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Social & solidarité - Page 38

  • Tout le monde n'était pas en vacances à Paris

    paris,Barbès,marché-de-la-chapelle,viaduc,rassemblement,ventes-illicitesPendant des mois, les forces de police du 18e ont mené des rondes, à pied ou à vélo, autour de la station Barbès, pour empêcher l'installation des marchés parallèles, qu'on ne peut pas vraiment appeler "marché aux puces" ou "marché des biffins". En effet, on y trouve toutes sortes de denrées, et toutes sortes de personnes, majoritairement précaires. Les rondes ne sont pas effectuées tout au long de la journée. Les marchands l'ont bien compris, et comme à Belleville, ils attendent le départ de la police pour s'installer. A la moindre alerte, ils s'éloignent pour revenir un peu plus tard.  Ce ne sont pas les perspectives d'augmentation continue du chômage qui vont changer la donne rapidement et épuiser les réserves de vendeurs occasionnels qui viennent ici rencontrer un acheteur tout aussi occasionnel que les premiers.

    Les abords du marché de La Chapelle et de la station de métro ne sont pas les seuls emplacements où se développe cette activité. Le Mail Binet, la porte Montmartre, le terre plein du boulevard de Belleville, les abords de la Porte de Montreuil, et d'autres sans doute que nous ne connaissons pas. Les lieux changent aussi en fonction de la pression exercée par les forces de police. Ici pas de mini Tours Eiffel ou de colifichets, importés en grande quantité dans des containers chinois, vendus par de pauvres bougres qui payent ainsi leur droit de passage - leur dette à un réseau mafieux - sans fin.... Non, une misère banale, des petits arrangements, de la débrouille ordinaire avant le grand cataclysme ou avant des jours meilleurs...  Quand, au matin, on remarque des personnes fouillant dans nos poubelles d'immeuble, on peut raisonnablement penser que ce qu'elles trouvent sera revendu quelque part... Il semble que les denrées alimentaires ne soient plus aussi présentes que l'été dernier lorsque nous avions fait un premier article sur le sujet. Les banques alimentaires avaient été priées d'être plus vigilantes au niveau du stockage. 

    En y regardant de plus près et en oubliant le caractère non autorisé, non structuré de ces marchés, qu'est ce qui les différencie des vide greniers bobo qui fleurissent dans tous les arrondissements de Paris, dès les premiers beaux jours ?

    L'article du Parisien du 11 juillet nous avait échappé et les informations que relatait Cécile Beaulieu aussi. Le phénomène est trop important, trop présent un peu partout pour qu'on ne le voit que sous la forme d'une entorse à l'ordre public. La création de nouveaux "carrés aux biffins" est-il une solution en attendant ? Des réseaux ne profitent-ils pas de la situation de pauvreté de certains vendeurs ? Beaucoup de questions, beaucoup de misère, peu de réponses satisfaisantes. 

  • Quand on parle de sous...

    L'heure des comptes au Conseil de Paris.... Le Monsieur Finance de la Ville de Paris est aussi un élu du 10e, mais vous le savez sans doute déjà, il s'agit de Bernard Gaudillère.

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    65 millions de dépenses sociales supplémentaires

    Lors de la traditionnelle conférence de préconseil, Bernard Gaudillère, adjoint au maire chargé du budget et des finances, a insisté sur les deux évolutions majeures qui caractérisent ces comptes 2011. D'une part, les dépenses liées à la péréquation ont doublé, passant de 86 à 170 millions d'euros. D'autres part, les dépenses sociales de la ville ont augmenté de 65 millions d'euros.

    Pour ce qui est dépenses sociales, l'augmentation la plus significative concerne l'aide à l'enfance. "Le nombre de mineurs étrangers isolés a été multiplié par deux entre 2008 et 2011" a précisé Bernard Gaudillère, avant d'observer que Paris et la Seine-Saint-Denis étaient les deux seuls départements français à assumer l'accueil de ces jeunes, qui arrivent bien souvent à la suite de crises internationales. La Ville discute d'ailleurs avec l'Etat afin de trouver un moyen de répartir plus équitablement ces charges nationales.

    viewmultimediadocument?multimediadocument-id=116675"Le logement reste notre priorité absolue"

    Bernard Gaudillère a également observé que les 1000 immeubles insalubres rencensés en 2001 avaient tous été remis en état. "Ni Bertrand Delanoë, ni moi n'avons jamais limité les crédits consacrés à la rénovation de l'habitat indigne" a-t-il martelé. "Cette tâche est ultraprioritaire et nous n'y dérogerons pas."

    En 2011, la Ville de Paris a consacré 15 milions d'euros à la remise en état de l'habitat insalubre.

    Les comptes administratifs de la ville en 2011 en plus détaillés ? C'est ICI

  • Le square des Droits de l'Homme à l'ombre de Saint Bernard

    La mairie du 18e nous invite le samedi 23 juin à l'inauguration du square Saint BERNARD-Saïd BOUZIRI. Il se peut que vous ignoriez qui était Saïd Bouziri, décédé en juin 2009, le 23 justement, alors que longtemps il a habité ce même quartier de la Goutte d'Or, pratiquement quarante ans...

    Nous avons emprunté dans sa quasi-totalité l'hommage à ce militant important des droits humains et des droits des étrangers, que nous avons trouvé sur le site de Génériques, dont il était président.

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    Né le 4 juin 1947 à Tunis et décédé à Paris le mardi 23 juin 2009, Saïd Bouziri, arrive en France en 1966 pour poursuivre des études d'économie à Lyon puis à Paris. Il s'engage au lendemain des évènements de mai 1968 dans la défense des droits des Palestiniens et des immigrés.
    Alors même que des étrangers sont exclus du droit d'association, Saïd Bouziri, étudiant-travailleur participe à la fondation des Comités Palestine puis du Mouvement des Travailleurs Arabes et du Comité de Défense de la vie et des droits des travailleurs immigrés.

    En 1972, il est visé ainsi que sa femme par une mesure d'expulsion du territoire pour atteinte à l'ordre public. Leur grève de la faim en février de cette année une des premières organisées par des immigrés depuis la guerre d'Algérie a un grand retentissement. Titulaire des mois durant d'un titre de séjour renouvelable, Saïd Bouziri se lance néanmoins dans l'organisation active des grèves de la faim pour la régularisation des années 1972-1973, puis dans l'appel, le 14 septembre 1973, à une grève générale des travailleurs immigrés de la région parisienne contre la vague raciste du midi de la France puis participe de manière active au comité de soutien au mouvement de grèves des loyers des foyers Sonacotra (voir notamment sur ces grèves le témoignage d'Assane Ba dans le colloque des 30 ans du Gisti).

    Après André Legouy, c'est un autre infatigable militant de la cause des étrangers qui disparaît. Il était notamment trésorier de la Ligue des droits de l'Homme et président de l'association Génériques.

    Combats pour les droits de l'homme souhaite s'associer aux hommages qui lui sont rendus.

    Durant la deuxième moitié des années 1970, Said Bouziri milite dans le quartier qu'il a habité jusqu'à son décès : la Goutte d'Or, en créant une association culturelle d'animation du quartier et une librairie rue Stephenson.
    Après avoir été l'un des fondateurs des journaux Sans Frontière (1979-1986) puis Baraka , il est aussi l'un des pionniers des radios libres : en juin 1981, il créée avec ses amis Radio Soleil Goutte d'Or .
    Membre du Conseil d'administration du Fonds Action Social (FAS), du Conseil national des populations immigrées et du Conseil d'administration de la Fonda, Saïd Bouziri participe en 1987 à la création de l'association Génériques dont il deviendra le deuxième président.
    Responsable de la Commission immigrés de la Ligue des Droits de l'Homme puis trésorier national (il venait d’être réélu à cette fonction le 2 juin dernier lors du dernier congrès de la LDH), Saïd Bouziri a animé jusqu'à ses derniers moments la campagne de la votation citoyenne , en faveur de l’octroi du droit de vote aux étrangers aux élections locales.

    Les insignes du Chevalier de l’ordre national du mérite lui ont été décernées le 1er décembre 1994.
    Engagé dans la vie syndicale de son entreprise jusqu'à sa retraite, Said Bouziri a gardé toute sa vie et quelles que soient ses responsabilités nationales une sensibilité particulière aux plus démunis dont les sans-papiers et à l'action de terrain. C’est ainsi qu’il a animé aux côtés notamment de l’anthropologue Emmanuel Terray le quatrième collectif des sans papiers qui a mobilisé de nombreux travailleurs irréguliers d’Asie.

    Directeur de publication de la revue Migrance, revue spécialisée dans l’histoire de l’immigration, Saïd Bouziri donnait en juin 2009 le dernier le coup d’envoi à une grande exposition accueillie aux archives municipales de Lyon et qui s’intitulait : "Générations, un siècle d’histoire culturelle des Maghrébins en France", visible plus tard à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration à Paris.

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    Biographie communiquée par Génériques

  • Bibliothèque Goutte d'Or : la mairie du 18e nous répond

    Nous avions écrit par deux fois à Didier Vallet, directeur de cabinet du maire du 18e à ce sujet. Voir nos articles du 26 mai et du 31 mai ici même dans le blog pour l'historique du dossier. Nous avions proposé de publier les réponses que la mairie voudrait bien nous fournir. Les voici donc.

    Nous remercions Didier Vallet de sa réponse.

    Daniel Vaillant est tout aussi mécontent que vous de la fermeture prolongée de cette bibliothèque, très fréquentée, d’un quartier politique de la ville du 18ème.

    Après plusieurs rebondissements et dysfonctionnements anormaux, les travaux doivent désormais commencer en aout (préparation du chantier en aout et démarrage des travaux en septembre) pour s’achever en février 2013.

    Les travaux concernent la construction d’un nouvel escalier, la mise aux normes handicapées, la réfection des menuiseries, de l’électricité, des faux plafonds, des luminaires et de la ventilation, le changement des portes coupe feux, ainsi qu’une nouvelle signalétique.

    Pour palier ces lenteurs, la Direction des Affaires culturelles vient de s’engager à proposer des activités « hors les murs » au bénéfice des habitants du quartier, dès cet été. Nous attendons de connaitre le détail de ces propositions d’activités.

    Enfin, Daniel Vaillant vient de demander au Maire de Paris que la direction des Affaires culturelles s’engage sur une date ferme de réouverture de la bibliothèque, date la plus proche possible de la fin des travaux.

    Nous ne pouvons cependant qu'être étonnés par la nécessité de mettre aux normes handicapées. Que n'y avait-on penser plus tôt au moment du projet ? Quel est cet architecte qui a oublié ce "détail" ? La bibliothèque a-t-elle subi de telles dégradations qu'il faille refaire les menuiseries, l'électricité (on ne la refait pas tous les dix ans chez soi, même si, on le comprend bien, la fréquentation d'un lieu public est largement plus importante), les luminaires, etc? Que doit penser le citoyen? Responsabilité accablante des usagers pour des dégradations ou mise en cause de matériaux de mauvaise qualité ?

    En ces périodes où les économies sont de rigueur, c'est quelque peu regrettable.

    Lire aussi sur le site de Social Nec Mergitur les derniers rebondissments sur le dossier.

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  • Un cross à la Goutte d'Or

    On vote le dimanche 17 juin, et l'on court aussi ! Voyez-vous mêmes !

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    Sans oublier la brocante le même jour, dont les gains iront directement
    aux écoles partcipantes
    et à leurs coopératives respectives.

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  • le pique nique solidaire rue Fénélon en photos

    paris,10e,pique-nique,solidarité,On a tout d'abord cru que l'installation serait reportée, mais la pluie a bien voulu aller voir ailleurs un peu avant midi. Pas un grand soleil franc, mais une ambiance chaleureuse régnait sur les lieux - on ne peut pas dire à l'ombre de Saint-Vincent-de-Paul, car les nuages nous protégeaient assez bien des rayons du soleil. Des enfants, des jeunes, des anciens, habitants du quartier et  sans abri. Une belle affluence malgré ce temps incertain quelques minutes plus tôt.

    L'événement occupait l'espace à l'ouest de l'église, c'est à dire sur les trottoirs de la rue Fénelon.

     

    L'orchestre était installé sur les marches de l'entrée de la sacristie.

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    "J'ajouterais qu'il y avait plein de gens de la rue, que la cohabitation était sympa, la communication réelle, autrement dit pour employer les mots qui rapportent des points et font sérieux, c'était bon pour le "vivre ensemble", dixit Judith. ) "

    Sur le blog, il vous manque la musique... On ne peut pas se rendre bien compte, mais à voir la tablée, ci-dessous, on peut considérer que ceux qui sont venus étaient contents. Le but est aussi de pouvoir renouveler l'opération les années suivantes et ancrer cette "coutume" dans le quartier. L'avenir nous dira si le pari est gagné.

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  • Pique-nique solidaire samedi prochain rue Fénelon

    Un peu d'éthymologie avant de partir avec son panier : selon wikipedia De piquer (« picorer ») et du moyen français nique (« petite chose »)...

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    Très jolie photo pour cette affiche, que nous soupçonnons être prise depuis le sommet d'une des tours de l'église Saint-Vincent de Paul.

    Nous laissons la parole à notre amie Judith, animatrice du conseil de quartier et contributrice au bon déroulement de la fête qu'elle vous présente ici :

    A l’appel du Conseil de quartier et de nombreuses associations locales, un grand pique-nique solidaire se tiendra rue Fénélon au pied de l’église le 3 juin de 12h à 16h. 

    Cela faisait longtemps qu’on attendait une fête de quartier à Saint-Vincent-de-Paul. Celle-ci ne sera pas un simple pique-nique, mais un repas partagé et solidaire. Le dimanche 3 juin à partir de midi, la rue Fénelon sera bloquée au trafic (pour les automobilistes, pensez à déplacer votre véhicule la veille) et des tables seront installées sur la chaussée, sous les arbres. Chacun est invité à apporter à manger et à boire, pour soi et pour les autres. Tout sera mis en commun sur un buffet, pour que ceux qui n’ont rien puissent en profiter aussi. C’est un des objectifs importants de cet événement, qui permettra de faire se rencontrer les familles, les personnes âgées, les curieux, les gens seuls, les sans-abri... dans une ambiance que l’on espère joyeuse et conviviale !

    Des animations seront proposées, notamment un atelier de maquillage pour enfants. Les bambins pourront jouer sur la chaussée jusqu’au square Cavaillé-Coll. Une chanteuse donnera de la voix pour agrémenter l’ambiance.

    Le conseil de quartier Lariboisière-Saint-Vincent de Paul fournit l’apéritif et une bonne partie de la logistique, en lien avec des associations aussi diverses que Vivre Gares du Nord et de l’Est, les Compagnons de Saint-Vincent-de-Paul, Solidarités Partagées 9ème, Oasis IX, Solidarités Nouvelles Face au Chômage 9ème, Agir abcd, la Maison Helder Camara... Les bénévoles viennent d’horizons divers, religieux aussi bien que laïques. N’hésitez pas à contacter les organisateurs si vous souhaitez participer à l’organisation, donner un coup de main le jour J, ou proposer une animation culturelle, sportive, musicale...

    Espérons que ce coup d’essai sera une réussite, afin qu’une telle fête puisse avoir lieu tous les ans à l’avenir. Les fêtes de quartier se multiplient dans Paris, elles sont un bon indice de la vitalité d’un quartier, de la capacité des habitants à se parler, à se rencontrer, sans exclure bien sûr les «habitants» de la rue, qui sont nombreux par ici. De quoi faire de cette fête un joyeux moment de citoyenneté.

     

  • Saluons la belle initiative de Solidarités Partagées

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    Qui sont-ils ?

    Pour répondre à cette question, le mieux est de faire un saut sur leur site.

    Un faisceau d'associations d'entre'aide et d'actions en direction des plus démunis ou des personnes momentanément en difficulté a vu le jour. En plus de créer un guide pour faciliter l'accès aux services qu'elles proposent, elles ont eu la bonne idée de s'associer, de travailler ensemble pour éviter la répétition des dépôts de dossier, la répétition de la présentation des difficultés que chacun d'entre nous peut traverser un jour ou l'autre dans sa vie. Cette belle initiative est soutenue par la mairie du 9e, qui ne se lasse pas de lancer des appels aux bénévoles, à la générosité des donneurs (alimentaires, vestimentaires, etc.), aux personnes de bonne volonté enfin, pour améliorer le quotidien des personnes en difficulté, quelle que soit la difficulté.

    Ce guide est disponible en ligne en cliquant ici.

  • la fin de l'esclavage

    paris,18e,esclavage,Daniel-vaillant,mairie-du-18e,La Mairie du 18e arrondissement commémore l'abolition de l'esclavage
    le jeudi 10 mai
    et invite les habitants
    à la projection d'un film documentaire
    Elie ou les forges de la liberté
    salle des mariages de la mairie
    à 20 heures.

    Il s'agit d'un film de William Cally
    qui sera suivi d'un débat animé
    par Florence Gauthier,
    maître de conférence
    à Paris 7 Diderot.

    Entrée gratuite. Merci de confirmer votre présence auprès de dominique.lemoine@paris.fr ou au 01 53 41 17 82

    D'autres informations
    sont disponibles sur www.lesrevoltesdelhistoire.org

    William Cally participera
    au Festival du film international d'Afrique et des Iles
    du 29 septembre au 7 octobre 2012....
    à la Réunion.
    C'est une info destinée aux voyageurs!

     

     Et aussi, dans le 10e cette fois, si c'est plus près de votre domicile, toujours au titre de la  Commémoration de l’abolition de l’esclavage :
    document?id=15312&id_attribute=111

     

    La Mairie du 10e accueille le 10 mai 2012 une projection-débat du film «Elie ou les forges de la liberté» et le spectacle « Waka Douvan Jou ».

  • Le 1er mai : une affiche vieille de plus de cent ans !

    grandjouan,1er-mai,affiche

    Dessin de Grandjouan, "1er mai", L'Assiette au beurre, 28/4/1906.

    "1er mai". Ce dessin intervient dans un contexte d'accélération et d'organisation des luttes sociales. La CGT décide au congrès de Bourges (1904) de lancer une grande campagne de propagande en faveur de la journée de huit heures. Grandjouan, dont les sympathies anarchistes sont très marquées, prête son talent à cette cause. Un an avant la parution de ce numéro de L'Assiette au beurre, s'achève le « congrès du Globe » où les tendances du socialisme français s'unissent dans la SFIO (1905). Le secrétaire général affirme que « le Parti socialiste, tout en poursuivant la réalisation des réformes immédiates revendiquées par la classe ouvrière, n'est pas un parti de réforme, mais un parti de lutte de classes et de révolution ».
    Cette œuvre du peintre et affichiste Jules Grandjouan dépasse le registre étroit du dessin satirique. Le trait et la couleur s'intègrent dans une composition originale et savante. Au premier plan, trois jeunes femmes nues tiennent une guirlande de fleurs dans laquelle se déchire la revendication des trois-huit. À l'arrière-plan, on devine la masse formée par une manifestation de travailleurs surmontée d'un arbre en fleurs. Le premier plan est une allégorie, dont la réalisation mêle la tradition antique des trois Parques qui déroulent le fil de la vie et des éléments iconiques propres au monde du travail. L'ouvrière-parque qui symbolise le travail tient dans sa main une pioche et porte une coiffe inspirée de celle des « caffues », ces ouvrières du Nord qui triaient le charbon. Le visage marque une expression de colère résolue. La jeune fille du milieu est marquée par la jeunesse et l'insouciance propre au loisir ; celle de droite, les yeux baissés dans le repos, a la peau brune des femmes du peuple. À l'arrière-plan, d'une touche graphique discrète sont convoqués des instruments de travail et des fusils crosse en l'air. L'habileté artistique de Grandjouan est d'avoir subtilement fondu par une esthétique inspirée de l'Art nouveau les deux plans de la composition. La chevelure des loisirs se confond avec les manifestants. Une femme à droite tient un flambeau qui se transforme en branche fleurie. Le jeu des couleurs complémentaires renforce l'effet de fusion. Ce parti pris artistique est aussi idéologique ; en liant la lutte revendicative et le but à atteindre, le pain et les roses, Grandjouan, en habile propagandiste, ancre chez les prolétaires la grandeur de l'Idée.

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    Commentaire extrait de Quand le crayon attaque, "Images satiriques et opinion publique en France, 1814-1918", Michel Dixmier, Annie Duprat, Bruno Guignard, Bertrand Tillier, chez Autrement, p. 157-158.

     

    Les auteures du Guide de quartier Trudaine Rochechouart avaient montré cette affiche de l'Assiette au Beurre en 2007, page 39, pour illustrer les premiers pas de la fête du travail au Théâtre des Folies Rochechouart, 42 rue de Rochechouart.

    Extrait :"C'est au théâtre des Folies Rochechouart , installé au 42, que se déroule du 15 au 20 juillet 1889 le Congrès ouvrier international de Paris, inauguré dans  la vieille salle Pétrelle. Il doit consacrer la fondation de la IIe Internationale. Une résolution adoptée à l'unanimité par les délégués des 21 pays, parmi lesquels Wilhelm Liebknecht et August Bebel pour le parti social-démocrate allemand, Victor Adler pour le parti social-démocrate autrichien, le Roumain George Valentinovitch, recommande "une grande manifestation internationale à date fixe", "dans tous les centres ouvriers d'Europe et d'Amérique en faveur de la journée à 8 heures de travail", et adopte la date du 1er mai de l'année suivante."

    Le guide est téléchargeable sur le site de la mairie du 9e ici.

  • Le logement social à Paris

    Voici ce qu'on construisait dans les années d'après-guerre :

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    Vous le connaissez bien sûr. Il s'agit de l'ensemble des habitations, connu sous le nom de "La Sablière", apparentés à la SNCF. Sur la photo, nous sommes à l'angle des rues Ambroise-Paré et Saint-Vincent-de-Paul. Belle allure. Belle construction. Rénovation récente.

    Malheureusement le foncier est rare et cher à Paris. Ce qui ne laisse pas beaucoup de parcelles libres pour y élever des bâtiments destinés au logement social. Et quand la Ville en trouve, après de patientes recherches et un peu de chance - des emprises privées ou appartenant à d'es institutions type SNCF, RATP qui souhaitent s'en défaire -, ses projets déclenchent souvent des tollés de protestations. On ne veut pas de cela chez nous ! Référez-vous au projet municipal de construire des équipements sociaux, plutôt du logement étudiant, sur la parcelle délaissée par la Chambre de Commerce de Paris avenue Trudaine - angle Bochard de Saron ! Il y a des cas encore plus controversés dans les beaux quartiers, comme par exemple dans le 16e. (Le cri de la Muette ici avec tout l'humour noir qui convient.)

    On fait alors dans le discret, ou dans des quartiers moins flamboyants... comme par exemple en haut de la rue de Rochechouart, où vous n'avez pas manqué de voir des palissades de chantier qui cachent en partie les façades des immeubles du 90 et du 92. Nous nous sommes renseignés auprès de notre élue chargée du Logement et des Solidarités dans le 9e, Claire Morel. Il s'agit de la réhabilitation d'un immeuble déjà occupé par des locataires. Le conventionnement de 2006 a défini les catégories de financement, et il s'agira donc de logements de type PLS qui sont loués aux environs de 9,62€ le m² valeur juin 2006.

    Pour vous faire une idée des catégories de logements aidés existant sur Paris, et savoir ce que sont les PLS, voici le détail fourni par la mairie du 18e sur son site :

    PLA-I : Prêt Locatif Aidé d'Intégration
    Les logements de catégorie PLA-I sont destinés à des ménages aux ressources plus modestes que les locataires du PLUS :

    • en dessous de 1200 € par mois pour une personne seule.
    • ou de 2900 € pour un couple avec 2 enfants.

    > Le loyer de base des logements PLA-I créés à partir du 1er juillet 2007 s'élève à 5,42 €/m², hors-charges.

    PLUS : Prêt Locatif à Usage Social
    Les logements de type PLUS, qui ont remplacé à partir de l'année 2000 les logements PLA, constituent la catégorie de droit commun du logement social.
    Les plafonds de ressources des locataires s'élèvent à :

    • environ 2200 € par mois pour une personne seule.
    • 5300 € par mois pour un couple avec 2 enfants.

    > Le loyer de base des logements PLUS créés à partir du 1er juillet 2007 s'élève à 6,09 €/m², hors-charges.

    PLS : Prêt Locatif Social
    Les logements PLS sont des logements destinés en particulier aux classes moyennes. Le plafond de ressources est d'environ :

    • 2900 € par mois pour une personne seule
    • de près de 6800 € pour un couple avec 2 enfants

    > Le loyer de base des logements PLS créés à partir du 1er juillet 2007 s'élève à 9,14 €/m², hors-charges.

    Les tarifs ne sont pas à prendre au centime près, car ils sont mis à jour régulièrement, ils donnent une indication.

    Un supplément d'information concerne l'ancien café "Chez Camille" (l'enseigne orange), dont le bail commercial à la fin des travaux sera de nouveau proposé.

  • Une visite au centre d’hébergement Emmaüs-Solidarité rue Louvel-Tessier

    Le nouveau centre d’hébergement et de stabilisation rue Louvel-Tessier a ouvert ses portes à l’automne 2011. Joyau de l’architecture industrielle parisienne, ce lieu a une vocation sociale, mais aussi culturelle et citoyenne. Il accueillait récemment une réunion ouverte de la commission interquartiers solidarités du 10ème arrondissement, qui envisage d’aider le centre à acquérir du matériel.

    Depuis la loi DALO de 2007, les associations adhérentes de la FNARS ont dû «réhumaniser»  leurs centres d’hébergement afin d’offrir aux personnes hébergées un accompagnement dans la dignité et dans la durée : les bénéficiaires ne devraient plus sortir sans se voir proposer des solutions à long terme. Rue Louvel-Tessier c’est un centre de «stabilisation» pour personnes à la rue ayant déjà connu les mises à l’abri d’urgence, les plans «grand froid», les centres de réinsertion, les cures de désintoxication pour certains... Des personnes «cassées», nous disent les travailleurs sociaux, des personnes qui ont besoin de se reconstruire, à l’abri des turbulences de la rue.

    TESSIER%201.jpgHumanisé, ce centre l’est : magnifique architecture industrielle, repensée de manière écologique et humaine, avec des espaces agréables et conviviaux, une salle informatique, un auditorium d’une cinquantaine de places, des planchers en Plexiglas qui permettent de voir par transparence la verrière, ainsi que les étages abritant des chambres individuelles disposées en coursives... Le tout entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite.

    52 personnes y sont actuellement hébergées, dans une mixité complète : hommes, femmes, jeunes, moins jeunes, personnes avec animaux (au dernier étage)... Les bénéficiaires sont orientés par le SIAO, le 115, les équipes de maraudes, les services médicaux ou psychiatriques. D’origines diverses et de profils variés, les hôtes du centre pourront donc se stabiliser ici dans un cadre favorable.

    Mais ce qui fait l’originalité de ce centre, ce n’est pas la seule architecture, c’est l’importance qui y est donnée à la culture et à la rencontre avec l’environnement local, de manière non seulement à soigner, à reconstruire, à insérer, mais à faire s’épanouir de véritables citoyens.

    Le nombre de partenariats culturels est impressionnant (Festival du Cinéma du Réel à Beaubourg, festival «Belleville en Vue», différentes troupes de théâtre, des associations culturelles du 10ème, etc.), et, surtout, le centre est ouvert sur le quartier, par exemple lors de l’atelier théâtre le lundi, des projections de films y sont données, des expositions photographiques organisées dans tout l’espace, notamment dans le réfectoire, ce qui permet aux bénéficiaires de faire visiter «leurs» locaux et de s’approprier les créations artistiques qui y ont lieu. Des résidents d’autres centres viennent se joindre à eux au moment des manifestations culturelles.

    Dans la salle commune, pas de télé - c’est un choix -, mais plutôt un antique et splendide piano donné par la Fondation Abbé Pierre. Tout un symbole.

    Une visite sur le site de Emmaüs-Solidarité, anciennement Emmaüs-Paris ? C'est ici.