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  • Les dispositifs de la ZSP deviennent plus compréhensibles

    Il s'agit d'un article long... pour un samedi ! Mais il se passe des choses à Barbès et dans la Goutte d'Or: d'abord une réunion en mairie du 18e mercredi 14 pour présenter le dispositif local de zone de sécurité prioritaire, puis une visite du ministre de l'Intérieur, Manuel VALLS, vendredi après midi. Nous relatons par le menu ces deux événements, aujourd'hui et demain. 

    Depuis l'été dernier, la presse et le ministère de l'Intérieur parlent de ces fameuses zones de sécurité prioritaires (ZSP) qui devraient à long terme – cette expression « à long terme » n'est pas une figure de style mais bien le signe que la patience est de mise – résorber les problèmes de délinquance qui ruinent le quotidien de quelque 1,6 million de citoyens qui vivent dans ces zones.

     Il y a désormais 64 ZSP dans toute la France, mais celle qui nous intéresse le plus – qui VOUS intéresse le plus ! - est Barbès/Chateau Rouge/Goutte d'Or. Or, pour savoir précisément ce dont il s'agit, nous étions invités mercredi soir à la mairie du 18e en cercle restreint autour du maire, Daniel Vaillant, de son adjointe Myriam El Khomri (également adjointe du maire de Paris), du préfet de police, Bernard Boucault, du procureur de la République, François Molins, et du commissaire central du 18e, Matthieu Clouzeau. Philippe Chotard, secrétaire général adjoint de l'Hôtel de Ville (que nous connaissons bien car il préside les réunions du Comité de pilotage Barbès) est chargé de la coordination des services de la Ville dans la ZSP. Etaient invités les représentants des associations, des commerçants, des conseils de quartier, des personnalités du quartier, des syndics d'immeuble...un large panel d'une soixantaine de personnes, pour leur présenter la méthodologie d'un dispositif, qui jusque là déconcerte les habitants. Certes, chacun remarque bien la présence des policiers mais ne comprend pas leur mission quand, sous leurs yeux, se déroulent des trafics ou des scènes illicites.

    Daniel Vaillant a été très clair dès le début  : « Il faut que les citoyens sachent ce qui se passe, ce qui est engagé ».

    Après de nombreuses réunions entre professionnels police-justice-Ville de Paris, l'heure est venue de tenir informés, d'expliquer la méthode et de remonter les témoignages de terrain. Une deuxième réunion, publique cette fois, est prévue le 20 décembre, à l'école Pierre Budin, dans le cadre du conseil de quartier.

     Nous sommes allés à la réunion avec en poche les témoignages de nos adhérents, tout en sachant que notre temps de parole serait très limité : manque de lisibilité, incompréhension devant la présence, souvent côté à côte, des forces de police et des vendeurs à la sauvette, scènes illicites visibles et non réprimées, toutes les questions allaient dans le même sens, y compris dans la salle, quand la parole lui a été donnée après la présentation et les annonces des organisateurs.

    Les annonces intéressantes :

    Daniel Vaillant tient absolument à retrouver une mixité commerciale qui a disparu dans cette partie diu 18e. Cette création permettra de désengorger les petites rues de la Goutte d 'Or et faciliter ainsi la ZSP.  (On sait par ailleurs que B. Delanöe souhaite les mettre en zone 30, annonce du dernier Conseil de Paris 12&13 novembre).

    • L'implantation d'une future brasserie et d'un magasin d'alimentation en lieu et place de Vano  et des discussions en cours avec EDF pour des bureaux.

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    La méthode en trois temps expliquée par le Préfet

    images?q=tbn:ANd9GcSCdNSPI-V75FMcOWHePtdJTABx8u_iDUV-LtdHNwHn3K9iA3yfLe Préfet Boucault prend des accents très convaincants pour expliquer la nouvelle façon de travailler, martelant que ce n'est pas « une mesure de plus » et qu'elle est là pour durer, qu'il s'agit bien de retrouver la tranquillité dans l'espace public. Et de donner des détails :

    • pilotage qui mobilise l'ensemble des services

    • diagnostic du territoire (prostitution, délinquance, trafics, incivilités, nuisances sonores, dégradations, dépôts de déchets...)

    • plan d'action : investigation judiciaire ( stup, prostitution, vols avec violence). On fait du répérage, on établit une cartographie. Chaque semaine, on définit les objectifs.

    On sécurise la voie publique avec des forces mobiles qui connaissent le quartier et on mobilise la Direction de l'Ordre Public et de la Circulation (DOPC). La police administrative contrôle les commerces et débits de boissons.

    A savoir : environ une centaine de commerces sont contrôlés chaque semaine depuis la mise en place du dispositif avec déjà de nombreuses fermetures. Sur les 1100 commerces du secteur, 300 doivent être mis aux normes ou fermés, si nécessaire.

    En dernier lieu, s'ajoute le partenariat local pour les actions de prévention ( bailleurs sociaux, Education nationale, associations, conseils de quartier).

    Les arguments de la Justice

    images?q=tbn:ANd9GcQtfkrhvR35VS6s_r4pJyAcZDNtG9Z6Xr8MIOAn-I9rNnhUL7asCôté justice, le procureur François Molins enchaîne : des référents sont chargés de la délinquance de voie publique. On a même obtenu que le 18e bénéficie d'un juge pour enfants à temps plein.

    On va retrouver évidemment les deux volets habituels : répressif et préventif.

    Trois priorités pour le répressif:

    • lutte contre les vols avec violence et les vols à la tire,

    • stupéfiants,

    • racolage pour lequel on a renforcé les réponses judiciaires et nécessairement en parallèle le travail sur les réseaux de stupéfiants et de proxénétisme.

    Notons aussi les pistes intéressantes dans le volet préventif :

    • une convention a été signée pour remettre en place des stages de « responsabilité parentale »,

    • un accord a été trouvé avec Decaux pour que des jeunes ayant commis des dégradations effectuent des tâches de réparation sur les Vélib'.

    • Les élèves exclus définitivement d'un établissement seront signalés et des mesures seront mises en place avec le rectorat et la protection judiciaire de la jeunesse. Le 18ème sera prioritaire. 

    La Police, coordonnateur de la zone, va occuper l'espace 

    paris,18e,barbès,goutte-d-or,chateau-rouge,zone-sécurité-prioritaire,daniel-vaillant,bernard-boucault,françois-molins,matthieu-clouzeau,myriam-em-khomriL'acteur de terrain le plus impliqué est bien sûr le commissaire Clouzeau que nous connaissons bien car il n'a jamais refusé de nous recevoir (voir notre article du 13 avril dernier) ; il est le coordonnateur de la zone de sécurité prioritaire et semble satisfait de la méthodologie proposée qui permet enfin de réunir tous les services concernés. Une réelle avancée. Il signale qu'il n'y aura pas de résultats spectaculaires, notamment au niveau judiciaire, dans un premier temps, car on part sur du long terme. La priorité reste la lutte contre la dégradation de l'espace public et tous, DOPC, RATP, Bac de nuit, Douanes, DPP vont redoubler d'efforts pour occuper le terrain. Les compagnies de CRS vont être fidélisées : elles resteront désormais trois semaines d'affilée – alors qu'auparavant elles pouvaient être changées tous les jours... - et interviendront à la demande, car, au commissariat, les écrans alimentés par les caméras de surveillance (12 sur place sur 17 prévues dans la zone) révèlent les attroupements qu'il convient de disperser sans tarder. C'est une nouvelle façon de travailler dont on pourra mesurer rapidement la réalité. 

    images?q=tbn:ANd9GcSJE8RzN9uv7BA_EgIXTwwZLyB9OkLor-AnVA1ycnhCZSZ6rEQbEt le rôle de la Ville de Paris ? 

    Pour la Ville, c'est Myriam EL Khomri qui présente le dispositif du côté municipal. Elle précise que Philippe Chotard est chargé de faire un point hebdomadaire avec les services de la Ville.

    • Les correspondants de nuit ont été renforcés.

    • Le marché du boulevard de La Chapelle va bientôt être réaménagé : pour réguler l'affluence et gêner les vendeurs illicites installés en parallèle sur les extérieurs, il avait été décidé d'élargir l'allée centrale. (Nous demandons des précisions sur ce réaménagment).

    • Des modifications sont prévues dans le square Léon.

    • Parallèlement, des verbalisations vont pleuvoir sur les « pisseurs » et les auteurs d'incivilités, le contrôle des étalages va être amplifié.

    La parole est enfin donnée à la salle – nous écrivons « enfin » car malgré un respect mutuel entre tous les intervenants, il nous semble, et particulièrement dans le 18e, que la dernière intervention d'un officiel donne le signal d'une libération, la parole appartient à la salle... elle la libère.

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  • De nouvelles missions pour les caméras de vidéosurveillance

    Suite de notre rencontre avec le Commissaire Clouzeau mercredi 4 avril.

    Une note positive toutefois, et inattendue, dans une longue liste de difficultés : la caméra vue sous un autre angle. Nous nous sommes toujours déclarés très réservés à l’égard de la vidéosurveillance. Nous n’en faisons pas mystère. Là, vu par le commissaire, entre écran et joystick, nous voulons bien admettre qu’une caméra peut apporter une aide significative à une brigade en lui indiquant a posteriori ce qu’elle n’aurait pas pu constater de visu. En effet, l’uniforme, s’il ne fait plus vraiment peur, disperse encore la petite délinquance quand il arrive sur le terrain. Or une capture d’image sur une bande vidéo fait office de preuve à charge ou… à décharge, pensons-y, car un témoin, voire un policier, peut aussi confondre et commettre une erreur. Nous résistons malgré tout encore à l’enthousiasme total car la caméra ne remplace pas la patrouille à pied ou à vélo… Le commissaire a bien défendu son  sujet : les budgets ne sont plus disponibles pour financer des policiers en grand nombre. Aucun gouvernement ne s’y résoudra, même sous la pression, a-t-il regretté. Pilotées par les vidéo-patrouilleurs au commissariat, les caméras – dont la technologie n’a rien à envier à celles des réalisateurs de cinéma – révèlent des faits délictueux et permettent une intervention plus rapide et une utilisation optimisée des fonctionnaires à disposition. On avait bien compris le principe. Compenser les réductions de fonctionnaires présents dans la rue en les aidant par des yeux à distance. Pourtant, on n’aura jamais une caméra dédiée à chaque rue, chaque sortie de métro, chaque porche ou sortie de magasin… Les délinquants et les voleurs seront-ils assez bêtes pour agresser leur victime devant l’œil morne de la caméra ?

    En revanche,  et c’est une coupure de presse qui est venue à l’appui de notre interrogation, la caméra ne serait-elle pas une puissante aide à la répression des actes de mauvaise conduite en ville, conduite automobile cette fois? Une voiture qui brûle un feu ? Un camion en double file plus que le temps d’une livraison ? car la caméra donne des indications de temps en plus des images, bien sûr. Il est facile de faire une capture de l’image avec tous les renseignements utiles à l’élaboration du PV. C’est alors une contravention à la volée, l’automobiliste n’a rien vu venir. Le commissaire Clouzeau nous a confirmé que tel était l’objectif de la Préfecture et que sept infractions se prêtent à cette méthode. Les voici :

    • Non respect des distances de sécurité, d’un stop ou d’un feu rouge
    • Stationnement interdit
    • Excès de vitesse
    • Circulation dans une voie de bus
    • Non acquittement de péage

    Reste à savoir si, à l'instar des PV infligés aux propriétaires de chien indélicats (Déjection canine sur l'espace public) sanctionnés dans un premier temps à 183 euros, puis par respect du code pénal réduits à une amende de 35 euros, l'efficacité des caméras ne sera pas remise en cause.