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Visite dans la Goutte d'Or ... nord, entre Marcadet et Doudeauville

Une fois n'est pas coutume, nous sommes allés porter nos pas vers les rues situées dans la partie nord du quartier de la Goutte d'Or. Non pas que nous ne les connaissions pas, car nous avons été des participants assidus des conseils de quartier qui longtemps se sont tenus dans l'école élémentaire de la rue Pierre Budin, et chaque fois que nous y étions invités, notre association a répondu présent à telle inauguration, ou telle problématique locale. Souvent nous en sommes alertés par des commentaires sur le blog et une missive dans notre messagerie. Là, rien de tout cela, simplement une marche exploratoire — une de plus diront les détracteurs, mais cela reste une bonne méthode pour rester en contact avec la vision et le quotidien des habitants d'une zone donnée — organisée par le Conseil d'architecture, d'urbanisme de l'environnement (CAUE) de Paris, et accompagnée par Véronique Lecomte de la Démocratie locale du 18e. Voici l'itinéraire emprunté par un groupe d'une douzaine de personnes du quartier intéressées par la démarche.

 

Paris,Goutte dOr

A partir du boulevard Barbès, rue Ordoner vers l'est, rue des Poissonniers, rue Pierre Budin, rue Léon, rue Doudeauville, rue Ernestine, rue Emile Duployé, retour à l'école de la rue Pierre Budin pour un bilan de la visite et retenir les commentaires des participants. L'animatrice n'a pas manqué d'encourager les participants ayant des idées précises d'aménagements ou d'améliorations de la voirie et de l'environnement, à monter un projet via les budgets participatifs. Il se trouve très fréquemment d'autres personnes ayant peu ou prou la même idée : à plusieurs, la tâche est plus plaisante ! De plus, la Ville facilite les rapprochements citoyens, leur donne des moyens pour affiner leur dossier et pendant la période du vote des Parisiens leur donner un éclairage efficace et une visibilité. 

En aparté, nous pouvons dire que notre projet de rue-jardin Richomme a trouvé des soutiens nombreux parmi les parents d'élèves des écoles de la rue Richomme et que leur vote a  certainement été déterminant. 

paris,CAUE,rue Léon

Revenons à notre promenade, la marche exploratoire ! La démarche est intéressante. Le petit groupe s'interroge sur les objets qui jonchent le sol, sur le stationnement illicite, mais aussi sur la pertinence de certains stationnements 2 roues quand ils sont vides. Il est coaché par l'animatrice de la CAUE75, qui oriente la réflexion, cadre les idées, définit le faisable et le non-réaliste.

Prenons l'exemple de la rue Léon, face à la rue Pierre Budin, un espace cerclé de jaune est entouré de barrières à croix de saint-andré. Pourquoi ne pas en faire un espace pour vélos ou motos ? On s'aperçoit quelques mètres plus loin, en remontant vers la rue Doudeauville, qu'il en existe déjà. Donc pas nécessaire. Seule l'observation permet cette réflexion.

Autre exemple : dans la rue Ordener, on a le net sentiment que les devantures et les enseignes ne sont pas toutes conformes. Une certaine anarchie règne, pas toujours gracieuse. Mais qui connaît bien la réglementation ? Personne semble-t-il. Or elle est en ligne et c'est à la Direction de l'urbanisme qu'il revient la rude tâche de faire respecter ses règles. (voir ici) Qui prévient-t-on en tant que citoyen ou même en tant que membre d'une copropriété ? Dans un premier temps, ce sont les inspecteurs de sécurité de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) de la Ville de Paris, qui sont chargés de verbaliser l’affichage sauvage dans la capitale, et les problèmes liés, comme les enseignes non autorisées, les débordements d'étalages... (les contacter ici ).

C'est à cette direction que la maire de Paris a confiée la mission de réduire le nombre des incivilités qui gâchent le quotidien des habitants. Les quartiers populaires, dont la Goutte d'or et Château rouge font partie, n'échappent pas à ce souci. La Brigade des incivilités a donc du travail dans nos quartiers. Mais outre les épanchements d'urine, les dépôts sauvages et étalages non autorisés, qui sont ressentis comme autant d'atteintes directes à notre environnement familier, il y a aussi les enseignes trop grandes, trop hautes, celles qui cachent une partie du premier étage, ou celles fixées perpendiculairement au bâti.... toute chose qui exige une autorisation préalable et que dans nos quartiers on voit fleurir à la « va comme je te pousse » ! Moins prégnante que les coulures d'urine sur le trottoir, mais une pollution visuelle plus insidieuse. Sachez donc qu'il est possible de ramener à la raison tel vendeur de téléphone, ou tel quincailler qui soudain refait sa boutique en oubliant la devanture vitrée... Totalement interdit.

Note plus sympathique, le groupe de marcheurs a plusieurs fois observé des végétalisations rencontrées au fil de la promenade. Les bacs fleuris de la rue Pierre Budin, une belle réussite destinée à lutter contre les épanchements d'urine, les revoilà... Ce n'est pas encore parfait, mais il y a un mieux, dira une des marcheuses habitante de cette voie. Tournons à droite dans la rue Léon, le mur a été traité de façon luxueuse par la Ville : des câbles d'acier permettent à une dizaine de jasmins de grimper allègrement, mais en effet — et c'était l'impression ressentie majoritairement par le groupe — ils ne couvrent pas entièrement le mur... Choix du végétal ? une vigne-vierge aurait-elle fait mieux ? Les câbles sont-ils trop espacés, au moins en partie basse ? La question sera posée à la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement (DEVE), car contrairement à la rue Budin, ce n'est pas une association de riverains qui entretient ici. (voir photo ci-dessous).

20171010_192957.jpg 

Toujours sur le thème végétal, on a pu admirer l'initiative des habitants du 13 rue Ernestine. Dans le recoin qui hébergeait trop souvent les dépôts sauvages du quartier, les résidents ont construit plusieurs bacs en bois pour y planter des légumes ou des herbes aromatiques. Des tomates-cerises témoignaient encore de leur effort pour mûrir (les pauvres sont au nord-est, pas très ensoleillé). Qu'importe, le coin est sain, propre et agréable. Il agrémente le portail d'entrée de l'immeuble construit en 1995 par une architecte française reconnue par ses pairs, Odile Decq.

Nous ne reprendrons pas dans le détail toutes les remarques faites au fil du parcours, elles ont été consignées méthodiquement par notre accompagnatrice, mais nous sommes assez convaincus que cette prise de contact avec le terrain permet de sortir la prise de décisions, concernant la voirie notamment, des bureaux et des tables à dessin des directions parisiennes qui ne peuvent pas tout, ni tout savoir. 

Un conseil, n'hésitez pas, si vous êtes sollicité à participer à une telle marche, à vous y rendre. On voit l'environnement sous un jour différent, on partage avec des voisins. Chacun a une vision singulière de son environnement. Et la Ville, elle, doit faire pour le plus grand nombre... Pas toujours aisé. 

Commentaires

  • Bonjour,
    merci pour vos articles. Savez-vous quand va être poursuivi l'aménagement de la rue Marcadet? Une première section (entre le boulevard Barbès et la rue des Poissonniers) a bénéficié d'un élargissement du trottoir et de la plantations d'arbres.
    Est-ce que le tronçon restant (jusqu'à la rue Stephenson) va bénéficier du même traitement?

  • Bonjour,
    merci pour ces marches exploratives.
    À quand un passage dans le tronçon de la rue Labat entre le boulevard Barbès et la rue des poissonniers, plutôt du côté des numéros pairs ?
    Si cela pouvait permettre qu'elle redevienne vivable un jour…

  • Pour répondre à Julien et à Isabelle, nous vous remercions de votre lecture attentive de nos articles, mais parfois, vous nous donnez trop d'importance... nous n'avons pas organisé nous-mêmes ces marches explo' et nous ne sommes pas informés de tous les projets actuellement dans les cartons de la Voirie ou de la Mairie. Mais c'est promis, nous nous renseignons.

    Pour la rue Labat, dans le tronçon que vous mentionnez, Isabelle, le trottoir des numéros impairs a été élargi il y a déjà plusieurs années, et le stationnement interdit de ce côté aussi. Qu'est-ce qui la rend invivable pour vous, surtout du côté des numéros pairs ? l'encombrement de l'espace public, le manque de propreté, des étalages débordants, ou des motos mal stationnées ? Dites-nous. Dans la marche effectuée, nous avons noté dans les propos des habitants que des observations reviennent souvent, comme les épanchements d'urine dans beaucoup de recoins, mais aussi un environnement mal entretenu, par seulement par la ville, mais aussi par les particuliers ou les commerçants, environnement dégradé qui enlaidit la rue.
    Cette marche, à laquelle j'ai participé, avait pour but de repérer les améliorations qu'il était possible d'apporter au niveau de la voirie et de fournir des informations aux participants.

  • Bonsoir,
    venez faire le chemin, rue labat côté numéros pairs, entre le bld Barbès et la rue des poissonniers, du numéro 2 au 26, ce n'est pas long, vous l'aurez fait en moins de 5 mn. Entre 16h30 et 18h15, par exemple, au moment où nos enfants rentrent de l'école et remontent la rue en venant du carrefour marcadet/poissonniers/labat…
    Et vous verrez.

  • Un grand merci pour cet article et cette marche consacrés au quartier Goutte d'Or Nord et à ses problèmes. Ce que vous relatez correspond à ce que nous vivons. En ce qui nous concerne les problèmes principaux pour la rue Marcadet (section entre le Bd Barbès et le Pont Marcadet) sont: l'extrême saleté, l'urine, les vendeurs à la sauvette parfois au coin de la rue des Poissonniers/rue Labat/rue Marcadet, la prostitution au même carrefour, et - mais là qu'y faire? - les groupes d'hommes qui squattent les trottoirs...
    Merci encore de votre action.

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