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Rechercher : les barrières du marché

  • L'Europe et ses pauvres vu par Arte

    A Barbès, nous sommes confrontés aux marchés illicites deux fois par semaine. Des centaines de personnes viennent avec leurs cabats, leurs caddies, ils s'installent sous le viaduc du métro pour vendre à aussi pauvres qu'eux des vêtements, des produits variés, issus des poubelles ou d'autres endroits, mais ce reportage intelligent de la rédaction d'Arte, les analyses des sociologues et experts, nous obligent à poser un regard différent sur la misère, la pauvreté. Prenez le temps de regarder ce reportage de 52 minutes, diffusé mardi dernier à 22h48. Si vous préférez un grand écran, il sera redifusé mardi 4 décembre à 7h00 et dimanche 9 décembre à 3h00. La chaîne voudrait qu'il ne soit pas vu, elle ne s'y prendrait pas autrement. Ce sont vraiment des horaires déraisonnables.

    L'Europe ne va pas bien, ses enfants non plus, y compris dans l'opulante Allemagne. Vous allez le voir. 19 millions d'enfants et d'adolescents sont pauvres en Europe....

  • Transformer le viaduc... un rêve ?

    Les voyages forment la jeunesse, affirme le dicton. La jeunesse, peut-être, mais cela donne des idées aussi. Au cours d'un voyage en Catalogne, en plein centre ville de Gérone (Girona-Espagne, nord de Barcelone), nous avons longé ce magnifique viaduc végétalisé, telle une empreinte de la nature laissée sur la ville. (Attention, pas de gibbons suspendus aux lianes...!)

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    Il s'agit du viaduc du chemin de fer, qui surplombe la rue - carrer ! - Bonastruc de Porta. Vous avez la possibilité de visiter les abords et de voir cette jolie réalisation sous plusieurs angles en naviguant sur le site ci-dessous de Gmaps.


    Agrandir le plan

    Les végétaux utilisés sont majoritairement des plantes grimpantes et des lianes, toutes espèces à tige ligneuse qui s'adaptent bien aux milieux et colonisent facilement les piliers en béton du viaduc, puis gagnent les parties hautes pour retomber en chutes vertes et abondantes.

    Le marché de La Chapelle à l'ombre de ces cascades de verdure.... Cela risque de rester un rêve.

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    Et maintenant on compare ?

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  • Fermeture de la station Château-Rouge: on y est

    Dans le cadre de l'opération d'agrandissement et de rénovation de la station Château-Rouge, cette dernière sera totalement fermée du 20 mai 2016 au 31 juillet 2017.
     
    Comme l'indique la RATP dans sa lettre d'information distribuée récemment dans le quartier alentour, cette fermeture est indispensable pour la réalisation des travaux de démolition souterrains nécessaires pour connecter la partie existante avec les nouveaux volumes créés sous le boulevard Barbés et pour les travaux d'aménagement et de rénovation complète de la station.

    La RATP invite à emprunter les stations les plus proches : Barbès-Rochechouart et Marcadet- Poissonniers. Il est à espérer que des mesures d'accompagnements importantes seront mises en œuvre par la RATP, comme elle s'y était engagée, pour absorber ses flux supplémentaires dans ces stations déjà bien utilisées.

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    Il est à noter que la RATP précise dans sa lettre que le marché Dejean continuera à se tenir chaque samedi aux horaires et emplacements habituels, sans doute en raison des polémiques récentes sur ce sujet (cf notre article du 20 février).

    Et pour plus d'information sur les objectifs de l'opération voir notre article du 29 novembre 2014.

  • Incendie boulevard de La Chapelle

     

    Boulevard de La Chapelle un jour de marché vers 13h30


     

    Comme le rapporte l'article du Parisien du 11 mars, un feu a pris sur le toit d'un immeuble de cinq étages au 92, boulevard de La Chapelle, vers 13h30, un incendie accidentel, sur un chantier de toit, alors que les ouvriers terminaient leur pause-déjeuner. Des dégâts sur le toit seulement, et une évacuation des habitants dans les étages et dans la crèche au rez de chaussée. Plus de peur que de mal. Ce sont les faits.

    A Action Barbès, nous nous projetons un peu au-delà des faits eux-mêmes. Il était 13h00, un mercredi ordinaire, avec ses embouteillages ordinaires de jour de marché, les difficultés ordinaires que rencontrent toutes les ambulances qui se dirigent vers les services des urgences de Lariboisière, que rencontrent aussi les véhicules du Samu et ce jour là les camions des pompiers, les camions des marchands stationnés un peu partout sur les trottoirs et aux angles des rues, sur les bateaux, là où les marchandises sont plus près des étals, bien sûr et on peut le comprendre… Mais la sécurité aux abords d’un hôpital dans tout cela ?

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    Voilà des années que l'association demande aux élus et aux responsables de réfléchir à des améliorations indispensables en terme de circulation dans ce secteur. Certes, nous avons obtenu en 2008 la mise en service du sens unique nord sud sous la viaduc, au niveau de la rue Guy Patin. Une avancée significative, qui a permis depuis lors de supprimer le blocage sous le viaduc et l'embouteillage entre la rue Guy Patin et le carrefour Barbès, côté 10e. Les klaxons ont cessé de ce côté, il est vrai. Ce n'est pas suffisant pour fluidifier l'accès vers les urgences de Lariboisière.

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    La situation reste très tendue. Le boulevard de La Chapelle côté 18e est saturé une bonne partie de la journée. C'est pourquoi nous avons, avec d'autres associations et membres de conseils de quartier, écrit au Maire de Paris, récemment, pour qu'une commission extra municipale des déplacements soit mise en place. Elle permettrait de réfléchir aux entrées nord de Paris et plus particulièrement par la porte de La Chapelle et à leur impact sur la circulation dans les zones périphériques nord  de la capitale.






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    Pour participer à la commission circulation et voirie d'Action Barbès, prenez contact directement --> actionbarbes9@club-internet.fr - et pour vous informer des échanges qui ont eu lieu lors de la réunion de lancement de ses travaux, lisez notre compte rendu.
  • Toujours des vendeurs à la sauvette dans l'enceinte de la station Barbès

    Nous rendons compte régulièrement du dispositif que met en place la Préfecture de Police dans une zone maintenant élargie, qui s’étend du boulevard Barbès à la place de La Chapelle, en passant par la Goutte d’Or et la gare du Nord. Une vaste zone qui cumule des dysfonctionnements et des occupations illicites variées. Nous ne revenons pas en détail sur l’état des lieux.

    Malgré une présence policière accrue que nous ne remettons pas en cause, nous avons été étonnés de revoir l’espace de la station de métro Barbès-Rochechouart intégralement occupée par des vendeurs à la sauvette, récemment. A plusieurs reprises. Le phénomène était devenu moins courant et nous l’avons signalé à notre interlocuteur habituel, le commissaire divisionnaire Rigon. 

    Il déplore et reconnaît que la chose se produit hélas ! encore. Pourtant les relations semblent étroites avec ses collègues de la Brigade des réseaux ferrés (BRF) et les représentants de la RATP. La coordination entre ces deux instances va être encore renforcée pour garantir une présence vraiment constante au moins les deux jours de marché, les mercredis et samedis. Il veut constituer deux équipes de policiers de la BRF/RATP, l’une dédiée aux interpellations, l’autre davantage à l’îlotage préventif, complétée d'une coordination avec une équipe du GPSR (Groupe de protection et de sécurisation des réseaux). Dans ce cadre, des actions de verbalisations et de saisies vont être menées par les agents de la RATP, qui en ont la compétence dans leurs emprises. 

    Nous avons appris également qu’une réflexion a été lancée sur la gestion des flux de passagers au niveau de la station, entrées et sorties, de façon à éviter au maximum les embolies à certains endroits, comme devant le kiosque ou à la sortie Patin, et à retrouver une circulation des personnes plus équilibrée. Le commissaire compte bien obtenir le déplacement du kiosque à journaux un peu à droite de son emplacement actuel, afin de libérer de l’espace devant les escaliers. L’idée n’est pas nouvelle mais n’a pas encore aboutie. Toutes ces décisions apporteront-elles une amélioration sensible, nous le souhaitons.

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    Depuis une quinzaine de jours, la Ratp a semble-t-il décidé de fermer la sortie Guy Patin les jours de marché entre 9h et 17h, ce qui est inacceptable.

    Nous reparlerons de ces problèmes avec le commissaire lors de la prochaine réunion de notre comité ZSP élargie du 9 avril, en livrant nos observations de terrain comme d’habitude.

  • Dernière réunion pour l'opération Barbès-Chapelle Respire avant la rentrée

    Le chef de district Jacques Rigon a réuni pour une dernière rencontre avant septembre les associations Action Barbès, SOS Chapelle ainsi que le collectif des riverains du boulevard Barbès. Comme à l'habitude, il a commencé par quelques chiffres (cumulés depuis le 23 janvier).

    Des chiffres

    évictions: 35 418

    • benne: 23 t

    • PV simplifiés de saisies destruction: 2 661

    • arrestations: 1 400

    • verbalisations pour stationnement illicite et infraction à la circulation: 7 000

    • enlèvements de véhicules : 212

    • opérations spéciales: 235

    • arrestations pour ventes illicites de cigarettes: 79. Parallèlement, une opération a permis de saisir 600 cartouches.

    Des fermetures administratives de commerces ont été prononcées dans les secteurs Goutte d'or et Chapelle, comme nous le signalions déjà dans notre article du 30 juin

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    Le GLTD (Groupe local de traitement de la délinquance) mis en place sur le secteur Pajol-Chapelle n' a pas vocation à durer car il ne peut seul remédier à la situation actuelle. Un premier bilan sera fait en septembre. Il faut une action en profondeur dans ce bassin " Chapelle-Goutte d'or-Château-Rouge-Gare du Nord-Lariboisière", nous a confirmé J. Rigon, ajoutant que la préfecture était favorable à la mise en place d'un dispositif global. Il sera également nécessaire de renforcer la BST (brigade de sécurité territoriale) avec des effectifs supplémentaires.

    Nous avons noté une recrudescence des vols à l'arraché dans le quartier, une situation habituelle aux beaux jours, d'après le commissaire. Un point a été fait sur la période du ramadan où les tensions sont souvent plus vives en fin de journée. Le dispositif renforcé était notable et relativement efficace sauf peut être sur le boulevard Barbès où des rixes ont été plus fréquentes.

    La prochaine réunion sera fixée début septembre. D'ici là, nous avons quelques craintes quant à une détérioration de la situation. En effet, plusieurs adhérents et lecteurs nous ont déjà fait part de leurs observations de terrain: reprise du marché aux voleurs sur la placette Caplat notamment et le marché alimentaire de Barbès moins "ordonné". Il sera regrettable que les efforts de la préfecture de police soient réduits à néant pendant l'été.

  • Promenade urbaine, la lumière et la couleur arrivent...

    Aujourd'hui, nous vous donnons quelques nouvelles de la Promenade urbaine. Les travaux de voirie ne sont pas tout à fait achevés, il reste quelques petites parties à terminer (nous reviendrons dans un prochain article sur les problèmes liés à leur réalisation), mais la réalisation de la fresque de l'artiste Momies (voir notre article du 14 janvier dernier) commence à voir le jour. C'est sur le tronçon du boulevard de la Chapelle situé entre les rues Guy Patin et de Tombouctou que l'oeuvre commence à prendre forme.

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    Sur un sol préalablement nettoyé et séché au chalumeau, la première couche de fond bleue a été étalée, créant ainsi un long ruban qui souligne la perspective du viaduc. Les arabesques, esquissées par l'artiste à main levée, sont ensuite peintes soigneusement par une équipe d'ouvriers. L'avancée du chantier est relativement lente du fait des contraintes liées à la météo qui doit être favorable mais également à la tenue du marché deux fois par semaine. Un marché dont la bande de couleur souligne encore plus les dépassements d'étal, certains débordant toujours de plus d'un mètre de la limite autorisée. Mais revenons plutôt à nos couleurs, que nous vous laissons découvrir sur les quelques photos qui suivent.

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    Sur ce même tronçon, nous avons pu assister aux premiers essais pour la mise en lumière du viaduc. Et il faut l'avouer, c'est très enthousiasmant, l'éclairage du tablier nous dévoile son architecture sous un jour nouveau, sans mauvais jeu de mots. Nous avions proposé une mise en valeur du viaduc par la lumière au budget participatif de 2015, projet qui avait été retenu par le vote des Parisiens, mais nos ambitions étaient bien modestes et l'enveloppe du budget participatif était loin de pouvoir assurer la qualité de la réalisation qui voit le jour à présent.

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    Et finissons avec un petit bonus, avec l'arrivée du nouveau modèle d'urinoir accolé aux toilettes existantes, toujours sur le boulevard de la Chapelle, au droit de la rue de la Charbonnière. Fermé par une petite porte qui offre un peu d'intimité aux utilisateurs, ce modèle semble relativement solide, mais seul le temps nous le dira.

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  • ZSP 10-18, où en est-on à dix mois ?

    Le 7 novembre dernier, au commissariat du 20e arrondissement, s’est tenue la dernière réunion de la « Cellule d’écoute de la ZSP 10-18 », sous la houlette du commissaire Jacques Rigon, chef du 2e district de Paris. Étaient présents, les commissaires centraux des 10e et 18e et les responsables de secteurs de la ZSP, Sarah Proust, adjointe au maire du 18e chargée des questions de sécurité et Stéphane Bribard, son homologue du 10e, ainsi que des représentants des services chargés de la sécurité de chaque arrondissement. Le cabinet de la maire de Paris avait également répondu présent. Les associations de riverains étaient également présentes, ainsi qu’une représentante du Conseil de quartier de La Chapelle.

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    Nous ne détaillerons pas ici tout ce qui a été évoqué au cours de cette rencontre qui a duré pas moins de trois longues heures. La réunion a débuté avec la présentation de la nouvelle commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster, qui succède à Valérie Goetz rue de Clignancourt. Arrivée depuis quelques jours, cette réunion a été pour elle une bonne occasion de prendre la mesure des problèmes qui se présentent à elle. Le M18, magazine bimensuel de la mairie du 18e, lui consacre un portrait en quatrième de couverture du numéro de novembre-décembre 2018

    Le commissaire Rigon a détaillé les actions policières dans le périmètre de la ZSP 10-18. Depuis la dernière réunion qui s’est tenue le 11 septembre dernier, il a été effectué plus de 4 000 « prises de contact », soit plus de 22 000 depuis le début de l’année et la mise en place de la ZSP élargie. Au quotidien, les équipes dédiées à la ZSP bénéficient de l’appui des forces mobiles, avec une à deux sections de CRS ou de gardes mobiles, ces forces sont principalement déployées vers les stations de métro Barbès-Rochechouart et La Chapelle. Côté « délinquance », il a été procédé à 425 arrestations depuis septembre (stupéfiants, vols, recels). Il est à noter que le total des faits constatés de délinquance est en baisse de 15% depuis le début de l’année.

    Suite notamment à quelques articles de presse très alarmistes, la Préfecture de police a mis un accent particulier sur les abords de la Salle de consommation à moindre risque (SCMR). Six opérations ont été menées sur le secteur, avec des policiers en civil, pour viser spécifiquement les scènes de deal et d’injection de rue. Le bilan est relativement maigre, avec au total seulement 22 arrestations pour deal ou injection sur l’espace public, et aucun fait constaté aux abords immédiats de la SCMR, rue Ambroise-Paré et rue Saint-Vincent-de-Paul. L’essentiel des problèmes rencontrés se concentrent entre 17h et 19h dans la cour des taxis de la gare du Nord.

    Le contrôle des commerces a abouti à 83 sanctions dont 50 fermetures administratives temporaires. La Ville a annoncé une sanction rare à l’encontre d’un commerçant du marché de Lariboisière à Barbès, avec sa radiation définitive pour sa complicité active avec des vendeurs à la sauvette qui s’installent dans l’allée centrale du marché, ce commerçant n’hésitant pas à cacher de la marchandise non seulement dans son stand mais également dans son camion. Mais, ne nous y trompons pas, ce cas de complicité, même s’il n’est peut-être pas le seul, est rare, l’essentiel des commerçants du marché subissant ces ventes à la sauvette qui nuisent à leur commerce.

    Pour les « ventes à la sauvette », toutes catégories confondues, depuis septembre, c’est 11 300 évictions simples et 2 800 procédures simplifiées qui ont été effectuées. À noter, les saisies pour destruction représentent plus de 100 tonnes de marchandises depuis le début de l’année. À propos des ventes à la sauvette, nous avons rappelé la position d’Action Barbès qui tient à distinguer le deal, le recel et le commerce déguisé d’un côté, du « marché de la misère » de l’autre ; ce dernier, expression de la grande misère sociale et économique de certains de nos concitoyens, mériterait une vraie réflexion de la Ville et aussi de l’État. L’idée d’une prise en charge sociale de toutes les personnes tentant de boucler, ici, les fins de mois difficiles nous semblant relever d’un vœu pieux, il nous apparaîtrait plus opportun à moyen terme d’organiser un marché des biffins, à l’instar de celui de la porte de Montmartre, plutôt que de chasser tous les jours de marché de pauvres gens à travers les rues de la Goutte d’Or. En ce qui concerne, le deal, le recel et autres ventes crapuleuses, il n’est bien évidemment pas question d’une telle compréhension. À ce sujet, il a été procédé à 4 200 évictions de vendeurs de cigarettes (19 000 depuis dix mois), 3 300 procédures simplifiées (saisie de la marchandise sans emmener la personne fautive au commissariat) et 157 interpellations (670 depuis dix mois, dont 316 avec garde à vue).

    Pour faire respecter le décret préfectoral sur l’interdiction de consommation et de vente d’alcool à certains horaires sur une zone qui englobe la ZSP, c’est seulement 32 verbalisations qui ont été faites. Un petit bilan pour un problème récurrent sur certains secteurs, comme les abords de la gare du Nord, à Château Rouge ou encore vers Marcadet-Poissonniers.

    La mairie du 18e, quant à elle, annonce un bilan d’étape à dix mois avec 5 600 procès-verbaux dressés pour diverses infractions et 16 400 PV pour stationnement. Il y a eu un renforcement de la présence des agents de la DPSP dans les espaces verts, avec des passages beaucoup plus fréquents. Comme d’autres associations, nous regrettons la disparition des gardiens de square, qui par le passé ont su faire la preuve de leur efficacité. Nous avons également appris qu’à présent la Ville a accès à 940 caméras de vidéosurveillance.

    Nous finirons avec ce rappel que nous avons fait, avec d’autres associations et collectifs, sur les nombreux problèmes engendrés par la mise en place de « Paris respire » les samedis à Château Rouge : stationnement sauvage et circulation chaotique autour du secteur, le quartier n’étant plus qu’un concert de klaxons tout au long de l’après-midi. Selon nous, un secteur piétonnisé trop restreint et pas assez surveillé.

     

  • Les nuisibles, les rongeurs, les rats d'égout ou surmulots, rattus norvegicus...

    Autant d'expressions et de qualificatifs pour désigner ces bestioles discrètes mais nombreuses qui font des ravages, sont futées et se reproduisent à vitesse V si on les laisse faire...

    Dans le quartier, notre première rencontre, c'est à dire entre Action Barbès et Monsieur Rat de Paris... ce fut pendant l'hiver 2011-2012 (lire ici ou  nos articles d'alors) dans le cadre de la fermeture du square Jessaint. En effet, celui-ci situé en contrebas du boulevard de la Chapelle et partie intégrante de la place du même nom, est régulièrement habité par la gente rongeuse. Certains mettent en cause le lieu qui accueille quotidiennement les pique-nique de groupes peu enclins à ramasser les reliefs de leurs repas (les reliefs en hommage à la fable de La Fontaine, mais pas d'ortolans toutefois). Plus prosaïquement, des détritus alimentaires laissés habituellement au sol attirent les rongeurs et favorisent leur sédentarisation dans ce square, qui par ailleurs regorge de recoins et de zones où ils sont difficiles à chasser. Ils vivent sous terre et les services aimeraient qu'ils y restent. Nous n'évoquerons même pas les âmes sensibles qui nourrissent abondamment les pigeons sur la passerelle... autre source viewmultimediadocument?multimediadocument-id=69941&role=1d'approvisionnement. Néanmoins, le Smash, service municipal d'actions de salubrité et d'hygiène, s'y consacre, consacre du temps et des moyens, et a déjà fermé le square pendant de longues périodes pour que son travail ait quelque chance d'être efficace. L'est-il ? Sur le long terme, il semble que non, puisque les agents de la déchetterie installée sur le terre-plein central du boulevard chassent les rats tous les matins en arrivant sur leur lieu de travail. Accueil déplaisant, reconnaissons-le !

    De l'autre côté de la déchetterie, toujours sur le terre-plein central, sous le viaduc, existe une zone délimitée par un grillage de clôture (lire un « enclos sous le viaduc » en mars 2011 déjà), a priori fermée par une porte, qui toutefois laisse un passage relativement grand au niveau du sol. Suffisant pour passer soi-même dessous et aussi passer des cartons, des matelas, etc... En d'autres termes, les campements de fortune s'y succèdent depuis quelques années. Cette zone plusieurs fois évacuée (ici en novembre 2010 et plus tard, à la suite d'un départ d'incendie dont les flammes léchaient le viaduc), est de nouveau occupée par des couchages rustiques. L'hiver, il y fait très froid. Cette partie sous-viaduc est balayée par les vents du nord, aussi bien au-dessus qu'au-dessous, puisque nous sommes là sur un pont, le pont Saint-Ange qui enjambe les voies de la gare du Nord. 

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    Le viaduc au-dessus des voies de la gare du Nord : Pont Saint-Ange

    Ici aussi, l’existence d'un campement et de lieux de vie génère la présence de détritus alimentaires propices à la venue des rongeurs, puisque tout reste sur place. Aucune collecte des déchets, aucun nettoiement possible : la zone est censée être inaccessible. Encore récemment elle était cachée derrière des palissades... qui elles-mêmes cachaient quelques matelas.

    Peut-être faudrait-il sortir de cette hypocrisie et arrêter de cacher ce qui ne peut plus l'être : la misère, la précarité. On ne peut empêcher des sans logis de s'installer dans ce secteur ? Laissons-le au moins accessible pour le service de propreté. Laissons-le ouvert à tous les vents — c'est déjà le cas pour le vent du nord — et oeuvrons au moins contre la prolifération des rongeurs en ramassant ce qui peut l'être, en proposant des corbeilles là-aussi, en balisant les accès aux sanisettes et aux points d'eau. Les conditions d'hygiène resteront plus qu'insuffisantes, mais y gagneront néanmoins. En attendant mieux, évidemment...

     

    Pour revenir aux rats, il ne faudrait pas incriminer les seuls précaires et leurs campements dans les squares ou sous les viaducs. Les marchés alimentaires ont aussi leur responsabilité dans l'histoire. Les halles de Paris quittaient la capitale en 1969 et emportaient avec elles un gros contingent de bestioles, mais il n'en reste pas moins que le stockage localisé et temporaire de denrées alimentaires est un critère favorable à la prolifération des nuisibles, et pas seulement les rats. L'axe Chapelle - Barbès est occupé deux fois par semaine par un vaste marché alimentaire qui s'établit aux premières heures de l'aube sur une bande d'environ 300 mètres de long et se termine officiellement vers 14 heures. Entrent en scène, après le départ des marchands, les services de la Propreté qui à grand renfort de jets d'eau remettent de l'ordre dans l'espace public. Sauf que depuis plusieurs années maintenant d'autres petits marchés lui succèdent et laissent le territoire jonchés de déchets variés, pas uniquement alimentaires, reconnaissons-le. Il règne une certaine saleté qui peut favoriser les nuisibles. Les services de la Propreté ne sont pas forcément en cause, d'autant que les nettoiements d'après-marché sont assurés par une brigade spéciale, bien équipée, avec des engins mécaniques qui permettent de rendre à l'espace public son aspect originel d'avant-marché. C'est malheureusement sans tenir compte des centaines de marchands à la sauvette qui évoluent sur ce territoire en fonction des mouvements des forces de police présentes sur place. En résumé : je nettoie, tu déposes au sol ta toile et tes produits, le policier arrive, tu te sauves en laissant une partie des articles, au moins les emballages, le policier repart mais moi aussi je suis parti.... le prochain passage de balai, ce sera pour demain.

     

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    Même l'hôpital Lariboisière se plaint de la présence des rats dans son enceinte. Au niveau de l'hygiène et des conditions indispensables d’asepsie, ce n'est pas idéal. On lutte, on dépense énergie et budget qui seraient mieux utilisés ailleurs qu'à ces combats ancestraux contre les nuisibles. Et pourtant... le 13 juin, Libération consacrait un article assez long sous la plume de Sylvain Mouillard à un reportage décrivant une matinée avec la police anti-rats.. Cela laisse rêveur, une police anti-rats, non ? On y apprend que la préfecture de police lance sa campagne de dératisation entre la mi-avril et la mi-juin, chaque année. Nous vous en conseillons la lecture pour clore le sujet. C'est là.

    Vous ne verrez plus du même œil les factures de charges liées aux contrats de dératisation qu'on a souvent tendance à trouver un peu chers...

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    Qui ne connaît pas la boutique située non loin de la place Sainte-Opportune ? toujours prête à donner des conseils en cas de problème domestique avec des visiteurs non invités.

    Pour les copropriétés, n'hésitez à joindre le Smash : 

    Siège du SMASH : 
11 rue George Eastman, 75013 Paris
, Tél. : 01 44 97 87 97 - Fax. : 01 44 97 87 75,
 Privilégier le contact mail : smash@paris.fr

    Antenne Nord 66 rue de Meaux - 75019 Paris - Tel. : 01 40 33 74 50
    
Sections de Désinfection, d’Assainissement, de Désinsectisation et de Lutte contre les Rongeurs, Collecte et ramassage des Objets Contaminants (tout Paris) : 2e, 3e, 8e, 9e, 10e, 11e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements

    La campagne de dératisation sur le site de la PP  

    UNPA = unité de prévention des nuisances animales

  • Quoi de neuf pour la propreté dans le 10e

    Une cinquantaine d'habitants avait fait le déplacement jusqu'à la mairie du 10e malgré un soir de pluie. Pour présenter le plan de renforcement de la propreté, annoncé dans la presse depuis quelque temps, Mao Peninou, adjoint à la maire de Paris, Rémi Féraud maire de l'arrondissement, Elise Fajgeles adjointe chargée de cette délégation et Jean-Paul Bidaud des services de propreté des 9e et 10e.

    paris,paris 10e,propreté

    La réunion a commencé par un diagnostic et une présentation détaillée des moyens mis en œuvre dans l'arrondissement. (voir notre article du 22 avril sur le conseil de quartier Lariboisière consacré au thème de la propreté  et  l'intégralité du document des services ici).

    Pour un thème qui suscite souvent de vives réactions dans les conseils de quartier, la salle était plutôt calme (critique à souhait cependant) et venue pour faire des propositions.

    Les cibles localisées

    Tout d'abord, le secteur Chapelle-Cail-Perdonnet-Louis Blanc qui sera le théâtre de la prochaine opération "Paris fais-toi belle" le 4 juin prochain. La porte Saint-Denis et la rue du même nom jusqu'au square Alban Satragne. Les gares du Nord (nettoyage en continu de 6h à 20h) et de l'Est (avec un renforcement du nettoyage de l'escalier de la rue d'Alsace). Les abords de la place de la République depuis "Nuit debout" avec un traitement quotidien à l'eau chaude, un ramassage des déchets deux fois par jour notamment. Et enfin pour la période estivale qui s'annonce, de nouvelles opérations sur le canal St Martin.

    A noter l'implantation de 9 nouveaux réceptacles à verre, de nouvelles sanisettes, la collecte des bio déchets sur le bd de la Villette pour les jours de marché avec des bacs gérés par le gestionnaire. Pour le marché de Barbès, les bacs sont également arrivés mais il faudra sans doute un peu de patience pour que ceux-ci soient utilisés correctement. Nous espérons que la Ville et le gestionnaire feront œuvre de pédagogie.

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    A l'échelle parisienne

    En moyens humains, la Ville a créé 100 postes en 2016. Les agents de la propreté sont fidélisés dans les quartiers pour permettre une meilleure connaissance des habitants et commerçants. Plus de 1000 agents (pour 96 aujourd'hui) seront à même désormais de verbaliser dès le mois de septembre. Avec une centaine qui interviendra la nuit et le week-end. Ces agents seront en tenue pour la grande majorité d'entre eux. Parallèlement, la Ville a renforcé les contrôles à l'embauche, a mis en place une formation renforcée et a augmenté les sanctions par rapport à l'absentéisme. Il est prévu d'équiper certains agents de smartphone ou tablette pour effectuer des signalements et être ainsi plus efficaces.

    En moyens matériels, des innovations mais aussi des expériences qui ne marchent pas. Le matériel est changé progressivement en tenant compte de la sortie obligatoire du diesel. Les engins motorisés sont désormais pourvus de moteur électrique et sont donc aussi moins bruyants. Les besoins ne sont pas les mêmes partout et on adapte donc selon les secteurs. D'où la décentralisation et l'implication des mairies d’arrondissement pour choisir leur matériel.

    A noter que la peinture anti-urine très sollicitée a été testée dans 5 arrondissements sans succès. Elle ne renvoie pas l'urine comme promis, elle coûte cher et elle est toxique. On s'arrêtera là et on privilégiera l'augmentation des sanisettes et la verbalisation. Justement pour les sanisettes, 50 de plus, des amplitudes horaires élargies avec un tiers des 450 existantes ouvertes 24h sur 24 prochainement.

    Dix déchetteries supplémentaires devraient être ouvertes, avec un projet le long du canal. D'ici 2017, on va étendre la collecte des bio-déchets ménagers pour les habitants en commençant par les 2e et 12e arrondissements pour arriver progressivement à l'ensemble de la capitale. Début 2017, on pourra  déposer tous les plastiques dans les bacs jaunes. Des containers seront installés sur l'espace public pour récupérer papiers, cartons, plastiques et aussi piles, ampoules..." plus on trie et moins on salit l'espace public" a répété Mao Peninou. Et Paris n'est pas en avance. A titre de comparaison San Francisco (en tête dans ce domaine) recycle 80% des déchets alors qu'on est à 20% ici.

    Côté affichage publicitaire, la Ville de Paris se fâche. Depuis plusieurs mois, on trouve de l'affichage sur le sol, sur des murs... il est organisé par de grosses boites de pub qui proposent leurs services (ils appellent cela de la guérilla marketing!). La Ville a porté plainte contre 15 de ces agences. "On va frapper très fort ! " s'est exclamé Mao Péninou.

    Il est question également de simplifier l'application "Dans ma rue" qui, de l'avis des habitants présents fonctionne plutôt bien.

     Les échanges avec la salle

    Tout d'abord nous publions ici le travail de propositions réalisé par l'équipe d'animation du CQ Château d'Eau-Lancry qui n'a pas pu être présenté le soir de la réunion.

    La zone frontalière du boulevard de la Chapelle a été évoquée à plusieurs reprises. Zone laissée en déshérence et qui cumule les problématiques de marchés sauvages et l'installation de campements de migrants. Nous avons demandé que les abords du marché (et aussi au niveau de Stalingrad) soient nettoyés les mercredis et samedis soirs pour bénéficier d'un espace propre après la tenue du marché. Mao Peninou a insisté sur ces problèmes de propreté qui sont des conséquences d'autres problèmes sociétaux. " Si on ne traite pas le fond, c'est un puits sans fond et on ne peut pas ajouter sans cesse des moyens". Le maire, quant à lui, reconnait un espace très dégradé et suggère que les habitants fassent remonter toutes les indications précises possibles en utilisant "Dans ma rue" ( tags sur les piliers du métro, affichage, dépôts...).

    La statue de la République a aussi fait parler d'elle. Des habitants souhaitent qu'elle soit nettoyée. Depuis les attentats, seuls les tags ou inscriptions insultantes et déplacées sont supprimées. Le maire du 10e y est favorable mais il faudra expliquer cette mesure puisque le lieu est devenu lieu de commémoration et de recueillement. Peut-être pour cet été...

    On a aussi évoqué l'invasion des oriflammes publicitaires (téléphonie mobile) qui encombrent l'espace public dans le secteur Louis-Blanc, suggéré l'implication des syndics de copropriété pour relayer les informations auprès des copropriétaires, signalé l'absence de local poubelle pour de nombreux commerçants (illégal selon le code de l'urbanisme), et reparlé des fameux sacs poubelle déposés par la RATP autour des stations de métro. Sur ce dernier point, Mao Peninou trouve que le dialogue avec la RATP est plus aisé car on n'a plus des interlocuteurs de ligne mais de station. On avance... mais le problème est loin d'être résolu.

    Encore un peu de patience pour voir les effets de ces annonces. Comptons aussi sur un peu plus de civisme de la part de certains habitants et aussi des visiteurs de la capitale.

  • Pour le pont de l'Ascension, une histoire de pont

    Pour l'ascension, le blog d'Action Barbès fait aussi le pont, mais pour ne pas vous laisser sans lecture, nous vous proposons un article* sur l'histoire d'un pont, ce pont qui enjambe les voies de chemin de fer du Nord sur le boulevard de la Chapelle, celui qui est sans doute le plus connu dans le quartier mais dont en général on ignore le pourtant joli nom : le pont Saint-Ange.

     

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange
    Le pont Saint-Ange vu des quais de la Gare du Nord, le 7 octobre 2014
      

    Les ponts de la Goutte d'Or

     

    Dernier pont avant la gare du Nord

    Le pont Saint-Ange est un pont qui permet au boulevard de la Chapelle d'enjamber les voies de chemin de fer du Nord à l'arrière de la Gare du Nord. Ainsi, le coté impair du pont Saint-Ange offre une vue panoramique privilégiée sur les quais de la gare du Nord. Situé à d'extrémité sud de la Goutte d'Or, à la frontière du dixième et du dix-huitième arrondissements de Paris, ce pont a énormément évolué depuis sa construction. À son édification vers la fin de la première moitié du XIXe siècle, le pont Saint-Ange est un simple ouvrage d'art en pierre laissant passer les deux seules voies du chemin de fer du Nord. Aujourd'hui, c'est un pont métallique qui supporte le viaduc de la Ligne 2 du métro et qui enjambe pas moins de vingt-sept voies de chemin de fer de surface ainsi que quatre voies souterraines.

     le pont Saint-Ange 1905Locomotive-tender de la Compagnie du Nord et ses mécaniciens, posant sur les voies de la gare du Nord devant le pont Saint-Ange

    Le pont de Saint-Ange a été construit concomitamment avec le percement des voies de chemin de fer du Nord en 1843-1846. On dût alors surélever le sol du boulevard de plusieurs mètres afin que le pont soit suffisamment haut pour permettre le passage des trains de la Compagnie des chemins de fer du Nord, d'autres surélévations seront nécessaires par la suite. 

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange    pilier du pont Saint-Ange 
    Entre la photo de 1903 à gauche et celle de 2014 à droite, le pilier du viaduc semble s'être enfoncé dans la chaussée, mais c'est bien cette dernière qui s'est élevée au gré des transformations du pont Saint-Ange

    Tout comme les autres ponts voisins jetés sur cette tranchée de chemin de fer, il a subi de nombreuses modifications (reconstruction, élargissement, surélévation) pour s'adapter à la croissance du trafic ferroviaire de la Gare du Nord et aux élargissements successifs des voies de chemin de fer du Nord. La première reconstruction date de 1860, la construction alors en pierre est remplacée par une construction métallique (de même pour le pont de Jessaint). Les dernières modifications d'envergure datent de 1977. 

     le pont Saint-Ange 1895Le pont Saint-Ange en pleine reconstruction, Le Monde illustré du 20 juillet 1895.

     

    Viaduc

    Si le pont Saint-Ange a été remanié à de nombreuses reprises, la transformation la plus remarquable est sans conteste celle opérée par le passage du métro sur un viaduc métallique  sur le parcours du boulevard de la Chapelle. En effet, la ligne circulaire Nord du métropolitain parisien, aujourd'hui Ligne 2 de la RATP, qui relie la Porte Dauphine à la place de la Nation, est en partie souterraine et en partie émergée entre les stations Barbès-Rochechouart (anciennement "station Boulevard Barbès") et Jaurès (anciennement "station Allemagne") où elle surplombe les boulevards de la Chapelle et de la Villette sur un viaduc porté par des colonnes de fonte et des piliers en pierre.

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-AngeVue rare sur le pont Saint-Ange avant la construction du viaduc du métro, prise du boulevard de la Chapelle le 19 août 1901. On aperçoit en fond l'hôpital Lariboisière et sa cheminée fumante.

    Ce tronçon aérien de près de deux kilomètres permet au métro de traverser les lignes de chemins de fer du Nord et de l'Est ainsi que le canal Saint-Martin qu'il croise successivement. Et c'est bien ce viaduc qui donne sa physionomie multimodale si caractéristique au pont Saint-Ange, où piétons, vélos, voitures, trains et métro se croisent incessamment.

    Pour cette ligne de métro, c'est le projet de Fulgence Bienvenüe qui est retenu, alors que les ateliers de Gustave Eiffel voient le leur rejeté.

    projet Eiffel
    Projet non-retenu de viaduc par Gustave Eiffel

    Les études préparatoires ont lieu en 1900 et le chantier commence en 1901. Certaines parties souterraines sont d'abord réalisées et ouvertes en 1902, le viaduc est construit entre 1902 et 1903. Remarquons que le passage sur le pont Saint-Ange nécessite des travées beaucoup plus longues (75,25 mètres) que celles du reste du parcours aérien (de 19,48 à 27,06 mètres35,89 mètres pour le franchissement du boulevard Barbès et 43,47 mètres pour celui de la rue d'Aubervilliers). La ligne est ouverte aux usagers dans sa totalité le  2 avril 1903.

    croquis viaducSchémas techniques du viaduc 

     le pont Saint-Ange le 6 juin 1902Vue sur le viaduc en construction sur le pont Saint-Ange, prise depuis le boulevard de la Chapelle au débouché de la rue du Faubourg Saint-Denis le 6 juin 1902 (on aperçoit au second plan à droite, la flèche de l'église Saint-Bernard de la Chapelle, alors en pleine rénovation) 

     le pont Saint-Ange 6 août 1902Vue du pont Saint-Ange et le viaduc en construction, prise depuis les voies de la gare du Nord le 6 août 1902

    le pont Saint-Ange le 6 mars 1903Vue sur le pont Saint-Ange et le viaduc du métro fraichement achevé, prise du boulevard de la Chapelle sur le pont le 6 mars 1903. On distingue encore en fond l'hôpital Lariboisière. 

     le pont Saint-Ange 1903 Vue sur le pont Saint-Ange et le viaduc du métro,  publié dans la revue Le Génie Civil du 28 mars 1903.

     le pont Saint-Ange le 4 juin 1903

    Vue sur le pont Saint-Ange et le viaduc du métro fraichement achevé, prise du boulevard de la Chapelle (vers le théâtre des Bouffes du Nord) le 4 juin 1903

     

    Dernier souvenir du hameau Saint-Ange

    Hormis ceux qui enjambent la Seine, les ponts parisiens portent généralement le nom de la voie qu'ils supportent, comme le pont de Jessaint ou le pont Jean-François Lépine et c'est également le cas du pont Saint-Ange. Il faut revenir sur l'histoire du boulevard de la Chapelle, qui n'a pas toujours porté ce nom, pour comprendre ce baptême.

    Ce boulevard parisien, qui s'étire depuis les rues de Château Landon et d'Aubervilliers jusqu'au carrefour Magenta/Rochechouart/Barbès, est percé en 1789 sur le parcours extérieur du mur des Fermiers généraux (mur détruit juste après l'annexion des communes suburbaines en 1860). Le chemin de ronde intérieur est annexé au boulevard avec la destruction du mur d'enceinte en 1860, lui conférant sa largeur actuelle. Auparavant, il était dénommé comme suit : à l'extérieur de l'ancien mur d'octroi : boulevard des Vertus, entre les rues d'Aubervilliers et Marx Dormoy ; boulevard de la Chapelle, pour le surplus. À l'intérieur de l'ancien mur d'octroi : chemin de ronde Saint-Denis, entre la rue du Faubourg Saint-Denis et la place de la Barrière Poissonnière (aujourd'hui le carrefour Barbès), qui était située au débouché de la rue du Faubourg Poissonnière ; place de la Barrière Poissonnière ; l'ancien boulevard de la Chapelle était appelé boulevard Saint-Ange entre les rues de la Chapelle (aujourd'hui rue Marx Dormoy) et de la Charbonnière. Le pont Saint-Ange se nomme donc ainsi car il supportait à son origine le boulevard Saint-Ange, qui lui-même tenait son nom du hameau Saint-Ange.

    Le hameau Saint-Ange s'est  développé dans les années 1815-1830 depuis les rues de Chartres et de la Charbonnière jusqu'à l'actuelle rue Marx-Dormoy (alors Grande-Rue de la Chapelle)? D'ailleurs, l'intersection en croix de Saint-André des rues de Chartres et de la Charbonnière a porté le nom de place Saint-Ange jusqu'en 1877. Ce foyer d'habitations, aujourd'hui inclus dans la Goutte d'Or, n'en faisait alors pas partie. Le hameau de la Goutte d'Or, qui s'est développé autour d'une nitrière artificielle et d'une auberge "A l'enseigne de goutte d'or" à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècle, était cantonné autour de ce qui est aujourd'hui l'intersection de la rue de Goutte d'or et du boulevard Barbès, ne dépassant guère la rue des Islettes (alors rue Neuve de la Goutte d'Or). Le hameau Saint-Ange (puis "quartier Saint-Ange") de la commune de la Chapelle, porte le nom du couple de propriétaires-spéculateurs du terrain à l'origine de son urbanisation : Monsieur et Madame Trutat de Saint-Ange. Ces derniers ont acquis les terrains pour une somme de 14 000 francs pour les revendre, une fois viabilisés, pour la somme de 214 000 francs. 

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    Extrait du plan de Paris par Simonneau, 1837

    L'urbanisation galopante du quartier à partir des années 1840 fit son oeuvre et le quartier Saint-Ange se confondit avec celui de la Goutte d'Or, dont l'administration retint le nom pour désigner un des quatre quartiers administratifs à la création du 18e en 1860, et hormis le pont Saint-Ange, il ne reste aucune trace de ce passé. Signalons tout de même l'hôtel Saint-Ange qui subsista à l'angle de la place de la Chapelle et de la rue de Jessaint jusqu'à ce que l'îlot auquel il appartenait fut détruit et annexé pour partie au square de Jessaint, le reste servant à l'élargissement de la tranchée des voies de chemins de fer du Nord (voir photo ci-dessous). Un autre hôtel Saint-Ange exista antérieurement au 22 rue de la Charbonnière.

     

    Place de la Chapelle 1937Hôtel Saint-Ange, place de la Chapelle, 1937 (on voit le square de Jessaint au premier plan)

     

    Quelques vues et évènements autour du pont Saint-Ange

     

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange
    Carte postale du pont Saint-Ange et du viaduc du métro, prise d'un immeuble du boulevard de la Chapelle aujourd'hui disparu suite à l'élargissement des voies de chemin de fer (vers 1910)

     le pont Saint-Ange / grève
    Carte postale de la grève générale des chemins de fer de 1910, représentant le train express de Lille passant sous le pont Saint-Ange (et non le pont Marcadet comme il est faussement légendé), vue depuis les voies de la Gare du Nord

    le pont Saint-Ange grève 1910
    Carte postale de la grève générale des chemins de fer de 1910, représentant des soldats gardant les voies au pied du pont Saint-Ange du coté de la gare du Nord (et non "entre le pont Marcadet et le viaduc du métro" comme il est faussement légendé)

    Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange   Les ponts de la Goutte d'Or : 2. le pont Saint-Ange
    Le 14 juillet 1922 à 18h10, un train venant d'Écouan déraille sous le pont Saint-Ange , deux wagons s'écrasent sur les piliers du pont, causant deux morts et une trentaine de blessés (Le Petit Journal / Le Journal du 15 juillet 1922)

  • Entre Barbès et Chapelle

    Certains ont chanté il y a bien longtemps « Entre Pigalle et Blanche » et nous, nous parcourons l'espace entre Barbès et Chapelle ! Moins chaud du point de vue des distractions nocturnes, mais néanmoins plein de surprises. Plus ou moins bonnes.

    Prenons dans l'ordre :

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    . Nous avons regretté la détérioration du séparateur en granit sensé protéger la piste cyclable du boulevard de la Chapelle, le long de l'hôpital. Regretté et même fait part de nos regrets par écrit aux élus du 10e et du 18e, puisque c'est la Voirie du 18e qui est compétente sur ce tronçon. Or si les morceaux de granit sont toujours près du distributeur de seringues stériles, on s'aperçoit que sur plus de 20 mètres le séparateur a carrément disparu. Longue bande couverte de macadam tout neuf. Conclusion, les camions du marché auront tout loisir de se garer sur le trottoir ou à cheval sur la piste sans gêne. Une abdication de la Voirie ?

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    . Rue de Maubeuge les autocars de tourisme ont vu le nombre des stationnements qui leur sont réservés augmenter de manière significative cet été. Dans le même temps bien sûr ce sont les riverains qui ont perdu des places de stationnement, et ne sont pas contents. Conclusion, venez en nombre, occupez l'espace public de façon massive et ostentatoire et vous aurez gain de cause. Ou plutôt quelques places de plus. Mais pas assez bien sûr pour ne pas occuper des deux côtés du pont Saint-Ange. Là encore un stationnement totalement illicite. Au niveau de la Ville, nous n'avons pas vu de mesures qui tendent à enrayer ce phénomène.

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    . Arrivés square Jessaint nous constatons que des travaux sont en cours : confirmation sur un petit panneau accroché à une grille. Nous sommes attentifs aux informations en provenance de la mairie du 18e, et malgré cela si une information a été dispensée, elle nous a échappé. La concertation, elle, a été  inexistante. Nous avons vu que les plates bandes ont été débarrassées de tous les végétaux et la terre fraîchement retournée. Les troncs des arbres jeunes sont protégés contre des coups maladroits de l'engin de terrassement présent sur les lieux. Plus de détails quand nous en aurons appris plus sur le but de ces travaux.

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    . Nous savons par des vidéos vues sur le net que des rats pullulent dans ce square et qu'à plusieurs reprises le Smash, qui nous avait confirmé leur présence, l'a fait fermer pour tenter différentes solutions afin de les éliminer. On a accusé la présence des migrants et les restes d'alimentation quand ils consommaient sur place leurs repas. Les migrants sont partis depuis juin mais des personnes à la sensibilité excessive continuent à nourrir les pigeons sur la passerelle entre le boulevard et la rue de Jessaint. Les quantités de pain, de riz, de semoule, de pommes... stagnent là et constituent des aliments de choix pour les rats. Que faire ?

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    . De retour sur le terre-plein, nous croisons l'armoire électrique face au centre Barbara, et à notre grand regret nous la retrouvons béante, montrant ses entrailles électriques à tous les passants. C'est un point qui titille notre curiosité. Pourquoi malgré les réparations, le renforcement de la serrure (dont nous avons parlé ici même), ses portes sont toujours ouvertes ? Qui peut avoir intérêt à les ouvrir ? Ou qui ne fait pas son travail en ne les fermant pas après utilisation ? Mystère.

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    . Sous le viaduc les toiles et les tréteaux du marché attendent les commerçants du samedi matin. Rien à signaler, sinon des odeurs d'urine à chaque pilier.... Nous souhaitons qu'une vraie réunion entre les acteurs locaux et les responsables municipaux de la gestion des marchés ait lieu, sous la présidence des élus. Nous le réclamons depuis six mois au moins, et rien ne bouge. On nous dira bientôt que les délégations de service public ont été reconduites et qu'il est difficile de trouver des sociétés qui veuillent s'en charger. Ce n'est pas faute d'avoir proposer des projets, des modifications, des solutions, à travers l'opération des budgets participatifs au printemps. Toujours retoqués sur  avis consultatif de tel ou tel service de la ville qui pourtant n'est pas là pour avoir une voix prédominante. Où se situe l'élu dans ce cas face au technicien ? Ne se rend-il pas un peu trop rapidement aux raisons d'un certain immobilisme...