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Rechercher : conseils de quartier

  • Valenciennes, ainsi squattent-ils !

    C'était l'année dernière, déjà, il y a plus de six mois que le tribunal d'instance tout en demandant l'expulsion des occupants du 2 rue de Valenciennes leur accordait un répit de façon à passer l'hiver à l'abri. Chacun sait que la trêve hivernale s'achève le 15 mars... Nous avons voulu connaître la situation de plus près.

    Nous sommes allés voir l'immeuble en question. Des immeubles, devrait-on dire, car il y a derrière la façade sur rue, aux grandes fenêtres vitrées de style industriel du début du 20e siècle (ici briques et fer), une cour intérieure et un autre bâtiment. Puis, sur la droite de la cour, une construction plus modeste en pierre de taille qui donne sur la rue du faubourg Saint-Denis, face à la cité Delanos. La porte d'entrée est fermée. La sonnette n'a pas produit l'effet escompté. Nous en étions donc à rédiger un petit message à glisser sous la porte, quand une gamine est sortie, puis un garçonnet, qui a bien voulu aller chercher un adulte. Venus sans rendez-vous préalable, nous ne nous attendions pas à être reçus d'emblée. Après les présentations d'usage, nous sommes donc convenus de nous rencontrer un peu plus tard et de partager les points de vue de chacun pour faire un état de la situation actuelle.

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    Revenons sur les événements. Le DAL et le collectif Jeudi Noir sont entrés dans cet immeuble le 29 décembre 2012, avec une soixantaine de personnes, 13 ménages et 27 enfants.

    Vidéo mise en ligne sur YouTube par Héléna Ghis et Antoine Panaïté

    Après le passage de Cécile Duflot au ministère du logement dans le gouvernement Ayrault, pouvons-nous voir ce qui a changé ou ce qui a fait avancer le sort des innombrables personnes sans logement ou mal logés ? Ce qui va "booster" la construction de nouveaux logements ? Quels sont les mécanismes d'aides ? Comment les met-on en marche ? Quelles sont les critiques les plus largement mises en avant ? 

    L'attribution d'un logement social passe d'abord par la demande, soyons précis l'enregistrement de la demande par un des organismes habilités à le faire : ce sont 6 articles du code de la construction et de l'habitation qui en définissent les conditions. Où doit-on se rendre :

    • dans sa mairie (à Paris, dans la mairie d’arrondissement)
    • à la Préfecture de son département ou dans tout autre service de l’État désigné par le Préfet
    • dans les organismes HLM.

    Une attestation est alors remise au demandeur de logement par l’organisme, la société, le service ou la collectivité qui a enregistré la demande. Il en est de même à l’occasion du renouvellement ou de la modification de celle-ci. A partir de là, c'est l'attente, plus ou moins longue...

    Le 18 décembre 2013 la loi Duflot sur le logement social est définitivement adoptée, malgré la censure du Conseil constitutionnel dans un premier temps, contré par un ultime vote du Sénat avec une majorité de gauche pour une fois unie. (voir l'article du Monde).

    Depuis longtemps, Cécile Duflot avait annoncé la couleur : pour faciliter la construction de nouveaux logements sociaux et atteindre le taux passé à 25% dans les communes de plus de 3500 habitants (1500 en Ile-de-France), il fallait abaisser de manière très significative le prix de cession du foncier public et augmenter de manière tout aussi significative les amendes infligées aux communes récalcitrantes. Ce sera cinq fois la pénalité antérieure. 

    L'acceptation du logement social par tous et partout passe par un dépoussiérage de leur image dans l'inconscient collectif. Les logements aidés ne sont plus majoritairement les barres des "5000 de La Courneuve", oscillant entre trafics et bagarres... Ce sont des petites résidences aux abords des grandes villes, aussi bien que des immeubles récents ou anciens dans les centres réhabilités, ou encore à Paris des appartements insérés et anonymes. La mixité sociale dépend aussi du changement de mentalité des voisins.

    Et pour l'hébergement d'urgence, le relogement des locataires expulsés ?
    On en arrive au droit au logement opposable (Loi DALO du 1er janvier 2008) qui parfois met l'Etat dans une position de schizophrénie avancée. Pour loyers impayés et sur demande du propriétaire, les services du préfet peuvent être amenés à expulser un locataire qu'ils devront reloger en urgence conformément à la loi DALO... Y aurait-il un manque de communication entre les ministères qui gèrent la problématique en parallèle : le relogement, c'est le ministère du logement, les expulsions, celui de l'Intérieur. Reste que 9 fois sur 10, le locataire n'attend pas que la police le déloge, l'intervention de l'huissier suffit.
    On a ensuite progressé : quand les locataires sont reconnus prioritaires par le DALO, le préfet et la police doivent temporiser et, avant de procéder à l'expulsion, s'assurer qu'un hébergement temporaire est proposé (depuis l'instruction du 26 octobre 2012). De même, l'information des locataires est améliorée, la connaissance de leurs droits signifiée en clair. 

    Des solutions de relogement coûteuses : on entre ici dans la galère des hôtels parisiens, considérés comme la planche de secours ultime et dénoncés par les associations depuis des années. En effet, les nuitées à l'hôtel siphonneraient une bonne partie des fonds alloués à l'hébergement d'urgence, de surcroît dans des conditions de séjour très critiquables. On se souvient de l'incendie Paris-Opéra en 2005, hôtel qui abritait des familles précaires aidées par le Samu social.

    C'est l'occupation de l'immeuble situé 2 rue de valenciennes qui a motivé notre article, et après notre visite impromptue nous avons obtenu la promesse d'une rencontre avec un des responsables des associations sur place. Nous leur laisserons donc la parole pour nous expliquer quels sont les bons côtés de la loi Duflot et les critiques qu'ils formulent à son propos. (On peut toutefois en avoir une première vision sur leur site). Il nous dira, nous l'espérons, où en sont les négociations avec le propriétaire de l'immeuble qui a refusé la première offre faite par la ville de Paris. 

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    Ci-dessous une photo du 12 janvier 2013 : Les banderoles de fortune qui pendaient aux fenêtres pour signifier l'occupation ne sont plus de mise. On en est maintenant aux négociations entre la ville et les propriétaires, mais tout ne se passe pas très bien. L'offre faite par les acquéreurs n'est pas estimée suffisante par les vendeurs. Partie de poker menteur...Du côté des actuels occupants, on est dans l'incertitude, dans la précarité et dans l'angoisse... 

  • Bibliothèque Goutte d'Or fermée, des explications

    Nos différents articles du blog d'ACTION BARBES sur la longue et incompréhensible fermeture de la bibliothèque de la Goutte d'Or nous ont valu d'entretenir des relations avec les acteurs du secteur de la culture, et notamment le syndicat CGT des personnels de la culture de la Ville de Paris, et bien sûr, du côté de la mairie du 18e avec le cabinet du Maire, Daniel Vaillant. 

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    Vous avez suivi avec nous les dernières nominations à la maiire de Paris. Parmi celles-ci, on a noté l'arrivée de Bruno Julliard en remplacement de Christophe Girard qui présidera désormais les débats en mairie du 4e à la place de Mme Bertinotti. 

    Bruno Julliard à la fois au cabinet de Vincent Peillon, à l'Education nationale, et à la Direction des affaires culturelles de la Ville, cela peut être une retrouvaille entre syndicats sachant que le nouvel adjoint à la culture de la ville a un passé de syndicaliste reconnu. Voir cette photo tirée du site de wikipedia avec la biographie qu'on y trouve.220px-Bernard_Thibault_2006-03-07_n1.jpg 

     

     

     

    Après le communiqué que nous avait fait parvenir Didier Vallet, directeur de cabinet de Daniel Vaillant, que vous pouviez lire sur ce blog, nous vous proposons une information pluraliste en reprenant ici l'article de la CGT Culture de la Ville de Paris

    La (très) longue fermeture de la bibliothèque Goutte d’Or (18è) embarrasse tellement la Mairie de Paris que celle-ci a dû (enfin) fournir des explications sur cet incroyable imbroglio. Faut dire que la pression commençait à se faire sentir !

    Pour ce qui ne devait être à l’origine que de simples travaux d’amélioration de la ventilation, de remise aux normes le local poubelle et d’installation d’une nouvelle centrale incendie, la guigne s’est abattue sur la direction des Affaires Culturelles (DAC). Celle-ci, visiblement  très mal conseillée par la direction en charge de la rénovation des bâtiments, n’a pas réussi à chiffrer correctement le montant des travaux, raisons des premiers mois de retard sur le calendrier.

    Nouvelle tentative de la DAC, nouvel échec : Cette fois, c’est le marché qui est contesté pour des raisons de procédure. Nouveaux retards !

    Ensuite c’est l’architecte qui fait une crise de nerf. Celui-ci mettant en avant son « droit moral » (c’est son chef d’œuvre après tout) refuse que l’on fasse toute intervention sur les façades. Pas de chance.

    Enfin les négociations avec les entreprises patinent. En bon français, elles n’auraient guère été intéressées par le chantier. Encore du retard. La guigne quoi ! Si bien que des travaux qui auraient dû prendre fin au mois de mars (il y quatre mois) n’ont….  pas encore commencé.                                                        

    Cette cascade d’imprévus, dénoncée par la CGT et les associations de riverains, relayée par Ian Brossat, président du Front de Gauche au Conseil de Paris a fini par fâcher tout rouge le Maire du 18ème, Daniel Vaillant. Celui-ci, dans un article du « Parisien »  se croyant sûrement chez « amazon » demandait la mise en place d’un comptoir de prêt avec réservations des livres  par internet ! Mieux, le même s’était déclaré l’inventeur du concept de la bibliothèque « hors les murs » déchainant l’hilarité des personnels. (lire l'article ici)

    Ces prises de position n’ont même pas fait tilter les rares membres de l’administration qui avaient lu l’article. Ils trouvaient ça « normal ». Mais vu leur méconnaissance du métier, pas étonnant que ça bug.

    Bon, pour réparer tout ça, la DAC s’engage maintenant à mettre en place sur cinq jeudi après midi, Goutte d'Or « hors les murs » au square Léon. Elle promet aussi un début des travaux en septembre 2012, pour une réouverture (définitive?) en mai-juin 2013. C'est la première fois que ce genre d'information est donnée aux personnels.    

    Quant à la mise en place d’un comptoir de prêt, la première difficulté est de trouver des locaux. La DAC cherche encore. Ce comptoir serait d’une surface de 30m2 (c’est petit), pour une capacité de 2000 documents avec ouverture le mercredi et samedi après midi. Réponse au courant de l’été si un lieu est finalement déniché.

    Le sous directeur a beau jouer les ingénus (« c’est la première fois que nous avons des problèmes de travaux » déclare t-il sans remords), il a fallu lui rappeler qu’en 2008, la Médiathèque Yourcenar (15è) a fermé ses portes trois mois après son inauguration, pour réaménager les espaces, refaire la climatisation et remplacer la banque de prêt (coût de la plaisanterie, plus de 50 000 euros !).

    La date de réouverture de la bibliothèque Goutte d’Or va être en tout cas le premier chantier (c’est le mot) auquel devra s’attaquer le nouvel adjoint à la culture, Bruno Julliard.  Bienvenue à la DAC !!! 

     On sent comme un flottement, non ? 

    Pour avoir vu des difficultés variées dans des équipements municipaux, comme des écoles par exemple, on peut se poser la question si la réception des travaux, avant inauguration et prise en main des bâtiments par la Ville, est toujours impeccable.

  • Journées du Patrimoine aujourd'hui et demain

    Premier week end de septembre.... c'est l'occasion de visiter des lieux insolites ou simplement fermés au grand public le reste de l'année. Vous aurez un grand choix encore dans cette édition 2016. 

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    Paris 9e, des lieux prestigieux....

    • visite et ateliers privés chez Bucherer  (ateliers d'horlogerie et de joaillerie au 12 Boulevard des Capucines)
    • L'hôtel Banke (anciennement banque diamantaire, l'hôtel a été conçu au début du XXème siècle par les architectes Charles Friésé et Joseph Cassien-Bernard, au 20 rue Lafayette)
    • Galeries Lafayette
    • Hôtel de Mercy-Argenteau (Visite libre ou commentée par des membres de 9ème Histoire).
      16 bis, boulevard Montmartre   — Samedi de 10h à 19h et dimanche de 10h à 17 h —

    Des lieux plus insolites....

    Une visite du studio Harcourt
    Le studio Harcourt ouvre ses portes pour la 1ère fois à l'occasion des journées du patrimoine, le dimanche 18 septembre, pour nous faire découvrir le studio photo iconique de Paris lors de visites en petits comités.

    Pour les nostalgiques de l'ancien temps et des bus il faut le dire un peu poussifs dans les montées (qu'on se souvienne de la rue de Rochechouart entre Maubeuge et Trudaine...) La RATP vous propose Une balade en bus ancien. Cette année, le choix se fait entre deux parcours, pour des balades hors du temps. Avec nostalgie, le parcours de 30 minutes fera revivre les années 30 ou 70, selon le parcours choisi. Les bus TN, mis en service de 1931 à 1936 et emblématiques de Paris, seront à l'honneur cette année encore.

     

    Paris 10e, sur les conseils d'Histoire et Vie du 10e ....

    Benoît Patisson (Histoire & Vies du 10edonnera une conférence sur le thèmes 'Patrimoine et citoyenneté" intitulée "Le symbolisme de la statue de la République, l'iconographie de ses hauts-reliefs": 
    La conférence sera suivie d'une visite guidée de la statue de la République pour voir in situ les haut-reliefs.

    • samedi 17 septembre de 11h à 13hEspace Jemmapes, 116 quai de Jemmapes, Paris 10e  — Métro : "Gare de l'Est" ou "Jacques-Bonsergent" (entrée libre sans réservation) 

    Toujours sur le thème "Patrimoine et citoyenneté ", Histoire et Vie du 10e vous propose une visite commentée de la mairie du 10e par Jeannine Christophe et André Krol (Histoire & Vies du 10e): 

    • samedi 17 septembre à 14h30 (visite limitée à 30 personnes, sans inscription, après 14h30 l’accès à la mairie ne sera plus possible pour question de sécurité) Mairie du 10e, 72 rue du Faubourg-St-Martin, Paris 10e — Métro "Château-d'Eau" .


    Paris 18e, glanés selon nos goûts...;

    VILLA DES ARTS au 15, rue Hégésippe-Moreau (sur Facebook, un regard ?)

    • Circuit « Patrimoine et citoyenneté à la villa des arts et dans le quartier Clichy grandes carrières » (sur réservation) sam. et dim. 11h-12h, 14h-15h, 16h-17h
    • Visite guidée (sur réservation) samedi et dimanche 12h30-13h30, 15h30-16h30, 17h30-18h30

    CIMETIÈRE DU CALVAIRE au 2, rue du Mont-Cenis

    • Visite guidée. samedi et dimanche 9h-11h30, 13h30-16h30

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    Photo: Jean-Pierre Viguié / Mairie de Paris

     

    ASSOCIATION « MÉMOIRE DE L’ÉLECTRICITÉ, DU GAZ ET DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC » au 29, rue Doudeauville 

    • Visite guidée (sur réservation) samedi et dimanche 9h30-11h, 11h-12h30, 14h-15h30, 15h30-17h

    LE FUNICULAIRE DE MONTMARTRE
    Métro Anvers
    La visite du funiculaire de Montmartre nous plonge dans l’un des quartiers les plus touristiques de Paris. La RATP propose de faire découvrir ce mode de transport unique avant sa rénovation. Les équipes de maintenance des équipements présenteront la salle des machines et expliqueront le fonctionnement de ce mode de transport vertical.

    • Visite commentée. Samedi et dimanche (horaires non communiqués) 

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  • Des avancées pour la promenade urbaine

    La précédente réunion sur la promenade urbaine avait eu lieu aux Bouffes du Nord le 5 octobre (voir notre article du 13 octobre). Pour celle du 21 décembre, la mairie du 10e avait ouvert ses portes. Une petite centaine de personnes avait fait le déplacement et le lieu, quelque peu excentré du boulevard de la Chapelle, n'avait pas découragé les habitants motivés.

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    La maire du 10e Alexandra Cordebard était entourée de Christophe Nadjvoski chargé de l'espace public, de la voirie et des déplacements à l'Hôtel de ville et du maire du 18e Eric Lejoindre. Les services de la voirie et des espaces verts étaient également représentés.

     La bonne surprise, l'éclairage du viaduc

    C'est Marie Ikram conceptrice lumière qui est à la maîtrise d'oeuvre pour le projet lumière et sa présentation a suscité un grand mouvement d'adhésion dans la salle (vous pouvez retrouver l'ensemble de la présentation grâce au lien en fin d'article). Par contre, l'enveloppe dédiée d'environ 2,5M ne permettra pas de réaliser les propositions sur l’intégralité des 2.1km prévus. Et c'est bien dommage. Rappelons que pour l'édition du budget participatif 2014, Action Barbès avait soumis un projet qui avait permis d'obtenir une enveloppe de 200 000 €; c'était un bon début.  Reconnaissons que la ville a bien intégré la mise en valeur du viaduc dans le projet. Voici ce qu'en dit Marie Ikram: "Un projet minimaliste signifiant qui rend hommage à l’ouvrage d’art et à ses usages permanents tout en prospectant sur ses usages futurs qui permet des transgressions contemporaines avec 2 idées: la 1ère est de faire flotter le métro aérien en illuminant le tablier grâce à une suspension spéciale multifonctionnelle et la 2ème est l’implantation des suspensions décoratives Parisiennes en bilatéral (comme sur le pont Bir-Hakeim dans le 15ème arrt  pour recréer une unité visuelle sur l’ensemble du métro aérien Parisien)  au lieu de l’implantation axiale prévue au départ".
     

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    En ce qui concerne l'espace situé face à Tati et très malmené par les pigeons depuis des années,et toujours dans le cadre du projet lumière; une solution a été trouvée pour masquer les différents câbles visibles sous le tablier et permettre l'installation d'appareils à ultrasons pour faire fuir les oiseaux grâce à la suspension spéciale multifonctionnelle « fil d’Ariane ». Les piles du métro seront illuminés pour appuyer leur rôle structurel mais aussi en révélant les blasons de chaque arrondissement. D'autres propositions comme des diffuseurs de brume en été, des éclairages différents selon les saisons ou encore lors du passage des rames ont été formulées. De quoi rêver...

    Du côté des aménagements de voirie

    Rien de très nouveau depuis la réunion de décembre. Le tronçon Barbès-Chapelle sera bien à un seul sens de circulation avec des trottoirs élargis le long de l'hôpital et de la déchetterie. Des stationnements supplémentaires seront créés côté 18e pour les camions du marché, ce qui obligera probablement à mettre en partie la piste cyclable sur le trottoir. Des solutions sont à l'étude afin d'éviter les conflits d'usage comme c'est le cas sur le boulevard de Magenta. Le carrefour Tombouctou-Maubeuge sera réduit afin d'assurer la continuité du terre plein central avec une vraie traversée piétonne sécurisée, dans le sens du viaduc, des passages piétons entre les deux arrondissements conservant leur place.

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    Pour le tronçon Chapelle-Stalingrad, le préfet a donné son accord pour une expérimentation de 10 mois pour une seule voie de circulation dans chaque sens. Le trottoir sera aussi élargi du côté du centre d'animation 18e. La rue de Jessaint sera mise en zone 20, dite zone de rencontre, mais pas de piétonisation à l'ordre du jour. Par contre, la végétalisation sera renforcée notamment sur le passage aux pigeons en haut du square de Jessaint. Quant au square Louise de Marillac, il sera étendu. Le carrefour Chapelle verra ses files de circulation réduites et la création de passages piétons sous le viaduc.

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    Le calendrier

    A partir de mai, les travaux de voirie commenceront entre Barbès et le carrefour Tombouctou. Ils se poursuivront vers l'est au fur et à mesure de l'avancée des travaux de la RATP jusqu'à l'été 2019.

    Quid du Civiclab?

    La question du bilan du Civiclab pour sa première année de fonctionnement a été posée de concert par ActionBarbès, SosLaChapelle et DemainLaChapelle. Pour la question des usages, la ville reprend la main. Il sera cependant fait appel au Collectif, notamment sur l'aspect paysager. Mais la ville va lancer un appel à projets afin que l'ensemble des directions de la ville concernées par le projet travaillent ensemble. Il s'agit de regarder ce qu'il est pertinent d'installer sur la promenade. Les premiers usages doivent se mettre en place en octobre 2018, c'est pourquoi une prochaine réunion publique sera programmée prochainement. D'ici là, un bilan du Civiclab sera transmis fin janvier aux élus puis aux associations en toute transparence, nous a t-on affirmé.

    Quelles pistes pour les usages?

    Rien n'est arrêté mais on pense à des activités économiques (commerces pérennes de qualité), sportives, festives, culturelles. Et aussi kiosque de billetteries de spectacle (comme place de la Madeleine), ludothèque, jeux pour enfants, espaces pour s'asseoir...Pour les usages temporaires, l'idée d'expositions photos sur les grilles du pont Saint Ange ou le long du viaduc a été retenue. Enfin, pourrait-on ajouter!

    Côté espace convivial dans le marché Barbès, on reste dans le flou. Il pourrait être au bout du marché avant le carrefour Tombouctou ou au centre et ce dès l'automne 2018 et pour ce faire, on réduirait le linéaire de chaque stand  C'est un point que nous devrons suivre attentivement.

    Entendu dans la salle

    Une représentante de l'association Vivre Secrétan a fortement regretté que la promenade urbaine ne comprenne pas l'intégralité du parcours aérien jusqu'à Colonel Fabien, a minima en terme d'éclairage. Nous avions oeuvré en ce sens au tout début du projet avec cette association en vain. Très attendue par les riverains de la place de la Chapelle, l'intervention de Sylvie Pouget, responsable RATP, les a satisfaits. Suite à la mobilisation des associations, les élus du Conseil de Paris ont adopté un voeu et ont écrit à la RATP qui depuis, s'est engagée à lancer une étude de faisabilité pour revoir les espaces et sorties de la station Chapelle, une première étape pour un projet de longue haleine.

    Cette réunion plus calme, que la précédente et surtout présentant des avancées de la part de la ville, a satisfait un grand nombre d'habitants. De bonne augure pour cette nouvelle année qui commence.

    Vous pouvez retrouver les CR des différentes réunions sur le site de la ville ici et le document complet projeté le 21 décembre ici.

  • Retour sur le comité vélo du 18e

    Le comité vélo du 18e arrondissement s'est réuni le 9 mai à la mairie d'arrondissment, sous la présidence de Carine Roland, 1ère adjointe au maire, et cycliste régulière, et Felix BEPPO, adjoint au maire chargé de la voirie, des transports et des déplacements. Etaient également présents des associations de cyclistes très actives à Paris (Mieux se déplacer en Bicyclette (MDB) et Paris en Selle, Action Barbès, un cycliste citoyen et des conseillers d'arrondissement de la majorité et de l'opposition.

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    La mission vélo, service  de la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) chargée de la mise en œuvre du plan vélo, assistée de la section Territoriale de la Voirie, a présenté l'avancée des projets que nous détaillons ici  :

    Aménagement piéton et cyclable pour la traversée de la Porte de la Chapelle

    En préambule, la mission vélo a précisé que cet aménagement s'inscrit dans le projet "En piste, encore plus d'aménagements cyclables"  retenu dans le cadre du budget participatif 2015 avec un budget total de 8 millions d'euros. Il prévoit en particulier l'aménagement de la traversée d'une vingtaine de portes et de certains axes importants (rue de la République, rue Lecourbe, etc.).

    Actuellement, l'aménagement cyclable pour traverser la Porte de la Chapelle et rejoindre Saint-Denis depuis Paris (et vice-versa) est ina
    dapté et dangereux. Les piétons ne sont pas mieux lotis avec un  cheminement discontinu, et en particulier la traversée de la bretelle d'entrée au périphérique sans passage piéton !

    L'aménagement prévu a ainsi pour principaux objectifs de sécuriser l'itinéraire cycliste et de créer une circulation piétonne continue et aussi confortable que possible (avec un trottoir élargi et un passage piéton associé à un feu tricolore) pour un coût estimé à 130 000 €.

    En synthèse, les modifications relativement modestes ont pour principal qualité de proposer un cheminement continu pour les piétons. Il n’est pas certain que tous les cyclistes l'utilisent mais il a au moins le mérite de proposer un itinéraire sécurisé.

    En complément, il sera probablement utile de prévoir quelque chose de plus ambitieux à l'ouest de la Porte de la Chapelle (avec passage devant la déchetterie) lorsque les travaux de la zone seront achevés.

    Prochaine étape pour les services de la Ville : rencontrer la communauté d'agglomération de Plaine Commune, chargée de la voirie à Saint- Denis, pour créer une réelle continuité de part et d'autre du périphérique.

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    Pour connaitre la totalité du projet, c'est ici.

     

    Réaménagement de la rue Marcadet

    La mission Vélo a ensuite présenté le projet envisagé de réaménagement de l'intégralité  de la rue Marcadet, seul aménagement d'ampleur dans l'arrondissement pour le plan vélo (travaux réalisés sur le budget du plan vélo). L'objectif est de créer une liaison traversante de l'arrondissement selon l'axe est- ouest entre la rue Max-Dormoy et l'avenue de Saint-Ouen

    La mission Vélo précise qu'il est envisagé d'appliquer le concept de "vélorue", concept éprouvé en Europe mais qui n'existe pas en France. Le principe est de disposer d'une rue "apaisée, habitée et partagée".
    L'aménagement étudié prévoit des interventions distinctes en fonction des tronçons : zone 30 en majorité (avec double sens cyclable et piste protégée en montée), zone de rencontre et zone piétonne.
     

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    Les principales propositions à retenir :

    ∗ Entre la rue Marx-Dormoy et la place Louis-Baillot : aménagement d'une piste bidirectionnelle sur le trottoir sud (y compris sur le Pont de la rue Ordener à la place des jardinières béton). Difficulté identifiée en séance : la traversée de la rue Max-Dormoy pour les cyclistes venant de la rue Riquet.
    La mission vélo a précisé que l'aménagement de la place Baillot, retenu au titre du budget participatif 2016  pouvait avoir un impact sur la proposition retenue.

    ∗ Le tronçon situé entre la rue des Poissonniers et le boulevard Barbès vient d'être réaménagé en zone 30 (projet qui était porté par la mairie du 18e bien avant les réflexions sur le plan vélo).


    ∗ Des adaptations des pistes cyclables du boulevard Barbès sont envisagées au carrefour avec la rue Marcadet : déplacement / inversion des pistes au droit des sorties de métro afin d'éviter les conflits avec les usagers sortant de la station. Si cela fonctionne, on pourra envisager de prévoir des traitements similaires aux zones de fort conflit. Il est à noter que les associations de cyclistes ont une nouvelle fois demandé l'ouverture aux vélos des couloirs bus du boulevard Barbès (avec suppression du séparateur) en raison du constat de l'impossibilité d'utiliser les pistes sur trottoir, envahies par les piétons.

    ∗ Le réaménagement complet du carrefour Marcadet-Ramey, avec enfin une traversée directe de la rue Marcadet pour les piétons.

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    ∗ La transformation complète en zone piétonne du tronçon situé entre les rues Hermel et Ramey, avec éventuellement le principe d'une "rue aux enfants" entre la rue du Mont-Cenis et la rue Ramey.

    ∗ Du stationnement vélo est prévu tout le long du parcours

    A ce stade, le calendrier envisagé est le suivant : concertation en 2017 et travaux en 2018-2019

    Les élus du 18e ont bien insisté auprès de la mission vélo pour que les projets éventuellement retenus au budget participatif (en particulier tronçon de la rue Marcadet entre les rues des Poissonniers et Ordener) n'entraînent pas de retard dans la réalisation de l'aménagement global de la rue Marcadet.

    Pour y voir plus clair, vous pouvez consulter la présentation complète ici.

     

    En point divers, le comité vélo a été informé de la réalisation prochaine d'une zone de stationnement vélo au droit du carrefour Ramey-Clignancourt, proposée il y a plus de 6 mois par un adhérent de notre association ! Il  devrait se réunir au début de l'été pour réfléchir à l'organisation d'événements liés au vélo lors de la prochaine journée sans voiture prévue en septembre 2017. La question du stationnement vélo dans l'arrondissement devrait également être abordée.

  • ZSP 10-18, où en est-on à dix mois ?

    Le 7 novembre dernier, au commissariat du 20e arrondissement, s’est tenue la dernière réunion de la « Cellule d’écoute de la ZSP 10-18 », sous la houlette du commissaire Jacques Rigon, chef du 2e district de Paris. Étaient présents, les commissaires centraux des 10e et 18e et les responsables de secteurs de la ZSP, Sarah Proust, adjointe au maire du 18e chargée des questions de sécurité et Stéphane Bribard, son homologue du 10e, ainsi que des représentants des services chargés de la sécurité de chaque arrondissement. Le cabinet de la maire de Paris avait également répondu présent. Les associations de riverains étaient également présentes, ainsi qu’une représentante du Conseil de quartier de La Chapelle.

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    Nous ne détaillerons pas ici tout ce qui a été évoqué au cours de cette rencontre qui a duré pas moins de trois longues heures. La réunion a débuté avec la présentation de la nouvelle commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster, qui succède à Valérie Goetz rue de Clignancourt. Arrivée depuis quelques jours, cette réunion a été pour elle une bonne occasion de prendre la mesure des problèmes qui se présentent à elle. Le M18, magazine bimensuel de la mairie du 18e, lui consacre un portrait en quatrième de couverture du numéro de novembre-décembre 2018

    Le commissaire Rigon a détaillé les actions policières dans le périmètre de la ZSP 10-18. Depuis la dernière réunion qui s’est tenue le 11 septembre dernier, il a été effectué plus de 4 000 « prises de contact », soit plus de 22 000 depuis le début de l’année et la mise en place de la ZSP élargie. Au quotidien, les équipes dédiées à la ZSP bénéficient de l’appui des forces mobiles, avec une à deux sections de CRS ou de gardes mobiles, ces forces sont principalement déployées vers les stations de métro Barbès-Rochechouart et La Chapelle. Côté « délinquance », il a été procédé à 425 arrestations depuis septembre (stupéfiants, vols, recels). Il est à noter que le total des faits constatés de délinquance est en baisse de 15% depuis le début de l’année.

    Suite notamment à quelques articles de presse très alarmistes, la Préfecture de police a mis un accent particulier sur les abords de la Salle de consommation à moindre risque (SCMR). Six opérations ont été menées sur le secteur, avec des policiers en civil, pour viser spécifiquement les scènes de deal et d’injection de rue. Le bilan est relativement maigre, avec au total seulement 22 arrestations pour deal ou injection sur l’espace public, et aucun fait constaté aux abords immédiats de la SCMR, rue Ambroise-Paré et rue Saint-Vincent-de-Paul. L’essentiel des problèmes rencontrés se concentrent entre 17h et 19h dans la cour des taxis de la gare du Nord.

    Le contrôle des commerces a abouti à 83 sanctions dont 50 fermetures administratives temporaires. La Ville a annoncé une sanction rare à l’encontre d’un commerçant du marché de Lariboisière à Barbès, avec sa radiation définitive pour sa complicité active avec des vendeurs à la sauvette qui s’installent dans l’allée centrale du marché, ce commerçant n’hésitant pas à cacher de la marchandise non seulement dans son stand mais également dans son camion. Mais, ne nous y trompons pas, ce cas de complicité, même s’il n’est peut-être pas le seul, est rare, l’essentiel des commerçants du marché subissant ces ventes à la sauvette qui nuisent à leur commerce.

    Pour les « ventes à la sauvette », toutes catégories confondues, depuis septembre, c’est 11 300 évictions simples et 2 800 procédures simplifiées qui ont été effectuées. À noter, les saisies pour destruction représentent plus de 100 tonnes de marchandises depuis le début de l’année. À propos des ventes à la sauvette, nous avons rappelé la position d’Action Barbès qui tient à distinguer le deal, le recel et le commerce déguisé d’un côté, du « marché de la misère » de l’autre ; ce dernier, expression de la grande misère sociale et économique de certains de nos concitoyens, mériterait une vraie réflexion de la Ville et aussi de l’État. L’idée d’une prise en charge sociale de toutes les personnes tentant de boucler, ici, les fins de mois difficiles nous semblant relever d’un vœu pieux, il nous apparaîtrait plus opportun à moyen terme d’organiser un marché des biffins, à l’instar de celui de la porte de Montmartre, plutôt que de chasser tous les jours de marché de pauvres gens à travers les rues de la Goutte d’Or. En ce qui concerne, le deal, le recel et autres ventes crapuleuses, il n’est bien évidemment pas question d’une telle compréhension. À ce sujet, il a été procédé à 4 200 évictions de vendeurs de cigarettes (19 000 depuis dix mois), 3 300 procédures simplifiées (saisie de la marchandise sans emmener la personne fautive au commissariat) et 157 interpellations (670 depuis dix mois, dont 316 avec garde à vue).

    Pour faire respecter le décret préfectoral sur l’interdiction de consommation et de vente d’alcool à certains horaires sur une zone qui englobe la ZSP, c’est seulement 32 verbalisations qui ont été faites. Un petit bilan pour un problème récurrent sur certains secteurs, comme les abords de la gare du Nord, à Château Rouge ou encore vers Marcadet-Poissonniers.

    La mairie du 18e, quant à elle, annonce un bilan d’étape à dix mois avec 5 600 procès-verbaux dressés pour diverses infractions et 16 400 PV pour stationnement. Il y a eu un renforcement de la présence des agents de la DPSP dans les espaces verts, avec des passages beaucoup plus fréquents. Comme d’autres associations, nous regrettons la disparition des gardiens de square, qui par le passé ont su faire la preuve de leur efficacité. Nous avons également appris qu’à présent la Ville a accès à 940 caméras de vidéosurveillance.

    Nous finirons avec ce rappel que nous avons fait, avec d’autres associations et collectifs, sur les nombreux problèmes engendrés par la mise en place de « Paris respire » les samedis à Château Rouge : stationnement sauvage et circulation chaotique autour du secteur, le quartier n’étant plus qu’un concert de klaxons tout au long de l’après-midi. Selon nous, un secteur piétonnisé trop restreint et pas assez surveillé.

     

  • Municipales 2014 : une rencontre avec Anne Hidalgo

    Au-delà des rencontres avec certaines têtes de liste des 9e, 10e et 18e arrondissements, nous avons sollicité certains candidats à la mairie de Paris dans le même contexte que pour les arrondissements, à savoir ceux qui pourraient être en responsabilité après les élections. Il s’agit en fait de deux candidates. Notons au passage que Paris joue cette année et personne ne s’en plaindra, les précurseurs puisque ce sont deux femmes qui tiennent le haut de l’affiche, Nathalie Kosciusko-Morizet pour l’UMP-UDI-MoDem et Anne Hidalgo pour le PS-PCF-PRG. Ce sont ces deux femmes que nous avons sollicitées. A celles-ci, nous avons ajouté Christophe Nadjovski pour les écologistes d’EELV. Ecologistes qui, en cas de victoire de la gauche, participeront à l’exécutif parisien d’une manière ou d’une autre, proportionnellement aux résultats du scrutin comme nous l'ont laissé entendre nos interlocuteurs.

    L’idée est simple : rencontrer candidates et candidat pour leur parler de Barbès et de ses alentours, leur présenter les sujets qui nous préoccupent et qui seront à traiter au niveau de l’Hôtel de Ville par le Conseil de Paris, le tout dans une grille d’entretien commune pour comparer les réponses. Il s’agit plus d’un échange de points de vue que d’une liste de questions.

    Nous commençons aujourd’hui par notre rencontre avec Anne Hidalgo.

    Nota important : dans un souci d'équilibre entre les points de vue, nous avons depuis des semaines demandé un rendez-vous à NKM avec le soutien actif des candidats UMP des trois arrondissements, mais sans résultat à ce jour. Une date avait été fixée avec Christophe Najdovski mais la réunion a été annulée par le candidat à la dernière minute. Que les lecteurs de ce blog ne soient pas étonnés si les seuls propos d'Anne Hidalgo sont publiés ici, Action Barbès n'en porte pas la responsabilité.

    paris,municipales-2014

    Action Barbès rencontre Anne Hidalgo


    C’est une Anne Hidalgo très attentive et entourée des trois têtes de liste socialistes des 9e, 10e et 18e que nous avons rencontrée dans les derniers jours de février pendant presque deux heures. De l’aveu même de son directeur de campagne, Rémi Féraud, la candidate socialiste connait assez mal le quartier de Barbès, à l’opposé de Bertrand Delanoë, élu du 18e. Cette rencontre était donc une façon pour Anne Hidalgo d’être sur le terrain et de mieux connaitre Barbès et ses problèmes via notre association. Action Barbès s’était fortement mobilisé pour l’occasion puisque pas moins d’une douzaine d’adhérents, chacun porteur d’un sujet particulier, étaient présents.

    De quoi avons-nous parlé ? Vous trouverez dans cet article les messages que nous avons voulu faire passer à la candidate, ses réponses. Le tout est assez long mais il nous a semblé intéressant de publier l’ensemble de l’entretien, en ce qu’il contient parfois quelques informations mais aussi des absences de réponses qui nous amènent à penser qu’une attention particulière devra être portée sur certains sujets.


    Le projet de Salle de Consommation à Moindre Risque (SCMR) boulevard de La Chapelle

    Comme vous le savez, Action Barbès est favorable au projet de SCMR dans le10e. Nous ne revenons pas sur les raisons de ce choix, clairement exposées dans notre blog depuis des mois. Le projet est aujourd'hui au point mort. Le relancer nécessite une réelle et forte volonté politique puisqu'il s'agit de réviser la loi sur les drogues de 1970.

    Bien sûr il y a eu des déclarations du président de la République, de la ministre de la Santé que le projet serait réalisé. De vous-même aussi en cas de victoire le mois prochain. Le plan 2014-2020 pour la prévention des risques liés à la toxicomanie prévoit même l'ouverture de plusieurs SCMR en France. Ce sont là de bons propos mais ce ne sont que des propos.

    En face, il y a des actes concrets qui assombrissent gravement le tableau. D'abord le recul en rase campagne du gouvernement à propos de la loi sur la "Famille". Nous savons que vous avez regretté ce recul, mais il est là. Il paraît que les sujets sociétaux ne sont plus d'actualité. C'est un point extrêmement négatif. Autre acte concret négatif, la création, avec l'accord du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, d'une mission d'information sur les drogues présidée par un député UMP corse dont on sait qu'il est farouchement opposé aux SCMR. Cette mission doit remettre son rapport en septembre 2014.

    Dans ce contexte politique si sombre pour ce projet, quelles actions concrètes comptez-vous lancer en cas de victoire à la mairie de Paris ? Je pense là à ce que vous pourriez faire auprès de vos amis socialistes au gouvernement et au Parlement pour sortir le projet de l'ornière dans laquelle il se trouve aujourd'hui.

    Sur la SCMR, on s’est engagé, il y a le problème juridique de la nécessité d’avoir une loi. J’en ai reparlé avec Marisol Tourraine (ministre de la Santé nldr), j’en ai reparlé avec la nouvelle responsable de la MILDT (Mission Interministérielle contre la Drogue et la Toxicomanie nldr), clairement je veux qu’on puisse la remettre sur pied le plus rapidement possible, j’espère après les municipales. Comptez sur nous pour être moteur. Remi Féraud a quand même été très courageux, il fait partie de ces élus locaux, qui, tout en s’engageant dans la campagne, avait souhaité qu’on porte cette proposition-là. Donc moi je ferai tout ce que je peux pour convaincre et je ne me satisfais pas des attitudes frileuses, complètement à côté de la plaque, qui consistent à dire, quand il y a un problème, on le nie. Là on ne peut pas nier qu’il y a un problème. Comptez sur moi pour être très engagée là-dessus. Vous avez raison de dire qu’ils ont reculé sur la loi Famille qui ne mangeait pas beaucoup de pain, il n’y avait pas de sujets qui fâchent et on peut se demander "qu’est-ce qu’ils vont faire avec cette loi nécessaire pour ce lieu" ? On sera convaincants. Je ne le fais pas par posture, je le fais par conviction, parce qu’à Paris il y a plein de sujets sociétaux où l’on a une longueur d’avance. Cela fait partie de notre mission.
    Il y a quand même des points acquis. Le fait qu’on ait pu avoir la brigade spéciale avec des policiers qui sont affectés à la gare du Nord même si la salle n’a pas ouvert, ça c’est un point très important auquel nous nous sommes accrochés. On s’inscrit dans un avenir qui est la réalisation de cette salle. Je n’ai pas senti chez Marisol Tourraine un souhait d’arrêter l’aventure.
    Si je suis maire de Paris et avec mes collègues maires d’arrondissement, on retournera au charbon pour que cette salle voie le jour. Je sais qu’ailleurs, même dans des villes de droite, il y a des maires qui soutiennent ces idées-là. On ira aussi les chercher pour créer des alliances. On surveillera de près le travail parlementaire, a fortiori celui du député en charge de cette commission. Il y aura une majorité. Au sein du groupe de gauche, il y aura une majorité pour le porter.


    Circulation

    Votre programme "Paris qui ose" indique : "Depuis dix ans, une politique résolue a été conduite, donnant plus de place aux piétons, aux vélos et aux transports collectifs pour une ville moins bruyante et moins polluée". Pourtant au vu des difficultés liées à la congestion de la circulation constatées au nord de Paris, en particulier entre Barbès et La Chapelle, Action Barbès souhaite que la politique de réduction de la circulation automobile soit renforcée et appuie les points suivants de votre programme :

    • aménagements d'ensemble des Portes de la Chapelle et de Clignancourt permettant de limiter les flux entrant dans Paris
    • révision des plans de circulation, avec un aménagement adapté, pour éviter les "itinéraires malin" principalement utilisés par le trafic de transit, et la limitation à 30km/h

    Nous souhaitons aller plus loin et obtenir votre engagement sur :

    • un aménagement de l'axe Porte de la Chapelle - Place de la Chapelle en cohérence avec l'aménagement de la Porte et celui à venir de la promenade urbaine, entre Barbès et Stalingrad ;
    • une réflexion fine sur les quartiers proches où se reportent les flux et les contournements
    • une modification du plan de circulation dans le secteur Barbes—Chapelle pour prendre en compte le déplacement des urgences de Lariboisière.
    • un aménagement plus important des voies de bus en site propre avec une verbalisation accrue du non-respect de la voie bus et des arrêts
    • une augmentation réfléchie des axes cyclables Nord Sud


    Sur vos pronostics urbains, c’est très intéressant. Que ce soit pour la circulation ou pour les abords de la gare de l’Est, c’est très bien qu’on parte de votre diagnostic, de l’analyse que vous en faites.

    Sur les plans de circulation, moi je pense qu’il faut réduire la place de la voiture, continuer d’augmenter les possibilités de se déplacer en transports en commun, en circulation douce, on va beaucoup travailler au cours de la prochaine mandature sur les franchissements des portes. On a un petit peu commencé, cela ne c’est pas encore vu parce que c’est vrai, on a surtout parlé des travaux du tramway qui ont été des grosses contraintes dans le traitement des portes de Paris, mais maintenant, sur la partie qui vous concerne, le tramway est là, il va se poursuivre, enfin je l’espère puisque je souhaite qu’on en fasse la boucle. D'ailleurs, on a commencé, par exemple dans le 17e, à la limite 17e-18e, à la porte de Saint-Ouen et porte Pouchet, à travailler sur les franchissements de circulation douce sous les piles du périphérique, puisqu’il est là en hauteur;  il y a donc déjà un projet qui est parti, arbitré par un jury il y a quelques mois et qui traite très bien en termes d’espace public ces franchissements, y compris pour les circulations douces. Donc, moi je serais d’avis que, pour le territoire sur lequel vous apportez cette expertise qui est une approche globale, aménagement de l’espace public, circulation, espace de mobilités, cela soit traité ensemble.

     

    paris,municipales-2014Politique culturelle de la Ville

    Le Journal des Arts (n°407), Télérama (n°3344), entre autres, font leur une sur votre projet culturel et celui de votre adversaire. Il y a entre vous bien des différences mais sur la zone proprement dite qui nous concerne, le carrefour Barbès et ses alentours, à la croisée de trois arrondissements, pas grand-chose.
    L’association Action Barbès a applaudi à la réhabilitation du Louxor qu’elle a contribué à faire racheter par la ville il y a 10 ans. Le Louxor est véritablement l’acte le plus important pour nous de la mandature qui s’achève. J’y ajouterais la réfection de la Bibliothèque de la Goutte d’or qui était vraiment nécessaire. En revanche, le Centre Barbara FGO semble quelque peu végéter, le Lavoir Moderne Parisien est plus qu’en sursis, le théâtre de la Boussole naît sur le Boulevard Magenta mais c’est une initiative privée, tout comme Gibert qui a pris la suite de Virgin, l’Élysée Montmartre est depuis son incendie en jachère. Par ailleurs, je ne m’étendrai pas sur les trafics et autres incivilités qui font de ce secteur une zone néfaste à la culture.

    À un moment, donc, où le Louxor en plein essor contribue à une plus grande mixité dont le quartier a besoin, quel projet culturel « pirate » (pour reprendre le qualificatif qui résume votre projet) envisagez-vous pour continuer de décloisonner Barbès, secteur emblématique de la capitale et frontière invisible avec le Grand Paris, sous votre possible mandature ?

    Sur culture, patrimoine, nouveaux projets pour Barbès, le cinéma le Louxor a été quelque chose d’important, on est tous très fiers d’avoir participé et contribué à ce projet qui requalifie vraiment le quartier. Je crois que par la beauté, l’embellissement des rues, les aménagements urbains, le street-art comme dans le 20e , il y a dans ce côté « pirate » des choses très intéressantes. Il faut maintenant des équipements de proximité : bibliothèques, médiathèques, espaces polyvalents qui permettent la rencontre. Des lieux comme le centre Barbara ou d’autres ont peut être été conçus dans un cadre trop spécifique. Ils peuvent avoir une dominante, la chanson, la musique, le cinéma, etc. … mais il faut qu’on soit dans des propositions d’équipements qui soient très ouvertes et très "mutualisables". Pas dans l’anarchie, que certains se les approprient et pas d’autres, il faut qu’on aille vers ce type de proposition. Il faut que l’espace public lui-même soit  le lieu de la rencontre artistique. Donc le côté « pirate » c’est un peu ça. Il ne faut pas qu’on s’interdise, même sur des occupations temporaires de lieux, d’avoir une expression artistique à condition que les choses soient claires. La Ville est une grande maison, une vieille Dame de temps en temps. Elle a eu des difficultés à accepter des conventionnements avec des squats d’artistes. Il faut que cela se fasse dans des rapports très clairs sur le fait que certains lieux peuvent être occupés temporairement pour de l’expression artistique. L’art est quelque chose qui permet le langage, un langage universel et a fortiori dans des arrondissements ou des quartiers qui sont très cosmopolites, des portes d’entrée du monde dans Paris. Utiliser aussi l’aménagement des rythmes éducatifs pour permettre aux enfants de rentrer dans l’éducation artistique et sportive.

    Politique patrimoniale

    Nous sommes très attachés au respect du patrimoine architectural de Paris, exceptionnellement riche. Mais nous aimerions attirer votre attention sur le fait que paradoxalement ce patrimoine est à la fois délaissé et excessivement protégé.

    L’entretien du patrimoine architectural et urbain coûte cher. Le patrimoine est souvent dégradé, surtout lorsqu’il s’agit d’équipements connaissant une forte fréquentation. Par conséquent, la Ville de Paris répond aux dégradations au cas par cas, plus rarement par une réponse globale et systématique (la récente polémique à propos des églises parisiennes semble le confirmer). L’aménagement urbain de la place de la République est un exemple réussi d’un point de vue strictement urbain, mais il aurait pu être aussi efficace en conservant quelques éléments de patrimoine, comme par exemple les fontaines aux dauphins. L’escalier de la rue d’Alsace a été fort heureusement réhabilité partiellement, mais après de longs mois d’attente. Des panneaux de signalisation disgracieux ont été posés, alors que le bel escalier en fer à cheval méritait bien mieux que cela. Justement, la signalétique est tout un art et révèle une culture ou une inculture urbaine, au-delà de son aspect purement technique. D’autres exemples de mauvais traitement du patrimoine pourraient être cités comme la place Pigalle transformée en gare routière pour la RATP, les serres d’Auteuil en danger, la poste de la rue du Louvre détruite, …

    Et paradoxalement, le patrimoine, quand il est protégé, l’est souvent trop, parce qu’il est alors question de figer l’histoire au lieu de l’accompagner. N’ayons pas peur d’être subjectifs. Car il y a patrimoine et patrimoine. Il y a celui qui est internationalement reconnu, source d’inspiration lorsque la France rayonnait dans le monde, et qui mérite d’être intégralement préservé. Et il existe un patrimoine certes de grande valeur, mais qui peut être adapté à des usages contemporains, plus conformes au fonctionnement de la ville moderne. Ce dernier patrimoine architectural et urbain, il faut accepter de le faire évoluer, sans pour autant le détruire à tout jamais.

    Voilà pourquoi nous vous interrogeons sur votre état d’esprit concernant la politique patrimoniale, sachant que la mode et le jeunisme sont de mauvais conseillers, car souvent destructeurs d’un patrimoine parisien d’une valeur absolument inestimable.

    Le patrimoine. En fait, il s’est dit plein de choses quand on a vu monter la polémique sur le plan églises, c’est l’hôpital qui se fout de la charité ! Franchement, la Droite n’a rien fait sur le sujet. Avant 2001, c’était à peine 5 millions d’€ par an qui étaient mis dans les plans églises de la ville de Paris. Il a fallu attendre 2001 pour avoir un vrai plan églises. On a doublé les crédits en la matière. Le problème, c’est que les églises sont très nombreuses dans la capitale, 96 lieux de culte à Paris. Elles sont en mauvais état pour un certain nombre d’entre elles, certaines sont de très grands lieux en grande difficulté du point de vue de l’entretien du patrimoine. Je pense à la Madeleine qui va être une priorité. J’ai annoncé dans mon programme 80 millions pour le plan églises de la prochaine mandature. On a donc là une mauvaise polémique lancée par la droite parisienne qui a voulu l’instrumentaliser car, étant de gauche, en faveur du mariage pour tous, on était forcément dans l’idée qu’il ne fallait pas entretenir les églises. C’est hélas aussi caricatural que cela.

    Par ailleurs, une chose que l’on ne sait pas, c’est que notre équipe depuis 2001 a été celle qui a le plus protégé des lieux parisiens qui ne l’étaient pas. Il y a bien sur beaucoup de bâtiments inscrits à l’inventaire des bâtiments historiques à Paris. Mais tout le patrimoine social et industriel de Paris n’était pas du tout inscrit à l’inventaire et était détruit. On a protégé ces lieux. Je pense dans le 11e par exemple à la Maison des Métallos qu’on a entièrement rénovée, je pense au 104, à la halle Pajol vouée à être détruite qu’on a entièrement réhabilitée avec l’idée sur ces bâtiments-là de construire la ville sur la ville, de les réutiliser pour les rendre à un usage moderne. Au cours de la première mandature, on a du faire plus de 5000 protections patrimoniales avec le PLU de 2006 et on en a rajouté avec la modification du PLU.

    Autre élément. Vous dites « serres d’Auteuil en danger » ! Non, ne vous laissez pas avoir. Les serres d’Auteuil sont magnifiques. Ce qu’on a fait en 2001 et cela a créé une levée de boucliers de ceux qui aiment bien l’entre-soi, on les a rendu gratuites, gratuites les collections botaniques.
    L’agrandissement de Roland Garros. J’ai emmené des journalistes et des associations de bonne foi pour leur montrer ce qu’on allait modifier. Les serres d’Auteuil, elles restent, les serres de Formigé ne sont pas du tout mises dans l’espace ouvert au moment du tournoi de Roland Garros. Il y a un espace juste en bordure du périphérique sur lequel il y a des serres des années 80 avec des collections botaniques mal présentées avec des petites serres en plastique. Quand je suis allée là-bas avec certaines associations un peu jusqu’au-boutistes, elles m’ont

  • Vie associative

    La Maison des Associations du 9ème est ouverte depuis avril 2006. En mai 2007, Jérôme Jegou en a pris la direction après avoir passé 9 ans à la Maire du 3ème arrondissement où il a travaillé au service culture, évènements et communication. C’est un choix personnel qui l’a amené dans le 9ème. Déjà en contact avec le milieu associatif pour la réalisation de projets culturels dans le 3ème, Jérôme Jegou ne pouvait pas passer à côté du projet Maison des Associations tel qu’il se développe à Paris et s’impliquer encore plus dans le processus.

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    Paris Neuvième (PN) : une des priorités déclarée lors de l’ouverture de la Maison des Associations du 9ème était la mise en réseau des associations de l’arrondissement, qu’elles se connaissent mieux. Où en est-on ?

    Jérôme Jegou (JJ) : aujourd’hui la Maison des Associations du 9ème compte 100 inscrits contre 60 lorsque je suis arrivé en Mai. Le réseau prend petit à petit. Je souhaiterais, à partir de 2008, monter des rencontres thématiques inter-associatives (l’emploi, le sport, la culture, l’économie sociale, etc. ….). Le but est certes de créer un réseau dans le 9ème arrondissement mais encore faut il qu’il y est des associations inscrites à la Maison des Associations. Avant de créer un réseau, il faut avoir des inscrits. Ce que je veux, c’est faire connaître l’établissement et que ce lieu soit incontournable, que toutes les associations du 9ème se disent « notre référent, c’est la Maison des Associations ».

    Sur les 40 nouveaux inscrits depuis mon arrivée ici, 20% sont de nouvelles associations que nous trouvons chaque mois sur le Journal Officiel. Le reste, ce sont des associations existantes qui nous ont rejoints. Nous travaillons aujourd’hui sur un fichier de 400 associations dans le 9ème. Le but est qu’un maximum de ces associations nous rejoigne, qu’elles s’inscrivent à la Maison des Associations.

    PN : une deuxième priorité était l’information sur l’environnement du monde associatif, les assurances, les questions juridiques, etc. …

    JJ : Nous avons monté un cycle de formation « les 9 formations de la MDA9 », un rendez vous mensuel le dernier jeudi de chaque mois de septembre à juin. On fera cela chaque année et les thèmes abordés tiendront compte de la demande. Pour débuter, certains thèmes ont été imposés, d’autres viennent d’une forte demande comme celui de la communication par exemple.

    PN : pourriez vous développer un peu l’idée des rencontres thématiques ?

    JJ : la chose n’est pas encore finalisée. L’idée est de faire un état des lieux, de voir la proportion des associations culturelles, de solidarité, etc. …. parmi les inscrits et de les faire se rencontrer par thème, l’international par exemple. Il s’agit d’échanger des bonnes pratiques mais aussi d’accueillir des intervenants extérieurs. Le plus avancé est aujourd’hui celui que nous appelons « ateliers coopératifs internationaux » qui concerne 15 associations du 9ème et que nous montons avec d’autres arrondissements. Nous voulons faire jouer la synergie avec les autres Maisons des Associations.

    PN : et d’autres projets ?

    JJ : oui beaucoup d’autres. Un projet plus festif, essayer de créer une fête annuelle des associations du 9ème pour qu’elles se rencontrent. Ce sera propre au 9ème.

    J’aimerais aussi développer les activités de « facilitateur » de la Maison des Associations dans le cadre de montage de projets. Quelque soit la nature du projet, nous pouvons être un relais incontestable, incontournable, un pont entre la Mairie et l’association : aide logistique, matérielle, ….

    PN : ce dernier point ne pose t-il pas la question de la coordination avec la Mairie à qui les associations s’adressent en général ?

    JJ : quand un nouvel équipement de proximité arrive dans un arrondissement, il y a de nouvelles habitudes à prendre. La Maison des Associations dépend de la Maire du 9ème, donc on travaille ensemble. Le but est maintenant, sous la responsabilité de l’adjointe au Maire chargée de la vie associative, de se tenir informés et de coordonner nos actions.

    PN : comment s’articule cette dépendance vis-à-vis de la Mairie du 9ème ? Et vis-à-vis de l’Hôtel de Ville ?

    JJ : c’est très simple. Les Maisons des Associations appartiennent à la Ville de Paris et sont rattachées administrativement à la Direction de la Décentralisation et de la Vie Associative. Pour le reste, monter les projets, développer la vie associative, être un acteur local, …. , c’est la Mairie d’arrondissement notre interlocuteur. Ca se passe très bien avec la Mairie du 9e qui mène une politique forte de soutien aux associations.

    PN : vous êtes d’accord avec l’affirmation souvent faite par le Maire de notre arrondissement suivant laquelle il y aurait un renouveau de la vie associative dans le 9ème ?

    JJ : oui et il y a des raisons à ce renouveau. Je viens d’un arrondissement – le 3ème – qui s’est ouvert depuis 1995 à la vie associative. Je sens un souffle nouveau comme je l’ai connu dans le 3ème qui a 6 ans d’avance sur le 9ème en la matière. De nouveaux réflexes ont été pris car les structures d’écoute, d’accueil, ont été créées. Avant 2001, cela ne se faisait pas par manque de structures, aujourd’hui cela se fait. Cela se vérifie aussi par des chiffres. 50 000 associations à Paris, 2300 associations dans le 9ème, 200 nouvelles créations chaque année, certes beaucoup ont disparu ou sont inactives mais notre arrondissement reste dans la fourchette haute pour le nombre de créations. La réussite du Forum des Associations version 2007 en est la preuve. Je ne sous-estime pas l’importance du beau temps ce samedi là mais il y a eu beaucoup de public, plus d’associations qu’en 2006, voilà des signes concrets.

    PN : avez-vous des objectifs chiffrés ?

    JJ : oui mais ils sont modestes, là n’est pas l’essentiel. Nous allons mener une enquête qualitative par voie téléphonique, nous ferons une synthèse de cela avec des recommandations, le tout sera remis au Maire de l’arrondissement. Sur le plan quantitatif, je m’étais engagé auprès du Maire à avoir 100 inscrits fin 2007, nous les avons déjà, peut être irons nous jusqu’à 120 ? Je ne suis pas dans une logique de chiffre. Je préfère de loin avoir 100 associations actives, présentes, impliquées que 250 dormantes. 60 inscrits en Mai était un peu juste, 100 aujourd’hui permet d’envisager des choses.

    PN : chaque arrondissement de Paris a maintenant sa Maison des Associations. Y a-t-il coordination ?

    JJ : oui la dernière Maison à ouvrir sera celle du 17ème le 1er novembre prochain. Nous avons des réunions régulières – une fois par semaine – au cours desquelles nous échangeons des informations. Nous avons des règles communes de fonctionnement et la mise en place de ces 20 équipements de proximité a été lourde, complexe. Cette phase de création est désormais terminée et nous allons passer au fonctionnement régulier, avoir un développement avec des projets, un réseau associatif parisien. Nous utilisons entre autres un réseau informatique – le COMMUN – dans lequel nous avons tous les fichiers en partage de toutes les Maisons des Associations de Paris.

    oOo

    Pour compléter l’information concernant les associations, retenons l’ouverture très récente du Carrefour des Associations Parisiennes. Installé dans l’ancienne gare de Reuilly, avenue Daumesnil dans le 12ème arrondissement, gare qui a été réhabilitée et aménagée de manière fonctionnelle mais avec soins, ce centre veut être un point « ressources » pour les associations parisiennes qui y trouveront informations et conseils dans le cadre de leur création, leur développement ou leur gestion courante. Il vient en complément des 20 Maisons des Associations et sera aussi un lieu d’échanges et de formation.

    Un sondage récent réalisé par CSA nous dit que 84% des français placent les associations loin devant les politiques et les syndicats pour représenter et défendre l’intérêt général. Bien sûr, on peut penser que l’image que les français ont du monde associatif ne correspond peut-être pas à la réalité des choses. Disons aussi que Bertrand Delanoë et son équipe ont bien compris le phénomène, en ont joué pour conquérir en 2001 la Mairie de Paris comme le rappelle assez justement un supplément du journal Libération paru samedi 20 octobre et consacré au phénomène associatif à Paris. Notons enfin que l’’effort de la Mairie de Paris concernant la vie associative dans la capitale a été réel pendant la mandature et que cela devrait jouer un rôle important lors des prochaines municipales. Sans dire que tout va bien dans le meilleur des mondes ……

  • Abords des Gares : Circulez, y'a rien à voir... Enfin, pas encore !

    Depuis la tentative avortée d'un aménagement concerté des abords de la Gare de l'Est (voir notre article de juin 2011: "Abords de la Gare de l'Est : le projet ambitieux est enterré"), nous suivons la situation aux abords des gares du 10e avec une attention particulière.

    Aussi avions-nous publié un article de fond en mars dernier ("Les abords des gares: un enjeu majeur de la prochaine mandature dans le 10e?") pour détailler et analyser les engagements des différents candidats aux élections municipales de mars 2014. Rappelons en effet qu'il y a un an, nous lancions notre opération "Une Carte Postale pour le quartier des abords de la Gare de l'Est" pour sensibiliser ces candidats à la nécessité de repenser les aménagements de voirie et les déplacements à proximité immédiate de la Gare de l'Est.

    A peine quelques mois suivant les élections, nous avons découvert, courant juin, un nouvel aménagement de voirie, a minima, situé à l'angle de la rue du 8 mai 1945 et de la rue d'Alsace.

    Aussi, suite à notre découverte de ce semblant d'aménagement, revenons-nous naturellement, à la fin de cet article, sur les engagements pris par nos élus pour la rénovation des abords des gares, et sur la question du calendrier de leur réalisation au cours de cette nouvelle mandature municipale qui a déjà commencé depuis 6 mois!

    Le nouvel aménagement, objet de nos interrogations 

    La situation de la chaussée avant ce nouvel aménagement:

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    Quelques temps après - notre constat: une nouvelle "oreillette" signalée par un marquage au sol en blanc et cerclée de balises blanches, est apparue sur la chaussée entre la rue d'Alsace et l'entrée du parking "P1 Alsace" EFFIA (souterrain, sous la Gare de l'Est, ouvert en janvier 2012, après 2 ans de travaux). 

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    Face à notre interrogation, la réponse de l’Élue à la Mairie du 10e

    Surpris de ne pas avoir eu une information préalable de la part de la Mairie du 10e dans le cadre d'une concertation et d'une réflexion d'ensemble (pour des raisons évidentes, notamment de coûts et de cohérence!) que nous souhaitons (cf. nos nombreux articles sur ce sujet sur ce blog), nous avons contacté et interrogé Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e chargée des transports, de l'espace public et de la propreté.

    L’élue n'était pas au courant de cet aménagement. Après consultation des services techniques de la Ville (dans le jargon de Paris: la Section Territoriale de Voirie ou STV), Elise Fajgeles nous a adressé le jour-même cette réponse:    

     
    "La société EFFIA [NDLR: l'opérateur du Parking souterrain] s'est rapprochée de la STV en juin 2013 pour trouver des solutions de visibilité et de sécurisation de leurs entrées de parking rue du faubourg Saint-Martin (NDLR: 2e parking d'EFFIA: Parking P2 Saint-Martin) et rue d'Alsace (NDLR: Parking P1 Alsace).
    La solution proposée par la STV coté faubourg Saint-Martin demandait un aménagement trop important et qui n'a pas été réalisé. En revanche, l'aménagement Alsace - 8 mai 45 a été accepté et financé par EFFIA (pour un montant de 2365 euros TTC).
    Cette oreillette permet que l'entrée au parking soit plus visible pour les usagers et que la traversée piétonne soit plus souvent dégagée. En effet, les cars (et bus RATP) qui stationnent maintenant après l'oreillette avaient jusqu'à présent tendance à stationner en travers sur le passage piéton. 
    Pour répondre à la demande d'EFFIA, il était important de trouver une solution légère et réversible (et je le rappelle entièrement financé par eux) pour ne préjuger en rien de l'aménagement que nous souhaitons tous aux abords de la Gare de l'Est. En effet, on voit bien sur les photos que si les deux objectifs sont remplis (meilleure visibilité de l'entrée du parking et protection du passage piéton), le stationnement des cars et autobus reste désorganisé." 

     

    En dépit de cet aménagement, constat d'un désordre persistant sur la voie publique

    Sur la photo ci-dessous, on peut constater le stationnement illicite d'un véhicule le long de ce nouvel aménagement sur la chaussée. Par ailleurs, la nature ayant horreur du vide, des deux-roues motorisés ont trouvé, dans l'îlot créé par cet aménagement, un parfait refuge pour leur stationnement: 

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    Certes, notre élue nous l'a dit judicieusement: "le stationnement des cars et autobus reste désorganisé". L'expression employée par Elise Fajgeles est assurément un doux euphémisme, et ne reflète pas la réalité chaotique sur la chaussée. En effet, elle est régulièrement et abusivement occupée par les autocars et les véhicules se servant de l'espace public comme d'une aire de stationnement pour récupérer ou faire descendre leurs passagers.

    Cette nouvelle oreillette aménagée ne gêne donc en rien leur stationnement illicite sur la voie publique, comme le montrent ces photos:  

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    On peut toujours constater des double-files, sans que ces infractions soient sanctionnées: 

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    Et ces désordres sont même parfois causés par des triple-files d'autocars stationnant sur la chaussée:  

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    Face à cette occupation illicite et récurrente de la chaussée, nous devons donc réfléchir à une meilleure utilisation de cet espace public, comme par exemple la végétalisation du lieu... Et nous devons enfin chercher des solutions alternatives à l'entrée des cars de tourisme dans Paris, puisque leur stationnement pose problème où qu'ils se trouvent. Là encore, déplacer le problème n'est pas la solution! 

     

    Et dans tout ça, qu'en est-il des engagements pris par nos élus? Quel horizon pour les aménagements durables, promis pour les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est?

    Rappelons que le projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est n'a pas vu le jour lors de la précédente mandature 2008-2014, en dépit d'avoir été présenté dans le programme de la majorité municipale en mars 2008 (prenant en compte sa nouvelle dimension internationale avec l'arrivée du TGV Est Européen depuis juin 2007), à part la réalisation de quelques travaux limités de voirie.

    Nous voilà donc 6 mois après l'élection de la nouvelle équipe municipale dans le 10e, toujours autour de son maire Rémi Féraud: où en sommes-nous suite aux dernières promesses de campagne?

    Soulignons que le programme 2014-2020 de la majorité d'Anne Hidalgo comporte "la création de liaisons entre les gares par des systèmes de transports innovants" (sous la forme de tramways ou de bus "à haut niveau de service", qui adopteraient une technologie innovante permettant une nouvelle offre de transport plus performante et non polluante)Nul doute que la mise en oeuvre de ces nouvelles liaisons intergares (cf. le tracé en pointillé en jaune sur la carte ci-dessous) modifiera la structure de la circulation dans les quartiers aux abords des 2 gares du 10e.

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    Source: Le Parisien ("L'extension des lignes de tram en bonne voie", 17.04.2014) 

     

    Or la Ville de Paris (via l'adjoint de la maire de Paris, Christophe Najdovski, chargé des transports, de la voirie, des déplacements et de l'espace public) vient tout juste (avant l'été dernier) de lancer les études pour ces nouvelles liaisons de transports en commun (cf. délibération du Conseil de Paris lors des séances du 19 & 20 mai 2014).

    La mise en oeuvre d'un aménagement inter-quartiers aux abords de la Gare de l'Est ne pourra avoir lieu qu'après l'insertion de ces nouvelles liaisons. Notons que la réalisation de ces liaisons est évidemment sous réserve de financement - condition sine qua non qui, rappelons-le, avait conduit à l'enterrement en 2010 du projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est.      

    Une affaire à suivre donc, mais qui ne devrait pas évoluer rapidement, malgré les désordres actuels et l'environnement dégradé des abords inter-quartiers de la Gare de l'Est ! 

    En conclusion, si l'on voit bien que nous ne pouvons pas espérer que l'équipe municipale du maire du 10e progresse à court terme sur ses engagements d'aménagement, nous sommes toutefois en droit d'attendre des mesures de la mairie du 10e et des services de la Préfecture de Police afin que ces derniers portent une attention particulière à ce secteur des abords des gares et sanctionnent les infractions relatives au stationnement illicite, notamment de la part des autocars.

  • Ecoutons en direct les biffins et les chiffonniers

    Après la réunion du 18 janvier avec le Préfet sur la situation à Barbès où nous avons notamment abordé les ventes sauvettes les jours de marché (voir notre article du 28 janvier), nous avons souhaité nous informer sur les biffins. Ainsi, nous avons rencontré le président de l’association Amélior, Samuel Lecoeur, accompagné de plusieurs représentants d’autres collectifs ou associations de biffins, Mohamed Zouari de Sauve Qui Peut, Martine de Rues Marchandes, et Sylvie Lewden de Aurore Carré des Biffins

    Après un bref historique de notre association depuis sa création, histoire de se connaître, un regard sur les dossiers que nous avons défendus, les succès avec le temps et la ténacité, nous avons aussi évoqué notre demande initiale de création d’un deuxième espace pour les Biffins, du côté de Barbès, pour résorber les sauvettes et prendre l’exemple du Carré des Biffins de la porte Montmartre crée en octobre 2009. Cette demande s’est faite lors d’un Comité de pilotage Barbès, une instance de concertation et d’observation des problématiques propres à Barbès, créée peu de temps avant, à notre demande et avec le soutien de Daniel Vaillant, alors maire du 18e. Mais nous avions essuyé un refus, au motif qu’on ne pouvait créer un second marché qui ne respecterait pas les règles du marché ordinaire de Barbès (inscription, carte de commerçants, taxes, TVA, etc.. )

     Lors de la réunion autour du Préfet de Police, nous avons à nouveau marqué notre différence et précisé que nous ne classons pas tous les vendeurs à la sauvette dans la même catégorie. Nous faisons un distingo entre les revendeurs de cigarettes illégales, le marché aux voleurs de la placette Charbonnière et des vendeurs à la sauvette qui déballent au sol les objets trouvés souvent dans les poubelles aux premières heures de la journée. Oui, nous savons que d’autres vendeurs à la sauvette existent aussi dont l’origine des ventes est moins claire. Et nous savons aussi que vendre dans l'espace public sans y être autorisé est illégal. Qu'on ne nous fasse pas de procès d'intention!

    Au vu de la situation, de l’accroissement des sauvettes, de l’importance qu’elles prennent dans l’espace public deux fois par semaine, nous avons pensé judicieux de rencontrer leurs représentants, qui étaient demandeurs le 18 janvier pour participer à la table ronde autour du préfet et n’y ont pas été autorisés. Nous voulions savoir ce qu’ils demandent, comment ils voient la situation de l’intérieur, s’ils comprennent l’exaspération des riverains. 

    Samuel Lecoeur est un homme jeune qui ne mâche pas ses mots et défend avec énergie la cause des biffins, qu’il nomme aussi les chiffonniers, comme les chiffonniers d’Emmaüs qui ont gagné leur statut au fil des ans, grâce aux combats de l’Abbé Pierre. Quelle première revendication ? « Des places ! Encore des places, seulement des places pour vendre sans être poursuivis, pourchassés, pour ne plus voir les objets saisis ». Il réclame un droit au travail, ce travail de récupération, de réparation et de revalorisation des déchets, le droit de vivre chichement, sans doute, mais de pouvoir vendre les quelques objets qui n’auront pas d’autre destin que de finir à l’incinérateur, après la collecte des poubelles. Il ajoute que les biffins s'organisent en fin de marché pour nettoyer les lieux et les laisser propres, quand on leur permet de s'inscrire dans un cadre autorisé et d'avoir une carte de biffins reconnus.

    Samuel Lecoeur martèle que les saisies régulières auxquelles procèdent les policiers, quand la benne est disponible sur place, n’ont pas de sens. « Elles privent les biffins du fruit de leur collecte, de leur chine, les privent donc des quelques euros qui sont un tout petit complément de ressources, qui sont la marque d’une économie individuelle de subsistance. Elles ne font qu’enrichir le circuit de ramassage par les sociétés Derichebourg ou Pizzorno (prestataires de la Ville de Paris pour le ramassage des ordures ménagères) et de destruction par le Syctom (Agence métropolitaine des déchets ménagers). Tout cela coûte fort cher. La mise à disposition de la benne seule coûte 180 000 euros par an à la Ville. »

    En son temps, Daniel Vaillant le déplorait également. Est-ce cela qui l'a conduit à l’expérimentation du Carré des Biffins à la porte Montmartre ? La pression des riverains aux alentours ? La constatation que les interventions de la police ne faisaient pas régresser le phénomène ? 

    les_chiffonniers_de_paris-2-f2223.jpg

    Nous-mêmes, sur place, constatons depuis des années, (lire notre article d'aout 2012 sur le sujet) que l’espace public ne se libère pas de ces occupations fluctuantes qui laissent un environnement très pollué après chaque intervention des forces de l’ordre. Nous devons aussi admettre que le Carré des Biffins de la porte Montmartre qui compte cent places est largement insuffisant et que ce sont environ un millier de vendeurs à la sauvette qui l’entourent les jours de Puces à Saint-Ouen. En faut-il davantage pour comprendre qu’une extension est nécessaire, que la création d’autres marchés organisés, de préférence pas sous les fenêtres d’habitations, serait une solution. Il est peut-être temps de tenter une nouvelle expérimentation. Amelior a des idées à proposer, si l’on veut bien la recevoir, l’écouter, discuter. Samuel Lecoeur revendique la longue histoire des chiffonniers, et demande qu’on leur accorde à nouveau une place dans la société. Qui ne se souvient parmi les anciens des cris des « peaux-de-lapin » dans les rues, y compris à Paris ? Un autre type de biffe ! 

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    L’exemple de Montreuil, à la Croix de Chavaux, une fois par mois, est un début qui est certes insuffisant mais qui marche. La mairie (celle des Verts de Dominique Voynet à l’époque) a autorisé ce marché des chiffonniers en mars 2013 pour la première fois, un galop d’essai, puis définitivement en septembre, sous la halle du marché. Lisez ces deux articles de presse, du Parisien et de La Croix, qui décrivent le cadre et les acteurs.

    Les débordements actuels sont très liés au manque de places. Qui osera se saisir du dossier et prendra son bâton de pèlerin pour trouver des emplacements adéquats pour cette activité ? On comprend qu’il peut paraître risqué pour un élu d’entreprendre de convaincre ses concitoyens qu’un ou plusieurs marchés de récup’ seraient la solution. Quand on sait qu’un banc est déjà vu comme la possible incrustation de sans-logis… Le manque de places et l’absence d’organisation, c’est cela qui crée le problème, nous disent nos interlocuteurs. Ils réclament pour commencer 600 places dans 6 arrondissements différents, pas au centre naturellement, car le lieu ne s’y prête pas. Mais il existe des espaces laissés à l’abandon près des Périf’, ajoute Samuel Lecoeur, où nous ne dérangerions personne. Il balaie d’un revers de main, notre remarque qu’il vaut mieux être là où se trouve la clientèle potentielle... non, car le bouche à oreille fonctionne à merveille. Pas de souci sur ce plan-là ! Ils réclament aussi 10% de places réservées « Biffe » dans les vide-greniers, dans les rues autorisées par la Ville de Paris, dont les modalités seraient encore à définir. 

    Ces revendications ne nous semblent pas exorbitantes. Alors pourquoi la machine est-elle grippée ? Pourquoi n’avance-t-on pas depuis des années ? Samuel Lecoeur est catégorique : « Nous n’avons pas d’interlocuteur ! » « On ne nous reçoit pas » Seule Aurore a des relations avec la Mairie de Paris. 

    Action Barbès n’a pas de baguette magique, ni l’influence qu’on lui prête parfois… En revanche, ouvrir le débat, faire circuler des idées, cela entre dans nos possibilités. D’une part, nous avons pensé à une présentation de l’association des biffins au cours d’un conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent de Paul ou Goutte d’Or Château rouge, ou les deux. Pourquoi ne pas tenter d’initier une discussion au sein d’un groupe d’habitants, pour leur permettre d’entendre la réalité de ces vendeurs précaires, de leur permettre de réagir et de dire ce qu’ils ressentent, quelles solutions ils préconiseraient. Et d’autre part, les biffins proposent de faire des marches exploratoires parmi les sauvettes qui s’installent dans nos quartiers, pour recenser les biffins, éventuellement les inscrire dans une action commune, analyser leur besoin, leur origine, et remettre un diagnostic à la Mairie de Paris. C’est une étude qui demande un financement modique, pour assurer cette démarche deux fois par semaine pendant un mois. La démarche comprend à la fois une prise de contact avec le chiffonnier, lui expliquer le principe de la charte et du respect de celle-ci, et l’obtention d’une place sur un marché autorisé. (Nous relations en 2011 une précédente étude sur le sujet qu'il faut bien sûr actualisée).

    Le débat est ouvert, aux politiques de s'en emparer. 

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    Pour vos débarras, vos dons en objets dont vous n'avez plus l'usage, ou réparables....

    infos: 06 27 89 32 22
    assoamelior@gmail.com
    FB : Asso Amelior
    http://amelior.canalblog.com/

    ***

    35,chiffonnier04.jpgEncore un instant à passer sur ce site du Musée historique de l'environnement urbain avec des gravures, des extraits de documents sur la Biffe.

    Ci-contre

    Le chiffonnier de Manet

    © The Norton Simon Foundation

  • Budget participatif édition 2017

    paris,budget-participatifLa mairie de Paris a lancé le 24 janvier l'édition 2017 du budget participatif. Le sujet est désormais assez bien connu des Parisiens. Rappelons simplement qu'il s'agit pour les habitants de la capitale de présenter des projets d'investissement soumis aux votes des Parisiens pour un montant non négligeable, à savoir quelques 100 millions d'€.

    Nous vous avons donné notre avis à propos de l'édition 2016 le 12 octobre dernier, il n'est pas utile d'y revenir (Budget participatif 2016 : résultats des courses).

    Qu'en sera-t-il pour 2017 ? Les Parisiens auront-ils encore de nouvelles idées ou n'y aura-t-il qu'un simple recyclage des projets des années précédentes ? Nous verrons. Vous avez jusqu'au 21 février pour soumettre vos projets. Des réunions spécifiques seront organisées dans les mairies d'arrondissement (voir l'agenda). Nouveauté intéressante : la RATP est cette année associée au budget participatif, mais attention, seulement pour les projets directement liés au transport.

    Ajoutons pour être précis que pour cette édition 2017 du budget participatif, l'Hôtel de Ville a décidé d'allouer 2€ pour chaque € investi par les mairies d'arrondissement. Concrètement cela signifie que le montant alloué au budget participatif dans le 9e qui est de  607 603€ cette année passera avec l'abondement de l'Hôtel de Ville à 1 822 809€. Pour le 10e les montants sont respectivement de 801 000€ passant donc au total de 3 360 427 € et dont 1 436 140€ réservés aux projets situés dans des quartiers populaires. La Mairie du 18e a choisi d'y consacrer 955 000€, l'enveloppe du 18e arrondissement sera donc de 6 781 665 € dont 3 444 997€ réservés aux quartiers populaires. Ces enveloppes globales sont sensiblement les mêmes que pour 2016.

     

    paris,budget-participatif

    Toujours très soignée, la communication autour du budget participatif via le site dédié nous permet de voir avec un peu de recul le niveau d'avancement des projets adoptés pour l'édition 2015.

    Pour les projets de l'édition 2015 concernant tout Paris, seul un projet semble être complètement réalisé : Du matériel de nettoiement silencieux et non polluant. Les sept autres projets sont encore en cours. 

    Sur le site du budget participatif et toujours pour l'édition 2015, vous trouverez facilement l'état d'avancement des projets dans le 9e (1 projet), le 10e (8 projets) et le 18e (9 projets). Pour tous ces projets, on constate qu'ils sont à des stades de développement différents, pour tous les études sont lancées, certains sont même achevés comme la sécurisation de la piste cyclable quai de Valmy dans le 10e.

    Action Barbès avait présenté des projets lors de l'édition 2015 et seulement soutenu certains pour l'édition 2016. Aucun de ceux-ci (2016) n'ont été choisis et nous avons décidé d'accepter la proposition d'un de nos adhérents qui avait soumis en 2016 deux projets de les reprendre à notre compte et donc de les re-présenter sous nos couleurs en 2017.

    Action Barbès (AB) : Jean Raphaël, vous avez adhéré à Action Barbès il y a 3 ans et avez intégré le bureau de l'association fin 2016. Dans ce contexte, vous avez proposé à l'association de reprendre à son compte deux projets que vous avez soumis lors de l'édition 2016 du budget participatif. Quelle a été votre démarche ? Pourquoi ne pas re-présenter ces projets sous votre nom ?

    Jean Raphaël (JR) : Les deux projets que j'avais présentés et qui avaient été retenus, l'éclairage de l'église Saint-Bernard et une "Rue-jardin Richomme" (un troisième,  la réhabilitation de la rue Myrha, a été rejeté car "déjà prévu pour être réalisé durant cette mandature"), ont rencontré un bel écho et beaucoup d'enthousiasme parmi les habitants de la Goutte d'Or et au-delà. Mais n'ayant pas assez de temps et de ressources pour porter seul ces projets, je préfère m'adosser à une association comme Action Barbès mais également à des habitants qui désirent s'y associer, afin de donner toutes leurs chances à ces projets mais surtout qu'ils prennent une dimension collective.

    AB : Que pensez-vous de l'idée du budget participatif ? Un gadget, cher, mais un gadget ? Un pas vers une démocratie participative ? 

    JR : Le budget participatif est une idée intéressante mais qui mériterait d'évoluer pour être plus investie par les Parisiennes et les Parisiens. En effet, c'est une bonne chose de vouloir (re)donner du pouvoir aux citoyens, encore faut-il que cette démarche ne se limite pas à une petite partie du budget d'investissement mais s'ouvre plus largement. Pour impliquer plus les Parisiens, il faut que les enjeux soient à la hauteur.

    Si l'on veut que cette idée soit réellement une expérience de démocratie participative, il serait nécessaire que les élus renoncent à une partie de leurs prérogatives et fassent confiance aux citoyens pour décider collectivement de leur sort. Il est en effet étonnant de savoir qu'il existe un véto du maire d'arrondissement pour décider des projets finalement retenus un fois examinés par la commission ad-hoc censée les choisir. Cette forme de pouvoir autocrate est aux antipodes de la démocratie participative, il faut sans doute faire d'abord évoluer les mentalités des politiques si l'on veut faire changer celles des citoyens. La forme adoptée manque également d'une dimension délibérative. Par exemple, l'initiative des projets pourraient se décider collectivement au-delà des organisations associatives, peut-être dans les Conseils de quartier.

    Quant au coût, on ne peut pas dire qu'il soit excessif, au contraire, il faudrait mettre des moyens suffisants pour que cette initiative puisse s'étendre et s'installe dans la durée. Le processus mis en place à Paris sollicite énormément les services techniques sans que ces derniers soient renforcés, ce qui risque d'affecter leur bon fonctionnement et du coup mettre à mal le budget participatif. 

    AB : Les deux projets repris et soumis sous le nom d'Action Barbès concernent le quartier de la Goutte d'Or. Nous les décrirons plus en détails avec vous dans de prochains articles mais quelle a été votre approche pour ces deux projets ?   

    JR : Les deux projets sont sensiblement différents et répondent à des approches distinctes. Pour le projet d'éclairage de l'église Saint-Bernard, l'idée est de mettre en valeur l'unique monument historique du quartier dont les habitants sont très fiers et de le faire rayonner au-delà de la Goutte d'Or (au sens figuré comme au sens propre : la flèche de l'édifice est visible depuis les arrondissements alentour). Ainsi, il s'agit de revaloriser l'image du quartier et de contribuer à le rendre encore plus agréable à vivre.

    Le projet une "Rue-jardin Richomme", qui consiste en la piétonnisation et la végétalisation d'une petite rue du quartier, répond à plusieurs attentes des habitants de la Goutte d'Or. La rue Richomme est une voie où circulent peu de voitures, mais qui roulent souvent trop vite, et qui compte plusieurs crèches et écoles sur son parcours. Transformer cette rue en jardin ouvert permettrait de sécuriser les sorties d'école et des crèches, de réduire la place de la voiture, tout en offrant aux petits comme au grands une oasis de verdure à deux pas du boulevard Barbès. D'ailleurs, de nombreux parents des écoles et des crèches de la rue ont manifesté largement leur soutien au projet.

    AB : il ne faut pas se cacher que ponctuellement (boulevard Barbès, rue Dejean, Château rouge, rue Caplat, carrefour Barbès, ...) le quartier de la Goutte d'Or rencontre beaucoup de problèmes même si la situation n'est sans doute pas partout aussi catastrophique que certains le disent. Pensez-vous que ses habitants peuvent encore se mobiliser pour des projets dans cet environnement ?

    JR : Bien au contraire, les problèmes sérieux que vous évoquez, et qui ne peuvent pas être solutionnés à travers le budget participatif dédié à l'investissement, donnent encore plus envie aux habitants de voir une amélioration de leur cadre de vie. Rappelons que la Goutte d'Or reste un quartier populaire où un grand nombre d'habitants n'a pas les moyens financiers de "s'échapper" du quartier et de partir au vert, l'espace public est d'autant plus précieux pour eux. Au-delà des questions d'occupation de l'espace public qui posent problème et méritent des moyens d'exception, ce que demandent le plus souvent les habitants de la Goutte d'Or, c'est avant tout d'être traités "comme partout à Paris".

    Il faudrait également se demander si la mairie du 18e met suffisamment de moyens dans ce quartier pour que le budget participatif soit investi par ses habitants. On peut s'interroger sur le succès relatif de la seule urne présente dans le quartier qui est placée dans la bibliothèque de la Goutte d'Or, le long du boulevard de la Chapelle, bien loin du centre du quartier. Le quartier de la Chapelle a montré, lui, qu'il pouvait se mobiliser pour le budget participatif avec succès, alors que ce quartier connait des problématiques similaires à la Goutte d'Or (pour rappel: en 2016, un seul projet a été finalement choisi pour le quartier de la Goutte d'Or). Mais là-bas, l'urne est situé au marché de l'Olive, lieu central et animé, ce qui a très certainement permis de promouvoir le budget participatif à cet endroit. Car plus qu'un lieu où s'exprime le vote, et sachant qu'une grande partie des votes se fait par internet, les urnes sont des lieux de promotion du budget participatif qui permettent de toucher un public non connecté et trop souvent oublié, un public particulièrement nombreux à la Goutte d'Or.

     

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  • Marché Barbès : une situation qui n'est plus tolérable !

    Cf. Article dans Le Parisien : " Le marché de Barbès est devenu « ingérable » "

     

    Rappelez-vous. On s'était un peu fâché début novembre devant l'absence de réponse de la mairie du 18e au sujet de la placette Charbonnière et surtout du marché Barbès. Voir ici notre article du 3 novembre 2015 (et dans les commentaires la réponse du maire Eric Lejoindre). Nous l'avions ensuite rencontré en présence de Rémi Féraud, maire du 10e, pour échanger sur ces problématiques.

    Afaf Gabelotaud, adjointe chargée du commerce dans le 18e, s'était engagée à nous recevoir. Ce fut chose faite le 22 janvier dernier. Au fil de l'entretien, nous avons compris pourquoi ce rendez-vous avait tant tardé. Et le dépit de l'élue face à une gestion déficiente et manifestement opaque était perceptible.

    Retour sur 2015  

    Dans le cadre du projet de Promenade Urbaine (PU), il nous paraissait évident qu'une réflexion devait être menée sur le marché. Pourquoi ? Parce que le marché dysfonctionne et nous le répétons depuis des années dans le blog et à chaque réunion quand l'occasion s'en présente : l'état sanitaire n'est pas satisfaisant ; l'état de l'espace voué au marché n'est pas propre à l'arrivée des marchands, déchets, dépôts variés, odeurs d'urine, etc. ; il n'est pas propre non plus après le marché et le passage des agents de la Propreté de Paris (DPE), palettes et cageots restant sur le sol voire dans les rues adjacentes ; présence de marchés illicites lors du marché, aux abords, autour de la station, dans les rues adjacentes, et après le marché au gré des mouvements de la police ; salissures nombreuses après le départ de ces marchés illicites ; pas de verbalisation des marchands qui ne respectent pas le règlement ; stationnement des camions sur les trottoirs avec dommages aux séparateurs des pistes cyclables ; entrave au cheminement piéton ; livraisons nocturnes non permises ; stationnement anarchique des clients en voiture, en 2e file, non verbalisé ; débords de certains stands ne respectant pas les limites du marché ; etc, etc.... Oui, la liste est longue !

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    Promenade sous le viaduc entre les palettes de fruits et légumes autour de minuit

    Jusque là, les réunions d'échange avec l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) et la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) n'avaient intéressé que le tronçon compris entre la rue de Tombouctou et la station Stalingrad. Le tronçon précédent... compliqué, nous disait-on.

    A notre demande, l'association avait été reçue à la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) à l'hôtel de ville, en présence de deux responsables de la Direction du développement économique, de l'emploi et de l'enseignement supérieur (DDEEES) en juillet de l'année dernière. Nous souhaitions notamment une réduction du nombre de stands pour éviter les camions sur le trottoir le long de l'hôpital, une gestion moins anarchique de l'ensemble, pour faire court. Nous apprenions alors qu'un nouveau cahier des charges venait d'être rédigé dans le cadre d'un appel d'offre pour la désignation de nouveaux délégataires (dont on nous disait en passant qu'ils ne se bousculaient pas pour postuler). On en prenait pour 4 ans, le temps de la délégation ! Autant dire que notre idée d'espace convivial au centre du marché, un aménagement proposé dans le cadre du budget participatif 2015, ne pouvait être mis en place ! Pas même discuté ou analysé...

    On nous confirmait aussi qu'il n'y avait quasiment aucune verbalisation des commerçants malgré les nombreuses infractions à la législation. Sans parler des ventes à la sauvette dans l'allée centrale gérée tant bien que mal par des agents de la DPP (aux dires des clients du marché, plutôt mal que bien). Heureusement, ce jour-là, c'était l'été, il y avait un beau soleil...

    Ces informations n'avaient pas fait l'objet d'un article à l'époque. Nous attendions d'en savoir un peu plus et espérions naïvement que la situation évoluerait dans le bon sens.

    Le point sur la situation actuelle   

    Côté entretien du lieu, nous n'avons pas manqué de signaler les palettes qui trainent régulièrement après le marché, et parfois dans les rues avoisinantes, les bannes en plastique que l'on retrouve adossées à l'un ou l'autre des piliers du métro. Pourtant de la responsabilité du gestionnaire... Ou non ? Ce sont bien ses services qui les mettent en place les veilles de marché et les reprennent ensuite.

    Toutefois, la discussion a surtout porté sur la complexité de fonctionnement de ces marchés et plus particulièrement de celui-ci.

    Le nouveau cahier des charges a été établi peu après les élections municipales. Dans ce cadre, les mairies d'arrondissement sont consultées mais la décision est prise par les services de l'Hôtel de Ville. Pourquoi cette fois une communication si difficile ? Pendant huit mois, le poste de la Direction des marchés n'a pas été pourvu ! Forcément, communiquer devenait mission impossible. On peut déplorer aussi que les services n'optent pas pour davantage de concertation en amont avec notamment les conseils de quartier ou associations, a minima, pour recueillir des informations qui pourraient s'avérer précieuses. Démocratie participative ignorée ? Elle existe pourtant, nous l'avons rencontrée lors de nos réunions avec l'Apur. Alors, est-ce une question de Services ? Oui chez les uns, et non chez les autres ? Ce serait donc plutôt une question de personnes....

    Que fait le nouveau gestionnaire ? — nous apprenons que l'ancien (le groupe Dadoun) a été reconduit... Étonnement. C'est lui qui est chargé de recruter les placiers — ici aussi le même que précédemment est reconduit... Stupéfaction — et sa mission s'étend au choix des commerçants. A ce stade, nous n'avons plus beaucoup d'illusions sur une évolution positive. Le processus est celui-ci : le gestionnaire gère et verse une redevance à la Ville qui ne garde que l'abonnement et le désabonnement des commerçants sans les avoir choisis. En clair, la Ville donne le macaron : elle valide un choix fait par un autre, sans maitriser aucun critère de sélection.

    On comprend bien que les dysfonctionnements résultent d'une mauvaise gestion. Volontaire ou pas. On peut s'interroger.

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    Des palettes fraîchement déchargées derrière des bannes du marché destinées à couvrir les stands...

     

    Il règne sur ces marchés une forme d'opacité, situation probablement pas unique dans la capitale, et peut-être même ailleurs qu'à Paris. On apprend au cours de la conversation que le placier reçoit un smic comme salaire. Peut-on raisonnablement penser qu'un placier, qui doit être là dès 5h du matin jusqu'au moins 14h30, dans des conditions parfois difficiles, accepte d'être payé au smic ? Pourtant, beaucoup sont là depuis de nombreuses années. Là encore, on s'interroge.

    Des questions légitimes 

    Plus la rencontre se prolonge, plus nous apprenons de détails sur l'organisation du marché, et plus le nombre de questions qui nous viennent à l'esprit s'accroit :

    Pourquoi est-il impossible de verbaliser les commerçants qui n'appliquent pas la législation malgré les signalements du délégataire ?

    Pourquoi est-il impossible de réduire le nombre de stands ?

    Pourquoi certains camions non autorisés — car trop gros tonnage — continuent-ils allègrement à être tolérés ?

    Pourquoi les camions qui stationnent sur le trottoir et la piste cyclable ne font-ils pas l'objet de procès verbaux ?

    Pourquoi des caristes répartissent-ils en toute tranquillité un nombre important de palettes déchargées de camions de plus de 20 tonnes en pleine nuit (23h30 – 1h du matin environ), prenant les bannes des stands pour occulter et protéger la marchandise d'éventuels vols (de leur propre aveu) ?

    Pourquoi la ville a-t-elle laissé la situation se dégrader ainsi à Barbès ???

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    Les transpalettes fonctionnent en toute tranquillité.

     

    Chacun se fera son idée. Mais personne ne nous empêchera de penser que le marché est source de pratiques pas très orthodoxes.

    Prochaine étape : une réunion avec Action Barbès, les élus concernés, la DDEEES, la Police et le délégataire annoncée par Afaf Gabelotaud.

    Cependant, comme il apparait que les décisions appartiennent à l'Hôtel de Ville, nous avons demandé un rendez-vous à Olivia Polski à qui nous avions déjà envoyé nos observations l'an dernier. Pas de réponse à ce jour malgré notre relance.

    Le marché Barbès intéresse-t-il l'Hôtel de Ville ? Sera-t-il vraiment possible de voir le projet de promenade urbaine aboutir si le tronçon Barbès-Tombouctou n'est pas sérieusement traité ? Y aurait-il quelque part un blocage qui expliquerait le silence persistant de l’Hôtel de Ville sur le sujet ?