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remi-feraud - Page 3

  • Salle de Consommation : rencontres avec Rémi Féraud et Gaïa

    L'été est bien entamé mais nous continuons à nous informer sur le projet de salle de consommation à moindre risque (SCMR). Nous avions posté un article à propos de la manifestation du 6 juillet organisée par des riverains opposés au projet. 

     

    paris,10e,salle-de-conso,scmr,drogues,toxicomanie,rémi-féraudDepuis, le Maire du 10e, Rémi Féraud, a souhaité rencontrer Action Barbès au même titre qu'il a rencontré toutes les autres associations du quartier. C'était mardi 16 juillet dernier.

      

    Gaïa Paris.jpg

    Dans la même semaine, nous avons également rencontré l’association Gaïa Paris qui gèrera cette SCMR sur la base du cahier des charges en cours de finalisation par la Direction Générale de la Santé (DGS) et qui sera approuvé par la Haute Autorité de Santé (HAS).

     

    Le choix de l’implantation du n°39 boulevard de la Chapelle : 

    Initialement, il y avait deux possibilités envisagées pour l’emplacement.  

    • La 1ère concernait le site de l'hôpital Lariboisière avec une entrée indépendante au niveau des bâtiments des services techniques : le bâtiment existant déjà, cette solution aurait eu l’avantage de ne pas nécessiter de permis de construire. Mais cette solution n’a pas pu être retenue, car il aurait fallu réorganiser les services concernés, leur trouver une nouvelle localisation dans l’hôpital, et également isoler cette partie de l’hôpital du reste du site hospitalier, ce qui n’était techniquement pas réalisable.
    • La seconde reposait sur l’utilisation d’une emprise de la SNCF. Son président, Guillaume Pepy, a été saisi par Jean-Marc Ayrault sur cette question, et selon Rémi Féraud, la SNCF a vraiment « joué le jeu » en faisant des propositions cohérentes de lieux.
      • La 1ère proposition de la SNCF était une emprise rue de Maubeuge. Là aussi, solution retoquée : locaux très exigus, pas d’espace extérieur, alors que dans ce genre d’établissement médico-social, l'espace extérieur attenant permet de mieux gérer au mieux la frontière « dehors – dedans ». L’accès à l’espace proposé n’était pas suffisamment dégagé, avec une visibilité entravée sur la SCMR. Par ailleurs, les délais liés aux travaux auraient trop décalé sa date d’ouverture.
      • Le choix s’est donc porté sur la 2e proposition de la SNCF : un espace situé au n°39 boulevard de la Chapelle, avec un avis très consensuel sur l’emplacement retenu, partagé par l’association Gaïa Paris et la Police. L’emprise en question posait le moins de difficultés à la SNCF. Le terrain possède suffisamment d’espace extérieur pour gérer le « dehors – dedans » et éviter les tensions. La présence d’une grille, qui sera modifiée afin de permettre un accès séparé, assure également une vue dégagée sur les bâtiments, nécessaire à la Police.

    Le calendrier pour le début de la gestion de la SCMR par Gaïa Paris : 

    Le 8 juillet dernier, le Conseil de Paris a adopté le principe d’installation de la SCMR au 39 boulevard de la Chapelle et a autorisé le Maire de Paris à déposer la demande de permis de construire des futurs bâtiments. Son dépôt et son instruction devrait avoir lieu au cours de l’été. En outre, il peut s’écouler plusieurs mois avant que le recours des tiers ne soit totalement purgé.

     

    La SCMR étant un établissement médico-social, les bâtiments devront être validés par l’Agence Régionale de Santé (ARS).

     

    Dès la fin octobre ou le début novembre, l’association Gaïa Paris démarrera donc la gestion de la SCMR en utilisant les préfabriqués existants, soit une surface d’environ 70 m². Ce sera en quelque sorte la 1ère phase du projet, a minima, avec une montée en puissance après la construction du 2e bâtiment préfabriqué, permettant d’arriver à la taille nécessaire, estimée à 250 m² de surface intérieure. En rythme de croisière, sur cette surface, la SCMR comportera une salle d’accueil, une salle de consommation à moindre risque et une salle de repos / convivialité. Lors de cette 1ère étape, avant la construction des préfabriqués qui permettront la montée en charge, le repos s’effectuera dans la salle de consommation. Dès le début, le personnel de la SCMR sera au complet, soit 17 ETP (emploi temps plein) : en permanence 7 personnes (agents éducateurs, personnel infirmier et agent de sécurité) ; ce dispositif humain sera complété par la présence régulière (3 fois 4 h) d’un médecin, d’un assistant social et d'un médecin psychiatre. La présence de la courette, i.e. le parking avant l’accès aux bâtiments, est vraiment perçue par l’association Gaïa comme un point positif : elle permettra au personnel de la SCMR d’établir le contact avec les usagers, d’échanger avant l’arrivée dans la salle d’accueil. Les interrogations demeurent sur la durée requise pour l’obtention du permis de construire afin de compléter les bâtiments existants. 

     

    L’association Gaïa Paris estime le nombre d’usagers de drogues dans le nord-est parisien à 3000 dont 40 % sont à la rue. Toutefois, ces usagers se déplacent très peu entre le lieu où ils achètent leur dose et le lieu où il la consomme. La SCMR devrait pouvoir accueillir à terme 200 usagers. Elle ouvrira 7 jours sur 7, avec des horaires qui seront fixés entre 12-13h et 20h, et ajustés en liaison avec le Comité de Suivi qui sera mis en place.  

    Dès le début du projet, dans la phase de gestion a minima, le dispositif devra satisfaire aux normes sanitaires et de sécurité pour pouvoir ouvrir aux usagers. Dans la mesure où, dans un premier temps, la SCMR n’aura pas atteint sa capacité d’accueil maximale, le personnel exercera un effort supplémentaire sur l’accueil et les maraudes à l’extérieur du site dans les quartiers immédiats et limitrophes, d’où la nécessité de démarrer avec un effectif au complet.   

    Des rumeurs alimentent les conversations et sont diffusées dans certains articles de presse. Qu’en est-il vraiment ?

     

    « L’expérimentation serait faite au rabais » : FAUX

     

    La Ville de Paris prendra en charge le budget d’investissement pour la construction des locaux et la mise en place du dispositif. Le budget prévisionnel de fonctionnement, de l’ordre de 800 000 € par an sera pris en charge par l’Etat. Cette expérimentation de la SCMR ne traduit donc pas d’un désengagement de l’Etat. 

     

    Cette somme non négligeable doit permettre d’assurer un travail de qualité, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur avec les maraudes pour gérer le « dehors ». Ce projet permettra de réduire les coûts financiers et sociaux des risques liés aux contaminations (hépatite C, VIH) et aux overdoses, que l’assurance-maladie doit déjà prendre en charge et dans des proportions plus importantes que le budget estimé du projet. 

     

    Car, comme le montrent les enquêtes récemment publiées au Canada, corroborées par l’étude de l’Inserm, la SCMR réduit les cas d'overdose. Certes, des opposants au projet ont trouvé des avis contraires et estiment que la surveillance médicale exercée dans la salle empêche l'overdose d'aller à son terme, expliquant ainsi la diminution de leur nombre. Et c'est aussi cela que l'on cherche dans l’installation de la SCMR.  

     

    La SCMR devrait faciliter les démarches de sevrage des usagers, en les re-socialisant, puis en les accompagnant vers des politiques de soins et les services d’addictologie hospitaliers. La mise en place de la SCMR réduira sur le long terme le coût financier lié aux conséquences sanitaires désastreuses de l’usage des drogues.

     

    Cette expérimentation se fera sur une durée de 3 ans, ce qui permettra la mise en place d’un suivi et son évaluation approfondie. 

      

    « La mise en place de la SCMR contribue ainsi à créer une zone de non-droit à proximité » : FAUX

      

    D’une part, le décret n°2005-1606 du 19.12.2005 relatif aux missions des Centres d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues (« CAARUD ») sera modifié via le Conseil d’Etat afin de permettre cette expérimentation de la SCMR.

     

    D’autre part, une circulaire de politique pénale définira les règles et les modalités d’intervention de la Police à proximité de la salle, afin que les fonctionnaires de police puissent adapter leur comportement ; très concrètement, il sera ainsi toléré dans un certain périmètre que l'usager possède sur lui une petite quantité de produits (la « dose » destinée à sa propre consommation, et non pas à la revente) sans qu’il puisse être poursuivi pénalement. Cette quantité sera déterminée précisément afin de distinguer l’usager du trafiquant (ou le « dealer »). Généralement, la loi française interdit et pénalise la consommation de drogues, sanctionné d’une peine pouvant aller jusqu’à 1 an de prison et 3 750 € d’amende pour l’usager simple, et jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 € d’amende pour l’usager revendeur.

     

    « La SCMR aggravera l’insécurité » : FAUX 

     

    La Préfecture de Police annoncera prochainement le dispositif spécifique qui sera mis en place pour le quartier. A l’instar des Brigades Spécialisées de Terrain (« BST ») mises en place pour des interventions de proximité dans les quartiers sensibles, l’unité dédiée au quartier comprendra une vingtaine de policiers de terrain, qui couvrira le secteur situé  entre le carrefour Barbès, les rues autour de l’Hôpital Lariboisière, la Gare du Nord, et également la proximité immédiate côté 18e dans sa partie non couverte par les unités affectées à la Zone de Sécurité Prioritaire (« ZSP ») Barbès-Château-rouge. L’objectif est d’éviter ce que Rémi Féraud appelle l’effet « Trous de Gruyère », précisément ces zones de non-droit qui ne seraient pas contrôlées par des unités de police trop sectorialisées.

    En outre, les expériences existantes montrent que la zone de circulation des usagers de drogue fréquentant une salle de conso reste limitée à un rayon de 1,5 km autour de la salle. Nous sommes donc loin des scenarii de toxicomanes arrivant de toute l'Europe par la Gare du Nord, comme on avait pu l'entendre dans une des réunions à la mairie du 10e.  

    Plus généralement, comme l’a souligné le Maire du 10e, il n’y a pas de différence de nature entre la SCMR et les distributeurs de seringues stériles (dont se vante d’ailleurs Philippe Goujon, député-maire UMP du 15e arrondissement). L’approche du problème est seulement différente avec la SCMR : c’est une voie médiane pour renouer le dialogue avec les usagers de drogues. Selon lui, « ce projet n’est pas accepté par les personnes qui veulent qu’une porte soit ouverte ou fermée », et qui n'acceptent que la dichotomie « soit c’est autorisée, soit c’est interdit ».  


    Finalement, ce serait bien mépriser nos quartiers que d’y installer des automates de seringues, constater qu’ils fonctionnent à grande échelle, et ne pas aller au-delà en se satisfaisant de la situation très dégradée de ces quartiers, d'une part, et des mauvaises conditions de vie et de santé des usagers de drogues, d'autre part. La SCMR a donc pour but de tenter de sortir de ce statu quo inacceptable.     

     

    « La SCMR dévalorisera le quartier dans lequel elle est installée » : FAUX

     

    Le Maire du 10e travaillera conjointement avec les élus du 18e : Daniel Vaillant et Myriam El Khomri, afin d’améliorer le cadre de vie du boulevard et de la place de la Chapelle, notamment sur les aspects propreté et sécurité. Il compte également valoriser le Théâtre des Bouffes du Nord, bâtiment phare du quartier. Ses responsables n'ont d'ailleurs pas manifesté d'hostilité à l'égard du projet et sont résolument dans le dialogue. A cet égard, le contact est désormais établi entre les Bouffes du Nord et l’association Gaïa Paris.

     

    Rémi Féraud souligne qu’un premier pas a été fait en direction de la valorisation du quartier : l’évacuation des campements sous le viaduc, le déplacement de la distribution de la « soupe populaire » à la caserne Château-Landon, où les personnes peuvent désormais attendre et dîner à l'abri.

    " En outre, la SCMR devrait permettre de mettre fin à l’existence de la véritable « salle de shoot », celle qui se situait déjà dans les toilettes publiques du boulevard de la Chapelle et rue Ambroise Paré, si l’on considère les seringues qu’on pouvait y trouver. Je ne veux pas qu'on me reproche qu'un enfant s'est piqué avec une seringue abandonnée parce que j'aurais laissé les usagers de drogues dans la rue " a-t-il ajouté.

     

     

    « La SCMR a en fait pour but de cacher les toxicomanes et non de les soigner. Pour les soigner, elle devrait être implantée dans l’enceinte de l’hôpital » : FAUX

     

    La problématique est plus complexe que cette première affirmation, relativement trop simpliste pour refléter la réalité. La SCMR permet aux usagers de drogues d’être moins stressés pour  la prise de leur dose. Moins de stress conduit à des comportements moins agressifs. Plutôt que « cacher », la SCMR offre à l'usager de drogues un lieu serein où on peut lui rappeler les règles du « dehors », i.e. les règles de la société. La drogue reste interdite, les seringues doivent être déposées dans des lieux sécurisés et non plus abandonnées dans l'espace public. On offre ainsi un cadre pour un échange pacifié avec l’usager de drogues, afin de le faire progresser vers un éventuel sevrage s'il se sent prêt, ou, tout au moins, vers une pratique moins risquée pour lui et son entourage, en le convaincant de ne pas contaminer ses semblables par un manque de précautions. C'est l’objectif de la politique de réduction des risques dans la SCMR.  

     

    En matière de soins, des centres d’addictologie existent déjà dans des services spécialisés, comme à l’hôpital Fernand-Widal. Ils répondent à des démarches de sevrage, de désintoxication, aurait-on encore dit il n'y a pas très longtemps. Dans le cas de la SCMR, elle s'adresse à des personnes très précarisées, malmenées par la vie, malmenées par les drogues, sans doute pas encore capables d'envisager l'avenir sans drogue, mais peut-être pas pour toujours. Ces personnes ne souhaitent pas encore s’inscrire volontairement dans des démarches de sevrage. L’objectif du personnel travaillant au sein de la SCMR est de commencer à parler, échanger, créer un lien même s’il reste fragile, pour aborder la sortie de la drogue. Ici, le parallèle avec l'alcool s’impose. L'alcool n'est pas interdit et pourtant l'ivresse extrême plonge dans le coma, des personnes en meurent par centaines tous les ans via diverses pathologies. Le médecin va soigner le cancer du foie, réanimer un sujet tombé dans un coma éthylique mais c'est un médecin psychiatre qui traitera l'addiction, éventuellement… si le patient fait la démarche de le consulter. Pour l’usager de drogues, c'est le même schéma. Les médecins soignent les personnes soucieuses de leur santé, "réparent" les accidentés, colmatent les blessures... mais ne peuvent en aucun cas accompagner une pratique nuisible à l'individu. 

     

    On comprend aisément que le travail du personnel de la SCMR ne peut s'inscrire dans le cadre d'un hôpital: les usagers de drogues réfutent l'idée qu’ils puissent relever de la médecine, au moins dans un premier temps.

    La SCMR est un compromis dans l'attente d'une évolution de l’usager de drogues vers la prise de conscience, qui n’est peut-être pas possible, ou pas encore possible. A terme, cette politique de réduction des risques doit encourager l'accès aux soins, mais si la SCMR avait dès le départ une étiquette médicale, elle manquerait son objectif initial. 

    A cet égard, le Maire du 10e rappelle d’ailleurs les propos du Professeur Frank Bellivier, responsable du service de médecine addictologique de l’hôpital Fernand-Widal : « On ne peut soigner les malades que s’ils sont vivants »… Et naturellement, l’hôpital Fernand-Widal sera un partenaire privilégié pour les démarches de sevrage que certains usagers de drogues pourraient souhaiter entreprendre.  

     

    « La SCMR distribuera de la drogue, encouragera la consommation des drogues injectables » : FAUX

     

    La SCMR sera réservée aux consommateurs injecteurs, qui viendront avec leur « dose » de consommation, et ne ciblera donc pas les usagers de cannabis (le « shit ») ou de « crack ». Son objectif est de lutter contre les hépatites virales (C essentiellement, et dans une plus grande proportion que le VIH), éviter les contaminations et veiller à l’état sanitaire des usagers de drogues. Les expériences à l'étranger démontrent que les SCMR n’encouragent pas la consommation de drogue. Or, en France, un des pays où la politique de lutte contre les drogues est la plus répressive, avec pénalisation de l’usager simple, la consommation nationale de drogues n'a cessé d'augmenter : la France est très mal classée et se situe dans les pays les plus consommateurs de stupéfiants.

     

     

    Et la suite : Comité de Suivi et évaluation de l’expérimentation SCMR….

     

    Préalablement à la mise en place d’un Comité de Suivi, le Maire du 10e réunira les riverains et les différentes associations afin de faire un point sur le projet à la rentrée, son avancement et les différentes annonces qui auront été faites (Préfecture de Police etc.).

     

    Le Comité de Suivi se tiendra une fois par mois, du moins au démarrage de l'expérimentation et comprendra des représentants de Gaïa Paris, la Préfecture de Police, la SNCF, la mairie du 10e, les riverains du 37-39 boulevard de la Chapelle, Les Bouffes du Nord, les deux Conseils de Quartier (Lariboisière – Saint-Vincent-de-Paul et Louis Blanc – Aqueduc) et les associations Action Barbès et Vivre Gares du Nord et de l’Est.

    L’Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) mènera une évaluation scientifique, qui couvrira :

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    • l’expérimentation elle-même avec l’évolution des infections et des pratiques à risque (avec une évaluation de l’impact sur les usagers, via une comparaison entre ceux qui fréquentent la SCMR et ceux qui ne peuvent pas la fréquenter, e.g. à Bordeaux, Marseille),
    • l’acceptation sociale (de manière générale grâce à  des enquêtes téléphoniques, et spécifiquement dans le quartier via des questionnaires),
    • les nuisances subies (en termes de matériel laissé à l’abandon dans l’espace public, d’interpellations policières).

     

    Cette évaluation sera réalisée en deux temps : une première partie en septembre avant le démarrage, puis la seconde partie après 1-2 ans. A l’issue de la durée des 3 ans, le Comité de Suivi et l’Inserm tireront les conclusions de cette expérimentation.          

     

    Globalement, nous retenons une réelle volonté de discrétion et de travail en profondeur dans le cadre de cette expérimentation sur 3 ans. L’objectif n’est pas de s’afficher de manière trop visible, comme à Genève où la SCMR est en vert flashy devant la gare (cf. photo ci-dessous).

     

    SCMR, Salle-de-consommation 

    Le Maire du 10e a insisté sur les deux conditions préalables, nécessaires à la réussite du projet : d’une part, une équipe en nombre suffisant dans le cadre d’un projet financé, et d’autre part, un dispositif efficace de policiers sur le secteur, afin de prévenir toute conséquence négative sur l'environnement.

     

    Nous sommes convaincus que la volonté de l’exécutif, les moyens mis à disposition et les compétences de l’équipe qui travaillera dans cette SCMR, sont bien réunis et contribueront au succès d’une expérimentation qui a sa place dans nos quartiers.

     

  • Un compte rendu de mandat discret

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudMardi 25 juin, 18h, nous étions à la mairie du 10ème, surpris par le peu de monde réuni dans la grande salle des fêtes... L'équipe municipale était là, presque complète, y compris trois conseillers de Paris, Bernard Gaudilière, Alain Lhostis et Olga Trostiansky. En revanche, dans la salle, quelques militants et fidèles, pas plus.

    Nous nous sommes évidemment ouverts de notre étonnement aux élus venus nous saluer. « Il s'agit d'un Cica, une institution vieillotte qui n'attire plus beaucoup de monde ! »  Eric Algrain, plus tard, expliquera que d'autres canaux de communication existent maintenant et que les associations s'en servent largement, comme la maison des associations où elles sont près de 400 à être inscrites. Les échanges prennent d'autres chemins, semble-t-il.

    Ah, oui, nous sommes réunis en Cica ? C'est vrai que nous avions reçu une invitation dans ce sens à laquelle nous n'avions pas porté trop d'attention car notre agenda indiquait : le 25 juin, compte rendu de mandat de Rémi Féraud et de l'équipe municipale. Nous l'avions noté dès la parution du bulletin d'information du 10e de mai (n°18) : page 2, extrait ci-dessous.

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    - Mais, alors le compte rendu de mandat du maire ? Passe-t-il à la trappe ?

    - Point du tout. Nous sommes là pour cela.

    Sauf que les habitants, les premiers intéressés, eux, ne sont pas là.

    On peut sans doute comprendre que le maire n'ait pas eu envie d'affronter à nouveau le climat hostile dans lequel avait eu lieu la réunion du 11 juin sur l'expérimentation d'une salle de consommation surveillée. Pourtant, peut-on fuir ainsi le mécontentement de ses administrés ? Des échanges, répétés, renouvelés, même difficiles, parfois emprunts de mauvaise foi ou de peur : ce sont ces échanges, les informations diverses et transparentes qui peuvent faire reculer l'opposition frontale, en ébranlant les convictions de quelques uns, pas les irréductibles, mais ceux qui doutent un peu, encore.

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudToutefois, notons que le maire n'hésite pas à aller au-devant des habitants aux quatre coins de l'arrondissement (voir la liste des rdv sur l'image précédente) et surtout, reconnaissons cela à Rémi Féraud, qui comme tous les maires de France est déjà investi dans la campagne 2014 : malgré l'opposition ferme d'une partie des habitants du nord de l'arrondissement, il n'a pas faibli, il n'a pas renoncé à sa conviction que cette salle de consommation à moindre risque peut figurer une avancée et être une solution partielle aux problèmes de la toxicomanie de rue, un pas de plus vers la réduction des risques, une aide à la pacification des quartiers. Souhaitons qu'il ait raison.

    PS : Pour le compte-rendu de mandat, vous trouverez l'essentiel dans le bulletin Les Infos du 10e de juin (n°19).   (à télécharger)

    lien vers le bulletin en pdf.

    pour mémoire :  Loi du 31 décembre 1982

    Article 16
    Les associations participent à la vie municipale. Dans chaque arrondissement est créé un Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement.
    Celui-ci réunit les représentants des associations locales ou membres de fédéra- tions ou confédérations nationales qui en font la demande et qui exercent leur activité dans l’arrondissement.
    Au cours d’une séance par trimestre au moins, les représentants de ces associations participent, s’ils le sollicitent, aux débats du Conseil d’arrondissement, avec voix consultative. Ils y exposent toute question intéressant leur domaine d’acti- vité dans l’arrondissement et peuvent faire toute proposition à cet égard.
    Le Conseil d’arrondissement en délibère en leur présence.
    À cette fin les associations doivent notifier, au préalable, au maire de l’arrondis- sement, le ou les sujets sur lesquels elles souhaitent débattre.
    Le calendrier des débats avec les associations susmentionnées est défini par le Conseil d’arrondissement en liaison avec le Comité d’initiative et de consulta- tion d’arrondissement. Le conseil d’arrondissement met à la disposition du Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement toute information néces- saire à la préparation des débats.

    Décret du 4 juillet 1983
    en application de l’article 16
    Art. 1 : Les demandes des associations qui désirent bénéficier des dispositions de la loi du 31 décembre 1982 sont adressées au maire d’arrondissement. Le maire d’arrondissement est tenu d’enregistrer les demandes présentées par les associations qui remplissent les conditions fixées au 2e alinéa de l’art. 16.
    Art. 2 : Le maire d’arrondissement fait connaître au Conseil d’arrondissement les demandes dont il a été saisi et la suite qu’il leur a réservée. La liste des associa- tions dont la demande a été enregistrée est tenue à la disposition du public. 
  • La mairie du 10e sous tension mardi 11

    A l'approche de la mairie, la demi-douzaine de cars de police nous avaient laissé entrevoir que le climat ne serait peut-être pas tout à fait serein, à l'instar de la précédente réunion sur le thème de la salle de consommation à moindre risque en mars. 
    Loin de nous laisser impressionner, nous avions décidé de marquer notre différence et de dire une fois de plus pourquoi certains habitants du quartier voyaient favorablement l'ouverture de ce dispositif. Ce fut fait par Frédéric Remongin puis par Lise Thély-Muller, dans une intervention ponctuée par des huées. Vous connaissez notre point de vue sur la question, nous l'avons maintes fois développé ici avec, en prime, pour les plus curieux, des renvois vers des enquêtes, des témoignages, des rapports. Voir ici.

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    Dans la salle de la mairie
    paris,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanieCertes, les opposants criaient plus forts que les autres, mais les habitants favorables montraient plus de respect pour écouter l'ensemble des interventions de la salle et des personnalités venues s'exprimer. La démocratie exige que l'on s'écoute avant de s'investiver, y compris quand des craintes parfois légitimes naissent et sont entretenues par une opposition trop contente de trouver là son cheval de bataille. Nous ne reviendrons pas sur la "votation" de M. Federbusch et ses 300 votants en avril. Nous sommes donc intervenus puisque l'occasion nous en était donnée, de vive voix, devant une salle majoritairement opposée au projet. Depuis que l'adresse a été rendue publique — 39 boulevard de la Chapelle, sur une emprise de la SNCF le long des voies de la gare du Nord — un second groupe d'habitants est venu manifester ses craintes des toxicomanes, sa peur de l'insécurité, son angoisse face à l'image de la dépendance, se privant aussi au passage de témoignages apaisants venus de Suisse. La peur est mauvaise conseillère. On a entendu des choses choquantes, comme la dernière fois. Des comportements peu démocratiques, des huées, des quolibets, alors que tous exigeaient d'être entendus. Mais comme l'a écrit plus tard le maire du 10e, Rémi Féraud, dans un tweet : "La concertation, ce n'est pas un droit de veto sur une proposition, c'est prendre en compte des remarques. @RemiFeraud "
     
    La presse le lendemainparis,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanie
    Les journalistes présents ont, comme souvent, préféré mettre en avant les mouvements de contestation. Pourtant, on aurait pu souligner une certaine surdité aux explications données, par exemple par le chef de la police genevoise ou la responsable de Quai 9, ou encore par Nicolas Lerner, le représentant de la Préfecture de police de Paris, qui a décrit la volonté de la police de collaborer avec la mairie et les associations responsables de la salle. On aurait pu reprendre les propos de ceux qui voulaient bien d'une telle structure, mais... pas à côté de chez eux et dénoncer un certain manque de solidarité.

    paris,10e,salle-de-conso,smcr,rémi-féraud,myriam-el-khomery,jean-marie-le-guen,quai-9,drogues,toxicomanieOn sait qu'il est plus facile de dénoncer que de construire, et aussi plus vendeur de faire peur que d'encourager patiemment les solutions en cours d'élaboration. On comprend que Jean-Marie Le Guen se soit un peu emporté devant tant de critiques injustes, y compris envers des professionnels responsables et désireux de tenter une expérience ici, à Paris, quand les résultats de structures comparables montrent leur efficacité après des années d'existance. 

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    Ci-dessus de g. à d.: Nicolas Lerner de la Préfecture de police, Myriam El Khomri, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité, Rémi Féraud, maire du 10e, et Jean-Marie Le Guen, adjoint au maire de Paris chargé de la santé.

     

  • Commerce de proximité : on en a reparlé en conseil d'arrondissement

    Notre quartier, comme d'autres dans Paris, souffre d'une monoactivité envahissante puisqu'on voit maintenant des boutiques de vêtements de cérémonie s'ouvrir rue du faubourg Poissonnière après avoir colonisé dernièrement la rue de Rocroy et la rue de Dunkerque. La ville de Paris a pourtant donné des moyens à la Semaest dans le cadre de l'opération « Vital quartier » pour racheter des murs de boutiques (4 boutiques rue de Dunkerque et 2 autres rue de Maubeuge à ce jour pour les plus proches).

    Lors du conseil d'arrondissement du 10e le 3 juin dernier, les élus communistes Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart ont proposé un voeu (adopté) à ce sujet, présenté également en conseil de Paris les 10 et 11 juin.

     "L'existence d'un commerce de proximité diversifié contribue au dynamisme et à l'équilibre d'un quartier. Nous constatons que des difficultés persistantes font obstacle à l'existence de commerces de proximité répondant à l'attente de la population parisienne. La loi du 2 août 2005 en faveur des Petites et moyennes entreprises ( PME) ouvre la possibilité aux communes d'exercer un droit de préemption lors de la cession de baux commerciaux, de fonds de commerce ou de fonds artisanaux. Cette loi a déjà permis à plus de 400 communes de mettre en place un périmètre de préemption permettant l'utilisation de cette procédure.

    Avec la Société d'économie mixte d'aménagemenent de l'Est parisien (Semaest) et la mission Vital'Quartier, la Ville de Paris dispose d'un outil favorisant le développement économique et la diversité des commerces. Dans le cadre de sa mission, la Semaest s'est déjà vue déléguer le droit de préemption urbain.

    Pour ces motifs, sur proposition d'Alain Lhostis et Marie-Thérèse Eychart, élu(e)s communistes, le conseil d'arrondissement émet le voeu que:

      Le Maire de Paris décide la création de périmètres de préemption des baux commerciaux, des fonds de commerce ou des fonds artisanaux, et propose l'extension des missions de la Semaest afin qu'elle accompagne la mise en oeuvre de ce droit de préemption et le développement du commerce."

    Rémi Féraud, conscient des limites de l'action de la Semaest, a répondu qu'Anne Hidalgo était prête à s'engager dans une réflexion sur la préemption des baux commerciaux. Ajoutant qu'une telle disposition aurait un coût  (notamment embauche de personnels pour remplir cette mission).

    Suite dans la prochaine mandature...

    En attendant, les choses semblent bouger au ministère de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme puisque Sylvia Pinel, devrait présenter au conseil de ministres de juin les évolutions qu'elle souhaite engager pour agir en faveur du commerce de proximité. Un projet de loi serait discuté à la rentrée. Quelques pistes évoquées : amélioration du droit de préemption, amélioration du contrôle des destinations des boutiques, encadrement de l'augmentation des loyers commerciaux.

  • Les élus de quartier - 2 -

    Nous continuons notre série d'interviews des élus de quartier par le Président du groupe PCF et du Parti de Gauche au Conseil de Paris, Ian Brossat. Il est aussi élu du 18e, et particulièrement sensible aux problèmes de logement. Il a répondu très rapidement à nos questions et a même accepté de boire un verre pour une séance photo. Nous le remercions vivement. (Crédit Photo @FRemongin )


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    - On vous a vu récemment Place de la Bastille, avec beaucoup de monde, fêter le vote de la loi du mariage pour tous. Vous avez milité en sa faveur, on n'y revient pas, mais on est aussi très satisfait de cette avancée de l'égalité des droits pour tous. Toutefois, pendant les mois qui ont conduit à ce vote, on a assisté à des actions et des prises de positions violentes. Et mercredi soir dernier, l'agression mortelle de l'étudiant Clément Méric, pour des raisons d'ordre politique a profondément choqué.

    J'ai été, comme beaucoup, profondément accablé par la mort de Clément. D'abord, parce que j'ai des amis qui ont milité avec lui et me racontaient hier les discussions passionnées qu'ils avaient ensemble. Et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un crime politique. Il avait 19 ans, il se battait pour ses idées, il avait des convictions et des espoirs plein la tête. Et c'est pour cela qu'il a été tué. C'est pour cette raison justement que ce meurtre appelle une réaction politique. Il faut toujours se rappeler que l'extrême-droite, c'est le sang, c'est la haine. L'extrême-droite ne doit pas être banalisée. Elle doit être combattue pied à pied. 

    - Le droit à se loger est une autre priorité qui vous tient à cœur, surtout se loger correctement à des prix accessibles. Or, dans Paris ce droit a décliné ces dernières années. On est arrivé à une crise du logement comme dans les années 1950. Dans la seconde mandature de Bertrand Delanoë, pourtant, 40 000 logements sociaux ont été construits, qui malgré tout ne suffisent pas.

    Le 18e dont vous êtes un élu atteindra bientôt les 25% de logements sociaux, on approche là d'un seuil qui limite aussi la mixité sociale. Nous connaissons bien la Goutte d'Or où certains coins sont exclusivement constitués de logements sociaux.

    Cette mixité sociale qui vous est chère est souhaitable, mais acquérir des immeubles dans les quartiers du centre ou de l'ouest coûte un maximum... Comment faire ? Ne serait-il pas temps d'associer plus étroitement Paris à ses couronnes de banlieues, d'effacer les frontières définitivement (périphérique, administrations différentes) ?

    Comment voyez-vous la situation dans la prochaine mandature sachant que le foncier est rare et cher à Paris ? Préconiseriez-vous d'autres moyens d'action ?

    Comment se loger ? Pourrons-nous continuer de vivre ici au vu de l’évolution des prix de l’immobilier ? Voilà des questions que se posent aujourd’hui des milliers d’habitants. Et pour cause : en 5 ans, le prix de vente au mètre carré, dans le 18e, a augmenté de 32%. Cette évolution est devenue totalement délirante. Et c’est une majorité d’habitants qui en souffre : ceux qui sont mal logés, ceux qui paient des loyers exorbitants, ceux qui sont propriétaires et voudraient acheter plus grand lorsqu’un enfant naît mais ne peuvent pas le faire parce que les prix sont trop élevés. Tout cela engendre beaucoup de souffrances, beaucoup de colère.

    Je propose de faire de cette question l’enjeu numéro un. Baisser le prix de l’immobilier, ce doit être notre priorité absolue. Pour cela, je préconise deux pistes. D’abord, poursuivre l’effort en faveur du logement social. Il faut tendre vers 30% de logements sociaux à Paris, à horizon 2030. C’est le cas à Amsterdam qui n’est pas un enfer urbain. Mais attention : il faut impérativement veiller à mieux répartir le logement social, notamment dans notre arrondissement. Nous ne le faisons pas suffisamment aujourd’hui. Un exemple : depuis 2008, 2135 logements sociaux ont été créés dans le 18e. Seuls 10% d’entre eux sont situés à Montmartre et presque 50% à la Chapelle ou à la Goutte d’Or. Cela ne peut pas continuer comme ça. L’effort de production de logements sociaux doit être davantage concentré sur l’ouest du 18e.

    Deuxième axe de bataille pour lutter contre la spéculation immobilière : agir sur le parc privé. Il faut faire la chasse aux logements vides en augmentant très sensiblement la  taxe sur les logements vacants. Je propose aussi la mise en place de « loyers plafonds ». Dans chaque quartier, un loyer maximum serait fixé. Un propriétaire qui dépasserait le plafond se mettrait hors-la-loi.

    - Un autre thème que vous abordez fréquemment : les services publics. Vous avez critiqué le souhait du maire de Paris de ne pas accroître le nombre des fonctionnaires de la Ville. Or en période de réduction budgétaire... Mais, par ailleurs, de nombreux équipements municipaux ont été construits depuis 12 ans et leur gestion au quotidien crée des tensions. Que faut-il faire à vos yeux pour en sortir ?

    Vous avez raison. La question des services publics est pour moi essentielle. Le service public, c’est tout ce qu’on a quand on n’est propriétaire de rien. C’est le patrimoine de ceux qui n’ont pas d’autre patrimoine. C’est donc vital, a fortiori en période de crise. Cette question n’est pas séparable d’ailleurs de la question du logement. Quand on fait du logement social, on doit aussi penser aux équipements qu’on installe pour permettre à la population d’avoir accès aux droits fondamentaux. Il faut des écoles, des crèches en nombre suffisant. Malgré l’effort produit depuis 2001, trop de parents se voient refuser l’accès à une place en structure collective pour leur enfant. Évidemment, tout cela a un coût. Je l’assume. Et cela suppose effectivement d’augmenter le nombre de personnels de la Ville de Paris. Pas par dogmatisme. Mais par pragmatisme. Ouvrons les yeux. Depuis 2008, le Maire de Paris a décidé de stabiliser les effectifs de fonctionnaires. Dans le même temps, beaucoup de nouvelles structures publiques ont ouvert. Autrement dit, on fait davantage avec autant de postes. Résultat : la qualité d’accueil du public se dégrade, de même que les conditions de travail des personnels. Si nous voulons sortir de cette spirale, il faut avoir le courage d’assumer de nouvelles embauches. Pour ma part, j’assume. Cela a un coût, évidemment. Et pour financer ces nouvelles dépenses, il faudrait que notre municipalité mène un vrai bras-de-fer avec le gouvernement qui, au nom de l’austérité, baisse les dotations aux collectivités territoriales. L’austérité ou le service public, il faut choisir.

    - Pour se rapprocher de notre quartier, nous aimerions vous interroger sur la culture...  Récemment notre quartier a eu la joie d'assister à l'ouverture du Louxor, qui dresse désormais ses quatre mâts devant le viaduc du métro aérien. Nous avons aussi le centre Barbara à deux pas de là, et en face la bibliothèque de la Goutte d'Or qui vient d'être rouverte, enfin.

    Vous êtes professeur agrégé de Lettres modernes et vous enseignez à Sarcelles. Comment voyez-vous cette offre culturelle dans le quartier ? Est-elle en mesure de faciliter l'accès des jeunes populations à des activités culturelles ou, plutôt, de modifier la sociologie du quartier ? Dans la presse, on a évoqué une gentrification de cette zone dite populaire. Qu'en pensez-vous ?

    Tout le monde devrait se réjouir de l’élargissement de l’offre culturelle. Je suis très heureux du succès considérable rencontré par le Louxor. On comptabilise en moyenne 1000 entrées par jour. C’est énorme. J’étais frappé, lors de l’inauguration, de voir à quel point ce nouvel équipement fait la fierté des habitants de notre quartier.

    Un regret, cependant : alors que les structures municipales (Centre Barbara, Louxor) se portent bien, les espaces culturels indépendants, portés par des associations, sont pour une bonne part en très grande difficulté. C’est leur existence même qui est menacée. Je pense au Lavoir Moderne Parisien ou à l’Echomusée qui se bat pour son existence. La Ville de Paris ne fait pas suffisamment, loin de là, pour le développement de ces structures. Or le développement culturel de notre quartier passe par une complémentarité accrue entre équipements municipaux et structures associatives.

    - Enfin, nous aimerions connaître votre position sur l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque. Le maire du 10e a validé le projet mais cherche encore un lieu où l'implanter(1). Les protestations des riverains vont bon train entre la Gare du Nord et l'hôpital Lariboisière. Toutefois, parmi les habitants se trouvent également des personnes favorables. Que pourriez-vous dire aux autres pour les convaincre ?

    Cette installation fait suite à un vote du Conseil de Paris, et Rémi Féraud a effectivement proposé que cette salle ouvre dans le 10e arrondissement. A mes yeux, l’installation de cette salle doit s’inscrire dans un cadre plus large de lutte contre les ravages de la toxicomanie. Il ne faut pas perdre de vue cette dimension-là. Face aux trafics, face à ceux qui s’enrichissent grâce à la drogue, il faut être intraitable. Quant à l’occupation des halls d’immeuble, bien souvent liée aux trafics, je pense qu’elle doit faire l’objet d’un traitement spécifique : évidemment, l’intervention policière, mais aussi l’intervention des habitants eux-mêmes. A Saint-Ouen, dans certains quartiers, pour résister aux dealers, les habitants, les amicales de locataires, aidés par les élus, organisent des rondes régulières pour ne pas laisser le terrain aux trafiquants. C’est une initiative dont nous pourrions nous inspirer ici.

     (1) Depuis notre entrevue avec Ian Brossat, un accord est intervenu entre la Mairie de Paris et la SNCF pour implanter la salle de consommation au 39 bd de La Chapelle. Il s'agit d'un espace accessible par une rampe qui descend du pont situé au-dessus des voies de la gare du Nord. Donc pas de bas d'immeuble comme s'y était engagé Rémi Féraud, le maire du 10e, pour tranquilliser l'opposition des riverains de l'hôpital Lariboisière. 

  • Le maire du 10e à la rencontre des habitants de son arrondissement

    Les dernières grandes rencontres de proximité, sur le terrain dans les différents quartiers de l'arrondissement, entre les habitants et le maire du 10e, Rémi Feraud (dans son rôle strict de maire, en dehors de ses fonctions au PS) remontent à fin septembre dernier. Le voici à nouveau sur le terrain depuis mercredi dernier dans six quartiers, pour aller à la rencontre des riverains. Après la place Bonsergent mercredi dernier, et vendredi soir l'angle Ecluse Saint-Martin / rue de la Grange aux Belles, voici les prochains rendez-vous :

    Dimanche 9 juin de 10h à 12h : Marché Saint-Quentin

    Mercredi 12 juin de 17h à 19h : angle rue de Metz / rue du Faubourg Saint-Denis

    Vendredi 14 juin de 17hà 19h  : Place du Buisson Saint-Louis

    Mercredi 19 juin de 17h à 19h : Métro Louis Blanc

     

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  • Kiosque de Bonsergent : rendez-vous avec la presse

    On a noté pour vous le tweet de notre conseiller municipal du 10e, Stéphane Bribard : il vous invite au kiosque de la place Bonsergent (10e) à 18 heures aujourd'hui en compagnie de Rémi Féraud, de Stéphane Guillon, et de Nicolas Demorand. Tout cela dans le cadre de PARIS AIME SES KIOSQUES bien sûr. 

    à : RV jeudi 18 à 18h kiosque place Bonsergent avec de , et

  • CSPDA, un mot clé : partenariats

    La dernière réunion du conseil de sécurité et de prévention de la délinquance du 10e arrondissement (CSPDA) remontait à décembre 2011. Vous y trouverez tous les détails pour la bonne compréhension de ce dispositif.

    Rappelons que se réunissent lors de ce comité, élus, représentants de la justice, de la police et de l'éducation nationale. Y sont invités principalement les responsables d'association de prévention et les conseils de quartier. C'était le 5 avril dernier.

    Bilan 2012

    Des nouveautés

    Réorganisation de la DPP (direction de la prévention et de la protection des Parisiens), création de deux ZSP (zone de sécurité prioritaire) à Paris (dans les 18e et 19e) avec le 10e pris « en sandwich » pour reprendre l'expression du commissaire Grinstein. Des aspects positifs mais aussi négatifs notamment avec des reports sur les zones « frontières ». Mise en place de la vidéo surveillance.

    Les problèmes traités (mais pas tous résolus)

    Immeubles Grange aux belles, rue du Château Landon, prostitution sur le secteur Belleville, SDF en plus grand nombre. Le secteur Gare du nord bénéficie désormais de forces supplétives (3 opérations par jour dont une la nuit). Le secteur Patin-Paré-bd de la Chapelle n'a pas été cité. Gageons qu'il le sera sur le bilan 2013. 

    Perspectives

    Pour 2013, un autre dispositif est en préparation pour cet été près du canal Saint-Martin afin de limiter au mieux les nuisances subies par les riverains aux beaux jours. Sans oublier le projet d'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) bien sûr!

    Qu'a fait la police ?

    Passons sur les chiffres indiqués par M. Grinstein : des pourcentages de faits constatés, de faits élucidés...; il faudrait avoir un ensemble de données précises pour se faire une idée. Les cambriolages, en baisse en 2012 sont repartis à la hausse cette année. On a traité 800 affaires de stupéfiants (dans les secteurs Strasbourg-Saint-Denis et Lariboisière), 200 interpellations pour raccolage. La BRP (brigade de répression du proxénétisme) oeuvre pour démanteler les réseaux de prostitution. Deux ans ont été nécessaires pour en démanteler un à Belleville. Pour autant, d'autres femmes continuent à arriver du sud-est de la Chine.

    images?q=tbn:ANd9GcQE0eWtorXRfcrb0s5q5nxJZMROMKYTHey0lLRJb4elEs10wPHFDQDans le quartier Château d'eau, la mono activité (salon de coiffures) génère de la petite délinquance comme des ventes à la sauvette, du trafic de stupéfiants. La situation s'est améliorée mais le commissaire espère faire mieux en 2013 avec davantage d'interventions.

    Autre objectif pour 2013 : faire disparaître les occupations illicites d'immeubles. En ce qui concerne notre quartier, il reconnaît que les forces de police du 10e sont insuffisantes les jours de marché. «  On ne peut pas gérer ».

    Et du côté du Parquet ?

    La procureure Françoise Guyot est plutôt satisfaite du taux de réponses pénales sur l'arrondissement (majeurs et mineurs) : il avoisine les 92%. «  Une réponse pénale doit toujours être donnée — a minima par un rappel à la loi ». Par ordre d'importance : vols, dégradations, violences, stupéfiants. Tolérance zéro en ce qui concerne les violences faites aux femmes.

    Un constat inquiétant et partagé

    Principal du collège Grange aux belles, Daniel Bonneton déplore une hausse importante des incivilités et ce à l'intérieur même du collège. En conséquence, le nombre de conseils de discipline a augmenté. Un partenariat est en place avec la MPC (la Mission de prévention et de communication qui intervient dans les écoles) et des éducateurs spécialisés, mais il faudra aller plus loin. On pense à un lieu d'accueil pour les "décrocheurs" et à un travail à faire au niveau de la parentalité.

    «Jeunes livrés à eux mêmes et déscolarisés, sans perspectives, pas de stages, pas d'emplois, de plus en plus en demande d'accompagnement scolaire, addictions de plus en plus précoces... Beaucoup veulent mettre à mal l'institution. C'est un constat de dégradation évident » : voilà quelques propos des responsables de l'AJAM (aux jeunes amis du Marais) et d'ARC 75, associations de prévention spécialisée.

    Alexandra Cordebard, adjointe au maire du 10e, ajoutera un mot sur l'accompagnement très déficitaire des parents, d'où la nécessité d'utiliser les tissus associatifs pour les rencontrer. La Ville soutiendra les partenariats.

    Une demande du Conseil de quartier Louis Blanc Aqueduc

    Porte-parole du Conseil de quartier, Jean-Pierre Leroux réitère les demandes d'intervention sur le stationnement abusif, les non déclarations de travaux et le travail dissimulé pour de nombreux commerces du secteur. « Malgré tous les signalements envoyés au Parquet, rien n'a bougé. On ne voit pas d'évolution. »

    Rémi Féraud ne le contredira pas « il y a des infractions massives aux règles de l'urbanisme et une détermination à ne pas les respecter de la part des commerçants. Les interventions ne sont pas suffisantes. » Il demande une mise en priorité par le Parquet car, si on a eu une volonté des commerçants à Château d'eau qui ont permis une amélioration de la situation, ce n'est pas le cas à Louis Blanc.

    Des inquiétudes

    La réforme annoncée de la Politique de la Ville risque de diminuer les moyens alloués actuellement. Or le dispositif en place dans le 18e, dans le cadre de la ZSP, qui consiste à interdire la présence des prostituées à la suite de plusieurs interpellations, donne des résultats positifs : on pourrait s'en inspirer. Mais la suppression du délit de racolage va poser problème.

    En ce qui concerne le secteur Gare du Nord-Barbès, une note d'espoir : l'ouverture de la Salle de consommation (SCMR) devrait permettre d'obtenir des effectifs supplémentaires.

    _/_/_/ Pour élargir le périmètre, sachez qu'un Conseil de sécurité d'arrondissement a eu lieu dans le même cadre dans le 9e le 30 janvier dernier, et qu'un bilan des actions menées dans le cadre du constat local de sécurité est consultable en ligne : cliquez ici

  • Jours de marché rue Guy Patin : Rémi Féraud rencontre les riverains

    A la demande d'habitants du 7 rue Guy Patin, le maire du 10e et son directeur de cabinet William Todeschini s'étaient déplacés pour les rencontrer au pied de leur immeuble mercredi 3 avril en fin d'après-midi.

    L'occupation des trottoirs de cette rue, les jours de marché, commence à devenir problématique à tel point qu'à certaines heures de la journée il est difficile de les emprunter, voire de sortir ou entrer dans les immeubles côté impair. La situation a très largement empiré depuis septembre dernier, nous l'avons déjà largement commentée.

    Beaucoup plus de « biffins », mais surtout il semble que ce marché parallèle se structure: organisateurs, guetteurs, placiers, un réseau qui semble vouloir profiter de la misère.

    Rappelons que la Zone de sécurité prioritaire du 18e ne comprend pas la rue Patin dans son périmètre, même si des CRS postés près de là sont intervenus quelquefois.

    Quelle est la position de la mairie?

    Rémi Féraud veut éviter que la rue Guy-Patin soit « l'angle mort de l'action publique ». Il trouve intolérable que les habitants ne puissent rentrer chez eux et fait des demandes répétées à la Préfecture de police. Il constate qu'il y a plus de policiers le samedi. Il soutient l'idée de Myriam El Khomery, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité, telle qu'elle l'a présentée lors de la réunion sur la Salle de consommation à moindre risque (le 27 mars dernier, voir notre article), à savoir la mise en place d'une brigade spécialisée de terrain (BST). Une telle brigade était intervenue à Belleville il y a 2 ans avec des résultats probants.


    BST : de quoi s'agit-il?

    C'est une brigade permanente de terrain composée d'une vingtaine de policiers, ce qui lui permet de bien connaître le quartier, les habitants, les commerçants et donc d'être plus efficace que des Compagnies républicaines (CRS) dont les membres changent régulièrement.

    En attendant cette création hypothétique, le maire incite les habitants à envoyer leurs témoignages, ce qui aidera à faire intervenir les forces de police.

    Organiser la vente ?

    Pourquoi ne pas permettre aux vendeurs de s'installer légalement sous le viaduc, après le marché, encadrés par une association ? « A Saint-Ouen, où des biffins bénéficient d'une carte les autorisant à vendre, il se crée à côté du marché licite, un autre marché de type “marché aux voleurs“ et on n'évitera pas le même phénomène à Barbès » a expliqué Rémi Féraud. C'est pourquoi il n'y est pas favorable.

    Il a demandé des passages plus fréquents des services de la Propreté le jeudi et le dimanche très tôt, soit le lendemain du marché quand l'espace public porte encore les traces très visibles des ventes à la sauvette.

    Nous aurons l'occasion de revenir sur le sujet puisque nous participerons la semaine prochaine à une réunion du Comité de suivi Barbès à l'Hôtel de Ville en présence de tous les services de la ville actifs sur le terrain, de la préfecture de police et de quelques autres... Nous sommes toutefois bien conscients d'être à la croisée des chemins, conscients aussi que le marché a toute vocation à se ritualiser, se massifier, et se répéter, peut-être pas tous les jours de la semaine, car la clientèle est aussi celle du marché officiel de Barbès connu pour avoir les meilleurs prix de Paris (tout comme TATI!) Mais qui sait ?

    -->  Pour mémoire : dans le blog, nous vous avons présenté la BRT dès février 2011 quand celle de Belleville, la seule sur Paris, a été créée. Un mois plus tard, en comité de pilotage Barbès, notre proposition d'un second carré aux biffins avait été rejetée. 

  • Une salle de consommation à moindre risque : où ? quand ?

    Nous avons oeuvré modestement, ici sur ce blog, à faire connaître la salle de consommation à moindre risque (SCMR) aux lecteurs et aux habitants du quartier. Nous n'avons pas caché notre préference pour l'ouverture d'un tel dispositif aux abords de la gare du Nord, là où se rencontrent souvent les usagers de drogue. Les gares, dans tous les pays, dans toutes les villes,  sont des lieux singuliers, point de rencontre des marginaux. Outre les expériences réussies dans d'autres pays, qui semblent encourageantes, il paraît logique que l'implantation d'une telle SCMR se fasse dans un périmètre proche de la gare. La mairie du 10e y est favorable. Le maire, Rémi Féraud, l'a dit à plusieurs reprises. On n'attendait plus que le feu vert de la ministre de la santé qui est déterminant, puisque les injections demeurent interdites, les substances injectées aussi. 

    Le 5 février enfin, la décision est prise. Le maire de Paris réagit à l'annonce :

    Je me réjouis de la décision du gouvernement, ce jour, donnant son accord pour engager les travaux de configuration d’une salle de consommation de drogue à moindres risques. L’engagement et l’expérience de la Ville de Paris en matière de prévention des toxicomanies, de prévention des conduites à risques et d’expérimentation de dispositifs sanitaires et sociaux innovants sont ici reconnus.

    Alors que le Conseil de Paris s’est prononcé en faveur d’une expérimentation dans la capitale dès le 19 octobre 2010 et que de nombreux débats et retours d’expérimentation dans des pays étrangers ont permis de démontrer l’utilité de ces dispositifs tant sur le plan sanitaire que social, la décision de ce jour est un premier pas important pour permettre d’accompagner les personnes les plus vulnérables et de limiter les dangers sanitaires liés à la toxicomanie.

    Si les conditions de cette expérimentation restent à préciser, en lien étroit avec la MILDT et les ministères de la Santé, de la Justice et de l’Intérieur, je souhaite que les travaux qui vont s’engager puissent permettre d’élaborer un projet sérieux, exigeant, à la hauteur de ses enjeux sanitaires, sociaux et de tranquillité publique.

    05/02/2013
    Par M. Bertrand DELANOË

    Tous les avis ne coïncident pas. Voici quelques liens qui démontrent que l'affaire divise. Toutes ces positions vous permettront peut-être de vous forger une opinion.

    _/_/_/  France Inter : Feu nourri sur les salles de shoot avec l'intervention de Marisol Touraine

     Les salles de shoot ne sont pas encore ouvertes, mais elles sont déjà dans le viseur de l'opposition. Hier le gouvernement a donné son feu vert à l'expérimentation à Paris d'une salle de consommation de drogue, (ou "salle de shoot"). Un concept jusqu'à présent illégal en France mais existant dans plusieurs pays européens, dont la Suisse et l'Allemagne. La mairie de Paris avait bâti un "pré-projet" mais l'autorisation du gouvernement était nécessaire.

    Dans l'entourage de Jean-Marc Ayrault, on défend d'ores et déjà "un travail préparatoire qui va permettre de confirmer la faisabilité du projet dans ses dimensions sanitaire, scientifique, sociale, économique et en terme de sécurité publique".

    Pas de calendrier précis pour l'instant, mais le projet pourrait se concrétiser rapidement, selon l'association de prévention et de soin en toxicomanie Gaïa-Paris, à l'origine avec Médecins du Monde du pré-projet. La salle serait ouverte dans le nord-est de Paris au printemps : "On est prêt", explique le président de l'association. "A partir du moment où le feu vert est donné, il faut compter trois mois environ pour la mise en place de cette salle, en prenant en compte la formation des équipes et le travail de pédagogie auprès des riverains."

    _/_/_/  20 Minutes : Il n'y a pas de hausse de la consommation après l'ouverture des salles de conso

    _/_/_/  20 Minutes : Une salle de shoot va être expérimentée à Paris

    _/_/_/  Politis du 7 février Une salle de consommation bientôt à Paris

    _/_/_/  FranceTVinfo   Que font nos voisins européens ?

    _/_/_/  Le Monde     Matignon accepte l'expérimentation à Paris d'une salle de consommation de drogue

     

  • Erreur de casting ?

    Permettez que nous formulions de fortes interrogations sur la délibération du point 7 à l'ordre du jour du conseil d'arrondissement du 10e le 4 février...  

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    Il s'agissait de présenter la convention d'occupation de domaine public pour l'installation d'un café, dénommé "Monde et Médias", qui se situera dans la partie nord-ouest de la future place de la République. Le cadre est agréable, le pavillon vitré jouira d'une terrasse orientée sud-ouest... (voir ci-dessus une vue du projet).

    Le projet est original : les consommateurs outre de pouvoir s'offrir une petite restauration de qualité disposeront, en consultation gratuite, d'un choix de médias et de publications axés sur le thème de la république et des grandes questions qui agitent le monde. Des revues plutôt pointues peu accessibles en kiosques ou en points presse pour ne pas nuire aux marchands par une concurrence déloyale.

    La sélection du gérant, ou selon la convention l'occupant-gestionnaire, s'est faite par "appel à projet" auquel Elise Fajgeles (espace public) et Hélène Duverly (commerce) ont été associées. Au terme de la procédure, le jury a désigné le Groupe SOS, un des acteurs majeurs de l'économie sociale et solidaire depuis des années. Un clic sur le site du groupe vous en dévoilera les multiples activités : lutte contre l'exclusion, solidarités envers les plus faibles, jeunes, seniors, insertion par retour à l'emploi, etc.

    Certains "anciens" d'Action Barbès se souviendront peut-être de l'ouverture du centre de convalescence du 75 rue de Maubeuge. Il accueille depuis des années des personnes sans domicile fixe après une intervention en milieu hospitalier et est géré par "Habitat et soins", autrefois SOS-Drogue... qui avait provoqué une levée de boucliers impressionnante dans le quartier. 

    SOS Groupe n'est pas un débutant. A sa tête, on trouve Jean-Marc Borello, dont vous trouverez un portait très détaillé dans Capital en mars 2012 pour en savoir davantage sur cet atypique patron du secteur social qui lui applique avec succès les méthodes du privé. 

     

    Jusque là, le lauréat de l'appel à projet semblait satisfaire tous les élus, sauf que Véronique Dubarry, élue EELV, adjointe au maire de Paris chargée du handicap, s'est dite dubitative sur les réels compétences du Groupe SOS en matière de restauration. Il est vrai qu'en dehors de Té Ethique, une petite activité de traiteur, le groupe n'est pas dans son coeur de métier. Pire, elle a souligné la durée particulièrement longue de la convention (9 ans) qui allait lier la Ville à son gérant. Que faire en cas de défaillance ou de mauvais résultats ? Ou simplement de déception par rapport au projet décrit dans un lieu très en lumière ? Pourquoi n'a-t-on pas inclus une clause de rendez-vous ? à mi-parcours par exemple. 

     

    Toutefois, le maire du 10e, Rémi Féraud, rejoint par le groupe communiste, a défendu le dossier en soulignant que la candidature du Groupe SOS avait été la plus attractive. Il a souligné que la durée de 9 ans devrait permettre à l’occupant de pouvoir rentabiliser ses investissements. L'argument est recevable. Cependant, comme Véronique Dubarry, nous nous demandons si la Ville ne prend pas des risques.

    Enfin vint le vote. L'abstention, inattendue, de Bernard Gaudillière, adjoint au maire de Paris chargé des finances et du budget, acheva d'introduire le doute. S’il existe un spécialiste des finances, des marchés publics et du suivi des contrats, c’est bien Bernard Gaudillière ! Nous avons pensé, comme Olga Trostiansky, assise à ses côtés, que l’élu se trompait de vote mais il a bien confirmé son abstention. On peut regretter qu’il n’ait donné aucune explication.

    Prochaine étape : le Conseil de Paris de lundi prochain, en espérant que le cadre contractuel de cette convention d'occupation aura pu être amélioré pour garantir à la Ville une certaine marge de manœuvre et un droit de retrait si le Groupe SOS ne parvenait pas à remplir ses obligations pour un espace aussi visible…

     

    A la mi juin 2013 nous irons sur place tester l'établissement lors de son ouverture, sur une place de la République enfin retrouvée.

  • Voeu commun au conseil d'arrondissement du 10e le 4 février

    Nous avons évoqué brièvement dans notre article du 2 février le dernier conseil de quartier Lariboisière-St Vincent de Paul.

    C'est à cette occasion qu'Action Barbès a reçu le soutien des habitants présents pour demander la mise en zone 30 des abords de l'hôpital. C'est un souhait que nous avions déjà émis lors de la concertation sur les double sens cyclables (DSC). Bertrand Delanoë a insisté sur sa volonté d'augmenter le nombre de zones 30 dans la capitale lors de ses voeux pour 2013, notamment près des crèches, des écoles et des hôpitaux. L'occasion de réitérer notre demande était là, à ne pas manquer.

    Elisabeth Carteron, présidente de notre association, a donc présenté le voeu commun (ici le texte complet) lors du conseil d'arrondissement du 4 février en mairie du 10e.

    C'est Elise Fajgeles qui a répondu avec des arguments sans surprise : il faudra un financement pour réaliser cette mise en zone 30, examiner le coût des aménagements qui seront nécessaires (panneaux, modifications éventuelles de voirie....).

    Certes, nous avons un avis favorable de l'élue mais aucune certitude sur la faisibilité, aucun calendrier si le projet était validé.

    3417504662.jpgNous ne l'avons pas évoqué en conseil, car ce n'était pas le sujet, mais des modifications de voirie sont déjà envisagées pour pérenniser l'expérience en cours de réduction de la rue Ambroise-Paré à une seule voie roulante. Le dispositif actuel, à base de palissades, qui empêchent le stationnement gênant des camions de transport "porte-huit" devant l'hôpital est chaudement plébiscité par ce même hôpital. Ne serait-ce pas une opportunité pour faire d'une pierre deux coups ? Avec des économies d'échelle... comme on dit en langage économique ?

    Au risque d'en repasser une couche, n'est-il pas dans les tuyaux également d'ouvrir le passage Paré-Patin aux taxis.... ce changement ne se fera pas sans l'intervention de la section territoriale de voirie. Alors, réfléchissons et globalisons. Autant pour les finances de la Ville que pour la tranquillité des riverains.

    Action Barbès a par ailleurs suggéré que le budget alloué au déplacement de la piste cyclable sur la chaussée du Magenta au niveau du Louxor soit plutôt utilisé pour les abords de l'hôpital. Rappelons que nous avions demandé, puis rejeté cet aménagement au vu du coût prohibitf de l'opération (voir article du 13 octobre 2012).

    Encore un dossier à suivre...