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Rechercher : conseils de quartier

  • Billet d'humeur ! Château rouge blues

    Depuis l'an dernier, le blog d’Action Barbès ouvre ses colonnes aux adhérents de l'association qui souhaitent informer d'une manifestation, relater un évènement de leur quartier  …. ou encore écrire un billet d'humeur. C'est le cas pour l'article du jour envoyé par une adhérente de la rue du Chevalier de la Barre. Publier ce billet d’humeur ne signifie pas qu’Action Barbès partage entièrement l’avis de son auteure. Il est un témoignage.

    Château rouge blues

    On ne se lasse pas d’avoir la chance de vivre à deux pas du Sacré-Cœur. La nuit, il suffit de se pencher à la fenêtre pour apercevoir sa silhouette blanche et ronde se détacher en haut de la colline. Quand la nuit est claire, c’est plus beau encore. On ne s’en lasse pas.

    On ne s’en lasse pas ?

    Vendredi soir — 21h40. Je me rends chez des amis, je suis seule. Je descends la rue du chevalier de la Barre, autant admirée — la rue — par les riverains que par les nombreux visiteurs étrangers qui continuent à nous faire la grâce de gravir chaque jour la pente abrupte qui mène au Sacré-Cœur. C’est le printemps, les arbres ont retrouvé leurs feuilles, et la jolie rue pavée, si faiblement éclairée, si typiquement Montmartroise, ondule gentiment jusqu’à la rue Ramey.

    paris,dealers,propreté,sécuritéEn bas de la rue, je contourne les poubelles qu’on a laissées sur le trottoir, évite les détritus que les équipes de nettoyage n’ont pas ramassés. Je bifurque à droite, rue Ramey. L’odeur fraîche du printemps laisse place à celle de l’urine. Je me fraie un chemin entre les dealers qui sont postés là, depuis plus de deux ans. Les affaires semblent aller bon train, à en juger par le ballet incessant des scooters sur le trottoir. Ce soir, ils ne sont que six ou sept, ce n’est pas si mal.

    Comme chaque jour, vers 18h, ...

    ... ils se sont postés à l’angle de la rue du chevalier de la Barre et de la rue Ramey. Ils sont cinq, dix, parfois plus, en été, quand il fait beau. Quand il pleut, ou qu’il fait trop froid, ils s’installent dans le hall d’un immeuble dont ils se sont procuré le code. Quand la température leur sied, ils s’assoient sur le rebord d’une fenêtre du même immeuble. L’occupant de l’appartement concerné garde ses volets fermés en permanence, ou invente des stratagèmes floraux, voire cactaceaen, pour les tenir éloignés du rebord de sa fenêtre, comme on tenterait de tenir des moustiques à distance, mais ils reviennent toujours, comme les moustiques, ils reviennent chaque jour. Leur présence, parfois jusque tard dans la nuit, est rythmée par une musique tonitruante dès leur arrivée. Parfois, à bout, on s’approche, on leur demande de ne pas mettre la musique si fort, on prend des gants, on ne veut pas les froisser, risquer une insulte ou autre comportement peu civil — S’il vous plaît, La musique … Quoi ? elle te plaît pas la musique ? Tu veux quoi ? Du Charles Aznavour ? Si, au contraire, j’adore le rap hargneux et vindicatif, surtout quand les basses sont à fond. Le problème, c’est le volume, on vous entend à dix lieues, même quand les fenêtres sont fermées — Ta mère la p*** qu’on fait ce qu’on veut, c’est chez nous ici ! Va te faire enc**** connasse ! On appelle la police, qui ne vient pas. De guerre lasse, on consulte le site de la mairie du 18e. On clique : Prévention tranquillité publique. Plusieurs choix s’offrent à nous : Direction prévention protection, Prévention et médiation, Contrat de sécurité d’arrondissement, zone de sécurité prioritaire. Le millefeuille, une pâtisserie bien française. On cherche un contact. On n’en trouve aucun. On opte pour : Direction prévention protection. Voici ce qu’on lit :

          Coproduction de la politique de sécurité, de tranquillité publique à Paris et de lutte contre les incivilités (Contrat Parisien de Sécurité, Contrats de Sécurité d'Arrondissement, ingénierie sécuritaire, gestion de crise).

    Son organisation opérationnelle :

    732 inspecteurs de sécurité (ISVP) et 220 agents de la surveillance spécialisée (ASS) de la DPP interviennent, 7j/7, 24h/24, sur le domaine public de la Ville de Paris pour assurer la protection de plus de 3000 bâtiments, équipements et espaces verts.

    Ils assurent la sécurité et la tranquillité des usagers (…)

    Les inspecteurs de sécurité mènent des opérations de lutte contre les incivilités liées à la propreté dans l'ensemble des arrondissements de la Capitale. Ils sont amenés à effectuer des mises en garde mais également à verbaliser certaines infractions.

    Ils ont donc un rôle de prévention, de dissuasion et de répression.

    (…)

    Parmi les 635 ISVP qui opèrent sur le terrain 24h/24, il y a 8 unités territoriales de jour (patrouilles motorisées), 2 unités de nuit (nord et sud), 3 unités spécialisées (cynophiles, motocyclistes, VTT).

    On clique ensuite sur l’onglet : Prévention et médiation. On y trouve les informations suivantes :

    Les correspondants de nuit (Correspondants de nuit ? Pas vu un seul depuis que j’habite le quartier — NDLR) sont des médiateurs dont la mission est de faire en sorte que la rue devienne un lieu d'échange et de tranquillité. Par leur présence quotidienne sur le terrain, ils sont à même de répondre aux besoins concrets des habitants, parfois aux prises avec un environnement difficile ou des troubles nuisant à la vie collective.

    La gestion directe par la mairie de Paris donne aux correspondants de nuit l'appui de toute l'administration parisienne : ils assurent ainsi un contact permanent entre la municipalité et les Parisiens et, pour contribuer mieux encore à l'amélioration de la qualité de vie dans les quartiers, joignent également leurs efforts à ceux des autres services publics, des bailleurs sociaux et des associations locales.

    Dans quels cas interviennent-ils ?

    La résolution des petits conflits par la médiation :

    Conflits de voisinage (tapage, occupation de parties communes...)

    Conflits sur la voie publique

    Prévention des nuisances et des incivilités

    La présence rassurante et le lien avec les services publics :

    Présence physique rassurante la nuit

    Accompagnement des personnes les plus fragiles (…)

    La veille technique :

    Etat quotidien du quartier (propreté, salubrité, éclairage, épages...). (…)

    Quelles sont leurs missions?

    La médiation sociale :

    Elle tend à résoudre les petits conflits qui perturbent la vie d'un quartier, d'une rue ou d'un immeuble. Les correspondants de nuit interviennent et tentent, par le dialogue, de faire cesser les troubles s'ils existent réellement, ou de calmer les esprits en trouvant un terrain d'entente susceptible de rendre la tranquillité aux habitants.

    Une veille technique et sociale :

    Elle permet à la mairie de Paris et à ses partenaires de rester en permanence au contact du quartier. (…)

     

    paris,dealers,propreté,sécurité
    Rue du Chevalier de la Barre, de jour...

     

     

    Le cadre est posé. Les problèmes sont connus, des actions prévues. Le système est indéniablement bien pensé, étudié. Il semble répondre à tous les cas de figure, les moyens semblent être là, les UteQ, les BST, les ISVP, les ASS , les ZSP et autre sigles pourraient nous donner un sentiment de sécurité, MAIS … Où sont les résultats ? Pourquoi les problèmes évoqués, et communiqués aux élus, à la police et aux différents services municipaux depuis des années restent-ils en l’état ? Pourquoi la police ne fait-elle rien ? Des bruits courent — Les indics … Ils attendent, remonter les filières … En juillet 2013, nous avons adressé un courrier à madame El Khomri, adjointe chargée de la prévention et de la tranquillité publique, à propos de la saleté du quartier et des nuisances engendrées par la présence des dealers, entre autre. Sept mois plus tard, voici la réponse qui nous est parvenue :

    Chère madame,

    Vous avez bien voulu attirer l’attention de la municipalité du 18e sur les regroupements que vous constatez, rue du chevalier de la Barre, mentionnant des trafics de stupéfiants.

    Comme vous le savez, ni le maire d’arrondissement, ni le maire de Paris ne disposent de pouvoirs de police qui relèvent intégralement, à Paris, de la Préfecture de police. N’étant pas directement en compétence, soyez néanmoins assurée que je suis consciente des difficultés importantes que peuvent rencontrer l’ensemble des habitants de la rue et j’ai à cœur de pouvoir les aider à y répondre.

    Je vous informe que j’ai appuyé, dès réception des premiers signalements de plusieurs habitants, cette situation auprès du commissaire divisionnaire du 18e Nelson Bouard afin que ses effectifs puissent établir une surveillance sur les faits signalés par les riverains ;

    Sachez que des surveillances sont déjà diligentées sur ce secteur. Lors du conseil de quartier public du quartier Montmartre, en date du 11 décembre 2013, l’association Action Barbès nous avait également alertés sur les difficultés que rencontraient plusieurs adhérents de leur association. J’ai également eu différents échanges avec le conseil syndical du 8 rue du chevalier de la barre qui subissait des intrusions dans les parties communes de leur immeuble.

    Sachez qu’un suivi attentif est assuré par le commissaire du 18e, via la mission prévention et communication de la police urbaine de proximité (te : 01 53 41 50 80)

    J’ai également effectué un signalement auprès de la direction de la propreté afin que les agents apportent un soin attentif à votre rue et qu’ils puissent prendre en compte les dégradations récurrentes. Je reste à votre disposition etc.

     

    Myriam El Khomri

    Adjointe au maire de Paris

     

    Le discours est rodé, l’élue en question sans doute de bonne volonté. Alors que se passe-t-il ? Pourquoi y-a-t-il une telle incohérence entre les discours officiels, les dispositifs, qui semblent adaptés, et la réalité vécue par les habitants du quartier ? Pourquoi échouons-nous là où d’autres villes comme Londres, Berlin ou Copenhague réussissent mieux ? Y-a-t-il un mal français ?

    Dans les différents documents officiels que j’ai cités dans cet article, le mot prévention apparaît huit fois, le mot répression, une fois. Le gros mot est lâché : répression ! En France, on le prononce du bout des lèvres, ce mot tabou, ce mot sale dont on pense volontiers qu’il fait partie des oripeaux du Front National, un Front National qui a estampillé un certain nombre de vocables comme étant siens, le plus connu étant le mot sécurité que personne n’ose plus prononcer de peur d’être taxé de fasciste, pourtant la sécurité n’est pas l’affaire du FN mais un droit auquel peut prétendre tout citoyen.Alors imaginons une France courageuse, qui briserait certains tabous éculés issus de l’idéologie d’une certaine gauche, gentillette, naïve et bien pensante ? J’ai presque envie de dire catholique (bisounours pour les laïques). Certains hommes politiques s’y sont essayés récemment, de gauche même. Décomplexés, ils le sont et ils tentent de repeindre certains mots d’une couleur moins odieuse que celle utilisée pa

  • Municipales 2014, où en sommes-nous ?

    paris,municipales-2014Les élections municipales sont un moment particulier pour une association de quartier comme Action Barbès. Il faut regarder les propositions des candidats, bien cerner les problèmes qui nous préoccupent concernant Barbès et ses alentours, interroger ces candidats et leurs colistiers, essayer d’aller avec eux un peu plus loin que les discours convenus qui se tiennent au cours des campagnes électorales, …. Obtenir ou essayer d’obtenir des engagements de ces candidats même si, pour être honnêtes, nous savons que ceux-ci n’impliquent que ceux qui les écoutent. Et pour Action Barbès, cela couvre trois arrondissements de Paris !

    Nos choix

    Nous avons décidé cette année de façon très arbitraire, nous le reconnaissons, de nous intéresser à quelques sujets phares qui préoccupent nos adhérents concernant les 9-10-18e et en tout premier lieu le projet de réaménagement du boulevard de La Chapelle en promenade urbaine. Nous avons aussi décidé de limiter nos entretiens aux candidats qui nous paraissent être en situation d’occuper des responsabilités au cours de la mandature 2014-2020. C’est pourquoi nous vous proposerons la semaine prochaine une série de 3 articles, un par arrondissement, qui résumeront nos entretiens avec d’une part les candidats de l’union UMP-UDI-MoDem et d’autre part avec les candidats PS-PCF-PRG. Nous avons aussi interrogé les candidats écologistes qui, en cas de victoire de la gauche, feront partie des exécutifs municipaux. Que les autres candidats nous pardonnent ces choix mais Action Barbès est une petite association qui n’a pas les moyens d’être partout et suivre tout le monde.

    Pour chaque arrondissement, nous avons établi une liste de sujets spécifiques et avons ainsi créé une grille d’entretien commune utilisée lors des rencontres avec les candidats nous permettant ainsi de voir où sont les points convergents et les différences.

    Les listes

    Mais pour commencer, et puisque le dernier délai pour déposer les listes des candidats était jeudi dernier à 18h, jetons un coup d’œil sur celles-ci.

    Il y a sept listes dans le 9e, dix dans le 10e et dix listes également dans le 18e : source Préfecture de la région IdF.

    Dans les trois arrondissements, les candidats tête de liste que nous avons rencontrés (UMP, PS et EELV) nous ont tous tenu à peu près le même langage à propos de la constitution de leur liste. Proximité, parité, renouveau quand bien même est-il partiel, mais aussi expérience, diversité, voilà les qualités du candidat type, quelque soit le parti. Les ambitions sont les mêmes, chaque tête de liste affirmant sans hésiter que sa volonté est d’être maire de son arrondissement et qu’en cas de victoire, il ou elle ne désertera pas celui-ci pour aller s’installer à l’Hôtel de Ville comme adjoint au maire de Paris. Rien de bien original.

    Autre particularité commune et donc aussi peu originale dans ces listes, la mise en avant des personnalités dites de "la société civile", en clair pas encartées dans un parti même si les accointances politiques sont assez évidentes. C’est le cas par exemple pour Yamina Benguigui sur la liste de Rémi Féraud (PS) dans le 10e. Ce dernier explique la présence de Mme Benguigui sur sa liste par sa « dimension culturelle qui ne se limite pas aux interventions au Conseil de Paris. Son travail sur l’immigration a du sens dans le 10e. Mon idée est qu’elle amène des projets pour l’arrondissement comme elle l’a fait dans le 20e. L’idée n’est pas qu’elle soit une élue de terrain mais qu’elle apporte autre chose ». Dans le 9e, Pauline Véron (PS) explique la présence d’Emmanuel Stene, président  de la Croix Rouge Paris, en numéro 2  de sa liste ainsi : « Il fait partie des personnes qui ont un regard un peu différent, c'est la fraîcheur que peuvent avoir les nouveaux élus. C'est aussi son expérience, sa connaissance qu'il apporte, il a été responsable de la Croix Rouge du 10e, du 3e, puis de Paris. Il connaît le médico-social, la précarité, le handicap, les personnes âgées, il a une connaissance de terrain, il pourra nous aider à mener des politiques publiques ». Delphine Bürkli (UMP-9e) justifie elle la présence de Gypsie Bloch, membre de la FCPE, ainsi : « J’ai choisi en n°3 une jeune femme de 41 ans représentant de la principale fédération de parents d’élèves que je connais depuis 6 ans puisque je siège au conseil d’école de la rue Milton. J’avais très envie qu’elle soit avec moi en 2014 ». Anne Souyris (EELV-10e) dit « Notre 3e de liste qui est potentiellement éligible vient du milieu associatif du logement, n’est pas encartée EELV ». « Ouassila Chermak qui est gériatre m’apporte son expérience » dit encore Déborah Pawlik (UMP-10e).

    Le 9e et le 18e voient les maires sortants, Jacques Bravo (PS) et Daniel Vaillant (PS), se retirer et mettre en selle un proche, Pauline Véron (9e) et Eric Lejoindre (18e). Notons au passage que le retrait de Daniel Vaillant est partiel puisqu'il est numéro 3 de la liste Lejoindre. Le 10e voit le maire sortant, Rémi Féraud (PS), candidat à sa propre succession. Les têtes de liste de l’actuelle opposition dans les 9e et 18e, Delphine Bürkli (UMP) et Pierre Yves Bournazel (UMP) sont des gens solidement implantés, connaissant bien et également bien connus des habitants. C’est un peu moins vrai pour la candidate tête de liste UMP dans le 10e, Déborah Pawlik, même si « j’ai choisi de faire de cette campagne une campagne de proximité. J’ai entamé le porte à porte en septembre (150 immeubles, 4200 portes et 8500 personnes rencontrées à ce jour (17 Février ndlr) » nous dit elle.

    Fusion pour le second tour

    La vie politique est ainsi faite que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes !

    Si la gauche semble aller à la bataille relativement en ordre avec l’accord de premier tour entre le PS, le PCF et le PRG puis l’accord de fusion pour le second tour entre ces derniers et les écologistes de EELV, le Front de Gauche (FG) de Jean Luc Mélenchon fait lui liste à part. On peut s’interroger sur l’attitude de ce parti pour le deuxième tour qui devrait néanmoins rallier la liste commune PS/EELV, situation qui n’a pas manqué de faire l’objet d’une critique acerbe de Déborah Pawlik (UMP-10e) « regardez ce qui se passe avec le parti de Mme Simonnet (FG à Paris ndlr), c’est quand même assez amusant. Ils ont clairement dit qu’au deuxième tour il y aura alliance alors qu’elle passe son temps à critiquer les propositions d’Anne Hidalgo. Il y a un moment où il faut être cohérent ».

    C’est à droite que les choses sont un peu plus compliquées. La constitution des listes UMP-UDI-MoDem n’a pas été sans problèmes. Du côté de la seule UMP, certains candidats, écartés, sont entrés en dissidence. C’est le cas de Roxane Decorte dans le 18e et de Serge Federbusch dans le 10e. On a d’ailleurs un peu de mal à comprendre la logique dans le choix des candidats à l’UMP car si il y a bien deux personnes présentes et actives dans ces deux arrondissements, ce sont bien elles. Il faut compter aussi sur la dissidence au centre. Mécontente des choix faits par la direction du MoDem, le 9e voit arriver une candidate dissidente, Sandra Fellous. Les choses se compliquent encore car certains, comme Sandra Fellous et Serge Federbusch, ont choisi de rallier la bannière Paris Libéré de Charles Beigbeder, d’autres de rester autonome comme Roxane Decorte. Ce sont là les joies de la politique politicienne pour certains, le pire des comportements nuisibles à la démocratie pour d’autres.

    Quoiqu’il en soit, dans ce contexte compliqué, se pose la question de la fusion des listes pour le second tour. Rappelons que ne pourront se maintenir que les listes ayant fait 10% des suffrages au premier tour (voir notre article du 18 janvier)

    Il est prévu que les listes PS-PCF-PRG fusionnent avec celles des écologistes de EELV. Dans quelles conditions ? « En 2014, on fusionnera vraiment à la règle à calcul. Mon objectif est de faire le meilleur score au premier tour et on fusionnera avec les Verts en fonction de ce que les électeurs auront décidé. Quoi qu’il arrive, il y aura fusion mais selon le score décidé par les électeurs » nous dit Rémi Féraud (PS-10e) mais aussi directeur de campagne d’Anne Hidalgo. L’approche des écologistes semble à peu près sur cette ligne même si Anne Souyris (EELV-10e) précise « On espère avoir une fusion de liste avec le PS qui se fasse sur le fond, c'est-à-dire qu’on arrive à négocier des choses entre les deux tours sur des points écologistes qui sont peut-être moins portés par le maire actuel (Rémi Féraud ndlr). Je ne peux pas vous dire combien il y aura de gens. On n’a pas fait de négociations préalables. Les élections sont des rapports de force ». Cette fusion automatique des listes à gauche n’a pas échappé à Delphine Bürkli (UMP-9e) qui grince « Je pense que mon adversaire (Pauline Véron PS-9e ndlr) aura plus de mal que moi le lundi matin. La liste qu’elle propose sera déchirée au lendemain du premier tour puisqu’elle propose des Verts ».

    Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les choses sont relativement plus claires à droite, enfin telles que nous pouvons les voir aujourd’hui ! Des retournements de situation sont toujours possibles au dernier moment. Que ce soit Delphine Bürkli (UMP-9e) qui nous dit à propos du second tour « Moi je ne change pas. Je pars dans une dynamique d’union dès le premier tour et on ne changera pas entre le premier et le second tour », propos  repris presque mot pour mot par Pierre Yves Bournazel (UMP-18e) là où néanmoins Déborah Pawlik (UMP-10e) est plus évasive «  Moi j’ai proposé à M. Federbusch d’être avec nous, il ne l’a pas souhaité. Je pense qu’il pouvait apporter quelque chose » ce qui ne semble pas garantir la fusion de la droite dans le 10e.

    Les listes sont constituées et publiées, les programmes (les promesses ?) aussi. Citoyens électeurs, avant d'aller voter le 23 mars, au travail !

  • La mixité sociale

    Samedi dernier s’est tenu à l’auditorium de l’Hôtel de Ville un séminaire organisé par l’Observatoire Parisien de la Démocratie Locale et qui avait pour thème "La mixité sociale est elle une utopie ?", sous titre "le peule de Paris XIXème – XXème siècles". Nous vous en avions donné le programme.

    Dans sa présentation introductive, le programme indiquait plus précisément la question : la mixité sociale est un idéal affiché, depuis plusieurs années, par divers partenaires de la ville. Ne serait-ce pas toujours un mythe ?

    Francine Mercier, ethnologue de formation et pianiste de profession, a introduit le débat par un rappel utile du sens des mots. Que signifient aujourd’hui les mots population, habitant, peuple ? Quel sens ont-ils eu au cours des temps ? Il est clair que les termes « population parisienne » et « peuple de Paris » n’ont pas exactement le même sens. Le mot peuple lui-même a pris au cours du temps une signification particulière et un sens politique certain. La Révolution française a été un tournant à cet égard et que penser des expressions « le petit peuple » ou bien « fille du peuple ». Les mots ne sont pas indifférents.

    Michel Pinçon, sociologue au CNRS nous a rapidement brossé un tableau de Paris tel qu’il est aujourd’hui, ses repères spatiaux et ses enjeux sociaux. Paris reste aujourd’hui une capitale de petite taille (87km²) comparée à Londres (350km²) ou Moscou (900km²). La population (un peu plus de 2 millions d’habitants) ne représente qu’une faible partie de la population totale de l’agglomération (11 millions d’habitants) mais sa petite taille fait de la ville une des plus dense en habitants au km². Paris souffre d’être enserré dans une ceinture physique qui empêche son extension comme le périphérique mais aussi les grandes infrastructures comme le parc des expositions de la porte de Versailles par exemple. Il y a une espèce de discontinuité entre la ville et les communes voisines. Dans sa sociologie, il convient aussi de noter sa répartition hétérogène d’un point de vue social, chacun connaissant la différence de composition entre la population résidant à l’Ouest et celle résidant à l’Est.

    Alain Faure, historien à l’Université de Nanterre, nous a parlé du mélange des classes sociales dans le Paris des 18ème au 20ème siècle, en considérant ce mélange au niveau des immeubles et des rues d’une part, des quartiers d’autre part. Au cliché d’immeubles présentant une sédimentation verticale des couches sociales, boutiquiers au rez-de-chaussée, bourgeois au premier, domestiques et ouvriers dans les étages supérieurs, il oppose la notion de répartition par immeuble dans chaque rue. L’évolution des quartiers elle-même est intéressante à regarder. Notre 9ème en est un bel exemple avec successivement la création du quartier de la Chaussée d’Antin et ses riches hôtels particuliers dans la seconde moitié du 18ème siècle et les lotissements par construction des immeubles de rapport de la Nouvelle Athènes au milieu du 19ème siècle.

    Monique Pinçon-Charlot, sociologue au CNRS, s’est elle attachée à montrer la pérennité du comportement des classes aisées au cours des temps. Libre de son choix de résidence par le simple fait d’avoir hérité d’un patrimoine familial, cette catégorie particulière de la population parisienne se regroupe dans ce qu’il est convenu d’appeler les "beaux quartiers", et fonctionne en cercle fermé. Le titre de son intervention est à lui seul le résumé de son intervention : l’entre soi de la bourgeoisie, une forme de Conseil de quartier.

    Saïd Bouzini, Président de l’association Générique, a traité la question du point de vue des étrangers venus s’installer à Paris pour reconnaître que la mixité sociale n’était pas un problème spécifique aux étrangers mais devait bien se placer au niveau "universel" dans un cadre social.

    L’assistance, très studieuse, a bien sûr pu intervenir et retenons de ses interventions deux observations majeures sous forme de questions.

    Contrairement à d’autres métropoles, Paris ne s’est pas agrandi de manière concentrique mais s’est transformé en démolissant et reconstruisant sur de l’existant, s’est transformé sur lui-même. Résultat de son histoire, on peut néanmoins se poser la question du pourquoi ?

    La mixité sociale, pourquoi la mixité sociale ? Est elle quelque chose de vraiment recherché ? Est elle naturelle ? Chaque classe sociale a d’évidence le souci de se protéger et ses membres à rester entre eux. Est elle un concept ? difficile à mettre en place ? Est elle une nécessité pour une ville dont la vie dépend de sa diversité et ne la faisant pas, Paris n’est il pas menacé de nécrose ?

    Toutes de très bon niveau, les interventions ont apporté beaucoup d’informations. On a beaucoup parlé de classes sociales pour constater qu’il est aussi assez difficile d’en parler dans un environnement socio-économique très différent de celui du passé. Les questions de la « boboïsation » de Paris, de l’attrait pour les vieilles pierres de la part d’une catégorie de population au profil encore flou, de la possible transformation de notre capitale en ville musée, etc. … restent cruciales pour l’avenir.

    A noter qu’organisée par l’Observatoire de la Démocratie Locale, cette réunion n'a pas abordé le sujet des moyens démocratiques pour réaliser cette mixité sociale que beaucoup appellent de leurs vœux.

  • Un Premier adjoint passionné

    Laurent Chabas est Premier adjoint au Maire du 9ème arrondissement, délégué à l'éducation, la jeunesse, et la propreté.

     

    Laurent Chabas appartient peut-être à une espèce en voie de disparition : il pense et agit  collectif, intérêt général, dans une époque où l’individuel, l’intérêt personnel, si ce n’est privé, prédominent. Pourtant son parcours est des plus classiques. Ce parisien de 52 ans, marié et père de 4 enfants, habitant du quartier Trudaine Rochechouart, est cadre supérieur au Ministère des Finances, Receveur municipal dans une commune de banlieue ainsi que de l’office HLM de la même commune. En ancien français, cela donne « percepteur », ce qui fait que beaucoup de rigueur anime le personnage. Pensez donc, comptable ! Dans un sourire significatif, Laurent Chabas souligne que cela lui donne de la crédibilité en tant qu’élu, ce qui n’est pas faux. Titulaire d’une Maîtrise d’économie, ayant suivi le cursus traditionnel de l’Ecole du Trésor, c’est une carrière de fonctionnaire qu’il a suivie au gré des missions qui l’ont souvent confrontées aux problèmes très concrets des élus locaux, comme son séjour en Normandie par exemple – les anecdotes qu’il raconte à ce sujet, bien que se déroulant dans les années 80, renvoient aux Contes et Nouvelles de Maupassant.

    Son engagement politique remonte à ses 17 ans (début des années 70), moment où il a rencontré les idées de Michel Rocard alors à la tête du Parti Socialiste Unifié (PSU), ses idées d’autogestion, de progrès démocratique. La politique a toujours été partie intégrante de sa jeunesse, ou plus exactement l’engagement local, sa mère ayant été pendant 3 mandatures successives Conseillère municipale dans une ville de banlieue, et il est dans la tradition familiale d’avoir des élus locaux. Mais son engagement à gauche, pour lui, né dans une famille plus proche du centre et du fameux MRP de la IVème République que de la SFIO de l’époque, n’allait pas forcément de soi. Son engagement au PSU l’a conduit à faire la campagne d’Huguette Bouchardeau lors de la présidentielle 1981 mais il n’a rejoint le Parti Socialiste qu’en 1997, s’étant entre temps consacré aux activités associatives liées aux parents d’élèves au sein de la FCPE. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré Jacques Bravo, alors Conseiller d’arrondissement d’opposition dans le 9ème. Pour parler des valeurs qui sous-tendent son engagement politique, Laurent Chabas dit en préambule que c'est pour donner un sens à sa vie qu' il se consacre aux autres, que pour lui l’intérêt général prime sur l’intérêt particulier et que la laïcité, l’égalité, la justice sociale, en bref l’humanisme, sont ses ressorts.

    Son élection en 2001 sur la liste Bravo fut pour lui non seulement une première, mais comme une surprise aussi, une façon de donner une expression concrète à son engagement. D’autant que contrairement à ce qui est dit généralement, la politique de Bertrand Delanoë a été plus décentralisée qu’on ne le pense affirme Laurent Chabas. « Nous avons eu une obligation de résultat à partir des objectifs assignés par Bertrand Delanoë et la majorité municipale» dit il, « dans le cadre d’engagements financiers clairement définis dans le temps, ce qui nous donnait une visibilité certaine à moyen terme et la possibilité de nous engager ». C’est dans ce cadre à la fois précis au niveau de la Ville de Paris et avec pas mal de marges de manœuvre au niveau de notre arrondissement que Laurent Chabas a traité le difficile dossier des crèches, des écoles maternelles et élémentaires. Et sans trop de flagornerie, avec un succès certain puisque sans être parfaite, la situation actuelle des écoles dans le 9ème est satisfaisante et permet d’envisager les années à venir avec sérénité, même si des efforts restent à faire.

    Justement, ces efforts sont ceux sur lesquels Laurent Chabas entend bien se concentrer au cours de cette seconde mandature qui le voit désormais en position de Premier adjoint. Beaucoup de projets ont été lancés au cours des mois précédant les élections municipales comme par exemple le grand chantier de l’école de la rue de la Tour d’Auvergne qui devrait ouvrir ses portes dès la fin de cette année, de l’école de la rue de Clichy dans trois ans. Laurent Chabas est aussi en charge de la réalisation du nouveau centre d’animation de la rue de la Tour des Dames, "centre Valeyre bis", à l’ouest de notre arrondissement, dont l’ouverture est prévue pour 2012, sans oublier le domaine au combien sensible de la propreté dont le Maire lui a confié la charge.

    C’est avec passion que Laurent Chabas parle de ses actions au sein de la Mairie. Passion certes retenue dans son expression – il est un comptable - mais passion réelle car en parlant des projets qu’il suit, il devient intarissable, voulant faire partager non seulement ses convictions mais aussi les moindres détails des choix qui sont faits, pas avare d’anecdotes, il veut convaincre. Dans sa modernité, il y a aussi de l’ancienne France chez lui : ce souci de la rigueur, de respecter à la fois une certaine déontologie et des convictions bien installées. Une espèce en voie de disparition.
  • Le Trianon, un nouveau lieu « tendance » ?

    Deuxième partie de l'entretien avec Guy Balensi, directeur du Théâtre Le Trianon, sur le boulevard de Rochechouart

    Attentifs aux informations qui laissaient entendre un changement de direction à la tête du théâtre Le Trianon, deux des membres du conseil d'administration d'Action Barbès, Brigitte Faure et Claude Louis, ont été reçus par Guy Balensi. Il leur a raconté ce que représente pour lui ce lieu, les bons moments, ses souvenirs, la traversée d'une partie du 20e siècle avec des hauts et des bas, et l'avenir de la salle.


    Les spectacles qui ont bien marché, qui lui ont laissé de bons souvenirs

    Les Caramels Fous, Higelin chante Trénet, plusieurs spectacles de cirques : le cirque Eloize (Ndl: Magique ! je me souviens de l'eau qui ruisselait sur scène, du rideau rouge transformé en cordes à nœuds), le cirque Archaos, le cirque Coche...

    Ainsi que le Festival de Tango, la Nuit de la Baguetterie, les mémorables 'Retour de Flamme' de Serge Bromberg (Lobster Films) qui nous projetait ses trésors, des films muets courts, récemment retrouvés et restaurés.

    Les Tréteaux Lyriques (qui avaient lieu auparavant dans le cadre bourgeois du TBB à Boulogne Billancourt).

    Opération montée par la SPEDIDAM depuis 1992, les Nuits des Musiciens, retransmises par FR3, ont attiré un nouveau public  et des musiciens, des interprètes prestigieux :  Claude Nougaro, Bireli Lagrene, Patrice Caratini, Charles Aznavour il y a deux ans.

    Et Carla Bruni, qui partie pour y chanter une semaine, est restée trois semaines dans cette salle qu'elle avait elle-même choisie. Elle laisse le souvenir d'une 'grande pro, pas prise de tête' : « entourée par 4 musiciens, dont Louis Bertignac, elle s'en est vraiment bien sortie ».

     

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    Le lieu fut aussi un décor pour de nombreux films ; Guy Balensi évoque quelques tournages dont il se souvient :

    Les Misérables du 20e siècle de Claude Lelouch (1995) ; Un Sac de Billes de Jacques Doillon (1975); Grand Bonheur de Hervé Le Roux (1993) ; Le Roi de Paris de Dominique Maillet, avec Philippe Noiret (1995) ; Le Créateur d'Albert Dupontel, (1999) pour une bonne partie tourné dans cette salle. The Dancer (1995) et Danny The Dog (2005), deux productions de Luc Besson qui a été séduit par le lieu, au point de concevoir une séquence écrite sur mesure.

    Des défilés de mode s'y sont déroulés : Jean-Paul Gaultier et Montana, avant que le Caroussel du Louvre n'ouvre (ooops).

    Les spectacles, qu'il a accueillis ou coproduits, auront touché tous les publics, à un moment ou à un autre, de Lorenzaccio au Hip-Hop, à Fame et Sharleen Spiteri (ex-chanteuse de Texas).

     

    Guy Balensi insiste sur le fait qu'il n'y a pas de recette pour la réussite, il est bien placé pour l'affirmer : souvenir d'une fête pour Amélie Poulain au cours de laquelle Jean-Pierre Jeunet lui confiait : 'à un million de spectateurs  j'étais content, alors là, à huit millions...

    Hair qui semblait un bon pari a perdu de l'argent : les frais pour monter un spectacle sont lourds et difficiles à amortir.

    Le Trianon rentrait quelquefois en coproduction parmi les partenaires du financement des spectacles. (cf. les deux tarifs proposés aux Tréteaux, à moins de 6000 entrées, et à plus...Guy Balensi lui-même a été étonné du succès.)

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    Pour entretenir ce lieu historique, il n'est pas aidé (par la Ville ou l'Etat)

    L'inscription au titre des monuments historiques intervient en 1982, pour la façade, la salle et le hall. Ne pas confondre avec le 'classement' qui est pratiqué pour des biens qui tomberont un jour dans l'escarcelle de l'État, précise Guy Balensi.

    La servitude qui accompagne l'inscription est que les travaux sont surveillés par les Architectes des Bâtiments de France Ils imposent leurs techniques de restauration dans les règles de l'art (intégristes, hum, hum!, à cheval sur les détails, becs de gaz et verrières) ainsi que leurs prestataires. Les travaux ont alors tendance à coûter quatre fois plus cher, la subvention de 20% du montant des travaux ne compense pas le surcoût : pour la rénovation de la façade, Guy Balensi avait un devis aux environs de 200 000 euros, l'entreprise 'recommandée' par l'architecte demandait 800 000 euros...

    Il connait bien les limites de la salle : on lui a proposé de racheter les murs, mais il a décliné, le prix était trop élevé.Quand les huit héritiers de André Carrus, successeur de Albert Chauvin ont mis en vente tout le pâté de maisons dont ils étaient (sont ?) encore les propriétaires, proposant à chaque occupant de racheter ses murs, aucun n'a relevé l'offre.

     

    Et à l'avenir ?

    L'exploitation s'est terminée fin février avec Fame, la comédie musicale.

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    Guy Balensi prévoit six mois de gros travaux : la fosse d'orchestre doit disparaître, les fauteuils seront changés, amovibles ou escamotables pour rentrer dans le sol. Pour une réouverture à la rentrée de ce « nouveau  Trianon », qui devrait être plutôt orienté 'concerts'...

    A-t'il envie de continuer à s'occuper du Trianon ? On le lui a proposé, mais non, il ne croit pas aux choix de spécialiser l'activité. Il a des projets d'écriture. Peut-être aussi de continuer sur les traces de son grand père dont la première passion était la chasse et les chiens de chasse. [Sur Montmartre, ce sera difficile sans doute...]

    Monsieur Balensi s'intéresse à l'avenir du Louxor, qui, nous dit-il, avait été acheté par Jules Ouaki, le fondateur de l'enseigne Tati, pour éviter qu'un concurrent ne l'achète et s'y installe. Il n'est pas convaincu par « la boite dans la boite ».

    Il brille par sa connaissance de l'histoire du quartier : une colle à Claude Louis ? - Savez-vous pourquoi le cirque Médrano a été si vite détruit ? Claude sait, mais ne bronche pas. - La Famille Bouglione en était propriétaire, et quand ils ont eu vent de la rumeur d'une inscription à l'inventaire, ils ont déposé le permis de démolir et de construire en urgence, boulevard Morland, pour ne pas se retrouver avec un bien invendable sur les bras et la « boule » n'a pas tardé. Le quartier a été envahi de souris !

    Et pour conclure, il nous donnait rendez-vous pour le lundi 15 février, à 20 heures. Doushka Esposito est une jeune chanteuse qu'il accueille 'pour rien' : « ma vocation est aussi d'aider les artistes ». Et là, on sent que Claude a un pincement au cœur...que sera le Trianon de demain ?

    Merci à nos reporters. Pour l'avenir du Trianon, nous allons attendre un peu mais nous scruterons pour en savoir plus au fil du temps.

     

  • Logement social et mixité sociale : face à la réalité

    Le logement et la mixité sociale au dernier conseil de quartier Goutte d'Or Château rouge : vaste sujet, qui a permis d'entendre quelques déclarations intelligentes et circonstanciées, parmi des développements hors sujet, que le thème favorisait.

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    Pourquoi parler d'erreurs de la part de la mairie du 18e dans le choix des peuplements du quartier de la Goutte d'Or, quand son pouvoir d'attribution de logements n'excède pas une quarantaine par an, comme l'a expliqué Michel Neyreneuf, qui pour un deuxième mandat a accepté d'assumer la délégation au logement. Quel impact ont ces quelques familles sur les milliers de résidents déjà installés ? Aucun.

    Le problème, c'est l'habitat insalubre, qui régresse trop lentement, malgré les efforts poursuivis par la municipalité, y compris du temps du RPR. C'est l'habitat dégradé, sans confort, où seuls les plus démunis acceptent encore de se loger. Or, ces immeubles appartiennent au parc privé. La Ville a tenté de mettre en place des aides et des structures pour amener les propriétaires à rénover et mettre aux normes les logements mis en location. Quand rien n'avance, elle use de son droit d'expropriation et de préemption, si le bien est mis en vente. Malheureusement l'éradication des poches d'insalubrité est longue, car elle relève d'une procédure légale qui passe par le relogement de tous les actuels locataires.

    On voit bien dès lors que la mairie ne favorise pas la concentration de populations défavorisées, issues de l'immigration ou non, comme on lui a reproché dans la salle, ajoutant que son action irait à l'inverse de son souci affiché de mixité sociale. Il n'en est rien. Les programmes menés par Siemp, RIVP, Batigère ou Paris Habitat mélangent les catégories de logements, qui sont aidés à des niveaux différents. Michel Neyreneuf explique que, pour la première fois dans la Goutte d'Or, il y aura des logements PLS - ceux s'adressant à des revenus moyens, donc -, car la Ville s'était engagée, pour bénéficier d'un financement de l'ANRU (Etat), à ne construire que des PLUS dans le secteur Château-rouge. La mixité sociale y perdait, regrette-t-il, autant dans l'immeuble lui-même que dans le quartier. Rappelons parallèlement que la Ville n'est pas seule quand elle constuit du logement social. Ces programmes se font en partenariat financier avec l'Etat, les collectivités territoriales, la Caisse des Dépôts et Consignations, le 1% logement (part patronale à l'effort de construction), les caisses d'allocations familiales..., et tous en tirent un droit à se voir attribuer des logements, au proratat de leur participation.

    Des participants ont toutefois exprimé leur inquiétude face à la montée des comportements violents au cœur du quartier, y compris à l'encontre d'adolescents qui se sentent intégrés. Pourquoi ? Y a-t-il réellement des problèmes d'insécurité ? Les familles remplissent-elles leur rôle ? Les adultes sont-ils encore présents ? Les enfants dans la rue sont-ils désormais en danger faute d'encadrement ? Ces remarques nous éloignent-elles vraiment du thème du débat ? Comme l'a fait remarquer un des animateurs de la réunion. Pas sûr.

    On revient à l'habitat très rapidement, quand une mère de famille de six enfants exprime sa gratitude à Gertrude et à l'association Macadam, qui a toujours accueilli ses enfants pour les devoirs ou simplement pour les sortir de leur 35m2... Peut-on en déduire que l'habitat détermine en partie le comportement des jeunes ? En partie, oui. Il a des conséquences, il induit des habitudes, celle de la porte ouverte, par exemple... quand la tension est trop grande dans le foyer.

    Vers la fin de la réunion, Abdel Madjid Kebe, membre du collège des habitants extra-communautaires du CQ, a recadré la problématique en des termes mesurés, qui ont permis de réconcilier tous les présents. Répondant à une remarque d'un habitant du quartier sur la composition de la salle, peu représentative de la diversité culturelle et sociale de la Goutte d'or que d'autres ont tendance à stigmatiser, voire à déplorer, ce jeune homme a calmement interrogé : « Mais, à qui la faute ? » « Ces instances de démocratie locale sont ouvertes à tous, offertes même, avec bienveillance, pour qu'on les investisse... Sachons en faire bon usage. Il nous faut admettre que la rue ici n'est pas un lieu sûr où nos enfants sont en sécurité, comme ils auraient pu l'être à Alger ou à Bamako, ou dans les villages, sous les yeux de la communauté, là où les adultes exercent une autorité, rappellent les règles du collectif à l'occasion. Rien de tout cela ici. Il faut en revanche un temps d'adaptation à des familles issues de milieu rural avant qu'elles intègrent les règles de la ville, celles d'un univers urbain. Il leur faut en apprendre les clés et ne pas entrer en opposition ou choquer les habitants qui ont toujours vécu en ville et qui parfois se sentent dépossédés de leur quartier.»

    Quant à la gentrification observée (déplorée, dénoncée ?) par un des intervenants, Abdel a su souligner que les nouveaux propriétaires ont le droit de vivre tranquillement, comme tout un chacun : leur demande est légitime, elle devrait être partagée par tous les habitants, propriétaires ou locataires. L'intervention du président de l'association de locataires Léon 13 est allée dans ce sens : Immeuble livré en 2006, rapidement confronté à des problèmes de propreté, d'occupation des couloirs, puis de communication avec le bailleur, enfin une initiative lumineuse, la création d'une amicale entre locataires pour se parler et ensemble trouver des solutions... les comportements ont évolué, le vivre ensemble est devenu une réalité !

    La mixité ne devrait pas être un handicap pour ce quartier, qui a vu de nombreuses vagues d'immigration le peupler et l'enrichir. Actuellement, le malaise vient davantage de la confrontation à la misère que de celle à l'étranger. Or, les immeubles délabrés restants sont des poches de misère, où les conditions d'existence des habitants ne sont pas optimales pour donner une éducation de qualité aux enfants et transmettre les règles nécessaires à la vie collective.

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    rue Myrha mars 2008 -3-.JPGLe processus est enclenché, l'insalubrité régresse. On est peut-être sur le bon chemin. Ajoutons à cela une meilleure communication entre les uns et les autres, susceptible d'apporter des apaisements et des comportements plus adaptés.

     

    Nota : les photos de cet article datent de mars 2008, elles témoignent de ce qu'était la rue Myrha. Le printemps aidant (les photos sous la pluie... bof), nous vous proposons un reportage dans les prochaines semaines sur les transformations, en essayant de retrouver ces emplacements. Certaines de ces friches ont acceuilli pour quelques mois des jardins éphémères, des jardins partagés.

     

  • La Mission Cinéma pilote le dossier Louxor

    Mission cinéma : comment pilote-t-elle le projet Louxor en 2010 ?

    PHOTOS - travaux LOUXOR 2010 09.JPGDepuis que le Comité de pilotage Barbès existe, Action Barbès a rencontré plusieurs fois le délégué général de la Mission Cinéma, Michel Gomez. C'est par son intermédiaire que les visites du Louxor ont pu avoir lieu jusqu'en juin dernier. Il nous connaît et a accepté de nous recevoir fin septembre pour nous expliquer les grandes lignes de la mission qui est confiée à son agence et comment il compte s'y prendre pour la mener à bien. Interview de Michel Gomez en compagnie de Fanny Cohen, chargée de mission très impliquée dans le projet Louxor.

     

    Le calendrier des travaux rendu public prévoit la démolition du gros œuvre pour cet automne. Ce calendrier est-il toujours inchangé et des visites pourront-elles encore avoir lieu ?

    Le calendrier est tout à fait respecté. Des visites auront lieu malgré les gros travaux, mais en petit groupe, au maximum dix personnes, avec port du casque obligatoire. La responsabilité des personnes extérieures au chantier est désormais supportée par les entreprises qui seront très vigilantes. Les riverains seront avertis des grosses destructions - celles qui seront les plus bruyantes - par leur syndicat de copropriétés et par un affichage sur les portails d'entrée. Les travaux ultérieurs de foncement de pieux devraient être moins ressentis par les immeubles collatéraux. Par ailleurs, nous avons décidé de produire une lettre trimestrielle pour informer les habitants de l'avancée du chantier, et donner toutes sortes de réponses aux questions bien légitimes des uns et des autres. Ce sera un deux-pages très simple que les mairies pourront imprimer mais dont la diffusion, de la part de la Mission Cinéma, restera par l'Internet, pour des raisons de budget.

    Les palissades sont déjà en partie recouvertes de tags et d'affiches. Pensez-vous à les utiliser autrement ? Nous avons vu sur le blog des conseils de quartier du 10e, une proposition artistique visant à habiller des murs par des graffeurs. Ce serait peut-être intéressant de lancer un tel projet. Les fresques de ce type s'intègrent bien dans les quartiers populaires, et sont respectés en général.

    Vos photos sont éloquentes...  Nous avons déjà prévu un habillage du chantier en deux temps et deux parties. Le haut des façades sera caché par un projet artistique, une bâche de qualité, sans publicité. Et le bas, donc les palissades, accueillera des expositions de photos, avec un renouvellement régulier, au fur et à mesure de l'avancée du projet. Les infos sur le projet pourront être complétées par des photos + informations sur l'histoire du quartier, ou du lieu. Nous voulons faire participer les trois arrondissements limitrophes et tout faire pour que les habitants s'approprient le projet. Nous avons prévu que ces surfaces soient facilement nettoyables...  Encore une chose sur laquelle je voudrais insister : il s'agit d'un chantier propre, avec un tri des matériaux sur place avant leur évacuation. On ne peut pour autant garantir que le chantier ne provoque pas des perturbations au niveau de la circulation. Nous avons demandé aux entreprises que les gros mouvements de camions n'aient pas lieu les jours de marché. C'est un souhait.

    Vous pourriez faire en sorte que l'existence du chantier soit annoncée bien en amont sur les boulevards de Rochechouart et de Barbès. Les automobilistes pourraient éviter ainsi, au besoin, le boulevard de La Chapelle lors des chargements de gros camions.

    Nous verrons avec la Direction de la voirie et des déplacements.

    Venons-en à la programmation. La Mission cinéma est-elle chargée du projet jusqu'à l'ouverture du cinéma ? En êtes-vous à la rédaction du cahier des charges ? Et si oui, quelle est la marge des habitants pour donner leur avis sur le sujet ?

    Nous aurons même pour mission de suivre le dossier après l'ouverture du cinéma...  Nous ne lâchons pas l'exploitant après désignation. Les grandes lignes sont confirmées : trois salles art et essai, toutes équipées en numérique, avec l'une d'elle équipée aussi d'une régie pour y faire des spectacles musicaux. Une des salles du sous-sol sera dédiée plus particulièrement aux cinémas du monde, pas du Sud ou de la Méditerranée, mais aux cinémas du monde, celui qui ne trouve pas toujours un grand écho. Le classement « art et essai » de la salle oblige l'exploitant à programmer 70% de ses films en A&E mais lui permet aussi de prétendre aux aides dont ce cinéma bénéficie. Il faut toutefois savoir que certains films recommandés art et essai par le CNC font beaucoup d'entrées, par ex. Gran Torino de Clint Eastwood en 2009.

    Quant à la marge des habitants, il faut dire que nous n'allons pas les consulter pour écrire le cahier des charges, qui est en grande partie un document juridique, une délégation de service public (DSP) très encadrée.  En revanche, nous souhaitons que le Louxor s'intègre dans les habitudes du quartier. Nous avons établi une cartographie culturelle du quartier et nous nouons des contacts avec d'autres lieux, comme le centre Barbara, tout proche. Le Louxor sera aussi un lieu d'accueil pour les élèves dans le cadre de l'éducation à l'image, qui marche très bien. Maintenant, on n'est pas complètement fermé aux suggestions venant des habitants, mais il faudrait parler d'échanges plutôt que de concertation. Il faut réfléchir à la procédure que ces échanges peuvent suivre, pour qu'on la définisse lors de la réunion qui se tiendra au premier trimestre 2011, sachant que la DSP sera lancée en septembre 2011 et que le cahier des charges doit être bouclé avant cette date.

    Il faudra tenir compte des souhaits de la Ville, de l'offre culturelle existante, du choix de l'exploitant, de ses choix à lui, exploitant... La Ville choisira le mieux disant, mais pas fatalement du point de vue financier. L'intégration dans le quartier, comme je le disais, est importante et donc le programme autour du film, les animations, tout ce qui peut accompagner des projections, avant-première, festival, est à regarder de très près et à valoriser.

    PHOTOS - Chapelle LOUXOR 2010 09.JPGQuelle garantie avons-nous que tout se déroule selon les plans ? Une garantie financière de l'exploitant si les entrées sont insuffisantes pour assurer l'équilibre ? Des difficultés économiques seraient-elles compensées par une augmentation des subventions de la Ville ?

    La DSP est une procédure bien rôdée. Les juristes prévoient toutes les situations, y compris les cas de difficultés financières, et les façons d'y remédier. Elle est signée pour 7 ans. Au niveau des tarifs des places de cinéma, la Ville ne peut intervenir. L'ensemble est très contrôlé pour éviter des distorsions de concurrence. En revanche, elle peut écrire dans son cahier des charges, qu'elle est sensible aux efforts de l'exploitant en direction des spectateurs étudiants, ou chômeurs, ou retraités (seniors en politiquement correct), etc. Subtil, mais juridiquement correct.

    Paris, le 28 septembre 2010

     

  • Place Turgot : c'est parti pour deux mois

    Ici pour embellir-web.JPGNous vous parlons souvent des travaux dans le quartier, ceux-ci sont attendus depuis longtemps par les riverains et les usagers de la place, surtout à cause du sol glissant en hiver, après la chute des feuilles des acacias. Ajoutez à cela les racines des arbres qui soulèvent les pavés, et vous aurez toutes les conditions requises pour des glissades mal contrôlées et parfois dangereuses.

    La Mairie avait donc choisi en 2008, lors de la séance annuelle d'observation des lieux requérant une rénovation, de consacrer un budget de voirie à la place Turgot. La requalification de la rue de Rochechouart, faite tronçon par tronçon, était en cours ou venait de se terminer, quand il est apparu évident qu'on ne pouvait refaire la chaussée et les trottoirs le long de la place et au carrefour Condorcet, sans un regard bienveillant sur la placette sans nom. Et oui ! Elle n'a pas de nom... En réalité, il n'y a pas même de place. C'est la rue Turgot qui descendait à toute allure jusqu'à la rue de Rochechouart. Au centre de ce triangle, qu'y avait-il... un îlot sans doute.

    lampadaire ancien de la place-web.JPGL'intérêt qu'a suscité ce souci de rénovation a permis de créer une commission d'aménagement et d'urbanisme au sein du conseil de quartier Trudaine-Rochechouart. L'idée était de réfléchir entre habitants de ce que pourrait être cette petite place dans les rêves des usagers de la voirie, ceux qui habitent près de la place, ceux qui la traversent avec leurs enfants, ceux qui se reposent sur ses bancs, ceux qui prennent une mousse à la terrasse du Turgot... La commission ad hoc a donc lancé une consultation qui a recueilli plus d'une centaine de réponses allant vers la conservation d'un lieu agréable, de repos et de convivialité, mais avec une forte demande pour la diminution des deux roues en stationnement et la restauration d'un pavage régulier. (voir la place Turgot dans les CQ de février 2009 et de novembre 2009)

    D'autres projets plus ambitieux auraient fait le bonheur de la commission, par exemple, l'implantation d'un objet central comme une petite fontaine, ou le remplacement de la colonne à verres très bruyante et très laide par un conteneur enterré. Cette possibilité n'est pas tout à fait enterrée non plus, on étudie... Un rêve à long terme était de remettre de la verdure sur un cheminement entre le square d'Anvers et les passages couverts du sud de l'arrondissement. Naturellement cette version verte de la rénovation de la place se projetait dans un futur non immédiat. Mais l'urbanisme n'est-il pas l'art d'envisager la ville sur les années à venir et non de gérer de petits budgets à l'année. Pour bien utiliser les fonds, surtout quand on doit en faire un usage parcimonieux et raisonné, ne faut-il pas avoir des projets à long terme et les répartir sur plusieurs exercices ? Cette hypothèse a été immédiatement balayée par l'étroitesse des budgets disponibles, avec l'argument très en vogue l'hiver passé sur la baisse des ressources de la Ville liées à la chute de l'immobilier parisien. On sait que depuis lors elles ont repris des couleurs. (voir ici article du Parisien du 20/10/2010)pavés et 1ère terrasse-web.JPG

    bordure Condorcet-web.JPGQue trouvait-on dans les dossiers refermés de la commission ? Rien de surnaturel. L'un d'eux proposait donc d'étudier la possibilité de créer un trajet, une coulée verte, naturellement en pente entre Montmartre, auquel une grande partie du 9e a appartenu, et les grands boulevards, qu'on atteint par les passages couverts Verdeau et Jouffroy.  Entre ces deux points, du nord au sud, on trouve le square d'Anvers, la rue Turgot, la place Turgot, le bas de la rue de Rochechouart, et la rue Cadet. La rue Cadet est déjà qualifiée en rue piétonne, des plantations supplémentaires pourraient lui donner une allure encore plus apaisante, et donner envie de découvrir le mini-square qui se cache dans la cour de l'hôtel Cromot du Bourg, sous les fenêtres de la Commission du Vieux Paris. La rue de Rochechouart est certes une rue passante mais très pentue, où l'on peut assez facilement et efficacement limiter la vitesse. Marquage au sol et agrandissement des trottoirs du côté des numéros impairs (côté ouest) favoriseraient le caractère commercial et accueillant de la rue. Un passage sécurisé de la rue de Maubeuge permettrait en outre de limiter la vitesse du flux des automobiles dévalant la pente, vers l'Opéra. L'emprise de la prolongation de la rue Turgot sur la place Turgot (voie pompiers obligatoirement laissée libre) serait aussi marquée au sol pour assurer une continuité visuelle.  Le passage de la rue Condorcet pourrait être transformé en espace partagé, où la circulation automobile serait conservée mais non prioritaire, pour déboucher sur la rue Turgot et la perspective du Sacré Cœur. Une rue piétonne qui héberge une crèche et une école élémentaire, quoi de plus normal ? La Poste est aussi un service, encore public, qui mérite un environnement tranquille. Agrémentée d'une végétalisation basse... à la place des nombreux stationnements automobiles. Dalles ou pavés de granit scié à la place du bitume... Que du rêve !

     

  • Rencontre avec le nouveau commissaire du 10e

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    Contrairement à ce que la Préfecture de police indique sur son site internet, le commissaire du 10e arrondissement de Paris est bien Gilbert Grinstein et non Jacques Rigon, son prédécesseur, que nous avions rencontré en avril 2009 et qui, semble-t-il, est devenu commissaire du 19e arrondissement depuis novembre 2010. C’est donc bien lui qui nous a reçus jeudi 2 février avec Mme  Motard de la Mission de prévention et de communication (MPC).

    La météo peu clémente ne nous avait pas découragés pour aller poser nos questions et celles envoyées par certains de nos adhérents. On nous consacrait un temps que l’on sait précieux,  il s'agissait donc d'être concis !

    L’action d’un commissariat, rappelons-le, se limite en termes de répression à la petite et moyenne délinquance. Tout ce qui relève du délit. Si l’affaire est plus sérieuse, c’est la police judiciaire qui prend le relais.

    Monsieur le Commissaire, quelles sont vos priorités ?images?q=tbn:ANd9GcSLjJZRzO72XUH14gal-2L4Xvp7lZKQ0RRHKH_bbLSjDs2vZ908

    « Tout est prioritaire. On ventile les effectifs (350-400 policiers, hors administratifs) 24h/24 le plus efficacement possible ». Pour les définir, Gilbert Grinstein réunit chaque mardi après-midi les services de la voie publique, la DSPAP, la BAC, la MPC, la police administrative. Mains courantes, dépôts de plainte, courriers transmis par le maire de l'arrondissement, le maire de Paris, le préfet et même la Présidence de la République, tout est passé au crible. « On prend contact avec la personne qui a envoyé la doléance pour  calibrer [vérifier que les forces que l’on compte envoyer sont proportionnelles au sérieux de l’affaire] et on assure le suivi la ou les semaines suivantes jusqu'à amélioration de la situation et clôture du dossier. » Le conseil du commissaire : mieux vaut écrire directement au commissariat du 10e et par mail, on gagne du temps ! --> commissariat-10@interieur.gouv.fr

    Quelles actions sont menées aux abords de la station Barbès pour lutter contre la vente à la sauvette, les trafics, et les marchés illégaux ?

    « Ces problématiques sont du ressort du 18e ». Cette réponse ne nous a pas étonnés. Nous l'avions déjà entendue. Il y a cependant des politiques conjointes avec le 9e et le 18e, ajoute le commissaire, sans nous les expliquer. La discussion a donc été rapidement terminée sur ce point.

    Et ailleurs, dans l’ensemble de votre secteur ?

    « En ce qui concerne le haut de la rue du Faubourg Poissonnière (que le commissaire abrège volontiers en Faubourg Poiss’ – ou Poisse ? –) sur lequel quelques bandes tentent d’implanter du racket, nous intervenons depuis plusieurs années ; les problèmes sont parfaitement identifiés et on a bon espoir de régler la situation. » Le racket s’exerce sans doute sur les commerçants. De notre côté, nous avons des signalements par nos adhérents qui se plaignent de la présence de groupes, très bruyants à la belle saison particulièrement, d’alcoolisation excessive due à l’ouverture nocturne de supérettes à proximité, et de trafics de produits illégaux. Nous voyons ce trottoir du faubourg côté 10e comme la base arrière de Barbès. Moins en vue, plus à l’abri. La situation avait poussé les riverains à lancer une pétition au printemps dernier : ils avaient été entendus par les maires du 9ème et du 10ème et les commissaires.

    Par ailleurs, le commissariat verbalise régulièrement pour des incivilités, mais G. Grinstein juge assez inefficace de délivrer des amendes à des gens le plus souvent insolvables et à mobiliser en sus des policiers qui seraient mieux affectés ailleurs. De même, il attire notre attention sur les comportements incivils qui sont devenus presque des gestes culturels : le crachat se répand, les gens jettent leur paquet de cigarettes sur la voie publique sans même y faire attention. Au bout d’un moment, il faut aussi se poser la question de notre éducation, constate-t-il, un peu las.

    EtkuAjBdfxxitWT5YAsifjl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJ « Le Plan-caméras  (une cinquantaine pour l'arrondissement d'ici à l'été) est excellent pour lutter contre la délinquance. Il sera possible de mettre des « vidéo patrouilleurs » pour faciliter le travail et notamment pour gérer plus efficacement les doléances des habitants ». C'est l'avis du commissaire, que l’on ne partage pas forcément. 
    Des études ont montré qu'elle pouvait être au mieux une aide à la résolution des affaires mais pas une protection des citoyens comme son nom tendrait à le laisser penser. De plus, elle siphonne les budgets de la prévention.

    Comme nous l'entendons de beaucoup d'élus, G. Grinstein pense par ailleurs que l'ouverture du Louxor sera un facteur d'apaisement pour ce secteur. « Quand une rue est animée, ça dissuade les trafics, donc vive la culture », s’est-il exclamé. Puisse-t-il avoir raison !

    Où en est-on pour le secteur Gare du Nord- Hôpital Lariboisière ?

    De l’aveu du commissaire, le secteur est le plus lourd de l’arrondissement. « Tout le monde n’a pas la chance d’avoir à proximité la première gare d’Europe et la troisième du monde…  avec tous les flux et les problèmes liés aux trafics, vols ou mendicité. Et il faut ajouter les trafics de drogues rue Ambroise-Paré devant l’Hôpital Lariboisière. »  Le commissaire recense deux à trois grosses affaires de trafic par semaine. Il déploie bon nombre de policiers en civil et a installé des « planques ».

    Et au niveau de la circulation ?

    Nous avons une fois de plus déploré les problèmes de circulation autour de l'hôpital les jours de marché. Mme Motard précise qu'effectivement les policiers évitent d'y aller en voiture. La circulation est gérée par la Direction de la circulation, sur laquelle le commissariat n’a pas vraiment d’influence. « De plus, mettre des agents vers le marché ne résoudrait rien. » Quant au projet de l'hôpital de faire entrer les urgences par le boulevard de La Chapelle, après la construction d’un nouveau pavillon au nord, G. Grinstein n'a pas mâché ses mots : « C'est une erreur totale ». Il souhaiterait, tout comme nous, une grande consultation sur le plan global de circulation dans Paris. Il existe un Plan de Paris des Déplacements (PDP) qui vise la réduction de la place de la voiture... Des efforts sont encore nécessaires.

    Dernière information : contrairement à ce que nous écrivions le 16 novembre (puis le 1er décembre) dernier dans notre blog à propos des enlèvements d'épaves (qui nous avait été indiqué au téléphone par le commissariat), il y a bien un épaviste pour le 10e. Encore faut-il que les riverains informent la police (via le mail ci-dessus).

    G. Grinstein compte agir en bon gestionnaire : le nombre de ses troupes et le volume horaire dédié sont comptés. Il s’agit donc de répartir les agents le plus intelligemment et le plus efficacement possible. La question de savoir si le nombre d’agents est suffisant semble, en revanche, ne pas se poser pour lui. Devoir de réserve oblige, sans doute... en cette période électorale, la sécurité est un sujet « brûlant ».

    Prochaine étape pour Action Barbès: rdv avec le commissaire Clouzeau du 18e pour revenir sur le blog avec des informations précises sur les abords de la station.

     infos utiles :

    MPC du 10e : 01 45 23 80 21 ou 01 45 23 80 17

    MPC du 9e :   01 44 83 80 41 ou 01 44 83 80 96

    MPC du 18e : 01 53 41 51 45 - 46 - 47

     

     

  • Rues d'Alsace et des Deux Gares : le maire du 10e a reçu les habitants et certains commerçants

    Une trentaine d'habitants et de commerçants du quartier Alsace - Deux Gares s'était déplacée pour rencontrer le maire et le commissaire du 10e et exprimer leur "ras-le-bol" face à l'état de dégradation de leur quartier. Lire, pour le rappel des faits à l'origine de cette exaspération notre article du 30 septembre, et pour le contexte général des abords dégradés des abords de la Gare de l'Est notre article du 13 octobre.  

    Une réunion de bonne tenue où dans l'ensemble chacun a réussi à peu près à garder son calme. Le maire Rémi Féraud a dans un premier temps laissé s'exprimer les participants, ils étaient venus pour cela. Au programme : épanchements d'urines, intrusions dans les immeubles, bagarres la nuit, personnes fortement alcoolisées et responsabilité de certains bars, agressions verbales voire physiques, insécurité, toxicomanie etc.. Une situation qui dure depuis des mois.

     

    Les réponses de la police

    Le commissaire Julien Miniconi a pris le temps de répondre à toutes les questions. Bien évidemment, certains propos ne peuvent être dévoilés sur ce blog, confidentialité oblige et, surtout, procédures en cours.

    Tout d'abord (dans le 18e nous avons la même réponse), on ne peut faire qu'avec les effectifs de police dont on dispose. La nuit, moment le plus sensible, le 10e a deux patrouilles auxquelles peuvent s'ajouter en cas de nécessité des renforts du 2e district de la DTSP75-DSPAP (Direction territoriale de la Sécurité de Proximité / Direction de la Sécurité de Proximité de l'Agglomération Parisienne), de la la BAC 75 Nuit et du Grand Paris. En période estivale, la police a fort à faire sur le canal Saint-Martin. Sans compter d'autres problèmes ailleurs. Un manque d'effectifs donc.

    Depuis l'été, les verbalisations pour consommation d'alcool sur la voie publique ont été multipliées par 6 (de 40 à 240 environ). C'est un objectif prioritaire. Il faut également s'attaquer aux fournisseurs d'alcool. Des actions ont été menées dans ce sens dont on attend des résultats positifs. Dans ce secteur, le commissaire rappelle qu'il est interdit de consommer de l’alcool sur la voie publique entre 12h et 7h du matin (pour rappel, voir la carte des périmètres des arrêtés anti-alcool). Les épiceries sont autorisées à en vendre jusqu'à 22h30. L'arrivée d'un nouvel officier de nuit qui s'occupera notamment des débits de boisson est une bonne nouvelle.

    La Brigade Spécialisée de Terrain (BST) intervient également sur le secteur mais ses agents terminent à 22h30.  C'est donc après que la situation se complique. En ce qui concerne le trafic de stupéfiants, il y aurait un report du secteur de Château Rouge (18e).

    Le commissaire Julien Miniconi est preneur d'informations de la part des riverains et des associations.

     

    Propositions des habitants

    Évidemment ils demandent davantage de passages des patrouilles de police et une plus grande réactivité, mais on l'aura compris, ce n'est guère envisageable.

    Restent alors des aménagements qui contribueraient à améliorer l'environnement.

    Côté Gare de l'Est : poser une grille au-dessus du muret qui longe les voies de la gare pour éviter toute installation de personnes.

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    Petit problème, le budget n'est pas prévu pour le moment... Toutefois Rémi Féraud pense possible de le faire rapidement puisque la SNCF est d'accord.

    Améliorer l'éclairage : tous les présents s'accordent à dire que l’éclairage est insuffisant. Jusque là, les services de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) n'ont pas reconnu ce fait. Rappelons que le conseil de quartier Lariboisière-Saint-Vincent-de-Paul avait réclamé un meilleur éclairage à plusieurs reprises sans succès. Le maire va tenter d'infléchir la DVD.

    Propreté les habitants souhaitent des passages plus fréquents des équipes de nettoyage. Impossible. Par contre, la proposition d'une Opération Coordonnée de Nettoyage Approfondi (OCNA) est retenue. 

    Stationnementrue d'Alsace, pourquoi ne pas inverser le côté du stationnement ? Le déplacer le long du muret pour supprimer le cheminement de ce côté et les regroupements éventuels. Des études sont en cours.

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    Les commerçants et hôteliers présents ont fait remarquer, à juste titre, qu'ils contribuaient à accueillir les touristes et faire vivre le quartier et qu'à ce titre, ils attendaient un coup de pouce.

    En conclusion, le maire du 10e a reconnu que cette réunion aurait pu être organisée plus tôt au vu de la dégradation du quartier. Il a évoqué le projet de Balcon Vert lié à la construction d'un hôtel (signature attendue d'ici la fin d'année avec le groupe hôtelier OKKO) et l'aménagement du cheminement entre les Gares de l'Est et du Nord, certes pas pour demain. Une réunion sera organisée d'ici la fin de l'année pour un point d'étape.

    A suivre...

     

  • Et si nous parlions du CINASPIC ?

    Rien à voir avec un serpent venimeux, rien non plus de cinématographique. Il risque de passer un peu d'eau sous les ponts avant que ce terme n'entre dans le langage courant. Mais il mérite toute notre attention. Il s'agit de "Construction ou Installation Nécessaire Aux Services Publics ou d’Intérêt Collectif" !

     

    Qu'est-ce que c'est ?

    Pourquoi aborder aujourd'hui cette terminologie encore ignorée de tous ? Parce que nous sommes allés consulter les documents mis à disposition dans les mairies (en l'occurrence à la mairie du 10e samedi dernier) dans le cadre du projet de modification du Plan local d'urbanisme (PLU). Ce vocable désigne des surfaces d'au moins 500 m2 ­— on est encore à l'étape de leur localisation possible —, qui pourraient servir de stockages de proximité aussi bien pour les approvisionnements que pour les déchets (in et out, si l'on peut dire !).

    Une fois défini le concept, que pourrait-on en faire ? Curieux de certains « fléchages »  (ce sont les nombreuses annotations relevées sur les cartes du PLU), nous nous sommes penchés sur la question. Depuis plusieurs années, la Ville cherche à limiter les nuisances liées au transport routier, la circulation des camions, leur moteur Diesel, leur pollution, leur stationnement, etc. Dans cette catégorie, on trouve d'un côté les très nombreux véhicules du service de collecte des ordures ménagères, au milieu, les autobus de transport en commun, les autocars de tourisme, et de l'autre côté, les véhicules de livraison de toutes sortes et notamment d'approvisionnement des magasins de la grande distribution, qui se sont multipliées ces derniers temps dans Paris intra-muros (Carrefour, Casino, Leader Price, Dia, etc.).

    Concernant le transport de personnes, le Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), associé à la RATP, a programmé un passage progressif des autobus vers des motorisations plus respectueuses de l'environnement. Les autocars de tourisme sont dans le collimateur des autorités municipales : par exemple, les tarifs de stationnement ont été augmentés considérablement, mais cela n'empêche pas tous les stationnements illicites que nous signalons régulièrement à la fois au cabinet du Préfet et à l'adjoint chargé des transport à la Mairie de Paris (voir notre blog). Autre mesure qui va dans le même sens, l'interdiction à venir des véhicules de plus de 15 ans, particulièrement polluants.

    Restent les transports de biens aux deux bouts de la liste, les marchandises et les déchets. Plusieurs solutions ont déjà été envisagées. On avait parlé un temps de transporter les denrées destinées à la consommation par les trams, de nuit. A priori l'idée a été abandonnée. Trop compliquée. Autre solution, le transport par voie d'eau, la Seine, les canaux. Honnêtement, en dehors des matériaux de construction dont des quantités importantes sont déchargées par péniche aux ports parisiens de la Zac-Paris-Rive-Gauche, on ne voit guère l'approvisionnement en produits frais de la capitale passer par ce circuit. Sauf si la logistique urbaine entre en scène... et la nécessité de réduire les gaz à effet de serre dont le secteur du transport et de la logistique restent responsables pour 27% au plan national. (source : ministère de l'Ecologie

    Logistique urbaine

    On entre là dans les modes de transport alternatifs à la route, avec des objectifs très ambitieux (ceux qu'avait assignés le Grenelle de l'Environnement, hélas un peu oubliés). Bon an mal an, on apprend néanmoins à la lecture de différents communiqués de presse spécialisés que les liens entre les ports, l'activité fluviale et les responsables municipaux et régionaux ne sont pas rompus, bien au contraire. Un accord a été signé, par exemple, pour que les déblais des travaux du Grand Paris Express soient évacués par voie d'eau, diminuant en cela le trafic routier, une solution qui « désengorgerait les routes ». Idem pour l'approvisionnement en matériaux de construction : tonnage impressionnant en Ile-de-France vu d'une part l'absence de carrières à proximité et d'autre part les besoins du secteur de la construction de logements. 

    rue de Clignancourt- livraison

    Livraison dans le voie de bus L.85 rue de Clignancourt, Paris 18e.


    Mais quid de l'approvisionnement des grandes surfaces parisiennes ? Tout passe par la route. Il n'est qu'à voir les camions en cours de déchargement dans la voie de bus de la rue de Clignancourt (Paris 18e) qui compte face à face deux enseignes de bonne taille.

    L'idée serait de créer des surfaces, souvent en sous sol, assez grande pour stocker, mais à la taille de Paris néanmoins, une sorte de stockage de proximité. Rien à voir avec les plateformes logistiques de la grande distribution dans les régions, qui peuvent atteindre plus de 50 000 m2, telle celle de Garons près de Nîmes. Le but serait de limiter l'entrée des camions de gros volume qui accèdent actuellement aux grandes surfaces parisiennes bien sûr. L'idée n'est pas mauvaise mais nous n'en sommes qu'aux balbutiements. A voir au fil de la réflexion de ce que pourraient apporter les « cinaspic ».... Le sujet n'est pas tout à fait nouveau, puisqu'il était évoqué en Conseil de Paris en novembre dernier et dans Le Parisien de l'époque, des crédits pour les études ont même été votés alors (voir ici le début de l'article, réservé aux abonnés, malheureusement... )  

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    Plateforme Auchan sur la zone aéropole près de Nîmes (Photo Midi libre)

     

    Détail sur l'enquête publique sur le PLU : 

    L'enquête publique est ouverte dans les vingt mairies d'arrondissement de Paris. Elle a pour objet la modification du plan local d'urbanisme (PLU) sur l’ensemble du territoire qu’il couvre.

     Les caractéristiques principales du projet sont les suivantes :
    – rétablir des règles en faveur de l’équilibre territorial des destinations suite à la disparition des COS
    – renforcer la compatibilité du Plan Local d’Urbanisme (PLU) avec le Programme Local de l’Habitat (PLH), le Schéma Directeur d’Ile-de-France (SDRIF) et le Plan de Déplacements Urbains d’Ile-de-France (PDUIF) qui ont récemment évolué
    – renforcer les mesures en faveur de la nature en ville
    – renforcer la protection du commerce de proximité
    – adapter certaines dispositions afin de permettre la réalisation de projets d’aménagement ou de construction d’intérêt général.

    Les informations environnementales se rapportant à l’objet de l’enquête sont contenues dans le rapport de présentation du projet de modification du PLU inclus dans le dossier d’enquête publique.

     

     

  • Attribution probable et contestée d’un local angle Myrha/Affre

    La mairie du 18e dispose d’une commission baptisée « Pieds d’immeubles ». Elle se réunit régulièrement et délibère sur les attributions des locaux vacants, ou à livrer dans les mois à venir dans l’arrondissement, par un bailleur social. (Faut-il préciser que la Ville n'a aucune influence sur le type de commerce que peut accepter une copropriété ou un bailleur privé ? Liberté du commerce oblige... )

    Nous recevons tout aussi régulièrement le compte rendu des délibérations et des débats au sein de cette instance. La dernière réunion a eu lieu le 26 juin et a examiné la liste des locaux actuellement vides et ceux qui seront livrés prochainement.

    A propos, qui siège dans cette commission ? D'après nos sources, on y retrouve les représentants de

    • la Mairie du 18e
    • des services de la Ville de Paris (DDCT, DDEEES, DU)
    • l’ensemble des bailleurs sociaux
    • la Chambre du Commerce et de l’Industrie de Paris
    • la Chambre des Métiers et de l’Artisanat
    • des conseils de quartier
    • des associations de commerçants

    En plus des activités de cette commission, la Goutte d'Or bénéficie d'un cadre structuré en faveur de la revitalisation du commerce depuis janvier 2016 (présentation en présence de Olivia Polski à la mairie du 18e).

    Le quartier de la Goutte d'Or bénéficie donc depuis l'an passé d'un regard bienveillant des autorités municipales en vue de favoriser le commerce et la diversité commerciale. On parle ici du Contrat de revitalisation artisanale et commerciale. Les objectifs affichés sont nombreux et les enjeux de taille : comment développer des animations commerciales et requalifier les façades des locaux commerciaux, sans une mobilisation intense des commerçants eux-mêmes, des bailleurs et du nouveau programme de renouvellement urbain (NPNRU)? Il faut pour cela aussi poursuivre l'implantation de commerces de proximité adaptés aux besoins des habitants et ouverts à tous. Là, une concertation bien menée et authentique peut aider. A son niveau, la commission Pieds d'immeubles contribue normalement à cette approche, en recensant les locaux vides et en préconisant les attributions. 
     
    Toutefois, une préconisation que semble appuyer la commission Pieds d'immeubles ne nous paraît pas judicieuse et surtout en décalage avec les objectifs du contrat de revitalisation du quartier. En effet, à l'angle des rues Myrha et Affre surgira bientôt un immeuble de l'architecte Louis Téqui commandé par Batigère, un bailleur social déjà bien implanté dans ces rues (Myrha 16-18, 40 et 55) qui a obtenu en 2012 le marché de construction d'une quinzaine de logements. La livraison a été un peu retardée mais les travaux avancent, et l'on devrait en voir la fin en 2018. Nous avons lu à plusieurs reprises que le local commercial dont disposera cet immeuble pourrait être attribué à l'Association des Professionnels de la Mode et du Design de la Goutte d'Or. 

    Qui sont-ils ?

    L’association « les Gouttes d’Or de la Mode et du Design » a pour vocation de favoriser le développement économique des filières textile – mode – design dans le quartier de la Goutte d’Or ; elle regroupe aujourd’hui 27 professionnels.

    Ce réseau d’entrepreneurs met l’accent sur la coopération entre les acteurs locaux (PME, entrepreneurs individuels, collectivités locales et associations...) au service du développement économique de la Goutte d’Or (une coopérative d’artisans créée en 2014 « la Fabrique », l’événement «LUX »...).

    Pour l'instant, nous savons que rien n'est décidé et l'on nous répondra que le quartier est déjà marqué par la présence des créateurs de mode, aussi l'implantation de leur représentant n'est pas insensée. Sans doute, mais pourquoi au coin des rues Affre et Myrha, quand les créateurs et leurs locaux sont concentrés rue des Gardes ? N'y-a-t-il pas plus près ? Si la demande de visibilité de cette association est bien légitime, en revanche, son implantation à cet endroit nous laisse dubitatifs.
     
    Il nous semble que ce local à l'angle des rues Affre et Myrha est idéalement situé pour accueillir une activité commerciale et répondrait parfaitement aux attentes et aux besoins des habitants. C'est également l'avis de bon nombre de commerçants riverains qui réclament à cet endroit une densification de l'offre commerciale, promise lors de leur installation. Soulignons encore que l'attractivité commerciale d'une rue tient à la diversité de l'offre mais également à sa relative concentration qui crée une animation propice à l'activité marchande, un rôle qu'un local associatif ne remplit pas, bien au contraire. De plus, et ce n'est pas un moindre argument, il serait fort étonnant de ne pas voir s'installer une activité commerciale dans un local précisément aménagé dans ce but. En effet, lors des différentes discussions menées par l'association Cavé-Goutte d'Or avec Batigère, échanges cordiaux auxquels nous avons été conviés et portant sur la construction contestée de ce bâtiment, il a été affirmé par l'aménageur qu'il était essentiel que le local créé en pied d'immeuble soit d'une surface suffisamment importante pour qu'un commerce y soit installé. Une exigence émanant de la SEMAEST et des édiles municipales. Or, on nous annonce en toute incohérence l'arrivée d'une association dans ce local.

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    Le futur commerce à l'angle Affre/Myrha sur le projet de l'architecte L. Téqui

     
    Nous profitons de l'occasion pour saluer la justesse, et en conséquence la réussite des installations favorisées par la mairie jusque-là, nous pensons notamment à la boulangerie Tembely, la librairie La Régulière ou encore la cantine Le Myrha. Cela même si nous devons également déplorer quelques attributions plus hasardeuses à des commerçants qui ne respectent pas la destination du local attribué, comme ce marchand de poissons surgelés déguisé en primeur ou cet atelier de couture qui feint d'être une mercerie. Nous comptons sur les élus du 18e pour faire cette fois le bon choix. 
     
    Pour finir, et montrer que cette préoccupation ne passe pas inaperçue dans la presse, Le Parisien écrivait récemment : "La ville de Paris et les bailleurs sociaux vont booster et soutenir l’implantation de commerces et d’artisans en bas des cités, particulièrement dans les rues abandonnées, dans les quartiers les plus fragiles, ceux qui sont classés « politique de la ville ». En toile de fond de ce projet, il y a aussi la lutte contre la délinquance… " Nous prenons bonne note...