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  • Face à l'insécurité locale, un nouveau ”Cri d’alerte des habitants de la rue de la Goutte d’Or”

    La sécurité du secteur Barbès-Goutte d'Or sud s'est dégradée de manière alarmante depuis plus d'un an maintenant. Tous les habitants, commerçants et associations locales n'ont de cesse de tirer la sonnette d'alarme à ce propos (voir notre article du 2 septembre 2020), mais la préfecture, très satisfaite des "ses chiffres", reste totalement sourde à la détresse des habitants et s'obstine à nier la réalité de la situation qui ne fait que s'aggraver.

    L'épisode de la bibliothèque de la Goutte d'Or (voir notamment notre article du 17 décembre 2020) n'a malheureusement été q'un exemple parmi tant d'autres, et le déploiement de forces de police aux alentours immédiats de la bibliothèque à certes "calmé le jeu" sur quelques dizaines de mètres de rue, mais a surtout eu comme effet de reporter les trafics vers les rues voisines.

    Et si parfois, nous constatons dernièrement une présence policière au carrefour Barbès-Rochechouart, haut lieu de revente de cigarettes de contrebande et surtout de deals en tous genres depuis plus de vingt ans, c'est essentiellement pour y faire... du contrôle routier !

    Las, cette fois c'est le conseil syndical d'une copropriété de la rue de la Goutte d'Or, toute proche du commissariat de police judiciaire situé dans cette rue, qui lance un appel au secours au Président de la République à travers un courrier qu'il lui adresse. Nous reproduisons ici ce courrier avec l'aimable autorisation du conseil syndical.

     

    Objet : Cri d’alerte des habitants de la rue de la Goutte d’Or

    Monsieur le Président de la République,

    Résidents d’un quartier dit "populaire" de la capitale depuis une quarantaine d’années, nous subissons avec une vive inquiétude la dégradation accélérée de notre environnement.

    Nous avions connu et signalé une situation déjà chaotique par bien des aspects, au cours des décennies écoulées (marché aux voleurs sous le métro aérien, prostitution, vente constante de tabac de contrebande).

    Nous espérions une amélioration et un soin attentif sur la durée à ce quartier parisien où nous avions plaisir à demeurer.

    Or, depuis 2016, la présence massive et quotidienne d’hommes qui investissent l’espace de la rue de la Goutte d’Or, les vols à la tire rue des Islettes, la récente rixe mortelle, les trafics multiples supposés, les destructions aux abords de la médiathèque génèrent insécurité et sentiment de malaise.

    Ces vandalismes, délits et incivilités s’imposent aux habitants du quartier comme "loi du milieu" et leur imposent de modifier leurs horaires, leurs trajets, en deux mots leur mode de vie. Une atmosphère "malsaine" s’instaure, indigne d’un lieu d’habitation ou d’un quartier à vivre en plein cœur de Paris !

    On traverse la rue de la Goutte d’Or, le "piéton de Paris" n’y musarde ni ne s’y attarde. On se sent sommé de préférer la prudence au plaisir de la promenade.

    Des associations, des commerçants, des résidents à titre individuel se sont maintes fois manifestés durant des années auprès des services municipaux et des élus sur ces problèmes récurrents, sans véritable résultat durable.

    Ainsi, sommes-nous scandalisés par l’impunité qui semble régner dans le quartier par rapport à des faits délictueux commis devant l’Hôtel de police et à proximité d’une crèche et d’une école maternelle et primaire.

    Vivons-nous dans une zone de non-droit, tolérée ou admise à quelques mètres de Montmartre ? Faudrait-il, dans un silence malsain, se contenter d’admettre l’inadmissible ? Certains habitants ayant atteint un état d’exaspération pensent partir, du moins ceux qui le peuvent, accentuant ainsi la ghettoïsation.

    Cela suffit ! Nous exigeons des pouvoirs publics que cette situation soit au plus vite assainie et demandons à nos élus d’intervenir avec fermeté pour que les résidents puissent aller et venir sans être gênés des présences menaçantes d’individus sans foi ni loi qui entravent leur liberté.

    Nous nous désolons de n’être ni entendus, ni soutenus et nous invitons les élus locaux, les parlementaires, et l’Etat à venir enfin nous rencontrer pour aborder avec lucidité la réalité de notre quartier et trouver, enfin, des solutions pérennes.

    Nous vous prions de croire Monsieur le Président à l’expression de nos sentiments républicains et vous adressons nos respectueuses salutations.

    Le Conseil Syndical

    Copie à :

    -    M. Jean Castex, Premier ministre ;
    -    M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur ;
    -    Mme Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la Citoyenneté ;
    -    Mme Nadia Hai, ministre déléguée auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargée de la Ville ;
    -    Mme Anne Hidalgo, maire de Paris ;
    -    M. Eric Lejoindre, maire du 18ème arrondissement de Paris ;
    -    M. Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la prévention, de l'aide aux victimes, de la sécurité et de la police municipale ;
    -    M. Kevin Havet, adjoint au maire du 18ème arrondissement de Paris chargé de la sécurité, de la police municipale et de la vie nocturne ;
    -    Mme Danièle Obono, députée de la 17ème circonscription de Paris.

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    Présence policière aux abords de la bibliothèque de la Goutte d'Or

  • Les dispositifs de la ZSP deviennent plus compréhensibles

    Il s'agit d'un article long... pour un samedi ! Mais il se passe des choses à Barbès et dans la Goutte d'Or: d'abord une réunion en mairie du 18e mercredi 14 pour présenter le dispositif local de zone de sécurité prioritaire, puis une visite du ministre de l'Intérieur, Manuel VALLS, vendredi après midi. Nous relatons par le menu ces deux événements, aujourd'hui et demain. 

    Depuis l'été dernier, la presse et le ministère de l'Intérieur parlent de ces fameuses zones de sécurité prioritaires (ZSP) qui devraient à long terme – cette expression « à long terme » n'est pas une figure de style mais bien le signe que la patience est de mise – résorber les problèmes de délinquance qui ruinent le quotidien de quelque 1,6 million de citoyens qui vivent dans ces zones.

     Il y a désormais 64 ZSP dans toute la France, mais celle qui nous intéresse le plus – qui VOUS intéresse le plus ! - est Barbès/Chateau Rouge/Goutte d'Or. Or, pour savoir précisément ce dont il s'agit, nous étions invités mercredi soir à la mairie du 18e en cercle restreint autour du maire, Daniel Vaillant, de son adjointe Myriam El Khomri (également adjointe du maire de Paris), du préfet de police, Bernard Boucault, du procureur de la République, François Molins, et du commissaire central du 18e, Matthieu Clouzeau. Philippe Chotard, secrétaire général adjoint de l'Hôtel de Ville (que nous connaissons bien car il préside les réunions du Comité de pilotage Barbès) est chargé de la coordination des services de la Ville dans la ZSP. Etaient invités les représentants des associations, des commerçants, des conseils de quartier, des personnalités du quartier, des syndics d'immeuble...un large panel d'une soixantaine de personnes, pour leur présenter la méthodologie d'un dispositif, qui jusque là déconcerte les habitants. Certes, chacun remarque bien la présence des policiers mais ne comprend pas leur mission quand, sous leurs yeux, se déroulent des trafics ou des scènes illicites.

    Daniel Vaillant a été très clair dès le début  : « Il faut que les citoyens sachent ce qui se passe, ce qui est engagé ».

    Après de nombreuses réunions entre professionnels police-justice-Ville de Paris, l'heure est venue de tenir informés, d'expliquer la méthode et de remonter les témoignages de terrain. Une deuxième réunion, publique cette fois, est prévue le 20 décembre, à l'école Pierre Budin, dans le cadre du conseil de quartier.

     Nous sommes allés à la réunion avec en poche les témoignages de nos adhérents, tout en sachant que notre temps de parole serait très limité : manque de lisibilité, incompréhension devant la présence, souvent côté à côte, des forces de police et des vendeurs à la sauvette, scènes illicites visibles et non réprimées, toutes les questions allaient dans le même sens, y compris dans la salle, quand la parole lui a été donnée après la présentation et les annonces des organisateurs.

    Les annonces intéressantes :

    Daniel Vaillant tient absolument à retrouver une mixité commerciale qui a disparu dans cette partie diu 18e. Cette création permettra de désengorger les petites rues de la Goutte d 'Or et faciliter ainsi la ZSP.  (On sait par ailleurs que B. Delanöe souhaite les mettre en zone 30, annonce du dernier Conseil de Paris 12&13 novembre).

    • L'implantation d'une future brasserie et d'un magasin d'alimentation en lieu et place de Vano  et des discussions en cours avec EDF pour des bureaux.

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    La méthode en trois temps expliquée par le Préfet

    images?q=tbn:ANd9GcSCdNSPI-V75FMcOWHePtdJTABx8u_iDUV-LtdHNwHn3K9iA3yfLe Préfet Boucault prend des accents très convaincants pour expliquer la nouvelle façon de travailler, martelant que ce n'est pas « une mesure de plus » et qu'elle est là pour durer, qu'il s'agit bien de retrouver la tranquillité dans l'espace public. Et de donner des détails :

    • pilotage qui mobilise l'ensemble des services

    • diagnostic du territoire (prostitution, délinquance, trafics, incivilités, nuisances sonores, dégradations, dépôts de déchets...)

    • plan d'action : investigation judiciaire ( stup, prostitution, vols avec violence). On fait du répérage, on établit une cartographie. Chaque semaine, on définit les objectifs.

    On sécurise la voie publique avec des forces mobiles qui connaissent le quartier et on mobilise la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation (DOPC). La police administrative contrôle les commerces et débits de boissons.

    A savoir : environ une centaine de commerces sont contrôlés chaque semaine depuis la mise en place du dispositif avec déjà de nombreuses fermetures. Sur les 1100 commerces du secteur, 300 doivent être mis aux normes ou fermés, si nécessaire.

    En dernier lieu, s'ajoute le partenariat local pour les actions de prévention ( bailleurs sociaux, Education nationale, associations, conseils de quartier).

    Les arguments de la Justice

    images?q=tbn:ANd9GcQtfkrhvR35VS6s_r4pJyAcZDNtG9Z6Xr8MIOAn-I9rNnhUL7asCôté justice, le procureur François Molins enchaîne : des référents sont chargés de la délinquance de voie publique. On a même obtenu que le 18e bénéficie d'un juge pour enfants à temps plein.

    On va retrouver évidemment les deux volets habituels : répressif et préventif.

    Trois priorités pour le répressif:

    • lutte contre les vols avec violence et les vols à la tire,

    • stupéfiants,

    • racolage pour lequel on a renforcé les réponses judiciaires et nécessairement en parallèle le travail sur les réseaux de stupéfiants et de proxénétisme.

    Notons aussi les pistes intéressantes dans le volet préventif :

    • une convention a été signée pour remettre en place des stages de « responsabilité parentale »,

    • un accord a été trouvé avec Decaux pour que des jeunes ayant commis des dégradations effectuent des tâches de réparation sur les Vélib'.

    • Les élèves exclus définitivement d'un établissement seront signalés et des mesures seront mises en place avec le rectorat et la protection judiciaire de la jeunesse. Le 18ème sera prioritaire. 

    La Police, coordonnateur de la zone, va occuper l'espace 

    paris,18e,barbès,goutte-d-or,chateau-rouge,zone-sécurité-prioritaire,daniel-vaillant,bernard-boucault,françois-molins,matthieu-clouzeau,myriam-em-khomriL'acteur de terrain le plus impliqué est bien sûr le commissaire Clouzeau que nous connaissons bien car il n'a jamais refusé de nous recevoir (voir notre article du 13 avril dernier) ; il est le coordonnateur de la zone de sécurité prioritaire et semble satisfait de la méthodologie proposée qui permet enfin de réunir tous les services concernés. Une réelle avancée. Il signale qu'il n'y aura pas de résultats spectaculaires, notamment au niveau judiciaire, dans un premier temps, car on part sur du long terme. La priorité reste la lutte contre la dégradation de l'espace public et tous, DOPC, RATP, Bac de nuit, Douanes, DPP vont redoubler d'efforts pour occuper le terrain. Les compagnies de CRS vont être fidélisées : elles resteront désormais trois semaines d'affilée – alors qu'auparavant elles pouvaient être changées tous les jours... - et interviendront à la demande, car, au commissariat, les écrans alimentés par les caméras de surveillance (12 sur place sur 17 prévues dans la zone) révèlent les attroupements qu'il convient de disperser sans tarder. C'est une nouvelle façon de travailler dont on pourra mesurer rapidement la réalité. 

    images?q=tbn:ANd9GcSJE8RzN9uv7BA_EgIXTwwZLyB9OkLor-AnVA1ycnhCZSZ6rEQbEt le rôle de la Ville de Paris ? 

    Pour la Ville, c'est Myriam EL Khomri qui présente le dispositif du côté municipal. Elle précise que Philippe Chotard est chargé de faire un point hebdomadaire avec les services de la Ville.

    • Les correspondants de nuit ont été renforcés.

    • Le marché du boulevard de La Chapelle va bientôt être réaménagé : pour réguler l'affluence et gêner les vendeurs illicites installés en parallèle sur les extérieurs, il avait été décidé d'élargir l'allée centrale. (Nous demandons des précisions sur ce réaménagment).

    • Des modifications sont prévues dans le square Léon.

    • Parallèlement, des verbalisations vont pleuvoir sur les « pisseurs » et les auteurs d'incivilités, le contrôle des étalages va être amplifié.

    La parole est enfin donnée à la salle – nous écrivons « enfin » car malgré un respect mutuel entre tous les intervenants, il nous semble, et particulièrement dans le 18e, que la dernière intervention d'un officiel donne le signal d'une libération, la parole appartient à la salle... elle la libère.

    Nous intervenons parmi les tout premiers, en reconnaissant que le dispositif semble prometteur... mais nous sommes porteurs avant tout des remarques de nos adhérents et il nous faut insister sur le manque de lisibilité qui a prévalu jusque là, sur la lassitude des riverains devant les désordres et la malpropreté qui en résulte. Nous posons la question des limites de la zone, car le nord du 10e est soumis à la même dégradation de son espace public. Que feront les acteurs de la ZSP en cas de report sur les rues du 10e ? 

    S'ensuit l'intervention de Paris Macadam, association d'animation culturelle qui participe au Conseil de quartier Goutte d'Or comme Action Barbès : sa représentante laisse entendre que la Goutte d'Or serait en état de guerre ; que les habitants seraient déconcertés par des patrouilles ou des interventions de la brigade canine ; que des commerces désormais fermeraient leurs portes à clé ; la peur s'installerait... Ce discours a fait réagir le maire assez vivement. Il faut dire que les échos qui lui parviennent l'incitent plutôt à tout faire pour que chacun retrouve un espace public vivable, une tranquillité relative, même s'il n'échappe à personne que le partage de l'espace public est le mot clé. Mais « sans droit, pas de liberté ».

    Jean-Michel Lebcher, le kiosquier de Barbès, et son fils remercient les forces de police qui, lorsqu'elles sont présentes près du kiosque, remarquent que tout va mieux pour eux et que leur commerce s'en ressent positivement. Le commissaire Clouzeau le congratule d'un hochement de tête et d'un grand sourire.

    Puis à la suite, de nombreux témoignages viennent compléter la description et le vécu des habitants :

    — Comment peut-on laisser faire à la barbe des CRS et des policiers le marché "aux voleurs" et les divers trafics ? Pourquoi n'y a-t-il pas d'interventions ? A quoi sert-il de se promener et de regarder sans agir ?

    — Tension entre policiers et habitants : d'une manière générale, la population prend plutôt fait et cause pour les personnes interpellées.

    — Qu'attend-on en termes de résultat ?

    — Que fait-on quand les établissements ne respectent pas la loi ?

    — Quelle est l'utilité des CRS installés de longues heures dans leurs véhicules?

    — Comment traiter les problèmes d'urine sur les trottoirs?

    — Les jeunes femmes, que ce soit dans les rues ou le square Léon, ne se sentent pas en sécurité.

    — Les jeunes adolescents ne peuvent plus traverser le square Léon. Il est difficile pour eux de vivre là et ils font des tours et détours pour arriver à Barbès (métro) où, là encore, la circulation piétonne est aventureuse.

    — Il est nécessaire de réconcilier les enfants avec la police, et un lourd travail est à faire au sein des écoles.

    — Pour lutter contre la prostitution rue Doudeauville, les habitants souhaitent encore plus de police.

     

    images?q=tbn:ANd9GcSWvZ1GImpaetXVWXT-qqsPChoHmLDLa31CwknbEvmdxF07c2NADaniel Vaillant insiste pour que l'habitant lambda n'hésite pas à envoyer ses remarques à la Mairie et au Commissariat, et il brandit une pétition pour bien montrer que non seulement cela se pratique mais qu'ils y sont attentifs.

    L'immense majorité des habitants ne pose aucun problème, mais une centaine de personnes n'accepte pas que l'on vienne perturber son commerce illicite (scandale des produits arrivant de Chine pour blanchir la peau et vendus au vu et su de tout le monde, par exemple, mais également les défrisants, tout aussi nocifs). Il rappelle encore que le Marché des cinq continents se fera et que la réglementation y sera respectée. 

    Dans la rubrique des réponses aux habitants, nous avons noté de la part :

    • du commissaire Matthieu Clouzeau

    paris,18e,barbès,goutte-d-or,chateau-rouge,zone-sécurité-prioritaire,daniel-vaillant,bernard-boucault,françois-molins,matthieu-clouzeau,myriam-em-khomrique les limites proches de la zone seraient bien entendu traitées comme la ZSP pour tenir compte de l'effet de report bien connu, y compris en chevauchant la frontière du 10e ( répondant ainsi à notre question)

    que les signalements de dysfonctionnement en tous genres de la part des habitants sont les bienvenus, mais leur témoignage quand la situation s'améliore aussi...

    qi'il faudra être patient et indulgent car c'est une nouvelle façon de travailler qui se met en place, et que lui-même fera tout pour tirer le meilleur de ses policiers et le maximum d'efficacité.

    • du procureur de la République François Molins

    que tout sera fait, en associant Mairie,Préfecture et Parquet, pour que la population se réapproprie SON espace public. « On n'est pas dans l'effet d'annonce mais dans un travail de fond. »

    • de l'adjointe au maire de Paris chargée de la prévention et de la sécurité Myriam El Khomri

    que l'enjeu est de créer les conditions pour vivre ensemble

    que chaque rue étant spécifique, les approches policières seront différentes rue des Islettes ou près du square Léon.

    qu'un panel d'habitants composé de 15 à 20 personnes se réunira tous les trois mois pour faire le point sur la situation dans la ZSP

    qu'un questionnaire est en cours de rédaction et qu'il sera distribué à quelque 500 à 700 personnes, des commerçants, habitants, directeurs d'école, personnels de collecte des ordures ménagères, etc. pour recueillir leur avis sur l'évolution de leur environnement. On va observer de près les changements, d'un état des lieux à l'autre.

    • du préfet de police Bernard Boucault

    que les premiers chiffres affichent déjà 20 établissements fermés par mesure administrative  pour des durées diverses (9 – 30 – 45 jours et même 2 mois) : 10 débits de boissons et 10 autres pour manque d'hygiène

    que la police républicaine est là, sur le terrain, pour protéger les citoyens, permettre à chacun d'aller et venir dans un espace public en toute liberté et sécurité

    qu'à ce jour, les seuls blessés depuis la mise en place de la ZSP ont été des policiers...

    Il va conclure par une "mauvaise nouvelle" et c'est ainsi qu'il l'annonce : Matthieu Clouzeau quitte le commissariat du 18e car il est nommé à la direction de la Prévention de la Mairie de Paris. Il promet de faire tout pour que son remplaçant soit aussi efficace et apprécié que lui.

  • CSPDA : Qu'est-ce que c'est ? On essaie de vous le dire...

    Maillage associatif – retrait de l'état

    Cette réunion avait déplacé essentiellement des responsables associatifs de la prévention et c'est bien compréhensible. Une très longue réunion (plus de 3 heures), autant dire qu’il fallait être disponible pour s'y rendre ! Nous essaierons ici de vous donner à lire ce que nous avons retenu et qui présente un intérêt local éventuel. Nous avons subi beaucoup de tableaux, de statistiques et de chiffres...

    L'arrivée d'un nouveau commissaire a piqué notre curiosité. Notre association avait entretenu avec son prédécesseur, Jacques Rigon, de bons rapports et bien avant encore, avec Jean-Paul  Pecquet, qui avait passé le viaduc du 10e vers le 18e, toujours dans les fonctions de commissaire central d'arrondissement. Gilbert Grinstein, qui vient du 17e  a insisté sur le traitement de toutes les doléances reçues au commissariat, qu'elles soient par courrier ou par mail. « C'est chaque mardi après-midi que le point est fait à la fois sur les nouvelles doléances et sur le suivi des anciennes. Rien ne passe au travers du filet donc. Cela permet d'utiliser les effectifs au bon moment au bon endroit. Actuellement une trentaine est traitée. »

    Que faut-il comprendre de cette invite ? A vous citoyens, déposez vos doléances ! Faute de quoi, les dysfonctionnements ne seraient pas traités ?

    Les grands axes du contrat de sécurité ont fait l’objet d’un long et fastidieux diagnostic : prévention de la délinquance, violences faites aux femmes, occupation de l’espace public et cohérence des réponses, prostitution, toxicomanie. Des axes communs à beaucoup d’autres arrondissements de Paris.

    Coordination - collaboration : des mots clés pour réussir les actions menées

    Droits des femmes

    Des représentants du Parquet de Paris, partie prenante du dispositif, ont rappelél’implantation du centre d’information et de droits des femmes, rue de Lancry ce qui permet un partenariat exceptionnel sans oublier la Maison de la justice et du droit, rue du Buisson Saint-Louis. Prochainement deux audiences spécialisées sur les violences conjugales se tiendront chaque semaine.

    Mineurs

    Le Parquet des mineurs a aussi son rôle à jouer, un rôle pénal et un rôle d'assistance éducative. Rappelons que les mineurs délinquants sont très souvent déjà victimes de mauvais traitements ou d’absence d’éducation. Pour la plupart d’entre eux, les deux tiers, il suffit d’un ou deux rappels à la loi pour que cela cesse.

    Le phénomène de bandes semble largement enrayé dans le 10e :il a globalement été réglé par une forte mobilisation des acteurs concernés.

    La politique d’assistance éducative réduit considérablement les actes de délinquance. Travail efficace sur le 10e, où 42 jeunes sont suivis, essentiellement des garçons et de plus de 16 ans.

    La Ville finance par ailleurs deux clubs de prévention, soit 17 équivalents temps plein pour cinq secteurs (Grange-aux-Belles, Bonsergent, Gare du Nord, les Portes, Rue du Terrage); ce sont 300 jeunes concernés par cette prévention. On constate une augmentation des doubles addictions drogue + alcool. Les familles sont plutôt demandeuses d’aide. Que propose-t-on aux jeunes ? des chantiers éducatifs, une 1e expérience professionnelle, des actions dans le domaine de la santé, des sorties, des séjours…

    L'impact de ces dispositifs est difficile à mesurer. Stéphane Bribard, élu chargé de la jeunesse, en a toutefois reconnu l'importance.

    La mission de prévention et de communication (MPC) du commissariat intervient dans les établissements  scolaires. Pour ceux-ci d’ailleurs le partenariat mairie-police est essentiel car les évènements qui ont lieu près des collèges ont une incidence très forte sur le climat au sein des établissements. La réussite éducative fonctionne bien dans le 10e, d’après Daniel Bonneton, principal du collège « Grange aux Belles ».  Des chiffres ont été livrés, bruts de statistiques,29 incidents signalés à l'académie: 13 dans l'établissement, 13 aux abords, 3 sur le trajet avec un taux de 75% pour les atteintes aux personnes. On est là dans des données assez peu compréhensibles, car un incident qui comporte une atteinte à la personne, n'est plus vraiment un simple incident... mais l'atteinte à la personne en langage policier, savons-nous précisément ce que c'est ? Oublions peut-être ces quelques chiffres pour l'instant, d'autant que les statistiques peuvent être interprétées de façons très diverses.

    Prostitution

    Pour la prostitution, deux lieux sont bien connus : Belleville avec une population exclusivement chinoise (en augmentation de 50% d’après Médecins du Monde avec parfois 120 femmes venant voir le bus chaque soir) et Porte Saint-Denis, plus cosmopolite, Afrique et Pays de l’Est. Les femmes ne sont interpelées qu’en cas de nuisances et de signalements. Dans un cas comme dans l’autre, sans doute beaucoup de misère et peu de libertés pour toutes ces femmes. (On est en plein débat au Sénat sur la prohibition). Plus près de notre quartier, il semblerait qu’une prostitution de mineurs existe gare du Nord. Discrète.

    Vente à la sauvette et produits contrefaits 

    "226 personnes interpelées entre avril et octobre 2011 : celles-ci ont des statuts précaires. On est donc sur un problème pérenne", a déclaré le nouveau commissaire.  Nous abordions là un problème que nous connaissons bien à Barbès ! Rémi Féraud l’a d'ailleurs rappelé en ajoutant que les interpellations autour de la station de métro sont comptabilisées par le 18e.

    Toxicomanie

    Dernier intervenant, Pierre Leyrit (Coordination Toxicomanie), que nous avions invité à notre assemblée générale en 2010 a donné quelques informations sur la situation actuelle.

    Les conclusions :  4 axes à poursuivre  pour l’année à venir

    • Maintenir le travail sur la prostitution et la toxicomanie.
    • Mettre en œuvre le suivi individualisé des jeunes.
    • Mettre en cohérence le réseau des partenaires et des associations sur le périmètre des gares.
    • Développer l’accueil des TIG

    Nous avons eu tout au long de cette réunion, la présentation d'une quantité de tableaux, pas toujours faciles à lire et qui ne permettent pas aux non avertis de se faire une réelle idée de la situation dans l'arrondissement. Ainsi, on nous dit qu'entre 2002 et 2010, on a le même nombre de faits constatés mais le taux d'élucidation varie de 15% à 33%. On serait même aujourd'hui à 36%. Mais de quels faits s'agit-il? Quels sont ces délits qui pour plus d'un tiers sont élucidés ?

    Pour obtenir de bons résultats, "de bons chiffres", ne va-t-on pas à la facilité ? En faisant nos recherches sur le sujet, nous avons lu un long article qui relativise les chiffres livrés au public et à la presse par le ministère de l'Intérieur. D'après les rapporteurs, le nombre de faits relevés seraient dus à la multiplication des actions de proximité. Peut-être. Nous vous proposons néanmoins la lecture du blog des Décodeurs qui donne un éclairage pertinent à ces chiffres, souvent mis en cause.

    images?q=tbn:ANd9GcRWCG6boVyrO9KTbhixvXal89CrJq7cgD1jmSmCCPmLu-mY-eDbCAEn résumé et très concrètement, on nous a dit qu'il faut croire à une baisse très nette de la délinquance en ce qui concerne les violences, mais il existe encore une marge de progrès pour les cambriolages, les vols avec violence (donc autres que les violences seules), ainsi que les menaces. Là encore depuis le début de l'année : 41% de baisse sur ces vols !! Pour les infractions aux stupéfiants, l'augmentation se justifie aussi par le nombre de patrouilleurs sur le terrain.
    On veut comprendre que la présence sur le terrain entraîne un plus grand nombre d'interpellations. On sait aussi que les interpellations sont des actions mesurables, c'est leur nombre qui entre dans la colonne face aux exigences de la hiérarchie (le fameux taux d'élucidation!), bien plus que le travail de prévention et d'assistance aux citoyens, qui est pourtant le quotidien des policiers de terrain, ceux-là mêmes qui peu à peu expriment leur frustation. Leur travail si important pour la cohésion de la société reste invisible...

    Il est annoncé également un recul des infractions à la législation du travail. Est-ce du au respect de ladite législation ou à un nombre de contrôles en baisse.... ? Car l'Inspection du travail, comme les services de police qui effectuent ces missions, n'échappe pas à la règle du remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Chaque chiffre donné peut être la base d'un nouveau question-nement. Ne peut-on pas faire dire tout et son contraire aux chiffres et aux statistiques, en général ?

    Une chose est sûre, sans le maillage associatif  et le travail de prévention réalisé, on pourrait craindre une situation plus explosive. L’état qui ne cesse de se désengager à ce niveau risque de contribuer à une dégradation sérieuse en terme de délinquance !

  • Conseil de la Nuit : bilan après un an de fonctionnement

    ... et premières mesures prises par la Mairie

    Dans un précédent article, nous vous avions fait part de la création du Conseil de la Nuit par la Ville de Paris en janvier 2015 et de la participation de notre association au groupe de travail traitant de la thématique "Tranquillité publique et prévention" (lire notre article du 21 janvier 2015), pour faire suite à notre participation à la mise en oeuvre de la charte "Silence On fête" dans le quartier Clignancourt - Ramey - Muller.

    La 2e assemblée plénière du Conseil de la Nuit s'est tenue le 21 octobre 2015 à l'Hôtel de Ville. Elle avait pour objectif de dresser un bilan de la 1ère année de fonctionnement de ce conseil et de présenter les premières mesures qui seront mises en oeuvre en 2016 par la Mairie de Paris.

    La 1ère année de fonctionnement a ainsi vu de nombreux partenaires (institutionnels, associations de riverains, organisations professionnelles, organisateurs spécialisées, etc..) participer aux 7 groupes de travail thématiques mis en place (De nouveaux espaces pour les nuits à Paris ; Prévention des conduites à risques ; Vie nocturne et discriminations ; Mobilités nocturnes ; Tranquillité publique et médiation ; Les commerces et le travail de la nuit ; Information et promotion de la vie nocturne), à raison de 2 réunions par groupe de travail. 

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    Ce travail a abouti à la définition de 37 actions à mettre en oeuvre, dont 8 actions "transversales" (c'est à dire communes aux différentes thématiques). Vous pouvez retrouver le tableau de synthèse correspondant ici (diffusé avec l'autorisation des responsables du Projet Politique de la nuit, il n'en reste pas moins un document de travail).

    Au niveau du groupe de travail "Tranquillité publique et prévention" auquel nous participons, il est ressorti plus particulièrement les actions suivantes :

    . Coordonner et renforcer les actions d'information et surtout de formation des exploitants et de leurs équipes, ainsi que la valorisation, la diffusion et la mise en oeuvre des bonnes pratiques ;

    . Rencontrer les usagers de la nuit sur l'espace public, afin de les sensibiliser sur les nuisances et effectuer les rappels à la règle ;

    . Assurer à l'ensemble des intervenants une connaissance partagée des problématiques de la nuit ;

    . Soutenir le développement de commissions de concertation locales traitant des problématiques liées aux usages de la nuit ;

    . Organiser des rencontres régulières entre la Préfecture de Police, la Ville de Paris, les organisations professionnelles et les riverains. 

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    © www.thatsmee.fr : Les Grandes Marches Place de la Bastille

    Le travail réalisé dans ce groupe, concernant un sujet sensible pour de nombreuses associations de riverains (notamment celles réunies dans le réseau Vivre Paris) a été, dans l'ensemble, constructif. Il a notamment permis aux différents participants de mieux se connaître. En particulier, les associations de riverains ont pu constaté que les organisations professionnelles avaient une réelle volonté d'arriver à une situation satisfaisante pour tous, même si des désaccords importants subsistent avec certaines d'entre elles, et qu'il était enrichissant et nécessaire de trouver des solutions en menant une démarche concertée.

    Ce travail a également été l'occasion de réaliser un diagnostic partagé par tous sur certaines difficultés rencontrées, et causes de nombreuses nuisances :

    - le problème des établissements ne faisant pas partie d'une organisation professionnelle qui sont à l'origine d'une part importante des nuisances et sur lesquels il est souvent très difficile d'agir

    - le problème des personnes qui s'alcoolisent à l'extérieur des établissements et qui créent beaucoup de nuisances

    - le problème des épiceries qui vendent de l'alcool la nuit malgré les interdictions.

     

    A l'issue de ce bilan, Frédéric Hocquard, conseiller de Paris délégué à la Maire de Paris chargé de la Nuit, a présenté les premières mesures que la Ville de Paris a prévu de mettre en oeuvre à partir de 2016. Ces mesures se rangent dans 3 axes définis sur la base des 37 propositions d'actions :

     

    Un axe PARTICIPATION

    La Ville souhaite tout d'abord la participation au Conseil de la Nuit d'un représentant des "usagers" de la nuit au sens large (usagers des établissements de nuit mais également usagers des services offerts la nuit ou travailleurs). Pour atteindre cet objectif, la Ville de Paris a prévu l'élection d'un représentant via une procédure dématérialisée (à l'instar des différentes actions de concertation mises en oeuvre par la Mairie : budget participatif, modification PLU, etc...). F. Hocquard a précisé que cette démarche est distincte de l'élection du "maire de la nuit", organisée par les organisations professionnelles. Cette proposition a été accueillie avec un peu de surprise par le réseau Vivre Paris car il considère que ce sujet n'a jamais été abordé dans les groupes de travail.

    Par ailleurs, la Ville de Paris a prévu de mettre en oeuvre une charte parisienne de la Vie nocturne applicable à l'ensemble du territoire parisien, dans l'esprit des chartes existantes dans d'autres villes françaises ou européennes.

     

    Un axe PREVENTION, MEDIATION, REGULATION

    La Ville de Paris prévoit de mettre en oeuvre les actions suivantes :

    • le développement de campagnes de sensibilisation contre l'alcoolisation massive (le "Binge Drinking"), avec la mobilisation d'associations spécialisées via le versement de subventions pour financer leurs actions;

    • La réalisation de campagnes de mesures acoustiques dans les quartiers identifiés comme problématiques, dont des mesures chez les particuliers. Pour F. Hocquard, la réalisation de telles campagnes permettra d'objectiver les nuisances subies ou ressenties. La Ville de Paris a ainsi prévu de retenir un prestataire spécialisé à l'issue d'une procédure de marché public;

    • Le développement systématique d'instances de concertation locales chargées notamment du suivi des chartes, à l'instar du dispositif mis en oeuvre dans le 18e avec "Silence On fête". Sur ce sujet, nous avons précisé l'importance de mettre en oeuvre des outils efficaces pour permettre un réel suivi des engagements pris. En effet, notre association a rappelé que la mise en oeuvre de la charte "Silence On fête" a effectivement permis d'améliorer la situation au niveau du carrefour Clignancourt - Ramey - Muller mais qu'en l'absence d'un suivi poussé par la mairie du 18e, de nombreux engagements ne sont déjà plus respectés, un peu plus de 6 mois après la signature de la charte;

    • la mise en oeuvre de "brigades vertes" pour lutter contre les incivilités au sens large. Une partie des missions de ces brigades vertes consisterait à intervenir au niveau des sites sensibles en terme de nuisances sonores. Cette mesure s'inscrit dans la volonté de la Maire de Paris de moderniser le statut de la Ville de Paris, avec notamment la récupération de certaines compétences d'ordre public assumées plus ou moins par la Préfecture de Police.

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    Un axe PROMOTION ET DEVELOPPEMENT

    La Ville de Paris souhaite lancer les actions suivantes :

    . Renforcer la promotion de la vie nocturne parisienne via l'office de tourisme de la Ville. En particulier, une campagne promotionnelle est prévue au 1er semestre 2016 en partenariat avec AIR FRANCE, via la diffusion de films promotionnels dans les avions ;

    . La création d'une cartographie exhaustive des lieux d'activités nocturnes;

    . La création de nouveaux lieux de sorties dans le cadre de l'appel à projets pour redonner vie à 25 "pavillons" appartenant à la Ville de Paris, situés notamment dans les bois de Boulogne et Vincennes;

    . Le renforcement des informations relatives aux activités nocturnes sur le site "Que faire à Paris".

    La Ville de Paris souhaite également un renforcement de l'offre de transports la nuit, avec notamment un allongement d'une heure du métro a minima le week-end et le renforcement du maillage du Noctilien. Sur ce sujet, dans l'ensemble partagé par l'ensemble des candidats aux élections régionales, une étude est actuellement menée par le STIF afin d'en étudier la faisabilité.

     

    Ces 1ères mesures, qui dans l'ensemble se sont avérées décevantes pour les associations du réseau Vivre Paris (lire leur avis sur leur site), devraient être suivies d'autres actions qui seront débattues dans les prochaines séances du Conseil de la Nuit.

      

    NB : pour les personnes intéressées, vous pourrez retrouver tous les documents relatifs au Conseil de La Nuit ICI

     

  • Gare de l'Est : ses abords dégradés !

    Suite à notre article du 30 septembre relatif à la situation dégradée du quartier des Deux Gares et à la pétition circulant aux abords de la Gare de l'Est, l'édition du lundi 12 octobre du Parisien a mis un coup de projecteur sur le quartier de la rue d'Alsace et des Deux Gares :  

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     Cliquez sur l'article ci-dessus pour accéder à sa version en ligne

     

    Cette exaspération met en lumière une partie des difficultés auxquelles sont confrontés les abords inter-quartiers de la Gare de l'Est, situés au coeur du 10e, aux confins de 5 des 6 quartiers composant cet arrondissement : Porte Saint-Denis / Paradis, Château d'Eau / Lancry, Louis-Blanc / Aqueduc, Grange aux Belles / Terrages, et Lariboisière / Saint-Vincent-de-Paul.

    Compte tenu de l'importance des gares pour ce quartier (avec également la présence de la Gare du Nord sur sa zone), le Conseil de Quartier abordera ce thème des 2 Gares du 10e et de leurs abords, lors de sa prochaine réunion publique jeudi 15 octobre prochain (voir notre article d'hier).

    Dans ce contexte, le présent article est à nouveau consacré à ce thème, avec un accent particulier sur l'espace public aux abords de la Gare de l'Est. Nous n'aborderons pas la rue d'Alsace, dont la situation a été détaillée spécifiquement dans notre article du 30 septembre (supra).    

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    Les abords de la quartiers aux confins de 5 quartiers du 10e

    L'espace public aux abords de la Gare de l'Est est, avant tout, un vaste lieu d'échanges, compte tenu des flux ferroviaires de voyageurs y transitant entre Paris, l'Ile-de-France et l'Europe (avec le bi-pôle d'échange constitué avec la Gare du Nord), les voyageurs sur les réseaux RATP (3 lignes de métro et 10 lignes de bus), mais aussi des familles et habitants du 10e (avec la proximité des écoles de part et d'autre de cette zone, les amenant à la traverser).

    Par ailleurs, la nuit, les abords de la Gare de l'Est connaissent une activité intense au regard de l'importance du nombre de service de bus nocturnes, avec plus d'une dizaine de lignes Noctilien au départ du quartier de cette gare.    

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    Gare de l'Est : terminus pour 17 lignes Noctilien

     

    Des équipements publics dégradés

    Aux abords de la Gare de l'Est, nous faisons le constat d'un espace public usé au regard de la fréquentation intensive dont il est l'objet. Cet usage cause des détériorations assez significatives sur le mobilier urbain qui est régulièrement mis à mal, comme le montrent les photos suivantes.    

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    Exemples de potelet et de corbeille mis hors d'usage

     

    L'espace public souffre fortement de la présence importante des Noctiliens. Aussi pouvons-nous constater des dégradations nocturnes importantes de biens publics, comme sur ces photos : un arbre au tronc arraché, ou deux lampadaires "décapités" boulevard de Strasbourg.

    Ces actes résultent vraisemblablement de comportements décalés de personnes en état d'ébriété avancé, comme nous les ont décrites les cafetiers du secteur, amenés par ailleurs à fermer leur établissement plus tôt que l'heure légale de fermeture face à ces nuisances nocturnes. Et malheureusement, autour de ces terminus Noctiliens aux abords de la Gare de l'Est, pas de "correspondants de nuits" ou de "pierrots de la nuit" pour prévenir ces nuisances et ces incivilités.    

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    Un arbre au tron arraché, laissé à l'abandon

     

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    Deux candélabres "décapités" depuis janvier 2015 

     

    En dehors de ces incivilités proprement dit, ce qui frappe est la réponse généralement lente des services municipaux face à ces mobiliers dégradés. Pour les 2 luminaires vandalisés, nous avons contacté la 6ème Section Territoriale de Voirie ("STV"), chargée du 10e, au sein de la Direction de la Voirie et des Déplacements ("DVD") début janvier 2015 pour lui signaler cette mise hors d'usage de ces 2 candélabres.

    A ce jour, 9 mois après notre contact, la DVD n'a toujours pas procédé au remplacement de ces luminaires : affaire à suivre ! Pour patienter, voici la photo d'un beau matériel que nous avons remarqué dans Paris : des luminaires LED installés boulevard de Sébastopol dans le 2e et 3e : peut-être pourrons-nous un jour les voir aux abords de la Gare de l'Est...        

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    Luminaire "dernier cri" : bientôt devant la Gare de l'Est en lieu et place des lampadaires actuellement hors d'usage ?

     

    Un espace public victime de nombreuses nuisances

    Parmi les nombreuses nuisances répertoriées, il y a évidemment les souillures : épanchements d'urine, vomi, etc., notamment lors des "folles" nuits aux abords de la Gare de l'Est lors de l'attente des bus Noctilien.

    Dès l'ouverture de leurs établissements, les cafetiers et autres restaurateurs doivent faire face aux mictions nocturnes, sur la voie publique, et souvent nettoyer afin de pouvoir ouvrir dans des conditions normales.        

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    Le nettoyage quotidien des épanchements d'urine et du vomi : une nécessité souvent pour les bistrotiers, avant le passage des équipes municipales de la propreté

     

    De nombreux coins se prêtent à ces débordements nocturnes, voire même diurnes, comme cette guérite de la RATP devant la Gare de l'Est, délabrée, avec ses vitres cassées. Nous avions déjà remarqué ce baraquement précaire propice aux épanchements d'urines lors de notre marche exploratoire "propreté" avec le service technique de la propreté de Paris (voir notre article du 1er novembre 2014).   

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    Guérite RATP devant la Gare : refuge pour les épanchements d'urine

    Parfois le sentiment de saleté et d'espace public souillé est-il accentué par des procédures mal rodées entre les services publics et leurs prestataires ! L'exemple flagrant aux abords de la Gare de l'Est est la dépose des sacs poubelles des détritus collectés et leur abandon des heures durant avant leur collecte très tardive par les camions poubelles... (voir notre article du 25 avril 2015).

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    Sacs poubelles de la RATP traînant quotidiennement de longues heures

     

    Dans l'espace public, au regard des flux très nombreux, les sacs des corbeilles dites "bagatelle" ne tiennent pas bien longtemps. Par ailleurs, il nous est arrivé de faire l'expérience malheureuse d'une absence imprévue de la part des services municipaux de la propreté, et ce fut bien vite un domaine public submergé par les détritus (voir notre article du 15 septembre 2015).     

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    Un espace public malmené, sur le plan de la propreté notamment

     

    En matière d'insalubrité, il existe d'autres points de crispations, comme la situation de la rue Saint-Laurent où les flaques d'urine stagnent entre les voitures, comme nous l'avions déjà noté lors de notre marche exploratoire "propreté".   

     

    Un usage totalement déséquilibré de l'espace public 

    Nous avons déjà, à plusieurs reprises sur ce blog, évoqué l'absence d'usage équilibré de la voirie entre les différents types d'usagers (conducteurs motorisés et usagers plus vulnérables : piétons, cyclistes).

    Par ailleurs, les stationnements illicites d'autocars de tourisme et autres véhicules aux abords de la Gare de l'Est sont légion, comme le montrent ces photos. Nous les signalons régulièrement aux pouvoirs publics, et évoquons ce sujet avec les élus (voir notre article du 22 juin 2015).       

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    Autocar et poids lourds stationnant illicitement, sous l'oeil de la caméra de vidéoprotection de la Préfecture de Police (en haut à gauche de la photo)

     

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    5 autocars stationnant illicitement côte à côte sur la chaussée (photo prise le 4 octobre dernier) 

     

    Malheureusement, compte tenu de l'importance du nombre de lignes de bus (10, dont 5 ayant la Gare de l'Est comme terminus), il est fréquent que les bus RATP stationnent sur la chaussée... 

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    ...ou en file indienne, et débordant largement sur les traversées piétonnes : 

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    Les abords de la Gare de l'Est sont caractérisés par un déficit de sécurisation des traversées. Les passages piétons sont trop longs, et parfois sans refuge piétons en leur milieu :

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    Dans ce contexte, rappelons le contexte accidentogène de ses abords (voir nos articles des 9 et 5 janvier 2015). 

     

    Quelle réponse des élus ?

    La réponse des élus de Paris et du 10e ? L'attentisme, notamment compte tenu du projet à l'étude de la

  • Quelques idées pour la promenade urbaine

    L'atelier d'architecture autogérée (AAA) a du reporter la seconde réunion qu'il avait programmée pour le 7 avril en raison des vacances scolaires et du risque d'absentéisme. Alors, revenons ensemble sur la première qui s'était tenue le 24 mars.

    Elle n’a pas été facile pour ses animateurs. La salle située au premier étage du centre d’animation de Château-Landon (10e) était sous-dimensionnée pour la foule venue donner son avis. Elle comptait des habitants avertis par notre blog peut-être ou par la communication des mairies, également des membres de notre association et de deux autres, DemainLaChapelle et SOS Chapelle, implantées de chaque côté de la place de La Chapelle (10e et 18e) avec lesquels nous avons noué des relations en vertu de l’adage « l’union fait la force ». Dans ces conditions, foule et exiguité de la salle, il a été difficile d’échanger de la manière que l’aurait souhaitée M. Petcou, le directeur d'AAA, et sans être trop critique, on peut dire que la maitrise de la réunion lui a échappé. 

    Nous avons dit, déjà, ici, notre déception lors de la séance de présentation de AAA et de ses associés dans le projet de Promenade urbaine le 3 mars dernier (lire notre article du 7 mars). Nous nous attendions un peu ce vendredi-là à une séance de travail construite sur les mêmes bases, à savoir des tables rondes affichant quelques mots-clé : cuisine du monde, espace public, déchetterie et recyclage, agriculture urbaine, etc. Nous comprenons le principe. Il faut faire parler le public de ses envies le plus spontanément possible. En lui proposant des concepts assez globaux, on peut lui faire dire ce que cela lui évoque et ainsi faire émerger sa vision du projet. Dans un tout autre domaine, la méthode rappelle les séances de communication publicitaire autour du lancement d’un produit. Paperboard et markers : « Et si je vous dis « travail » vous pensez à quoi ? » pour voir si le nouveau produit a bien l’effet escompté sur le public ou répond bien à l'attente du client. 

    Il a fallu très peu de temps pour se rendre compte que ce type de concertation, ou de co-construction, expression patentée, ne convenait pas à la salle. Nous avions noté en arrivant un peu avant 19h qu’une pré-réunion était déjà en cours. De fait, quand nous sommes entrés, quelques personnes étaient déjà assises autour des tables, sans que nous sachions si elles étaient des collaborateurs de AAA ou des invités. Quand M. Petcou a pris la parole, il a oublié de se présenter et de les présenter, or la moitié des personnes présentes ne le connaissaient pas. On percevait déjà un flottement. Très opportunément, Elise Fajgeles, élue du 10e, a pris la parole pour ramener un peu de sérénité, apporter les informations nécessaires, rappeler rapidement l’historique du projet, préciser la mission de l’AAA, et expliquer en quoi consistait la réunion. Heureusement.

    Quelles ont été les principales remarques exprimées dès le début ? 

    L’exiguïté des lieux pour commencer, car la fréquentation habituelle avait été largement dépassée. Le Louxor avait été pressenti comme lieu de réunion, nous a dit M. Petcou; en fait, une mauvaise idée, puisque le cinéma a besoin de toutes ses salles en soirée pour son activité de cinéma. Quand nous y convoquons nos assemblées générales, nous rendons la salle à 11 heures…. Peut-être la salle Saint Bruno pourrait-elle être une solution : elle est à un tarif très compétitif et sa capacité est bien plus grande. Ce serait de plus une façon de voir les habitants de la Goutte dOr sur place. Nous transmettrons l'idée à AAA.

    Le défaut d’organisation aussi, pas d’ordre du jour, pas de compte rendu de la réunion précédente… une présentation sur écran pas lisible à partir du milieu de la salle… Un habitant a demandé si AAA ne pourrait pas mettre un site collaboratif à la disposition des habitants pour échanger idées et propositions plus facilement. Une deuxième bonne idée !

    Ensuite, les quelques personnes présentes lors de la réunion du 3 mars, ou celles qui en avaient eu des échos, ont exprimé leur désaccord avec le choix des pistes proposées, toutes plus ou moins proches de l’ESS, l’économie sociale et solidaire, le recyclage, les jardins partagés, l’utilisation de matériaux récupérés, etc. Trop peu ou mal informés, les habitants ont eu le sentiment qu’on leur proposait un projet recyclé lui aussi, avec des solutions qui peut-être avaient fait leur preuve ailleurs, mais qu’ils n’imaginaient pas avoir leur place entre Barbès et Stalingrad. L’agriculture urbaine à leurs yeux nécessite des espaces, et les quelques exemples que nous avons eus, comme les pieds d’arbres plantés et surtout « entretenus » par les habitants, ne sont pas tous des réussites. Quant aux friches cédées par la ville à des associations, certaines présentent un bien triste aspect après quelques mois ou années, et peuvent être assimilées à une privatisation de l’espace public à l’usage de bien peu de monde. 

    Plusieurs habitants ont rappelé la présence d’entreprises culturelles, de qualité, qui mériteraient bien qu'on leur fasse écho dans la rénovation du parcours, soit en les reliant entre elles, soit en améliorant leur fenêtre de visibilité sur le boulevard. Quelqu'un a évoqué le parvis des Bouffes du Nord qui pourrait être mis en valeur. Un autre la possibilité d'ouvrir un kiosque de lecture ou d'échange de livres, type circul'livres. Une troisième bonne idée : la culture !

    Manifestement les habitants souhaitent voir l'émergence d'un projet de qualité et non des stands de réparation de ceci ou de cela.

    Le cas de la déchetterie a été débattu quand une responsable de la Direction de la Voirie a émis des doutes sur sa reconversion. Un participant a alors clairement expliqué qu'elle était utilisée par des entreprises, qui se débarrassent à bon compte de leur gravats, matériaux usagés, ou sanitaires, en totale rupture avec sa vocation puisqu'elle est statutairement réservée aux particuliers. Pour notre part, nous avions souhaité que cet espace accueille une ressourcerie, comme l'ancienne gare d'Ornano — un vrai succès, au-dessus de la Petite ceinture. Couplée avec le square de Jessaint, qui pourrait ainsi bénéficier de plages horaires d'ouverture plus larges. L'actuelle gestion du square est confiée à Emmaüs Solidarité qui l'occupe avec des ateliers de réinsertion (Premières heures). Il doit rouvrir bientôt mais seulement deux demi-journées par semaine pour un public qui devra s'inscrire (pour des raisons d'assurance). Voir notre article du 23 mars 2017.

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    D'autres pistes sont imaginables dans cet espace couvert s'il est aménagé. Un parcours de skate board à différents niveaux, comme le skate park situé rue Léon-Cladel, près de la rue Montmartre. En général, cette activité est mal vue des riverains parce que bruyante, mais là, les immeubles sont loin.... et en cas de protestation du « 39 », l'aire peut-être facilement fermée pour la nuit. Une salle de démonstration de hip hop ou de danses urbaines, comme dans les salles de répétition du centre Barbara. Cela pourrait même être une vitrine avancée pour le centre.

    Les riverains sont conscients que le sous-viaduc est un environnement contraint. Peu ensoleillé du côté 10e, il ne sera pas une terre idéale pour des plantations luxuriantes ! Bruyant, à cause du passage des rames de métro — certains s'en sont plaints dans la salle — il ne pourra pas abriter des concerts ou des festivals de musique. En revanche, nous voyons assez bien des expositions photographiques sur les grilles de la SNCF, ou de la RATP, ou encore des concours de drums ou de batucada, les percussions brésiliennes… des répétitions de défilés carnavalesques, etc.

    Une autre contrainte d'importance sera la maitrise du marché deux fois par semaine : cantonner le nombre de stands dans une limite raisonnable qui permette le stationnement des camions sans débordement. Ménager des passages nord-sud, respectés, qui assurent une évacuation en cas de besoin, mais aussi le passage normal des riverains d'un arrondissement à l'autre. Créer une aire sans vente, une voie de passage libre au milieu du marché, face à la future entrée de l'hôpital Lariboisière (voir ci-dessous). L'occuper de façon conviviale, par un bâtiment de qualité qui pourrait être un équipement polyvalent. Et pourquoi pas lui donner cette vocation de cuisine du monde, dans une configuration adaptée à une utilisation locale, le proposer à des groupes de femmes (ou d'hommes !) qui sont actifs dans les associations de la Goutte d'or, qui pourraient transmettre leur savoir faire, et vendre leur production les jours de marché. Mais du marché, il n'est pas question dans les réflexions de AAA. Il est essentiel de penser à des activités pérennes, pas des occupations temporaires à petits moyens qui ne résisteront pas à l'usure du temps. L'appropriation des équipements proposés doit se faire par le plus grand nombre, or pour l'instant la communication de AAA est discrète. Trop discrète. Un exemple ? Les 150 flyers distribués, dixit M. Petcou, pour informer trois arrondissements associés au projet....

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    AAA a annoncé une prochaine réunion au cours du mois de mai. Nous pensons qu'il faudra revoir la forme de la concertation et varier les propositions déjà formulées. Ce 24 mars, Félix Beppo, adjoint du 18e chargé de la voirie, s'était exprimé sur le sujet et avait précisé que le 18e n'était pas prêt à accepter n'importe quel projet, ajoutant que les habitants avaient droit à une écoute sérieuse. Le maire du 10e, Rémi Féraud avait également donné son avis quelques jours plus tard dans une interview au Parisien. (à lire ici)

     

  • Marché Barbès : une situation qui n'est plus tolérable !

    Cf. Article dans Le Parisien : " Le marché de Barbès est devenu « ingérable » "

     

    Rappelez-vous. On s'était un peu fâché début novembre devant l'absence de réponse de la mairie du 18e au sujet de la placette Charbonnière et surtout du marché Barbès. Voir ici notre article du 3 novembre 2015 (et dans les commentaires la réponse du maire Eric Lejoindre). Nous l'avions ensuite rencontré en présence de Rémi Féraud, maire du 10e, pour échanger sur ces problématiques.

    Afaf Gabelotaud, adjointe chargée du commerce dans le 18e, s'était engagée à nous recevoir. Ce fut chose faite le 22 janvier dernier. Au fil de l'entretien, nous avons compris pourquoi ce rendez-vous avait tant tardé. Et le dépit de l'élue face à une gestion déficiente et manifestement opaque était perceptible.

    Retour sur 2015  

    Dans le cadre du projet de Promenade Urbaine (PU), il nous paraissait évident qu'une réflexion devait être menée sur le marché. Pourquoi ? Parce que le marché dysfonctionne et nous le répétons depuis des années dans le blog et à chaque réunion quand l'occasion s'en présente : l'état sanitaire n'est pas satisfaisant ; l'état de l'espace voué au marché n'est pas propre à l'arrivée des marchands, déchets, dépôts variés, odeurs d'urine, etc. ; il n'est pas propre non plus après le marché et le passage des agents de la Propreté de Paris (DPE), palettes et cageots restant sur le sol voire dans les rues adjacentes ; présence de marchés illicites lors du marché, aux abords, autour de la station, dans les rues adjacentes, et après le marché au gré des mouvements de la police ; salissures nombreuses après le départ de ces marchés illicites ; pas de verbalisation des marchands qui ne respectent pas le règlement ; stationnement des camions sur les trottoirs avec dommages aux séparateurs des pistes cyclables ; entrave au cheminement piéton ; livraisons nocturnes non permises ; stationnement anarchique des clients en voiture, en 2e file, non verbalisé ; débords de certains stands ne respectant pas les limites du marché ; etc, etc.... Oui, la liste est longue !

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    Promenade sous le viaduc entre les palettes de fruits et légumes autour de minuit

    Jusque là, les réunions d'échange avec l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) et la Direction de la Voirie et des Déplacements (DVD) n'avaient intéressé que le tronçon compris entre la rue de Tombouctou et la station Stalingrad. Le tronçon précédent... compliqué, nous disait-on.

    A notre demande, l'association avait été reçue à la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) à l'hôtel de ville, en présence de deux responsables de la Direction du développement économique, de l'emploi et de l'enseignement supérieur (DDEEES) en juillet de l'année dernière. Nous souhaitions notamment une réduction du nombre de stands pour éviter les camions sur le trottoir le long de l'hôpital, une gestion moins anarchique de l'ensemble, pour faire court. Nous apprenions alors qu'un nouveau cahier des charges venait d'être rédigé dans le cadre d'un appel d'offre pour la désignation de nouveaux délégataires (dont on nous disait en passant qu'ils ne se bousculaient pas pour postuler). On en prenait pour 4 ans, le temps de la délégation ! Autant dire que notre idée d'espace convivial au centre du marché, un aménagement proposé dans le cadre du budget participatif 2015, ne pouvait être mis en place ! Pas même discuté ou analysé...

    On nous confirmait aussi qu'il n'y avait quasiment aucune verbalisation des commerçants malgré les nombreuses infractions à la législation. Sans parler des ventes à la sauvette dans l'allée centrale gérée tant bien que mal par des agents de la DPP (aux dires des clients du marché, plutôt mal que bien). Heureusement, ce jour-là, c'était l'été, il y avait un beau soleil...

    Ces informations n'avaient pas fait l'objet d'un article à l'époque. Nous attendions d'en savoir un peu plus et espérions naïvement que la situation évoluerait dans le bon sens.

    Le point sur la situation actuelle   

    Côté entretien du lieu, nous n'avons pas manqué de signaler les palettes qui trainent régulièrement après le marché, et parfois dans les rues avoisinantes, les bannes en plastique que l'on retrouve adossées à l'un ou l'autre des piliers du métro. Pourtant de la responsabilité du gestionnaire... Ou non ? Ce sont bien ses services qui les mettent en place les veilles de marché et les reprennent ensuite.

    Toutefois, la discussion a surtout porté sur la complexité de fonctionnement de ces marchés et plus particulièrement de celui-ci.

    Le nouveau cahier des charges a été établi peu après les élections municipales. Dans ce cadre, les mairies d'arrondissement sont consultées mais la décision est prise par les services de l'Hôtel de Ville. Pourquoi cette fois une communication si difficile ? Pendant huit mois, le poste de la Direction des marchés n'a pas été pourvu ! Forcément, communiquer devenait mission impossible. On peut déplorer aussi que les services n'optent pas pour davantage de concertation en amont avec notamment les conseils de quartier ou associations, a minima, pour recueillir des informations qui pourraient s'avérer précieuses. Démocratie participative ignorée ? Elle existe pourtant, nous l'avons rencontrée lors de nos réunions avec l'Apur. Alors, est-ce une question de Services ? Oui chez les uns, et non chez les autres ? Ce serait donc plutôt une question de personnes....

    Que fait le nouveau gestionnaire ? — nous apprenons que l'ancien (le groupe Dadoun) a été reconduit... Étonnement. C'est lui qui est chargé de recruter les placiers — ici aussi le même que précédemment est reconduit... Stupéfaction — et sa mission s'étend au choix des commerçants. A ce stade, nous n'avons plus beaucoup d'illusions sur une évolution positive. Le processus est celui-ci : le gestionnaire gère et verse une redevance à la Ville qui ne garde que l'abonnement et le désabonnement des commerçants sans les avoir choisis. En clair, la Ville donne le macaron : elle valide un choix fait par un autre, sans maitriser aucun critère de sélection.

    On comprend bien que les dysfonctionnements résultent d'une mauvaise gestion. Volontaire ou pas. On peut s'interroger.

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    Des palettes fraîchement déchargées derrière des bannes du marché destinées à couvrir les stands...

     

    Il règne sur ces marchés une forme d'opacité, situation probablement pas unique dans la capitale, et peut-être même ailleurs qu'à Paris. On apprend au cours de la conversation que le placier reçoit un smic comme salaire. Peut-on raisonnablement penser qu'un placier, qui doit être là dès 5h du matin jusqu'au moins 14h30, dans des conditions parfois difficiles, accepte d'être payé au smic ? Pourtant, beaucoup sont là depuis de nombreuses années. Là encore, on s'interroge.

    Des questions légitimes 

    Plus la rencontre se prolonge, plus nous apprenons de détails sur l'organisation du marché, et plus le nombre de questions qui nous viennent à l'esprit s'accroit :

    Pourquoi est-il impossible de verbaliser les commerçants qui n'appliquent pas la législation malgré les signalements du délégataire ?

    Pourquoi est-il impossible de réduire le nombre de stands ?

    Pourquoi certains camions non autorisés — car trop gros tonnage — continuent-ils allègrement à être tolérés ?

    Pourquoi les camions qui stationnent sur le trottoir et la piste cyclable ne font-ils pas l'objet de procès verbaux ?

    Pourquoi des caristes répartissent-ils en toute tranquillité un nombre important de palettes déchargées de camions de plus de 20 tonnes en pleine nuit (23h30 – 1h du matin environ), prenant les bannes des stands pour occulter et protéger la marchandise d'éventuels vols (de leur propre aveu) ?

    Pourquoi la ville a-t-elle laissé la situation se dégrader ainsi à Barbès ???

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    Les transpalettes fonctionnent en toute tranquillité.

     

    Chacun se fera son idée. Mais personne ne nous empêchera de penser que le marché est source de pratiques pas très orthodoxes.

    Prochaine étape : une réunion avec Action Barbès, les élus concernés, la DDEEES, la Police et le délégataire annoncée par Afaf Gabelotaud.

    Cependant, comme il apparait que les décisions appartiennent à l'Hôtel de Ville, nous avons demandé un rendez-vous à Olivia Polski à qui nous avions déjà envoyé nos observations l'an dernier. Pas de réponse à ce jour malgré notre relance.

    Le marché Barbès intéresse-t-il l'Hôtel de Ville ? Sera-t-il vraiment possible de voir le projet de promenade urbaine aboutir si le tronçon Barbès-Tombouctou n'est pas sérieusement traité ? Y aurait-il quelque part un blocage qui expliquerait le silence persistant de l’Hôtel de Ville sur le sujet ?
     
  • ZSP élargie : bilan à six mois

    La cellule d’écoute de la ZSP élargie s'est réunie fin juin après six mois de mise en place du dispositif. La précédente réunion s'était tenue au mois de mai (voir notre article du 23 mai).  Du côté des institutions, les chefs de district, les DPSP (Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) des 18e et 10e arrondissements, les élus d’arrondissement en charge de la sécurité ont tous répondu présent pour répondre à la dizaine d’associations et collectifs d’habitants habituels.

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    Action Barbès a contribué à ce point d’étape, selon une formule désormais consolidée : un retour sur l’action des forces de police et de la DPSP, suivi par une prise de parole des représentants associatifs pour exposer les problématiques spécifiques à chaque secteur, afin de permettre une adaptation et un meilleur ciblage des actions des services mobilisés.

    Les sauvettes

    Conviée pour la première fois, la Brigade des réseaux ferrés (BRF) a donné  un aperçu sur l’organisation de son service et sur les résultats des opérations menées à la Gare du Nord, où les sauvettes ont pratiquement disparu. La présence systématique de la BRF pendant les jours de marché aux stations Barbès-Rochechouart et La Chapelle a contribué à la diminution des nuisances. Cette action dissuasive est complétée par un travail de fond sur les infractions les plus courantes (vols à la tire, trafic de drogue et sauvettes), opéré par une cellule spécifique en civil, moins visible mais très efficace, comme le montre l’augmentation du nombre d’interpellations.

    Les associations du secteur de La Chapelle n'ont pas manqué de réagir sur la concentration des sauvettes place de La Chapelle, sur le pont de Jessaint et dans le couloir souterrain reliant la station La Chapelle à la Gare du Nord. Le représentant de la BRF a volontiers admis que le travail par secteurs, postulat de la ZSP, est une exception à la stratégie de réseau appliquée par sa brigade et n’a pas forcément de résultats probants. Le risque est effectivement de déplacer le problème là où il y a moins de pression, et il est donc nécessaire d’assurer une coordination avec l'ensemble des personnels afin d’éviter les phénomènes de report entre la rue, la gare et le métro.

    Interpellé sur la fermeture de la sortie rue Guy Patin à la station Barbès-Rochechouart, vivement contestée par les riverains, le représentant de  la BFR a précisé que cette décision, si elle arrange la RATP, n’a pas d’effets positifs sur les trafics, bien au contraire. En effet, la fermeture de la sortie empêche de fluidifier la circulation et cristallise les sauvettes aux alentours de la station. Pour le commissaire Jacques Rigon, cette position fait désormais consensus parmi les institutions, et il sera difficile pour la RATP de ne pas en tenir compte lors de la réunion prévue le 11 juillet avec les forces de police et les représentants des équipes municipales.

    La situation des mineurs non accompagnés

    Jacques Rigon a annoncé un changement d’échelle dans la coopération avec le Maroc : une "task force" de huit agents marocains travaille désormais dans le secteur de la Goutte d’Or pour tenter d'apporter une solution pérenne. Cette équipe pluridisciplinaire, composée de forces de police, agents des Ministères de la Famille et de la Jeunesse, mène une enquête approfondie pour retrouver les familles, qui pourront demander le rapprochement avec les membres du foyer et permettre aux autorités françaises d’organiser le rapatriement.
    Les associations ont partagé le constat d’une présence moins forte de ce groupe depuis quelques semaines, reflux qui reste difficile à expliquer. Un commissaire du 18e arrondissement, a avancé deux hypothèses: le travail d’enquête de l'équipe marocaine, dont les membres ont pu s’entretenir avec certains mineurs lors des interpellations, et les contrôles ciblés sur les commerces du secteur, pour vérifier la présence de points de recel. Cette opération a permis d’interpeller un commerçant peu scrupuleux et de saisir ainsi son stock de marchandises volées. De quoi perturber les trafics...

    Le marché du ramadan sous le viaduc aérien : quel bilan ?

    Pour les autorités, c'est un succès encourageant ; la mobilisation quotidienne des forces de police a permis d'assurer des échanges calmes et apaisés, grâce à l’absence de sauvettes et de ventes en dehors des produits traditionnels, sans débordements majeurs. Le collectif de riverains Lariboisière-Gare du Nord a, par contre, émis des réserves quant à la légitimité d’une telle mobilisation de forces de police pour une fête religieuse. Sarah Proust, adjointe au maire du 18e en charge de la prévention et de la tranquillité publique, a alors rappelé que la vente de denrées alimentaires pendant le mois du ramadan a plutôt un caractère traditionnel et culturel. "Sans compter que les enjeux de sécurité et d’ordre public justifient largement l’encadrement de la part des effectifs de police" a t-elle conclu.
    L'association des commerçants a félicité l'initiative, mais a insisté sur la fracture que cette « zone de tolérance » crée avec les commerces du secteur, soumis à des contraintes réglementaires et judiciaires bien plus importantes. Sa représentante a avancé une proposition intéressante :
    institutionnaliser le marché pour les années à venir, avec une organisation et une communication en amont de la part des mairies d’arrondissement, pour éviter les disparités avec les commerçants. Une suggestion qui a semblé faire consensus. Action Barbès avait déjà évoqué l'an passé cette idée et donc la soutiendra pour l'an prochain. Il faudra cependant qu'un dispositif adéquat de nettoiement de l'espace plus efficace soit mis en place par la mairie, chaque soir. En effet, cette année, les agents de la propreté intervenaient le lendemain en début de matinée.

    Du côté des associations

    Pour nos lecteurs qui s'intéressent aux articles sur le suivi de la salle de consommation, ils ne seront pas étonnés de retrouver des avis divergents sur la situation aux abords de la Scmr. Ainsi, le collectif des riverains Lariboisière-Gare du Nord a dressé un bilan inquiétant et anxiogène sur le secteur, pointant une augmentation des agressions verbales et des menaces personnelles vis-à-vis des membres les plus visibles du collectif. Le témoignage du collectif des parents d’élèves Scmr 75 a permis d’apporter un éclairage différent. "La situation n'est pas si apocalyptique, et on note une forte amélioration dans les halls d’immeuble que les usagers avaient l’habitude d’investir et de squatter" a précisé un représentant.
    Dans le secteur Barbès-Myrha-Château Rouge, l'arrêté d'interdiction de consommation et de vente d'alcool n'est toujours pas respecté. Une situation particulièrement dégradée rue de Panama, où des salons de coiffure se livreraient à la vente de boissons alcoolisées, occasionnant débordements et incivilités aux alentours de la placette Suez-Panama.
    L'association Vie Dejean a aussi déploré le retour des ventes à la sauvette le soir sur le secteur Château Rouge, période où la pression policière était moins forte et concentrée sur le marché du ramadan. L'amélioration reste donc fragile et les actions seront à poursuivre.

    Du côté de la place de La Chapelle, après plusieurs semaines difficiles, un vent d'espoir semble souffler... Ainsi, les associations ont constaté une présence systématique des agents de police et le renforcement des verbalisations de la part de la DPSP. La Fête de la musique, le 21 juin, a été l’occasion de restituer la place de La Chapelle aux riverains, dans une ambiance conviviale et apaisée que le quartier n’avait pas connue depuis des mois.
    Des améliorations tangibles aussi dans le secteur Pajol, grâce à des opérations spécifiques contre les rodéos de scooters sur l’Esplanade Nathalie-Sarraute et des verbalisations systématiques sur la rue Marx-Dormoy, et dans le secteur Marcadet, malgré la recrudescence des sauvettes, où la politique de tolérance zéro vis-à-vis des restaurants à l’occasion de la Fête de la musique a été particulièrement appréciée par les habitants.
    Le commissaire Jacques Rigon a conclu la réunion à 21h (!) faisant part de sa satisfaction sur le fonctionnement de la cellule d’écoute et sur une petite victoire remportée par son équipe : le périmètre de la ZSP élargie bénéficiera dès septembre 2018 du nouveau dispositif des « quartiers de reconquête républicaine », avec un étoffement des effectifs de police actifs dans le secteur. Rendez-vous à la rentrée pour plus de détails sur ce nouveau dispositif.

  • Propreté: aussi au conseil de quartier Chateau d'Eau-Lancry

    Combien d'articles n'avons-nous pas écrits sur la propreté (malpropreté plutôt!) à propos de notre quartier? Que ce soit aux abords de la station de métro Barbès-Rochechouart, que ce soit dans certaines rues de la Goutte d'or ou dans le 9e, rues du Delta et du faubourg Poissonnière.

     paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry,propreté,tags,mégots,miction,urine,rémi-féraud,dpe,graffitis,dansmarue paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry,propreté,tags,mégots,miction,urine,rémi-féraud,dpe,graffitis,dansmarueL'une au-dessus de l'autre : deux images de la Goutte d'or, l'été dernier, des colonnes à verres qui débordent et des seringues au milieu de déchets divers.

    Le conseil de quartier Château d'eau-Lancry avait choisi ce thème la semaine dernière pour sa dernière séance plénière avant les municipales. Le maire avait fait le déplacement. En cette période proche des élections, rien d'étonnant. Action Barbès était là pour écouter. L'équipe d'animation avait fort bien préparé cette réunion en déclinant en 5 thèmes les problématiques de ce quartier. Les questions avaient été envoyées judicieusement une semaine auparavant à Rémi Féraud dont il faut rappeler qu'il a pris en charge la délégation propreté depuis son élection en 2008.

    Environ 70 habitants étaient dans la salle, venus dans une large majorité pour dire leur insatisfaction. On sait bien que la mobilisation des mécontents est toujours plus aisée,  ne citons pour mémoire que celles contre l'ouverture de la SCMR.

    paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry« Je partage et subis les constats que vous avez établis. Rien n'est faux. Il y a des phénomènes d'incivilité qui perdurent, d'autres ont diminué comme les déjections canines, ou d'autres explosent comme nouvelles incivilités ou simplement "pisser dans la rue" » a déclaré en avant-propos Rémi Féraud.

    De quels phénomènes s'agit-il ?

    Pour la plupart, nous les connaissons bien à Action Barbès !  Epanchements d'urine — miction dans le langage juridique, que nous traitions l'an passé à la même date avec des chiffres, à relire ici —, tags et graffitis, mégots au sol. Auxquels il faut ajouter, il est vrai, dans le secteur Château d'eau-Lancry, les salons de coiffure du boulevard de Strasbourg et de la rue du Château d'eau, et les nuisances des abords du canal Saint-Martin.

    viewmultimediadocument?multimediadocument-id=132055Nous n'évoquerons ici que les les trois thèmes communs qui intéressent nos lecteurs. Comme à Barbès, la tâche est immense. Les épanchements d'urine sont en nette augmentation. Qui ne le constate pas au quotidien ? Les campagnes de publicité de la ville,  — ou de sensibilisation pour être plus juste, que nous vous présentions avec l'affiche ci-contre déjà en juillet dernier — de ce point de vue, n'ont aucun impact malheureusement! Si les rues sont balayées tous les jours, elles  ne sont  lavées que 3 à 4 fois par semaine selon les lieux. Ce qui est déjà beaucoup. Lutter contre les incivilités a  un coût, doit-on l'augmenter encore ? Sommes-nous toujours prêts à le financer ? L'équipe d'animation du conseil de quartier ne s'est pas contentée de faire un constat, elle a aussi planché sur des propositions : augmenter le nombre de sanisettes, mieux les signaler, de façon plus visible, étendre leur horaire d'ouverture au delà de 22h, faire des nettoyages à l'eau réguliers et des opérations coup de poing en verbalisant davantage. Rien de bien nouveau dans ces suggestions, mais les solutions sont-elles aussi simples à trouver qu'on peut l'entendre parfois ?

    paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancryPour les mégots, un chiffre impressionnant : 315 tonnes collectées par an soit 900 kg par jour. Le phénomène s'est amplifié depuis la loi de 2008. Ils sont difficiles à traiter et aggravent la pollution de l'eau. Comment en faire prendre conscience ? s'est interrogée l'équipe d'animation. De trop nombreux commerçants auraient une fâcheuse tendance à balayer les mégots vers le caniveau. Or il est bon de savoir qu'un mégot pollue 500 litres d'eau. Là aussi, rappel de la règlementation et verbalisation seraient nécessaires, le dialogue n'étant pas toujours facile. Les éteignoirs installés sur les réceptacles des poubelles de rue sont-ils utilisés ? Pas sûr. Sont-ils seulement encore en place ? On peut en douter. Et l'on attend avec impatience les nouvelles poubelles de rue.

    Pour lutter contre les tags, voici quelques chiffres révélateurs : 


     En 2011, coût 4,5 millions d'€ pour 82 000 interventions et 285 000m2 de murs dans l'ensemble de la capitale. Dépenses en augmentation depuis cette date. Le 11e arrondissement remporte actuellement  la palme.


    ....là aussi des propositions du conseil de quartier : signalements par les balayeurs de rue, repérage par des détecteurs en rollers, interventions par tronçon de rue et pas par numéros, incitation au dépôt de plainte, verbalisation encore. Mais aussi des actions de prévention comme la réalisation de graphes et de panneaux d'exposition, de la végétalisation, des murs d'expression, et pour résumer, des idées pour occuper autrement les espaces tagués.

    Les services d'enlèvement des graffitis par de nouveaux prestataires (que la ville a changés mi 2012, avec 3 prestataires en fonction des arrondissements) sont efficaces. Pour nos arrondissements (9e, 10e et 18e), c'est le même prestataire: la société Korrigan. Nous avons testé ses services. 

    oOo

    Pour les demandes d'enlèvement de graffiti, il suffit de remplir un formulaire internet sur le site Paris.fr: cliquez iciUne fois la demande faite, le prestataire est alors tenu d'intervenir dans les 10 jours ouvrables.

    paris,conseil-de-quartier,château-d-eau-lancry,propreté,tags,mégots,miction,urine,rémi-féraud,dpe,graffitis,dansmarueNous avons fait la demande en ligne le mercredi soir pour quelques graffitis ornant depuis plusieurs années le côté du restaurant attenant à notre porte d'immeuble; vendredi matin, en sortant matinalement, nous avons constaté que l'intervention sur ces graffitis venait d'être tout juste effectuée, soit moins de 36 h après notre demande. Nous confirmons donc la réactivité du prestataire qui a procédé à l'intervention.

    Malheureusement, les graffitis étaient trop anciens et ont apparemment, et peut-être durablement, marqué la pierre. Nous ne pouvons donc pas totalement attester de l'efficacité de l'intervention, que le maire du 10e avait pourtant soulignée devant le conseil de quartier. Car il reste quelques traces (voir photo de gauche), certainement explicables par l'ancienneté de ces graffitis, même si un peu plus d'huile de coude aurait pu aider à venir à bout des quelques traces bleues restantes. 

    Nous renouvellerons assurément et plus promptement cette expérience (sans attendre,  la prochaine fois, plusieurs années) si, d'aventure, d'autres graffitis venaient à être apposés.

    Sachez encore que la Ville de Paris vient de lancer une application mobile gratuite "DansMaRue" destinée à tous les Parisiens et leur permettant de signaler les anomalies constatées dans la rue, et plus généralement dans l'espace public: propreté certes, mais aussi éclairage public, petit problème de voirie etc... Pour ceux qui ne disposent pas de smartphones, cette application est également disponible via un site internet...

    oOo     

    "Nous aurions besoin d'une brigade qui se charge d'interpeller les tagueurs à Paris; il y a des actions nouvelles à mener dans la prochaine mandature" a conclu le maire sur ce sujet.

    Faire respecter la règlementation en matière d'hygiène, faire appliquer les lois, verbaliser encore et encore les incivilités, on aura beaucoup entendu ces phrases lors du conseil de quartier. Un thème qui ne manquera pas d'être présent dans la future campagne des municipales. Il faudra un minimum de propositions. Les Parisiens citoyens attendent autre chose que des voeux pieux de la part de leurs édiles, même si la tâche est ardue.

  • Gare du Nord : la Ville veut revoir l'intermodalité !

    C'est le bazar! Voilà une phrase qui pourrait résumer la situation actuelle sur le parvis de la Gare du Nord...

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    Depuis l'achèvement fin 2006 des travaux du projet de réaménagement (qui était initialement très alléchant sur le papier), force est de constater que cette zone dite de rencontre n'est pas respectée. Dans une telle zone, le piéton est prioritaire rappelons-le. Les véhicules sont donc censés rouler au pas et ne pas stationner trop longtemps. Les riverains et les usagers conviendront avec nous qu'il n'en est rien.

    Il semble que la Ville de Paris souhaite revoir l'organisation des espaces. Pour cela, elle a fait appel au bureau d'études AREP (sigle pour "Aménagement, Recherche, Pôle d'échanges" et filiale du groupe SNCF, via sa 5e branche Gares & Connexions) dans le cadre de ce projet piloté par le STIF et financé par la Ville.

    C'est par l'intermédiaire d'Elise Fajgeles, adjointe au Maire du 10e chargée des Transports et de l'Aménagement de l'espace public, qu'Action Barbès a été sollicitée par  Gauthier Hitter, architecte urbaniste au sein d'AREP Ville, filiale d'AREP dédiée aux études architecturales et urbaines, pour échanger sur notre perception des abords de la gare. Voici l'essentiel de notre échange.

     

    Quelques mots sur AREP?

    La société AREP a été créée en 1997 et regroupe environ 500 personnes. Nous travaillons plus particulièrement pour des collectivités en France mais également à l'international (pour les gares des villes de Turin, Shanghai, Turin, Wuhan..). Plus près d'ici, nous avons travaillé en 2007 sur la restructuration de la Gare de l'Est dans le cadre de l'arrivée du TGV Est.

     

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    Pourriez-vous nous présenter le cadre de cette étude pour l'amélioration de l'intermodalité aux abords de la Gare du nord?

    Nous sommes dans la phase d’élaboration d’un diagnostic, qui sera suivie d’une phase de programmation et de propositions de pistes d’actions pour une remise d’étude fin février 2014. Dans la première phase, pour bien comprendre le fonctionnement et les dysfonctionnements du dispositif de transports mais aussi des usages urbains, nous rencontrons les différents acteurs présents sur le site. Nous observons ce qui marche mal d'un point de vue urbain et d'un point de vue fonctionnel. Depuis une dizaine d'années, les esprits ont évolué et on a compris (admis?) qu' une place de gare est aussi un lieu de vie, de rencontres. Nous devons  avoir une vision plus globale. On ne peut pas parler de la Gare du Nord sans prendre en compte la future ligne 15, le projet d'aménagement Paris-Nord-Est, le prolongement de la ligne 14 jusqu'à Saint-Denis Pleyel, le tramway T8 prolongé. Ensuite, on décline en fonction des temporalités et des financements. La Ville de Paris relance actuellement une seconde phase de marché sur Paris-Nord-Est. La Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris a une vision stratégique à long terme avec les communes voisines. 

     

    Quels problèmes majeurs avez vous déjà identifiés?

    D'une manière globale, la situation n'est pas satisfaisante. C'est une évidence.

    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanismeTaxis: lors de la restructuration de l'espace autour de la gare, on est parti d'un bon principe d'une circulation aisée rue de Dunkerque le long de la gare. Mais on voit bien qu'au quotidien, les usages ont été détournés, voire non respectés et sont donc différents du projet de départ, avec également de nouveaux usages (comme les VTC - Voitures de Tourisme avec Chauffeurs -). De nombreux taxis, après avoir déposé leurs clients devant le parvis ne retournent pas rue de Maubeuge mais reprennent des passagers quelques mètres plus loin.  La circulation n'est pas facilitée par ces mauvaises pratiques (d'autant que des voitures particulières passent aussi par là). On souffre de la grande proximité du boulevard de Magenta souvent saturé. La Gare du Nord ne bénéficie malheureusement pas d'un espace de respiration comme c'est le cas devant la Gare de l'Est. L'idée serait de reconsulter le PC Lutèce pour voir ce qu'on peut améliorer.

    RATP: La gare routière pour la RATP est un vrai plus. Elle ne bénéficie pas d'une vraie gare routière dans les autres gares. Elle y tient donc. Une réflexion sur la circulation et les arrêts sera sans doute à mener.

     

    Les piétons et les cyclistes ne sont-ils pas oubliés ?

    Bien au contraire. Notre démarche est aussi de reparler des piétons. C'est une réelle préoccupation. D'ailleurs, sur les pôles d'échanges, elle est au cœur de la réflexion.

    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanisme,gare-de-l-estNous n'oublions pas les modes doux comme les vélos. Avec en toile de fond, l'idée de promouvoir les transports collectifs (On étudie la part modale: façon dont les usagers accèdent aux transports collectifs et aux modes doux, i.e. non motorisés et non polluants, comme les vélos etc.). Nous réfléchissons à une vélo-station avec gardiennage et réparations. L'abri-vélos devant l'entrée banlieue est détourné de son objet et pas vraiment utilisé comme parking deux roues non motorisées. Il serait à revoir.

     

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    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanisme,gare-de-l-estIl nous semble indispensable de réfléchir au stationnement des autocars de tourisme, aux porte-huit, à la future restructuration de l'hôpital Lariboisière avec un nouveau bâtiment à l'angle du boulevard de la chapelle.

    Ce sont  des éléments dont je n'avais pas connaissance. Vous faites bien de me les signaler. La partie nord des abords de la gare doit aussi s'inscrire dans la réflexion.

     

    Et la liaison entre les deux gares dont on parle depuis si longtemps?

    paris,gare-du-nord,paris-nord,paris-nord-est,circulation,transports,urbanismeEn 2008 déjà, il y avait eu une étude avec l'APUR. Deux solutions avaient été proposées: une liaison plus technique en sous-sol entre les quais de la Gare de l'Est et l'espace du RER E / Eole (Gare Magenta) et une liaison en surface avec un aménagement sur la rue d'Alsace. Le STIF a récemment lancé un appel d'offres pour une nouvelle étude bipôle Gare de l'Est - Gare du Nord. Notre bureau d'études AREP Ville a postulé. Nous espérons une réponse prochaine positive. On voit bien qu'on est nécessairement dans une dimension plus large.

    La réflexion sur les abords de la Gare de l'Est devrait aussi se faire. Le projet de liaison rapide "CDG Express" est déjà ancien mais devrait finir par émerger. Il peut s'inscrire dans le Grand Paris (avec une remise à plat des transports).

     

    *   *

    Dans le cadre de cet échange fort intéressant, nous avons émis quelques suggestions: pour les motos-taxis, trouver un lieu défini afin d'éviter les stationnements débordants et donc illicites sur les trottoirs. Ce qui éviterait également le racolage devant la sortie de la gare. Rendre la sortie côté Lariboisière, long couloir de béton, plus agréable (éclairage, couleurs, fresques...). Trouver un espace clos pour les chauffeurs de taxis avec toilettes, ce qui éviterait une partie des recoins urinoirs sur la voirie. Travailler avec Vélib' pour un rechargement des stations plus efficaces aux abords de la gare. Imaginer un lien avec le viaduc (métro aérien de la ligne 2).

    Nous avons bien compris qu'il n'est pas question de revenir sur des aménagements récents et coûteux du parvis de la Gare du Nord mais que la situation actuelle doit évoluée positivement. Reste à attendre le rendu de cette étude fin février qui devrait être publique.

    La Gare de l'Est sera également concernée par la suite puisqu’il s'agit d'une étude "bipôle" et pourrait, à ce titre, bénéficier de moyens additionnels pour l'aménagement de ses abords. Nous suivrons cela de près.

  • NUIT BLANCHE 2011

     

    NUIT BLANCHE 2011

     Samedi 1er octobre (soirée et nuit)

    La Nuit Blanche parisienne passe cette année par le 9e arrondissement. En effet, Alexia Fabre et Franck Lamy (Musée MAC/VAL), directeurs artistiques de cette 10e édition, ont sélectionné deux secteurs pour le parcours officiel : le premier au centre de Paris, le deuxième plus au nord, cheminant des Batignolles à la Place d’Anvers en passant par Montmartre et la Nouvelle Athènes. Dans le 9e, les lycées Edgar-Quinet et Jacques-Decour, l’école ESMOD, l’Hôtel Amour et l’International Visual Theatre accueillent des œuvres du parcours officiel.

    D’autres lieux ont évidemment souhaité s’associer à cette grande fête de l’art contemporain à Paris, et ouvrent leurs portes au public en accueillant des œuvres. Nous avons répertorié les projets suivants dans les environs, facilement accessibles en se promenant :

    Secteur Trinité, un peu loin...

    Galerie VU' (58, rue Saint-Lazare, Hôtel Paul Delaroche) :   

                              « Travel plans » de Jeffrey Silverthorne (exposition photographique)

    ESMOD * (12, rue de la Rochefoucauld), près du musée Gustave Moreau :  

                              « Cut Papers # » de Sachiko Abé, (performance)

     

    Secteur Martyrs-Trudaine 9e, on se rapproche...

    Hôtel Amour * (8, rue de Navarin) :

                              « Flower bed » de Tsuneko Taniuichi (performance et projection vidéo)

    Gymnase Paul Gauguin (35, rue Milton) :                  

                              « Life on loop » de Jungwan Ba et Oan Kim (projection vidéo)

    Lycée Jacques Decour,  (12, avenue Trudaine) :   

                              « Black cloud » de Carlos Amorales (installation)


    64 - Carlos Amorales - Black Cloud, 2007 par mairiedeparis

    Et dans le théâtre du lycée Jean-Decour

                               « Black Rain », une installation vidéo de Semiconductor

     

    Lycée Edgar Quinet (63, rue des Martyrs), de 19h à 7h : 

                               « Dance (all night) » de Melanie Manchot (performance participative)

    Cité Malesherbes, en haut de la rue des Martyrs, de 20h à 4h

                               « Tempography » de Anthony Bannwart (projection vidéo)

     

    Secteur Pigalle-Blanche 9e  :

    International Visual Theatre * (7, cité Chaptal) :   

                               « The Landscape is changing » de Mircea Cantor (projection vidéo)

    Musée de la vie romantique (16, rue Chaptal), de 18h à 23h

                               « Paris – Proche et lointain » de Patrick Faigenbaum (exposition photographique)

    Maison des associations du 9e (54, rue Pigalle), de 19h à 7h 

                               « Montebello – Megachromia à Paris » de Arthème Galerie (exposition photographique)

    TEP Duperré (22, rue Duperré) :      

                               « Still life » de Jean-François Bouchard (projection vidéo)     

    Sur le terre-plein du métro Anvers 9e-18e 

                               « La concentration des services », installation de 19h à 7h

     

    Dans le 18e

    Place des Abbesses 18e :

    Sur la place des Abbesses, de 19h à 1h45

                               « Un trou dans la ville » de la Compagnie Dérézo

    Le bateau-lavoir 18e :

    8, rue Garreau, de 19h à 1h

                               « L'atelier du Bateau-Lavoir » réalisation d'une peinture en direct par François Boisrond

    Galerie W Eric Landau 18e :

    44, rue Lepic, de 19h à 7h

                               « Paris s'éveille » ou  « le réveil de la ville », de Jean-Christophe Choblet, Thierry Payet, Valérie Thomas, projection

    Rue Léon 18e :

    Dans la cour de l'Institut des cultures d'Islam, de 19h à 2h ; 19, rue Léon:

                               « Fire Flies, Fransesca » de Frédéric Nauczyciel

    Place de la Chapelle 18e :

    28-30  boulevard de la Chapelle,angle rue Philippe de Girard

                               « Le cercle vicieux Paris », installation de Jola Kudela Aka Yola

    ............ Et maintenant A VOUS DE CHERCHER ........

    Montmartre Anvers - Batignolles-Pigalle, La Nouvelle Athènes/Saint-Georges

  • Chronique de Barbès, fin d'été.

    Le blog est de nouveau alimenté depuis la mi-aout grâce à des membres du bureau de retour à Paris et actifs malgré les prolongations jouées par le reste de l’équipe, et aussi par des remarques que nous adressent nos adhérents.

    Aujourd’hui, ce sont plusieurs messages reçus au cours des deux dernières semaines qui nous donnent l’occasion de vous proposer cet article patchwork. Le rédacteur final que je suis n’est pas sur place pour vérifier les tableaux de la vie quotidienne autour du carrefour, mais pourquoi mettre en doute la parole de nos “reporters permanents à Barbès". Nous connaissons suffisamment les lieux pour imaginer ce qu’ils décrivent, avec un peu d’humour et beaucoup de lassitude. Le retour de l’ailleurs vers Barbès est souvent un choc…

    C’est donc un florilège écrit à plusieurs mains :

    “….. je suis revenue depuis le 18, et le choc a été suffisamment fort pour que je me cloître (une façon de parler évidemment) avant de reprendre le cours de la vie parisienne.

    (Rencontré une amie) : Nous sommes convenues, elle comme moi, que le carrefour Barbès était désespérant.

    Mais il ne suffit pas de dire carrefour, car pendant cette période de Ramadan le carrefour est comme les rhizomes, il s’étale, gonfle. Certaines plantes rhizomateuses creuses et à croissance rapide... peuvent devenir invasives. C’est Barbès, la place de la rue Charbonnière, la rue Caplat et la fin de la rue de la Charbonnière, où l’on assiste à une extension du commerce illicite : ce ne sont plus les cigarettes, c’est, selon les endroits, des chemises, des jeans, des tee-shirts, des pêches, des bananes, des prunes, des melons, des herbes bien évidemment qui sortent d’endroits de stockage qui ressemblent à des déchetteries.

    Pour te donner une idée, tu pars du boulevard de la Chapelle côté Nord et tu vas jusqu’au numéro 39 de la rue de la Charbonnière : pour passer, tu frôles aussi bien côté immeuble que côté chaussée des installations éphémères où si tu chantais la chanson de Boris Vian tu dirais : Et on y trouve de l’herbe, du pain, des pastèques, des jus de fruit, du lait caillé (qui attend là pendant des heures sous un soleil de 34°), des chaussures, des ceintures, des crêpes faites maison... et des livres. Les vendeurs de cigarettes n’arrivent plus à se faire entendre et te murmurent à l’oreille : “Marlboro madame“.

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    Mais les forces de l’ordre sont là. Tout va bien.

    Avant-hier des CRS fouillaient deux jeunes hommes au coin de l’entrée du métro Guy Patin, alors que le commerce illicite allait bon train. J’ai interpellé un de ces CRS, et lui ai demandé pourquoi il n’intervenait pas sur le commerce en face : “Nous le faisons, mais à peine avons-nous tourné les talons, que ça recommence. Nous ne pouvons faire plus.”

    Hier au soir, deux cars de CRS étaient garés en sens contraire sous le viaduc côté Guy Patin. De nouveau entretien avec un des CRS (celui qui était au volant et qui téléphonait tranquillement). Mêmes questions. Et réponses : “Nous avons comme consigne de ne rien faire qui pourrait mettre le feu aux poudres. Aussi nous laissons faire. Nous préférerions intervenir, puisque nous sommes là pour ça, mais il n’en est pas question. C’est politique. Les élections ne sont pas loin. Je vous conseille d’écrire au préfet, même si cela ne donne rien cela laisse des traces.” Et de déplorer cette situation et même d’aborder le fait que nous laissons les gens prier dans la rue Myrha et dans la rue des Poissonniers.

    En rapportant ces propos, nous ne jetons pas un regard malveillant sur les CRS en faction dans le quartier, plutôt un regard désabusé et insatisfait. Car enfin, il est invraisemblable de planter sur le terrain des policiers comme des palmiers, et de ne pas en attendre davantage. Ils avouent eux-mêmes qu’ils regardent les trafics. Les regardant, ils les tolèrent, et le Préfet avec eux les tolère, et le Ministre qui est venu se montrer au printemps devant le kiosque les tolère, lui qui donne les ordres. Comment incarner le respect des règles dans ces circonstances ? On comprend que la tâche est rude. Encore faudrait-il un jour avoir l’intention, en haut lieu, de s’y attaquer.

    Nous n’incriminons pas non plus le commissaire du secteur qui lui aussi applique les consignes. A Barbès, on ne met pas le feu aux poudres ! On laisse faire.

    Et les habitants, comment vivent-ils dans ce contexte ? Comment s’en accommodent-ils ?

    "Je m’apprêtais à faire une photo du marché illicite qui gonflait de jour en jour lorsqu’un chibani s’est approché de moi et m’a conseillé d’être prudente et de préciser qu’ils n’aiment pas qu’on les photographie.

    La veille, je revenais de chez des amis : bagarre au couteau dans le café du 9, rue de la Charbonnière. Je regarde, je questionne, un monsieur me dit : “C’est de la racaille ; j’habite ici depuis quarante ans et je n’ai jamais vu une telle dégradation. Ne restez pas là et faites attention à vos affaires. L’autre jour, une dame s’est fait voler son sac...” Ce qui signifie bien que les habitants aspirent à retrouver une tranquillité, et qu’ils en ont assez de ce laxisme. Une voiture de police arrive à toute vitesse, en sens contraire, stationne quelques secondes au niveau du café, et repart aussitôt.”

    Un complément d’information sur les rumeurs et les suspicions qui concernent certaines ventes à la sauvette :

    "Une information concernant la banque alimentaire du secours catholique basé au mois d’août rue Pierre l’Ermite, dans la Goutte d’Or. J’aborde un monsieur qui y travaille et qui accepte de me répondre sans difficulté : selon lui, quelque 20% de la marchandise donnée est revendue (surtout par les gens d’Europe centrale) sur le marché Barbès/Guy Patin. Certains d’entre eux auraient plusieurs cartes de retrait. Les mairies viennent de se concerter et essaient de mettre de l’ordre dans ce désordre."

    Là encore, les comportements de certains nuisent au plus grand nombre et jettent le discrédit, une ombre sur les œuvres de solidarité et leurs bénéficiaires. Alors que les besoins n’ont jamais été aussi grands. Faut-il continuer à laisser faire ? Rue Guy Patin, nous avons été témoins de transferts de denrées depuis des coffres de véhicules à des sacs de provisions destinés au marché à la sauvette à l’intérieur de la station. Rien à voir avec les biffins qui récupèrent et réparent pour revendre.

    Il nous est difficile d’écrire ces lignes, de dénoncer les comportements délictueux que nous observons depuis de nombreux mois. En arrière-plan, nous avons la dégradation des conditions de vie de beaucoup de familles, les emplois rares, mal payés, et la débrouille qui gagne toujours plus de terrain, et même de territoire, pour parfois se transformer en réseau de revente. Des rixes dures ont déjà eu lieu pour défendre ce territoire ; les places sont chères dans notre quartier et la clientèle nombreuse, pauvre mais nombreuse.

    Dans notre dernier journal, nous faisions état du dispositif renforcé mis en place par le préfet après la visite du ministre de l’intérieur, Claude Guéant et reconnaissions une légère amélioration. Mais on doit cependant se demander si la présence policière actuelle n’est pas contre-performante, car elle enracine l'idée que dans ce quartier, tout est possible et qu'on ne craint pas grand-chose. Le trafic continue sous les yeux des forces de l’ordre, neutralisées par les consignes politiques de la hiérarchie. Peut-être même donne-t-elle aux apaches  un sentiment de force : « les flics ont des consignes de ne pas intervenir, car ils ont peur qu'on arrive en nombre... C'est nous les plus forts ! » Réflexion idiote, bien sûr, de la part de nos vendeurs à la sauvette ; en revanche, arriver en nombre, rapidement et avec des comportements peu amènes, ils savent le faire. Ils savent aussi que les autorités policières  et politiques craignent ces situations, très médiatisées chaque fois, et du plus mauvais effet en période électorale quand on n’a plus de solutions immédiates, quand on a usé tous les discours sécuritaires… et qu’on a vu Londres en flammes peu de temps avant.

    A Barbès, comme ailleurs, les solutions durables ne sont pas encore en vue. Nous avons notre problème sur les bras pour longtemps.