La trêve des confiseurs n’a pas eu d’effet sur le front des municipales à Paris et le paysage a changé ces derniers jours, plus dans les 10e et 18e, un peu moins dans le 9e. Faisons un état des lieux arrondissement par arrondissement en notant qu’aucune liste officielle complète de candidats n’a encore été publiée à l'exception de celle de Remi Féraud dans le 10e.
Dans le 9e, les choses sont relativement calmes. La candidate socialiste Pauline Véron continue sa campagne un peu à l’image de celle de la patronne Anne Hidalgo, sans agitation, quelques réunions thématiques et ouverture de la permanence rue Victor Massé.
A droite, l’accord UMP-UDI-MoDem a fait un peu bouger les choses. Pas la tête de liste Delphine Burkli, très bien ancrée dans l’arrondissement, mais pour les deuxième et quatrième places de cette même liste. Rappelons que dans le cadre de cet accord, Christian Saint-Etienne (UDI) a quitté le 9e pour être candidat dans le 11e et qu’il n’y a pas ici de dissidence suite à l’accord. Jean Baptiste de Froment, un temps sur la liste en deuxième position, retiré un moment au profit d’Armand Hennon suivant quelque rumeur, a été réintroduit en seconde place ces derniers jours. Jean-Baptiste de Froment, 35 ans, Conseiller d’Etat, habite le 9e depuis 12 ans. Il est un ancien conseiller de .....
..... Nicolas Sarkozy et le père du programme pour Paris de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM). Il a l’étiquette UMP et reste largement inconnu dans l’arrondissement. En quatrième position de la liste NKM pour Paris dans cet arrondissement vient Alexis Govciyan avec l’étiquette Alternative UDI/MoDem. Alexis Govciyan est conseiller régional Ile de France, élu dans le Val d’Oise, complètement inconnu dans le 9e où rappelons-le, se trouve une importante et influente communauté d’origine arménienne, ceci expliquant sans doute le choix de l’arrondissement. La droite semble faire là comme un pari en plaçant ces deux personnes dans cette position : celui d’un rééquilibrage en sa faveur dans le 9e en nombre d’élus tant au Conseil de Paris (passer d’une élue, Delphine Burkli, aujourd'hui, à deux) qu’au Conseil d’arrondissement (passer de trois élus aujourd'hui à quatre ou cinq), sauf à espérer reprendre à la gauche la mairie perdue en 2001, ce que les résultats des dernières élections ne permettent pas de raisonnablement envisager, mais qui sait ? Si la droite ne gagne pas son pari et que M. de Froment n’est pas élu Conseiller de Paris, comment imaginer qu’un normalien, brillant intellectuel, ancien conseiller du Prince, se contentera d’un modeste titre de Conseiller d’arrondissement pour son entrée en politique ?
Pour mémoire, rappelons que les écolos auront une liste autonome emmenée par Jonathan Sorel et Nadia Prête et que le Front de Gauche aura aussi sa liste dirigée par Benoit Schneckenburger.
Dans le 10e, l’accord UMP-UDI-MoDem a secoué le paysage. Le seul élu d’opposition actif et présent dans cet arrondissement solidement ancré à gauche, Serge Federbusch, s’est vu refuser le label UMP et est donc entré en dissidence avec le mouvement créé ad-hoc par Charles Beigbeder, Paris-Libéré. Il est officiellement candidat à la mairie du 10e sous cette étiquette. La droite n’en finit pas d’ailleurs de tergiverser dans cet arrondissement qui n’a guère d’intérêt pour elle, la victoire étant quasi-assurée à la gauche. Une tête de liste, Deborah Pawlik (UMP) et un second, Olivier Mousson (Alternative UDI-MoDem), ont bien été nommés, mais l’actuelle Conseillère de Paris élue dans le 10e avec l’étiquette UMP puis passée à l’UDI, Lynda Asmani, aurait entrepris un rapprochement avec l’équipe d’Anne Hidalgo, dit la rumeur.
La liste de la gauche dirigée par Rémi Féraud semble être prête et devrait comprendre des communistes dont l'ancien leader syndical Didier Le Reste et la ministre Yamina Benguigui, actuelle conseillère de Paris dans le 20e dont l'assiduité au Conseil est des plus aléatoire !
Le Front de Gauche aura aussi son candidat en la personne de Guillaume Etievant, Secrétaire National à l’Economie et au Travail du Parti de Gauche. De belles joutes en perspective entre les communistes de la liste Féraud et ceux du Front de gauche.
Europe Ecologie les Verts a choisi Anne Souyris et Sylvain Raifaud comme têtes de liste bien que les écolos aient été un peu aux abonnés absents dans l'arrondissement pendant cette mandature. Notons également une liste menée par Gaspard Delanoë déjà candidat en 2008.
Dans le 18e, c’est là que la secousse semble avoir été la plus forte au sein de la droite suite à l’éviction de Roxane Decorte de la liste emmenée par Pierre Yves Bournazel dans le cadre de l’accord UMP-UDI-MoDem. Elle laisse sa place de seconde de liste à Fadila Méhal (Alternative UDI/Modem). A noter aussi le retour de Christian Honoré qui, suivant nos informations, ne devait pas être candidat il y a quelques semaines encore mais qui finalement figure sur la liste du 18e, estampillé « centriste » alors que tout laissait croire durant l’actuelle mandature qu’il était UMP. Roxane Decorte rejoindra-t-elle les troupes de Paris Libéré dans le cadre de la dissidence ? On verra. Elle est en tout cas officiellement candidate à la mairie du 18e. Enfin, effet secondaire, est apparue une dissidence au sein de l’UDI avec la candidature de Mustapha Saadi, conseiller régional de l'Essonne.
A gauche les choses sont plus calmes. Eric Lejoindre, candidat du Parti Socialiste a inauguré sa permanence rue de Trétaigne et publié sur son site de campagne quelques noms avec profils de sa liste.
Pour mémoire, Danièle Atala, PG Front de gauche, Pascal Julien et Sandrine Mées, EELV sont également candidats à la mairie du 18e.
Des événements de ces trois ou quatre dernières semaines, il faut bien comprendre que les positionnements de chacun(e) se sont faits en fonction des ego et non des programmes. Certes les principaux candidats les ont publiés ces programmes, mais il est clair que ce ne sont pas les différences dans ceux-ci qui ont influencé tel ou telle dans leur comportement. Il est même curieux de constater combien l’incohérence entre les propos et les actes est grande. Tel parti défend une loi sur le non-cumul des mandats mais ne se gêne pas pour placer une ministre en exercice sur sa liste en position éligible bien sûr. Tel autre défend la proximité mais fait soit voyager ses candidats d’un arrondissement à l’autre soit les « parachute » en fonction des perspectives de victoire. Chacun dit vouloir respecter une certaine « éthique » mais nombre de candidats traînent derrière eux des affaires pas nettes voire des condamnations réelles.
Enfin nous ne serions pas complets si nous ne touchions pas un mot de la virulente campagne anti-NKM qui s'est déversée sur Twitter ces dernières semaines. Il est vrai que les maladresses de la candidate et les tergiversations de la droite parisienne ont fourni aux opposants et moqueurs de tout poil des bâtons pour la battre et ils ne s'en sont pas privés. Mais ne nous laissons pas influencer par l'intensité de cette campagne qui ne reflète sûrement pas les intentions des Parisiens dans leur choix. Les récents sondages, même si on doit les regarder avec prudence comme tous les sondages, nous l'indiquent très clairement. Les jeux ne sont pas faits.
Les Parisiens trancheront.
MAJ : on nous fait remarquer à juste titre que le mode de scrutin à Paris ne permet pas la parité des conseillers de Paris dans le 9e (2 et 2). La majorité qui sortira des urnes aura forcément 3 conseillers de Paris.
Commentaires
Bonjour et merci pour cette synthèse détaillée... mais très ciblée UMP / PS! :-) Vous omettez par exemple de mentionner que Pascal JULIEN et Sandrine MEES ont eux aussi, avec leurs colistiers, ouvert un local de campagne situé 50 rue Ramey dans le 18e et qu'ils disposent, eux aussi et depuis plusieurs semaines déjà, d'un site de campagne (pascaljulien2014.fr) où figure déjà la liste des 10 premiers candidat-es, et bien d'autres choses encore...
Bien cordialement,
L'équipe EELV18e
Je voudrais , moi aussi , faire la "synthèse" entre les 3 arrondissements qui "gravitent" autour du carrefour Barbès...
En effet ,1) les policiers qui stationnent à droite du kioque à journaux ne peuvent intervenir pour interpeller les individus qui entrent dans la station sans payer , par le "tourniquet" (forcé depuis longtemps )c'est l'affaire de la RATP (disent-ils)
2) A 20m d'eux , trois ou quatre individus stationnent en permanence dans le renfoncement de la petite porte latérale du Louxor(côté Magenta )trafiquent (drogue) en toute impunité.
"impossible d'intervenir , dans le 10e arrondissement "
3)ces mêmes policiers ne peuvent pas intervenir non plus à10m
d'eux face au feu tricolore (devant le Louksor ) où la circulation est anarchique et très dangereuse ."Il s'agit du 9e
disent-ils , nous on est 18e !"
N'existe-t-il aucune coordination possible entre les 3 arrondissemnts .Puisque ces policiers sont sur place ,, pourquoi
ne peuvent-ils pas intervenir dans tout ce carrefour ?Ce serait tellement plus simple !!La préfecture de ^police ne peut-elle coordonner tout cela .?Les voyous en profitent largement !!!!