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Rechercher : sacs RATP sur les trottoirs

  • Abords des Gares : Circulez, y'a rien à voir... Enfin, pas encore !

    Depuis la tentative avortée d'un aménagement concerté des abords de la Gare de l'Est (voir notre article de juin 2011: "Abords de la Gare de l'Est : le projet ambitieux est enterré"), nous suivons la situation aux abords des gares du 10e avec une attention particulière.

    Aussi avions-nous publié un article de fond en mars dernier ("Les abords des gares: un enjeu majeur de la prochaine mandature dans le 10e?") pour détailler et analyser les engagements des différents candidats aux élections municipales de mars 2014. Rappelons en effet qu'il y a un an, nous lancions notre opération "Une Carte Postale pour le quartier des abords de la Gare de l'Est" pour sensibiliser ces candidats à la nécessité de repenser les aménagements de voirie et les déplacements à proximité immédiate de la Gare de l'Est.

    A peine quelques mois suivant les élections, nous avons découvert, courant juin, un nouvel aménagement de voirie, a minima, situé à l'angle de la rue du 8 mai 1945 et de la rue d'Alsace.

    Aussi, suite à notre découverte de ce semblant d'aménagement, revenons-nous naturellement, à la fin de cet article, sur les engagements pris par nos élus pour la rénovation des abords des gares, et sur la question du calendrier de leur réalisation au cours de cette nouvelle mandature municipale qui a déjà commencé depuis 6 mois!

    Le nouvel aménagement, objet de nos interrogations 

    La situation de la chaussée avant ce nouvel aménagement:

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    Quelques temps après - notre constat: une nouvelle "oreillette" signalée par un marquage au sol en blanc et cerclée de balises blanches, est apparue sur la chaussée entre la rue d'Alsace et l'entrée du parking "P1 Alsace" EFFIA (souterrain, sous la Gare de l'Est, ouvert en janvier 2012, après 2 ans de travaux). 

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    Face à notre interrogation, la réponse de l’Élue à la Mairie du 10e

    Surpris de ne pas avoir eu une information préalable de la part de la Mairie du 10e dans le cadre d'une concertation et d'une réflexion d'ensemble (pour des raisons évidentes, notamment de coûts et de cohérence!) que nous souhaitons (cf. nos nombreux articles sur ce sujet sur ce blog), nous avons contacté et interrogé Elise Fajgeles, adjointe au maire du 10e chargée des transports, de l'espace public et de la propreté.

    L’élue n'était pas au courant de cet aménagement. Après consultation des services techniques de la Ville (dans le jargon de Paris: la Section Territoriale de Voirie ou STV), Elise Fajgeles nous a adressé le jour-même cette réponse:    

     
    "La société EFFIA [NDLR: l'opérateur du Parking souterrain] s'est rapprochée de la STV en juin 2013 pour trouver des solutions de visibilité et de sécurisation de leurs entrées de parking rue du faubourg Saint-Martin (NDLR: 2e parking d'EFFIA: Parking P2 Saint-Martin) et rue d'Alsace (NDLR: Parking P1 Alsace).
    La solution proposée par la STV coté faubourg Saint-Martin demandait un aménagement trop important et qui n'a pas été réalisé. En revanche, l'aménagement Alsace - 8 mai 45 a été accepté et financé par EFFIA (pour un montant de 2365 euros TTC).
    Cette oreillette permet que l'entrée au parking soit plus visible pour les usagers et que la traversée piétonne soit plus souvent dégagée. En effet, les cars (et bus RATP) qui stationnent maintenant après l'oreillette avaient jusqu'à présent tendance à stationner en travers sur le passage piéton. 
    Pour répondre à la demande d'EFFIA, il était important de trouver une solution légère et réversible (et je le rappelle entièrement financé par eux) pour ne préjuger en rien de l'aménagement que nous souhaitons tous aux abords de la Gare de l'Est. En effet, on voit bien sur les photos que si les deux objectifs sont remplis (meilleure visibilité de l'entrée du parking et protection du passage piéton), le stationnement des cars et autobus reste désorganisé." 

     

    En dépit de cet aménagement, constat d'un désordre persistant sur la voie publique

    Sur la photo ci-dessous, on peut constater le stationnement illicite d'un véhicule le long de ce nouvel aménagement sur la chaussée. Par ailleurs, la nature ayant horreur du vide, des deux-roues motorisés ont trouvé, dans l'îlot créé par cet aménagement, un parfait refuge pour leur stationnement: 

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    Certes, notre élue nous l'a dit judicieusement: "le stationnement des cars et autobus reste désorganisé". L'expression employée par Elise Fajgeles est assurément un doux euphémisme, et ne reflète pas la réalité chaotique sur la chaussée. En effet, elle est régulièrement et abusivement occupée par les autocars et les véhicules se servant de l'espace public comme d'une aire de stationnement pour récupérer ou faire descendre leurs passagers.

    Cette nouvelle oreillette aménagée ne gêne donc en rien leur stationnement illicite sur la voie publique, comme le montrent ces photos:  

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    On peut toujours constater des double-files, sans que ces infractions soient sanctionnées: 

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    Et ces désordres sont même parfois causés par des triple-files d'autocars stationnant sur la chaussée:  

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    Face à cette occupation illicite et récurrente de la chaussée, nous devons donc réfléchir à une meilleure utilisation de cet espace public, comme par exemple la végétalisation du lieu... Et nous devons enfin chercher des solutions alternatives à l'entrée des cars de tourisme dans Paris, puisque leur stationnement pose problème où qu'ils se trouvent. Là encore, déplacer le problème n'est pas la solution! 

     

    Et dans tout ça, qu'en est-il des engagements pris par nos élus? Quel horizon pour les aménagements durables, promis pour les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est?

    Rappelons que le projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est n'a pas vu le jour lors de la précédente mandature 2008-2014, en dépit d'avoir été présenté dans le programme de la majorité municipale en mars 2008 (prenant en compte sa nouvelle dimension internationale avec l'arrivée du TGV Est Européen depuis juin 2007), à part la réalisation de quelques travaux limités de voirie.

    Nous voilà donc 6 mois après l'élection de la nouvelle équipe municipale dans le 10e, toujours autour de son maire Rémi Féraud: où en sommes-nous suite aux dernières promesses de campagne?

    Soulignons que le programme 2014-2020 de la majorité d'Anne Hidalgo comporte "la création de liaisons entre les gares par des systèmes de transports innovants" (sous la forme de tramways ou de bus "à haut niveau de service", qui adopteraient une technologie innovante permettant une nouvelle offre de transport plus performante et non polluante)Nul doute que la mise en oeuvre de ces nouvelles liaisons intergares (cf. le tracé en pointillé en jaune sur la carte ci-dessous) modifiera la structure de la circulation dans les quartiers aux abords des 2 gares du 10e.

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    Source: Le Parisien ("L'extension des lignes de tram en bonne voie", 17.04.2014) 

     

    Or la Ville de Paris (via l'adjoint de la maire de Paris, Christophe Najdovski, chargé des transports, de la voirie, des déplacements et de l'espace public) vient tout juste (avant l'été dernier) de lancer les études pour ces nouvelles liaisons de transports en commun (cf. délibération du Conseil de Paris lors des séances du 19 & 20 mai 2014).

    La mise en oeuvre d'un aménagement inter-quartiers aux abords de la Gare de l'Est ne pourra avoir lieu qu'après l'insertion de ces nouvelles liaisons. Notons que la réalisation de ces liaisons est évidemment sous réserve de financement - condition sine qua non qui, rappelons-le, avait conduit à l'enterrement en 2010 du projet d'aménagement des abords de la Gare de l'Est.      

    Une affaire à suivre donc, mais qui ne devrait pas évoluer rapidement, malgré les désordres actuels et l'environnement dégradé des abords inter-quartiers de la Gare de l'Est ! 

    En conclusion, si l'on voit bien que nous ne pouvons pas espérer que l'équipe municipale du maire du 10e progresse à court terme sur ses engagements d'aménagement, nous sommes toutefois en droit d'attendre des mesures de la mairie du 10e et des services de la Préfecture de Police afin que ces derniers portent une attention particulière à ce secteur des abords des gares et sanctionnent les infractions relatives au stationnement illicite, notamment de la part des autocars.

  • Budget participatif édition 2017

    paris,budget-participatifLa mairie de Paris a lancé le 24 janvier l'édition 2017 du budget participatif. Le sujet est désormais assez bien connu des Parisiens. Rappelons simplement qu'il s'agit pour les habitants de la capitale de présenter des projets d'investissement soumis aux votes des Parisiens pour un montant non négligeable, à savoir quelques 100 millions d'€.

    Nous vous avons donné notre avis à propos de l'édition 2016 le 12 octobre dernier, il n'est pas utile d'y revenir (Budget participatif 2016 : résultats des courses).

    Qu'en sera-t-il pour 2017 ? Les Parisiens auront-ils encore de nouvelles idées ou n'y aura-t-il qu'un simple recyclage des projets des années précédentes ? Nous verrons. Vous avez jusqu'au 21 février pour soumettre vos projets. Des réunions spécifiques seront organisées dans les mairies d'arrondissement (voir l'agenda). Nouveauté intéressante : la RATP est cette année associée au budget participatif, mais attention, seulement pour les projets directement liés au transport.

    Ajoutons pour être précis que pour cette édition 2017 du budget participatif, l'Hôtel de Ville a décidé d'allouer 2€ pour chaque € investi par les mairies d'arrondissement. Concrètement cela signifie que le montant alloué au budget participatif dans le 9e qui est de  607 603€ cette année passera avec l'abondement de l'Hôtel de Ville à 1 822 809€. Pour le 10e les montants sont respectivement de 801 000€ passant donc au total de 3 360 427 € et dont 1 436 140€ réservés aux projets situés dans des quartiers populaires. La Mairie du 18e a choisi d'y consacrer 955 000€, l'enveloppe du 18e arrondissement sera donc de 6 781 665 € dont 3 444 997€ réservés aux quartiers populaires. Ces enveloppes globales sont sensiblement les mêmes que pour 2016.

     

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    Toujours très soignée, la communication autour du budget participatif via le site dédié nous permet de voir avec un peu de recul le niveau d'avancement des projets adoptés pour l'édition 2015.

    Pour les projets de l'édition 2015 concernant tout Paris, seul un projet semble être complètement réalisé : Du matériel de nettoiement silencieux et non polluant. Les sept autres projets sont encore en cours. 

    Sur le site du budget participatif et toujours pour l'édition 2015, vous trouverez facilement l'état d'avancement des projets dans le 9e (1 projet), le 10e (8 projets) et le 18e (9 projets). Pour tous ces projets, on constate qu'ils sont à des stades de développement différents, pour tous les études sont lancées, certains sont même achevés comme la sécurisation de la piste cyclable quai de Valmy dans le 10e.

    Action Barbès avait présenté des projets lors de l'édition 2015 et seulement soutenu certains pour l'édition 2016. Aucun de ceux-ci (2016) n'ont été choisis et nous avons décidé d'accepter la proposition d'un de nos adhérents qui avait soumis en 2016 deux projets de les reprendre à notre compte et donc de les re-présenter sous nos couleurs en 2017.

    Action Barbès (AB) : Jean Raphaël, vous avez adhéré à Action Barbès il y a 3 ans et avez intégré le bureau de l'association fin 2016. Dans ce contexte, vous avez proposé à l'association de reprendre à son compte deux projets que vous avez soumis lors de l'édition 2016 du budget participatif. Quelle a été votre démarche ? Pourquoi ne pas re-présenter ces projets sous votre nom ?

    Jean Raphaël (JR) : Les deux projets que j'avais présentés et qui avaient été retenus, l'éclairage de l'église Saint-Bernard et une "Rue-jardin Richomme" (un troisième,  la réhabilitation de la rue Myrha, a été rejeté car "déjà prévu pour être réalisé durant cette mandature"), ont rencontré un bel écho et beaucoup d'enthousiasme parmi les habitants de la Goutte d'Or et au-delà. Mais n'ayant pas assez de temps et de ressources pour porter seul ces projets, je préfère m'adosser à une association comme Action Barbès mais également à des habitants qui désirent s'y associer, afin de donner toutes leurs chances à ces projets mais surtout qu'ils prennent une dimension collective.

    AB : Que pensez-vous de l'idée du budget participatif ? Un gadget, cher, mais un gadget ? Un pas vers une démocratie participative ? 

    JR : Le budget participatif est une idée intéressante mais qui mériterait d'évoluer pour être plus investie par les Parisiennes et les Parisiens. En effet, c'est une bonne chose de vouloir (re)donner du pouvoir aux citoyens, encore faut-il que cette démarche ne se limite pas à une petite partie du budget d'investissement mais s'ouvre plus largement. Pour impliquer plus les Parisiens, il faut que les enjeux soient à la hauteur.

    Si l'on veut que cette idée soit réellement une expérience de démocratie participative, il serait nécessaire que les élus renoncent à une partie de leurs prérogatives et fassent confiance aux citoyens pour décider collectivement de leur sort. Il est en effet étonnant de savoir qu'il existe un véto du maire d'arrondissement pour décider des projets finalement retenus un fois examinés par la commission ad-hoc censée les choisir. Cette forme de pouvoir autocrate est aux antipodes de la démocratie participative, il faut sans doute faire d'abord évoluer les mentalités des politiques si l'on veut faire changer celles des citoyens. La forme adoptée manque également d'une dimension délibérative. Par exemple, l'initiative des projets pourraient se décider collectivement au-delà des organisations associatives, peut-être dans les Conseils de quartier.

    Quant au coût, on ne peut pas dire qu'il soit excessif, au contraire, il faudrait mettre des moyens suffisants pour que cette initiative puisse s'étendre et s'installe dans la durée. Le processus mis en place à Paris sollicite énormément les services techniques sans que ces derniers soient renforcés, ce qui risque d'affecter leur bon fonctionnement et du coup mettre à mal le budget participatif. 

    AB : Les deux projets repris et soumis sous le nom d'Action Barbès concernent le quartier de la Goutte d'Or. Nous les décrirons plus en détails avec vous dans de prochains articles mais quelle a été votre approche pour ces deux projets ?   

    JR : Les deux projets sont sensiblement différents et répondent à des approches distinctes. Pour le projet d'éclairage de l'église Saint-Bernard, l'idée est de mettre en valeur l'unique monument historique du quartier dont les habitants sont très fiers et de le faire rayonner au-delà de la Goutte d'Or (au sens figuré comme au sens propre : la flèche de l'édifice est visible depuis les arrondissements alentour). Ainsi, il s'agit de revaloriser l'image du quartier et de contribuer à le rendre encore plus agréable à vivre.

    Le projet une "Rue-jardin Richomme", qui consiste en la piétonnisation et la végétalisation d'une petite rue du quartier, répond à plusieurs attentes des habitants de la Goutte d'Or. La rue Richomme est une voie où circulent peu de voitures, mais qui roulent souvent trop vite, et qui compte plusieurs crèches et écoles sur son parcours. Transformer cette rue en jardin ouvert permettrait de sécuriser les sorties d'école et des crèches, de réduire la place de la voiture, tout en offrant aux petits comme au grands une oasis de verdure à deux pas du boulevard Barbès. D'ailleurs, de nombreux parents des écoles et des crèches de la rue ont manifesté largement leur soutien au projet.

    AB : il ne faut pas se cacher que ponctuellement (boulevard Barbès, rue Dejean, Château rouge, rue Caplat, carrefour Barbès, ...) le quartier de la Goutte d'Or rencontre beaucoup de problèmes même si la situation n'est sans doute pas partout aussi catastrophique que certains le disent. Pensez-vous que ses habitants peuvent encore se mobiliser pour des projets dans cet environnement ?

    JR : Bien au contraire, les problèmes sérieux que vous évoquez, et qui ne peuvent pas être solutionnés à travers le budget participatif dédié à l'investissement, donnent encore plus envie aux habitants de voir une amélioration de leur cadre de vie. Rappelons que la Goutte d'Or reste un quartier populaire où un grand nombre d'habitants n'a pas les moyens financiers de "s'échapper" du quartier et de partir au vert, l'espace public est d'autant plus précieux pour eux. Au-delà des questions d'occupation de l'espace public qui posent problème et méritent des moyens d'exception, ce que demandent le plus souvent les habitants de la Goutte d'Or, c'est avant tout d'être traités "comme partout à Paris".

    Il faudrait également se demander si la mairie du 18e met suffisamment de moyens dans ce quartier pour que le budget participatif soit investi par ses habitants. On peut s'interroger sur le succès relatif de la seule urne présente dans le quartier qui est placée dans la bibliothèque de la Goutte d'Or, le long du boulevard de la Chapelle, bien loin du centre du quartier. Le quartier de la Chapelle a montré, lui, qu'il pouvait se mobiliser pour le budget participatif avec succès, alors que ce quartier connait des problématiques similaires à la Goutte d'Or (pour rappel: en 2016, un seul projet a été finalement choisi pour le quartier de la Goutte d'Or). Mais là-bas, l'urne est situé au marché de l'Olive, lieu central et animé, ce qui a très certainement permis de promouvoir le budget participatif à cet endroit. Car plus qu'un lieu où s'exprime le vote, et sachant qu'une grande partie des votes se fait par internet, les urnes sont des lieux de promotion du budget participatif qui permettent de toucher un public non connecté et trop souvent oublié, un public particulièrement nombreux à la Goutte d'Or.

     

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  • Quelques idées pour la promenade urbaine

    L'atelier d'architecture autogérée (AAA) a du reporter la seconde réunion qu'il avait programmée pour le 7 avril en raison des vacances scolaires et du risque d'absentéisme. Alors, revenons ensemble sur la première qui s'était tenue le 24 mars.

    Elle n’a pas été facile pour ses animateurs. La salle située au premier étage du centre d’animation de Château-Landon (10e) était sous-dimensionnée pour la foule venue donner son avis. Elle comptait des habitants avertis par notre blog peut-être ou par la communication des mairies, également des membres de notre association et de deux autres, DemainLaChapelle et SOS Chapelle, implantées de chaque côté de la place de La Chapelle (10e et 18e) avec lesquels nous avons noué des relations en vertu de l’adage « l’union fait la force ». Dans ces conditions, foule et exiguité de la salle, il a été difficile d’échanger de la manière que l’aurait souhaitée M. Petcou, le directeur d'AAA, et sans être trop critique, on peut dire que la maitrise de la réunion lui a échappé. 

    Nous avons dit, déjà, ici, notre déception lors de la séance de présentation de AAA et de ses associés dans le projet de Promenade urbaine le 3 mars dernier (lire notre article du 7 mars). Nous nous attendions un peu ce vendredi-là à une séance de travail construite sur les mêmes bases, à savoir des tables rondes affichant quelques mots-clé : cuisine du monde, espace public, déchetterie et recyclage, agriculture urbaine, etc. Nous comprenons le principe. Il faut faire parler le public de ses envies le plus spontanément possible. En lui proposant des concepts assez globaux, on peut lui faire dire ce que cela lui évoque et ainsi faire émerger sa vision du projet. Dans un tout autre domaine, la méthode rappelle les séances de communication publicitaire autour du lancement d’un produit. Paperboard et markers : « Et si je vous dis « travail » vous pensez à quoi ? » pour voir si le nouveau produit a bien l’effet escompté sur le public ou répond bien à l'attente du client. 

    Il a fallu très peu de temps pour se rendre compte que ce type de concertation, ou de co-construction, expression patentée, ne convenait pas à la salle. Nous avions noté en arrivant un peu avant 19h qu’une pré-réunion était déjà en cours. De fait, quand nous sommes entrés, quelques personnes étaient déjà assises autour des tables, sans que nous sachions si elles étaient des collaborateurs de AAA ou des invités. Quand M. Petcou a pris la parole, il a oublié de se présenter et de les présenter, or la moitié des personnes présentes ne le connaissaient pas. On percevait déjà un flottement. Très opportunément, Elise Fajgeles, élue du 10e, a pris la parole pour ramener un peu de sérénité, apporter les informations nécessaires, rappeler rapidement l’historique du projet, préciser la mission de l’AAA, et expliquer en quoi consistait la réunion. Heureusement.

    Quelles ont été les principales remarques exprimées dès le début ? 

    L’exiguïté des lieux pour commencer, car la fréquentation habituelle avait été largement dépassée. Le Louxor avait été pressenti comme lieu de réunion, nous a dit M. Petcou; en fait, une mauvaise idée, puisque le cinéma a besoin de toutes ses salles en soirée pour son activité de cinéma. Quand nous y convoquons nos assemblées générales, nous rendons la salle à 11 heures…. Peut-être la salle Saint Bruno pourrait-elle être une solution : elle est à un tarif très compétitif et sa capacité est bien plus grande. Ce serait de plus une façon de voir les habitants de la Goutte dOr sur place. Nous transmettrons l'idée à AAA.

    Le défaut d’organisation aussi, pas d’ordre du jour, pas de compte rendu de la réunion précédente… une présentation sur écran pas lisible à partir du milieu de la salle… Un habitant a demandé si AAA ne pourrait pas mettre un site collaboratif à la disposition des habitants pour échanger idées et propositions plus facilement. Une deuxième bonne idée !

    Ensuite, les quelques personnes présentes lors de la réunion du 3 mars, ou celles qui en avaient eu des échos, ont exprimé leur désaccord avec le choix des pistes proposées, toutes plus ou moins proches de l’ESS, l’économie sociale et solidaire, le recyclage, les jardins partagés, l’utilisation de matériaux récupérés, etc. Trop peu ou mal informés, les habitants ont eu le sentiment qu’on leur proposait un projet recyclé lui aussi, avec des solutions qui peut-être avaient fait leur preuve ailleurs, mais qu’ils n’imaginaient pas avoir leur place entre Barbès et Stalingrad. L’agriculture urbaine à leurs yeux nécessite des espaces, et les quelques exemples que nous avons eus, comme les pieds d’arbres plantés et surtout « entretenus » par les habitants, ne sont pas tous des réussites. Quant aux friches cédées par la ville à des associations, certaines présentent un bien triste aspect après quelques mois ou années, et peuvent être assimilées à une privatisation de l’espace public à l’usage de bien peu de monde. 

    Plusieurs habitants ont rappelé la présence d’entreprises culturelles, de qualité, qui mériteraient bien qu'on leur fasse écho dans la rénovation du parcours, soit en les reliant entre elles, soit en améliorant leur fenêtre de visibilité sur le boulevard. Quelqu'un a évoqué le parvis des Bouffes du Nord qui pourrait être mis en valeur. Un autre la possibilité d'ouvrir un kiosque de lecture ou d'échange de livres, type circul'livres. Une troisième bonne idée : la culture !

    Manifestement les habitants souhaitent voir l'émergence d'un projet de qualité et non des stands de réparation de ceci ou de cela.

    Le cas de la déchetterie a été débattu quand une responsable de la Direction de la Voirie a émis des doutes sur sa reconversion. Un participant a alors clairement expliqué qu'elle était utilisée par des entreprises, qui se débarrassent à bon compte de leur gravats, matériaux usagés, ou sanitaires, en totale rupture avec sa vocation puisqu'elle est statutairement réservée aux particuliers. Pour notre part, nous avions souhaité que cet espace accueille une ressourcerie, comme l'ancienne gare d'Ornano — un vrai succès, au-dessus de la Petite ceinture. Couplée avec le square de Jessaint, qui pourrait ainsi bénéficier de plages horaires d'ouverture plus larges. L'actuelle gestion du square est confiée à Emmaüs Solidarité qui l'occupe avec des ateliers de réinsertion (Premières heures). Il doit rouvrir bientôt mais seulement deux demi-journées par semaine pour un public qui devra s'inscrire (pour des raisons d'assurance). Voir notre article du 23 mars 2017.

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    D'autres pistes sont imaginables dans cet espace couvert s'il est aménagé. Un parcours de skate board à différents niveaux, comme le skate park situé rue Léon-Cladel, près de la rue Montmartre. En général, cette activité est mal vue des riverains parce que bruyante, mais là, les immeubles sont loin.... et en cas de protestation du « 39 », l'aire peut-être facilement fermée pour la nuit. Une salle de démonstration de hip hop ou de danses urbaines, comme dans les salles de répétition du centre Barbara. Cela pourrait même être une vitrine avancée pour le centre.

    Les riverains sont conscients que le sous-viaduc est un environnement contraint. Peu ensoleillé du côté 10e, il ne sera pas une terre idéale pour des plantations luxuriantes ! Bruyant, à cause du passage des rames de métro — certains s'en sont plaints dans la salle — il ne pourra pas abriter des concerts ou des festivals de musique. En revanche, nous voyons assez bien des expositions photographiques sur les grilles de la SNCF, ou de la RATP, ou encore des concours de drums ou de batucada, les percussions brésiliennes… des répétitions de défilés carnavalesques, etc.

    Une autre contrainte d'importance sera la maitrise du marché deux fois par semaine : cantonner le nombre de stands dans une limite raisonnable qui permette le stationnement des camions sans débordement. Ménager des passages nord-sud, respectés, qui assurent une évacuation en cas de besoin, mais aussi le passage normal des riverains d'un arrondissement à l'autre. Créer une aire sans vente, une voie de passage libre au milieu du marché, face à la future entrée de l'hôpital Lariboisière (voir ci-dessous). L'occuper de façon conviviale, par un bâtiment de qualité qui pourrait être un équipement polyvalent. Et pourquoi pas lui donner cette vocation de cuisine du monde, dans une configuration adaptée à une utilisation locale, le proposer à des groupes de femmes (ou d'hommes !) qui sont actifs dans les associations de la Goutte d'or, qui pourraient transmettre leur savoir faire, et vendre leur production les jours de marché. Mais du marché, il n'est pas question dans les réflexions de AAA. Il est essentiel de penser à des activités pérennes, pas des occupations temporaires à petits moyens qui ne résisteront pas à l'usure du temps. L'appropriation des équipements proposés doit se faire par le plus grand nombre, or pour l'instant la communication de AAA est discrète. Trop discrète. Un exemple ? Les 150 flyers distribués, dixit M. Petcou, pour informer trois arrondissements associés au projet....

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    AAA a annoncé une prochaine réunion au cours du mois de mai. Nous pensons qu'il faudra revoir la forme de la concertation et varier les propositions déjà formulées. Ce 24 mars, Félix Beppo, adjoint du 18e chargé de la voirie, s'était exprimé sur le sujet et avait précisé que le 18e n'était pas prêt à accepter n'importe quel projet, ajoutant que les habitants avaient droit à une écoute sérieuse. Le maire du 10e, Rémi Féraud avait également donné son avis quelques jours plus tard dans une interview au Parisien. (à lire ici)

     

  • La Maison des Associations du 9ème

    La Maison des Associations de notre arrondissement, située au coin des rues Victor Massé et Pigalle, va ouvrir ses portes début Avril. Nous vous parlerons de son rôle lorsque celle-ci sera en fonctionnement mais nous avons la chance d’avoir reçu de l’historien Bernard Vassor, et en exclusivité pour les lecteurs de Paris Neuvième, un historique du lieu, qui comme beaucoup d’endroits du 9ème, mérite attention. Nous le publierons en deux articles.

     

    La petite histoire au 35 rue Victor Massé, angle rue Pigalle (1)

    Du siège de Lutèce aux « Revues naturistes »

    par Bernard Vassor

    Cet endroit a connu des épisodes très mouvementés, depuis le siège des légions de César, par son lieutenant Labiénus, au siège de Paris par Henri de Navarre qui filait alors le parfait amour avec la belle Gabrielle d’Estrée, jusqu’à nos jours. Les seuls moments de calme, furent quand ce lotissement eut pour vocation d’être le dépositoire (une annexe) du cimetière de la paroisse Saint Roch, jusqu’à ce que le préfet Frochot ne le transporte hors de Paris au cimetière du Nord (Montmartre) Ancien chemin des Porcherons à la Chapelle des Martyrs, y compris l’actuelle rue Houdon, puis chemin du Désert, chemin des Dames, rue Royale en 1772, du Champ du Repos vers 1800, rue de l’an VIII, puis enfin rue Pigalle.

    Sur le trottoir d’en face, Monsieur Dailly, maître des postes, installa en août 1830, la Poste aux Chevaux dans une propriété qui avait servi sous Louis XVI de résidence à Hersant-Destouches, Lieutenant Général de la maison et finances de la Comtesse d’Artois, femme du futur Charles X et frère de Louis XVI, pour y établir sa galerie de tableaux flamands et hollandais.

    La rue Victor Massé* fut d’abord appelée rue Ferrand en 1777 au moment de son ouverture, puis rue de Laval. En 1855 le dernier numéro impair était le 33, en 1890 on trouvait une menuiserie au numéro 39. Après la démolition en 1912 des maisons de l’angle, le peintre Degas fut obligé de déménager pour le 6 boulevard de Clichy.

     

    Vers 1772, la tragédienne Françoise Marie-Antoinette Joseph Saucerotte, dite Mlle Raucourt (1756-1815), habita la maison qui faisait l’angle de ces rues. Des historiens assurent que Louis XV, connaissant sa réputation sulfureuse lorsqu’il il la vit aux Tuileries dans le rôle de Didon, eut envie de cette femme. C’est la du Barry, maîtresse du Roi en titre, qui lui servit d’intermédiaire pour lui procurer un tête à tête. Ce qui explique peut-être l’impunité dont elle put jouir après ses multiples provocations. Elle s'affichait ouvertement avec ses maîtresses dont Madame Souk (Jeanne Françoise Marie Sourques). Selon Grimm, elle aurait créé là une sorte de loge maçonnique féminine dont elle assura la présidence: « La loge Androgyne » ou « la secte des Anandrynes ». Après la mort de Louis XV en 1774, la belle « Sapho » perdit son immunité et fut renvoyée de la Comédie Française et emprisonnée au Temple, qui était alors la prison pour dette. Elle s’enfuit en Russie et rentra trois ans plus tard grâce à la protection de Marie-Antoinette. Ses funérailles en 1815 à l’église Saint Roch furent l’objet d’un nouveau scandale. Elle habitait cette paroisse, et bien qu’elle ait fait à l’église des dons considérables, l’entrée de ses restes mortels fut refusée par le curé. Le peuple indigné enfonça les portes. Alerté, Louis XVIII, envoya un de ses aumôniers pour célébrer l’office funèbre. Elle a été inhumée au cimetière de l’Est (Montparnasse)

     

    *Félix Lazare signale que l’aqueduc de ceinture passait sous cette rue.

     

    A suivre : L’atelier de l’écrivain pâtissier protecteur des impressionnistes Eugène Mürer.

  • Retour sur les deux roues

    Le sujet a été abordé en début de mois et le collectif d’animation du quartier Trudaine Rochechouart se penche actuellement dessus. Une de ses membres nous a fait parvenir l’article suivant :

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    Des vélos et des motos partout !

    Cela ne vous aura pas échappé : les cycles, motorisés ou non, occupent l’espace à Paris ! Plus encore ces jours-ci à cause des perturbations dans les transports en commun. L’absence de bus et de métro a poussé le Parisien, même le moins sportif, a regardé de plus près ces bornes gris métallisé que l’on trouve un peu partout dans Paris depuis l’été. Il s’agit des Vélib’, bien sûr. Certains sont même allés fouiller dans la cave pour sortir la petite reine de leurs jeunes années. Car l’émulation, cela existe. Tout seul sur un vélo, en milieu de la circulation automobile moyenne de Paris, cela prend parfois les allures d’une aventure plus risquée que la traversée du Ténéré. Mais, quand on est dix, devant la première rangée de voitures, à attendre que le feu passe au vert, c’est différent. On se sent légitime ! On se sent plus fort.  Et en ce moment, plus astucieux même, en traversant le pont de la Concorde, sur la file de droite, alors que les automobilistes pestent derrière leur volant… sans avancer.

    Il y a toutefois un revers à cette médaille. Tous les cyclistes et tous les motards ne sont pas également respectueux du code de la route et leurs comportements s’échelonnent entre la délicatesse polie et courtoise (je vous en prie, mais passez-donc, Madame…) et la plus brutale sauvagerie (va donc, hé, « nom d’oiseau » !). Les passants s’en émeuvent plus que les automobilistes. Peut-être parce qu’ils se sentent plus fragiles sur leur trottoir, pris d’assaut par les moto- et cyclistes indélicats.

    Quoi qu’il en soit, les protestations fusent. Il n’est pas une réunion de conseil de quartier où l’on ne dénonce le comportement « intoooooolérable » des motos et des scooters, moins souvent des vélos, soyons honnêtes.

    Nous avons donc pensé au sein du collectif de Trudaine Rochechouart à mettre à l’ordre du jour de notre prochain conseil : le code de la rue.

    Qu’est-ce ? Direz-vous.

    Venez ! Vous le saurez !

    Non, je plaisante. Bien sûr, si vous venez, vous en saurez plus, car il faut bien préserver un peu de suspens.

    Quelques mots simplement ici, pour vous donner envie d’en savoir davantage.

     

    C’est l’observation des difficultés à partager l’espace public dans les zones urbaines qui est à l’origine de ce code de la rue, mis en application notamment en Belgique.

    C’est aussi le souci d’inverser les statistiques sur les accidents corporels, dont le nombre était très élevé chez nos voisins, il y a encore peu.

    Enfin, une communication intelligente de grande envergure pour entamer une modification durable du comportement des personnes qui utilisent l’espace public.

    Un principe de vulnérabilité est apparu qui définit des priorités différentes de celles du code de la route, élaboré, lui, pour permettre aux automobiles d’utiliser les voies carrossables selon un ordre cohérent, qui préviennent les accidents.

     

    Si ce sujet vous intéresse, des rapports de qualité sont en ligne.

    Voyez par exemple le rapport de Brigitte Le Brethon, députée Maire de Rouen : Propositions pour encourager le développement de la bicyclette en France.

    Des détails techniques sur les dispositifs en faveur d’un meilleur partage de l’espace public se trouvent sur le site du Club des Villes Cyclables à la rubrique Documentation>Les fiches CERTU/CLUB « Le vélo, un enjeu pour la ville ».

     

    Le conseil de quartier Trudaine Rochechouart se tiendra le 27 novembre 2007, dans l’école maternelle 68-70 rue de Rochechouart, à 19h30.
  • Retour sur le Code de la rue : une nouvelle façon de se comporter en ville.

    Le Conseil de quartier Trudaine Rochechouart s'est penché sur la question du vivre ensemble dans la ville, d'abord par le biais des questions liées à la sécurité routière mais a élargi son approche. La présentation qui a été faite lors de la dernière réunion de ce Conseil, sans proposer réellement de solutions, pose bien la question en la remettant en perspective. C'est là un élément essentiel pour notre réflexion collective sur le sujet que nous pouvons - devons - partager avec d'autres arrondissements / Conseils de quartier qui eux aussi ont en tête le même souci. Travail de fond et de longue haleine mais que ne manque pas d'intérêt. Merci au collectif d'animation Trudaine Rochechouart de nous avoir préparé ce billet et la présentation liée.
    oOo
    La rue n’est pas la route. C’est une évidence qu’il faut savoir admettre. C'était aussi le pari du collectif du conseil de quartier Trudaine Rochechouart en présentant les grands principes du code de la rue, le 28 novembre dernier.

    Sur route, on imagine une distance plus longue qui exige un moyen de transport approprié, qui puisse vous porter d’un endroit à un autre en un minimum de temps. Le monde moderne est pressé.

    Dans la rue… DANS la rue ? Ah, oui, vous aussi, vous remarquez la préposition différente. On ne dit pas sur la rue, ni sur rue, à moins de l’opposer à sur cour, mais dans la rue. Cela tend bien à décrire un univers plus fermé, que l’on peut supposer délimité par des façades de maisons, par des boutiques, un endroit où l’on ne fait pas que passer, mais aussi où l’on vit.

    Voilà, le mot est lâché : on vit dans la rue alors qu’on se déplace sur route. Si tel est bien le cas, pourquoi devrait-on appliquer le code de la route à nos rues ?

    Il est temps de prendre le problème à bras le corps et de sensibiliser nos contemporains, disons nos voisins, pour rester concret, à l’urgence de ce code de la rue, qui nous permettra de vivre mieux en ville. En ville, mais aussi dans les villages qu’aucune déviation ou rocade ne vient préserver du passage des camions et des automobiles.

     

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    C’était le but de la réunion du conseil de quartier Trudaine Rochechouart qui s’est tenue la semaine dernière. Les participants, malgré une écoute attentive, sont demeurés sceptiques. Certains ne croient pas à un changement des mentalités rapide. Beaucoup pensent que tous les maux dont souffre Paris viennent des zones situées hors les murs. Certes, la venue de ceux qui travaillent à Paris et demeurent à plusieurs dizaines de kilomètres du centre augmente le nombre des véhicules motorisés qui circulent dans la capitale. Tant que les zones d’activité et les zones résidentielles seront réparties comme elles le sont actuellement, il est vrai que nous nous heurterons à ces difficultés.

    Une autre répartition est-elle possible ? Oui, sans aucun doute.

    Un étalement des zones urbaines est-il souhaitable ? Non, certainement pas.

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    La ville, contrairement à une opinion assez largement répandue, est l’option la plus rationnelle pour beaucoup de paramètres tant économiques qu’environnementaux. Imaginez ce qu’il faut développer d’énergie pour apporter l’eau, l’électricité, le gaz, le câble, la TNT, le réseau de portable, le ramassage scolaire… et la collecte de ordures (désolée de ce rapprochement misérableJ) à une fermette isolée en rase campagne ! Alors qu’en agglomération, la même dépense d’énergie sera répartie entre plusieurs dizaines, voire centaines de foyers.

    Pourquoi dans ce cas la ville agit-elle parfois comme un repoussoir ? Alors que le village sourit aux candidats en quête de paradis ?

    Parce que la ville a été dévoyée : elle est synonyme de délinquance, de bruit, de stress, n’est-elle pas le lieu ou l’on travaille? Et pas toujours dans les meilleures conditions.  Aussi parce que les urbanisations récentes n’ont pas toujours été réussies. Mal conçues, ou dans la hâte, elles sont devenues, pour certaines au moins, des zones tristes, déshéritées, subies plus que choisies par les populations qui les habitent.

    Il faut réhabiliter l’urbain (le mot ne signifie-t-il pas aussi courtois, poli?), redonner le goût du vivre ensemble en respectant l’autre, et cela commence par le respect des règles qui permettent de partager les espaces sans heurt. Les aménagements de chaussée ne feront pas tout, même si nous multiplions avec frénésie les coussins berlinois* et les trottoirs traversants* !

    Pour en savoir davantage sur le code de la rue tel que présenté en conseil de quartier Trudaine-Rochechouart le 28 novembre, cliquez! Le code de la rue - présentation.pdf

    * type d’aménagements de voirie pour sécuriser le passage des piétons ou des vélos, et qui n’ont plus de secret pour les participants au conseil de quartier Trudaine-Rochechouart !

  • Point de vue

    Bref état des lieux :

    . Le 9ème est un arrondissement disposant de peu d’espaces verts.

    . Il est économiquement très dynamique avec, notamment, « Les grands magasins » et l’ensemble des autres enseignes implantées à proximité, le secteur financier, l’opéra, les salles de ventes… On ne peut que se réjouir de ce dynamisme, mais il n’est pas sans conséquence sur les habitants de l’arrondissement, notamment en terme de pollution de l’air et de pollution sonore, avec un flux de véhicules toujours plus important, s’imposant, de fait, aux habitants du 9ème.

    Nos propositions :

    Le transport

    Il est admis que le flux de véhicules à moteurs thermiques pollue l’air que respirent nos habitants ;

    de plus, ces mêmes véhicules contribuent pour une grande part à notre pollution sonore avec des klaxons insistants ou des deux roues dont l’échappement est trop souvent extrêmement bruyant.

    Nos propositions :

    • Inciter nos visiteurs à utiliser les transports en commun pour se rendre dans notre arrondissement
    • Favoriser les modes de transport en commun (avec rétablissement des bus 85 et 32 le week-end)
    • Augmenter les zones limitées à 30 km/h (systématique devant les écoles !)
    • Multiplier les taxis « propres » et les véhicules utilitaires propres par une fiscalité adaptée

    Circulation dans le 9ème

    • Agrandir et sécuriser le parc de pistes cyclables
    • Fermer certaines rues à la circulation automobile le week-end

    L’habitat

    • Inciter par une fiscalité adaptée à la rénovation des logements anciens (économie d’énergie, insonorisation, salubrité)
    • Assainissement des sols
    • Le renouvellement de l’habitat aux Nouvelles Normes Environnementales

    La végétalisation

    • Créer d’une coulée verte pour créer une promenade piétonnière et paysagée entre la Gare du Nord et la Gare de l’Est (limitrophe de l’arrondissement)
    • L’architecture haussmannienne ayant une place forte dans notre arrondissement, il est nécessaire de tout faire pour la conserver intacte ou l’améliorer afin de garder le charme du 9ème. Le développement de murs végétaux, de terrasses végétales et de balcons fleuris ne pourront que valoriser encore davantage nos quartiers.
    • Planter des arbres mais aussi des arbustes ou des massifs floraux à chaque fois que c’est possible
    • Casser le caractère inhospitalier du « béton » de certaines places (place de Budapest, place Lino Ventura …)
    • Créer des cheminements de verdure sur les trottoirs ou remplacer les potelets par une végétalisation appropriée.
    • Organiser des concours de balcons fleuris, ateliers de jardinage et d’art floral
    • Renforcer le service des Parcs, Jardins et Espaces Verts

    Tri et recyclage 

    • Généraliser un système de tri sélectif public : poubelles de recyclage dans les espaces publics ; bornes de collecte enterrées dans les endroits qui le permettent
    • Lancer une grande campagne incitant à la réduction des déchets ménagers
    • Organiser un tri spécifique pour les professionnels, selon les types d’activités (collecte du papier, des déchets végétaux …)

    Propreté de l’arrondissement

    • Sensibilisation des habitants et des touristes à la propreté urbaine
    • Verbalisation renforcée des propriétaires de chien peu attentionnés
    • Renouer avec un nettoyage systématique de l’espace public

    En conclusion, pour que l’urbanisme soit écologiquement efficace, il est fondamental d’intégrer la notion de pluridisciplinarité. C'est-à-dire être conscient que pour un urbanisme écologique cohérent et pragmatique il est nécessaire de faire travailler de concert des architectes, des ingénieurs, des économistes, des juristes, des sociologues, des artistes, des géographes, des paysagistes, des historiens, des psychologues, et surtout et avant tout, les habitants de l’arrondissement.

     

    Ecologie Urbaine - MoDem.pdf

    L’écologie Urbaine : Quel sens dans un arrondissement comme le nôtre ?

    Par Gregory Perrin – Mouvement Démocrate (MoDem)

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    Tout d’abord qu’entend-on par « Ecologie Urbaine » ? Afin de bien en appréhender tous les enjeux, donnons une définition de cette notion.

    Elle est l'étude des interactions entre les êtres vivants et la ville. Elle doit défendre l’approche transverse sur tous les thèmes ayant trait à la promotion d’un mode de vie soutenable en zone urbaine.

    Ces thèmes sont le transport, l’urbanisme, l’habitat, la lutte contre toutes les formes de pollution (aérienne, visuelle, sonore…), la démocratie ou encore et surtout l’économie locale…

    Cette liste non exhaustive peut naturellement être enrichie par de nombreux autres thèmes.

  • Radars dans Paris : à quelles fins ?

    Les radars dans Paris peuvent-ils empêcher des accidents ?

     

    Les radars automatiques présents dans Paris, déjà depuis quelques années, sont souvent installés dans des voies qui ont des allures de voies rapides mais qui ne le sont pas.

    Vous voulez des exemples d'emplacements de radars parisiens? Voici une carte et quelques adresses :

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    -  Quai de l'Hôtel de Ville, entre le pont Louis-Philippe et le pont Marie, 50 m avant la station de métro,
    -  Voie Georges-Pompidou, juste après le pont Marie,
    -  Avenue d'Italie, au niveau de la concession Citroën, installé sur un mât,
    -  Rue de Maubeuge, au niveau du n° 53, installé sur un pylône, le plus proche de notre quartier,
    -  Cours Albert-1er, entre le pont de l'Alma et la Concorde,
    -  Quai de Bercy, un peu avant la descente du souterrain du pont de Bercy.
    -  et aux portes de Sèvres, Bagnolet, Champerret, Clichy, Pantin, Châtillon, Passy, Ivry...

    La vitesse maximale autorisée dans Paris est 50 km à l'heure, y compris sur les quais et les voies sur berges. Et sur le périphérique 80 km/h. Vous allez plus vite, vous êtes flashés par l'arrière. Comment ne pas être d'accord avec cela ? Mais, le radar sur ces voies, globalement, n'est pas fait pour protéger les piétons. Il rappelle aux automobilistes qu'une vitesse modérée est préférable, qu'elle pollue moins, qu'elle limite les risques d'accidents graves... et il rapporte beaucoup à l'état, car sur un plan incliné, sur une voie large et dégagée, l'automobiliste a vite dépassé les 50 km/h.

    Or le bilan de l'accidentologie 2009, malgré des résultats rassurants,  met en avant que les piétons sont des victimes potentielles tant des véhicules automobiles que des autres usagers de la voirie parisienne, y compris des vélos dont ils partagent les pistes sur trottoirs, comme sur le Magenta. La cohabitation aurait-elle quelques difficultés à se mettre en place ?

    Le boulevard de Magenta, pour revenir dans notre quartier, a été aménagé en 2006, avec l'accroche « vendeuse » de devenir un espace civilisé. Belle ambition ! Est-elle réussie ? Oui et non. Oui sur la partie Sud, disons entre le carrefour Magenta-La Fayette et la place de la République. Non, en ce qui concerne la partie Nord, de ce même carrefour La Fayette jusqu'au carrefour Barbès. Les embouteillages sont là plus fréquents, aussi bien dans un sens que dans l'autre. Ces derniers génèrent des comportements d'échappement plus dangereux, moins faciles à anticiper pour les autres usagers qu'ils soient à pied, à vélos, ou à motos. Le nombre des piétons y est également plus grand. Les piétons y sont moins disciplinés, parce qu'ils sont touristes, étrangers, acheteurs en balade, flâneurs peu attentifs...

    Autre motif de mésentente entre usagers : le Magenta descend vers la République, une pente douce mais suffisante pour que la vitesse des cyclistes ajoute au sentiment de danger des piétons. Le plus dangereux est manifestement le « tourner à droite » des voitures, qui coupent les pistes cyclables. La priorité aux vélos n'est pas encore entrée dans l'esprit des automobilistes...

    Où mettre les nouveaux radars si l'on veut qu'ils préservent la sécurité des cyclistes et des piétons ?

    Ils seraient une douzaine de radars fixes, selon la presse, à être installés dans la capitale d'ici à la fin de l'année. Les résultats du bilan sur l'accidentologie détermineraient les emplacements. La Préfecture annonce des implantations place de la Concorde, rue Royale, avenue Jean Moulin, Boulevard Brune, les Champs Elysées...  et également quai de Bercy et boulevard de Magenta.

    Au-delà des très dangereux embranchements des rue de Rocroy, Maubeuge, faubourg Saint-Martin, où il est essentiel de regarder plutôt trois fois qu'une avant de s'élancer sur la chaussée, nous recommandons de redoubler de vigilance aussi sur la placette Paré-Patin, car les voitures non autorisées la traversent, souvent rapidement pour ne pas se faire « pincer » (vitesse bien inutile car il est rare que des policiers surveillent le passage), alors qu'aucune signalétique n'en avertit le cycliste ou le piéton du boulevard de Magenta.

    Pour finir, prenez le temps de lire cette info technique sur le radar de feu rouge ici (La détection s'effectue en deux temps, grâce à des capteurs situés sous la chaussée de part et d'autre de la ligne de franchissement. Une première photo est prise lorsqu'un véhicule s'engage dans la zone en amont du feu rouge, puis une seconde s'il dépasse la ligne de niveau. Site de l'OINet., du 6 juillet 2009) : est-ce la solution aux trop nombreux franchissements de feu rouge ?

     

  • Action Barbès participait à la table ronde ”espace public”

    Hier soir, à la réunion publique du conseil de quartier Goutte d'Or Chateau rouge, une innovation a failli partager les citoyens venus débattre. En effet, pour innover, les membres de l'équipe d'animation du CQ avaient décidé de traiter les quatre thèmes choisis en petits groupes, en tables rondes, selon l'expression consacrée, même si de table il n y avait pas trace.

    paris,18,goutte d'or,chateau rouge,barbès,conseil-de-quartier,espace-publicAriel Lellouche, membre du conseil de quartier et animateur de la soirée, a commencé par expliquer aux présents que le but était de donner une suite à la précédente réunion du conseil de quartier qui avait été très animée et traitait déjà de l'espace public, sous l'aspect de l'occupation dudit espace. Comment et par qui est occupé l'espace public dans le périmètre de la Goutte d'Or - Chateau rouge ? Dans certaines rues, par la prostitution, à d'autres endroits par les vendeurs à la sauvette ou par des trafics illcites, également par des commerces qui débordent des limites qui leur sont assignées, etc. D'où l'idée de scinder les problèmes et d'en discuter en tables rondes pour entendre les propositions des habitants, confrontés à ces types de nuisances ou d'incivilités.

    Les thèmes se résumaient en "commerce", "sécurité", "propreté et incivilités" et la dernière, à laquelle nous avons collaboré, "espace public et végétalisation". Plus d'une vingtaine de personnes ont donné librement leur définition de l'espace public tout en se présentant : pour les uns, c'est tout simplement la rue et le trottoir devant chez eux, là où ils souhaiteraient plus de tranquillité, pour d'autres ce sont des comportements qu'il faut changer pour que l'espace qui appartient à tous soit respecté par tous. Il nous a semblé qu'une majorité des participants à notre table ronde souhaitait une réappropriation de l'espace public par les habitants du quartier. paris,18,goutte d'or,chateau rouge,barbès,conseil-de-quartier,espace-publicCertains ont marqué la différence entre habitants et usagers de l'espace public, soulignant que les "gens d'ici" sont plus respectueux de leur environnement. D'autres  pensent que l'éducation peut beaucoup pour améliorer la cohabitation, les cultures et les histoires des personnes qui se croisent à la Goutte d'Or demandent un long temps d'adaptation. Les habitudes des Français de longue date sont ancrées dans un savoir vivre, imposé dès l'enfance, que d'autres populations ne possèdent pas ou qui leur reste étranger. Selon le caractère des intervenants, les uns apprécient le côté vivant du quartier, ils se sentent plutôt en sécurité dans la foule, ils réclament des événements festifs dont il pensent qu'ils pourraient rapprocher les personnes qui ne se connaissent pas. Une habitante a évoqué les amicales de locataires dans les immeubles des bailleurs sociaux, nombreux dans le quartier, ces associations savent trouver des solutions aux problèmes de cohabitation. Créer du lien social, mieux communiquer les uns avec les autres, toute démarche dans ce sens rapproche incontestablement les personnes et limite les comportements agressifs.

    Il n'en reste pas moins que les occupations non souhaitées de l'espace public par les vendeurs à la sauvette, par les prostituées ou par les dealers de toutes substances, ne relèvent pas de la bonne volonté des habitants. Ils les supportent plus ou moins bien. Ils font avec... Parfois l'exaspération gagne. Certains ont demandé en quoi d'éventuelles propositions des habitants sauraient changer la situation. C'est bien la question pertinente qui se pose : une fois listée les envies des uns et les nuisances dénoncées par les autres, que sortira-t-il d'une telle réunion ? Certes, le lien social est une piste à favoriser, mais au-dela, la solution n'est pas vraiment entre les mains des citoyens. Peu de personnes l'ont dit. 

  • Nouvelle place Madeleine-Braun : un espace entièrement aménagé et végétalisé dans quelques semaines

    Les abords immédiats au sud-est de la gare de l’Est continuent à être améliorés : après les paris,10e,place-madeleine-braun,récollets,gare-de-l-esttravaux réalisés en septembre 2011 dans la partie Est de la rue du 8 mai 1945 entre le boulevard de Strasbourg et la rue du Faubourg Saint-Martin qui ont principalement permis l’élargissement desparis,10e,place-madeleine-braun,récollets,gare-de-l-est trottoirs et la création d’ilots de refuge pour les piétons  (voir article du 19 septembre 2011), l’intersection des quartiers Grange aux Belles-Terrage et Château d’Eau–Lancry voit l’émergence imminente d’une nouvelle place aménagée pour les habitants et les personnes fréquentant le quartier, devant le couvent des Récollets à l’angle des rues du 8 mai 1945 et du Faubourg Saint-Martin.

    Les travaux menés par l’entreprise Fayolle vont en effet bon train : d’ici à la fin février 2012 selon des sources officieuses (pour une date butoir annoncée théoriquement pour la fin mars), l’aménagement et la végétalisation de la nouvelle place Madeleine-Braun devraient être terminés.

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    Pour mémoire, le Conseil d’Arrondissement du 10e avait adopté à l’unanimité, en mai 2008,  la création et la dénomination de cette « Place Madeleine-Braun ». Madeleine Braun, décédéeMadeleine_Braun.jpg en janvier 1980, s’était engagée dans la Résistance en zone sud dès 1940, et fut élue députée en novembre 1945 sur la liste communiste du département de la Seine. Elle devient la première femme vice-présidente de l’Assemblée nationale. En 1951, écartée du Parti Communiste, elle s’éloigne de la politique et devient co-directrice avec Louis Aragon des Editeurs français réunis, où elle publie de nombreux auteurs comme Paul Valéry, Paul Eluard ou Vladimir Maïakovski.

    Depuis sa nouvelle dénomination, cette place continua, au cours des trois dernières années, à être encombrée par les dépôts de matériel de l’entreprise Fayolle qui s’en servait avec l’accord de la mairie comme lieu de stockage pour ses nombreuses interventions de voirie dans l’arrondissement. Mais l’aménagement proposé de cette nouvelle place fut enfin présenté en octobre dernier par les élues Elise Fajgeles et Hélène Duverly.

    Ainsi, les travaux visant à libérer, aménager et végétaliser cet espace ont bien progressé depuis l’automne. Une allée piétonne est créée dans l’axe nord-sud du portail d’accès piéton de la gare et parallèle à la rue du faubourg Saint Martin, sur le terre-plein central de la place, dont les sols sont également entièrement refaits ; 3 nouveaux candélabres sont posés pour renforcer l’éclairage ; 25 places de stationnement deux-roues sont créées (13 « motorisées » et 12 « non-motorisées ») le long de la placette. La végétalisation de l’espace se traduit par la création de parterres, la plantation de couvre sol et d’arbustes (sur une surface totale de 238 m²) et de trois arbres (avec malheureusement l’abattage nécessaire de 7 arbres dépéris). Des bancs publics devraient également être installés, comme l’a confirmé Elise Fajgeles lors du dernier Conseil de Quartier Lariboisière Saint Vincent de Paul le 23 janvier dernier, afin de répondre à la demande notamment du Conseil des Seniors du 10e, et ce en dépit des éventuels problèmes de fixation de certaines populations marginalisées ou paupérisées.  

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    Un aménagement et une végétalisation tant attendus pour ce 10e arrondissement très densément peuplé et en manque d’espaces verts !

  • République et Grands boulevards sont évoqués au dernier conseil de quartier Lariboisière

    Ce n’est pas tout près de notre carrefour Barbès, c’est vrai, mais la mise en double sens des Grands Boulevards qui touche à la fois le 9e et le 10e mais également les 3e et le 2e arrondissements est un projet suffisamment attendu, redouté, influent, important… qu’il est difficile d’en faire abstraction.

    Le dernier conseil de quartier a été très fourni, avec un ordre du jour dense, comme presque toujours. Ce qui oblige à faire des déclarations courtes quand on est dans la salle et à être concis quand on est sur scène…. Sur ce point : « Peut mieux faire ».

    Elise Fajgeles, chargée des transports et de l’espace public, connait tous ses dossiers sur le bout des doigts et il n’est pas aisé de la mettre en défaut. Elle visualise chaque tronçon de voirie, chaque bout de trottoir de l’arrondissement,  l’un aura accueilli une station de Vélib’, l’autre aura été pressenti pour une station Autolib’, un autre devra être modifié tant il semble laissé à l’abandon…. L’espace public est sous les yeux de tous et fait l’objet de nombreuses plaintes (pieds d’arbres trop creux ou en relief, coin urinoir, stationnement invasif de motos, débordements d’étalages, etc.) et de sollicitations de tous ordres (déplacements d’un banc, d’une sanisette, corbeilles de rue manquantes). Plaintes et demandes auxquelles il faut répondre. Tout arrive dans l’espace public. Elise Fajgeles le sait bien.
    Lundi dernier on a eu l’impression qu’un groupe d’habitants était un peu venu dans l’esprit de la déstabiliser, de demander des comptes à la mairie sur ses efforts pour réduire la place de la voiture dans nos rues. Souvenons-nous que la réduction de la circulation était dans les projets de campagne de l’actuelle majorité. Pour l’heure, elle ne fait qu’appliquer ses promesses. Et bien modestement, parfois, nous semble-t-il, par rapport à la précédente mandature, plus marquée par les écologistes.

    Chabrol - Hauteville : match nul
    Il ne faut pas rester focalisé sur les embouteillages et les difficultés des automobilistes, statistiquement parlant pas supérieurs à la période précédente,  et comme le rappelait à juste titre un habitant, en grande majorité non parisiens. Il est indispensable de réduire les émissions de gaz et de particules qui sont aussi nuisibles à la planète qu’à nos bronches.
    En l’occurrence, la discorde opposait les habitants (ou commerçants) de la rue Chabrol à ceux de la rue d’Hauteville, emmenés par un conseiller régional UMP et candidat aux législatives qui en profitait pour distribuer ses tracts… (Ah, mais oui, on attaque la campagne même si tous les camps ne connaissent pas encore leur champion.)
    Le tout ressemblait un peu à un match de rugby, la mêlée tournait parfois, car les deux équipes ne s’affrontaient pas de face. Par exemple, un commerçant de Chabrol déplorait le vide de sa rue sans circulation et son chiffre d'affaires en baisse ; un résident appréciait ses fenêtres enfin ouvertes sur une rue pacifiée ; un usager du bus 32 confirmait que la rue était dans le passé très encombrée et que le bus y restait en plan… comme une ambulance aurait pu ne pas tracer son chemin non plus. En face, personne n’a contesté que des reports se soient engagés dans la rue d’Hauteville et qu’il faille tenter d’améliorer la situation. D’ailleurs, le double sens des Grands Boulevards va certainement rebattre les cartes. Toute modification de sens de circulation ou de largeur des voies est source de changements. Attendons un peu.
    Voici justement le calendrier des travaux pour cette année 2012 entre  la rue Drouot et la place de la République

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    Nous reviendrons dans les jours qui viennent sur d’autres sujets ou coins de rue évoqués lors de la réunion du 23 janvier du conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul.

  • Ailleurs aussi...

    Dans le cadre de nos bonnes relations avec les autres associations de quartier, nous recevons copie du courrier que Déclic 17/18 a envoyé aux commissaires de police des 17e et 18e arrondissements, MM. Henri Duminy et Matthieu Clouzeau.

    Les adhérents de l’association de quartier déCLIC 17/18
    réunis  le 10 décembre 2011 à la Maison des associations du 17e

    constatent que, avenue de Clichy et avenue de Saint-Ouen, les couloirs réservés à la circulation des bus, des taxis et des véhicules prioritaires sont systématiquement occupés par des véhicules en stationnement sauvage, véhicules particuliers ou  véhicules de livraison qui peuvent occuper le couloir pendant des heures d’affilée.
    Ceci est vrai  aussi avenue de Clichy côté 18e où  le stationnement est clairement notifié « interdit  enlèvement demandé ».

    De ce fait, la circulation des bus est gravement perturbée, le trajet des usagers retardé, la pollution aggravée, le service public sacrifié à des intérêts particuliers violant lois et règlements.

    Ces faits ont été maintes fois dénoncés lors de réunions de conseils consultatifs de quartier,   des 2 réunions publiques consacrées à la réhabilitation de l’avenue de Clichy au Lycée Jules Ferry le 1er mars et le 30 juin 2011,  et aussi  à l’occasion de la rencontre de notre association déCLIC 17/18 avec les commissaires divisionnaires Duminy et Clouzeau le 28 mars 2011, au commissariat central du 17e.

    Pour autant, aucune amélioration n’a été constatée en ce qui concerne le stationnement sauvage.
    Cela nous conduit à nous interroger sur l’efficacité de l’aménagement prévu par le projet de réhabilitation de l’avenue de Clichy  dont les travaux, entre la Place de Clichy et La Fourche, devraient commencer courant 2012.

    En conséquence, les adhérents de l’association déCLIC 17/18 demandent à M. les commissaires  divisionnaires Duminy et Clouzeau d’intervenir auprès de leurs services afin qu’ils soient particulièrement vigilants envers le stationnement sauvage avenue de Clichy et avenue de Saint-Ouen, ce qui passe par une verbalisation systématique des comportements illégaux.


    Bien que les nuisances et les irrégularités évoquées dans ce courrier soient situées un peu loin de notre carrefour Barbès, elles ne manquent pas de rappeler certaines situations plus proches de chez nous. Pourquoi certaines infractions sont-elles immédiatement sanctionnées ici et pas là, et d’autres tolérées ? Pourquoi certaines interdictions ne sont-elles pas du tout respectées ? ou davantage réprimandées dans un secteur que dans un autre ?

    Vous voulez des exemples ?
    Circulation et voirie : l’interdiction du passage Paré-Patin-Magenta, cette voie réservée aux véhicules d’urgence, est franchie par des dizaines de véhicules par jour sans aucune surveillance. Jusqu’au jour où un cycliste sera renversé… car, lui, ne s’attend pas à ce qu’une voiture lui coupe le chemin. Par ailleurs, le long de l'hôpital continuent à stationner des porte-huit, véhicules de transfert des voitures de location, en dehors de toute autorisation. Les emplacements réservés au stationnement des camions des marchands du marché de La Chapelle ne sont pas plus respectés et personne en s'en soucie. Chacun s'arrange...
    Occupation de l’espace public : Des arrêtés préfectoraux pleuvent sur les Champs-Elysées et les boulevards Haussmann et consorts pour contenir la mendicité, et surtout pour épargner les touristes, mais qui se préoccupe des touristes de Montmartre ou des clients du marché de La Chapelle, qui ont de plus en plus de mal à accéder aux étals des marchands ? Ou des marchands eux-mêmes qui ne voient peut-être pas d’un œil toujours aussi tolérant toutes ces ventes sauvages et illicites. N’y a-t-il pas là concurrence déloyale ?
    Respect des règlements : celui des étalages et terrasses, par exemple. La Mairie de Paris nous a entretenu pendant des mois sur la réalisation d’un nouveau règlement qui saurait répondre à tous et à toutes les situations. Savez-vous que celui-ci contient une interdiction des terrasses extérieures closes par des rideaux en plastique (façon rideau de douche) parce que ceux-ci ont été jugés inesthétiques…. Ce règlement établit aussi très exactement les largeurs de trottoirs nécessaires au cheminement piéton et par conséquence la largeur autorisée des étalages… mais qui se préoccupe de faire respecter ces dispositions ?
     

    Ne peut-on faire un rapprochement entre toutes ces règles bafouées, ces interdictions jamais sanctionnées ou rarement, et la diminution des effectifs de police de proximité, qui par ailleurs sont réquisitionnés sur certains secteurs jugés plus sensibles que d'autres ?