Dans le contexte du prochain Conseil de Quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul consacré principalement au marché Saint-Quentin, nous avons déjà publié 3 articles pour vous dévoiler ses acteurs et ses coulisses (le 24 septembre sur les raisons de ce coup de projecteur, le 25 septembre sur ses traiteurs et le 27 septembre sur son fonctionnement).
Nous souhaitons aujourd'hui vous montrer la diversité de ses étals, à l'instar de ce plan (ci-dessous) que nous avons trouvé dans l'un des sas d'entrée du marché, donnant boulevard Magenta. Vous pouvez y découvrir 21 couleurs différentes catégorisant les commerçants en fonction des produits vendus. A y perdre presque la tête!
Nous avons déjà relaté notre ballade parmi les 8 traiteurs du marché, vous invitant à déguster les cuisines du monde (Afrique/Antilles, Maroc, Liban, Asie, Brésil, Portugal, Italien) ou à emporter les plats plus traditionnels des traiteurs-charcutiers. Poursuivons cette découverte au gré des allées de ce marché couvert parisien...
Nous allons donc continuer à vous guider dans ce qui peut laisser croire à un véritable dédale, impression amplifiée par le manque de repères visuels avec la très grande hauteur de cette vaste halle.
La première catégorie de commerçants que nous explorons est celle des primeurs, ces marchands de fruits et légumes.
Parmi eux, à droite de l'entrée boulevard de Magenta, il y a un frère et une soeur: André (en photo) et Juline. Nous vous avons déjà parlé de "Dédé" vendredi dernier et de ses horaires ultra-matinaux pour rejoindre le Marché International de Rungis: c'est de lui encore dont il s'agit.
Tous les deux, André et Juline, sont présents dans ce marché depuis 24 ans. Après avoir développé une petite épicerie dans le 11e (rue Léon Frot), ils sont arrivés ici en août 1989. Il y a dix ans, ils ont pu s'agrandir avec l'étal situé en face. Après s'être levé 6 heures plus tôt, André arrive quotidiennement au Marché Saint-Quentin vers 10 heures, et dispose ses produits dans ses 2 chambres froides au sous-sol. Alain l'aide dans ces tâches depuis une vingtaine d'année. Avec de telles journées, pas étonnant qu'André soit au lit à 20 heures en semaine! Et grâce à son ardeur, nous pouvons profiter de bons produits à des prix raisonnables! En confiance et avec leurs bons conseils: André et Juline étaient ainsi intervenus, lors des fêtes, dans le magazine VSD dans la rubrique "Les conseils du primeur".
Outre André et Juline, on peut trouver 4 autres primeurs dans le marché: Naturani (vers l'entrée de la rue des Petits Hôtels), Le Verger de Magenta (à gauche de l'entrée boulevard de Magenta), Le Jardin des Fruits et Légumes et Touimer Bio (tous deux, à droite de l'entrée par la rue de Chabrol).
Notons que Mustapha Touimer (photo à gauche), spécialisé exclusivement dans les produits bio, s'est récemment installé au marché Saint-Quentin: il avait précédemment son étal au marché Secrétan, une autre halle construite par Victor Baltard en 1868, qui a dû fermer l'année dernière pour être totalement réhabilitée.
Du côté des Poissonniers, nous en avons remarqué un en particulier: Dominique Maury (entre l'accès boulevard Magenta et la rue des Petits Hôtels, en face des étals d'André et Juline).
Arrivé en 2011 au marché Saint-Quentin, Dominique Maury est loin d'être un inconnu: par sa réputation qui n'est donc plus à faire, il appartient au paysage de la gastronomie parisienne et fournit de nombreuses bonnes tables.
Aussi a-t-il déjà fait l'objet de nombreux articles dans plusieurs journaux et de magazines, par ailleurs scotchés presque négligemment sur l'un des piliers du marché encadrant son étal. Mais ses trophées à lui sont davantage ses superbes poissons avec lesquels il a bien voulu poser pour nous (photo ci-dessus). Ou plutôt comme ce poisson carnassier (photo ci-dessous) qu'il arbore fièrement en compagnie de son fils, dans l'un des articles affichés:
Le marché a également un autre étal sympathique de poissons, celui des Viviers de Noirmoutier (à l'entrée à l'angle avec la rue de Chabrol), dont le patron passe cependant plus de temps au marché Saint-Martin, près de la mairie du 10e.
Un 3ème poissonnier devrait également faire son entrée au marché, et son futur étal est en cours de préparation...
Au grand regret de l'équipe de volontaires de Circul'Livre, qui offrent à tous la possibilité d'emprunter gracieusement des livres (chaque premier dimanche de chaque mois entre 11 heures et 13 heures), et qui utilisaient jusqu'à présent cet emplacement. Leur nouvelle localisation dans le marché Saint-Quentin sera certainement abordée au prochain Conseil de Quartier Lariboisière Saint-Vincent-de-Paul du 1er octobre.
Nous avions parlé en détails des traiteurs, et avions évoqué à ce titre les deux charcutiers (Francis de la "La Charcuterie du Marché" et Daniel Verin).
En matière de viandes, le marché Saint-Quentin offre aussi un très beau choix. Côté boucheries d'une part, avec Quesson, la Boucherie du Bon Marché (Pierre-Yves Gallen, au fond du marché) et, plus récemment arrivé, "Sarajohn" (nom provenant de l'association de leurs deux prénoms) à l'entrée de l'angle avec la rue de Chabrol, qui a à coeur de travailler les viandes bovines haut de gamme de la race Limousine "Blason Prestige".
Côté volaillers d'autre part, on trouve "La Rotisserie de la République" (en face de "La Charcuterie du Marché") et Marcel Devineau, une autre valeur sûre du marché.
Après les poissons, les crustacés et les viandes, abordons maintenant les fromages... Nous avons rencontré Martine Simon (en photo), en face du fleuriste, entre l'accès de l'angle avec la rue de Chabrol et le boulevard Magenta.
Martine est certainement la commerçante la plus anciennement installée dans le marché, exactement depuis février 1982, immédiatement après la rénovation complète de la halle. Elle connait par ailleurs très bien le quartier, où elle habite depuis 1974. Elle met du cœur à l'ouvrage, et choisit avec soin ses fromages auprès de ses fournisseurs et des producteurs. Voilà justement une illustration de l'un des atouts du marché Saint-Quentin, l'amenant à attirer de nouveaux clients: qualité et proximité. Avec le contact humain, spécifique au marché, qui fait vraiment la différence avec les supermarchés.
Et les autres fromagers-crémiers ont aussi leurs adeptes et leurs clientèles fidèles: Baptiste Yapar, par ailleurs président de l'association des commerçants du marché, avec son étal "Au Cœur du Marché" et sa localisation éponyme près de la fontaine Wallace, mais aussi son local d'affinage bien visible en face de l'étal. Le troisième fromager est Gilles Quiecout (accès par l'angle avec la rue des Petits Hôtels). La qualité est donc vraiment au rendez-vous côté crémeries.
Pour accompagner tous ces produits et ces mets, nous trouvons notre bonheur au marché Saint-Quentin avec des nouveaux venus: Thierry (le père, à droite sur la photo) et Arthur (le fils, à gauche), qui ont ouvert avant l'été "Bierissime", un lieu devenu incontournable pour les amateurs de malt, houblon, et de bonnes mousses, avec les meilleurs conseils à la clé.
(Cliquez sur la photo ci-dessus pour la page Facebook de Bierissime)
En France, les bières ont rarement détrôné le vin quant au respect que le pays lui voue. Mais depuis quelques années de nouveaux brasseurs ont vu le jour, dans des endroits insolites, comme la rue de la Goutte d'Or (voir notre article du 8 novembre 2012 lors de l'ouverture) et à leur suite des commerces spécialisés.
Ainsi, après presque une année entre la reprise du commerce et les travaux de rénovation, Thierry et Arthur nous ravissent désormais avec une très large offre: environ 3 000 bouteilles et 250 références, avec des bières venant certes de cette Brasserie de la Goutte d'Or mais aussi débarquant de plus loin: Belgique, Écosse, Irlande, Espagne, Norvège... voire même de beaucoup plus loin: Inde, Brésil, Argentine, Canada, Thaïlande, Japon et Afrique (et nous avons cru comprendre qu'Hervé, pour son restaurant Oh Africa! - voir notre article de mercredi - s'approvisionnerait ici, auprès de Thierry et d'Arthur).
Naturellement, avec la présence des deux gares reliant des destinations du nord de l'Europe, Thierry et Arthur parlent anglais une bonne moitié de leur temps, avec une clientèle étrangère diverse (allemande, anglaise, tchèque, brésilienne, portugaise, australienne).
Nous avons rapidement évoqué le cœur du marché, avec sa fontaine Wallace. Sur cette petite place intérieure, s'y trouve même un café ouvert avec son comptoir: le "Bistro Saint-Quentin", un lieu où les client côtoient les commerçants venus faire une petite pause ou prendre quelques nouvelles les uns des autres.
Non loin de là, nous découvrons la retoucherie Boursalian, présente dans le marché Saint-Quentin depuis plus de 12 ans. C'est une affaire de couple pour ainsi dire: madame Boursalian s'occupe du dépôt-vente, et monsieur, couturier, tient les manettes des retouches. Et c'est une adresse à retenir: d'une part, pour ajuster quelques vêtements; d'autre part, s'acheter des pièces de deuxième main n'est-elle pas la meilleure façon de se faire plaisir sans se ruiner? Bref, faire du neuf avec du vieux dans sa garde-robe. Madame Boursalian nous a annoncé des travaux dans son petit commerce, pour le rafraîchir.
Non loin des portants à vêtements du dépôt-vente de madame Boursalian (photo à droite), une droguerie-quincaillerie est présente dans le marché.
On trouve même derrière cette échoppe, un autre petit bazar "Le Coin des Affaires" (derrière le fromager Baptiste), censé "sur le papier" vendre des cosmétiques mais qui propose également des petits bijoux et autres babioles, encore pour se faire plaisir.
A côté de ce commerce, nous notons la présence d'une cordonnier-serrurier, encore une adresse qui peut être bien utile. La chaussure comme enseigne nous permet de bien identifier le stand de ce commerçant.
Et après tout cela, il nous manque des fleurs, pour agrémenter notre "chez nous" ou offrir à d'éventuels hôtes. Et notre ami Thierry, d'origine Belge, est là pour cela au stand "Un Amour de Fleur".
Thierry (en photo) propose de très beaux arrangements floraux. Parfois, lorsqu'il n'est pas présent à son stand, c'est qu'il est généralement en livraison, pour fournir certains hôtels ou des clients pour des commandes spécifiques.
Thierry est aussi un grand voyageur, et part généralement à l'étranger pendant l'été, ce qui contribue à sa grande ouverture d'esprit. Nous avons ainsi passé du temps à discuter avec lui, et évoqué ensemble d'autres mondes que celui de l'art floral.