Une nouvelle fois, des riverains de la rue Guy Patin et du boulevard de la Chapelle ont pu retrouver le maire et un représentant du commissariat sur un coin de trottoir pour faire le point sur les occupations de l'espace public les jours de marché. Plusieurs adhérents d'Action Barbès étaient présents. Une journaliste du Parisien s'en est fait aussi l'écho (article payant : extrait).
A-t-on avancé? Rue Patin, c'est indéniable. L'occupation par des vendeurs à la sauvette n'est pratiquement plus de mise depuis deux mois. Mais boulevard de la Chapelle, on n'entend pas le même son de cloche. Et pour cause. Le phénomène se déplace. (voir notre article du 16 décembre.)
L'exaspération était visible quant à l'état de malpropreté des lendemains de marché. Il est vrai que dimanche dernier, le trottoir du boulevard de la Chapelle le long du métro offrait un spectacle désolant. Les services de propreté du 18e (puisque c'est à eux de nettoyer cet espace) n’avaient sans doute pas été informés du marché sauvage de la veille.
Autres sujets de mécontentement, l'entrée du métro rue Patin inaccessible les mercredis et samedis, des trafics de stupéfiants devant des halls d'immeuble. Et plus inhabituel, la qualité des commerçants du marché. Il semble que de plus en plus de marchands de vêtements s'installent au détriment de commerces de bouche. Il n'y a plus ni boucher ni fromager.
L'espace sous viaduc, où s'installent le soir de plus en plus tard les vendeurs qui laissent les lieux dans un état lamentable, et encore le marché aux voleurs installé, lui, place de la Charbonnière ont été évoqués. Cela fait partie du décor quotidien du quartier. Certes, ces espaces sont dans le 18e mais on ne peut plus raisonner seulement par arrondissement.
Alors quelles sont les réponses du maire du 10e?
Une mesure de prévention et de sécurité : la mise en place prochaine (début février probablement) de la BST (brigade de sécurité territoriale) annoncée dans la presse. Une équipe d'une vingtaine de policiers rattachés au commissariat du 10e mais qui n’interviendront que dans un périmètre défini autour de la gare du nord (rue de Maubeuge, rues Paré et Patin, boulevard de la Chapelle jusqu'à Stalingrad). Et pour eux pas de frontière avec le viaduc. Ils pourront intervenir des deux côtés du boulevard. La BST sera liée à un GLTD (groupe local de traitement de la délinquance) ce qui doit permettre une meilleure coordination de l'action des services de justice et de police sur le terrain (voir BST Belleville). C'était la "priorité" du Préfet de police : elle était résumée dans le Parisien d'hier : voir ici.
Avec la promesse de réunir des représentants des habitants avec un responsable de la BST dès qu'elle sera constituée.
D'autres sujets ont été évoqués comme celui du carrefour Tombouctou-Maubeuge qui ne permet plus aux automobilistes venant de Barbès de tourner à gauche pour rejoindre par exemple le parking Vinci du boulevard de la Chapelle. Action Barbès avait déjà interrogé la mairie du 18e à ce sujet. Rappelons que Daniel Vaillant s'était engagé à en faire un beau carrefour. Sur ce point, Rémi Féraud fera une proposition de réaménagement de l'espace conjointement avec le 18e. Il faut aussi penser à la restructuration de l'hôpital Lariboisière qui verra la construction d'un nouveau bâtiment avec l'entrée des urgences à l'angle du boulevard et de la rue de Maubeuge. Même si ce n'est pas pour demain, il faut anticiper. Il semble qu'une volonté de revoir l'axe Barbès-Chapelle pour en refaire un boulevard urbain soit à l'ordre du jour chez les élus. Action Barbès y travaille également et compte bien faire des propositions pour valoriser cet axe et le viaduc.
En attendant, nous devrions bénéficier de davantage de poubelles de rue dans le secteur. C'est déjà çà.
Commentaires
La signification exacte de BST est "Brigade Spécialisée de Terrain".
Action Barbès aura certainement l'occasion de revenir sur ce sujet de la BST (vraisemblablement en fonction fin janvier-février 2014), sur le rôle dans nos quartiers de cette nouvelle brigade composée de près de 25 policiers, qui seront dédiés à un territoire déterminé et sur l'articulation avec les forces de police déjà présentes dans le 10e et rattachées au Commissaire Grinstein.
Dans la mesure où cette BST sera fidélisée à des quartiers spécifiques, l'idée du maire Rémi Féraud est d'organiser une rencontre entre le responsable de cette BST et les habitants de ces quartiers pour un partage d'expérience plus rapide et efficace.
Certes, ces forces additionnelles de police ne permettront certainement pas de résoudre tous les problèmes, et on assistera certainement à des effets "report" sur les quartiers qui ne seront pas ceux assignés à la BST, comme on le voit actuellement, pour le cas de la ZSP, sur le nord du 10e et les quartiers proches de la ZAC Pajol.
La BST Belleville a été très efficace, quand elle a été implantée sur les boulevards de La Villette et Belleville qui "accueillaient" des marchés illicites du même genre que celui de Barbès, au grand dam des riverains. Sans recherche précise, je ne saurais pas dire si l'arrivée des premiers vendeurs à la sauvette près de la station de métro Barbès (à vue de nez c'était en été 2011) correspond ou non à la mise en place de la BST Belleville... mais ce n'est pas impossible. Ce qui tendrait à dire qu'on ne trouve pas de solutions durables au phénomène et qu'on ne fait que le déplacer. Autrement dit, ce n'est pas tout à fait satisfaisant.