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Ecoutons en direct les biffins et les chiffonniers

Après la réunion du 18 janvier avec le Préfet sur la situation à Barbès où nous avons notamment abordé les ventes sauvettes les jours de marché (voir notre article du 28 janvier), nous avons souhaité nous informer sur les biffins. Ainsi, nous avons rencontré le président de l’association Amélior, Samuel Lecoeur, accompagné de plusieurs représentants d’autres collectifs ou associations de biffins, Mohamed Zouari de Sauve Qui Peut, Martine de Rues Marchandes, et Sylvie Lewden de Aurore Carré des Biffins

Après un bref historique de notre association depuis sa création, histoire de se connaître, un regard sur les dossiers que nous avons défendus, les succès avec le temps et la ténacité, nous avons aussi évoqué notre demande initiale de création d’un deuxième espace pour les Biffins, du côté de Barbès, pour résorber les sauvettes et prendre l’exemple du Carré des Biffins de la porte Montmartre crée en octobre 2009. Cette demande s’est faite lors d’un Comité de pilotage Barbès, une instance de concertation et d’observation des problématiques propres à Barbès, créée peu de temps avant, à notre demande et avec le soutien de Daniel Vaillant, alors maire du 18e. Mais nous avions essuyé un refus, au motif qu’on ne pouvait créer un second marché qui ne respecterait pas les règles du marché ordinaire de Barbès (inscription, carte de commerçants, taxes, TVA, etc.. )

 Lors de la réunion autour du Préfet de Police, nous avons à nouveau marqué notre différence et précisé que nous ne classons pas tous les vendeurs à la sauvette dans la même catégorie. Nous faisons un distingo entre les revendeurs de cigarettes illégales, le marché aux voleurs de la placette Charbonnière et des vendeurs à la sauvette qui déballent au sol les objets trouvés souvent dans les poubelles aux premières heures de la journée. Oui, nous savons que d’autres vendeurs à la sauvette existent aussi dont l’origine des ventes est moins claire. Et nous savons aussi que vendre dans l'espace public sans y être autorisé est illégal. Qu'on ne nous fasse pas de procès d'intention!

Au vu de la situation, de l’accroissement des sauvettes, de l’importance qu’elles prennent dans l’espace public deux fois par semaine, nous avons pensé judicieux de rencontrer leurs représentants, qui étaient demandeurs le 18 janvier pour participer à la table ronde autour du préfet et n’y ont pas été autorisés. Nous voulions savoir ce qu’ils demandent, comment ils voient la situation de l’intérieur, s’ils comprennent l’exaspération des riverains. 

Samuel Lecoeur est un homme jeune qui ne mâche pas ses mots et défend avec énergie la cause des biffins, qu’il nomme aussi les chiffonniers, comme les chiffonniers d’Emmaüs qui ont gagné leur statut au fil des ans, grâce aux combats de l’Abbé Pierre. Quelle première revendication ? « Des places ! Encore des places, seulement des places pour vendre sans être poursuivis, pourchassés, pour ne plus voir les objets saisis ». Il réclame un droit au travail, ce travail de récupération, de réparation et de revalorisation des déchets, le droit de vivre chichement, sans doute, mais de pouvoir vendre les quelques objets qui n’auront pas d’autre destin que de finir à l’incinérateur, après la collecte des poubelles. Il ajoute que les biffins s'organisent en fin de marché pour nettoyer les lieux et les laisser propres, quand on leur permet de s'inscrire dans un cadre autorisé et d'avoir une carte de biffins reconnus.

Samuel Lecoeur martèle que les saisies régulières auxquelles procèdent les policiers, quand la benne est disponible sur place, n’ont pas de sens. « Elles privent les biffins du fruit de leur collecte, de leur chine, les privent donc des quelques euros qui sont un tout petit complément de ressources, qui sont la marque d’une économie individuelle de subsistance. Elles ne font qu’enrichir le circuit de ramassage par les sociétés Derichebourg ou Pizzorno (prestataires de la Ville de Paris pour le ramassage des ordures ménagères) et de destruction par le Syctom (Agence métropolitaine des déchets ménagers). Tout cela coûte fort cher. La mise à disposition de la benne seule coûte 180 000 euros par an à la Ville. »

En son temps, Daniel Vaillant le déplorait également. Est-ce cela qui l'a conduit à l’expérimentation du Carré des Biffins à la porte Montmartre ? La pression des riverains aux alentours ? La constatation que les interventions de la police ne faisaient pas régresser le phénomène ? 

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Nous-mêmes, sur place, constatons depuis des années, (lire notre article d'aout 2012 sur le sujet) que l’espace public ne se libère pas de ces occupations fluctuantes qui laissent un environnement très pollué après chaque intervention des forces de l’ordre. Nous devons aussi admettre que le Carré des Biffins de la porte Montmartre qui compte cent places est largement insuffisant et que ce sont environ un millier de vendeurs à la sauvette qui l’entourent les jours de Puces à Saint-Ouen. En faut-il davantage pour comprendre qu’une extension est nécessaire, que la création d’autres marchés organisés, de préférence pas sous les fenêtres d’habitations, serait une solution. Il est peut-être temps de tenter une nouvelle expérimentation. Amelior a des idées à proposer, si l’on veut bien la recevoir, l’écouter, discuter. Samuel Lecoeur revendique la longue histoire des chiffonniers, et demande qu’on leur accorde à nouveau une place dans la société. Qui ne se souvient parmi les anciens des cris des « peaux-de-lapin » dans les rues, y compris à Paris ? Un autre type de biffe ! 

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L’exemple de Montreuil, à la Croix de Chavaux, une fois par mois, est un début qui est certes insuffisant mais qui marche. La mairie (celle des Verts de Dominique Voynet à l’époque) a autorisé ce marché des chiffonniers en mars 2013 pour la première fois, un galop d’essai, puis définitivement en septembre, sous la halle du marché. Lisez ces deux articles de presse, du Parisien et de La Croix, qui décrivent le cadre et les acteurs.

Les débordements actuels sont très liés au manque de places. Qui osera se saisir du dossier et prendra son bâton de pèlerin pour trouver des emplacements adéquats pour cette activité ? On comprend qu’il peut paraître risqué pour un élu d’entreprendre de convaincre ses concitoyens qu’un ou plusieurs marchés de récup’ seraient la solution. Quand on sait qu’un banc est déjà vu comme la possible incrustation de sans-logis… Le manque de places et l’absence d’organisation, c’est cela qui crée le problème, nous disent nos interlocuteurs. Ils réclament pour commencer 600 places dans 6 arrondissements différents, pas au centre naturellement, car le lieu ne s’y prête pas. Mais il existe des espaces laissés à l’abandon près des Périf’, ajoute Samuel Lecoeur, où nous ne dérangerions personne. Il balaie d’un revers de main, notre remarque qu’il vaut mieux être là où se trouve la clientèle potentielle... non, car le bouche à oreille fonctionne à merveille. Pas de souci sur ce plan-là ! Ils réclament aussi 10% de places réservées « Biffe » dans les vide-greniers, dans les rues autorisées par la Ville de Paris, dont les modalités seraient encore à définir. 

Ces revendications ne nous semblent pas exorbitantes. Alors pourquoi la machine est-elle grippée ? Pourquoi n’avance-t-on pas depuis des années ? Samuel Lecoeur est catégorique : « Nous n’avons pas d’interlocuteur ! » « On ne nous reçoit pas » Seule Aurore a des relations avec la Mairie de Paris. 

Action Barbès n’a pas de baguette magique, ni l’influence qu’on lui prête parfois… En revanche, ouvrir le débat, faire circuler des idées, cela entre dans nos possibilités. D’une part, nous avons pensé à une présentation de l’association des biffins au cours d’un conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent de Paul ou Goutte d’Or Château rouge, ou les deux. Pourquoi ne pas tenter d’initier une discussion au sein d’un groupe d’habitants, pour leur permettre d’entendre la réalité de ces vendeurs précaires, de leur permettre de réagir et de dire ce qu’ils ressentent, quelles solutions ils préconiseraient. Et d’autre part, les biffins proposent de faire des marches exploratoires parmi les sauvettes qui s’installent dans nos quartiers, pour recenser les biffins, éventuellement les inscrire dans une action commune, analyser leur besoin, leur origine, et remettre un diagnostic à la Mairie de Paris. C’est une étude qui demande un financement modique, pour assurer cette démarche deux fois par semaine pendant un mois. La démarche comprend à la fois une prise de contact avec le chiffonnier, lui expliquer le principe de la charte et du respect de celle-ci, et l’obtention d’une place sur un marché autorisé. (Nous relations en 2011 une précédente étude sur le sujet qu'il faut bien sûr actualisée).

Le débat est ouvert, aux politiques de s'en emparer. 

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Pour vos débarras, vos dons en objets dont vous n'avez plus l'usage, ou réparables....

infos: 06 27 89 32 22
assoamelior@gmail.com
FB : Asso Amelior
http://amelior.canalblog.com/

***

35,chiffonnier04.jpgEncore un instant à passer sur ce site du Musée historique de l'environnement urbain avec des gravures, des extraits de documents sur la Biffe.

Ci-contre

Le chiffonnier de Manet

© The Norton Simon Foundation

Commentaires

  • "Le débat est ouvert, aux politiques de s'en emparer" : vous semblez oublier que ce débat n'a jamais été ouvert avec les habitants, ni au sein de l'association. Et votre décision actée vous interpelez avec les décideurs politiques... Il semble que les citoyens n'aient pas voix au chapitre, alors que vous savez très bien que les adhérents et sympathisants d'AB paraissent très réservés sur cette question. Plusieurs d'entre eux ont d'ailleurs pris la peine de manifester leurs doutes ou désaccords en commentaire de votre post du 28 janvier. Je suis assez sidéré et attristé par cette attitude, et pour ma part je ne vois pas comment je pourrais rester membre d'une association qui ne tient pas compte de l'avis de ses membres et qui s'engage dans une voie qui est à mon avis néfaste et dangereuse pour le quartier et ses habitants. Vous pouvez imaginer que je n'écris pas cela de gaité de coeur, et j'ose espérer que cet article est une maladresse plutôt qu'un passage en force.

  • Bonjour,
    Votre article est intéressant et il éclaire un peu la situation de ces vendeurs. Je trouve intéressant l'idée d'effectuer un travail de récupération, de réparation et de revalorisation des déchets, pourquoi pas dans des halles dédiées, mais pas ainsi, en occupant les trottoirs et en en interdisant de fait l'usage aux piétons. Rappelons que parmi ces piétons, il y a aussi des personnes âgées, des femmes enceintes ou accompagnées de poussette et d'enfants en bas âge que le fait de marcher à même la voie faute de pouvoir aller sur le trottoir met en danger. Et il y a aussi parmi ces piétons des petites gens qui n'ont pas non plus les moyens d'habiter dans des quartiers où la circulation est plus aisée. L'espace public est à tout le monde et il ne doit pas ainsi être régulièrement accaparé et confisqué.
    Je trouve également inquiétant de lire que vu que l'on n'arrive pas à éradiquer ce phénomène, mieux vaut l'encadrer. Je ne suis pas forcément pour le tout répressif, mais ce genre de résignation m'inquiète : à quoi bon avoir des lois s'il suffit qu'un grand nombre de personnes ne les respectent pas pour que l'on envisage de tolérer ce que la loi proscrit ? Les biffins ne me dérangent pas personnellement, mais la saleté qui jonche le sol après ces marchés, oui. Les vendeurs qui font griller des cacahuètes ne me dérangent pas plus sauf que certains jours, il a y tellement de monde sur les trottoirs qu'on ne peut pas circuler et que l'on risque de se brûler au contact de leur cadddies, sans parler de l'état du sol après leur passage...Le fait que l'on soit à Barbès n'autorise pas n'importe quoi ; sinon, les gens qui ont le choix quitteront Barbès et ça sera les gens qui ne peuvent pas vivre ailleurs qui se retrouveront prisonnier d'un quartier complètement ghettoïsé.

  • J'ajoute que mes réticences ne visent absolument pas votre association que je trouve assez neutre et soucieuse de chercher et de communiquer des informations. Vous effectuez un travail très précieux pour ce quartier et ses habitants. C'est plutôt les réponses des pouvoirs publics qui m'affolent.
    Bonne journée

  • @JD : le débat est ouvert et les commentaires divers reçus ici sont tous intéressants dans la mesure où ils expriment des approches différentes du problème. Ne nous égarons pas dans des querelles stériles et des postures pré-établies et voyons ensemble ce qu’il faudrait faire. Nous n’avons à ce jour pris aucune décision que ce soit et il n’est donc pas question d’un passage en force. Il y a un problème, étudions le, parlons en. C’est pourquoi nous avons rencontré ces associations de biffins. Ca ne présage rien pour l’avenir. Ce n’est pas en ne faisant rien que le problème sera résolu. Notre association est très soucieuse de démocratie et le sujet fera l’objet d’une décision des adhérents avant de mener des actions.

  • Elisabeth, je viens de relire l'article, il est paraît clair que votre choix est fait et qu'il n'existe guère de place pour discuter de sa validité. Comme pour la "salle de shoot", la démarche semble être "pédagogique", pour convaincre ceux qui n'ont "pas compris" la pertinence de cette décision. Ce choix du bureau d'AB est légitime, la tentation de l'imposer au quartier, et tout particulièrement à ceux qui seront directement confrontés à ses conséquences, ça l'est beaucoup moins. (Par pitié, ne reproduisez pas les erreurs de notre classe dirigeante, déniant le droit au bon peuple d'avoir un avis sensé et de l'exprimer, le poussant ainsi dans les bras, eux grand ouverts, des extrémistes populistes...)

  • @famille de Barbès : Merci de votre commentaire, il est mesuré et reflète bien l'état d'esprit qui est celui de l'association. C'est parce que nous souhaitons que le quartier soit plus agréable pour tout le monde, l'espace public, notamment ses trottoirs, sa station de métro, l'accès à la brasserie ou au Louxor, bref plus accessible, libre en fait, que nous ne nous résignons pas à laisser les choses en l'état. Continuer à râler sans rien faire n'est pas la solution. Il faut imaginer des pistes nouvelles. Pour l'instant, beaucoup se contenteraient que les forces de l'ordre repoussent ces occupants illégitimes un peu plus loin. Est-ce vraiment la solution, si demain d'autres habitants vivent le même phénomène?
    Chercher des solutions, cela ne signifie pas tolérer ce qui est proscrit par la loi. La loi actuelle. Loi que l'on modifie en fonction des circonstances et des besoins, très régulièrement. Si l'on recentre la question des biffins sur un travail de récupération, que l'on établit des règles avec leurs représentants (car ils en ont), notamment un nettoyage post-marché, que l'on encadre et que l'on ouvre des emplacements dédiés, assez nombreux, là où la gêne est moins grande, pourquoi ne pourrait-on aller vers une situation plus acceptable pour tous ?
    Notre article ne faisait que relater une rencontre avec des associations de biffins et de chiffonniers. Où est le mal ?
    Lise Thély-Muller, membre " historique " d'Action Barbès

  • Je suis d'accord avec vous, je trouve que la piste d'orienter les biffins vers un travail de récupération encadré avec obligation de respecter un certain nombre de règles est intéressant, ne serait-ce que d'un point de vue écologique. Je ne connais pas top le sujet mais n'est-ce pas ce que font les chiffonniers d'Emmaüs ? Votre association fait un travail formidable pour rapprocher les habitants de ce quartier : j'ai lu avec intérêt votre dernier article sur les biffins que je ne connaissais finalement que par le biais des nuisances qu'ils occasionnent. Le mécontentement qui s'exprime ici ne vous est sûrement pas destiné, car vous n'êtes que des témoins de ce qu'il se passe et vous n'êtes pas responsables de l'état de ce quartier. Ce qui s'exprime ici c'est qu'un grand nombre d'habitants de ce quartier est totalement excédé par les dérives en tout genre dont il est victime , qu'il y a eu trop de dérives et de laxisme et que les habitants se sentent abandonnés et/ou méprisés par les pouvoirs publics. Beaucoup de gens, dont nous faisons d'ailleurs partie, se posent la question d'y rester...Ce fil de discussion est vraiment la preuve qu'il est urgent que les choses changent sensiblement car les gens n'en peuvent plus

  • @Famille de Barbès : "il est urgent que les choses changent sensiblement car les gens n'en peuvent plus" : nous l'avons bien perçu aussi, et c'est en pesant sur les leviers que nous avons, et ils ne sont pas si nombreux, bien aidés aussi par la pétition des habitants du bd Barbès, que nous avons pu obtenir que le Préfet organise une réunion sur place dans le 18e. Aurait-il perçu lui aussi que le quartier tendait vers l'explosion ?

  • S'il avait été possible de débattre posément avant que vous ayez fait - je cite votre article - la "demande de création d’un deuxième espace pour les Biffins, du côté de Barbès", on aurait pu vous faire remarquer en particulier que l'institution d'un marché des biffins porte Montmartre s'est accompagnée de l'explosion du marché sauvage aux alentours et n'a donc rien réglé du tout sur ce point (par exemple, après chaque week-end il reste "entre 2 et 4 tonnes de déchets, enlevés au bulldozer chaque mardi matin, sur une rue de 300 mètres"). Comme le souligne votre article, 100 places ce n'est rien, et 600 ce n'est rien non plus, car si on rentre dans cette logique il en faudrait facilement deux ou trois mille dans Paris. 100 places (ou 600), c'est d'ailleurs parfaitement discriminatoire pour ceux qui en seront exclus puisque, comme vous le savez, les plus défavorisés des défavorisés, qui ne peuvent justifier d'un domicile ou d'un complément de ressources - en particulier ceux qui n'ont même pas droit au RSA -, n'ont pas accès à de tels marchés (http://www.mairie18.paris.fr/mairie18/jsp/site/Portal.jsp?page_id=825)...

  • @JD : vos deux commentaires précédents dont un adressé à Elisabeth nous amènent à préciser les points suivants. Nous avons formulé la demande d’un second marché des biffins en …. 2010. C’est le sens du paragraphe d’introduction de la note qui rappelle l’historique de nos actions lors de la réunion avec le préfet. 2010 … 2017, la différence des situations ne vous échappera pas. Notre précédent message de 12h22 donne des réponses claires à vos préoccupations. Lisez le bien. Tout comme pour le projet de la salle d’injection supervisée, nous recueillons des informations, nous les partageons - c’est sans doute ce que vous appelez le processus « pédagogique » - libre à chacun ensuite de penser ce qu’il veut. Ces sujets importants, une fois les informations collectées et échangées, font l’objet d’un débat avec nos adhérents et d’un vote. Ce fut le cas pour le projet de salle d’injection supervisée pour lequel la quasi-totalité des adhérents présents étaient d’accord avec nos propositions (2 ans de suite), ce fut le cas lors de notre dernière AG pour le projet de promenade urbaine et le sujet des biffins viendra en discussion en son temps. C’est nous prêter une influence que nous n’avons pas de penser que nous pourrions « imposer » au quartier quoique ce soit. Plutôt que de nous chercher des « noises » il serait utile que vous exposiez vos propositions de solutions.

  • Vous ne pouvez pas imposer au quartier quoi que ce soit, mais vous êtes une boite de résonance importante de la vie quotidienne du quartier et un interlocuteur face aux pouvoirs publics. Je vous suggère de prêter oreilles aux sentiments que nous exprimons. De ceci viens votre légitimité. Le quartier ne peut plus supporter d'abriter toutes les misères du monde.

  • Encore une fois, je ne comprends pas ce débat...nous n'en pouvons plus, pensons à déménager comme beaucoup, souhaiterions du calme, de la légalité et de la propreté...pour ma part il ne fallait absolument pas "insuffler" cette éventualité d'un marché des biffins aux pouvoirs publics...c'est déjà ouvrir une nouvelle boîte de Pandore On ne s'en sortira jamais je le crains. Ayons un objectif UNIQUE et CLAIR! La situation est trop grave et lourde pour envisager quoique ce soit d'autre pour l'instant je pense.

  • @Maria : nous prêtons l'oreille à ce que les habitants du quartier disent, pour preuve notre lettre envoyée au préfet. Nous ne sommes néanmoins pas ses représentants. Nous sommes une association et portons la parole de nos adhérents qui s'engagent face à ce problème notamment.

    @LC : calme, légalité, propreté sont exactement ce que nous cherchons aussi. Une lecture attentive de ce que nous écrivons vous montrera que nous ne préconisons absolument pas l'ouverture d'un marché aux biffins à Barbès . Nous l'avons fait en 2010, dans un contexte très différent. Voilà la vérité, il ne faut pas nous faire dire ce que nous n'avons pas dit. L'objectif est clair, vous le précisez et nous le partageons, ce sont les moyens pour y arriver qu'il faut trouver et à dire vrai nous trouvons sur notre chemin plus de gens prompts à nous critiquer nous qui cherchons une voie que de gens prêts à s'engager à nous aider à trouver cette solution. C'est pourquoi nous non plus nous ne comprenons pas ce débat.

  • En reponse a votre etonnement, je dirai que les lecteurs, y compris moi meme, avons la claire impression que l'on cherche des solutions 'internes', c'est a dire sur le 'territoire' du 18ieme/9ieme/10ieme, alors que tout le monde voudrait se debarrasser de ces problemes et les rejeter vers l'exterieur... Ces solutions 'internes' sont percues comme un abandon et une demission face a une vague illicite qui semble incontrollable... Ces 'biffins' comme on les appelle pour leur donner une certaine legitimite, sont pour beaucoup illegaux, sinon ils seraient absorbes par Emmaus et d'autres organisations... Mais c'est la taille du probleme qui cree le rejet. On n'en voit pas la fin. Votre illustration du Chiffonier de Monet illustre parfaitemnent le probleme: ce n'est plus UN chiffonnier resident local dont on parle, mais de plusieurs centaines de chiffonniers immigres illegaux! Comme pour la 'Jungle' de Calais, il faut trouver des solutions qui sortent ces gens de Paris ou ils s'agglutinent.

  • Jour de marché à Barbès, mercredi 8 février 2017, 13.15.
    Une fois de plus, les marchand(e)s à la sauvette commencent à se rassembler en nombre en haut de la rue du Fbg Poissonnière, sur le trottoir de droite, à l'angle du boulevard Magenta, avec sacs, valises et autres balluchons pleins à craquer tout autour d'eux. Pour patienter jusqu'au signal salvateur "prêts, partez, vous pouvez y aller", ils commencent déjà à faire le tri de toutes ces hardes qu'ils ont collectées et espèrent vendre, éliminant déjà d'emblée tout ce qu'ils ne déballeront pas plus tard. Encore nettoyé juste la veille, ce malheureux angle de trottoir Fbg Poissonnière/Magenta se retrouve à nouveau jonché de détritus de toutes natures.
    Une fois de plus, ces vendeurs à la sauvette laisseront nos trottoirs dans un état encore bien pire à leur départ, et rebelotte ce samedi, puis mercredi prochain, etc. etc.
    Depuis des années, ce coin est un lieu de rassemblement quasi permanent entre désoeuvrés, dealers, et autres soiffards-pissoteux.
    Sans compter les sempiternels dépôts sauvages qu'on y voit régulièrement.
    S'y ajoutent depuis plus d'un an les marchands à la sauvette qui s'y retrouvent de plus en plus les jours de marché, et encore plus tout récemment, maintenant que la police surveille un peu mieux les abords immédiats du marché et de la station de métro Barbès. Elle ne peut vraiment pas être partout...
    J'ai bien compris que les biffins ne jouaient pas dans la même cour, mais pour moi, le résultat est le même : Un immense ras-le-bol et une grande exaspération.

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