Une cinquantaine d'habitants avait fait le déplacement jusqu'à la mairie du 10e malgré un soir de pluie. Pour présenter le plan de renforcement de la propreté, annoncé dans la presse depuis quelque temps, Mao Peninou, adjoint à la maire de Paris, Rémi Féraud maire de l'arrondissement, Elise Fajgeles adjointe chargée de cette délégation et Jean-Paul Bidaud des services de propreté des 9e et 10e.
La réunion a commencé par un diagnostic et une présentation détaillée des moyens mis en œuvre dans l'arrondissement. (voir notre article du 22 avril sur le conseil de quartier Lariboisière consacré au thème de la propreté et l'intégralité du document des services ici).
Pour un thème qui suscite souvent de vives réactions dans les conseils de quartier, la salle était plutôt calme (critique à souhait cependant) et venue pour faire des propositions.
Les cibles localisées
Tout d'abord, le secteur Chapelle-Cail-Perdonnet-Louis Blanc qui sera le théâtre de la prochaine opération "Paris fais-toi belle" le 4 juin prochain. La porte Saint-Denis et la rue du même nom jusqu'au square Alban Satragne. Les gares du Nord (nettoyage en continu de 6h à 20h) et de l'Est (avec un renforcement du nettoyage de l'escalier de la rue d'Alsace). Les abords de la place de la République depuis "Nuit debout" avec un traitement quotidien à l'eau chaude, un ramassage des déchets deux fois par jour notamment. Et enfin pour la période estivale qui s'annonce, de nouvelles opérations sur le canal St Martin.
A noter l'implantation de 9 nouveaux réceptacles à verre, de nouvelles sanisettes, la collecte des bio déchets sur le bd de la Villette pour les jours de marché avec des bacs gérés par le gestionnaire. Pour le marché de Barbès, les bacs sont également arrivés mais il faudra sans doute un peu de patience pour que ceux-ci soient utilisés correctement. Nous espérons que la Ville et le gestionnaire feront œuvre de pédagogie.
A l'échelle parisienne
En moyens humains, la Ville a créé 100 postes en 2016. Les agents de la propreté sont fidélisés dans les quartiers pour permettre une meilleure connaissance des habitants et commerçants. Plus de 1000 agents (pour 96 aujourd'hui) seront à même désormais de verbaliser dès le mois de septembre. Avec une centaine qui interviendra la nuit et le week-end. Ces agents seront en tenue pour la grande majorité d'entre eux. Parallèlement, la Ville a renforcé les contrôles à l'embauche, a mis en place une formation renforcée et a augmenté les sanctions par rapport à l'absentéisme. Il est prévu d'équiper certains agents de smartphone ou tablette pour effectuer des signalements et être ainsi plus efficaces.
En moyens matériels, des innovations mais aussi des expériences qui ne marchent pas. Le matériel est changé progressivement en tenant compte de la sortie obligatoire du diesel. Les engins motorisés sont désormais pourvus de moteur électrique et sont donc aussi moins bruyants. Les besoins ne sont pas les mêmes partout et on adapte donc selon les secteurs. D'où la décentralisation et l'implication des mairies d’arrondissement pour choisir leur matériel.
A noter que la peinture anti-urine très sollicitée a été testée dans 5 arrondissements sans succès. Elle ne renvoie pas l'urine comme promis, elle coûte cher et elle est toxique. On s'arrêtera là et on privilégiera l'augmentation des sanisettes et la verbalisation. Justement pour les sanisettes, 50 de plus, des amplitudes horaires élargies avec un tiers des 450 existantes ouvertes 24h sur 24 prochainement.
Dix déchetteries supplémentaires devraient être ouvertes, avec un projet le long du canal. D'ici 2017, on va étendre la collecte des bio-déchets ménagers pour les habitants en commençant par les 2e et 12e arrondissements pour arriver progressivement à l'ensemble de la capitale. Début 2017, on pourra déposer tous les plastiques dans les bacs jaunes. Des containers seront installés sur l'espace public pour récupérer papiers, cartons, plastiques et aussi piles, ampoules..." plus on trie et moins on salit l'espace public" a répété Mao Peninou. Et Paris n'est pas en avance. A titre de comparaison San Francisco (en tête dans ce domaine) recycle 80% des déchets alors qu'on est à 20% ici.
Côté affichage publicitaire, la Ville de Paris se fâche. Depuis plusieurs mois, on trouve de l'affichage sur le sol, sur des murs... il est organisé par de grosses boites de pub qui proposent leurs services (ils appellent cela de la guérilla marketing!). La Ville a porté plainte contre 15 de ces agences. "On va frapper très fort ! " s'est exclamé Mao Péninou.
Il est question également de simplifier l'application "Dans ma rue" qui, de l'avis des habitants présents fonctionne plutôt bien.
Les échanges avec la salle
Tout d'abord nous publions ici le travail de propositions réalisé par l'équipe d'animation du CQ Château d'Eau-Lancry qui n'a pas pu être présenté le soir de la réunion.
La zone frontalière du boulevard de la Chapelle a été évoquée à plusieurs reprises. Zone laissée en déshérence et qui cumule les problématiques de marchés sauvages et l'installation de campements de migrants. Nous avons demandé que les abords du marché (et aussi au niveau de Stalingrad) soient nettoyés les mercredis et samedis soirs pour bénéficier d'un espace propre après la tenue du marché. Mao Peninou a insisté sur ces problèmes de propreté qui sont des conséquences d'autres problèmes sociétaux. " Si on ne traite pas le fond, c'est un puits sans fond et on ne peut pas ajouter sans cesse des moyens". Le maire, quant à lui, reconnait un espace très dégradé et suggère que les habitants fassent remonter toutes les indications précises possibles en utilisant "Dans ma rue" ( tags sur les piliers du métro, affichage, dépôts...).
La statue de la République a aussi fait parler d'elle. Des habitants souhaitent qu'elle soit nettoyée. Depuis les attentats, seuls les tags ou inscriptions insultantes et déplacées sont supprimées. Le maire du 10e y est favorable mais il faudra expliquer cette mesure puisque le lieu est devenu lieu de commémoration et de recueillement. Peut-être pour cet été...
On a aussi évoqué l'invasion des oriflammes publicitaires (téléphonie mobile) qui encombrent l'espace public dans le secteur Louis-Blanc, suggéré l'implication des syndics de copropriété pour relayer les informations auprès des copropriétaires, signalé l'absence de local poubelle pour de nombreux commerçants (illégal selon le code de l'urbanisme), et reparlé des fameux sacs poubelle déposés par la RATP autour des stations de métro. Sur ce dernier point, Mao Peninou trouve que le dialogue avec la RATP est plus aisé car on n'a plus des interlocuteurs de ligne mais de station. On avance... mais le problème est loin d'être résolu.
Encore un peu de patience pour voir les effets de ces annonces. Comptons aussi sur un peu plus de civisme de la part de certains habitants et aussi des visiteurs de la capitale.
Commentaires
Merci pour ce compte rendu plein d'espoir ... Peut on signaler à la sncf de nettoyer davantage les cages d'ascenseur des accès rer sur le fbg st Denis ? urine, détritus ... Une vraie poubelle géante