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Propreté - Page 11

  • Secteur Dejean-Château Rouge, suite de la concertation

    Dans un précédent article "Château Rouge ça bouge", nous avons évoqué l'opération menée par la ville de Paris pour pacifier les usages de l'espace public dans le secteur Dejean-Château Rouge et en particulier la réunion d'information du 11 janvier dernier. À la suite de cette réunion, l'agence Ville Ouverte, mandatée par la ville pour mener avec l'Équipe de Développement Local (EDL) la concertation avec les riverains, commerçants et associations locales, a entrepris d'organiser des rencontres dans les rues du quartier puis des réunions d'habitants afin de recueillir les idées et les propositions sur les actions à mener dans le secteur. Nous avons participé à une de ces réunions le 1er février et avons élaboré une série de propositions écrites à cet effet. 

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    Mardi 6 février, une nouvelle réunion s'est tenue au collège Georges Clemenceau, rue des Poissonniers. Animée par Ville Ouverte, cette rencontre a rassemblé des représentants du cabinet d'Anne Hidalgo et de la mairie du 18e arrondissement, la commissaire du 18e arrondissement Valérie Goetz, les services de la ville concernés (propreté, sécurité, voirie...), l'EDL, des commerçants, des habitants et des associations locales.

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    Il a d'abord été présenté 49 propositions qui synthétisent les idées formulées durant la phase de consultation, des propositions aussi diverses que l'installation de stations Trilib, la limitation des horaires de livraison ou encore l'ouverture d'un lieu culturel dans le quartier. Ces propositions ont été regroupées en cinq groupes thématiques : propreté, apaisement, partage, embellissement et fonctionnalité. Dans un premier temps, chaque participant a indiqué la proposition qu'il préfère dans chacun des thèmes. Les participants se sont ensuite répartis en groupes par thématique, réunissant habitants, commerçants et pouvoirs publics afin de discuter prioritairement des propositions ayant réuni une majorité d'avis favorables. Ces discussions ont permis de débattre des différentes propositions et d'en préciser les modalités de mise en oeuvre. Pour finir, chaque groupe a présenté à la salle les conclusions des échanges. Les participants ont relativement joué le jeu, provoquant des discussions inédites et intéressantes entre commerçants et habitants, même si ces derniers ont souligné que leur participation ne devait pas être comprise comme un blanc-seing donné aux pouvoirs publics ; pour beaucoup d'habitants, mais aussi de commerçants, la prudence reste de mise.

    Les idées retenues et leur mise en oeuvre seront prochainement annoncées lors d'une réunion publique, nous ne manquerons pas de tenir informés les lecteurs de ce blog. 

  • Propreté de Paris: quelle politique ? épisode 2

    Dans l'épisode 1, nous avons surtout évoqué les données chiffrées indiquées dans le rapport sur la propreté (voir notre article du 30 janvier).

    Sans entrer dans les détails, contentons nous de lister les problèmes relevés et les leviers d'action pour tenter de les résoudre. A savoir : l'organisation interne du service de la propreté, la coordination des services intervenant sur l'espace public, le partage entre la régie et les prestataires privés et le co-pilotage entre les mairies d'arrondissement et la mairie centrale. Ces questions sont revenues souvent lors des auditions peut-on lire dans le rapport, aussi bien de la part des syndicats que des élus de la majorité comme de l'opposition. Il faut savoir que depuis 2017, les maires d'arrondissement disposent d’une dotation d’investissement d’un montant global de 500 000 €, afin d’acheter des petits matériels de propreté. Un montant insuffisant d'après les élus. On précise aussi dans le rapport que les plans de propreté sont co-élaborés avec les maires qui parfois y associent les conseils de quartier.

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  • Château Rouge, ça bouge...

    Le 11 janvier dernier, se tenait à l'Institut des Cultures d'Islam rue Léon une réunion organisée à l'initiative de l'Hôtel de ville sur les problématiques rencontrées sur le secteur Dejean-Château Rouge. Cette rencontre, qui fait suite à celle de décembre dernier en présence d’Anne Hidalgo,  a réuni des représentants du cabinet de la maire de Paris, Michel Neyreneuf et Sandrine Mees (conseillers du 18e), les services de la ville (Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection -DPSP-, Services de propreté et de la voirie, Équipe de Développement Local), l'agence Ville Ouverte, des représentants associatifs (La Vie Dejean, Action Barbès) et quelques habitants.

    Dans un premier temps, la parole a été donnée aux représentants de l'Hôtel de ville pour présenter la méthode et le calendrier de l'opération de reconquête de l'espace public sur le secteur Dejean-Château Rouge. L'idée est faire travailler assez rapidement et de concert l'ensemble des services de la ville concernés, en concertation avec les commerçants, les associations et les habitants du secteur. La mise en œuvre de cette approche participative est pilotée par une agence de concertation « Ville Ouverte » (ville-ouverte.com) avec l'appui de l'Équipe de Développement Local (EDL). Pour sa part, L’EDL mène des rencontres avec les commerçants ; une première rencontre a eu lieu le 14 décembre dernier mais pour un secteur limité à la rue Dejean pour l’instant. Des groupes thématiques doivent se mettre en place avec les associations et habitants pour faire émerger des propositions. L’ensemble de ces groupes et les commerçants vont se rencontrer le 6 février prochain pour faire remonter les premières actions /aménagements à mener. Une nouvelle réunion avec Anne Hidalgo est prévue mi-février. L'Hôtel de ville souligne que, dès à présent, un effort est mené par la DPSP notamment avec l’arrivée des nouveaux effectifs. Des aménagements seront assez vite entrepris, par exemple avec l'implantation de bacs végétalisés et il est proposé que ces plantations soient aménagées avec la participation des habitants. Nous avons souligné qu'il faut veiller à ce que l’entretien et le nettoyage soient réguliers pour ne pas donner un sentiment d’abandon, et l’expérience montre que s’il est nécessaire que l’entretien soit régulier pour que cela fonctionne, on ne peut pas se reposer uniquement sur les particuliers pour l'assurer.

    Dans un second temps, la parole a été donnée aux associations et habitants pour une série de remarques et de questions. Les premières remarques ont d'emblée pointé la sous représentation des associations et des habitants (seulement 7 personnes sur la trentaine présente à la réunion), il est répondu que la rapidité d'organisation de cette réunion n'a pas permis de faire venir plus de personnes mais que Ville Ouverte va élargir la base d'habitants consultés, notamment par une présence sur l’espace public pour prendre des contacts directement avec les riverains. Les habitants et commerçants du secteur intéressés à participer à cette concertation sont invités à prendre contact avec l'agence Ville Ouverte en envoyant un mail à cette adresse : tousmobilises@chateaurouge.info

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    Les habitants ont dit leur lassitude de voir défiler les expérimentations et les interventions de la ville depuis des années sans qu’une amélioration se fasse réellement sentir. Beaucoup de remarques ont porté sur les difficultés de la vie au quotidien pour les habitants de ce secteur. Il a été soulevé la question des commerçants dont la plupart de la clientèle vient de l'extérieur du quartier et du peu d'intérêt qu'ils portent à la qualité de vie du quartier ; des riverains ont évoqué la complicité active de certains commerçants avec les vendeurs à la sauvette ; beaucoup se demandent comment travailler avec eux. Il a été également rappelé que lors de la dernière tentative de réaménagement de la rue Dejean, les commerçants avaient fait preuve d’une opposition farouche à tout changement, défendant leur pré carré.

    Du côté sécurité, il a été demandé que le champ d'action de la Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) soit plus étendu dans le temps, le soir et le week-end en particulier. La DPSP et la préfecture travailleront en ce sens et de concert a répondu la ville. Plusieurs habitants s'inquiètent du développement de la prostitution de rue, de jour comme de nuit, qui entraîne beaucoup d’intrusions et d'effractions dans les immeubles et les parkings. Ils ont rappelé qu’il faut agir avant tout sur les réseaux qui organisent cette activité et "tiennent" les rues. Plus généralement, les habitants ont donc demandé de faire appliquer la loi, plutôt que de chercher de nouvelles méthodes. Une demande entendue par les élus : "il est important et nécessaire de faire respecter la loi mais il faut aussi agir sur d’autres leviers pour faire perdre les vieilles habitudes".

    Michel Neyreneuf est intervenu pour demander que l’on précise le secteur concerné et a proposé un élargissement du périmètre qui pourrait descendre jusqu'à la rue Marcadet.

    Des habitants ont également proposé que soient menées des actions positives afin de montrer ce qui va bien dans le quartier ; les habitants veulent aussi une meilleure image de leur quartier.

    La position d'Action Barbès

    Nous avons rappelé que le secteur de Château Rouge est un centre d’attractivité commerciale à vocation régionale mais totalement sous-dimensionné pour absorber une partie de l'activité commerciale qui s'y développe, celle du commerce de gros et demi-gros. Les locaux sont souvent trop petits pour l’activité de gros et demi-gros qu’ils abritent et les rues saturées de véhicules de clients, notamment le week-end. Le projet du "Marché des Cinq continents" étant tombé dans l’oubli, cette activité ne sera pas déplacée et il faut donc aborder l’amélioration du cadre de vie du quartier en intégrant cette problématique. Si le commerce est libre, il faut aussi savoir le réguler et en l'occurrence ne pas favoriser ici le développement du commerce de gros. Restreindre l’accès automobile qui participe aux nuisances subies (stationnement anarchique, en double-file ou sur les passages piétons, pour chargement…) est une piste à renforcer sachant que le quartier est très bien desservi par les transports en commun. Au-delà du bien être des riverains, c’est aussi un pas vers le respect des accords de Paris sur le climat. Et un autre pas dans ceux d’Anne Hidalgo pour améliorer l’air que respirent les Parisiens. Il faut aussi être ferme avec les commerçants quant à l’usage qu’ils font de l’espace public : des containers de poubelle et des palettes de produits sont entreposés à longueur de journée sur les trottoirs considérés comme des annexes de boutiques trop étroites. L’idée de mettre à disposition des compacteurs de cartons pour les professionnels, idée qui a été évoquée lors de la première réunion, nous semble contre-productive. En effet,  si un commerçant veut établir une activité de gros, il est dans son bon droit, mais c’est à lui seul de veiller à trouver un local adéquat avec un local poubelles suffisant et correspondant aux besoins de son activité, et non à la ville de pallier ces manques. Il ne s'agit évidemment pas de transformer Château Rouge, de changer son identité à laquelle les habitants sont très attachés, mais de pouvoir y vivre et y circuler comme dans n'importe quel autre quartier de Paris.

  • Propreté de Paris: quelle politique? épisode 1

    Début juillet 2017, une réunion était organisée (un peu dans l'urgence) par la ville tant le mécontentement des Parisiens se faisait entendre un peu partout. Nous étions conviés (voir notre article du 31 août) à cette rencontre en présence de la maire de Paris. Puis le 1er septembre, Action Barbès était auditionnée par la Mission d'information et d'évaluation de la Propreté du Conseil de Paris (MIE), présidée par Florence Berthout maire du 5e et dont le rapporteur est le maire du 18e, Eric Lejoindre. Cette Mission a auditionné 78 personnes: élus, responsables de services, institutionnels (RATP, SNCF, bailleurs sociaux, syndicats, CCI (Chambre de commerce et d'industrie), prestataires de marchés publics, régies de quartier... et associations. Le monde associatif était représenté, d’une part, par Action Barbès, et d’autre part par l’association des villes pour la propreté urbaine (AUVP), donc pas vraiment une association locale. On nous avait promis de recevoir le bilan de cette mission, chose faite.  Il s'agit d'un très long rapport (234 pages !) et donc pas question de le publier dans son ensemble mais nous pourrons le faire suivre aux plus courageux sur simple demande! Il fait état de données intéressantes et de préconisations pour 2018.

    Dans ce premier article, nous évoquerons les ressources existantes.

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  • Voirie : les ratés de l'application "DansMaRue"

    La ville de Paris s'appuie énormément sur les Parisiennes et les Parisiens pour signaler les dysfonctionnements dans l'espace public (dégradations, malpropreté...) à l'attention des services municipaux compétents. L'application DansMaRue est censée permettre de signaler ces dysfonctionnements et de recevoir ensuite la confirmation du traitement de l'anomalie par les services municipaux si on le désire. Mais si cela fonctionne plus ou moins bien pour les questions de propreté, force est de constater que pour les problèmes liées à la voirie, notamment dans le 18e arrondissement, son fonctionnement est loin d'être satisfaisant.

    En effet, de nombreux adhérents d'Action Barbès utilisent régulièrement l'application DansMaRue et font le constat de dysfonctionnements quant au traitement des problèmes signalés par le biais de l'application municipale. Ces problèmes sont d'ordre divers : délais très longs, interventions non-effectuées ou inappropriées. Deux exemples assez parlants permettent d'illustrer ce constat.

     

    Des potelets rue de Panama

    Au début de la rue de Panama se situe un passage piéton avec ses habituels potelets pour le sanctuariser. Mais au droit du numéro 1 de la rue, les deux potelets sont systématiquement arrachés par un commerçant voisin qui s'aménage ainsi un espace de livraison sur le trottoir qui longe son commerce. Les remplacements de potelets sont légion à cet endroit (rappelons qu'un potelet coûte la modique somme de 150€ !), mais le dernier signalement sur ces potelets a donné lieu à un traitement pour le moins particulier.

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    Car après avoir signalé une énième dégradation des potelets, l'utilisateur de DansMaRue s'est vu notifié ce message habituel qui indique le traitement du problème signalé :

    "L'anomalie A2017J9477 concernant la dégradation d'un potelet, d'une barrière ou d'un garde-corps au 1 Rue de Panama 75018 Paris-18E-Arrondissement a été prise en charge.

    Les actions correctrices appropriées ont été mises en œuvre.

    Les équipes de la Ville de Paris en charge de l'application DansMaRue vous remercient de votre participation à l’amélioration de la qualité de l’environnement urbain."

    Or, si on se rend compte sur place que des agents sont bien intervenus, ce n'est pas pour remettre des potelets en place et ainsi assurer la sécurité des piétons, mais pour tout simplement reboucher les trous laissés béants lors du dernier arrachage. Alors soit ce rebouchage est temporaire en attendant enfin un dispositif qui résiste aux assauts de l'indélicat commerçant et alors le message envoyé est inadéquat, soit cela est considéré comme une "action correctrice appropriée" et montre l'abdication de la ville face à ce vandalisme répété, mais dans les deux cas la réponse n'est à l'évidence pas du tout satisfaisante.

     

    Le panneau qui ne veut pas tourner

    Un autre exemple se situe à deux pas de la rue de Panama, à l'angle des rues Affre et Myrha. La rue Affre est en sens unique et il n'est pas possible d'y accéder depuis la rue Myrha. À cet effet, un panneau de sens interdit est disposé à l'angle des rues Affre et Myrha pour signifier cette interdiction aux automobilistes venant de la rue Myrha. Ce panneau situé à une hauteur d'environ trois mètres est normalement orienté légèrement de biais pour permettre aux automobilistes de bien le voir, mais il a été pivoté depuis plus d'un an et se trouve désormais perpendiculaire à la rue Myrha ce qui le rend très difficilement visible depuis une voiture. En conséquence, de nombreux véhicules empruntent dangereusement la rue Affre à contre-sens en toute bonne foi.

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    L'action à mener pour remédier à ce problème semble simple : dévisser les supports du panneau, le réorienter afin qu'il soit visible des conducteurs et resserrer les écrous. Mais visiblement elle n'est pas simple pour les services de la ville. Après avoir été signalée à maintes reprises, cette anomalie n'a finalement jamais été traitée. Pire encore, il a été envoyé des messages qui prétendent que l'anomalie a été traitée alors que manifestement le panneau n'a toujours pas été réorienté de manière correcte et donc tous les jours des véhicules empruntent la rue Affre à contre-sens. 

    Ces deux exemples ne sont que l'illustration de problèmes récurrents et il serait bon que la ville s'inquiète de savoir d'où viennent ces dysfonctionnements, du service de la voirie ou de l'application elle-même, car si de nombreux Parisiens veulent bien jouer le jeu des signalements, las, ils risquent de bien vite se décourager si leurs signalements ne sont pas suivis d'actions appropriées et dans des délais raisonnables.