradis (voir notre article du 13 octobre) et le récit de notre première marche aux abords de l'hôpital Lariboisière.

    Nous avons obtenu de la part de l'adjointe au maire du 10e, Elise Fajgeles, chargée de l'espace public et de la propreté, un deuxième RdV pour un nouvel état des lieux, cette fois aux abords de la Gare de l'Est. Le jeudi 23 octobre dernier, nous avons ainsi parcouru avec l'élue et une personne de la division territoriale des 9e et 10e du service technique de la propreté de Paris, les rues comprises dans ce périmètre indiqué en rouge :  

    dpe,elise-fajgeles,gare-de-l'est 

    Cliquez sur le plan pour l'agrandir

     

    Pour ce parcours, nous avions rendez-vous sur la place Madeleine Braun, propre mais envahie par de nombreux deux-roues, plutôt stationnés de manière ordonnée et ne gênant pas la déambulation des piétons. L'aménagement de cette place Madeleine Braun aurait pu donner plus de place aux espaces verts, mais la Ville n'avait pas fait ce choix à l'époque. Alors pourquoi ne pas créer un deuxième emplacement "officiel", bien identifié, pour le stationnement de ces deux-roues?

    Sur la place Madeleine Braun, nous rejoignent de manière quasi-fortuite deux inspecteurs  du CAPP (Centre d'Action pour la Propreté de Paris) : ils nous expliquent leurs missions de sensibilisation et de verbalisation à l'encontre des personnes ne respectant pas le règlement sanitaire (avec une amende de 2e catégorie, de 35 €, pour toute contravention). Nous apprenons ainsi qu'une opération "coup de poing" est en cours ce jour même et durera jusque tard le soir (23h), avec une dizaine d'inspecteurs en civil verbalisant sur deux secteurs de l'arrondissement. Il s'agit de la deuxième action de ce type sur le 10e en une semaine. Malheureusement, à peine ces inspecteurs nous quittent-ils qu'un monsieur, bien propre sur lui, part tranquillement, sans avoir été verbalisé, après avoir uriné au grand jour le long de la colonne Morris de la place...

    Nous commençons à arpenter les rues du périmètre que nous nous sommes fixés. Nous rencontrons également un commerçant, le responsable du café "A la Ville de Provins" à l'angle du 74 boulevard de Strasbourg et de la rue Saint-Laurent. Nous évoquons les nuisances liées au nombre important des bus du réseau noctilien aux abords de la Gare de l'Est, et les possibles axes d'amélioration (augmentation de la fréquence du nettoyage, sanisettes / urinoirs mobiles etc.).

    Nous découvrons les contraintes des agents municipaux de la propreté, qui ne disposent ainsi d'aucun point d'eau dans le tronçon de la rue Saint-Laurent entre le boulevard de Strasbourg et le boulevard Magenta, pour pouvoir en nettoyer correctement les recoins où stagnent entre les voitures des flaques d'urine. Idéalement, la suppression du stationnement sur l'un des 2 côtés de cette petite portion de voirie permettrait aux agents d'assurer correctement leur mission : un sujet qui pourrait donc être évoqué lors d'une concertation pour d'éventuels aménagements des abords inter-quartiers de la Gare de l'Est... Point à suivre donc.

    Au fur et à mesure de notre déambulation, nous mentionnons les points noirs, comme le long de ce baraquement assez précaire de la RATP, propice aux épanchements d'urines et semble-t-il peu accessible pour les agents municipaux, pourtant sur un passage très fréquenté par les voyageurs et les écoliers... 

    dpe,elise-fajgeles,gare-de-l'est

     

    Nous découvrons aussi des dépôts sauvages, dans des endroits inattendus, comme dans l'abribus-terminus RATP sur le terre-plein du boulevard de Strasbourg - un dépôt sauvage semble-t-il récurrent à cet emplacement.         

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    Nous détaillons la poursuite du déploiement des corbeilles "Bagatelle" dans l'espace public et la fréquence de la collecte des sacs des corbeilles de rue (désignées, dans la terminologie du service de la Propreté de Paris par "RDP" - Réceptables de Propreté -). Nous évoquons notamment ce point au regard des besoins, semble-t-il importants, aux abords des enseignes de restauration rapide comme Quick et McDonald's, qui disposeraient de leur propre personnel dédié à la propreté de l'espace public alentours. Aussi débattons-nous de l'utilité de ces corbeilles, dont la taille n'est pas tout à fait adaptée aux déchets / sachets-repas de ces enseignes (que les Anglo-saxons désignent par "brown bags"); leur présence à proximité immédiate ont des effets pervers : les clients de ces enseignes se débarrassent de leurs sacs dans ces corbeilles qui sont pleines rapidement et donc inutilisables, les déchets additionnels peuvent alors se répandre sur le sol, contribuant à la salissure de l'espace public...

     

    Le responsable territorial du service de la propreté de Paris nous expose la répartition des actions de nettoiement, en fonction des rues visitées, et détaille leur fréquence (chaque portion de rue est ainsi nettoyée à l'eau entre 1 et 5 fois par semaine, en fonction des besoins, selon un planning déterminé). Nous évoquons les points noirs, et la manière de les traiter en ajustant, par exemple et avec parcimonie, la fréquence de nettoyage.

    A ce titre, nous évoquons la rue de Valenciennes, qui, comme la rue Saint-Laurent et d'autres coins, fait l'objet d'épanchements d'urine récurrents. Outre la vigilance des inspecteurs du CAPP, qui n'est pas suffisante, des solutions, mentionnées dans le plan d'action 2014 du 10e, comprennent le traitement à l'eau chaude haute pression, en plus des lavages programmés, et l'installation d'un panneau mobile provisoire pour rappeler les règles sanitaires (interdiction et verbalisation le cas échéant).

    dpe,elise-fajgeles,gare-de-l'est

     

    A la fin de notre parcours dédié, nous discutons de la situation particulière et complexe du square Alban Satragne, où se trouve d'ailleurs l'un des 4 ateliers du service technique de la Propreté de Paris pour le 10e. Pour prévenir d'éventuelles agressions dans l'exercice de leur mission, les agents municipaux de propreté y travaillant ont été, pendant une période, accompagnés par des agents de la Direction de la Prévention et de la protection ("DPP") de la Ville de Paris. Nous reviendrons sur le sujet du square Alban Satragne dans un prochain article sur notre blog.

    A l'issue de cette marche exploratoire inter-quartiers aux abords de la Gare de l'Est, nous estimons donc avoir atteint notre objectif : mieux comprendre le diagnostic fait et permettre de mieux cibler certaines actions sur des points noirs que nous avions identifiés. Nous suivrons donc avec attention l'ajustement de certaines mesures. La propreté dans nos quartiers reste un dossier sensible, comme nous le rappelions dans nos précédents articles...

     

  • Les poubelles de tri en voie de normalisation mais l'urine en été...

    "Le Syctom, qui gère la collecte des déchets de 5,7 millions d’habitants à Paris et en banlieue, va consacrer un million d'euros d’ici à 2016 pour inciter les 84 communes de l’agglomération à se doter des mêmes bacs de tri. La poubelle verte à couvercle jaune, déjà utilisée à Paris, va ainsi devenir la norme. Le Syctom espère aider les Franciliens à mieux s’y retrouver… et à trier plus. Une campagne de sensibilisation vient également d’être lancée sur le Web et les panneaux d’affichage. Actuellement, 30 kg de déchets triés sont collectés par habitant et par an. L’objectif du Syctom est de passer à 47,6 kg d’ici cinq ans." (Le Parisien, 04.04.2013

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    Le tri, c'est bien, la propreté, c'est mieux. Même si nous comprenons que la lutte pour les deux doit être menée de front. Pourtant, au jour le jour, c'est la propreté des rues, des recoins, qui nous "plombent le moral", particulièrement en été. La chaleur intensifie les odeurs d'urine dans tous les recoins, et les rues peu passantes, et cela dès le petit matin. La nouvelle campagne de la Ville : 

    Pour un individu soulagé

    combien de dégoûtés ?

    met un coup de projecteur sur le mal, mais les campagnes  de sensibilisation ne donnent pas des résultats satisfaisants. Elles coûtent cher et leur impact n'est pas mesuré régulièrement comme il serait nécessaire de le faire pour toute dépense de deniers publics. Certes, celles-ci contribuent à maintenir l'emploi dans les agences de communication qui en période de quasi récession ne peuvent plus trop compter sur les budgets publicitaires des entreprises du privé. Tout le monde se sert la ceinture !

    Uriner dans la rue est interdit et sanctionné. 

    Soyons un peu lucides. Qui va lire cette phrase sur une affiche ? Un type plutôt alcoolisé à deux heures du matin à la sortie d'une boîte ? Un autre en pique nique nocturne près du canal Saint-Martin après avoir descendu un pack de bières ? Le sans abri qui abandonerait son pacquetage sans surveillance pour gagner la sanisette la plus proche ? Certainement pas. Alors, pour qui publie-t-on ces affiches, pour qui sont ces campagnes ?

    Les hommes qui ont conscience de l'état sanitaire d'une ville n'urinent pas le long des murs. Il n'est pas nécessaire de le leur rappeler. D'autres font comme ils ont toujours fait sans mauvaises intentions mais dans une totale absence d'esprit collectif et ignorance de l'espace public. C'est le règne du moi d'abord ! "Je ne peux pas me retenir ! " Combien de fois n'avons-nous pas entendu cette phrase... avant de recevoir une floppée d'insultes si l'on insiste sur le sans-gêne de la situation. Au point qu'on hésite à interrompre l'épanchement... situation extrêmement délicate — pour une femme encore davantage — bien que la faute / le délit soit du côté du pisseur !

    La mauvaise habitude commence très tôt. Nous avons tous rencontré une maman bien intentionnée à l'égard de son rejeton de sexe masculin, en train de baisser la culotte entre deux voitures, et lui dire "Allez, dépêche toi, fais pipi là !" Et pourtant, les petits garçons n'urinent pas contre les murs de la cour de récréation dans les écoles maternelles, pourquoi devrait-il en être autrement dans la rue ? Pour rattraper le coup, certains bénéficieront d'une bonne éducation, des "bons principes de comportement en société", mais les autres... 

    Quant à l'amende de 35 euros, il faudrait un policier derrière chaque pilier, chaque recoin, chaque angle de rues tranquilles. Les bilans réguliers de la Préfecture font état d'une augmentation du nombre des procès verbaux pour miction sur la voie publique, certes, mais nous sommes partis de tellement loin. Les pourcentages sont impressionnants mais les chiffres bruts rapportés au nombre d'habitants, au nombre des touristes, et à l'état des rues, c'est une autre affaire. 

    Stoppons là nos critiques. Trois nouveautés cette année. Ce sont :

    • Les agents de propreté de la Ville de Paris distribueront des sacs en papier kraft en journée et en soirée aux pique-niqueurs de la capitale. Marqués de la devise « La propreté, c’est l’affaire de tous », ces sacs visent à faciliter le travail des équipes de propreté et à responsabiliser les Parisiens en leur permettant de collecter leurs propres déchets. Nous espèrons que les non-Parisiens seront également sensibles à ces encouragements !
     
    •  Comme de nombreuses capitales européennes, Paris est confrontée à ce problème d’hygiène publique que sont les épanchements d'urine sur la voie publique. Une campagne de sensibilisation sera mise en place dans 450 lieux de sortie nocturne parisiens. Les affiches, sous-bocks et cartes postales distribuées appellent à la responsabilité de chacun et précisent que tout épanchement d’urine dans l’espace public est verbalisable, et soumis à une amende de 35€.

    • 66 sanisettes parisiennes seront désormais ouvertes toute l’année jusqu’à une heure du matin. Afin de faire face aux nouveaux usages de l’espace public, la Ville de Paris a étendu les horaires d’ouverture de 66 des 400 sanisettes présentes dans la capitale. Plus d’une sanisette sur quatre, situées dans les quartiers les plus animés en soirée, seront ainsi ouvertes jusqu’à une heure du matin, contre 22h auparavant. Nous ne sommes pas allés tester les sanisettes de Barbès pour connaître leurs horaires précis. Vous nous pardonnerez ?

    Liste des sanisettes

    (tiré de la carte interactive des toilettes publiques sur Paris.fr)

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  • Municipales 2014 : les listes, le mode de scrutin

    paris,municipales-2014,démocratieLes listes des candidats ne vont pas tarder à être publiées, la date limite pour faire acte de candidature étant le 6 mars prochain. Chaque parti, chaque tête de liste doit remettre une liste comportant autant de candidats qu’il y a de postes de conseillers d’arrondissement à pourvoir : 14 dans le 9e, 21 dans le 10e et 45 dans le 18e. Comment « lire » ces listes, quelles informations contiennent-elles au-delà des noms des candidats ?

    On peut regarder les listes suivant deux critères :

    1. la composition de la liste elle-même ;
    2. le rang occupé dans la liste par le candidat.

    La composition de la liste donne des informations sur la façon dont la tête de liste envisage la gouvernance de l’arrondissement et sur les équilibres politiques. Par exemple pour chaque arrondissement, le Parti Socialiste doit établir une liste avec une stricte parité homme femme, inclure les candidat(e)s issu(e)s du Parti Communiste et les candidat(e)s issu(e)s du Parti Radical de Gauche dans le cadre des accords passés entre eux et tenir compte du non-cumul des mandats sans parler des candidats dits "d'ouverture". La liste UMP-UDI-MoDem doit comprendre des candidats venus de ces trois composantes dans des proportions respectant la force de chacun. Manifestement, la liste UMP et la liste PS comporteront des candidats dits « de la société civile » - non politiques, c'est-à-dire non-inscrits dans un parti. Le nombre de ces personnalités civiles est un signe.

    Le rang occupé dans la liste par chacun des candidats est une information importante à regarder en fonction du mode d’élection des conseillers.

    Prenons le 9e en exemple. Cet arrondissement envoie 4 personnes au Conseil de Paris. Considérant le mode de scrutin, le vainqueur, c'est-à-dire celui qui aura la majorité, enverra au moins 3 personnes au Conseil de Paris, soit les 3 premiers de sa liste. Si le vainqueur gagne avec une forte majorité, il en enverra même 4 (les 4 premiers) mais l’hypothèse est peu probable. Le vaincu enverra donc une seule personne au Conseil de Paris. La nature - personnalité « politique » ou « civile » - des 4 premiers est donc intéressante pour les listes du 9e et ce n'est pas par hasard si la position dans les listes fait l'objet de si durs combats internes aux partis. (le 10e aura 7 Conseillers de Paris et le 18e 15).

    Le mode de scrutin favorise le vainqueur.

    Si au premier tour, une liste obtient plus de 50% des suffrages exprimés, elle prend la moitié des postes plus d’autres postes au prorata de la répartition des 50% restant au Conseil de Paris et au Conseil d'arrondissement. Au cas où aucune liste n'obtient 50% des suffrages exprimés au premier tour, il y a un second tour auquel seules les listes ayant obtenu au moins 10% des suffrages exprimés au premier tour peuvent participer. A l'issue de ce second tour, la liste ayant obtenu le plus de suffrages (pas nécessairement 50% en cas de triangulaires) se voit attribuer d'office la moitié des postes à pourvoir. L'autre moitié est distribuée à la proportionnelle des suffrages obtenus lors de ce second tour à condition de dépasser les 5% de suffrages exprimés. C’est assez compliqué hélas. Pour reprendre le 9e en exemple, disons que le plus probable dans cet arrondissement, considérant les rapports de force politique en présence, est que le vainqueur se verra attribuer entre 9 et 11 postes et le vaincu entre 3 et 5. Donc, en clair, cela signifie que les candidats en position 10, 11, 12, 13 & 14 sur les listes ont une chance aléatoire de siéger, quelque soit le résultat du scrutin.

    Le rang prend toute son importance pour le second tour en fonction des résultats du premier. Il faut fusionner les listes (toujours dans le cas du 9e, garder 14 candidats pour 28 postulants, par exemple fusionner les listes PS et EELV qui ont déjà annoncé leur accord de second tour) et des personnes devront donc sortir. Cela se fera en fonction de leur rang sur la liste du premier tour.

    Le mode d’élection à Paris est donc très complexe. Il assure une majorité dans les Conseils d’arrondissement et au Conseil de Paris.

    Pour les arrondissements, il élimine les « petits » partis et sans dire bien sûr que la représentation est illégitime, elle est peu à l’image de l’électorat. A titre d'exemple, l’équipe PS/Verts a gagné en 2001 dans le 9e avec 730 voix d’avance sur quelque 19 000 votants mais le Conseil d’arrondissement fut alors composé à 80% par la liste qui a gagné. Pour Paris, les listes Delanoë en 2001 étaient minoritaires en voix sur l'ensemble de la ville mais étaient majoritaires au Conseil de Paris !

    Tout cela pour dire que la lecture de la composition des listes sera très instructive.

    La petite vidéo ci-après préparée par Libération explique le tout en moins de 2 minutes.

     
  • Les trésors cachés du 10e : le passage Delanos

    Un passage privé entre les deux Gares

    paris,delanos,gare-du-nord,gare-de-l'estLe passage du numéro 148, rue du Faubourg Saint-Denis, s'étend entre le boulevard de Magenta et la Gare du Nord et au-dessous de la rue des deux Gares, en d'autres termes légèrement au sud de celle-ci. Ce passage privé traversant l’îlot, est situé juste au-dessus et parallèle à l’autre voie privée que nous avions évoquée pour la liaison entre les deux Gares aux heures ouvrées dans l’îlot Euro-Alsace. Celui-ci n'a pas d'horaire, ouvré ou non, il est simplement privé !

     

     

    Ce passage Delanos, qui tire son nom de son ancien propriétaire, débouche par un escalier sur le numéro 25 de la rue d’Alsace, à proximité de l’escalier monumental qui plonge vers la Gare de l’Est. Il appartient à la petite dizaine de passages du 10e, et notamment ceux qui ne sont pas couverts, comme le passage du Désir, celui de l’Industrie, le passage Reilhac, celui de la Ferme Saint-Lazare, celui des Marais et le passage du Marché.

    paris,delanos,gare-du-nord,gare-de-l'est

     

    Un passage témoignant de l’existence des « vacheries » à Paris


    La porte cochère qui en marque l'entrée rappelle que dans cette partie de Paris, à l'époque, on trouvait encore la campagne. Une tête de vache encadrée par le nom du passage fait référence à son utilisation originelle puisqu’une "vacherie" y était installée permettant ainsi aux habitants du quartier et même aux Montmartrois de s’approvisionner en lait.

     

     

    Pourquoi la présence de ces « vacheries » à Paris ?


    Depuis le début du 19e siècle, la consommation de lait sur Paris s’est développée pour répondre à la mode du café au lait, bien avant donc qu’il soit reconnu comme un aliment à part entière dans la première moitié du 20e siècle. Mais la vraie campagne où vivent les vaches est encore relativement éloignée de Paris pour les transports de l'époque et le lait tourne avant d'arriver en ville ; pour cette raison, des vacheries sont créées dans Paris où l'on nourrit des vaches à lait. Du producteur au consommateur en somme. Mais ces vacheries étaient classées, règlementairement, comme des établissements insalubres, au même titre que les industries chimiques, les abattoirs et les clos d’équarissage. L'insalubrité des étables, le manque d'hygiène lors de la traite et du stockage du lait, la tuberculose endémique dans le cheptel... on peut facilement imaginer les risques que courrait le consommateur de lait cru. L'habitude de faire bouillir le lait avant de le consommer n'avait rien de superflu.  En 1887, 575 000 litres de lait étaient ainsi vendus aux Parisiens, grâce à la présence de 6 850 vaches réparties dans quelque 490 vacheries de Paris. Ces vaches terminaient leurs jours aux abattoirs pour être transformées en saucisse et en saucisson.
    Très rapidement ensuite et jusqu’au début du 20e siècle, le nombre de ces vacheries va diminuer, du fait de leurs rachats par les promoteurs immobiliers au décès des propriétaires - peu fortunés par ailleurs-, du fait aussi de la pénurie de garçons vachers - un métier mal rémunéré et peu attractif -, puis de l’émergence de transports plus rapides qui vont bientôt permettre l’approvisionnement de Paris en « lait voyageur » depuis un rayon de 20 km autour de la capitale. Ces vacheries vont également laisser la place aux « laiteries en grand » : Paris en comptait déjà 41 en 1907, alors que le nombre de vacheries avaient diminué de moitié en 20 ans. Avec la réglementation de 1950 qui impose la vente obligatoire de lait pasteurisé en bouteilles hermétiquement fermées dans les villes de plus de 20 000 habitants, les vacheries disparaissent totalement.  

         

    paris,delanos,gare-du-nord,gare-de-l'estUn passage tranquille arboré et une organisation architecturale originale


    Un panneau à l’entrée du passage, coloré et présentant 11 photos de jardinières et de fleurs, donne clairement le ton : «De la verdure, beaucoup de fleurs et de couleurs!!!!! Qualité de vie de la copropriété!!!!!!! ».
    Et effectivement, les arbres sont là, plantés dans des massifs fleuris. Les jardinières débordent d’arbustes et de fleurs. Les grimpantes s’emparent aussi des murs des immeubles du passage. Les volets peints de couleur vert d’eau dans la première cour contribuent également à égayer le passage.   
    On découvre un passage structuré en trois cours rectangulaires comme en témoigne la vue aérienne proposée en début d'article.
    Chacune des cours comprend 4 «escaliers» , les entrées de 4 bâtiments. Les cours se suivent sur une longueur totale de près de 120 mètres ; les deux premières, tout en longueur, sont perpendiculaires à la rue du faubourg, en prolongement l’une de l’autre ; la troisième, plus minérale, moins fleurie, un peu déserte, apparaît ensuite et forme un T par rapport aux deux premières; c’est là que se trouve l’escalier débouchant dans la rue d’Alsace.

    Comme tous les endroits insolites de Paris, et notamment ses passages et courettes, ce lieu a servi de décor au tournage de films, notamment, « Le Clan des Siciliens » (Henri Verneuil, 1969) dans lequel Alain Delon, un truand traqué par l’équipe du commissaire joué par Lino Ventura, s’enfuit d'un hôtel par une fenêtre - notons qu'il y a pas d'hôtel dans le passage mais le cinéma n'a-t-il pas tous les droits  ? -  il traverse en courant les cours du passage et s’échappe enfin par l’escalier de la rue d’Alsace pour s’engouffrer ensuite dans la Gare de l’Est. Ouf !

    Vous l'avez encore en mémoire ? Sinon en voici un court extrait. Le passage Delanos était plus sombre à l'époque... mais l'aspect grisâtre de ses murs étaient dans l'esprit du film de Verneuil.

     
    Le Clan Des Siciliens par mariodelpais

    La traversée de ce passage permet au piéton de savourer son charme désuet, malgré sa rénovation, et de retrouver la véritable âme du Paris d’autrefois, en dépit des quelques voitures qui y sont garées... Le site du Piéton de Paris propose aussi une visite sympathique du lieu.

  • Second tour des municipales : les candidats dans le 18e arrondissement

    Plus que deux jours avant le second tour des municipales, ce dimanche 28 juin 2020. Trois candidates se disputent le siège de maire de Paris : Agnès Buzyn, Rachida Dati et  la maire sortante Anne Hidalgo.

    Pour chacun de nos arrondissements, les 9e, 10e et 18e, les trois candidates à la mairie de Paris ont des listes qui les représentent. Nous vous présentons donc les listes complètes des candidates et candidats pour ces arrondissements, en finissant aujourd'hui avec le 18e arrondissement.

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    18e arrondissement (45 sièges)

    Jusqu'il y a peu, le 18e arrondissement, "fief de gauche", semblait acquis à la majorité municipale actuelle. Mais les dernières législatives ont ébranlé cette majorité qui a vu les deux sièges de député de l'arrondissement lui échapper, emportés par la candidate de LFI, Danièle Obono, dans la 17e circonscription de Paris, et par le centre-droit Pierre-Yves Bournazel dans la 18e. Pourtant, avec 36,61 % des suffrages, la première place au premier tour des municipales a  été emportée par la liste du maire sortant, Éric Lejoindre (Paris en commun), suivi de la liste EELV, emmenée par Anne-Claire Boux, qui font ici leur meilleur score à Paris (17,16 %). Le député Bournazel est presque à égalité avec les Verts (16,99 %). Le candidat LR, Rudolph Granier, ne recueillant que 11,32 % des voix.

    Même si arithmétiquement l'union des listes de Lejoindre et Boux ne parvient pas à la majorité absolue, le système électoral de "prime au vainqueur" leur assure de fait cette majorité, sauf grosse - mais peu probable - surprise, bien sûr.

    Il n'en demeure pas moins qu'un scrutin n'est jamais joué d'avance, et que la participation notamment peut faire évoluer les résultats par rapport aux projections. C'est donc aux habitantes et habitants du 18e d'exprimer leur choix parmi les trois listes présentes pour attribuer 30 sièges pour le conseil d'arrondissement et 15 pour le conseil de Paris.

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    ANNE HIDALGO, PARIS EN COMMUN

    Conduite par : M. LEJOINDRE Eric

    1 M. LEJOINDRE Eric

    2 Mme BOUX Anne-Claire

    3 M. BROSSAT Ian

    4 Mme GABELOTAUD Afaf

    5 M. MEUNIER Émile 

    6 Mme ROLLAND Carine

    7 M. GIRARD Christophe 

    8 Mme MARKOVIC Douchka 

    9 M. GALVANI Jacques

    10 Mme GOMES Barbara

    11 M. BADINA-SERPETTE Frédéric 

    12 Mme AKKARI Maya 

    13 M. DAVIAUD Jean-Philippe 

    14 Mme BALAGE EL MARIKY Léa

    15 M. HAVET Kevin 

    16 Mme IKUESAN Ayodele

    17 M. YAFFA Mams 

    18 Mme SIRY Gabrielle 

    19 M. SISSOKO Anzoumane 

    20 Mme TRAJAN Violaine 

    21 M. GONZALEZ Mario 

    22 Mme BARIGANT Victoria 

    23 M. BRIANT Gérald 

    24 Mme PROUST Sarah

    25 M. DUPONT Antoine 

    26 Mme BENAKLI Nadia 

    27 M. MENEDE Gilles 

    28 Mme BENARD Fanny 

    29 M. ARNAUD Pierre-Yvain 

    30 Mme PREMEL Danièle 

    31 M. CAYET Thierry

    32 Mme PERROUAULT Marie-Laure 

    33 M. LELLOUCHE Ariel 

    34 Mme KHALLOUK Manal

    35 M. CHAULET Pierre 

    36 Mme PULIDO Sylvie

    37 M. NGOMOU Dieudonné 

    38 Mme COULIBALY Kadiatou

    39 M. LEGAL Thomas

    40 Mme LAURENT Alienor 

    41 M. BONCOUR Mathieu 

    42 Mme AHEHEHINNOU Vien Nadia

    43 M. SOCHA Benjamin

    44 Mme MEZENCE Nadine

    45 M. RIBAUT Laurent

     

    Ensemble pour Paris avec Agnès Buzyn

    Conduite par : M. BOURNAZEL Pierre-Yves 

    1 M. BOURNAZEL Pierre-Yves

    2 Mme HENRY Justine

    3 M. HONORÉ Christian

    4 Mme MEHAL Fadila

    5 M. BEPPO Félix

    6 Mme BLOCH Gypsie

    7 M. QUEINNEC Laurent

    8 Mme YADAN PESAH Caroline

    9 M. GUILLOT Didier

    10 Mme DEBONNEUIL Martine

    11 M. PASQUIER Jules

    12 Mme CAPRON Christine

    13 M. GASMI Karim

    14 Mme RODIER Marie

    15 M. MONCOMBLE Mathieu

    16 Mme GUECHE Houria

    17 M. M'BARKI Midani

    18 Mme BERGEAUD Bénédicte

    19 M. ANSART Olivier

    20 Mme NGUEKAM BEBEY Madeleine

    21 M. ZÉGANADIN Guillaume

    22 Mme MATHIS Irène

    23 M. MARCET Yohann

    24 Mme DODART Gertrude

    25 M. DU PASSAGE Jean

    26 Mme HARRINGTON Irène

    27 M. FLORIN Jean-Baptiste

    28 Mme VANDENBULKE Zélia

    29 M. ROLLAND Niels

    30 Mme DEL PRADO SARTORIUS Claudia

    31 M. BELAÏD Samir

    32 Mme AMRAOUI Fatma

    33 M. OTMANI Sabry

    34 Mme HELLER Céline

    35 M. POMPIDOU François

    36 Mme BROCHET Gisèle

    37 M. BERNET Charles

    38 Mme SAMOYAULT Emmanuelle

    39 M. PELLERIN Matis

    40 Mme TIXIER Victoire

    41 M. KNOLL Allan

    42 Mme MARTIN Marie-Claude

    43 M. PAGES Alexandre

    44 Mme SAAD BOUZID Yasmine

    45 M. BARDE Antoine

    46 Mme DAMIEN Josiane

    47 M. KERHEL Jean-Claude

     

     

    ENGAGÉS POUR CHANGER PARIS, AVEC RACHID DATI

    Conduite par : M. GRANIER Rudolph

    1 M. GRANIER Rudolph

    2 Mme MICHEL Angélique

    3 M. CUTURELLO Benoît

    4 Mme GIUDICELLI Anne

    5 M. EHLERS Eric

    6 Mme HIRAUX Danielle

    7 M. BOUKRIS Sauveur

    8 Mme KOLAGO Blandine

    9 M. COURTOIS Tanguy

    10 Mme ATLAN Monique

    11 M. AUGOUARD Stéphane

    12 Mme BERTHELOT Virginie

    13 M. MAIRE Patrick

    14 Mme GOMEL Marie-José

    15 M. ZAMOUM Saïd

    16 Mme DJORDJEVIC Ivana

    17 M. REYGROBELLET Bernard

    18 Mme MOATI Eugénie

    19 M. PERRINE Thomas-Michel

    20 Mme RABALISON PAILLET Dora Liliane

    21 M. FIRER Lucien

    22 Mme BADIA Laïla

    23 M. GUIDAT Florian

    24 Mme DERHY Sarah

    25 M. SIDIBÉ Kalilou

    26 Mme BOURAKBA Larme

    27 M. SOULAIROL Pierre

    28 Mme TAHIRI Zohra

    29 M. DE JONG Alban

    30 Mme MAURAND Martine

    31 M. COSTANTINI Pierre-Antoine

    32 Mme LEFEBVRE Virginie

    33 M. GIAMARCHI Sébastien

    34 Mme WANIERES Brigitte

    35 M. FÉLIX-THÉODOSE François

    36 Mme JOVIC Jovanka

    37 M. VALETTE Marc

    38 Mme KROUKOPF Dory

    39 M. BRANCIFORTI Walter

    40 Mme TOURET Claudie

    41 M. DANIAUD Thierry

    42 Mme SELEUCIDE Françoise

    43 M. AIT AOUDIA Moussa

    44 Mme NADAL Christiane

    45 M. SALAMON Vincent

  • Un habitant du 9ème au Conseil Régional

    Le Conseil Régional Ile de France est encore une institution peut connue, surtout pour les Parisiens. Le poids de la Ville de Paris, sa présence dans tous les grands dossiers concernant la Région, cachent un peu le rôle de cette institution qui a une certaine difficulté à trouver sa place entre la Ville et l’Etat. Pourtant ses champs de compétences ne sont pas négligeables puisque la Région est en charge de la construction et de l’entretien des lycées, l’apprentissage et la formation professionnelle des adultes, l’aménagement et la planification du territoire, ce dernier champ incluant les transports. La Région mène aussi, en partenariat avec d’autres acteurs publics, des actions dans le domaine de la culture, l’enseignement supérieur et la recherche, les sports et le tourisme.

     

    Parmi les Conseillers Régionaux d’Ile de France, un élu du 9ème arrondissement , Guillaume Balas. Cet enseignent de 33 ans – il est professeur d’histoire, géographie, instruction civique dans un lycée de Villepreux – a été élu en 2004 sur la liste départementale de Paris du groupe socialiste. C’est là pour lui son premier mandat après un long apprentissage politique au sein du PS dont il a été entre 2000 et 2005 le secrétaire de section de l’arrondissement.

     

    Guillaume Balas ne pratique pas trop la langue de bois. Il reconnaît bien volontiers que sa première impression en arrivant au Conseil Régional ne fut pas bonne : « quand je suis arrivé, au départ, j’avais l’impression que c’était une grosse machine pépère. En fait, en approfondissant, on s’aperçoit que cette impression est fausse. Les élus ont tout à fait leur place si ils se battent pour l’avoir. Le problème est que beaucoup de gens arrivent là isolés. Moi j’étais élu avec des amis personnels, dans un groupe, et cela m’a beaucoup aidé. Comme partout, il y a des intérêts et pour faire bouger tout cela, ce n’est pas évident. C’est un lieu qui a des actions déterminantes dans un certain nombre de domaines, on peut en faire une institution avec une vraie priorité politique, il y a quand même un budget de 3 milliards d’€, certes le tiers du budget de la Ville de Paris, mais dans des champs de compétences différents. »

     

    Guillaume Balas est membre de deux Commissions : finance et plan, Démocratie régionale.

    La première Commission est particulièrement importante puisque c’est elle qui gère le budget de la Région. Il assume très bien la décision qui a été récemment prise d’augmenter les impôts collectés par la Région. D’abord dit il, « parce qu’en valeur absolue, cette augmentation reste modeste, mais aussi parce qu’elle était nécessaire pour assurer correctement les financements des actions propres de la Région, notamment en matière de transports mais aussi dans la gestion des personnels techniques en charge de l’entretien des lycées dont la compétence a été transférée de l’Etat aux Régions. Cette Commission a encore un problème de calibrage de ce qu’elle doit être. On doit vérifier l’exécution du budget mais à dire vrai on le fait assez mal. Il y a des progrès à faire. Cette Commission permet néanmoins de voir concrètement ce que fait le Conseil Régional puisqu’elle doit donner son avis sur les différents subventions qui sont accordées. »

    La Commission Démocratie régionale est une nouveauté. La question ne doit pas être regardée avec les critères parisiens où la Démocratie locale fait l’objet d’une attention particulière de l’équipe municipale en place, mais par rapport à ce qui se passe dans l’ensemble des autres communes de la Région. Différents conseils (jeunesse, égalité et lutte contre les discriminations, observatoire des engagements) ont été mis en place et le projet de Maisons des Franciliens – une par département - est en cours de préparation, notamment pour améliorer les relations entre la Région et les associations.

     

    Tout cela est doublé d’une action politique intense. « Je fais partie du bureau du groupe socialiste, nous dit Guillaume Balas. A ce titre, tous les dossiers traités par la Région passent entre nos mains afin que nous déterminions la position du groupe par rapport à ceux-ci. Cela me permet d’avoir une vision plus panoramique des choses et d’approfondir les sujets car nous devons préparer les débats. Pour un jeune élu comme moi, cela me permet de m’initier à tout. »

     

    Un petit regret dans sa nouvelle vie d’élu régional, même s’il ne l’exprime pas directement. Secrétaire de section du PS pour le 9ème, Guillaume Balas était un homme de terrain. Bien sûr, il a gardé de nombreux contacts et ne s’est pas complètement coupé de la réalité. Mais on sent poindre comme une petite nostalgie de ce temps là.

     

    Pour tout savoir sur le Conseil Régional Ile de France, cliquez ICI.