Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : projet Balcon vert

  • Des messages alarmants

    Nous recevons de temps en temps des messages d’inconnus du quartier qui nous connaissent malgré tout, à travers une participation à une réunion en mairie ou à un conseil de quartier, ou encore grâce à un surf sur internet qui les a conduit sur notre blog.

    Pas même adhérents, pas même voisins proches, mais animés du besoin de dire ce qu’ils pensent de la situation, de leur environnement, le dire à des personnes qui les entendraient, témoigner que parfois trop, c’est trop, y compris quand on est conscient que rien n’est simple, que les causes du mal sont complexes, que les solutions sont difficiles à mettre en œuvre.

    Ce lundi, nous avons reçu un long message de ce type. Ce n’est pas le premier. D’autres ont porté davantage sur la propreté, les tags, les vendeurs à la sauvette. Nous avons toujours répondu et relayé vers les élus, en ajoutant les compléments d’information dont nous disposions, en regroupant les témoignages pour leur donner plus de poids. Cette fois, le message se concentre sur la situation aux abords de l’Hôpital, à la sortie de la gare du Nord, côté rue de Maubeuge, et au cheminement rue Ambroise Paré. Une zone précise où se concentrent un marché de la drogue et les allers et venues des usagers, vendeurs et acheteurs de substances illicites.

    Coïncidence ou téléscopage de deux constatations : nous avions prévu de réagir à une invitation de la mairie de Paris, à travers sa Mission de prévention des toxicomanies – DASES,  à participer à une conférence sur les salles de consommation à moindres risques qui avait lieu le mercredi 5 octobre au Salon des arcades de l’Hôtel de Ville. Notre article est en ligne sur le blog à la date du 6 octobre. Le message de notre interlocutrice est ici ci-dessous : elle nous a autorisés à le diffuser.

    Je sais bien que ça paraît chaque fois un peu mesquin de s'inquiéter de son bout de chez soi, mais allez, je vais passer outre cette réserve et râler un bon coup sur mon bout de chez moi.

    En l'occurence, mon lieu de passage quotidien, journalier, et qui, s'il ne fut jamais buccolique, devient franchement sinistre et glauque.

    paris,gares,hôpital-lariboisière,drogues,toxicomanie,préventionLa rue Ambroise Paré que j'emprunte depuis plusieurs années, contre laquelle je râle et peste au gré de sa saleté et de sa puanteur : de l'angle avec la rue Guy Patin et son urinoir sauvage - à noter que le bitume est brulé par les coulées d'urine ; depuis plusieurs semaines y est aussi abandonnée une barrière, allez comprendre pourquoi – jusqu'à l'entrée du RER rue de Maubeuge – idem pour les odeurs avec en prime la crasse, les poubelles non ramassées, en hiver les éclairages défaillants, les changements incessants de sens de circulation.

    Itinéraire de semaine. Il existe une variante possible le week-end, pire en crasse et odeur, le passage par les marches qui conduisent à la Gare du Nord, coté taxi.

    La mairie que j'avais interpelée à ce sujet il y a déjà 1 an – quand les algecos des chantiers de la Gare occupaient les ¾ du trottoir Maubeuge obligeant les piétons à s'enfiler les uns derrière les autres entre crottes de chien, cheminées des parkings, sans ampoule au lampadaire – la mairie donc me répondait que vivre à coté des gares avait quelques inconvénients ! Pertinent...

    Avec un certain fatalisme, j'observe que la propreté est un combat ardu quoiqu'entreprenne la mairie. Alors, j'enfouie mon nez dans mes cheveux et je passe.

    paris,gares,hôpital-lariboisière,drogues,toxicomanie,préventionNon, ce qui m'inquiète, c'est les morts-vivants comme j'ai entendu les nommer une concierge de la rue Ambroise Paré. En 5 ans de temps, la rue est devenue un marché régulier où il y a de plus en plus de monde et toute la journée. La semaine dernière, à 8h du matin, j'ai vu deux gamines se précipiter au lieu de rassemblement, là, devant l'entrée des bureaux de la SNCF et interpeller les gens en quête de leur vendeur. Ca m'a plombée.

    Alors certes, jusqu'à présent, une certaine organisation des trottoirs réserve celui coté SNCF au marché, l'autre, coté Lariboisière, aux piétons. M'enfin, le marché a vraiment la côte : un seul trottoir va finir par faire juste. Certes aussi, je n'ai assisté à aucune violence visible, à aucune intimidation, si ce n'est des gens abimés et paumés (il y a eu meurtres quand même en 2009). Mon sentiment est que ce coin est lâché, abandonné ; en dehors de l'association Gaia régulièrement présente avec son bus (dorénavant 2 à 3 fois par semaine), aucune présence de personnes, pas de flics ou si peu que ça compte pour du beurre (la dernière fois où j'ai vu des uniformes, ils mettaient des PV aux véhicules ; c'est sûr qu'en matière de contrôle de la toxicomanie, c'est efficace !) : c'est là, que ça y reste ! Après tout, une partie de la rue est occupée par l'hopital et des bureaux, d'où moins de riverains, donc moins de protestations...

    Doit-on être fataliste là aussi ? Il y a des consignes pour éviter ce secteur et les remous qu'une intervention policière pourrait créer ?

    Il est impossible de décourager l'incrustation de ce marché dans ce bout de rue bien moche déjà ?

    Voilà...

    Merci si vous pouvez d'une manière ou d'une autre relayer l'info qu'il existe rue Ambroise Paré un marché de la dope qui s'incruste.

    Par ailleurs, la semaine dernière avait lieu une réunion du conseil de quartier (C.Q.) Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul (lien vers le site des CQ du 10e). Le thème principal en était le logement dans le 10e, quels constats et quels enjeux ? Toutefois les animateurs, juste après leur présentation des règles du conseil de quartier, ont demandé au représentant de Coordination toxicomanie de faire un point, comme un retour sur le dernier CQ, en avril 2011 consacré à l’errance entre les deux gares, de rappeler ce que sont les Caarud, de dire aux habitants comment leurs animateurs travaillent dans ce secteur. Et surtout comment ils espèrent pouvoir intervenir différemment à l’avenir. Le projet est de reconquérir un territoire. C’est bien de cela dont il s’agit en effet. Les trois médiateurs qui interviennent près de l’Hôpital, autour du dispositif de distribution de seringues, situé rue de Maubeuge, avec le bus Gaia stationné à proximité, ont pour mission d’accompagner le processus de réduction des risques mais également de mener une médiation sociale. Sur cette emprise SNCF, à la sortie du parking Vinci, près du distributeur, entre l’entrée de l’Hôpital et les quelques commerçants de la rue, la situation est préoccupante – comme en témoigne si justement le message de notre correspondante -. Il faut certes recréer des liens entre les habitants qui désespèrent de la situation dans leur rue, contacter les commerçants, les gardiens d’immeubles, sensibiliser les riverains. Mais il faudrait réellement faire pression sur le législateur pour qu’il se montre moins obtu face à des solutions expérimentales. Seule une opinion publique – et donc un électorat potentiel – est en capacité de faire avancer les choses. Encore faut-il que l’information cherche à l’atteindre. Que la communication ne se limite pas à informer des publics déjà convaincus. C’est déjà ce que nous écrivions jeudi.

    Les expériences réalisées dans des villes comme Bilbao, Rotterdam ou Vancouver, qui faisaient l’objet de cette conférence (lien vers le programme en pdf),  montrent qu’une autre approche est possible. Une approche qui tente de rendre un peu de dignité aux usagers des drogues et un peu de tranquillité aux riverains de ces zones où se concentrent les problèmes. C’est maintenant dans les quartiers qu’il faut apporter ces vidéos, projeter ces documentaires édifiants, faire venir les chercheurs et les médecins. Ne tardons pas. Même les meilleurs fatiguent.


  • Conseil de la Nuit: les dernières informations

    La mairie de Paris a organisé, le mercredi 29 juin 2016, la 3e assemblée plénière du Conseil de la Nuit à l'Hôtel de Ville, en présence des nombreux acteurs participant aux ateliers organisés dans ce cadre. Pour en savoir davantage voir nos articles du 21 janvier 2015 et du 28 octobre 2015.

    Cette assemblée, présidée par Frédéric Hocquard, conseiller de paris délégué de la Nuit, a tout d'abord été l'objet d'une table ronde réunissant des représentants de la Préfecture de Police, de la Préfecture de la Région Ile-de-France et de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) de la Ville de Paris afin d'échanger plus particulièrement sur l'axe PRÉVENTION, MÉDIATION, RÉGULATION. En introduction de cet échange, Matthieu Clouzeau, directeur de la DPP, a présenté  la brigade de lutte contre les incivilités qui sera mise en place progressivement de septembre à décembre 2016. Brigade qui aura vocation à mieux assurer la tranquillité dans l'espace public et à lutter contre les incivilités, et qui regroupera au sein de la DPP — qui, à cette occasion, sera renommée Direction de la Prévention, de la Sécurité et de la Protection (DPSP) — l'ensemble des agents agissant dans la lutte contre les incivilités (aujourd’hui répartis dans plusieurs services de la Ville : DPP, DEVE, DPE, etc..) ainsi que des effectifs complémentaires. Le service dédié de la DPP disposera ainsi de 1900 agents, contre 1000 aujourd’hui. Ce regroupement s'accompagne d'un maillage territorial plus fin (10 "entités territoriales" contre 6 actuellement) et d'un renforcement des moyens aux jours et horaires où la DPP n'est actuellement pas assez présente (nuit, soir, week-end). Les effectifs seront notamment doublés pour la brigade d'intervention de Paris (BIP) qui a vocation à intervenir la nuit, en particulier pour les éventuelles nuisances liées à des activités nocturnes. Le sujet étant sensible, F. Hocquard a rappelé que cette brigade est distincte d'une police municipale. Pour plus d'informations, voir sur le site de la ville ici.

    Le représentant de la Préfecture de Police a ensuite pris la parole pour souligner le partenariat satisfaisant mis en place avec la ville en rappelant la nécessité de concilier la tranquillité publique et celle des riverains et l'activité nocturne. Selon la Préfecture, le travail mené depuis l'année dernière dans le cadre du Conseil de la Nuit semble commencer à porter ses fruits, car le nombre de fermetures administratives décidées par le Préfet de Police a diminué de près de 20% (182 fermetures en 2015 contre 230 en 2014). Toutefois, ce constat n'est pas partagé par le réseau d'associations de riverains  VIVRE PARIS qui considère au contraire que la situation continue à se dégrader. De fait, les chiffres indiqués par la Préfecture de police méritent d'être affinés (nombre de contrôles équivalent? priorités des actions des commissariats?) pour savoir s'ils sont représentatifs et permettent une réelle comparaison.

    Ce travail partenarial a agréablement permis de mettre en place à titre expérimental deux commissions consultatives de régulation des débits de boissons dans les 10e et 11e arrondissements. Ces commissions, où se retrouvent la mairie, la préfecture et des organismes professionnels, ont pour objet d'intervenir "en amont" lors de signalements de difficultés avec des établissements, avant d'envisager des sanctions plus fortes (principe d'une réponse graduée).

    Lors de l'échange qui a suivi, nous avons relevé le commentaire d'un participant qui considère qu'il revient aux riverains de faire les travaux nécessaires si ceux-ci souffrent de nuisances liées à des bars ! Bien heureusement, ce type de commentaire est assez loin du travail réalisé par l'ensemble des participants pour essayer d'aboutir à une nuit partagée, respectueuse de tous les usagers !

    A l'issue de cette table ronde, Thierry Charlois, Chef de projet sur la Politique de la Nuit, a fait un point sur l'avancement des actions présentées lors du conseil de la nuit du 21 octobre 2015, selon 4 thèmes principaux :
     
    Participation
     
    - Rappel sur la méthodologie retenue pour le Conseil de la Nuit, avec un remerciement auprès de 120 personnes impliquées;

    - Mise en place fin octobre 2016, d'un COMITE DES NOCTAMBULES (sur le même principe que le Conseil parisien de la Jeunesse). 15 personnes seront ainsi tirées au sort lors d'une soirée spéciale au REX;

    - Élaboration d'un "Manifeste parisien de la Vie nocturne", qui reste à finaliser .
     
    Développement
     
    - Réalisation par l'Atelier Parisien d'Urbanisme (APUR) de cartes permettant d'avoir un état des lieux de la vie nocturne selon différentes thématiques (la ville festive, avec identification des établissements ouverts aux différents moments de la nuit — entre 22h et 0h30, entre 0h30 et 2h et entre 2h et 6h — les équipements ouverts la nuit, etc...). Ce travail, non finalisé à ce jour, permettra d'avoir une cartographie relativement exhaustive des différents aspects de la vie nocturne à Paris;

    - Actions auprès de tous les acteurs concernés (Préfecture de la région Ile de France, Région Ile de France, Direction de l'emploi et de la formation professionnelle, etc..) pour mettre en place un dispositif inter-secteur de  formation dédiée à la nuit. Sur ce sujet, tous les acteurs ont souligné que ce travail, très utile, aura une durée relativement longue avant d'aboutir;

    - Orientation des acteurs via une partie dédiée du site paris.fr  donnant toutes les informations utiles pour les professionnels;

    - Souhait de développement de la vie nocturne dans de nouveaux sites via les appels à projet Réinventer la Seine et Inventons la Métropole ;
     
    Régulation
     
    - Dans le cadre du travail cartographique réalisé par l'APUR, identification précise des zones de nuisances sonores et d'incivilités avec les réponses locales apportées (chartes, dispositif Pierrots de la nuit, campagnes de sensibilisation, etc..)
     

    paris,conseil de la nuit,préfecture de police,dpp,vivre paris,apur,bruitparif

    Document de travail non finalisé

    - BruitParif va mettre en place un dispositif de mesures des nuisances sonores (les "méduses" installées au niveau des façades) envisagé sur 5 sites pendant l'été 2016 dont Oberkampf, Canal Saint-Martin, Le Port de la Gare, la place Sainte-Catherine et le quartier du Carreau du Temple. En fonction des résultats de cette expérimentation, une mise en œuvre plus globale pourra être poursuivie.

    paris,conseil de la nuit,préfecture de police,dpp,vivre paris,apur,bruitparif

    Une méduse...

     
    - Réalisation d'une campagne de sensibilisation contre l'hyper-alcoolisation, contre les nuisances sonores et pour la propreté sur plusieurs lieux emblématiques : Canal Saint-Martin, Bassin de la Villette, Quartier Oberkampf et Port de la Gare. Cette campagne comprend en particulier la mise en place de panneaux de signalisation avec des pictogrammes créés spécialement. Plus d'informations ici.
     
    - Mise en place de 2 commissions consultatives de régulation des débits de boisson dans le 10e et 11e arrondissements, comme indiqué précédemment (arrondissements retenus en raison de demandes fortes des maires).
     
    - Création d'une page dédiée "Bruit et nuisances sonores" sur le site de la ville (voir ici)

    En complément de ces actions, notre association a souligné l’intérêt de prévoir une évaluation des chartes de la vie nocturne existantes dans certains quartiers avec l'objectif d'identifier les pistes d'amélioration, notamment le suivi des engagements par les mairies d’arrondissement. En effet, un peu plus d'un an après la mise en place de la charte de la vie nocturne dans le quartier Ramey-Clignancourt, chacun pourra  constater que la plupart des engagements ne sont plus respectés, en partie en raison d'un manque de suivi de la part de la mairie du 18e. Des actions adaptées sont ainsi probablement à prévoir pour lui donner un second souffle.
     
     Promotion
     
    - Création d'une page dédiée au conseil de la nuit

    - Vidéos promotionnelles sur les nuits parisiennes projetées sur les vols AIR FRANCE
     
    - Actions particulières menées sur le tourisme avec un travail de rapprochement de tous les acteurs concernés (office de tourisme de Paris, comité régional du tourisme, etc..) avec les organisations professionnelles;

    - Coordination des différentes instances parisiennes intervenant pour la promotion de la Ville de Paris.


    La présentation complète à télécharger ici .
     
    Pour conclure, M. Hocquard a précisé que, pour la 1ère fois, la politique parisienne de la vie nocturne ferait l'objet d'une communication par la maire de Paris lors du Conseil de Paris du 5 juillet 2016. C'est désormais chose faite. Vous pouvez retrouver cette communication ici. La Ville a également émis le vœu de  renforcer les transports la nuit, vœu adressé au STIF  (renforcement du réseau Noctilien, extension des horaires du métro d'une heure le week-end). Voir aussi l'article  publié sur le site de la ville.
     
  • Histoire de Lariboisière : 4. Une comtesse remplace la République

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

     

    ________________

     

    Décidée en 1839 et commencée en 1846, la construction du nouvel hôpital du Nord parisien a été un peu retardée par les sanglantes Journées de juin 1848, mais elle s'achève tout de même en 1854. Et, enfin, l'hôpital va connaitre son nom définitif : hôpital Lariboisière.

     

    carte-postale-ancienne-paris-10-hopitaux-hopital-lariboisiere-1905-rue-amboise-pare.jpg

     

    Embarrassante république

    En 1839, sous la Monarchie de Juillet, alors qu'il n'est encore qu'un projet, on lui donne comme nom hôpital du Nord en référence à sa position géographique dans la capitale. En 1841, on nomme l'établissement en construction du nom du souverain d'alors : hôpital Louis-Philippe. Nous avons vu qu'immédiatement après la révolution de 1848, la nouvelle République s'empressa de rebaptiser l'hôpital en celui de la République.

     

    1853 Dr Henri Meding  Paris médical.jpg

    "Hôpital de la République" (sic), 1853. Une des rares représentations du bâtiment tel qu'il était lors de son inauguration, extraite du livre du docteur Henri Meding "Paris Médical".

     

    Mais le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 va mettre fin à la Seconde République. Le nom de l'hôpital devient alors très gênant pour le pouvoir impérial en place. L'hôpital de la République reprend provisoirement son nom plus neutre d'hôpital du Nord en 1852. Mais cette valse des noms n'est pas finie, car bientôt l'établissement va encore changer pour une dernière fois de nom pour devenir l'hôpital Lariboisière en 1854. 

    Changements de nom de Lariboisière.jpg

    Ces changements de noms successifs ne sont pas sans causer quelques problèmes aux cartographes d'alors, entre l'impression et la diffusion des plans de Paris, l'hôpital avait souvent changé de nom. Mais le testament d'une comtesse va venir mettre fin à cette valse des noms.

     

    La comtesse testamente

    La comtesse de Lariboisière, née Élisa Roy en 1794, est une femme fortunée par l'héritage de son père, qui tient salon et s'occupe de bonne œuvres. Touchée par la maladie à la fin de sa vie, elle va consacrer sa fortune aux indigents et aux malades en particulier. Ainsi, elle déclara : "Je veux qu’après nous, notre fortune ouvre un nouvel asile aux malades. Je veux qu’un hôpital conserve le souvenir de notre famille."

    comtesse larib - copie.jpg

    Portrait d'Élisa Roy, la comtesse de Lariboisière. Par François-Joseph Kinson

     

    Dans son testament olographe daté du 15 mai 1849, la comtesse écrit : "Je lègue la nue-propriété de tous mes biens à la ville de Paris pour créer un hospice pour les malades qui portera mon nom : hospice Lariboisière." Elle lègue donc à la ville de Paris tous ses biens en nue propriété, son mari bénéficiant de l'usufruit. 

     

    1880.jpg

    Entrée de l'hôpital

     

    Suite à son décès le 27 décembre 1851, le Conseil municipal de Paris accepte le legs de la comtesse. Mais la ville ne peut se résoudre à lancer la construction d'un nouvel hôpital comme le stipule le testament Lariboisière, l'offre hospitalière s'avérant suffisante, surtout avec l'ouverture imminente de l'hôpital du Nord. Après tractations avec les héritiers Lariboisière, on convient de consacrer une partie du legs pour finir la construction de l'établissement et on donne pour nom à l'hôpital du Nord celui de Lariboisière, le principe acté par la délibération du 17 décembre 1852, respectant ainsi les dernières volontés de la testatrice. Le pouvoir en place ne peut que se réjouir de ce nouveau nom, en effet, le comte de Lariboisière est un parlementaire très favorable au coup d'état napoléonien. La ville de Paris a également octroyé à perpétuité au comte de Lariboisière et aux descendants de la comtesse ensuite, le droit de bénéficier gratuitement de deux lits dans l'aile des hommes et de deux lits dans l'aile des femmes. Un décret impérial du 29 juillet 1853 confirme et sanctionne toutes les dispositions du legs. Suivant les accords entre la municipalité et les héritiers, le comte de Lariboisière verse donc à la Caisse municipale la somme de deux millions huit cent cinquante-sept mille quatre cent deux francs quatre-vingts centimes. 

     

    Larib_APeld_8.jpg

    Chapelle de l'hôpital. Le mausolée Lariboisière est à droite de l'image.

     

    En 1863, le veuf de la bienfaitrice, le comte de Lariboisière, fait ériger un mausolée à la mémoire de son épouse dans la chapelle de l'hôpital; il y avait été autorisé par un décret préfectoral du 14 mars 1854. C'est l'architecte Pellechet qui est chargé du monument et Carlo Marochetti des sculptures. Un mausolée sur lequel on peut lire cette inscription qui rappelle le legs de la comtesse :


    ÉLEVÉ A LA MÉMOIRE DE ELISA ROY, COMTESSE DE LARIBOISIÈRE
    Née à Paris le 21 janvier 1794, décédée le 27 décembre 1851, 

    Par son mari, Honoré-Charles BOSTON, Comte de Lariboisière 
    Sénateur, grand-officier de la Légion d'honneur.


    "Je lègue la nue-propriété de tous mes biens à la ville de Paris, pour créer un hospice pour les malades, qui portera mon nom : Hospice Lariboisière".
    ÉLISA ROY, Comtesse de Lariboisière.

     

    export-3.jpg

    Mausolée de la comtesse Lariboisière, Le Monde Illustré du 21 février 1863

      

    Le plus magnifique hôpital de Paris

    Les travaux du nouveau grand hôpital de Paris, l'hôpital Lariboisière, prennent fin en 1854. Enfin, l'essentiel des travaux, car certains éléments de décorations ne trouveront leur place que plus tard, comme les frontons sculptés en façade qui seront installés dans les années 1860.

     

    CISA0923.jpg

    "Hôpital Lariboisière. Cour d'honneur". Au premier plan, la sculpture d'Etex

     

    L'hôpital Lariboisière est partiellement ouvert au public le 16 mars 1854, trois pavillons commencent à accueillir des malades. Il est décrit comme "le plus magnifique hôpital de Paris" par le docteur Gomet, directeur du journal L'Abeille médicale. Le journal La gazette médicale partage cet avis et souligne "son élégance intérieure et son ameublement" qui émerveillent les visiteurs du "plus bel établissement hospitalier de Paris". En effet, comme l'a voulu son architecte, Martin-Pierre Gauthier, l'établissement nosocomial est du plus bel effet, d'autant qu'il se situe dans un quartier en travaux qui alterne vieux bâtiments, terrains vagues, immeubles en construction et rues en cours de percement, par contraste, au milieu de ce capharnaüm urbain, l'hôpital a encore plus des allures de palais.

     

    Carte-Postale-Paris-Hopital-Lariboisiere-Une-Salle-De.jpg

    "Hôpital Lariboisière. Une salle de médecine (Femmes)"

     

    La capitale française peut enfin s'enorgueillir d'un bel hôpital moderne et fonctionnel. Son ouverture permet d'absorber une partie de l'activité de l'Hôtel-Dieu totalement vétuste afin de le moderniser.

     549_001.jpg 

    L'hôpital déploie des pavillons autour d'une cour centrale et est lui-même encadré par quatre rues qui longent ses ailes, la rue Ambroise Paré au Sud, la rue des Bouvines à l'Est, le chemin de ronde du Mur des Fermiers généraux au Nord et la rue de Rocroy à l'Ouest. Comme nous l'avons vu dans le deuxième volet de cette série d'articles, cette configuration permet d'assurer un cordon sanitaire autour de l'hôpital, ce dernier étant ainsi isolé des pâtés d'immeubles d'habitations afin d'éviter les phénomènes épidémiques notamment.

     

    1854 girard 1854.jpg

    Extrait du plan Girard, 1854.

     

    Mais pratiquement dès l'ouverture de l'hôpital au public, la nécessité de s'étendre se fait sentir, notamment pour développer les locaux techniques. Dès lors, la configuration urbaine choisie, à savoir une parcelle restreinte aux dimensions de l'hôpital encadrée de voies publiques, s'avère problématique car interdisant tout projet d'extension de l'hôpital. Mais qu'à cela ne tienne, se disent les édiles parisiens, si les rues qui encadrent l'hôpital empêchent son extension, alors déplaçons les rues !

    à suivre...

  • Ecoutons en direct les biffins et les chiffonniers

    Après la réunion du 18 janvier avec le Préfet sur la situation à Barbès où nous avons notamment abordé les ventes sauvettes les jours de marché (voir notre article du 28 janvier), nous avons souhaité nous informer sur les biffins. Ainsi, nous avons rencontré le président de l’association Amélior, Samuel Lecoeur, accompagné de plusieurs représentants d’autres collectifs ou associations de biffins, Mohamed Zouari de Sauve Qui Peut, Martine de Rues Marchandes, et Sylvie Lewden de Aurore Carré des Biffins

    Après un bref historique de notre association depuis sa création, histoire de se connaître, un regard sur les dossiers que nous avons défendus, les succès avec le temps et la ténacité, nous avons aussi évoqué notre demande initiale de création d’un deuxième espace pour les Biffins, du côté de Barbès, pour résorber les sauvettes et prendre l’exemple du Carré des Biffins de la porte Montmartre crée en octobre 2009. Cette demande s’est faite lors d’un Comité de pilotage Barbès, une instance de concertation et d’observation des problématiques propres à Barbès, créée peu de temps avant, à notre demande et avec le soutien de Daniel Vaillant, alors maire du 18e. Mais nous avions essuyé un refus, au motif qu’on ne pouvait créer un second marché qui ne respecterait pas les règles du marché ordinaire de Barbès (inscription, carte de commerçants, taxes, TVA, etc.. )

     Lors de la réunion autour du Préfet de Police, nous avons à nouveau marqué notre différence et précisé que nous ne classons pas tous les vendeurs à la sauvette dans la même catégorie. Nous faisons un distingo entre les revendeurs de cigarettes illégales, le marché aux voleurs de la placette Charbonnière et des vendeurs à la sauvette qui déballent au sol les objets trouvés souvent dans les poubelles aux premières heures de la journée. Oui, nous savons que d’autres vendeurs à la sauvette existent aussi dont l’origine des ventes est moins claire. Et nous savons aussi que vendre dans l'espace public sans y être autorisé est illégal. Qu'on ne nous fasse pas de procès d'intention!

    Au vu de la situation, de l’accroissement des sauvettes, de l’importance qu’elles prennent dans l’espace public deux fois par semaine, nous avons pensé judicieux de rencontrer leurs représentants, qui étaient demandeurs le 18 janvier pour participer à la table ronde autour du préfet et n’y ont pas été autorisés. Nous voulions savoir ce qu’ils demandent, comment ils voient la situation de l’intérieur, s’ils comprennent l’exaspération des riverains. 

    Samuel Lecoeur est un homme jeune qui ne mâche pas ses mots et défend avec énergie la cause des biffins, qu’il nomme aussi les chiffonniers, comme les chiffonniers d’Emmaüs qui ont gagné leur statut au fil des ans, grâce aux combats de l’Abbé Pierre. Quelle première revendication ? « Des places ! Encore des places, seulement des places pour vendre sans être poursuivis, pourchassés, pour ne plus voir les objets saisis ». Il réclame un droit au travail, ce travail de récupération, de réparation et de revalorisation des déchets, le droit de vivre chichement, sans doute, mais de pouvoir vendre les quelques objets qui n’auront pas d’autre destin que de finir à l’incinérateur, après la collecte des poubelles. Il ajoute que les biffins s'organisent en fin de marché pour nettoyer les lieux et les laisser propres, quand on leur permet de s'inscrire dans un cadre autorisé et d'avoir une carte de biffins reconnus.

    Samuel Lecoeur martèle que les saisies régulières auxquelles procèdent les policiers, quand la benne est disponible sur place, n’ont pas de sens. « Elles privent les biffins du fruit de leur collecte, de leur chine, les privent donc des quelques euros qui sont un tout petit complément de ressources, qui sont la marque d’une économie individuelle de subsistance. Elles ne font qu’enrichir le circuit de ramassage par les sociétés Derichebourg ou Pizzorno (prestataires de la Ville de Paris pour le ramassage des ordures ménagères) et de destruction par le Syctom (Agence métropolitaine des déchets ménagers). Tout cela coûte fort cher. La mise à disposition de la benne seule coûte 180 000 euros par an à la Ville. »

    En son temps, Daniel Vaillant le déplorait également. Est-ce cela qui l'a conduit à l’expérimentation du Carré des Biffins à la porte Montmartre ? La pression des riverains aux alentours ? La constatation que les interventions de la police ne faisaient pas régresser le phénomène ? 

    les_chiffonniers_de_paris-2-f2223.jpg

    Nous-mêmes, sur place, constatons depuis des années, (lire notre article d'aout 2012 sur le sujet) que l’espace public ne se libère pas de ces occupations fluctuantes qui laissent un environnement très pollué après chaque intervention des forces de l’ordre. Nous devons aussi admettre que le Carré des Biffins de la porte Montmartre qui compte cent places est largement insuffisant et que ce sont environ un millier de vendeurs à la sauvette qui l’entourent les jours de Puces à Saint-Ouen. En faut-il davantage pour comprendre qu’une extension est nécessaire, que la création d’autres marchés organisés, de préférence pas sous les fenêtres d’habitations, serait une solution. Il est peut-être temps de tenter une nouvelle expérimentation. Amelior a des idées à proposer, si l’on veut bien la recevoir, l’écouter, discuter. Samuel Lecoeur revendique la longue histoire des chiffonniers, et demande qu’on leur accorde à nouveau une place dans la société. Qui ne se souvient parmi les anciens des cris des « peaux-de-lapin » dans les rues, y compris à Paris ? Un autre type de biffe ! 

    84802834.jpg

    L’exemple de Montreuil, à la Croix de Chavaux, une fois par mois, est un début qui est certes insuffisant mais qui marche. La mairie (celle des Verts de Dominique Voynet à l’époque) a autorisé ce marché des chiffonniers en mars 2013 pour la première fois, un galop d’essai, puis définitivement en septembre, sous la halle du marché. Lisez ces deux articles de presse, du Parisien et de La Croix, qui décrivent le cadre et les acteurs.

    Les débordements actuels sont très liés au manque de places. Qui osera se saisir du dossier et prendra son bâton de pèlerin pour trouver des emplacements adéquats pour cette activité ? On comprend qu’il peut paraître risqué pour un élu d’entreprendre de convaincre ses concitoyens qu’un ou plusieurs marchés de récup’ seraient la solution. Quand on sait qu’un banc est déjà vu comme la possible incrustation de sans-logis… Le manque de places et l’absence d’organisation, c’est cela qui crée le problème, nous disent nos interlocuteurs. Ils réclament pour commencer 600 places dans 6 arrondissements différents, pas au centre naturellement, car le lieu ne s’y prête pas. Mais il existe des espaces laissés à l’abandon près des Périf’, ajoute Samuel Lecoeur, où nous ne dérangerions personne. Il balaie d’un revers de main, notre remarque qu’il vaut mieux être là où se trouve la clientèle potentielle... non, car le bouche à oreille fonctionne à merveille. Pas de souci sur ce plan-là ! Ils réclament aussi 10% de places réservées « Biffe » dans les vide-greniers, dans les rues autorisées par la Ville de Paris, dont les modalités seraient encore à définir. 

    Ces revendications ne nous semblent pas exorbitantes. Alors pourquoi la machine est-elle grippée ? Pourquoi n’avance-t-on pas depuis des années ? Samuel Lecoeur est catégorique : « Nous n’avons pas d’interlocuteur ! » « On ne nous reçoit pas » Seule Aurore a des relations avec la Mairie de Paris. 

    Action Barbès n’a pas de baguette magique, ni l’influence qu’on lui prête parfois… En revanche, ouvrir le débat, faire circuler des idées, cela entre dans nos possibilités. D’une part, nous avons pensé à une présentation de l’association des biffins au cours d’un conseil de quartier Lariboisière Saint-Vincent de Paul ou Goutte d’Or Château rouge, ou les deux. Pourquoi ne pas tenter d’initier une discussion au sein d’un groupe d’habitants, pour leur permettre d’entendre la réalité de ces vendeurs précaires, de leur permettre de réagir et de dire ce qu’ils ressentent, quelles solutions ils préconiseraient. Et d’autre part, les biffins proposent de faire des marches exploratoires parmi les sauvettes qui s’installent dans nos quartiers, pour recenser les biffins, éventuellement les inscrire dans une action commune, analyser leur besoin, leur origine, et remettre un diagnostic à la Mairie de Paris. C’est une étude qui demande un financement modique, pour assurer cette démarche deux fois par semaine pendant un mois. La démarche comprend à la fois une prise de contact avec le chiffonnier, lui expliquer le principe de la charte et du respect de celle-ci, et l’obtention d’une place sur un marché autorisé. (Nous relations en 2011 une précédente étude sur le sujet qu'il faut bien sûr actualisée).

    Le débat est ouvert, aux politiques de s'en emparer. 

    85713595.jpg

    Pour vos débarras, vos dons en objets dont vous n'avez plus l'usage, ou réparables....

    infos: 06 27 89 32 22
    assoamelior@gmail.com
    FB : Asso Amelior
    http://amelior.canalblog.com/

    ***

    35,chiffonnier04.jpgEncore un instant à passer sur ce site du Musée historique de l'environnement urbain avec des gravures, des extraits de documents sur la Biffe.

    Ci-contre

    Le chiffonnier de Manet

    © The Norton Simon Foundation

  • Municipales 2014 : 9e, 10e et 18e - un point avant le dernier virage

    paris,municipales-2014La trêve des confiseurs n’a pas eu d’effet sur le front des municipales à Paris et le paysage a changé ces derniers jours, plus dans les 10e et 18e, un peu moins dans le 9e. Faisons un état des lieux arrondissement par arrondissement en notant qu’aucune liste officielle complète de candidats n’a encore été publiée à l'exception de celle de Remi Féraud dans le 10e.

    Dans le 9e, les choses sont relativement calmes. La candidate socialiste Pauline Véron continue sa campagne un peu à l’image de celle de la patronne Anne Hidalgo, sans agitation, quelques réunions thématiques et ouverture de la permanence rue Victor Massé.

    A droite, l’accord UMP-UDI-MoDem a fait un peu bouger les choses. Pas la tête de liste Delphine Burkli, très bien ancrée dans l’arrondissement, mais pour les deuxième et quatrième places de cette même liste. Rappelons que dans le cadre de cet accord, Christian Saint-Etienne (UDI) a quitté le 9e pour être candidat dans le 11e et qu’il n’y a pas ici de dissidence suite à l’accord. Jean Baptiste de Froment, un temps sur la liste en deuxième position, retiré un moment au profit d’Armand Hennon suivant quelque rumeur, a été réintroduit en seconde place ces derniers jours. Jean-Baptiste de Froment, 35 ans, Conseiller d’Etat, habite le 9e depuis 12 ans. Il est un ancien conseiller de .....

    ..... Nicolas Sarkozy et le père du programme pour Paris de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM). Il a l’étiquette UMP et reste largement inconnu dans l’arrondissement. En quatrième position de la liste NKM pour Paris dans cet arrondissement vient Alexis Govciyan avec l’étiquette Alternative UDI/MoDem. Alexis Govciyan est conseiller régional Ile de France, élu dans le Val d’Oise, complètement inconnu dans le 9e où rappelons-le, se trouve une importante et influente communauté d’origine arménienne, ceci expliquant sans doute le choix de l’arrondissement. La droite semble faire là comme un pari en plaçant ces deux personnes dans cette position : celui d’un rééquilibrage en sa faveur dans le 9e en nombre d’élus tant au Conseil de Paris (passer d’une élue, Delphine Burkli, aujourd'hui, à deux) qu’au Conseil d’arrondissement (passer de trois élus aujourd'hui à quatre ou cinq), sauf à espérer reprendre à la gauche la mairie perdue en 2001, ce que les résultats des dernières élections ne permettent pas de raisonnablement envisager, mais qui sait ? Si la droite ne gagne pas son pari et que M. de Froment n’est pas élu Conseiller de Paris, comment imaginer qu’un normalien, brillant intellectuel, ancien conseiller du Prince, se contentera d’un modeste titre de Conseiller d’arrondissement pour son entrée en politique ?

    Pour mémoire, rappelons que les écolos auront une liste autonome emmenée par Jonathan Sorel et Nadia Prête et que le Front de Gauche aura aussi sa liste dirigée par Benoit Schneckenburger.

    Dans le 10e, l’accord UMP-UDI-MoDem a secoué le paysage. Le seul élu d’opposition actif et présent dans cet arrondissement solidement ancré à gauche, Serge Federbusch, s’est vu refuser le label UMP et est donc entré en dissidence avec le mouvement créé ad-hoc par Charles Beigbeder, Paris-Libéré. Il est officiellement candidat à la mairie du 10e sous cette étiquette. La droite n’en finit pas d’ailleurs de tergiverser dans cet arrondissement qui n’a guère d’intérêt pour elle, la victoire étant quasi-assurée à la gauche. Une tête de liste, Deborah Pawlik (UMP) et un second, Olivier Mousson (Alternative UDI-MoDem), ont bien été nommés, mais l’actuelle Conseillère de Paris élue dans le 10e avec l’étiquette UMP puis passée à l’UDI, Lynda Asmani, aurait entrepris un rapprochement avec l’équipe d’Anne Hidalgo, dit la rumeur.

    La liste de la gauche dirigée par Rémi Féraud semble être prête et devrait comprendre des communistes dont l'ancien leader syndical Didier Le Reste et la ministre Yamina Benguigui, actuelle conseillère de Paris dans le 20e dont l'assiduité au Conseil est des plus aléatoire !

    Le Front de Gauche aura aussi son candidat en la personne de Guillaume Etievant, Secrétaire National à l’Economie et au Travail du Parti de Gauche. De belles joutes en perspective entre les communistes de la liste Féraud et ceux du Front de gauche.

    Europe Ecologie les Verts a choisi Anne Souyris et Sylvain Raifaud comme têtes de liste bien que les écolos aient été un peu aux abonnés absents dans l'arrondissement pendant cette mandature. Notons également une liste menée par Gaspard Delanoë déjà candidat en 2008.

    Dans le 18e, c’est là que la secousse semble avoir été la plus forte au sein de la droite suite à l’éviction de Roxane Decorte de la liste emmenée par Pierre Yves Bournazel dans le cadre de l’accord UMP-UDI-MoDem. Elle laisse sa place de seconde de liste à Fadila Méhal (Alternative UDI/Modem). A noter aussi le retour de Christian Honoré qui, suivant nos informations, ne devait pas être candidat il y a quelques semaines encore mais qui finalement figure sur la liste du 18e, estampillé « centriste » alors que tout laissait croire durant l’actuelle mandature qu’il était UMP. Roxane Decorte rejoindra-t-elle les troupes de Paris Libéré dans le cadre de la dissidence ? On verra. Elle est en tout cas officiellement candidate à la mairie du 18e. Enfin, effet secondaire, est apparue une dissidence au sein de l’UDI avec la candidature de Mustapha Saadi, conseiller régional de l'Essonne.

    A gauche les choses sont plus calmes. Eric Lejoindre, candidat du Parti Socialiste a inauguré sa permanence rue de Trétaigne et publié sur son site de campagne quelques noms avec profils de sa liste.

    Pour mémoire, Danièle Atala, PG Front de gauche, Pascal Julien et Sandrine Mées, EELV sont également candidats à la mairie du 18e.

    Des événements de ces trois ou quatre dernières semaines, il faut bien comprendre que les positionnements de chacun(e) se sont faits en fonction des ego et non des programmes. Certes les principaux candidats les ont publiés ces programmes, mais il est clair que ce ne sont pas les différences dans ceux-ci qui ont influencé tel ou telle dans leur comportement. Il est même curieux de constater combien l’incohérence entre les propos et les actes est grande. Tel parti défend une loi sur le non-cumul des mandats mais ne se gêne pas pour placer une ministre en exercice sur sa liste en position éligible bien sûr. Tel autre défend la proximité mais fait soit voyager ses candidats d’un arrondissement à l’autre soit les « parachute » en fonction des perspectives de victoire. Chacun dit vouloir respecter une certaine « éthique » mais nombre de candidats traînent derrière eux des affaires pas nettes voire des condamnations réelles.

    Enfin nous ne serions pas complets si nous ne touchions pas un mot de la virulente campagne anti-NKM qui s'est déversée sur Twitter ces dernières semaines. Il est vrai que les maladresses de la candidate et les tergiversations de la droite parisienne ont fourni aux opposants et moqueurs de tout poil des bâtons pour la battre et ils ne s'en sont pas privés. Mais ne nous laissons pas influencer par l'intensité de cette campagne qui ne reflète sûrement pas les intentions des Parisiens dans leur choix. Les récents sondages, même si on doit les regarder avec prudence comme tous les sondages, nous l'indiquent très clairement. Les jeux ne sont pas faits.

    Les Parisiens trancheront.

    MAJ : on nous fait remarquer à juste titre que le mode de scrutin à Paris ne permet pas la parité des conseillers de Paris dans le 9e (2 et 2). La majorité qui sortira des urnes aura forcément 3 conseillers de Paris.

  • Portrait : Un petit concentré d’histoire barbésienne

    Si vous êtes familier du quartier Barbès, vous n’avez pas pu manquer Ahmed Kermiche, figure locale qui tient au 15 rue de Sofia le salon de coiffure Cléopâtre, au décor un peu kitch peuplé de fausses colonnes à l’antique et de plantes vertes luxuriantes. Quand de sa voix chaleureuse il vous adresse la parole, vous vous sentez immédiatement à l’aise, charmé par ses attentions, et vous avez envie de rester pour discuter toute la journée. Surtout que des histoires – comme tout bon coiffeur – il n’en manque jamais. Mais jusqu’à présent, discuter longtemps avec lui, vous n’en aviez pas vraiment le temps car le salon avait une fâcheuse tendance à ne pas désemplir. Ce n’est plus tout à fait le cas aujourd’hui et c’est ce qui nous a poussés à l’interroger.

    portrait 18e,barbès-rochechouart

    Ahmed Kermiche

    Une enfance oranaise

    Ahmed est un exemple canonique de l’immigration algérienne. "Je suis né à Oran en 1964, j’étais passionné de musique, et très jeune j’ai fait le conservatoire en me spécialisant dans la pratique du luth. À l’époque, Oran était une ville très marquée par la colonisation française, avec une forte présence espagnole depuis la guerre de 1936. Il y avait aussi beaucoup de Maltais, de Juifs etc. C’était une ville si cosmopolite que les autochtones y étaient largement minoritaires. Et malgré ça, c’était une ville très calme qui vivait dans l’harmonie entre les communautés. J’avais une soif de culture et, comme beaucoup d’Algériens à l’époque, je rêvais de Paris, de ses musées et de ses Champs-Elysées." Le destin allait lui servir ce rêve sur un plateau.

    "Un jour mon cousin m’appelle : il avait besoin d’un coup de main dans son salon de coiffure. Je me fais la main sur quelques clients et il se trouve que j’aime bien ça… et les clients sont visiblement satisfaits. Je reste un peu travailler avec lui mais toujours me taraude le rêve parisien. Alors je décide de quitter l’Algérie. Et là commence un périple que je n’ai pas raconté depuis bien longtemps. Comme je n’avais pas fait mon service militaire, j’avais un passeport mais sans droit de quitter l’Algérie. Il m’a fallu passer clandestinement par la frontière marocaine. Puis Ceuta au nord du Maroc et de là l’Espagne par bateau : Algésiras, Madrid, Barcelone. Ayant entendu dire que des Marocains avaient été refoulés de la ville de Cerbère au niveau de la frontière française, je tente ma chance à Latour-de-Carol. Quand je lui dis que je vais à Paris muni d’assez d’argent, un douanier me laisse miraculeusement passer mais je me rends compte que je n’ai plus que 100 francs en poche. Or, au guichet juste à côté on m’annonce que Paris c’est 300 francs. S’il m’entend dire que je n’ai que 100 francs il va me considérer comme clandestin. Alors je fais à la guichetière discrètement : "quelle ville pour 100 francs ? – Toulouse, me répond-elle. – Banco !" Là encore à Toulouse, les étoiles sont avec lui : Ahmed tombe sur un groupe d’Algériens de Mostaganem qui improvisent une quête dans le quartier maghrébin de Toulouse pour lui payer le Toulouse-Paris ! À une condition toutefois : qu’il se rase, qu’il se douche et qu’il soit enfin présentable pour monter à la capitale ! "Jamais je ne les oublierai", confie Ahmed.

    Un Algérien à Paris

    À Paris c’est d’abord une déception : tout est gris. Cette avenue tant rêvée, les Champs-Elysées, se résume pour lui à un alignement d’immeubles sans contraste. Depuis sa ville natale dans son imaginaire enfantin sans les images de la télévision, Paris c’était forcément une super-Oran : toutes les couleurs de la cité algérienne décuplées, une architecture exubérante et audacieuse, des gens tous élégants. Rien de tout cela. Juste de l’haussmannien bien terne. Pour autant il n’est pas déçu par les musées. Il les fréquente assidûment : le Louvre, le Musée de l’homme, les Invalides n’ont pas de secret pour lui. Absurdement, son père le poursuit en France et dépose plainte au Consulat d’Algérie contre son propre fils pour qu’on le ramène au pays. Mais il refuse malgré les pressions, par amour pour sa ville de cœur. Il sera bien longtemps avant de le revoir et que les tensions s’apaisent. Miraculeusement, un étudiant kabyle de sa connaissance le présente à l’agence immobilière comme son successeur. Le voilà muni d’un bail. « Je n’en revenais pas d’avoir mon propre appartement quoique clandestin ! » Pour gagner sa vie, il travaille à la Goutte d’Or comme garçon coiffeur rue de la Charbonnière puis rue de Chartres qui sont des hauts lieux de vie maghrébine : "il y avait énormément de cafés, de restaurants, ouverts jusqu’à deux heures du matin, pas chers." Jusqu’après-guerre, Barbès était occupé par les Corses. Ahmed se souvient : "le premier restaurant acheté par des Kabyles le fût en 1948 au 7 rue de Chartres. Puis ce fut le tour des Marocains et des Algériens rue de la Charbonnière." Il faut savoir que dans les années quatre-vingt, il n’y avait pas en banlieue de salons de coiffure tenus par des Maghrébins et que par conséquent toute la communauté maghrébine affluait de banlieue à Barbès. Une odeur permanente de menthe et d’épices s’en exhalait. La sécurité du quartier était semble-t-il assurée : il n’y avait pas d’agressions et en tout cas pas de sentiment d’insécurité. Ahmed fut aussi marqué par la profusion de cinémas : "Le Louxor, bien sûr, mais aussi un cinéma à la place de Kata soldes (le Barbès Palace, boulevard Barbès), un autre au niveau de l’actuel Célio (le Gaîté Rochechouart, boulevard Rochechouart), idem juste à côté au niveau de Guerrisol (le Delta Palace, place du Delta), un peu plus loin rue Myrha à la place de l’ancienne église évangélique du Nazaréen (l'Artistic Cinéma Myrha). On diffusait beaucoup de reprises. Il y avait du cinéma arabe à Kata soldes. Le Louxor était une seule salle mais immense et c’était tout le temps plein. Il y avait la séance de minuit à place de Clichy. Bref, Barbès était un haut lieu culturel." Ahmed se marie, obtient des papiers, il passe de salon en salon, rue de la Charbonnière puis le hammam du 120 boulevard de la Chapelle puis, un jour, on lui propose de prendre un salon à lui en achetant un fonds de commerce en 1999. C’était une épicerie de produits africains. Après deux ans de travaux il ouvre le salon Cléopâtre.

    Un coiffeur à Barbès

    La clientèle de Cléopâtre est inattendue et paradoxalement tellement en accord avec la personnalité d’Ahmed : ce sont certes les habitants du quartier mais surtout, à 70 % estime-t-il, c’est une clientèle… de banlieue. Et de banlieue parfois lointaine : Creil, Mantes-la-Jolie, Versailles, Neuilly, Fontainebleau etc. "Un homme de 94 ans vient exprès de Saint-Cyr l’Ecole. Et en plus il a quatre cheveux !" Pourquoi la banlieue ? C’est la clientèle de Tati, celle précisément qu’il a connue et cultivée quand il a fait ses armes comme garçon coiffeur. "C’était la grande époque où l’on affluait pour trouver ce qu’on ne trouvait pas près de chez soi : des objets, des tissus à profusion et à bas prix, bref Tati, c’était les Grands magasins des pauvres." Ahmed regrette : "à l’époque, il n’y avait pas cette mono-activité qu’on connaît aujourd’hui à Barbès, avec ses boutiques à perte de vue de mariage, d’or, et de téléphones". Tati a fait la renommée de Barbès. Sa disparition peut changer l’avenir de Cléopâtre. Et Ahmed a grand peur. Est-ce déjà clair qu’il s’agira de Gifi – peu probable au vu de l'installation d'un magasin Gifi aux "Deux Marronniers" (à l'angle du boulevard Rochechouart et de la rue de Clignancourt) – ou peut-on rêver d’autre chose ? De Galeries Lafayette qui auraient compris l’importance du flot de touristes qui circulent de Barbès à Montmartre ? D’un grand café qui voudrait rivaliser avec la Brasserie de Barbès ? On n’en sait rien encore...

  • Publication des listes officielles pour les municipales : découvrez les candidats dans le 10e arrondissement

    La préfecture de région a rendu publique la semaine dernière l'arrêté qui valide les listes officielles des candidates et des candidats pour les élections municipales des 15 et 22 mars prochains. Nous vous proposons de découvrir les listes exhaustives qui se présentent dans nos trois arrondissements, soit onze listes pour  9e, dix pour 10e et treize pour le 18e.

    Après le 18e, nous poursuivons aujourd'hui avec le 10e arrondissement (14 sièges pour le conseil d'arrondissement, 7 pour le conseil de Paris). Un arrondissement qui fait partie de la majorité actuelle mais dont les dernières élections ont montré une très nette baisse des partis de l'actuelle majorité municipale, sauf pour EELV qui marque une progression. Toutefois, il ne faut jamais oublier qu'un scrutin municipal est toujours relativement en décalage avec la politique nationale, des surprises peuvent avoir lieu (ou pas). Dans le 10e, sur dix listes qui se présentent,  seulement deux sont conduites par des femmes et huit par des hommes.

    Comme tête de liste, on retrouve la maire sortante, Alexandra Cordebard (PS/PC/PP), à qui Rémi Féraud avait laissé sa place en cours de mandat, ce dernier ayant été élu comme sénateur de Paris. Face à la maire sortante, c'est donc neuf candidats qui postulent à la place de maire du 10e arrondissement. Nous retrouvons la liste LREM/UDI menée par Karim Amellal. Côté LR, c'est Bertil Fort qui mène ses colistiers. Les Verts sont emmenés par Sylvain Raifaud (EELV), actuel conseiller d'arrondissement. Pierre Henry, directeur de l'association France-Terre-d'Asile, représente la liste du dissident LREM Cédric Villani, tandis qu'Hugo Roëls conduit la liste de la France Insoumise. La liste du Rassemblement National est dirigée par Christian Degbegni. Didier Tanguy représente celle de Lutte Ouvière, et Atika Slotnik celle de Marcel Campion. Et enfin, Pierre-Yves Zantar conduit la liste de "Parisiennes-Parisiens".

    Parmi les postulants présents sur les listes, on retrouve Rémi Féraud, sénateur mais néanmoins numéro deux de la liste menée par Madame Cordebard. Elise Fajgeles, suppléante du député Benjamin Grivaux qui a siégé un temps au Parlement lorsque ce dernier était au gouvernement (elle avait rendu son siège à Monsieur Grivaux suite à sa démission du gouvernement pour mener la campagne parisienne en avril 2019, avec la fin que l'on sait), est elle aussi une "numéro deux" mais sur la liste menée par Monsieur Amellal. Parmi les personnalités politiques, on retrouve également Julien Bayou, conseiller régional, sur la liste de Monsieur Raifaud. Parmi les personnalités "issues de la société civile", on notera la présence sur la liste d'Alexandra Cordebard d'une figure familière pour le quartier de Barbès, avec celle se son ancien kiosquier, Samir Lebcher.

    Côté départs, on remarquera celui de Stéphane Bribard, actuelle adjoint à la sécurité qui ne se représente pas, ainsi que celui de Déborah Pawlik (ex-LR/LREM) qui change d'arrondissement en menant cette fois la campagne d'Agnès Buzyn dans le 17e arrondissement, où elle est présente à la troisième place.

    Vous connaissez à présent les noms des candidates et des candidats, à vous de vous enquérir des programmes pour aller voter en citoyen averti le dimanche 15 mars pour le premier tour des municipales, les cartes étant rebattues pour le second tour.

     

    thumb_IMG_3826_1024.jpg

    Nota : les listes sont présentées ici dans l'ordre officiel déterminé par tirage au sort.

     

    Paris 10e secteur

     

    1. AIMER PARIS

    Conduite par : M. DEGBEGNI Christian

    1 M. DEGBEGNI Christian

    2 Mme FONTAINE Patricia

    3 M. GRITHER Jacques-Marie

    4 Mme LAVENIER Annie

    5 M. DUFRESNE Eric

    6 Mme GOASGUEN Armelle

    7 M. FOUILLAND Dominique

    8 Mme DAURELLE Jeanne

    9 M. BELOT Philippe

    10 Mme BOUDESSEU Sylvie

    11 M. LEIZER Daniel

    12 Mme PIERRE Annick

    13 M. SEGALAS Vincent

    14 Mme MERLIER Louisa

    15 M. MOULY Michel

    16 Mme HUYNH THI Marie

    17 M. GUILLIN Kévin

    18 Mme CHOQUET Danielle

    19 M. DÉMOGÉ Michel

    20 Mme JUCHAT Claire

    21 M. BELMONDO Jean-François

     

    2. LE NOUVEAU PARIS 10

    Conduite par : M. HENRY Pierre

    1 M. HENRY Pierre

    2 Mme MEKOUAR Alexandra Zineb

    3 M. CHAMPON Michel

    4 Mme DERMENONVILLE Laurence

    5 M. DE TAILLANDIER Leonard

    6 Mme HUET Sarah

    7 M. GAUDIN-HAMAMA Hadrien

    8 Mme PONCELIN Célia

    9 M. FOURNILLON Fabien

    10 Mme TUBIANA Pauline

    11 M. PICAND Etienne

    12 Mme TOURE Oulimata

    13 M. ESSER Alexandre

    14 Mme PETIT-JEAN Juliette

    15 M. BOUAL Idris

    16 Mme SALABERT Anaïs

    17 M. PAOLI Andrea (Nationalité : Italienne)

    18 Mme BERNARD Elsa

    19 M. BERTRAND Nicolas

    20 Mme MARTINEZ Brigitte

    21 M. HERMEL Abel

     

    3. DECIDONS PARIS 10

    Conduite par : M. ROËLS Hugo

    1 M. ROËLS Hugo

    2 Mme BEAUVALET Marion

    3 M. PONS ROMERO Manuel (Nationalité : Espagnole)

    4 Mme TODDE Nelly

    5 M. DE LEON-SOTELO Tomas (Nationalité : Espagnole) 

    6 Mme TICHOUX Julie

    7 M. ARMIJO Julien

    8 Mme BAILLY Anne

    9 M. HERNANDO Michel 

    10 Mme BOURET Coline

    11 M. SCHAPOCHNIKOFF Michel

    12 Mme MAUVAIS Françoise

    13 M. CHARLET Alexandre

    14 Mme CHEIKH Sandrine

    15 M. BARBIER Pierre

    16 Mme DE AQUINO Patricia

    17 M. BRICE

    18 Mme GUERIOT Nathalie

    19 M. LE TEXIER Loïc

    20 Mme FELLER Alice Lila

    21 M. VOILQUÉ Vincent

    22 Mme ARNAUD Véronique Jacqueline Anne

     

    4. L'ÉCOLOGIE POUR PARIS 10E AVEC DAVID BELLIARD

    Conduite par : M. RAIFAUD Sylvain

    1 M. RAIFAUD Sylvain

    2 Mme VASA Léa

    3 M. BAYOU Julien

    4 Mme SCHERER Sylvie

    5 M. WATANABE-VERMOREL Thomas

    6 Mme LAPLANCHE Camille

    7 M. TOCHE Olivier

    8 Mme GUIGNARD Agnès

    9 M. CLERWALL Ulf

    10 Mme MERMOZ Claire

    11 M. NAMUR Nicolas

    12 Mme ABERRANE Soria

    13 M. CROSNIER Maxime

    14 Mme BOUCAU Annie

    15 M. NIANGO Matthieu

    16 Mme ZHU Wenqian

    17 M. D'ERAMO Louis

    18 Mme RECANATI Alice

    19 M. LEFEBVRE Nicolas

    20 Mme NENNER Charlotte

    21 M. RYZ Emmanuel

     

    5. LUTTE OUVRIERE - FAIRE ENTENDRE LE CAMP DES TRAVAILLEURS

    Conduite par : M. TANGUY Didier

    1 M. TANGUY Didier

    2 Mme CAUQUIL Chantal

    3 M. BURTAIRE Laurent

    4 Mme CHAIZE Miren

    5 M. CAREL Antoine

    6 Mme NICOLE Nadine

    7 M. CATHELINE Alan

    8 Mme MONCHAL Muriel

    9 M. BUA Philippe

    10 Mme BERRADJ Céline

    11 M. CHALLAL Eric

    12 Mme DEWEZ Julia

    13 M. VARENNE Daniel

    14 Mme DELHOMMOIS Christelle

    15 M. BOUCHET Thierry

    16 Mme MIRA Maywenn

    17 M. MASSAUX Dominique (Nationalité : Belge)

    18 Mme LONGOU Anne-Claire

    19 M. BAVIÈRE Vincent

    20 Mme GUILLEMEAU Iana

    21 M. SARON Emmanuel

     

    6. LIBERONS PARIS

    Conduite par : Mme ZLOTNIK Atika

    1 Mme ZLOTNIK Atika

    2 M. TAIEB Samuel

    3 Mme GONTRAND Aurore

    4 M. RICORDEAU Michel

    5 Mme BOUDJELLAL Camélia

    6 M. NAULET Pascal

    7 Mme VIRIJEVIC Vesna

    8 M. BOUGLIONE Thierry

    9 Mme IGUERNLAALA Chérazade

    10 M. VITIC Slavisa

    11 Mme WELGACKI Rebecca

    12 M. ROCHE Patrice

    13 Mme INFANTI Lisa

    14 M. BRU Michel

    15 Mme ROSA Rita (Nationalité : Italienne)

    16 M. COUCARDON Boris

    17 Mme BEL BACHIR Maghnia

    18 M. BENEDIC Alain

    19 Mme BOISSARD Béatrice

    20 M. ZAOUI Jean-Luc

    21 Mme IGUERNLAALA Sabrina

     

    7. PARISIENNES-PARISIENS

    Conduite par : M. ZENTAR Pierre-Yves

    1 M. ZENTAR Pierre-Yves

  • Histoire de Lariboisière : 5. Évolutions, extensions, rénovations...

    L'hôpital Lariboisière est actuellement en train de connaître de grands changements avec le lancement du "Nouveau Lariboisière" qui bouleversera à terme la physionomie de cet établissement hospitalier parisien situé au Nord du dixième arrondissement à quelques mètres du carrefour Barbès ainsi que du quartier qui l'entoure. À cette occasion, nous consacrons une série estivale d'articles consacrés à l'histoire de l'hôpital Lariboisière en s'intéressant particulièrement aux bâtiments et à leur environnement urbain.

    1. Le Clos Saint-Lazare
    2. Le Versailles de la misère
    3. 1848 : La République chasse Louis-Philippe
    4. Une comtesse remplace la République
    5. Évolutions, extensions, rénovations...

     

    ____________________

     

    En 1854, après huit années de travaux, une révolution, trois régimes politiques et une multitude de changements de noms, l'hôpital Lariboisière est à présent ouvert. Inspiré des préceptes du docteur Tenon, l'établissement inaugure le système architectural  hospitalier pavillonnaire afin de faciliter la circulation de l'air et d'isoler les services les uns des autres. Les contagions et les infections nosocomiales sont alors un grand problème et cette configuration prétend les résoudre. C'est aussi pourquoi on a isolé l'hôpital du reste du futur quartier environnant en l'encadrant de rues qui longent les bâtiments. Mais cette ceinture de rues ferme toute possibilité d'extension. Or, dès l'ouverture de l'hôpital Lariboisière, on se rend compte de la nécessité d'agrandir l'établissement, notamment pour les locaux techniques, ceux initialement prévus se révélant insuffisants pour le bon fonctionnement de l'établissement. 

     

    Faire et défaire

    L'hôpital Lariboisière ouvre en 1854. Anticipant cette ouverture, la ville de Paris a entrepris des travaux de voirie et percé de nouvelles artères pour desservir le nouvel hôpital dès 1847. Ainsi, la rue Saint-Vincent de Paul a été prolongée pour créer une double perspective monumentale, avec le chevet de l'église Saint-Vincent de Paul d'un bout et l'entrée de l'hôpital Lariboisière de l'autre. La rue se termine au centre de la rue Ambroise Paré qui se limite à la largeur de la parcelle de l'hôpital. Elle forme le côté Sud du quadrilatère qui encadre étroitement l'hôpital. Le coté Ouest est formé par le prolongement de la rue de Rocroy et le coté Est par la rue de Bouvines, toutes deux finissant sur le chemin de ronde de la barrière de Saint-Denis (ou chemin de ronde de la barrière de La Chapelle), ce dernier fermant le quadrilatère côté Nord. Un peu plus à l'Est, une rue qui doit longer l'embarcadère des Chemins de fer du Nord (la future gare du Nord) est en projet (voir le Tableau de concordance des noms de rue plus bas). 

     

    export-2.jpg

    1853

     

    Mais voilà, à peine le nouveau grand hôpital de Paris ouvert, que la configuration urbaine pose problème. En effet, l'encadrement serré des rues autour de l'hôpital lui interdit tout agrandissement, alors qu'on convient vite de la nécessité d'adjoindre de nouveaux locaux techniques et des terrains, notamment pour les activités de blanchisserie. Il faut donc revoir la disposition des rues du secteur.

     

     Tableau de concordance des noms de rue  

     Ancien nom Nom actuel
    • Barrière de La Chapelle / barrière de Saint-Denis (1790)
    • Place de La Chapelle
    •  Rue des Abattoirs / rue de l'Abattoir / rue des Abattoirs de Montmartre (1827)
    •  Rue de Dunkerque
    •  Rue de Bouvines
    •  Supprimée et remplacée par une partie de la rue de Maubeuge (1855) ouverte plus à l'Est
    •  Rue du Delta prolongée (1847 ?)
    •  Rue Ambroise Paré
    •  Rue de Denain (1859)
    •  Rue de Compiègne (1864)
    •  Place du Nord (1827)
    •  Absorbée par le boulevard de Magenta (1855)
    •  Rue du Nord (1827)
    •  Partie du boulevard de Magenta (1855)
    •  Chemin de ronde de la barrière de La Chapelle / chemin de ronde de la barrière de Saint-Denis (1790)
    •  Partie du boulevard de Chapelle (1860)
    •  Place de Roubaix
    •  Place Napoléon III (1987)
    •  Rue des Jardins Poissonnière (1827) / Rue de Saint-Omer / Rue de Rocroy (partie entre le boulevard de Magenta et le chemin de ronde)
    •  Supprimée et remplacée par la rue Guy Patin (1855) ouverte plus à l'Ouest

     

    En 1855, un arrêté du préfet de Paris détermine le nouvel agencement des voies du quartier. Cet arrêté prévoit l'élargissement de la rue du Nord pour devenir le boulevard du Nord, boulevard qui prendra le nom de Magenta en 1859. Ce nouveau boulevard absorbe la fin de la rue du Faubourg Poissonnière. La rue des Bouvines est partiellement supprimée entre la rue Ambroise Paré et le chemin de ronde, il en est de même  pour la rue de Rocroy. Ces deux rues qui encadraient l'hôpital Lariboisière sont remplacées par la rue Guy Patin plus à l'Ouest et le prolongement de la rue de Maubeuge plus à l'Est. La rue de Maubeuge remplit donc le projet de rue longeant l'embarcadère des Chemins de fer du Nord. La rue Ambroise Paré est élargie et prolongée à l'ouest pour rejoindre le boulevard du Nord et à l'Est pour se connecter à la rue de Maubeuge. Les travaux sont estimés à dix millions de francs et sont réalisés sur plusieurs années.

     

    Sans titre 2 - copie.jpg

    1856

      

    Un jardin pour le Versailles de la misère

    L'hôpital Lariboisière est à présent à son aise sur une grande parcelle et aura tout le loisir de s'agrandir, encadré par les rues Ambroise Paré, de Maubeuge, Guy Patin et le chemin de ronde de la Barrière de La Chapelle.

     

    Sans titre 3 - copie.jpg

    1868

     

    Et bien vite, en 1860, l'annexion des communes suburbaines à Paris va entraîner la destruction du mur des Fermiers généraux et l'élargissement du boulevard de La Chapelle qui absorbe le chemin de ronde. En 1866, l'hôpital se voit doté d'un prestigieux voisin architectural avec la gare du Nord d'Hittorf qui remplace l'embarcadère des Chemins de fer du Nord (le bâtiment de l'ancienne gare est démonté et reconstruit à Lille). Cette configuration urbaine est celle qu'on connaît aujourd'hui.

      

    ark__73873_pf0000855820_v0001.jpg

     

    Mais les extensions voient timidement le jour, avec la maison du directeur au Nord-Ouest de la parcelle par exemple. L'espace libre est donc consacré à des jardins qui serviront à la promenade des malades, des convalescents en particulier. Deux petits jardins sont implantés à chaque bout de la rue Ambroise Paré et un plus grand au bout de la rue de Maubeuge. De chaque côté des "peignes" de l'hôpital, on crée des préaux plantés d'arbres.

       

    569_001.jpg

     

    L'espace libre au Nord-Est, entre le mur d'enceinte des bâtiments de l'hôpital, est consacré à l'étendage de la lessive. Notons que c'est dans les fumées des locomotives au charbon de la gare du Nord voisine, rabattues par le vent, que les malades se promènent et que le linge sèche.

     

    CISB0621.jpg

    Vue sur l'hôpital Lariboisière depuis le boulevard de La Chapelle (1888)

     

    1382606205-75-Gare-du-Nord-10-.jpg

    Vue sur les voies de chemin de fer de la gare du Nord, l'hôpital Lariboisière est au second plan (1910)

      

    L'ère des extensions

    À partir des années 1870, on constate la fragilité du terrain, d'anciennes carrières rappelons-le, et plusieurs campagnes de consolidation des bâtiments sont nécessaires pour sécuriser les constructions. Les agrandissements devront attendre encore.

    C'est à la fin du dix-neuvième siècle que l'hôpital va commencer véritablement à se transformer avec d'importantes extensions. Plusieurs bâtiments vont être adjoints au principal, pour finalement, peu à peu, remplir la quasi totalité de la parcelle. D'abord coté rue Ambroise Paré, avec la construction des deux bâtiments qui longent la rue Ambroise Paré, encadrant le portail d'entrée.

     

    Larib_APeld_2.jpg

     

    Un grand pavillon, pastiche du bâtiment de Gauthier, est établi au Nord-Est, perpendiculaire au boulevard de La Chapelle. Aujourd'hui, il connait ses derniers jours, étant promis à la démolition comme nous le verrons plus loin.

     

    IMG_2185.jpg

    Vue sur l'hôpital Lariboisière à l'angle du boulevard de la Chapelle et de la rue de Maubeuge, août 2018

     

    Au début du vingtième siècle, deux nouveaux pavillons pastiches viennent remplir le Sud de la parcelle, un à l'angle  des rues Ambroise Paré et Guy Patin et l'autre à l'angle des rues Ambroise Paré et de Maubeuge. Ces deux pavillons seront détruits plus tard, le premier à la fin du vingtième siècle et l'autre tout récemment, sa destruction lançant le programme du Nouveau Lariboisière. On ajoute encore deux autres constructions à l'entrée, qu'on adosse au bâtiment originel, formant ainsi une petite cour devant le portail principal.

     

    Larib_EV_751.jpg

    Larib_Paris_561.jpg

    IMG_2207.jpg

    Juillet 2018

      

    En 1929, l'hôpital se voit doter d'une nouvelle maternité construite sur la partie Nord-Ouest afin de remplacer la précédente devenue vétuste. Cette construction de briques est le premier ajout qui ne s'inscrit pas dans la continuité architecturale de l'hôpital d'origine, il en sera de même pour toutes les constructions qui viendront ensuite. 

     

    laribMat.jpg

    Ancienne maternité de l'hôpital 

    0081.jpg

    L'informateur Médical, 10 mars 1929

     

    Bien vite, le préau coté rue de Maubeuge disparait, les arbres sont coupés au profit de logements pour le personnel, d'ateliers et autres petits bâtiments techniques. Seul le préau longeant la rue Guy Patin perdurera quelques décennies encore.

     

  • Pour le pont de l'Ascension, une histoire de pont

    Pour l'ascension, le blog d'Action Barbès fait aussi le pont, mais pour ne pas vous laisser sans lecture, nous vous proposons un article* sur l'histoire d'un pont, ce pont qui enjambe les voies de chemin de fer du Nord sur le boulevard de la Chapelle, celui qui est sans doute le plus connu dans le quartier mais dont en général on ignore le pourtant joli nom : le pont Saint-Ange.

     

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange
    Le pont Saint-Ange vu des quais de la Gare du Nord, le 7 octobre 2014
      

    Les ponts de la Goutte d'Or

     

    Dernier pont avant la gare du Nord

    Le pont Saint-Ange est un pont qui permet au boulevard de la Chapelle d'enjamber les voies de chemin de fer du Nord à l'arrière de la Gare du Nord. Ainsi, le coté impair du pont Saint-Ange offre une vue panoramique privilégiée sur les quais de la gare du Nord. Situé à d'extrémité sud de la Goutte d'Or, à la frontière du dixième et du dix-huitième arrondissements de Paris, ce pont a énormément évolué depuis sa construction. À son édification vers la fin de la première moitié du XIXe siècle, le pont Saint-Ange est un simple ouvrage d'art en pierre laissant passer les deux seules voies du chemin de fer du Nord. Aujourd'hui, c'est un pont métallique qui supporte le viaduc de la Ligne 2 du métro et qui enjambe pas moins de vingt-sept voies de chemin de fer de surface ainsi que quatre voies souterraines.

     le pont Saint-Ange 1905Locomotive-tender de la Compagnie du Nord et ses mécaniciens, posant sur les voies de la gare du Nord devant le pont Saint-Ange

    Le pont de Saint-Ange a été construit concomitamment avec le percement des voies de chemin de fer du Nord en 1843-1846. On dût alors surélever le sol du boulevard de plusieurs mètres afin que le pont soit suffisamment haut pour permettre le passage des trains de la Compagnie des chemins de fer du Nord, d'autres surélévations seront nécessaires par la suite. 

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange    pilier du pont Saint-Ange 
    Entre la photo de 1903 à gauche et celle de 2014 à droite, le pilier du viaduc semble s'être enfoncé dans la chaussée, mais c'est bien cette dernière qui s'est élevée au gré des transformations du pont Saint-Ange

    Tout comme les autres ponts voisins jetés sur cette tranchée de chemin de fer, il a subi de nombreuses modifications (reconstruction, élargissement, surélévation) pour s'adapter à la croissance du trafic ferroviaire de la Gare du Nord et aux élargissements successifs des voies de chemin de fer du Nord. La première reconstruction date de 1860, la construction alors en pierre est remplacée par une construction métallique (de même pour le pont de Jessaint). Les dernières modifications d'envergure datent de 1977. 

     le pont Saint-Ange 1895Le pont Saint-Ange en pleine reconstruction, Le Monde illustré du 20 juillet 1895.

     

    Viaduc

    Si le pont Saint-Ange a été remanié à de nombreuses reprises, la transformation la plus remarquable est sans conteste celle opérée par le passage du métro sur un viaduc métallique  sur le parcours du boulevard de la Chapelle. En effet, la ligne circulaire Nord du métropolitain parisien, aujourd'hui Ligne 2 de la RATP, qui relie la Porte Dauphine à la place de la Nation, est en partie souterraine et en partie émergée entre les stations Barbès-Rochechouart (anciennement "station Boulevard Barbès") et Jaurès (anciennement "station Allemagne") où elle surplombe les boulevards de la Chapelle et de la Villette sur un viaduc porté par des colonnes de fonte et des piliers en pierre.

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-AngeVue rare sur le pont Saint-Ange avant la construction du viaduc du métro, prise du boulevard de la Chapelle le 19 août 1901. On aperçoit en fond l'hôpital Lariboisière et sa cheminée fumante.

    Ce tronçon aérien de près de deux kilomètres permet au métro de traverser les lignes de chemins de fer du Nord et de l'Est ainsi que le canal Saint-Martin qu'il croise successivement. Et c'est bien ce viaduc qui donne sa physionomie multimodale si caractéristique au pont Saint-Ange, où piétons, vélos, voitures, trains et métro se croisent incessamment.

    Pour cette ligne de métro, c'est le projet de Fulgence Bienvenüe qui est retenu, alors que les ateliers de Gustave Eiffel voient le leur rejeté.

    projet Eiffel
    Projet non-retenu de viaduc par Gustave Eiffel

    Les études préparatoires ont lieu en 1900 et le chantier commence en 1901. Certaines parties souterraines sont d'abord réalisées et ouvertes en 1902, le viaduc est construit entre 1902 et 1903. Remarquons que le passage sur le pont Saint-Ange nécessite des travées beaucoup plus longues (75,25 mètres) que celles du reste du parcours aérien (de 19,48 à 27,06 mètres35,89 mètres pour le franchissement du boulevard Barbès et 43,47 mètres pour celui de la rue d'Aubervilliers). La ligne est ouverte aux usagers dans sa totalité le  2 avril 1903.

    croquis viaducSchémas techniques du viaduc 

     le pont Saint-Ange le 6 juin 1902Vue sur le viaduc en construction sur le pont Saint-Ange, prise depuis le boulevard de la Chapelle au débouché de la rue du Faubourg Saint-Denis le 6 juin 1902 (on aperçoit au second plan à droite, la flèche de l'église Saint-Bernard de la Chapelle, alors en pleine rénovation) 

     le pont Saint-Ange 6 août 1902Vue du pont Saint-Ange et le viaduc en construction, prise depuis les voies de la gare du Nord le 6 août 1902

    le pont Saint-Ange le 6 mars 1903Vue sur le pont Saint-Ange et le viaduc du métro fraichement achevé, prise du boulevard de la Chapelle sur le pont le 6 mars 1903. On distingue encore en fond l'hôpital Lariboisière. 

     le pont Saint-Ange 1903 Vue sur le pont Saint-Ange et le viaduc du métro,  publié dans la revue Le Génie Civil du 28 mars 1903.

     le pont Saint-Ange le 4 juin 1903

    Vue sur le pont Saint-Ange et le viaduc du métro fraichement achevé, prise du boulevard de la Chapelle (vers le théâtre des Bouffes du Nord) le 4 juin 1903

     

    Dernier souvenir du hameau Saint-Ange

    Hormis ceux qui enjambent la Seine, les ponts parisiens portent généralement le nom de la voie qu'ils supportent, comme le pont de Jessaint ou le pont Jean-François Lépine et c'est également le cas du pont Saint-Ange. Il faut revenir sur l'histoire du boulevard de la Chapelle, qui n'a pas toujours porté ce nom, pour comprendre ce baptême.

    Ce boulevard parisien, qui s'étire depuis les rues de Château Landon et d'Aubervilliers jusqu'au carrefour Magenta/Rochechouart/Barbès, est percé en 1789 sur le parcours extérieur du mur des Fermiers généraux (mur détruit juste après l'annexion des communes suburbaines en 1860). Le chemin de ronde intérieur est annexé au boulevard avec la destruction du mur d'enceinte en 1860, lui conférant sa largeur actuelle. Auparavant, il était dénommé comme suit : à l'extérieur de l'ancien mur d'octroi : boulevard des Vertus, entre les rues d'Aubervilliers et Marx Dormoy ; boulevard de la Chapelle, pour le surplus. À l'intérieur de l'ancien mur d'octroi : chemin de ronde Saint-Denis, entre la rue du Faubourg Saint-Denis et la place de la Barrière Poissonnière (aujourd'hui le carrefour Barbès), qui était située au débouché de la rue du Faubourg Poissonnière ; place de la Barrière Poissonnière ; l'ancien boulevard de la Chapelle était appelé boulevard Saint-Ange entre les rues de la Chapelle (aujourd'hui rue Marx Dormoy) et de la Charbonnière. Le pont Saint-Ange se nomme donc ainsi car il supportait à son origine le boulevard Saint-Ange, qui lui-même tenait son nom du hameau Saint-Ange.

    Le hameau Saint-Ange s'est  développé dans les années 1815-1830 depuis les rues de Chartres et de la Charbonnière jusqu'à l'actuelle rue Marx-Dormoy (alors Grande-Rue de la Chapelle)? D'ailleurs, l'intersection en croix de Saint-André des rues de Chartres et de la Charbonnière a porté le nom de place Saint-Ange jusqu'en 1877. Ce foyer d'habitations, aujourd'hui inclus dans la Goutte d'Or, n'en faisait alors pas partie. Le hameau de la Goutte d'Or, qui s'est développé autour d'une nitrière artificielle et d'une auberge "A l'enseigne de goutte d'or" à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, était cantonné autour de ce qui est aujourd'hui l'intersection de la rue de Goutte d'or et du boulevard Barbès, ne dépassant guère la rue des Islettes (alors rue Neuve de la Goutte d'Or). Le hameau Saint-Ange (puis "quartier Saint-Ange") de la commune de la Chapelle, porte le nom du couple de propriétaires-spéculateurs du terrain à l'origine de son urbanisation : Monsieur et Madame Trutat de Saint-Ange. Ces derniers ont acquis les terrains pour une somme de 14 000 francs pour les revendre, une fois viabilisés, pour la somme de 214 000 francs. 

    histoire,boulevard-de-la-chapelle,pont-saint-ange,10e,18e

    Extrait du plan de Paris par Simonneau, 1837

    L'urbanisation galopante du quartier à partir des années 1840 fit son oeuvre et le quartier Saint-Ange se confondit avec celui de la Goutte d'Or, dont l'administration retint le nom pour désigner un des quatre quartiers administratifs à la création du 18e en 1860, et hormis le pont Saint-Ange, il ne reste aucune trace de ce passé. Signalons tout de même l'hôtel Saint-Ange qui subsista à l'angle de la place de la Chapelle et de la rue de Jessaint jusqu'à ce que l'îlot auquel il appartenait fut détruit et annexé pour partie au square de Jessaint, le reste servant à l'élargissement de la tranchée des voies de chemins de fer du Nord (voir photo ci-dessous). Un autre hôtel Saint-Ange exista antérieurement au 22 rue de la Charbonnière.

     

    Place de la Chapelle 1937Hôtel Saint-Ange, place de la Chapelle, 1937 (on voit le square de Jessaint au premier plan)

     

    Quelques vues et évènements autour du pont Saint-Ange

     

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange
    Carte postale du pont Saint-Ange et du viaduc du métro, prise d'un immeuble du boulevard de la Chapelle aujourd'hui disparu suite à l'élargissement des voies de chemin de fer (vers 1910)

     le pont Saint-Ange / grève
    Carte postale de la grève générale des chemins de fer de 1910, représentant le train express de Lille passant sous le pont Saint-Ange (et non le pont Marcadet comme il est faussement légendé), vue depuis les voies de la Gare du Nord

    le pont Saint-Ange grève 1910
    Carte postale de la grève générale des chemins de fer de 1910, représentant des soldats gardant les voies au pied du pont Saint-Ange du coté de la gare du Nord (et non "entre le pont Marcadet et le viaduc du métro" comme il est faussement légendé)

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange   Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange
    Le 14 juillet 1922 à 18h10, un train venant d'Écouan déraille sous le pont Saint-Ange , deux wagons s'écrasent sur les piliers du pont, causant deux morts et une trentaine de blessés (Le Petit Journal / Le Journal du 15 juillet 1922)

  • Billet d'humeur ! Château rouge blues

    Depuis l'an dernier, le blog d’Action Barbès ouvre ses colonnes aux adhérents de l'association qui souhaitent informer d'une manifestation, relater un évènement de leur quartier  …. ou encore écrire un billet d'humeur. C'est le cas pour l'article du jour envoyé par une adhérente de la rue du Chevalier de la Barre. Publier ce billet d’humeur ne signifie pas qu’Action Barbès partage entièrement l’avis de son auteure. Il est un témoignage.

    Château rouge blues

    On ne se lasse pas d’avoir la chance de vivre à deux pas du Sacré-Cœur. La nuit, il suffit de se pencher à la fenêtre pour apercevoir sa silhouette blanche et ronde se détacher en haut de la colline. Quand la nuit est claire, c’est plus beau encore. On ne s’en lasse pas.

    On ne s’en lasse pas ?

    Vendredi soir — 21h40. Je me rends chez des amis, je suis seule. Je descends la rue du chevalier de la Barre, autant admirée — la rue — par les riverains que par les nombreux visiteurs étrangers qui continuent à nous faire la grâce de gravir chaque jour la pente abrupte qui mène au Sacré-Cœur. C’est le printemps, les arbres ont retrouvé leurs feuilles, et la jolie rue pavée, si faiblement éclairée, si typiquement Montmartroise, ondule gentiment jusqu’à la rue Ramey.

    paris,dealers,propreté,sécuritéEn bas de la rue, je contourne les poubelles qu’on a laissées sur le trottoir, évite les détritus que les équipes de nettoyage n’ont pas ramassés. Je bifurque à droite, rue Ramey. L’odeur fraîche du printemps laisse place à celle de l’urine. Je me fraie un chemin entre les dealers qui sont postés là, depuis plus de deux ans. Les affaires semblent aller bon train, à en juger par le ballet incessant des scooters sur le trottoir. Ce soir, ils ne sont que six ou sept, ce n’est pas si mal.

    Comme chaque jour, vers 18h, ...

    ... ils se sont postés à l’angle de la rue du chevalier de la Barre et de la rue Ramey. Ils sont cinq, dix, parfois plus, en été, quand il fait beau. Quand il pleut, ou qu’il fait trop froid, ils s’installent dans le hall d’un immeuble dont ils se sont procuré le code. Quand la température leur sied, ils s’assoient sur le rebord d’une fenêtre du même immeuble. L’occupant de l’appartement concerné garde ses volets fermés en permanence, ou invente des stratagèmes floraux, voire cactaceaen, pour les tenir éloignés du rebord de sa fenêtre, comme on tenterait de tenir des moustiques à distance, mais ils reviennent toujours, comme les moustiques, ils reviennent chaque jour. Leur présence, parfois jusque tard dans la nuit, est rythmée par une musique tonitruante dès leur arrivée. Parfois, à bout, on s’approche, on leur demande de ne pas mettre la musique si fort, on prend des gants, on ne veut pas les froisser, risquer une insulte ou autre comportement peu civil — S’il vous plaît, La musique … Quoi ? elle te plaît pas la musique ? Tu veux quoi ? Du Charles Aznavour ? Si, au contraire, j’adore le rap hargneux et vindicatif, surtout quand les basses sont à fond. Le problème, c’est le volume, on vous entend à dix lieues, même quand les fenêtres sont fermées — Ta mère la p*** qu’on fait ce qu’on veut, c’est chez nous ici ! Va te faire enc**** connasse ! On appelle la police, qui ne vient pas. De guerre lasse, on consulte le site de la mairie du 18e. On clique : Prévention tranquillité publique. Plusieurs choix s’offrent à nous : Direction prévention protection, Prévention et médiation, Contrat de sécurité d’arrondissement, zone de sécurité prioritaire. Le millefeuille, une pâtisserie bien française. On cherche un contact. On n’en trouve aucun. On opte pour : Direction prévention protection. Voici ce qu’on lit :

          Coproduction de la politique de sécurité, de tranquillité publique à Paris et de lutte contre les incivilités (Contrat Parisien de Sécurité, Contrats de Sécurité d'Arrondissement, ingénierie sécuritaire, gestion de crise).

    Son organisation opérationnelle :

    732 inspecteurs de sécurité (ISVP) et 220 agents de la surveillance spécialisée (ASS) de la DPP interviennent, 7j/7, 24h/24, sur le domaine public de la Ville de Paris pour assurer la protection de plus de 3000 bâtiments, équipements et espaces verts.

    Ils assurent la sécurité et la tranquillité des usagers (…)

    Les inspecteurs de sécurité mènent des opérations de lutte contre les incivilités liées à la propreté dans l'ensemble des arrondissements de la Capitale. Ils sont amenés à effectuer des mises en garde mais également à verbaliser certaines infractions.

    Ils ont donc un rôle de prévention, de dissuasion et de répression.

    (…)

    Parmi les 635 ISVP qui opèrent sur le terrain 24h/24, il y a 8 unités territoriales de jour (patrouilles motorisées), 2 unités de nuit (nord et sud), 3 unités spécialisées (cynophiles, motocyclistes, VTT).

    On clique ensuite sur l’onglet : Prévention et médiation. On y trouve les informations suivantes :

    Les correspondants de nuit (Correspondants de nuit ? Pas vu un seul depuis que j’habite le quartier — NDLR) sont des médiateurs dont la mission est de faire en sorte que la rue devienne un lieu d'échange et de tranquillité. Par leur présence quotidienne sur le terrain, ils sont à même de répondre aux besoins concrets des habitants, parfois aux prises avec un environnement difficile ou des troubles nuisant à la vie collective.

    La gestion directe par la mairie de Paris donne aux correspondants de nuit l'appui de toute l'administration parisienne : ils assurent ainsi un contact permanent entre la municipalité et les Parisiens et, pour contribuer mieux encore à l'amélioration de la qualité de vie dans les quartiers, joignent également leurs efforts à ceux des autres services publics, des bailleurs sociaux et des associations locales.

    Dans quels cas interviennent-ils ?

    La résolution des petits conflits par la médiation :

    Conflits de voisinage (tapage, occupation de parties communes...)

    Conflits sur la voie publique

    Prévention des nuisances et des incivilités

    La présence rassurante et le lien avec les services publics :

    Présence physique rassurante la nuit

    Accompagnement des personnes les plus fragiles (…)

    La veille technique :

    Etat quotidien du quartier (propreté, salubrité, éclairage, épages...). (…)

    Quelles sont leurs missions?

    La médiation sociale :

    Elle tend à résoudre les petits conflits qui perturbent la vie d'un quartier, d'une rue ou d'un immeuble. Les correspondants de nuit interviennent et tentent, par le dialogue, de faire cesser les troubles s'ils existent réellement, ou de calmer les esprits en trouvant un terrain d'entente susceptible de rendre la tranquillité aux habitants.

    Une veille technique et sociale :

    Elle permet à la mairie de Paris et à ses partenaires de rester en permanence au contact du quartier. (…)

     

    paris,dealers,propreté,sécurité
    Rue du Chevalier de la Barre, de jour...

     

     

    Le cadre est posé. Les problèmes sont connus, des actions prévues. Le système est indéniablement bien pensé, étudié. Il semble répondre à tous les cas de figure, les moyens semblent être là, les UteQ, les BST, les ISVP, les ASS , les ZSP et autre sigles pourraient nous donner un sentiment de sécurité, MAIS … Où sont les résultats ? Pourquoi les problèmes évoqués, et communiqués aux élus, à la police et aux différents services municipaux depuis des années restent-ils en l’état ? Pourquoi la police ne fait-elle rien ? Des bruits courent — Les indics … Ils attendent, remonter les filières … En juillet 2013, nous avons adressé un courrier à madame El Khomri, adjointe chargée de la prévention et de la tranquillité publique, à propos de la saleté du quartier et des nuisances engendrées par la présence des dealers, entre autre. Sept mois plus tard, voici la réponse qui nous est parvenue :

    Chère madame,

    Vous avez bien voulu attirer l’attention de la municipalité du 18e sur les regroupements que vous constatez, rue du chevalier de la Barre, mentionnant des trafics de stupéfiants.

    Comme vous le savez, ni le maire d’arrondissement, ni le maire de Paris ne disposent de pouvoirs de police qui relèvent intégralement, à Paris, de la Préfecture de police. N’étant pas directement en compétence, soyez néanmoins assurée que je suis consciente des difficultés importantes que peuvent rencontrer l’ensemble des habitants de la rue et j’ai à cœur de pouvoir les aider à y répondre.

    Je vous informe que j’ai appuyé, dès réception des premiers signalements de plusieurs habitants, cette situation auprès du commissaire divisionnaire du 18e Nelson Bouard afin que ses effectifs puissent établir une surveillance sur les faits signalés par les riverains ;

    Sachez que des surveillances sont déjà diligentées sur ce secteur. Lors du conseil de quartier public du quartier Montmartre, en date du 11 décembre 2013, l’association Action Barbès nous avait également alertés sur les difficultés que rencontraient plusieurs adhérents de leur association. J’ai également eu différents échanges avec le conseil syndical du 8 rue du chevalier de la barre qui subissait des intrusions dans les parties communes de leur immeuble.

    Sachez qu’un suivi attentif est assuré par le commissaire du 18e, via la mission prévention et communication de la police urbaine de proximité (te : 01 53 41 50 80)

    J’ai également effectué un signalement auprès de la direction de la propreté afin que les agents apportent un soin attentif à votre rue et qu’ils puissent prendre en compte les dégradations récurrentes. Je reste à votre disposition etc.

     

    Myriam El Khomri

    Adjointe au maire de Paris

     

    Le discours est rodé, l’élue en question sans doute de bonne volonté. Alors que se passe-t-il ? Pourquoi y-a-t-il une telle incohérence entre les discours officiels, les dispositifs, qui semblent adaptés, et la réalité vécue par les habitants du quartier ? Pourquoi échouons-nous là où d’autres villes comme Londres, Berlin ou Copenhague réussissent mieux ? Y-a-t-il un mal français ?

    Dans les différents documents officiels que j’ai cités dans cet article, le mot prévention apparaît huit fois, le mot répression, une fois. Le gros mot est lâché : répression ! En France, on le prononce du bout des lèvres, ce mot tabou, ce mot sale dont on pense volontiers qu’il fait partie des oripeaux du Front National, un Front National qui a estampillé un certain nombre de vocables comme étant siens, le plus connu étant le mot sécurité que personne n’ose plus prononcer de peur d’être taxé de fasciste, pourtant la sécurité n’est pas l’affaire du FN mais un droit auquel peut prétendre tout citoyen.Alors imaginons une France courageuse, qui briserait certains tabous éculés issus de l’idéologie d’une certaine gauche, gentillette, naïve et bien pensante ? J’ai presque envie de dire catholique (bisounours pour les laïques). Certains hommes politiques s’y sont essayés récemment, de gauche même. Décomplexés, ils le sont et ils tentent de repeindre certains mots d’une couleur moins odieuse que celle utilisée pa

  • Point de vue

    Le logement est une des clefs de cette mixité sociale. Doubler le nombre de logements sociaux en 7 ans est révélateur de notre effort en la matière. Mais nous entendons l'accroître encore davantage. Nous contribuerons à l'objectif parisien de créer 40 000 logements sociaux d'ici 2014 quand 72% des Parisiens remplissent les critères d'attribution : nous créerons des logements sociaux pour toutes les familles. Le foncier est rare dans le 9e, c'est pourquoi nous préempterons des immeubles mis en vente, notamment à la découpe, afin de les transformer en logements sociaux en y maintenant les habitants qui y vivent, bien sûr, comme cela a été le cas au cours de la précédente mandature.

    L'attribution transparente des logements sociaux que nous avons mise en place et à laquelle participent des associations comme Emmaüs et ATD Quart Monde sera maintenue.

    Nous aiderons les jeunes à accéder au logement en ouvrant une résidence étudiante dans le Nord de l'arrondissement ainsi qu'un foyer pour les jeunes travailleurs rue Lamartine.

    Les aides au logement de la Mairie seront renforcées afin de doubler le nombre de Parisiens pouvant en bénéficier. Nous mettrons en oeuvre un système d'aide public à la caution pour les jeunes locataires et les classes moyennes et nous mettrons en place un guichet unique dans le 9e centralisant toutes les démarches et aides liées au logement.

    Nous maintiendrons notre politique de lutte contre l'habitat insalubre qui a permis à ce jour la réhabilitation de tous les immeubles recensés comme tels dans le 9e et nous lutterons contre l'habitat indigne en engageant si nécessaire des procédures de déclaration d'utilité publique en vue de préempter afin de créer des logements sociaux, comme nous l'avons fait pour l'immeuble du 72 rue de Clichy.

    Consolider le lien social pour un 9è solidaire, c'est aussi cela, la mixité sociale et ce à tous les âges de la vie. Nous proposons de soutenir et de favoriser l'implication de nos aînés : nous ouvrirons une maison médicalisée rue Blanche et un pôle personnes âgées rue de la Tour des Dames dont les services simplifieront et amélioreront la vie des personnes âgées et de leur famille. Nous développerons les initiatives intergénérationnelles en organisant des échanges entre nos aînés et les écoles, les crèches, le Conseil de la Jeunesse.
    Il nous faut rendre la ville plus accessible pour les personnes en situation de handicap, en poursuivant les aménagements de voiries, la mise en accessibilité des services publics, notamment les centres sportifs, de loisirs, les logements sociaux. Nous étendrons le service Paris Accompagnement Mobilité pour les personnes à mobilité réduite.

    Nous poursuivrons nos actions de lutte contre l'exclusion. Nous créerons de nouvelles places d'hébergement après avoir ouvert 3 centres d'hébergements depuis 2001 dont un pour les femmes. Nous augmenterons le nombre de maraudes sociales au contact des personnes sans abri et ouvrirons un espace d'accueil à leur attention. Nous renforcerons le dispositif permettant à la Ville de Paris et aux associations de louer des appartements vides afin de les transformer en logements d'urgence ou d'insertion.

    La mixité sociale, c'est aussi permettre à toutes les familles d'y élever leurs enfants et d'y être bien accueillies. Après avoir ouvert 5 crèches et haltes garderies depuis 2001, nous créerons de nouvelles places en crèche et poursuivrons la mise en place d'horaires élargis. Nous favoriserons les échanges entre les familles pour organiser des gardes partagées.

    La mixité sociale, c'est aussi la réussite scolaire de tous les enfants. Nos efforts en matière d'ouverture d'écoles seront encore au rendez vous avec la création de 2 nouvelles écoles élémentaires. Nous y créerons des espaces culturels et d'activités comme des « espaces premiers livres » dans toutes les maternelles et nous renforcerons le soutien scolaire pour les élèves en difficulté en partenariat avec des associations.
    Enfin, tous les jeunes doivent trouver leur place dans notre arrondissement : nous ouvrirons un nouveau centre d'animation culturel et sportif dans l'Ouest de l'arrondissement (rue de la Tour des Dames), ainsi qu’un foyer d'accueil pour leur permettre de se retrouver, et qu’un lieu de répétition. Nous renforcerons l'offre d'activités sportives et culturelles pendant les vacances pour les jeunes qui ne partent pas.

    Nous réaffirmerons notre solidarité en poursuivant les parrainages républicains des familles étrangères en situation irrégulière dont les enfants sont scolarisés dans notre arrondissement.

    La mixité sociale, richesse et attrait de notre arrondissement, est un beau combat, nous serons au rendez-vous pour que chacun puisse vivre, ensemble, dans le 9e !

     

    Mixité sociale - PS.pdf

    La mixité sociale : utopie ou nécessité? Comment la réaliser dans le 9e?

    par Jacques Bravo – Parti Socialiste8faeecb4e9458d011f440c00e4a32351.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

    Une des richesses de Paris, un des moteurs de son dynamisme, c'est la mixité sociale : Paris est la ville de toutes et tous et pour tous. Et le 9e, avec ces différents quartiers et ses ambiances multiples en est un exemple vivant (c'est inscrit dans son histoire même, entre la Nouvelle Athènes de George Sand et le quartier des Lorettes dépeint par Balzac). La mixité sociale, gage du mieux vivre ensemble est un de nos combats prioritaires. Faire que chacun puisse vivre, habiter notre arrondissement, y élever ses enfants, profiter de la culture qu’il offre, des activités sportives, des commerces, est ce qui a animé notre équipe municipale depuis 2001 et est au coeur de notre projet pour les six années à venir.

  • Réunion plénière des Conseils de quartier

    Les 100 participants à cette réunion sont à peu près le nombre moyen de participants à chacune des sessions des 5 Conseils de quartier durant l’année, qu’il nous faut quand même ramener au potentiel, certes théorique, du nombre de participants maximum à ces Conseils, soit le nombre d’inscrits sur les listes électorales du 9ème plus les gens qui y travaillent soit environ 40 000 personnes. N’y aurait-il que 10% de ce potentiel mobilisés, soit 4000 personnes, nos 100 participants ne représentent que 2,5% de cet échantillon. C’est extrêmement faible et pose clairement la question de la représentativité des Conseils, c'est-à-dire la validité des avis et recommandations émis par ceux-ci.

    La manière d’aborder le sujet par les élus est contradictoire. Le discours est extrêmement ouvert, plein de bonnes intentions, quoique flou. Mais la pratique s’avère moins libérale. Le mode de désignation des Collectifs de propositions est fixé par la Mairie. Les dates de réunion des Conseils également. La révision de la charte devra nécessairement s’inscrire dans les objectifs fixés par l’Hôtel de Ville pour le projet de charte parisienne. Le maintien des élus référant qui deviendraient élus délégués, omniprésents, semble là pour encadrer, limiter, les marges de manœuvre des collectifs et donc des Conseils. Jusqu’aux comptes-rendus qui sont écrits par un(e) chargé(e) de mission de la Mairie ! Sans parler de la confusion sémantique qui semble régner rue Drouot comme à l’Hôtel de ville  entre information, consultation et concertation !

    Reconnaissons que les citoyens n’ont pas non plus une attitude très claire. Leur manque d’engagement, la non prise en mains de l’outil Conseil de quartier pour diverses raisons, gênent le processus, voire le bloquent. Le fait que ce soit des militants politiques - ce qui ne serait leur être reproché bien entendu – qui la plupart du temps intègrent les collectifs de propositions n’arrange pas les choses. Sur les quatre rapporteurs d’activités des collectifs qui ont pris la parole au cours de la réunion du 18, quatre sont des militants ! Ce n’est faire de procès d’intention à personne que de dire que cela peut en gêner certains. Enfin, last but not least, la nature des sujets traités par les Conseils de quartier sont certainement la cause de ce non engagement. Tant que ceux-ci se contenteront d’être de simples comités des fêtes locales, il y a fort à parier que nombre d’habitants ne souhaiteront pas s’y investir.

    Alors échec de la Démocratie participative ? Anesthésie de celle-ci par des élus préoccupés de conserver les quelques prérogatives qu’ils ont encore et qu’ils ne veulent pas voir entamer par les habitants ? Immaturité démocratique de la population, voire irresponsabilité ? Le chemin va être long. La Démocratie représentative a mis presque deux siècles pour s’installer, restons optimistes.

    886c9f228d8b4608f1872e1c72a49da0.png

     

    D’où vient l’impression que quelque chose ne fonctionne pas dans les Conseils de quartier dans notre arrondissement ? Mercredi 18 juin se tenait salle Rossini la réunion plénière des 5  Conseils de quartier du 9ème. Peu de monde – au maximum 100 personnes – pour cette réunion de « reprise de contact » comme l’a définie sur ce blog il y a quelques jours Amina Bécheur, Conseillère d’arrondissement en charge, entre autres, de la Démocratie locale. L’ordre du jour comprenait 3 volets : présentation des objectifs de l’exécutif municipal en matière de Démocratie locale pour la nouvelle mandature, bilan de l’activité des Conseils pour 2007/2008 et révision de la charte.

    d4fc1b22f2df5e4405818ac83a519089.jpg

     

    Jacques Bravo, Maire du 9e, et Amina Becheur, Conseillère d'arrondissement en charge de la Démocratie locale ont présidé la réunion

     

    Dans un discours introductif assez court, Jacques Bravo, Maire du 9ème, a dit la manière dont il voyait les choses. « Les citoyens sont au cœur des sujets qui les concernent » a-t-il affirmé. Si les citoyens demandent des choses à la Mairie, « la Mairie a des choses à demander aux citoyens » a t-il encore déclaré. Il souhaite que les sujets traités par les Conseils de quartier dépassent le cadre de notre arrondissement pour éventuellement avoir une influence sur l’Hôtel de Ville et c’est pourquoi il donnera « la priorité aux propositions ayant reçu le label Conseil de quartier ».

    Amina Bécheur, quant à elle, a rappelé le cadre du travail dans lequel s’inscrivaient les Conseils de quartier. Les prochains Conseils se tiendront en septembre ou octobre, avec comme mode opératoire la charte révisée qui servira de règle du jeu dans les relations entre les Conseils et la Mairie, les élus. Elle place la mission des Conseils dans la perspective de ce qui est prévu par l’Hôtel de Ville en matière de Démocratie locale. Une charte parisienne de la participation est un objectif fixé par le nouvel adjoint au Maire de Paris en charge du sujet, Amou Bouakkaz. Cette charte est supposée définir les grands principes et la charte des quartiers devra être en cohérence avec celle-ci. Amina Bécheur insiste sur l’importance de la mise en place de commissions transversales, en charge de sujets spécifiques, comme la voirie, le patrimoine, la solidarité, etc. … Ce processus a été initié au sein du CICA avec les associations. Elle insiste aussi sur la nécessité de faire fonctionner en cohérence, si ce n’est ensemble, les instances liées à la vie de la Démocratie locale que sont le Conseil de la Jeunesse, le Conseil des Sages, les Conseils de quartier et le Conseil des Résidents Etrangers non communautaires à créer.

    Les collectifs de proposition ont ensuite présenté longuement leurs réalisations 2007/2008.

    bb3126cac3f891a46eb54549dd548aa3.jpg

     De gauche à droite : le rapporteur du collectif La Fayette Richer et celui de Clichy Trinité

     

    D’où vient donc l’impression que quelque chose ne fonctionne pas ?