Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : sacs RATP sur les trottoirs

  • Point de vue

    Nos propositions :
     
    La petite enfance.
     
    Malgré les efforts faits ces dernières années, le nombre de places en crèche reste insuffisant et les modes de garde doivent être diversifiés.   
    Nous proposons de faciliter le développement des micro-crèches, par la mise à dispositions par la Ville, d’appartements, où une ou deux assistantes maternelles pourraient accueillir un petit nombre d’enfants.
    Développer la garde partagée et favoriser l’accompagnement et la professionnalisation des personnels.
    Trouver des solutions-relais pour les parents dont les horaires ne correspondent pas à ceux des crèches ou des assistantes maternelles ; par exemple en organisant des réseaux locaux de baby-sitting par la collecte des offres et des demandes, la mise en relation des personnes ; ce qui aurait, du même coup, pour effet de favoriser les liens sociaux.
     
    L’école.
     
    Le nombre de  places en écoles maternelles a augmenté (école Buffault, école Rochechouart), il doit suivre en écoles élémentaires. Le projet d’école élémentaire de la rue de Clichy doit aboutir.
     
    Faciliter l’ouverture des écoles en dehors des temps scolaires par le biais de conventions et ainsi favoriser le développement d’activités culturelles.
     
    Organiser des parcours sécurisés sur les chemins de l’école pour les enfants non accompagnés. 
     
    Favoriser l’accès des enfants frappés d’un handicap.
     
    L’adolescence 
     
    Permettre aux adolescents de rejoindre les équipements et sites sportifs disponibles dans d’autres arrondissements de Paris par des transports sécurisés, et ainsi mutualiser les équipements. 
     
    Faciliter l’accès à des lieux où ils peuvent pratiquer la musique sans gêne pour le voisinage (accès aux conservatoires, salles de théâtre...).
     
    Garantir l’accès au Louxor pour les associations du 9ème arrondissement.
     
    Les séniors
     
    Les résidences existantes ne sont accessibles qu’aux personnes âgées encore valides et autonomes.
     
    Il faut absolument favoriser et aider l’installation de maisons de retraites médicalisées afin de donner la possibilité à nos ainés, habitant l’arrondissement depuis longtemps, de continuer leur vie sereinement en conservant leurs liens sociaux tissés tout au long de leur vie dans le quartier.
     
    Par ailleurs, il est nécessaire de favoriser, valoriser et développer l’aide à la personne au domicile des personnes isolées ou dépendantes.
     
    Faciliter le déplacement des séniors par un accompagnement sécurisé (sécuriser les trottoirs, développer les transports de proximité...)
     
    Favoriser les échanges intergénérationnels : visite des crèches aux foyers de personnes âgées, aide à la promenade des personnes qui ne peuvent sortir seules ; à cet effet, utiliser la spécificité urbaine du 9ème que sont les passages pour en faire des lieux de sortie calmes, abrités et sécurisés.
     
    Créer des lieux où les personnes âgées pourront trouver l’aide nécessaire pour leurs démarches administratives (en dehors des espaces dédiés en mairie) ;
    Rendre possible l’accès à l’internet à l’instar de ce qui se fait rue de Budapest, et peut-être aussi par la mise en contact des jeunes, familiers des nouvelles technologies, avec les moins jeunes désireux de s’initier et de  rester en contact avec le monde.
     
    Vivre avec une dépendance.
     
    La problématique des personnes dépendantes est vaste et complexe car très souvent considérée comme hétéroclite d’une personne à l’autre. Pourtant, les gestes du quotidien restent identiques à tous. C’est pourquoi je souhaite qu’un service, 24/24, dédié aux personnes dépendantes (quelque soit l’âge) soit créé pour répondre aux besoins vitaux tels que : hygiène, aide au levé, au couché… Un tel service serai pilote à Paris et permettrai, enfin, de donner la possibilité à cette catégorie de citoyens d’avoir une véritable vie sociale. Avec la possibilité de se lever tôt le matin pour occuper un véritable emploi à plein temps par exemple ou de se coucher plus tard pour profiter de nos théâtres, salles de spectacles, restaurants… Il est temps de prendre en considération ces besoins et de donner aux personnes dépendantes d’autres choix que de se lever à 10, 11 voir 12 heures le matin et se coucher à 19 heures !
     
    La démocratie locale directe
     
    Les conseils de quartiers doivent être revalorisés et repensés pour tenir compte des modes de vie et des horaires, afin que tous puissent y participer.
     
    Créer des kiosques locaux de démocratie directe où les habitants pourraient trouver de l’aide administrative, et là aussi faire remonter des informations.
     
    Pratiquer les referendums locaux.
     
    Conclusion
     
    Il fait « bon vivre » dans notre arrondissement mais de nombreuses améliorations doivent être apportées de manière à ne laisser personne sur le bord du chemin à une étape de sa vie. Nos propositions sont basées sur la volonté forte de donner à chacun la possibilité de vivre dans le 9eme quelque soit l’âge ou les difficultés rencontrées durant une vie. Nous ne voulons oublier personne !
     

    Vivre et mourir dans le 9ème : comment vivre chaque âge dans l'arrondissement ?

    par Gregory Perrin – Mouvement Démocratef53d00c07434b508dbfa3a9c9843fa8b.jpg


     
     
     
     
     

    Vivre bien dans sa ville, son arrondissement, son quartier, c’est pouvoir vivre selon  les exigences de son âge grâce à des équipements adaptés, mais c’est aussi pouvoir communiquer sur ses besoins spécifiques, selon les moments de sa vie, dans le cadre d’une démocratie locale directe qui facilite l’échange et l’écoute.
     
    Le 9ème est un arrondissement dynamique qui connaît une véritable croissance démographique (+1.23% par an ou +6.3% pour 5 ans, de 1999 à 2004) et qui, par ailleurs, compte une importante population de séniors, dont une trentaine de centenaires.
    Si l’accueil des tout-petits, la scolarisation des plus grands sont des besoins relativement bien satisfaits, que de nouvelles structures sont en cours d’installation ou en projet, d’autres âges de la vie ou situations sont moins bien pris en compte, notamment l’adolescence, la vieillesse (absence de maisons médicalisées, de foyer -logement...) et les personnes en situation de dépendance.
     
    Par ailleurs, il manque des espaces délocalisés de démocratie directe.
  • Conseil d'arrondissement du 9e ce soir : coup de projecteur

    Ce soir, à 18h30, salle du conseil, se tiendra le conseil d'arrondissement du 9e, comme chaque mois, environ une semaine avant la séance du conseil de Paris. Profitons en pour nous pencher sur les fonctions du conseil d'arrondissement et son rôle dans la démocratie municipale.

    document?id=14663&id_attribute=52Les décisions prises par le conseil et le maire d'arrondissement s'inscrivent dans le cadre d'une loi de décembre 1982, dite loi PML parce qu'elle s'applique à Paris, Marseille et Lyon (seules villes françaises qui disposent d'arrondissements). Dans cette loi, il est dit qu'une mairie d'arrondissement n'est pas une mairie de plein exercice. Seul le conseil de Paris, dirigé par le maire de Paris, vote le budget, lève l'impôt et décide de l'ensemble des dépenses. Il est prévu que la mairie d'arrondissement donne son avis sur un certain nombre de projets, de dossiers concernant l'arrondissement (urbanisme, occupation du sol, subventions…). Elle assure théoriquement la gestion d'un certain nombre d'équipements de proximité : les crèches, les équipements sportifs, les petits espaces verts…
    Cependant, il convient de rappeler que le maire d'arrondissement n'a pas autorité sur le personnel, ne peut fixer les budgets de fonctionnement et ne dispose pas des crédits d'investissement.

    Par ailleurs, certains services ouverts au public en mairie (comme le logement, les inscriptions scolaires, les élections…) ne sont pas placés sous l'autorité du maire d'arrondissement, mais directement sous celle du maire de Paris.

    A quoi sert le Conseil d'arrondissement ?

    Il regroupe les conseillers de Paris et les conseillers d'arrondissement élus par les habitants du 9e lors des élections municipales. Le Conseil d'arrondissement donne son avis sur les projets concernant le 9e arrondissement présentés au Conseil de Paris.

    Il peut émettre des vœux (propositions) et poser des questions écrites ou orales au conseil de Paris. Il nomme des représentants dans différents organismes locaux (Centre d'Action Sociale, Caisse des Ecoles….).

    Le budget d'une mairie d'arrondissement.

    > Le calendrier budgétaire

    L'élaboration du programme d'investissement localisé (PIL)
    En janvier, le Maire d'arrondissement engage une discussion avec les directions municipales (voirie, propreté, affaires scolaires, jeunesse et sports, architecture…) sur les différents projets d'investissement qu'ils souhaitent mettre en œuvre sur l'arrondissement. Cette phase est destinée à recueillir les éléments techniques de faisabilité des différentes opérations assortis d'une estimation financière. C'est au vu de ses études qu'une sélection pourra être établie. En mai, le Maire d'arrondissement doit communiquer ses propositions à l'Adjoint au Maire de Paris chargé des finances (actuellement Bernard Gaudillère, élu du 10e). De juin à septembre, des discussions sont engagées pour tenir compte des priorités locales au cours de 3 réunions préparatoires entre le 1er adjoint, l'adjoint à l'administration, l'adjoint aux finances et le maire d'arrondissement qui défend ses projets et définit ses priorités. A l'issue de cette rencontre, un projet de budget est établi.

    Le vote du budget
    En décembre, le Maire de Paris présente le futur budget de la ville et du département devant le Conseil de Paris. La séance budgétaire fait l'objet de nombreux débats, de dépôts d'amendements. Ce budget doit être voté avant le 31 mars. Une fois voté, le budget devient budget primitif. En raison des aléas rencontrés, ces budgets font l'objet d'ajustement au cours de l'exercice (modificatif, puis collectif au titre du fonctionnement et décisions modificatives pour ce qui est de l'investissement).

    > La structure d'un budget

    Le fonctionnement
    Il comprend les dépenses de gestion courante (dépenses de personnel, d'entretien, de fourniture et de petit matériel), ainsi que des travaux non amortissables tels que, par exemple, les travaux de peinture et les renouvellements de plantations des petits espaces verts.

    L'investissement

    Les investissements concernent la création ou la réhabilitation des équipements municipaux (crèches, écoles, stades, gymnases, conservatoires), les grands travaux de voirie, d'urbanisme et d'aménagements (éclairage, signalisation, trottoirs), les grosses réparations à effectuer sur le patrimoine. Ces différentes opérations font l'objet d'une autorisation de programme.

    • Les autorisations de programme représentent un montant estimé des dépenses qui peuvent être engagées pour le financement des investissements. Elles peuvent être révisées et ont un caractère pluriannuel. Elles disparaissent dès lors que l'opération est terminée.
    • Les crédits de paiement représentent les dépenses qui seront engagées au cours de l'exercice au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Ils sont annuels.

    > Les crédits délégués aux arrondissements : l'Etat Spécial

    L'état spécial est le budget mis à la disposition des Mairies d'arrondissement. Il est voté, chaque année, par le Conseil d'arrondissement et le Conseil de Paris. Les Mairies en assurent la gestion directe sous la double autorité du Maire et du Secrétaire Général de la Mairie. 

    La nature des dépenses imputables sur ce type de crédits est du "fonctionnement" et, depuis 2003, de "l'investissement".  Les dépenses dites "de fonctionnement" sont les charges visant au fonctionnement courant des services (fournitures, travaux d'entretien, charges locatives, frais de réception, l'animation locale…). Au cas où la totalité des crédits ouverts n'auraient pas été totalement dépensés, l'état spécial est reportable d'un exercice sur un autre. C'est ce que l'on appelle le budget modificatif. 

    La loi n° 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité a élargi les compétences des Maires d'arrondissements à l'ensemble des équipements de proximité, c'est-à-dire les équipements à vocation éducative, sociale, culturelle, sportive et d'information de la vie locale qui ne concernent pas l'ensemble des habitants de la commune ou les habitants de plusieurs arrondissements.

    Ainsi, sont transférés aux états spéciaux, outre les équipements qui y figuraient déjà, les écoles maternelles et élémentaires, les bibliothèques, les équipements sportifs, les centres d'animation, les antennes jeunes.

    L'état spécial est composé de trois dotations :

    • Une " dotation d'animation locale ", destinée à l'information des habitants de l'arrondissement, à la démocratie et à la vie locale, en particulier aux activités culturelles, et interventions motivées par des travaux d'urgence présentant un caractère de dépenses de fonctionnement et liées à le gestion des équipements transférés ;

    • Une " dotation de gestion locale ", destinée au fonctionnement courant de l'ensemble des équipements inscrits à l'inventaire de votre arrondissement, et comprenant également les crédits permettant au Conseil d'arrondissement d'exercer les attributions qui lui sont dévolues par la loi ;

    • Une " dotation d'investissement ", destinée aux dépenses d'investissement des équipements transférés pour lesquelles des marchés de travaux sans formalité préalables en raison de leur montant peuvent être passés, ainsi qu'aux dépenses nécessitées par des travaux d'urgence. La dotation d'investissement intègre l'ancienne "Dotation du Maire". Elle est principalement utilisée pour financer l'achat de biens à amortir et réaliser des travaux de grosses réparations pour les équipements inscrits à l'inventaire municipal. Elle comporte également les crédits d'investissements dévolus aux Conseils de Quartiers

    _/_/_/

    Le dernier conseil de Paris a eu lieu les 17 et 18 octobre. Vous en retrouverez ici les grandes lignes.

  • Rencontre avec le nouveau commissaire du 10e

    commissariat-du-10eme-arrondissement.jpg

    Contrairement à ce que la Préfecture de police indique sur son site internet, le commissaire du 10e arrondissement de Paris est bien Gilbert Grinstein et non Jacques Rigon, son prédécesseur, que nous avions rencontré en avril 2009 et qui, semble-t-il, est devenu commissaire du 19e arrondissement depuis novembre 2010. C’est donc bien lui qui nous a reçus jeudi 2 février avec Mme  Motard de la Mission de prévention et de communication (MPC).

    La météo peu clémente ne nous avait pas découragés pour aller poser nos questions et celles envoyées par certains de nos adhérents. On nous consacrait un temps que l’on sait précieux,  il s'agissait donc d'être concis !

    L’action d’un commissariat, rappelons-le, se limite en termes de répression à la petite et moyenne délinquance. Tout ce qui relève du délit. Si l’affaire est plus sérieuse, c’est la police judiciaire qui prend le relais.

    Monsieur le Commissaire, quelles sont vos priorités ?images?q=tbn:ANd9GcSLjJZRzO72XUH14gal-2L4Xvp7lZKQ0RRHKH_bbLSjDs2vZ908

    « Tout est prioritaire. On ventile les effectifs (350-400 policiers, hors administratifs) 24h/24 le plus efficacement possible ». Pour les définir, Gilbert Grinstein réunit chaque mardi après-midi les services de la voie publique, la DSPAP, la BAC, la MPC, la police administrative. Mains courantes, dépôts de plainte, courriers transmis par le maire de l'arrondissement, le maire de Paris, le préfet et même la Présidence de la République, tout est passé au crible. « On prend contact avec la personne qui a envoyé la doléance pour  calibrer [vérifier que les forces que l’on compte envoyer sont proportionnelles au sérieux de l’affaire] et on assure le suivi la ou les semaines suivantes jusqu'à amélioration de la situation et clôture du dossier. » Le conseil du commissaire : mieux vaut écrire directement au commissariat du 10e et par mail, on gagne du temps ! --> commissariat-10@interieur.gouv.fr

    Quelles actions sont menées aux abords de la station Barbès pour lutter contre la vente à la sauvette, les trafics, et les marchés illégaux ?

    « Ces problématiques sont du ressort du 18e ». Cette réponse ne nous a pas étonnés. Nous l'avions déjà entendue. Il y a cependant des politiques conjointes avec le 9e et le 18e, ajoute le commissaire, sans nous les expliquer. La discussion a donc été rapidement terminée sur ce point.

    Et ailleurs, dans l’ensemble de votre secteur ?

    « En ce qui concerne le haut de la rue du Faubourg Poissonnière (que le commissaire abrège volontiers en Faubourg Poiss’ – ou Poisse ? –) sur lequel quelques bandes tentent d’implanter du racket, nous intervenons depuis plusieurs années ; les problèmes sont parfaitement identifiés et on a bon espoir de régler la situation. » Le racket s’exerce sans doute sur les commerçants. De notre côté, nous avons des signalements par nos adhérents qui se plaignent de la présence de groupes, très bruyants à la belle saison particulièrement, d’alcoolisation excessive due à l’ouverture nocturne de supérettes à proximité, et de trafics de produits illégaux. Nous voyons ce trottoir du faubourg côté 10e comme la base arrière de Barbès. Moins en vue, plus à l’abri. La situation avait poussé les riverains à lancer une pétition au printemps dernier : ils avaient été entendus par les maires du 9ème et du 10ème et les commissaires.

    Par ailleurs, le commissariat verbalise régulièrement pour des incivilités, mais G. Grinstein juge assez inefficace de délivrer des amendes à des gens le plus souvent insolvables et à mobiliser en sus des policiers qui seraient mieux affectés ailleurs. De même, il attire notre attention sur les comportements incivils qui sont devenus presque des gestes culturels : le crachat se répand, les gens jettent leur paquet de cigarettes sur la voie publique sans même y faire attention. Au bout d’un moment, il faut aussi se poser la question de notre éducation, constate-t-il, un peu las.

    EtkuAjBdfxxitWT5YAsifjl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJ « Le Plan-caméras  (une cinquantaine pour l'arrondissement d'ici à l'été) est excellent pour lutter contre la délinquance. Il sera possible de mettre des « vidéo patrouilleurs » pour faciliter le travail et notamment pour gérer plus efficacement les doléances des habitants ». C'est l'avis du commissaire, que l’on ne partage pas forcément. 
    Des études ont montré qu'elle pouvait être au mieux une aide à la résolution des affaires mais pas une protection des citoyens comme son nom tendrait à le laisser penser. De plus, elle siphonne les budgets de la prévention.

    Comme nous l'entendons de beaucoup d'élus, G. Grinstein pense par ailleurs que l'ouverture du Louxor sera un facteur d'apaisement pour ce secteur. « Quand une rue est animée, ça dissuade les trafics, donc vive la culture », s’est-il exclamé. Puisse-t-il avoir raison !

    Où en est-on pour le secteur Gare du Nord- Hôpital Lariboisière ?

    De l’aveu du commissaire, le secteur est le plus lourd de l’arrondissement. « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir à proximité la première gare d’Europe et la troisième du monde…  avec tous les flux et les problèmes liés aux trafics, vols ou mendicité. Et il faut ajouter les trafics de drogues rue Ambroise-Paré devant l’Hôpital Lariboisière. »  Le commissaire recense deux à trois grosses affaires de trafic par semaine. Il déploie bon nombre de policiers en civil et a installé des « planques ».

    Et au niveau de la circulation ?

    Nous avons une fois de plus déploré les problèmes de circulation autour de l'hôpital les jours de marché. Mme Motard précise qu'effectivement les policiers évitent d'y aller en voiture. La circulation est gérée par la Direction de la circulation, sur laquelle le commissariat n’a pas vraiment d’influence. « De plus, mettre des agents vers le marché ne résoudrait rien. » Quant au projet de l'hôpital de faire entrer les urgences par le boulevard de La Chapelle, après la construction d’un nouveau pavillon au nord, G. Grinstein n'a pas mâché ses mots : « C'est une erreur totale ». Il souhaiterait, tout comme nous, une grande consultation sur le plan global de circulation dans Paris. Il existe un Plan de Paris des Déplacements (PDP) qui vise la réduction de la place de la voiture... Des efforts sont encore nécessaires.

    Dernière information : contrairement à ce que nous écrivions le 16 novembre (puis le 1er décembre) dernier dans notre blog à propos des enlèvements d'épaves (qui nous avait été indiqué au téléphone par le commissariat), il y a bien un épaviste pour le 10e. Encore faut-il que les riverains informent la police (via le mail ci-dessus).

    G. Grinstein compte agir en bon gestionnaire : le nombre de ses troupes et le volume horaire dédié sont comptés. Il s’agit donc de répartir les agents le plus intelligemment et le plus efficacement possible. La question de savoir si le nombre d’agents est suffisant semble, en revanche, ne pas se poser pour lui. Devoir de réserve oblige, sans doute... en cette période électorale, la sécurité est un sujet « brûlant ».

    Prochaine étape pour Action Barbès: rdv avec le commissaire Clouzeau du 18e pour revenir sur le blog avec des informations précises sur les abords de la station.

     infos utiles :

    MPC du 10e : 01 45 23 80 21 ou 01 45 23 80 17

    MPC du 9e :   01 44 83 80 41 ou 01 44 83 80 96

    MPC du 18e : 01 53 41 51 45 - 46 - 47

     

     

  • Le centre de Paris sans voiture asphyxiera-t-il les faubourgs ?

    L'expérience du Paris sans voiture, déjà évoqué au début du mois dans ce blog et très médiatisé par la Mairie de Paris et sa maire (voir  sur twitter ci-dessous), a suscité beaucoup de réactions, tant positives que négatives. 

    L'expression Paris sans voiture est déjà assez loin de la réalité car seuls les quartiers du centre de Paris se verront libérés de la circulation automobile. Quid des autres ?  

    Et c'est peut-être ce traitement très inéquitable qui suscite le plus de réactions. 

    Nous n'avons pas manqué de Re-twitter pour le souligner ! 

    Certains sont très critiques, d'autres adoptent un ton humoristique pour faire passer leur message !

    En réalité, nous avons l'impression que ces mesures très médiatisées sont de la pure communication, Pourquoi ? Le jour de la semaine choisi est un dimanche, qui traditionnellement est moins chargé en circulation (en dehors des dimanches de décembre autour du secteur des Grands Magasins du boulevard Haussmann qui devient un enfer !). La plage horaire est très restreinte : de 10h à 18h. Les règles de limitation des véhicules polluants qui entraient en vigueur au 1er septembre sont déjà aménagées voire contournées par des dérogations variées. Le périmètre d'interdiction de circuler est concentré sur les quartiers du centre de Paris, etc. etc. 

     

    Les zones d'interdictions  pour votre information :

    Périmètre central (1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e ,10e et 11e arrondissements), délimité comme suit : Place de la Concorde, rue Royale, boulevard de la Madeleine, boulevard des Capucines, boulevard des Italiens, boulevard Montmartre, boulevard Poissonnière, boulevard de Bonne Nouvelle, boulevard Saint-Denis, boulevard Saint-Martin, place de la République (entre le boulevard Saint-Martin et le boulevard Magenta),boulevard Magenta, rue Lucien Sampaix, rue des Récollets, rue du Faubourg Saint-Martin, avenue de Verdun, rue du Faubourg Saint-Martin, rue du Terrage, rue Robert Blache, rue Émile Varlin, rue du Faubourg Saint-Martin, rue La Fayette, quai de Jemmapes, rue Louis Blanc, place du Colonel Fabien, rue de la Grange aux Belles, rue Bichat, avenue Richerand, quai de Valmy, boulevard Jules Ferry, boulevard Richard Lenoir, boulevard Voltaire, place Léon Blum, rue de la Roquette, avenue Ledru Rollin, rue du Faubourg Saint-Antoine, place de la Bastille, boulevard Henri IV, pont de Sully, boulevard Saint-Germain, pont de la Concorde.

    Périmètre des Champs Élysées (8e arrondissement), délimité comme suit : Place de la Concorde, cours de la Reine, place du Canada, rue François 1er, avenue George V, rue Washington, boulevard Haussmann, rue du Faubourg Saint-Honoré, rue de Berri, rue de Ponthieux et avenue Gabriel
    Périmètre de la Tour Eiffel (7e arrondissement), délimité comme suit : Quai Branly, avenue de La Bourdonnais, avenue de la Motte Piquet, avenue de Suffren.
    Ainsi que des zones des Bois de Boulogne et de Vincennes.

    L’interdiction de circulation ne s’applique pas aux voies précitées délimitant les périmètres ci-dessus.

     

    L'interdiction ne s'applique pas à une série de véhicules listés ci-dessous :

    - aux véhicules d’intérêt général prioritaires ;

    - aux véhicules d’intérêt général bénéficiant de facilités de passage ;

    - aux véhicules assurant les services de transport public régulier de personnes organisés en application de l’article L. 3111-14 du Code des transports et circulant habituellement dans ces périmètres ;

    - aux véhicules habilités de la Mairie de Paris ;

    - aux véhicules de livraison, justifiant d’une desserte interne de la zone et le temps strictement nécessaire au chargement et déchargement des marchandises ;

    - aux véhicules d’approvisionnement des marchés ;

    - aux véhicules de déménagement, préalablement autorisés selon la procédure en vigueur ;

    - aux taxis, uniquement pour la prise en charge ou la dépose de clients dans les secteurs concernés ;

    - aux véhicules utilisés par les personnes handicapées titulaires de la carte européenne de stationnement ;

    - aux véhicules des résidents des secteurs concernés.

    • La vitesse maximale autorisée pour tous les véhicules circulant dans les périmètres précités est limitée à 20 km/h pendant les horaires fixés de 11h à 18h.

     

    Et pour terminer, manifestons notre ras-le-bol à l'égard des autocars !

  • Changements en vue Gare du Nord

    Action Barbès participait la semaine dernière à une réunion de la Commission Extra Municipale des Déplacements (CEMD) sur la Gare du Nord à la mairie du 10e.

    Au fait, c'est quoi une CEMD?

    Il s'agit de réunir élus, représentants de directions de la ville,  institutionnels, membres de conseils de quartier et d'associations concernés autour d'une problématique. Une commission qui ne s'était plus réunie depuis quelques années et dont nous demandions la réactivation. Une satisfaction pour notre association.

    Le 24 juin, les services de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) présentaient les modifications de voirie à venir cet été. Dans très peu de temps, donc. Tous les riverains du quartier connaissent bien les encombrements quotidiens devant la gare rue de Dunkerque. Un vrai bazar pour parler clair!

    La SNCF, qui présentait le matin même, en présence de Guillaume Pepy et Anne Hidalgo, son plan ambitieux de rénovation totale de la gare (petite révolution même), ne pouvait sans doute plus faire la sourde oreille face aux vives critiques qui comparaient la Gare du Nord avec Saint-Pancras, gare d’arrivée de l'Eurostar à Londres (voir lien sur projet SNCF en bas d'article).

    paris,paris 10e,gare du nord

    Gare de Saint-Pancras International

    Revenons à notre quartier et au nouveau plan de circulation qui sera mis en place dès le 20 août.

    Services de la Ville et SNCF ont donc travaillé de concert.

    Première modification de taille, la mise à sens unique de la rue de Dunkerque, de la rue du Faubourg Saint-Denis au boulevard de Magenta. La rue de Compiègne sera mise à double sens tout comme la rue de Maubeuge dans sa partie Nord entre la rue Paré et le boulevard de la Chapelle. Il s'agit notamment d'éviter l'accumulation de véhicules devant l'entrée de la gare. Ainsi, le premier niveau de sous-sol du parking de la gare sera pour les taxis réservés et la dépose-minute. 

    Rue de Dunkerque, on veut regagner de l'espace pour les circulations douces et les piétons ( ce qui semble normal pour une zone piétonne...).

    paris,paris 10e,gare du nord

    Le côté Sud verra les stationnements supprimés (actuellement, il s'agit d'une dépose-minute qui n'est pas respectée) au profit des piétons.

    Mais, comme l'a fait remarquer très justement un membre de conseil de quartier, il faudra veiller à ce que l'espace libéré ne soit pas réinvesti par les deux-roues motorisés.

    paris,paris 10e,gare du nord

    Le côté Nord verra également supprimé l'espace actuellement occupé en partie par une dépose taxis au profit d'un espace pour les cyclistes. Il faut ensuite imaginer de grands pots d'arbres devant l'entrée qui devraient permettre d'éviter tout stationnement. A savoir, les pots définitifs ne seront pas déposés avant l'automne mais en attendant, on devrait récupérer ceux de Paris-Plage.

     Et beaucoup plus tard...

    paris,paris 10e,gare du nord

    La SNCF souhaite créer un espace totalement piétons...

    paris,paris 10e,gare du nord

     

    Et sur le boulevard de Denain?

    Là aussi, les habitants savent que la zone piétonne n'est pas respectée. Vitesse des voitures excessive, nombreux véhicules qui ne sont pas autorisés à emprunter cette voie, stationnements intempestifs ... Nous avions proposé, dans le cadre du budget participatif, de réduire l'entrée du boulevard par de la végétalisation. Proposition retoquée par la ville mais oh surprise, il est bien question de mettre deux pots de part et d'autre et aussi de reconstituer un trottoir traversant, obligeant ainsi les automobilistes à lever le pied ! (à l'automne)

    paris,paris 10e,gare du nord

    Et plus question d'avoir des autocars sur le boulevard, c'est dit.

     

    On pourrait permettre l'installation de contre-terrasses pour dissuader le stationnement interdit. Une expérimentation de quelques mois avant bilan.

    Différents points ont été soulevés par les représentants d'habitants, comme, la nécessité d'une signalétique claire et une présence policière pour faire respecter les règles. Action Barbès a par ailleurs repris la problématique des autocars de tourisme et des porte-huit rue de Maubeuge. Pas de réponse précise, l'élue chargée des déplacements nous a renvoyés à sa réponse lors de notre vœu en conseil d'arrondissement.

    Rémi Féraud a reconnu bien volontiers que la transformation du parvis n'avait pas apporté le changement et le progrès qu'on attendait. On va observer de près les conséquences des modifications qui auront lieu à partir du 20 août. La CEMD se réunira pour un premier bilan en début d'automne.

    La SNCF, quant à elle, envisage une véritable transformation de la gare et de ses abords et a fait appel à Jean-Michel Wilmotte.

    Voir les informations diffusées par la SNCF avec possibilité de télécharger le document.

    La gare s'ouvrirait vers le Nord et donc vers le boulevard de la Chapelle, comme nous l'avions déjà entendu lors de la réunion sur Paris-Nord-Est élargi.

     

  • Plan vélo dans le 18e

    Le comité vélo du 18e arrondissement, regroupant des élus (dont certains se déplacent en vélo), des passionnés de vélo, des associations de riverains (dont ACTION BARBES) et des courtiers en vélo, s'est réuni le 17 juin dernier à la mairie du 18e. L' occasion de présenter les évolutions du plan vélo avec l'approbation du schéma directeur de ce plan pour la période 2015-2020 et de présenter les projets et propositions pour l'arrondissement.

     

    Le plan vélo pour la période 2015-2020 prévoit ainsi 

    • la création d'un réseau express vélo, comprenant des axes structurants qui permettraient de traverser Paris sur des pistes bidirectionnelles larges (avec la mise en service des premiers axes en 2016). Un axe nord-sud est ainsi notamment prévu rejoignant la porte d'Orléans à la Porte d'Aubervilliers via la rue d'Aubervilliers, à la limite entre le 18e et le 19e 

    • l'aide à l'achat de Vélos à Assistance Electrique (VAE) étendue aux triporteurs

    • la création de 3 itinéraires cyclo-touristiques dans Paris

    • Le déploiement du label Accueil vélo qui vise à garantir un accueil et des services de qualité auprès des cyclistes le long des itinéraires cyclables. (pour en savoir plus : francevelotourisme

    • l'aide à l'ouverture de vélo-écoles et d'ateliers de réparation; sur ce point, il semblerait que les modalités de mise en œuvre (notamment en terme de financement) ne soient pas encore bien définies.

    • la création d'une centaine de vélo-boxes (abris vélos sécurisés pour 10 à 20 vélos), en complément des véligo (service de stationnements collectifs fermés pour vélos aux abords de certaines gares franciliennes et gérés par la SNCF). Les caractéristiques de ces vélo-boxes, qui auraient la dimension d'une place de stationnement, ne sont pas encore définies, pas plus que leur mode d'exploitation (gratuit, payant avec abonnement, etc...) et, au vu des informations données lors de la réunion, tout est à construire.

    Pour en savoir plus, voir le dossier de presse du plan vélo

     

    Projets et propositions pour le 18e

    - Extension des "cédez le passage cycliste" à près de la moitié des carrefours de l'arrondissement. Le représentant de la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) a précisé que tous les carrefours du 18e, exceptés ceux modifiés par l'extension du tramway, ont été étudiés et qu'il a été retenu ceux qui permettaient une sécurité satisfaisante. Pour mémoire, le "cédez le passage cycliste" autorise les cyclistes qui veulent tourner à droite ou aller tout droit, dans certains carrefours à feux adaptés, à céder le passage au lieu de s’arrêter au feu rouge.

    - Création prochaine de nouvelles zones de stationnement vélo dans l'arrondissement. Malheureusement, la localisation précise de ces nouvelles zones (avec un plan permettant de l'illustrer) n'a pas été fournie au comité vélo, qui n'a donc pas pu donner son avis sur ce sujet. Toutefois, le représentant de la DVD a précisé que plusieurs aménagements étaient prévus en amont de passages piétons afin d'améliorer la visibilité et donc la sécurité des piétons.

    Correction des aménagements sur le boulevard Barbès, a priori prévus en 2016. Les solutions envisagées seront définies au vu du retour d'expérience des modifications prévues sur les aménagements du boulevard Magenta. Toutefois, plusieurs membres du comité ont plaidé pour une suppression pure et simple des pistes sur trottoir, impraticables dans de nombreux secteurs en raison du nombre de piétons, et l'ouverture du couloir de bus aux vélos (au moins dans les descentes).

    - Extension à terme à l'ensemble de l'arrondissement du "double sens vélo" dans les rues à sens unique pour les voitures, dans le cadre de la généralisation des zones 30 à Paris (hors grands axes) à l'horizon 2020. Sur ce point, les participants de la réunion ont regretté que la 1ère phase de mise en œuvre de nouvelles zones 30 n'ait pas du tout concerné le 18e arrondissement, alors que de nombreux quartiers s'y prêtent.

     

    Quel axe cyclable Est-Ouest pour le 18e ?

    Un point particulier a été apporté sur la création d'un axe cyclable Est-Ouest pour le 18e, autour de la rue Ordener. En effet, le représentant de la DVD a précisé que les caractéristiques de la rue Ordener (largeur relativement faible, voie à double sens, présence d'un couloir bus réduit, stationnement) ne permettaient pas de réaliser des aménagements cyclables de type piste bidirectionnelle.

    Il est ainsi proposé de prévoir un itinéraire cyclable est-ouest séparé avec :

    - un aménagement dédié dans un sens dans la rue Ordener (sens restant à définir)

    - un double sens cyclable dans la rue Marcadet (double sens possible au vu des dimensions de la rue et du trafic relativement limité) 

    Cependant, les membres du comité ont émis un avis très réservé sur cette proposition, en précisant que la topographie de la rue Marcadet était peu favorable, au contraire de la rue Ordener, moins de relief. Il n'a ainsi pas été possible de conclure lors de cette séance.

    Sur ce point particulier, plusieurs membres du comité ont proposé d'organiser une "reconnaissance" des parcours proposés, via une visite en vélo. Cette initiative semble intéressante pour permettre de retenir l'axe cyclable est-ouest le plus adapté dans le 18e et il est à espérer que la mairie du 18e donnera suite à cette demande après les vacances d'été.

    Voir ici présentation complète du plan vélo 18e

     

  • Du nouveau autour de la rue Boris Vian (Paris 18e)

    Nous avons souvent déploré l'état assez désastreux de la rue de la Goutte d'Or du côté des arcades qui la bordent, et de ses abords, en particulier la rue Boris Vian (voir photo ci-dessous).

    Le problème était à l'ordre du jour de la réunion de Gestion urbaine de proximité (GUP) du 24 septembre, à laquelle nous nous étions inscrits, dans la mesure où nous souhaitions apprendre en direct les résultats du « diagnostic en marchant » réalisé à la Goutte d'Or l'hiver dernier.

    Capture d’écran 2015-10-12 à 17.18.25.jpg

    La rue Boris Vian n'est autre que la montée par les escaliers qui débouchent sur la rue Polonceau.

    Il en ressort que des points noirs ont été localisés. Le but à terme étant de déterminer ce qui va mieux, de ce qui reste à améliorer et les actions à entreprendre. On ne vous étonnera pas en citant parmi les « points noirs restant à améliorer » les arcades de la rue de la Goutte d'Or et la rue Boris Vian... et en soulignant que le diagnostic note une dégradation sérieuse que les participants n'ont pas manqué de confirmer.

    La lutte contre les épanchements d'urine arrive en tête des mesures à prendre, suivi de près par la problématique de l'espace marchand (devanture des commerces, livraisons) et enfin l'appropriation de l'espace public et la lutte contre les ségrégations.

    Vous avez remarqué cet été  et nous en avons parlé plusieurs fois ici — ces édicules gris ou de couleur, plantés parfois au milieu d'un trottoir, qui proposent trois places d'urinoir. Sur le parvis de la gare du Nord, le long du canal Saint-Martin, ou encore du côté de la rue des Poissonniers, ils ont fait leur office, semble-t-il à la satisfaction des utilisateurs et des riverains. Nous avons appris que la Mairie de Paris travaille à la création de nouveaux équipements, que l'on pourrait appeler plus ou moins « vespasienne »... Il aura fallu attendre bien longtemps pour qu'on y revienne. Nous n'en savons pas plus quant à leur allure.

    D'autres se sont penchés également sur le problème des urinoirs de rue : le conseil de quartier Château-d’Eau Lancry qui ne manque pas d'humour dans sa lettre d'information d'octobre. Voyez vous-même ici. 

    paris,goutte-d-'or,rue-Boris-Vian,GUP

    Lettre d'information du Conseil de Quartier Château d'Eau - Lancry  (10e) du 3 octobre 2015 : "Ils nous ont quittés... Leur migration annuelle a commencé"

    Au niveau des actions à mettre en œuvre, les participants se sont interrogés, parallèlement, sur la fermeture trop fréquente et donc le peu d'utilisation possible des toilettes des squares du quartier (Léon et Bashung), de même que des sanisettes JCDecaux qui deviennent inutilisables dès 22h. Ces demandes remontent à la mairie. Quand à l'état de la rue de la Goutte d'or et des escaliers Boris Vian, il est demandé d'augmenter la fréquence des lavages.

    Nous avions demandé par ailleurs à l'adjoint du 18e chargé de la Propreté de bien vouloir faire le point sur le nettoiement de cette rue par la section DPE locale, il vient juste de nous parvenir :

    paris,goutte-d-'or,rue-boris-vian,gup

    Nous savons aussi que la présence maintenant ancienne de personnes à la rue, qui ont leurs habitudes sous les arcades entre les bacs à plantes, remplis d'immondices de toutes sortes, n'aident pas à maintenir les lieux dans un état de propreté même relative. La mairie du 18e en est pleinement consciente et cherche à mobiliser les acteurs du secteur, comme Emmaüs, la Mission SDF de la Ville, etc.) mais avec quelle chance d'amélioration ?  

    Passons à plus enthousiasmant pour la rue Boris Vian : il était question d'un point d'étape sur son réaménagement confié à l'agence d'architectes AA Feraru par la Direction de l'Urbanisme. Deux ateliers participatifs étaient prévus et se sont tenus les 6 et 8 octobre sur place, et là malheureusement nous n'étions pas très disponibles. Mais... nos amis de l'association Cavé Goutte d'Or ont participé et à la suite ont publié deux articles sur leur blog qu'ils nous autorisent à reprendre.  

    Deux billets :

    1. https://cavegouttedor.wordpress.com/2015/10/07/chemins-de-traverse/

    2. https://cavegouttedor.wordpress.com/2015/10/12/pilotis-hors-sol/

    Nous retenons en particulier dans le premier article, outre l'enthousiasme de l'auteur, que l'agence a bien enregistré les doléances des habitants sur l'état des ces deux rues, et que les architectes en présentant le fruit de leur réflexion ont « pensé l'impensable » : « déplacer la partie haute des escaliers de la rue Boris Vian (de la rue de la Goutte d’Or à la rue Polonceau) pour les mettre dans l’axe des escaliers de la partie basse de la rue Boris Vian (des rues de Chartres et de la Charbonnière à la rue de la Goutte d’Or). Une audace qui frôle l’évidence, et un chemin neuf s’ouvre ! » Nous n'avons pas tout compris, mais nous aimons bien l'idée !

    paris,goutte-d-'or,rue-boris-vian,gup

    Dans le second, nous aimons qu'ils apprécient l'intervention de notre représentante, nous aimons qu'ils y adhérent, mais aussi qu'ils décrivent le problème de façon réaliste. Avant toute réflexion sur le type d'implantation à mener dans la rue — vous lirez les idées qui fusèrent pendant la réunion sur place —, la priorité est de la rendre avenante, eux diront « abordable » comme notre représentante. Et en effet, c'est là que réside la grande difficulté. « Beau défi, car la conception même des arcades ne s’y prête pas vraiment. L’alignement uniforme de locaux indistincts aux rideaux de fer identiques donne une impression de fermeture et les occupants des lieux s’apprêtent eux-mêmes à les quitter tant, de l’intérieur, ils ne peuvent plus les habiter vraiment, devait expliquer, dans « l’espace Jeunes » du 6 rue de la Goutte d’Or où se tenait la réunion, l’occupante d’un local voisin qui se veut d’accueil social pour le logement : le lieu faisait ainsi littéralement écho au récit, et réciproquement, tant les boîtes carrées conçues, si l’on peut dire, par les architectes de 1984, sont des espaces sans âme, dénués de toute fantaisie possible, à l’acoustique ravageuse. …/... Ne faudra-t-il pas casser le rythme barre d’immeuble pour que les arcades puissent penser à remplir l’objet de promenade, d’ouverture et de commerce propre à ce type de construction ? »

    Nous vous engageons à lire l'article dans son intégralité car il reprend une partie de l'historique des transformations de la Goutte d'or dans les années 1980, nous pourrions dire les destructions, comme le dénonçait à l'époque l'association Paris Goutte d'Or, sans être entendue.

    Merci à Cavé Goutte d'Or de nous rappeler que la Goutte d'Or est un quartier populaire qui réclame des soins attentifs si l'on veut lui garder une âme. 

     

     

  • Salle de consommation: nouvelle réunion du comité de voisinage

    Cette 5e réunion du Comité de voisinage de la salle de consommation du 23 mai dernier avait une particularité, les représentants de la Préfecture de police, de l'Etat et de la Région étaient absents (Mildeca et Agence nationale de Santé-ARS). Rien d'anormal à cela, la période électorale oblige à un devoir de réserve. Le maire, Rémi Féraud, avait cependant tenu à maintenir le rythme des réunions qui se tiennent toutes les six semaines environ depuis l'ouverture de la salle. (voir notre article du 5 avril sur la précédente réunion)

    Quelques chiffres indiqués par Gaia

    Au 21 mai, 708 personnes étaient inscrites avec près de 2400 passages dans le dernier mois (23 000 depuis l'ouverture). Au mois d'avril ce sont quelque 400 personnes différentes qui se sont présentées (une petite moitié passe deux fois). Cette période n'a pas vu d'évènement particulier mis à part deux cas de surdosage avec envoi vers le service des urgences. Le rythme des maraudes est inchangé. Céline Debaulieu a rappelé l'importance de la prise en charge au-delà d'un simple passage d'où la présence d'une permanence de la sécurité sociale, d'un bus dentaire et du travail avec l'hôpital Fernand-Widal pour des consultations en psychiatrie.

    La parole aux associations de riverains

    Le problème des chiens laissés sans muselière voire sans laisse est toujours d'actualité avec pour conséquence une certaine insécurité et des nuisances sonores. Un responsable de Gaia a rappelé que les usagers doivent laisser les chiens dans le sas, mais que pour l'extérieur, le respect de la législation en vigueur est du ressort de la police ; on recherche par ailleurs une personne expérimentée dans le travail de soin entre personne/chien auprès des usagers de drogues.

    Une représentante du  Collectif des Riverains contre la salle est intervenue longuement décrivant le quotidien des riverains de la rue Paré essentiellement. "La salle est  gérée mais l'extérieur doit l'être aussi. Les habitants se sentent abandonnés et leur tracas ignorés et même méprisés" s'est-elle exclamée. Elle a rappelé que le Collectif n'était pas contre la Scmr et est revenue sur la nécessité de l'implanter ailleurs que dans une zone résidentielle en évoquant l'exemple de Strasbourg. Pour ce Collectif, les forces de police annoncées ne sont pas au rendez-vous. La sanisette est devenue une annexe de la salle de consommation. Elle a rappelé que le cahier de doléances transmis au maire en mars dernier était resté sans réponse. " Le comité est dans son rôle d'écouter le ressenti des habitants, leur témoignage. Mais une réponse négative est une réponse malgré tout " a répondu Rémi Féraud.

    Une habitante de la rue Paré, qui tenait toujours à dire qu'elle n'était ni pour ni contre, a expliqué que la situation s'était dégradée. "J'ai la liste des faits par jour et par heure" a-t-elle dit. Pour elle, la situation est tendue et a mal évolué et, désormais, elle souhaite le déplacement de la salle.

    Action Barbès a aussi des adhérents dans ce quartier et très proches la salle pour certains. Nous avons reconnu  l'emploi détourné de la sanisette, une situation qui n'est pas nouvelle. Nous ne ne minimisons pas ce que le Collectif décrit mais nous passons souvent dans les rues Paré et Saint-Vincent de Paul et ne retrouvons pas de seringues usagées sur l'espace public. Cela ne signifie pas qu'il ne se passe rien et qu'il n'y en a jamais, mais l'association estime que les propos sont exagérés. Chacun se focalise sur les nuisances propres à sa rue. Quant à la mission de la police, nous suivons au plus près le bilan de l'opération Barbès Respire qui inclut le secteur de la salle. Les moyens sont plus importants et la présence des policiers est bien réelle. Action Barbès demande que la salle soit ouverte sur une plus grande amplitude horaire et surtout que d'autres salles voient le jour en Ile-de-France, une nécessité pour une région de 12 millions d'habitants.

    Des représentants de parents d'élèves ont regretté qu'un réaménagement urbain n'ait pas été pensé, ce qui aurait permis la création d'un espace de médiation. Ils ont exprimé leur inquiétude face à la violence à laquelle sont confrontés leurs enfants et ont demandé d'autres lieux de distribution de matériel. Gaia a reconnu volontiers que le travail de médiation restait insuffisant par manque d'effectifs !

    Qu'en dit la mairie du 10e?

    L'expérimentation est pour 6 ans, l'emplacement n'est pas fixé au-delà. S'il y a des problèmes, la solution n'est pas de déplacer la salle avec eux.  Le maire reçoit des retours négatifs sur les abords immédiats de la salle, mais beaucoup de retours positifs plus loin. Les aménagements ne changent pas la présence de personnes, qui se regroupent sur un lieu. La SNCF a réalisé un embellissement du paysage urbain au croisement des rues Maubeuge et Paré, déplaçant de fait les marginaux qui avaient pour habitude de se regrouper là, un lieu éloigné des riverains, donc avec des conséquences moins perturbantes. "Je passe souvent aux heures de fermeture et constate que nous n'avons pas réussi à apaiser les trottoirs devant la salle et surtout en face. Il faut améliorer la situation dans le quartier. Je ne nie pas ces difficultés, mais on ne peut pas attribuer à la présence de la salle tous les problèmes rencontrés." a conclu le maire de l'arrondissement.

    paris,paris 10e,scmr,gaïa,toxicomanie

    l'espace grillagé le long de la gare du nord rue de Maubeuge

    A savoir: le responsable du parking Indigo de la rue Paré a indiqué que les lecteurs à vigicode actuels seront bientôt remplacés par des lecteurs de ticket pour éviter les intrusions et qu'une demande d'autorisation pour la création d'un sas comme pour le parking du square Alban Satragne avait été déposée.

    La prochaine réunion est déjà fixée: elle aura lieu le 5 juillet.  

  • Visite dans la Goutte d'Or ... nord, entre Marcadet et Doudeauville

    Une fois n'est pas coutume, nous sommes allés porter nos pas vers les rues situées dans la partie nord du quartier de la Goutte d'Or. Non pas que nous ne les connaissions pas, car nous avons été des participants assidus des conseils de quartier qui longtemps se sont tenus dans l'école élémentaire de la rue Pierre Budin, et chaque fois que nous y étions invités, notre association a répondu présent à telle inauguration, ou telle problématique locale. Souvent nous en sommes alertés par des commentaires sur le blog et une missive dans notre messagerie. Là, rien de tout cela, simplement une marche exploratoire — une de plus diront les détracteurs, mais cela reste une bonne méthode pour rester en contact avec la vision et le quotidien des habitants d'une zone donnée — organisée par le Conseil d'architecture, d'urbanisme de l'environnement (CAUE) de Paris, et accompagnée par Véronique Lecomte de la Démocratie locale du 18e. Voici l'itinéraire emprunté par un groupe d'une douzaine de personnes du quartier intéressées par la démarche.

     

    Paris,Goutte dOr

    A partir du boulevard Barbès, rue Ordoner vers l'est, rue des Poissonniers, rue Pierre Budin, rue Léon, rue Doudeauville, rue Ernestine, rue Emile Duployé, retour à l'école de la rue Pierre Budin pour un bilan de la visite et retenir les commentaires des participants. L'animatrice n'a pas manqué d'encourager les participants ayant des idées précises d'aménagements ou d'améliorations de la voirie et de l'environnement, à monter un projet via les budgets participatifs. Il se trouve très fréquemment d'autres personnes ayant peu ou prou la même idée : à plusieurs, la tâche est plus plaisante ! De plus, la Ville facilite les rapprochements citoyens, leur donne des moyens pour affiner leur dossier et pendant la période du vote des Parisiens leur donner un éclairage efficace et une visibilité. 

    En aparté, nous pouvons dire que notre projet de rue-jardin Richomme a trouvé des soutiens nombreux parmi les parents d'élèves des écoles de la rue Richomme et que leur vote a  certainement été déterminant. 

    paris,CAUE,rue Léon

    Revenons à notre promenade, la marche exploratoire ! La démarche est intéressante. Le petit groupe s'interroge sur les objets qui jonchent le sol, sur le stationnement illicite, mais aussi sur la pertinence de certains stationnements 2 roues quand ils sont vides. Il est coaché par l'animatrice de la CAUE75, qui oriente la réflexion, cadre les idées, définit le faisable et le non-réaliste.

    Prenons l'exemple de la rue Léon, face à la rue Pierre Budin, un espace cerclé de jaune est entouré de barrières à croix de saint-andré. Pourquoi ne pas en faire un espace pour vélos ou motos ? On s'aperçoit quelques mètres plus loin, en remontant vers la rue Doudeauville, qu'il en existe déjà. Donc pas nécessaire. Seule l'observation permet cette réflexion.

    Autre exemple : dans la rue Ordener, on a le net sentiment que les devantures et les enseignes ne sont pas toutes conformes. Une certaine anarchie règne, pas toujours gracieuse. Mais qui connaît bien la réglementation ? Personne semble-t-il. Or elle est en ligne et c'est à la Direction de l'urbanisme qu'il revient la rude tâche de faire respecter ses règles. (voir ici) Qui prévient-t-on en tant que citoyen ou même en tant que membre d'une copropriété ? Dans un premier temps, ce sont les inspecteurs de sécurité de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) de la Ville de Paris, qui sont chargés de verbaliser l’affichage sauvage dans la capitale, et les problèmes liés, comme les enseignes non autorisées, les débordements d'étalages... (les contacter ici ).

    C'est à cette direction que la maire de Paris a confiée la mission de réduire le nombre des incivilités qui gâchent le quotidien des habitants. Les quartiers populaires, dont la Goutte d'or et Château rouge font partie, n'échappent pas à ce souci. La Brigade des incivilités a donc du travail dans nos quartiers. Mais outre les épanchements d'urine, les dépôts sauvages et étalages non autorisés, qui sont ressentis comme autant d'atteintes directes à notre environnement familier, il y a aussi les enseignes trop grandes, trop hautes, celles qui cachent une partie du premier étage, ou celles fixées perpendiculairement au bâti.... toute chose qui exige une autorisation préalable et que dans nos quartiers on voit fleurir à la « va comme je te pousse » ! Moins prégnante que les coulures d'urine sur le trottoir, mais une pollution visuelle plus insidieuse. Sachez donc qu'il est possible de ramener à la raison tel vendeur de téléphone, ou tel quincailler qui soudain refait sa boutique en oubliant la devanture vitrée... Totalement interdit.

    Note plus sympathique, le groupe de marcheurs a plusieurs fois observé des végétalisations rencontrées au fil de la promenade. Les bacs fleuris de la rue Pierre Budin, une belle réussite destinée à lutter contre les épanchements d'urine, les revoilà... Ce n'est pas encore parfait, mais il y a un mieux, dira une des marcheuses habitante de cette voie. Tournons à droite dans la rue Léon, le mur a été traité de façon luxueuse par la Ville : des câbles d'acier permettent à une dizaine de jasmins de grimper allègrement, mais en effet — et c'était l'impression ressentie majoritairement par le groupe — ils ne couvrent pas entièrement le mur... Choix du végétal ? une vigne-vierge aurait-elle fait mieux ? Les câbles sont-ils trop espacés, au moins en partie basse ? La question sera posée à la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement (DEVE), car contrairement à la rue Budin, ce n'est pas une association de riverains qui entretient ici. (voir photo ci-dessous).

    20171010_192957.jpg 

    Toujours sur le thème végétal, on a pu admirer l'initiative des habitants du 13 rue Ernestine. Dans le recoin qui hébergeait trop souvent les dépôts sauvages du quartier, les résidents ont construit plusieurs bacs en bois pour y planter des légumes ou des herbes aromatiques. Des tomates-cerises témoignaient encore de leur effort pour mûrir (les pauvres sont au nord-est, pas très ensoleillé). Qu'importe, le coin est sain, propre et agréable. Il agrémente le portail d'entrée de l'immeuble construit en 1995 par une architecte française reconnue par ses pairs, Odile Decq.

    Nous ne reprendrons pas dans le détail toutes les remarques faites au fil du parcours, elles ont été consignées méthodiquement par notre accompagnatrice, mais nous sommes assez convaincus que cette prise de contact avec le terrain permet de sortir la prise de décisions, concernant la voirie notamment, des bureaux et des tables à dessin des directions parisiennes qui ne peuvent pas tout, ni tout savoir. 

    Un conseil, n'hésitez pas, si vous êtes sollicité à participer à une telle marche, à vous y rendre. On voit l'environnement sous un jour différent, on partage avec des voisins. Chacun a une vision singulière de son environnement. Et la Ville, elle, doit faire pour le plus grand nombre... Pas toujours aisé. 

  • Situation à Barbès: le préfet réagit

    A la suite des nombreux courriers de riverains et d'Action Barbès envoyés au préfet de police de Paris en décembre, ce dernier a réagi et organisé une réunion le 17 janvier dernier à la mairie du 18e (voir notre article du 5 janvier).

    Le soir même, Le Parisien relatait dans son édition du soir en ligne l'essentiel de la réunion avec le Préfet sous la plume de sa journaliste Cécile Beaulieu. Vous pouvez le lire ici. On y retrouve les grandes lignes des actions que la police s'engage à mettre en œuvre avec détermination pour regagner la maitrise de l'espace public, redonner la liberté de mouvement aux habitants, faciliter les allers et venus des femmes dans ce même espace public souvent accaparé par une présence trop masculine, mettre un terme aux ventes de cigarettes en remontant et en faisant tomber les filières...

    Nous y étions.

    Une délégation impressionnante!

    Tout d'abord, notons une mobilisation des autorités policières sans précédent, sur place, dans le 18e, pour répondre aux plaintes des habitants. Après être venu prendre la température en personne dans le quartier, le vendredi 13 janvier (nous étions là!), le Préfet Cadot s'est entouré de son directeur adjoint Serge Boulanger, de plusieurs directeurs de services et commissaires centraux, Yves Crespin directeur de la police judiciaire et Pascal Le Borgne directeur de la sécurité de proximité, du Commissaire Jacques Rigon, chef de district 10-11-12-18-19-20, et coordonnateur de l'opération de grande envergure qui s'annonce. Avec bien entendu la commissaire centrale du 18e, Valérie Goetz, pour exprimer au plus près la connaissance du terrain. La Ville n'était pas en reste : les deux maires des 10e et 18e, Colombe Brossel l'adjointe à la sécurité d'Anne Hidalgo, Matthieu Clouzeau le directeur de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), Coralie Lever-Matraja, chef de la Circonscription nord de la DPSP, des adjoints et chefs de cabinet.

    Reconnaissons que les visites sur place du Préfet le vendredi 13 et de M. Rigon, le lendemain après midi après le marché, ont du compléter efficacement les informations que les habitants avaient été nombreux à faire parvenir à la préfecture, ajoutons-y les nombreux courriers reçus à notre initiative, et un tableau assez fidèle commençait à prendre forme en haut lieu.

    En préambule

    Nous tenterons de donner ici l'essentiel tant la réunion a été longue (plus de 2h30) et les informations détaillées.

    Les occupations illicites de l'espace public, de toute nature, ne sont pas contestées. Le Préfet a tout d'abord souhaité présenter un bilan des actions menées. Mais c'est la suite qui intéresse les habitants. Aussi a-t-il expliqué qu'il fallait maintenant "construire une démarche organisée comprise par les habitants et mener ainsi un travail en commun avec les acteurs locaux". Le périmètre comprend le secteur de Château-rouge, celui du carrefour Barbès, la placette Caplat-Charbonnière, et s'étend jusqu'à la place de la Chapelle.  Il recoupe en partie la Zone de sécurité prioritaire Barbès-Chateau-rouge (ZSP) qui est toujours d'actualité mais dont nous n'entendons plus guère parler depuis quasiment deux ans.

    Il faut changer de braquet!

    C'est le leitmotiv de cette réunion. Tous les responsables présents l'ont martelé et on ne pouvait qu'approuver. Colombe Brossel précisait :"Malgré toutes les actions mises en place avec la PP et la DPSP, on voit bien que les améliorations sont soit trop lentes, soit trop faibles, soit les deux. Nous voulons faire en sorte que la vie à Barbès soit améliorée. Certains lieux sont très anciens, la placette Caplat-Charbonnière par ex. Il faut qu'on change de braquet pour que les améliorations réelles puissent voir le jour. Au-delà des aménagements urbains (comme la Promenade urbaine) qui sont en projet. La dérégulation de l'espace public à Barbès est un sujet majeur pour la mairie de Paris. On le reconquerra mètre par mètre ! "

    Quelques chiffres

    En 2016, les agents du 18e ont procédé à 259 interpellations pour vols à la tire, dont 221 sur le seul carrefour, et 107 sur ce dernier trimestre.

    4200 PV simplifiés ont été dressés. 32 tonnes de marchandises vendues illégalement saisies. Du côté des commerces, une cinquantaine de fermetures avec des durées parfois allongées à 40 jours.

    Ce sont 296 tonnes de marchandises, déballées sur l'espace public, saisies sur le 18e en 2016 et pour les contrefaçons 20 000 pièces saisies.

    6 réseaux de trafic démantelés, dont celui d'une banque privée illégale à destination de l'Afrique, qui a été saisie d'un million d'euro en cash après, évidemment, plusieurs mois d'enquête.

    Les cigarettes, ce sont 2 à 3 livraisons par semaine, qui passent par Dubai, puis Le Caire ou Alger. Quand on sait qu'au bout de la chaine, c'est environ 15 euros de bénéfice par cartouche vendue, on comprend aisément l'ampleur du problème.

    Quant à l'opération qui nous avait été annoncée pour la mi-décembre lors de la rencontre avec les maires le 2 décembre, la DPSP a dressé 426 PV sur le seul boulevard Barbès pour occupation illicite des trottoirs.

    Notre intervention et notre opinion

    Nous sommes bien évidemment intervenus puisque le but était aussi d'écouter les habitants qui vivent les problèmes au quotidien. Nous avons insisté sur la dégradation de la situation même si nous ne nions pas la présence policière et les actions menées. Mais ce qui est fait ne suffit plus. L'espace public de notre quartier doit être aussi agréable qu'ailleurs. En ce qui concerne les ventes sauvette les jours de marché, nous avons exprimé notre souhait que l'on différencie les ventes via les trafics organisés de celles des biffins qui vendent des objets récupérés çà et là. Nous avons donc demandé que la Ville réfléchisse à l'implantation d'un lieu pérenne pour les biffins, contrôlé bien sûr par une association comme c'est le cas Porte Montmartre. Souhait que nous avions émis lors de la mandature précédente auprès de Daniel Vaillant, alors maire du 18e. Nous avons bien conscience que tout n'est pas simple, mais on peut a minima commencer la réflexion autour d'une table avec les acteurs concernés. Enfin, nous avons signalé l'état très dégradé des pieds d'arbres sur le boulevard Barbès. (et que dire du boulevard de Magenta...)

    Nul doute que la Préfecture a pris la mesure du phénomène. Barbès n'est pas le seul site où l'espace public est l'objet d'occupation illicite, où les trafics fleurissent, où le droit n'est plus respecté. Mais, ici, nous sommes à Paris, le cadre évolue, les habitants changent et ne le supportent plus. D'autant que d'autres territoires ont été reconquis ces derniers années, comme la porte de Montreuil, ou le boulevard de Belleville, avec des efforts considérables de la police. Alors, pourquoi pas ici ?

    Prochaine réunion prévue plénière dans deux mois. D'ici là, nous avons une première réunion en petit comité prévue la semaine prochaine avec Jacques Rigon pour un premier point.

  • D'une réflexion à l'autre sur le thème de la promenade urbaine...

    Nous avons reçu une réflexion à propos de la Promenade Urbaine, certes négative, mais surtout qui rend morose son auteur. Celle-ci : 

    Je me dis que je dois souvent passer pour un râleur, critique et négatif. Mais en général ce qui m'effare c'est le fait que les décideurs actuels soient dans la négation des réalités, ce qui génère des effets catastrophiques absolument prévisibles (par exemple le projet actuel de promenade urbaine, qui risque de s'avérer pire que rien).
     
    Morose au point de regretter le projet même de promenade urbaine, au point de n’y voir que des risques de dysfonctionnements dans le futur. Il imagine des dégradations liées à des occupations non souhaitées, importantes, mal gérées, dans des conditions de propreté et d’hygiène incompréhensibles, indignes…. N’ajoutez rien ! On a tous compris. Au moins, tous ceux qui comme nous, comme lui, ont vécu toutes ces dernières années ou vivent encore dans le périmètre entre Barbès et Stalingrad. 
     
    Pourtant nous pensons qu’il prend le problème à l’envers. Pourquoi le pont Saint Ange, car c’est là que tout a commencé, a-t-il abrité dès 2014 un camp de migrants dont on nous disait à la Ville qu’ils venaient d’Erythrée, d'Ethiopie ou du Soudan, majoritairement ? 
     

    paris,18e,10e,barbès-rochechouart,chapelle,stalingrad

    Le pont Saint Ange au-dessus du faisceau de la gare du Nord  - Printemps 2012
     
    Parce que le pont était un endroit désert, non occupé, loin des habitations, en un mot abandonné. Il a servi longtemps de dépôt de matériaux, avant d’en être libéré. Les jeunes hommes qui a l’époque se sont installés ne pensaient pas y rester. Ils tentaient d’aller en Grande Bretagne, ont été refoulés, ont retenté, etc. La situation s’est enkystée. Les conditions sont devenues telles que les habitants ont protesté, pour eux-mêmes et pour les migrants bloqués sous le viaduc. De grands dérangements en grandes évacuations, de clôtures en barbelés, d’opérations policières en prise en charges humanitaires, tout le quartier bientôt était un camp de réfugiés, qu’ils soient politiques ou économiques. 
     
     

    paris,18e,10e,barbès-rochechouart,chapelle,stalingrad

    Le pont Saint Ange au-dessus du faisceau de la gare du Nord  - Eté 2015
     
    Le problème n’est pas de savoir maintenant si l’on doit occuper tout l’espace pour éviter l’installation de personnes, si l’on doit le clore de barbelés ou de grillages… Mais plutôt de comprendre les raisons de l’installation de ces campements. La première que nous voyons est que le quartier était avant leur arrivée un quartier inhospitalier, dépourvu de circulation piétonne par endroit, avec des trottoirs mal entretenus, des longueurs de chaussées sans commerce, ou bien émaillées de locaux abandonnés, sans fréquentation régulière,  des ponts enjambant le réseau ferré, un long mur vraiment lépreux le long de l’hôpital, un sous viaduc sombre, mal éclairé et glauque à la tombée de la nuit. Qui dira le contraire ? Si les migrants ont élu domicile là, et pas sur les Champs Elysées ou sur l’esplanade des Invalides, c’est qu’ils ont eu l’impression qu’on les y délogerait moins rapidement, dans ces lieux laissés à l’abandon.
     
    Alors non, les migrants ne vont pas « dégrader » le paysage entre Barbès et Stalingrad, pour peu qu’on le rende vraiment agréable un jour, qu’on favorise l’implantation de commerces de qualité, qui soient capables de trouver leur clientèle, que les Parisiens y fréquentent les équipements culturels qui existent et qui vont se développer grâce à une reconnaissance plus grande, un petit coup de pouce de la Ville pour le communication, peut-être? Après tout, ce chantier était inscrit dans les programmes de campagne des Municipales de 2014 !
     
    Evidemment, il ne faut pas installer des jardinières à deux sous, fabriquées avec de vieilles palettes récupérées sur le marché de Barbès, que des habitants viendraient entretenir avec tout l’amour et la constance qui sont l’apanage du bon jardinier. Et puis…. parlons-en de ce marché de Barbès. Lui aussi a sa part de responsabilité dans l'ambiance du quartier et surtout sur l’image du quartier. Il envahit de façon désordonnée tout l’espace disponible deux fois par semaine. Il attire des milliers de personnes, qui sont une clientèle toute trouvée pour les vendeurs à la sauvette qui, sans discrimination, vont des biffins récupérateurs, aux marchés de la misère, en passant par des reventes de produits dont l’origine n’est pas toujours très claire. Nous savons que le maire du 18e tient beaucoup à ce marché, dit populaire, mais nous aussi ! Populaire pourtant ne veut pas dire de mauvaise qualité, or depuis quelques années la qualité a baissé. Il n’est pas rare de voir des palettes entières, très tôt le matin, chargées de fruits ou de légumes arrivés à l’extrême limite de l’acceptable, pour ne pas dire à moitié pourris. Les petites mains, à l’arrière des stands, séparent les fruits abîmés des autres, et retirent les feuilles jaunies des endives ou des poireaux. Chacun peut le voir. 
     
    Le marché doit se réformer, il doit à nouveau séduire les habitants du quartier et pas seulement les personnes trop pauvres pour s’offrir une qualité raisonnable. Cela n’empêchera pas les glaneurs à la fin du marché. Ils viennent sur tous les marchés, dès l’instant qu’il y a des restes. Et c’est juste. Mais au moins que les fruits et légumes vendus à Barbès ne soient pas, en partie, le rebut de Rungis. 
     
    Une fois encore, et ce sera le mot de la fin, pour être aussi "râleur" que notre lecteur du début, nous pensons, comme beaucoup d’habitants, que ce secteur de Paris mérite autant que les quais rive droite un projet ambitieux. Tout ne doit pas être axé sur la candidature des JO de 2024, des priorités se font jour comme celles de davantage d’hébergements pour les gens de la rue.
  • Barbès Respire: l'opération ne faiblit pas

    La réunion prévue avec le préfet Michel Cadot le 18 avril a été annulée au dernier moment. Vous l'avez peut-être lu dans la presse, le préfet a fait une chute grave de Vélib la veille. Hospitalisé, il a été remplacé le lendemain par Michel Delpuech alors préfet de la région Ile-de-France. Cela ne devrait pas avoir d'effet sur le dispositif Barbès Respire qui est sous l'égide du commissaire Jacques Rigon. Nous espérons pouvoir faire la connaissance du nouveau préfet prochainement.

    Nous avons reçu un courrier daté du 21 avril du sous-préfet (voir ci-dessous) qui montre la volonté des autorités de poursuivre les actions. Les chiffres indiqués ont été réactualisés lors de la rencontre du 24 avril.

    paris,paris 10e,paris 18e,préfecture de police,barbès,chapelle,marché barbès,verbalisation,vente à la sauvetteparis,paris 10e,paris 18e,préfecture de police,barbès,chapelle,marché barbès,verbalisation,vente à la sauvette

    Cliquez sur le fac simile pour agrandir.
      

    Les bons chiffres (cumulés depuis le 23 janvier)

    ∗ évictions : 23 743 les jours de marché

    ∗ procédures: 1 431

    ∗ destructions suite à ventes sauvette : 144 pour 15,800 t de textile et produits variés mis à la benne

     

    ∗ arrestations: 1059 dont 54 pour trafic de cigarettes

    ∗ verbalisations: 4648

    ∗ enlèvements de véhicules: 135

    Les opérations spéciales se poursuivent (140 à ce jour dont 29 sur les trafics)

    Le secteur Barbès-Goutte d'or

    Pour le secteur Barbès-Goutte d'or, la placette Caplat-Charbonnière fait toujours l'objet d'une attention particulière avec la présence en fin d'après-midi et début de soirée d'une compagnie de sécurisation. Nous le constatons, quand des policiers sont présents, le marché aux voleurs est compromis. Nous espérons que le dispositif sera élargi quand arriveront les beaux jours.

    Pour le marché, nous avons à nouveau exprimé notre satisfaction sur l'efficacité des interventions contre le stationnement gênant des camions (enfin ils sont bien stationnés), en faveur du départ de ceux-ci dès la fin du marché pour permettre le nettoyage par les agents de la propreté. L'allée centrale accueille encore trop de vendeurs à la sauvette, des herbes majoritairement, pourtant surveillée par les agents de la DPSP. La nuit, les livraisons semblaient avoir cessé mais un adhérent a pu constater une livraison vers 3h du matin il y a peu. Les mauvaises habitudes de certains commerçants du marché reprennent vite ! Le dimanche, nous constatons un peu moins de véhicules stationnés sous le viaduc. On ne peut toutefois pas y voir l'effet de la réparation récente des fameuses barrières car elle ne servent à rien, elles restent ouvertes et les cadenas ont déjà disparu ! (voir notre article du 14 avril). En désespoir de cause, nous avons demandé à J. Rigon d'intervenir auprès de la mairie du 18e  pour voir avec le gestionnaire du marché quelle solution pourrait apporter une amélioration.

    Du côté des ventes à la sauvette les jours de marché, elles ont encore lieu parfois dans l'enceinte du métro et aux abords mais le nombre de vendeurs a tendance à diminuer et ils s'installent plus tardivement ou ailleurs comme sur le pont Saint-Ange, au-dessus du faisceau de la gare du Nord.

    Sur le boulevard Barbès, on reconnait une amélioration, moins d'obstruction devant les porches, plus de respect de la part des occupants de l'espace public et davantage de contrôles. Les ventes sauvettes reprennent plutôt en fin de journée et le week-end. A noter que la meilleure circulation piétonne est dûe aussi à la réfection des pieds d'arbres par la mairie.

    Du côté de la rue A.Paré, une surveillance est désormais établie au moment de la fermeture de la SCMR.

     Nous avons attiré l'attention du commissaire sur la période du Ramadan (fin mai) qui traditionnellement occasionne une occupation très importante des trottoirs du boulevard de la Chapelle côté 18e. Pendant cette période, elle est quotidienne et oblige souvent à marcher sur la chaussée. On est bien dans le cadre de la réappropriation de l'espace public en faveur des riverains prônée par la Ville.

    Le secteur Chapelle

    La situation est encore tendue avec des comportements agressifs entre des hommes de communautés différentes et envers des femmes. Malgré les efforts des forces de police, les riverains ne ressentent pas d'amélioration d'autant que s'ajoutent aux ventes sauvette autour du métro et sur la place de La Chapelle, de nombreux vols à la tire et la présence de migrants installés essentiellement rue Pajol, occupation qui génère aussi des conflits. Le commissaire précise sur ce dernier point que des prises en charge pour des hébergements sont effectuées vers 22h avec l'appui d'un équipage. Mais il s'agit d'hébergement précaire, on l'aura compris. Le contact avec les commerçants de la rue Marx Dormoy qui rencontrent des problèmes se poursuit.

    Prochaine étape, les marches exploratoires avec Jacques Rigon qui n'avaient pas pu avoir lieu il y a 15 jours.

    Information de dernière minute : depuis cette réunion, une 1ére opération "coup de poing" a été menée mardi soir de la semaine dernière vers 20h00. Bouclage complet de la place et contrôle de toutes les personnes attroupées et des commerces environnants. 4 arrestations pour recel de vol, saisie de nombreux objets destinés à la revente (montres, ordinateur, paquets de cigarettes, chaussures de sport, bijoux fantaisie... ) et établissement de deux procédures pour travail dissimulé visant le restaurant "Le Bonois" au 1, rue Caplat et le "Chicken hut" au 5, rue Caplat.