Web
Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Histoire - Page 17

  • François Hollande, président !

    paris,barbès,politique,présidentielle,résultats

     

    Hier matin, nous avons fait le tour des bureaux de vote du quartier. Matin brumeux et grisâtre, rien d'enthousiasmant pour ce dimanche de mai. Où es-tu, joli mois de mai ? A Belzunce, on attend patiemment dans la file; rue Bossuet, on attend même sur le trottoir. De bonne source, on nous dit que les citoyens viennent assez régulièrement avant la messe de l'église Saint-Vincent-de-Paul qui est juste à côté. Bien vu.

    Côté 9e, à l'école de la rue Turgot, pas de foule ni sur le trottoir, ni à l'intérieur. Ici, les habitudes sont tout autres : une petite affluence chez les lève-tôt, puis une grande pause jusqu'à la mi journée, un peu avant le déjeuner dominical. Nous sommes passés vers 10h30 dans un grand vide...

     A midi, le ministère de l'Intérieur annonçait une participation de 30,66%, donc pas de mobilisation exceptionnelle ni d'un côté, ni de l'autre, au moins à la mi-journée.

    Et finalement, à 20 heures, les radios et les télévisions annonçaient la victoire de François Hollande avec quelque 51,7 % des voix.

    La Bastille a revécu un certain 10 mai, et les anciens ont retrouvé une partie de leur jeunesse...

    images?q=tbn:ANd9GcRSftMwPqT7J2bYfkC6vkPSJsWjfeJuDI09kMgCe94raza2-4Sc

  • Un hommage à Raymond Aubrac, décédé le mardi 11 avril

    Nous avons choisi, en ce jour important pour la Démocratie et pour notre République, de publier un des derniers discours du grand résistant Raymond Aubrac, décédé la semaine dernière. Il l’a prononcé place de la Bastille, le 14 juillet 2011, révolté alors par l’actualité, par les dérives politiques et sociales, et plaidant le retour impératif aux principes fondateurs de la République et aux exigences du Conseil National de la Résistance.

    1507463_3_5675_raymond-aubrac-lors-d-un-discours-le-22_4a06522b1c96fba7fafe67f0240970cf.jpg

    « Depuis bientôt un an, les plus hautes autorités de l'Etat s'acharnent à dresser les citoyens les uns contre les autres. Elles ont successivement jeté à la vindicte publique les Roms et les gens du voyage, les Français d'origine étrangère, les habitants des quartiers populaires, les chômeurs et précaires qualifiés d'«assistés»... Elles ont ressorti le vieux mensonge d'une immigration délinquante, elles pratiquent la politique de la peur et de la stigmatisation.

    Nous avons manifesté le 4 septembre 2010, dans toute la France, contre ce dévoiement de la République. Aujourd'hui, chacun mesure la terrible responsabilité de ceux qui ont donné un label de respectabilité aux idées d'extrême droite, à la xénophobie, à la haine et au rejet de l'autre. De dérapages verbaux en pseudo-débats, de crispations identitaires en reculs sociaux, la voie a été grande ouverte à une crise démocratique encore plus grave que celle du 21 avril 2002.

    Parce que nous sommes attachés aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité, nous ne supportons plus que la République soit ainsi défigurée, la laïcité instrumentalisée au service de la stigmatisation de millions de nos concitoyens, la xénophobie banalisée dans les propos de ministres et de députés qui prétendent parler en notre nom à tous. Nous refusons que la peur soit utilisée pour faire reculer nos libertés, que les inégalités soient encouragées par l'injustice fiscale, le recul des droits sociaux et la démolition des services publics.

    Nous refusons cette République défigurée; celle que nous voulons, c'est la République «laïque, démocratique et sociale» que proclame notre Constitution; celle du 14 juillet 1789, du Rassemblement populaire de 1936, celle enfin du Conseil national de la Résistance. Celle qui s'attache inlassablement à garantir à tous l'égalité en dignité et en droits, l'égale liberté, l'égal respect de la part de ceux qui les gouvernent.

    C'est pourquoi nous lançons un appel solennel au rassemblement de toutes et tous, à la mobilisation des consciences pour le retour de cette République que nous voulons plus que jamais libre, égale et fraternelle.

    Deux cent vingt deuxième anniversaire de la prise de la Bastille, ce 14 juillet est le dernier avant l'échéance présidentielle de 2012. Sachons nous en saisir, nous rassembler pour fêter la République de la meilleure manière qui soit: en appelant nos concitoyennes et concitoyens à faire respecter ses valeurs, aujourd'hui et demain.

  • Le Clos Saint-Lazare à l'honneur à la mairie du 10e

     

    Du 26 mars au 23 mai 2012
    Hall de la mairie du 10e
    72, rue du Faubourg Saint-Martin

    La Mairie du 10e et le Comité d'histoire de la Ville de Paris vous invitent à visiter l'exposition « Le Clos Saint-Lazare. Histoire d'un îlot du 10e arrondissement » en mairie du 10e.

    L'exposition « Le Clos Saint-Lazare. Histoire d'un îlot du 10e arrondissement » offre l'occasion de découvrir l'histoire de l'enclos Saint-Lazare et les nombreuses transformations subies par le site au fil du temps. Finalement, étudier l'évolution de cet espace revient à observer ce qui apparaît comme une sorte de concentré de processus caractéristiques de l'urbanisation parisienne au cours des deux derniers siècles.

    Il existe un petit journal du Clos Saint Lazare, disponible ici d'un clic.

    Nota : Une recherche sur un moteur de recherche pour "Clos Saint-Lazare" donne un nombre d'occurences important sur un grand ensemble (29 hectares et 2193 logements) situé à Stains (93), beaucoup plus important que celui du 10e. Il est vrai que les titres des journaux ont plus souvent utilisé les affaires de délinquance de Stains que les transformations de l'urbanisme dans le 10e. Le site le présente comme  ce qui aurait du être un prolongement de la Cité-jardin proche, et ne manque pas de dire qu'il a été construit sur les terres maraichères de la défunte ceinture verte de Paris des années 1950-60, en petite couronne. Un temps où nos tomates ne traversaient pas l'Europe avant d'arriver dans notre salade. Ah, nostalgie !

  • Réponse en image à la devinette de dimanche dernier

    paris, lariboisière

    C'était donc l'Hôpital Lariboisière : 

    Vous avez ci-dessous une vue de la rue Ambroise Paré, baptisée ainsi en hommage au célèbre médecin.

    Débordant de la façade sur rue on aperçoit le pavillon dont le pignon est décoré d'une sculpture allégorique. Tout au fond, c'est la gare du nord.

    Rue Ambroise Paré web.JPG

  • A vote avis ? Versailles ?

    paris,10e,monument,19e

    Nous ne jouons pas très souvent aux devinettes, mais cette photo prise récemment nous a étonnés une fois sur l'écran... Saurez-vous dire où elle a été prise ? De quel monument ou batiment  s'agit-il ? Non, ce n'est pas Versailles bien sûr. Le pignon de ce petit pavillon a belle allure, surmontant une terrasse bordée de potiches en pierres.

    Et de près, cela vous aide ?

    paris,10e,monument,19e

  • Avec l’enceinte de Thiers 1840 : Paris se coupe durablement de ses banlieues

    D'une enceinte à l'autre

    Notre carrefour Barbès et le quartier du même nom, auquel nous avons modestement contribué à donner une existance aux yeux des élus, était au coeur du développement de Paris au moment de la destruction de l’enceinte des Fermiers Généraux et des nombreuses barrières qui en permettaient le franchissement, moyennant l’abandon de quelques monnaies sonnantes et trébuchantes. Il est à cheval sur les faubourgs et les nouveaux quartiers, qui n’étaient quelques années auparavant que la « zone », et offraient des habitations très précaires à des populations venues parfois de loin avec l’espoir de louer leurs bras et de gagner leur pain. La chute de ce mur a largement contribué à la dynamique de la ville. 


    Paris visite guidée #6, Pavillon de l'Arsenal par Pavillon-Arsenal

    (Malgré une tentative auprès du Pavillon de l'Arsenal, on ne saura pas ce qu'a fait Orson Welles, subjugué par la gare d'Orsay... Vous le savez peut-être ? Dites-le nous.)

    Plus tard, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, l’effacement de l’enceinte de Thiers, si comme le dit la vidéo du Pavillon de l’Arsenal a constitué une réserve d’espaces verts, n’a pas fait disparaître la coupure avec la banlieue. Aujourd’hui comme hier, d’une autre manière, ce sont ses gares qui relient Paris à sa banlieue. Quand la ville était enserrée dans ses « fortif », les seules percées étaient les lignes ferroviaires. Depuis des décennies maintenant, le boulevard périphérique a repris ce rôle d’isolement de la capitale. L’arrivée de banlieusards en rangs serrés dans les gares parisiennes chaque matin reflètent pourtant la relation étroite et l’interdépendance qui existent entre les deux. Malgré son importance, le flux piétonnier rassure. Les centaines de kilomètres d’embouteillage sur les accès autoroutiers, en revanche, inquiètent…

    paris,10e,voies-ferrées,gare-du-nord

    En dehors des activités contraintes, comme se rendre sur son lieu de travail, le passage des enceintes qu’elles soient dans la réalité ou dans les têtes, a du mal à aller de soi. Il n’est qu’à observer les habitudes des habitants de chaque côté du viaduc du métro, dans notre quartier, comme celles des habitants de Paris ou d’Aubervilliers, pour ne citer que ceux qui nous sont proches. L'attraction vient du centre, du cœur de ville, rarement en sens inverse. Pourquoi dans ces conditions s’étonner que les jeunes des quartiers périphériques préfèrent faire la fête dans Paris, préférent ses bars et ses terrasses ? Les actifs viennent y travailler le jour par milliers en descendant du train ou du RER, les mêmes et d’autres souhaitent profiter de la vie nocturne parisienne… Il sera difficile d'aller à contre courant.

    L’attrait inverse, c’est à dire de l’extérieur sur ceux de l’intérieur, ne s’exerce qu’avec l’âge, l'arrivée des jeunes enfants, le besoin d’espace et de nature… Mais qu’ils atteignent quinze ou seize ans et tout est à reprendre !

  • La Commune de Paris et le 18e

    document?id=16858&id_attribute=111140 ans de la Commune de Paris :

    du 7 au 30 novembre, visitez l'exposition installée dans le hall central de la mairie du 18e.

    Adaptée de l'exposition « 1871, La Commune de Paris, une histoire moderne », présentée au Réfectoire des Cordeliers en mai et juin derniers. Cette exposition propose au visiteur une promenade dans les 20 arrondissements du Paris communard. La reconnaissance de l'égalité des salaires, le droit au logement, l'affirmation de la démocratie participative sont quelques-unes des décisions novatrices abordées dans le parcours proposé. Des thèmes qui ne manquent pas de résonner dans l'actualité malgré les 140 ans qui nous en séparent.

    Envisager la Commune en tant que laboratoire d'idées inédites et fructueuses, inscrites dans une géographie et un contexte singuliers donne à voir au visiteur la dimension moderne de cette période fondatrice pour l'histoire de Paris.

    Dans une scénographie originale et repensée pour l'arrondissement, cette exposition s'articule autour de trois thèmes : la démocratie communarde, la commune comme humanisme et la sociale.

    La Mairie du 18e vous propose également divers événements ouverts à tous et gratuits.

    Le mercredi 9 novembre à 20h00 en salle des Fêtes de la Mairie du 18e :
    Soirée musicale
    « Riton chante la Commune », récital de Riton la Manivelle et son orchestre

    Le Mercredi 22 novembre :
    18h00 / Inauguration de la plaque
    « Les Maires de la Commune » en présence de Daniel Vaillant, maire du 18e, député de Paris, ancien ministre, et Catherine Lassure, adjointe au Maire, en charge de la Mémoire et du Monde Combattant.

    Jean_Louis_Robert_1871_2.jpg19h00 / Conférence « la Commune de Paris (1871) - la révolution méconnue », animée par, Jean-Louis Robert (photo ci-dessus), Professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne.

    Les amis de la Commune vous proposent deux balades thématiques :
    Samedi 19 novembre « Le 18e insurgé » / 10h30 devant la Mairie du 18e
    Samedi 26 novembre « Louise Michel » / 14h00 devant la Mairie du 18e

     _/_/_/

    Le petit côté "anar" d'Action Barbès...? Voyez-vous même :

    Journal Illustré de la Commune de Paris / Making of by RaspouTeam from Cosmografik on Vimeo.

     

  • Du redécoupage des circonscriptions parisiennes

    Avant les grands matchs de campagnes présidentielle

    puis législatives du printemps prochain, revenons sur une décision entérinée il y a déjà deux ans sous la houlette du ministre Hortefeux.

    paris,circonscriptions,législatives,députés

    En effet, les circonscriptions qui entourent le carrefour Barbès ont été modifiées par rapport aux dernières élections législatives de 2007. Depuis 1986, le département de Paris, ou de la Seine pour les anciens, compte 21 députés, il n'en comptera plus que 18 en 2012. Ce redécoupage a été voulu pour rapprocher au maximum les zones redessinées d'une moyenne de 125 000  électeurs pour un siège de député.  Ce sont les fameux critères démographiques, chers au Conseil constitutionnel (décision rendue le 8 janvier 2008), qui doivent présider à tout redécoupage... Il a été analysé, modifié, retoqué, validé par la commission consultative prévue par la constitution en juillet 2009 et sera opérant lors des prochaines élections.

     On part de cette carte :

    75_4.png

    • 1re circonscription : elle comprend désormais 4 arrondissements du centre

    1er, 2e et 8e arrondissements ; majeure partie du 9e arrondissement (quartiers Chaussée-d'Antin, Faubourg-Montmartre et Saint-Georges, partie du quartier Rochechouart située au sud d'une ligne définie par les voies ci-après : rue Condorcet et rue de Maubeuge)

    Conséquence : Jusqu'en 2012 l'actuelle 4e circonscription réunit les 8e et 9e arrondissements et a à sa tête le député Pierre Lellouche, remplacé par sa suppléante Edwige Antier depuis qu'il siège au gouvernement. Autant dire que la découpe d'une petite partie du haut 9e - limite sud soulignée ci-dessus -, qui vote plus à gauche que le reste de l'arrondissement, ne perturbera pas la réélection du député UMP, qui s'y présentera. Dans la nouvelle découpe, la 1ere circonsription qui intègre donc les 1er et 2e arrondissements ne verra pas son profil sociologique très modifié puisque les quelque 10 000 inscrits pour chacun des 1er et 2e arrondissements restent d'un poids très relatif par rapport aux quelque 23 000 inscrits pour le 8e et 25 000 pour le 9e. D'ailleurs, une enquête d'un institut a hiérarchisé les chances pour la gauche de gagner des circonscriptions en 2012 et cette nouvelle 1ere circonscription de Paris arrive à la 462e place sur les 577 ! On peut donc se poser la question de l'arrière pensée qui a présidé à l'abandon de ce demi-quartier à la circonscription du 18e arrondissement.

    • 5e circonscription : elle comprend désormais 2 arrondissements au lieu du seul 10e

    3e et 10e arrondissements

    Conséquence : la députée du Parti de Gauche, Martine Billard, élue dans l'actuelle 1ère circonscription,  soit les 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements jusqu'en 2012, aura du mal à garder son siège face au candidat ou à la candidate qui se présentera à l'issu du choix fait par le PS pour remplacer Tony Dreyfus qui ne se représentera sans doute pas (élu depuis 1997). Selon Libération du 1er novembre, c'est même plus compliqué que cela, car les négociations en cours entre le PS et le parti Europe Ecoologie Les Verts laissent supposer que cette circonscription conviendrait plutôt bien à Cécile Duflot qui cherche un poste de députée sur Paris. Le Monde du 25 octobre donnait un éclairage toutefois un peu différent.... Affaire à suivre dans les prochains jours.

    • 18e circonscription : elle s'accroit d'une partie du 9e

    Partie du 9e arrondissement non comprise dans la nouvelle 1re circonscription, soit nord Rochechouart ; partie du 18e arrondissement non comprise dans les 3e (donc hors quartier Grandes Carrières Nord)  et 17e circonscriptions (donc hors quartiers Goutte d'Or et Chapelle), soit la Butte Montmartre jusqu'à la limite nord de Paris sur le Boulevard Ney/périphérique.

    Conséquence : aucune. La partie du 9e ajoutée vote dans le même sens que la majorité du 18e arrondissement et de la 18e circonscription a priori.

    Actuellement, le PS compte donc 11 députés, l’UMP 8, les Verts 1 et le Parti de Gauche 1 (Martine Billard avait été réélue avec l’investiture des Verts en 2007 avant de rejoindre le PG en 2009).

    On arrive donc à cette carte :

    75_8.png

    Faut-il croire ce qu'explique le géographe et spécialiste des atlas électoraux Frédéric Salmo dans un article du Monde datant de juillet 2009.  : "A Paris, le redécoupage électoral envisagé n'avantage personne" ? Depuis plusieurs élections, l'analyse des bureaux de vote, vus un par un, montre que l'électorat parisien se gauchise, rose et vert, selon les scrutins. Dans ce cas, toutes les interrogations sont recevables.

    Merci au site de Géolections de Frédéric Salmon pour ses cartes.

  • Ce soir à l'IMA : débat et projection du film "le silence du fleuve"

    Dans le cadre des Jeudis de l'Institut du Monde Arabe  et à l’occasion de la parution de la bande dessinée Octobre Noir (éditions Adlibris), l’IMA organise une soirée constituée d’un débat puis de la projection du film de Mehdi Lallaoui : Le Silence du fleuve

    salle du haut conseil - 18h30

    Institut du Monde Arabe

    img_nl_jeudima_oct61_0.jpgOCTOBRE 61 POUR MÉMOIRE

    Au cours des mois précédant la manifestation du 17 octobre 1961, 22 policiers sont tombés en France métropolitaine sous les balles des commandos du FLN (Front de Libération Nationale). A la demande des syndicats de police, un couvre-feu concernant les travailleurs algériens est alors instauré par le préfet de police de Paris Maurice Papon.
    Pour protester contre ce couvre-feu discriminatoire, la Fédération de France du FLN appelle les Algériens de la région parisienne à manifester pacifiquement, avec femmes et enfants, le 17 octobre, à 20h30, sur les Champs-Élysées.
    Le général de Gaulle, président de la République, donne carte blanche à Maurice Papon pour interdire et disperser la manifestation perçue comme une pression sur les négociateurs français et indépendantistes algériens qui traitent, à Evian, du futur statut de l’Algérie. Les forces de l'ordre affrontent les manifestants et en arrêtent de nombreux qu’elles embarquent en différents lieux … On ne sait toujours pas aujourd’hui le nombre des morts. On compte entre 100 et 200 disparus et 2300 blessés suite à cette manifestation.

    Avec : Didier Daeninck, écrivain ; Mako (Lionel Makowski), illustrateur de bandes dessinées ; Benjamin Stora, historien et universitaire ; Mehdi Lallaoui, réalisateur et écrivain ; Samia Messaoudi, militante associative et fondatrice de l’association « Au Nom de la Mémoire » ; Jean Daniel, écrivain et journaliste ; Aïssa Dérrouaz, responsable des éditions AdLibris ; M’hamed Kaki, responsable associatif.

    Voir également sur le site de Mediapart, en clair, le film et en association avec Au nom de la mémoire, des textes d'écrivains réunis dans le livre 17 octobre, 17 écrivains se souviennent.

  • Paris et ses hôtels particuliers

    expo hotel particulier.JPGLe projet de réhabilitation du Louxor a permis à Action Barbès de s’intéresser de plus près aux questions liées au patrimoine. C’est dans cette optique que nous vous recommandons vivement d’aller visiter l’’exposition L’hôtel particulier, une ambition parisienne qui se tient depuis le 5 octobre et jusqu’au 19 février 2012 à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine au Trocadéro.

    Beaucoup d’hôtels particuliers ont été détruits au cours des siècles, mais Paris en garde encore pas mal d’exemples. On peut même dire que ceux-ci ont structuré la ville. Du Marais et de la place des Vosges au quartier de la Chaussée d’Antin, à deux pas du carrefour Barbès, en passant par le faubourg Saint-Germain, la ville de Paris reste profondément marquée par ces demeures qui reflètent un art de vivre, certes réservé  à quelques très rares privilégiés, mais témoins d’une civilisation en plein épanouissement.

    Disons le tout net, l’exposition est remarquable ! Elle est en gros organisée en trois étapes qui nous font comprendre l’évolution de l’architecture des hôtels particuliers, leur place dans la ville et la floraison d’arts connexes liés à ce développement.

    La première étape est celle de l’évolution de la structure de l’hôtel particulier. De la Renaissance où l’organisation du bâtiment reste encore très simple autour de la chambre qui sert à la fois de lieu de réception, de repas et de repos jusqu’au salon du XVIIIème siècle, lieu de réception, pièce centrale de l’édifice, là où s’expriment l’art de vivre, la sociabilité, en passant par la pièce d’apparat du Grand Siècle, celui de Louis XIV, l’exposition nous explique, nous montre, cette évolution qui est assimilable à celle de la civilisation. Pour ce faire, et de manière très pédagogique, une suite typique a été reconstituée, formée d’un vestibule, d’une antichambre, d’un salon, d’un cabinet bibliothèque plus intime, puis d’une galerie, permettant de comprendre comment on passe de la cour au jardin, du vestibule pour l’accueil au salon pour la réception, dans un ordre social très structuré.

    Hôtel_de_Thellusson_(par_Jean-Baptiste_Lallemand_(1716-1803)).jpg

    Hôtel de Thellusson par Jean Baptiste Lallment (1716-1803) (source WIkipédiA)

    La seconde étape nous montre quatre hôtels particuliers représentatifs de leur époque. Le plus ancien, celui de Cluny au Quartier latin, construit pour l’abbé de Cluny lors de ses séjours à Paris. Ensuite l’hôtel Lambert, joyau du XVIIème siècle à la pointe orientale de l’île Saint-Louis, œuvre de Le Vau. Puis l’hôtel de Thélluson, si typique du XVIIIème siècle et enfin  le Palais Rose construit au tout début du XXème siècle. Quatre représentants de leur époque dont, hélas, seuls l’hôtel de Cluny et l’hôtel Lambert subsistent aujourd’hui.

    Enfin, la troisième étape nous montre le développement de l’art de la décoration (peintures murales, mobilier) et des jardins.

    Autour du quartier Barbès, peu d’hôtels particuliers encore en place. Notons la maison de Thiers, place Saint-Georges, d’un intérêt en vérité limité, la mairie du 9ème, l’hôtel d’Augny, l'hôtel Wendel, mais surtout l’hôtel  Bourrienne au 58 rue d’Hauteville, véritable bijou du début du XIXème siècle avec sa décoration Directoire. Le visiter, c’est se remettre dans l’ambiance des fêtes de cette époque postrévolutionnaire, celle des Merveilleuses, de Mme Tallien, de Mme de Beauharnais, qui y vivaient des amours intenses et agitées.

    Donc en un mot comme en cent, allez visiter l’exposition L’hôtel particulier, une ambition parisienne.

    Bourrienne1.jpg

    Salon hôtel Bourrienne (source)

  • Journées du patrimoine ce week end

    paris,patrimoine,cultureLes journées du patrimoine tenues le week-end dernier nous invitent à regarder plus en détails certaines choses. On était bien curieux de le voir, cet hôtel qui a si souvent été mis à l'honneur par les "communicants" de la mairie du 9e... Quel hôtel ? mais l'ancien hôtel particulier des Wendel, rue de Clichy.

    La rue de Clichy d'abord. N'en doutons pas, la rue de Clichy fait bien partie de notre patrimoine. "Cette rue est sur l'emplacement d'un très ancien chemin qui conduisait de la rue des Bons-Enfänts (au Palais Royal ndlr) à une bifurcation (station de métro La Fourche) où il se divisait en deux branches allant respectivement aux villages de Clichy et de Saint-Ouen." nous dit J. Hillaret dans son Connaissance du Vieux Paris (Editions Princesse). On trouvera beaucoup d'informations à propos de la rue de Clichy sur la page que Wikipédia lui consacre.

    Anecdotes moins connues, c'est là, dans le Tivoli du bas de la rue de Clichy, à l'emplacement actuel de l'église de la Trinité, que Marie-Antoinette emmena se promener ses deux enfants (Marie Thérèse et Louis) la veille de la fuite à Varennes, donc le 20 juin 1791, pour donner le change aux Révolutionnaires. Et c'est toujours rue de Clichy que la voiture emportant le Roi, la Reine, leurs deux enfants, Mme Elisabeth soeur du Roi, passa. "A six heures du soir, le cocher allemand de Fersen, Balthasar Sapel, sortit la grande berline noire de chez le carrossier pour la mener rue de Clichy chez un riche Anglais" nous dit l'historien Timothy Tackett dans Le Roi s'enfuit (Editions La Découverte). A noter que cet Anglais, M. Crawfort, était l'amant de la baronne de Korff, identité utilisée pour le passeport de Marie Antoinette, mais aussi que la femme de ce M. Crawfort était la maîtresse du beau Suédois Axel de Fersen. Plus loin Timothy Tackett nous dit :"Il était alors minuit et demi, une heure plus tard que prévu. Alors que la famille s'embrassait et s'installait dans la petite voiture, Fersen prit les rênes avec Malden à l'arrière comme valet de coche, et se mit en route lentement pour ne pas attirer l'attention. Au lieu d'aller directement à la barrière Saint Martin, il passa par la rue de Clichy et s'assura que la berline n'y était plus." Au grand étonnement du Roi qui connaissait bien Paris.

    P1000505.JPG

    Le W des Wendel sur la façade de l'hôtel particulier

    Au 10 rue de Clichy se tient donc l'hôtel Wendel ou de Wendel, les deux expressions sont utilisées. La famille de Wendel est d'ancienne noblesse et l'hôtel particulier "construit en 1864 par l'architecte Storez" nous dit le dépliant édité par la mairie du 9e, est en cette fin de 19è siècle le lieu où réside Charles de Wendel et là où il meurt le 15 avril 1870 (source Wikipédia).

    Le 9ème arrondissement de Paris présente deux caractéristiques qui le singularisent un peu par rapport aux autres arrondissements : sa population y est en forte croissance depuis une dizaine d'années et la quantité d'espaces libres y est proche de zéro. La municipalité actuelle saisit donc toutes les opportunités qui se présentent pour acquérir des lieux afin d'y installer des logements sociaux (moins de 5% du parc immobilier dans cet arrondissement), des crèches et des écoles car qui dit augmentation de la population, dit enfants. C'est dans ce contexte que l'hôtel de Wendel a été acheté en 2002 par la Ville de Paris pour y installer une école. Le projet n'allait pas de soi : comment concilier le respect du patrimoine et la création d'une école dans un même endroit ? Laurent Chabas, premier adjoint au maire du 9e en charge du projet nous explique la chose :


    Renovation de l'hôtel de Wendel par ParisNeuvieme

     

    "Le coût total de cette réhabiliation/création est de 12 millions d€, soit 2 millions de moins que le budget initialement prévu" dit avec fierté Laurent Chabas. Reconnaissons que le projet est bien réussi.

    L'hôtel de Wendel, construit donc en 1856, soit avant la construction de l'église de la Trinité (1861-1867), fait partie de ces demeures cossues, mais sans ostentation, de cette fin de 19e siècle. La vogue du retour aux styles fin 18e imposée par l'impératrice Eugénie, très nostalgique des époques Louis XV et Louis XVI, n'a pas manqué d'influencer l'architecture et le décor mais on y trouve un mélange de styles curieux allant d'Henri II pour la chambre de Monsieur, au style un peu Rocaille cher à la Pompadour dans le grand salon sans oublier le style Renaissance des voutes du passage des cochers à l'entrée. Décrite ainsi, la chose peut paraitre hétérogène mais finalement l'ensemble n'est pas laid.

    La rénovation entreprise par la Ville de Paris est de qualité. Les contraintes imposées à l'architecte relevaient du défi puisque le lieu doit respecter les règles modernes (accueil du public, des handicapés, environnement, etc ...) et bien sûr préserver le patrimoine historique. De plus, c'est une rénovation soignée. On a poussé le détail jusqu'à réinstaller des pavés en bois dans le passage des cochers (moins bruyants que les pavés en pierre), on a très bien étudié la circulation des personnes pour que les enfants puissent aller des salles de classe aux salons historiques, on a étudié l'acoustique et installer des panneaux spéciaux qui absorbent le son, on a étudié la lumière et les couleurs pour les salles de classe, etc. .. Dans le grand salon, on a fait appel à un artiste photographe qui a installé au plafond une grande photo de feuillage, donnant à la pièce beaucoup d'allure. Voici quelques photos.

    P1000503.JPGP1000507.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

    P1000501.JPG

     

    P1000492web.JPGP1000493web.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

    P1000494.JPG

    Le Grand Salon mélange les genres : trumeau Grand Siècle (Louis XIV)
    mais dessus des portes style Rocaille (Louis XV) et plafond moderne


    Avec cette réalisation, le 9e arrondissement a désormais trois hôtels particuliers à la disposition du public : la mairie rue Drouot, la bibliothèque Chaptal rue Chaptal et l'école de la rue de Clichy.