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Histoire - Page 15

  • "Louise Michel, écrits et cris" à la mairie du 10e

    Dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes 2013 

    Rémi FERAUD Maire du 10e arrondissement, et

    Marie-Thérèse Eychart, Adjointe au maire du 10earrondissement chargée des Droits de l’Homme et de la Lutte contre les discriminations

    ont le plaisir de vous inviter à la représentation du spectacle ce soir


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    « Louise Michel, écrits et cris »

    Spectacle théâtral et musical sur Louise Michel (1830-1905)

    par la compagnie Marie Ruggeri

    le lundi 11 mars 2013 à20h00 -



    Conçu à partir de la correspondance et des Mémoires de Louise Michel, le spectacle « Louise Michel, écrits et cris » met en lumière le destin peu commun de cette femme, cette inlassable défenseuse des droits de l’Homme et des femmes, cette “Indignée” avant l’heure en plein cœur du XIXe siècle.

    Pour en savoir plus :

    Louise Michel dans Wikipedia

    La Commune : un document à partir de La Commune (Editions Stock, collection Stock+plus, Paris 1978, 504 pages. Première édition : 1898.) mis en ligne et développé en collaboration avec la Bibliothèque Paul-Émile Boulet de l’Université du Québec à Chicoutimi.

     

  • Pourquoi les policiers ont-ils été appelés "poulets" ?

    La préfecture de police a déménagé dans le passé. C'est peut-être une piste qui explique les "poulets"...

    24 mai 1871 : à l’occasion de la Commune, les locaux occupés par la préfecture de police depuis 1800 rue de Jérusalem (4e) sont incendiés. Sur décision de Jules Ferry, alors Maire de Paris, la Préfecture de Police est relogée provisoirement dans la caserne de la Cité destinée en premier lieu à accueillir la Garde Républicaine et les pompiers de Paris. Elle s’y trouve encore aujourd’hui… Et c’est d’ailleurs en prenant possession de ce site que les policiers ont sans doute hérité de l’appellation « poulet », la caserne ayant été bâtie sur l’emplacement de l’ancien marché aux volailles de Paris. La rue de Jérusalem a, quant à elle, disparu lors de l’agrandissement du palais de justice.

    Retrouvez une description détaillée de ce marché aux vollailles de la rive gauche (alors que les Halles étaient sur l'autre rive) dans la revue en ligne de la France Agricole, un article de Marcel Lachiver datant de février 2004.

    En revanche, si vous vous intéressez plutôt à l'histoire de la Commune, les archives de la télévison suisse proposent une série d'émissions en libre accès sur ce site. Ce sont 12 conférences télévisées, d'une demi-heure chacune, présentées par Henri Guillemin pour le centième anniversaire de la Commune de Paris.

  • Au son du Chant des Partisans

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    Ci-dessus le faire-part lu dans Le Monde du 7 mars 2013.

    Retrouvez ci-dessous le sourire capté sur les murs de notre quartier en janvier 2012 :

    1335693778.jpg

  • Absinthe toujours...

    Il est des articles qui suscitent l'intérêt des lecteurs et poursuivent leur bonhomme de chemin au gré des commentaires et même du partage de connaissances nouvelles. Ainsi avions-nous reçu les références d'une enquête sur l'alcoolisme dans le quartier de la Goutte d'Or par les frères Bonneff (1913), puis découvert une vidéo suisse sur l'interdiction de l'absinthe dans le Val-de-Travers, en 1910, et maintenant une lectrice nous adresse une affiche qui relate cette mesure radicale et regrettée, si l'on ré-écoute les habitants du canton de Neufchâtel.

    Nous remercions Nicole Jacques-Lefèvre qui nous autorise la reproduction de cette affiche extraite de sa collection personnelle.

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    Pour en découvrir le détail, cliquez ici ou sur l'image.

    En France, l'absinthe fut interdite le 16 mars 1915, puis cette interdiction fut levée en 2011, sous réserve du respect de la réglementation (tolérance de 35mg/l de thuyone). Si vous vous intéressez à l'histoire à rebondissements de l'absinthe, rendez-vous sur le site de l'Heure Verte. On y trouve une multitude d'informations et d'illustrations, notamment une série de cullières à absinthe. Egalement une réponse intéressante à la question "pourquoi l'absinthe a-t-elle été interdite ?" Entre les ligues de moralité, les syndicats viticoles et les véritables défenseurs de la santé publique (l'alcoolisme faisait des ravages à la fin du XIXe s.), il est vrai que l'absinthe avait de nombreux ennemis. 

    cuiller-coquille35-01-s.jpgImage empruntée au site de l'Heure verte. Cuillère originale en forme de coquille Saint-Jacques, également désignée sous le nom de grille à absinthe.

  • Encore un plan de métro

    Historique celui-ci. On ne parle plus de fréquentation comme la dernière fois mais de la date de construction des lignes de métro. On y apprend ainsi que la ligne 2, pour nous la ligne qui passe sur le viaduc à Barbès, date de 1903 et la ligne 4, celle qui descend de Clignancourt vers la République date de 1908. Des lignes centenaires. Malgré les nombreuses rénovations, il reste des structures anciennes telles que le viaduc lui-même, les stations aériennes, leurs accès et leurs escaliers. 


    L'évolution du réseau du métro de 1900 à nos jours par musee_des_arts_et_metiers

    Si vous regardez la vidéo jusqu'à la fin, vous verrez également quelles sont les heures de grande affluence. Les usagers du métro ne seront pas surpris : les pics sont à 8h et 18h30... Cette vidéo provient du Musée des arts et métiers. Si vous aimez joué de la souris, rendez-vous sur le site du musée et profitez de la visite virtuelle des trésors de ce musée original, au coeur de Paris. Le site est très riche en découvertes de toutes sortes.

    Pour revenir à NOTRE métro au niveau du carrefour Barbès, nous trouvons qu'il est dans un triste état. La RATP aurait-elle renoncé à entretenir ses équipements?

  • Commémoration au 9 rue Guy Patin

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    Avant d'être transformé en logements sociaux il y a quelques années, l'immeuble au 9 de la rue Guy Patin était un foyer d'étudiants juifs qui appartenait à la famille Rothschild.

    • En 1899, la baronne Edmond de Rothschild lègue au Comité de bienfaisance israélite de Paris son immeuble au 9, rue Guy Patin dans le 10e arrondissement, pour qu’y soit créé le « Home israélite pour jeunes filles » qui portera le nom de Toit familial à partir de 1904. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le Toit familial devient la propriété de l’UGIF, sous le nom de Centre Guy Patin. Après la guerre, le Comité de Bienfaisance Israélite de Paris récupère son bien immobilier, qu’il décide de transformer en foyer d’étudiants juifs. Cet établissement a accueilli des étudiants de toutes disciplines et de diverses nationalités: libanais, iraniens, égyptiens, anglais, allemands, américains, roumains... Mais les plus nombreux venaient d’Afrique du Nord. Plus qu’une maison d’étudiants, le Toit familial fut un centre communautaire pour les juifs qui pouvaient assister aux conférences, aux soirées d’études, aux offices du Chabbath et des fêtes. 

      Extrait des archives de la fondation CASIP-COJASOR, comité de bienfaisante de la Communauté depuis 1809.

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    Dimanche 10 février, en présence du maire du 10e, une cérémonie a rappelé la rafle du 10 février 1943. Ce jour-là et le suivant, la police française arrête des enfants dans plusieurs arrondissements parisiens et en banlieue.

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    D'après le recensement effectué par Serge Klarsfeld, 6 182 arrestations d'enfants ont eu lieu à Paris. Pour un grand nombre d'entre eux, ils habitaient dans une partie du nord-est de la capitale dans des îlots insalubres. 

    Voici également un lien vers une carte interactive (Paris).

    cliquez

    A l'aide du recensement mené par Serge Klarsfeld, un historien a mis en ligne une carte interactive des arrestations des enfants juifs à Paris, entre 1942 et 1944.

    Rue par rue, immeuble par immeuble, vous découvrez les noms des enfants arrêtés. La carte et la plaque commémorative au 9 rue Patin ne sont pas d'accord sur le nombre des arrestations. Ce sont des morts de trop qu'ils soient cinq ou onze. 

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    Ci-contre la plaque commémorative, actuellement visible
    sur une des façades de l'immeuble du 9 rue Guy Patin
     :

    " Au cours de la seconde grande rafle des juifs de la Région Parisienne qui eut lieu le 10 février 1943, 
    11 enfants furent arrêtés dans ce centre de l'Union Générale des Israélites de France,
    déportés et exterminés à Auschwitz.
    N'oublions jamais "

    Cette plaque devrait être déplacée
    bientôt pour être exposée
    sur le mur extérieur
    donnant sur la rue
    afin d'être visible
    par tous les passants.

  • Loin de la Goutte d'Or l'absinthe regnait encore

    Après les articles que nous avons publiés la semaine dernière sur la Goutte d'Or de Gervaise et les méfaits de l'alcool sur la classe ouvrière, relatés par les Frères Bonneff, nous avons trouvé une archive de la télévision suisse romande sur la fabrication, ou plutôt sur la fin de la fabrication de cette boisson anisée. 

    L'archive date du 27 novembre 1960. Le documentaire est réalisé par Claude Goretta et le journaliste est Jean-Pierre Goretta. Il est tourné dans le Val-de-Travers où poussent la grande absinthe et la petite absinthe - où étaient cultivées, comme le précise une des personnes interveiwées - des plantent qui entrent dans la composition du breuvage interdit. Sortez vos alambics ! 

  • Lecture - Parlons de Zola

    zola.jpgLa lecture de certains romans d'Emile Zola nous plonge dans l'ambiance du quartier de la Goutte d'Or, 18e (L'assommoir) ou celle des proches Grands Boulevards et du passage des Panoramas, 9e et 2e (Nana). Zola lui même a passé les dernières années de sa vie au 21bis, rue de Bruxelles, à deux pas de la place de Clichy.

    Juin 1908. Voilà cent quatre ans que les cendres d’Emile Zola ont été transportées du cimetière de Montmartre au Panthéon. S’il nous fallait une raison pour rendre hommage à Zola, ce serait bien sûr à cause du 21bis, rue de Bruxelles, là où il a vécu et là où il mourut en 1902. Mais de raison, il en est une bien supérieure, exprimée par Anatole France lors des obsèques de l’écrivain : « Il fut un moment de la conscience humaine ».

    Professeur de littérature française à la Sorbonne nouvelle et spécialiste de Zola, Alain Pagès a publié aux éditions Lucien Souny « Emile Zola : de J’accuse au Panthéon ». C’est un gros livre (400 pages) très érudit mais qui se lit très facilement. Alain Pagès nous y raconte Zola dans les derniers mois de sa vie, de novembre 1897 à septembre 1902, de son engagement dans l’affaire Dreyfus à sa mort. Le tout est complété par quelques révélations sur les causes du décès de l’auteur de L'assommoir sous forme d’une enquête presque policière et un rappel des conditions de son transfert au Panthéon en 1908, Georges Clémenceau étant alors Président du Conseil.

    L’affaire Dreyfus – l’Affaire – (1894/1905) est une période particulièrement importante dans l’histoire de notre pays et celle de la République en particulier. Le livre d’Alain Pagès ne nous raconte pas l’Affaire, mais nous la fait vivre dans sa phase la plus cruciale (1898/1899) à travers l’engagement de Zola que nous suivons presque pas à pas : novembre/décembre 1897 et sa brouille avec Le Figaro ; janvier 1898  l’écriture, au 21bis, rue de Bruxelles, de la «Lettre au Président de la République» qui deviendra «J’accuse…» dans l’Aurore du 13 janvier ; puis son procès et son exil d’un an en Angleterre. Alain Pagès ne se contente pas de nous expliquer ce que furent les raisons de l’engagement de Zola aux côtés d’Alfred Dreyfus, mais il nous conte aussi ce qui, finalement, est peut être le plus admirable chez Zola outre sa quête de vérité et de justice, à savoir la remise en cause complète de son existence même, lui l’écrivain mille fois reconnu et aux succès littéraires indéniables. Il nous raconte sa vie privée, son quotidien presque et aussi les insultes, les menaces tout comme les encouragements reçus. Ce n’est pas le moindre mérite du livre que de nous faire vivre l’Affaire dans les coulisses de Zola si on veut bien nous passer cette expression : les méandres de sa pensée, le comportement de ses amis et plus généralement du camp dreyfusard mais aussi les attaques par presse interposée, via notamment l’odieux La Libre Parole de Drumont et ses propos antisémites et xénophobes.

    La mort d’Emile Zola en 1902 reste un mystère. Si la thèse officielle de l’accident est contestable, toutes les hypothèses émises suite aux différentes confidences faites avec le temps par certains témoins restent sans preuve. Alain Pagès, on le sent, a bien une préférence pour l’idée qui consiste à dire que Zola a été tué par un membre de la Ligue des Patriotes (mouvement nationaliste) qui aurait bouché le conduit de cheminée de la chambre de l’écrivain et ainsi créé les conditions de son intoxication, les preuves manquent. Mais sa petite enquête quasi-policière ne manque pas d’intérêt.

    Parlant des Juifs et de l’antisémitisme, Alain Pagès cite dans son livre une phrase de Zola comme nous aimerions en lire une sous la plume d’un de nos intellectuels contemporains ou bien l’entendre à la télévision pour être plus moderne : « Je parle d’eux bien tranquillement, car je ne les aime ni ne les hais. Je n’ai parmi eux aucun ami qui soit près de mon cœur. Ils sont pour moi des hommes, et cela suffit .»

    Zola Alain Pages.JPG

    Emile Zola - De J'accuse au Panthéon

    Alain Pagès

    Editions Lucien Souny

    21€ 

  • Sur les pas de Gervaise

    Gervaise L assommoir.JPG

    L'assommoir - source Paris Bistrot.com

    Dans son roman L'assommoir, Emile Zola nous raconte le quartier de la Goutte d'Or en cette seconde moitié du 19ème siècle.

    L'histoire de Gervaise est très bien résumée dans la fiche que Wikipédia lui consacre, aussi nous n'y reviendrons pas. Pour ceux qui habitent ce quartier, c'est la description de la Goutte d'Or telle qu'elle était à cette époque qui est intéressante.

    Paru en 1876, le roman de Zola se déroule quelques années plus tôt. Dater le début du roman est assez facile puisque Coupeau, le mari de Gervaise, est ouvrier zingueur sur le chantier de construction de l'hôpital Lariboisière, soit aux environs de 1850, l'hôpital ayant été construit entre 1848 et 1853.

    La date de fin du roman est plus difficile à déterminer mais Zola nous laisse quand même quelques indices. Le percement des boulevards Ornano (pas encore Barbès à cette date) et de Magenta vient modifier le quartier où Gervaise vit son malheur. Nous sommes donc après 1860. A la fin du roman, Gervaise essaie de se prostituer sur le boulevard de Rochechouart au niveau de l'abattoir de Montmartre en démolition. Nous sommes donc vers les années 1865/67, la construction de l'actuel lycée Jacques Decour ayant débuté en 1867. C'était encore à l'époque le collège Rollin.

    Notons que ces dates sont assez cohérentes avec l'histoire de Gervaise qui se déroule sur environ 20 ans et notons aussi que Zola ne fait aucune mention de l'église Saint-Bernard construite pourtant en 1858.

    Le lieu du roman est un périmètre qu'il faut regarder sur un plan de Paris de 1850. Le plan fait par Emile Zola lui même apporte un complément.

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    Plan du quartier en 1850

    Plan Goutte d Or  Zola.JPG

    Plan du quartier établi par Emile Zola

    Le plan dessiné par Zola limite un peu le périmètre car Gervaise va aussi jusqu'à la rue Marcadet. Disons que du Sud au Nord et de l'Est à l'Ouest, Gervaise va du boulevard de la Chapelle à la rue Marcadet, du pont enjambant la voie ferrée à la rue de Clignancourt.

    Au début du roman, Gervaise, qui vient d'arriver de Plassans* - ville imaginaire inventée par Zola mais dont la ressemblance avec Aix-en-Provence est forte - habite à l'hôtel Boncoeur qui se trouve "sur le boulevard de La Chapelle, à gauche de la barrière Poissonnière". La situation exacte est difficile à établir mais Zola précise "Elle (Gervaise) regardait à droite du côté du boulevard de Rochechouart, où des groupes de bouchers, devant les abattoirs, stationnaient en tabliers sanglants". L'hôtel ne devait donc pas être très loin de l'actuel carrefour Barbès. Zola soignait beaucoup tous les détails de ses romans. On peut néanmoins ici s'interroger sur la possibilité de voir les abattoirs à partir du carrefour Barbès. Certes ni le métro ni quelques hautes maisons n'existaient, mais pour une fois qu'on peut peut-être prendre Zola en défaut,il est amusant de se poser la question.

    Une fois quittée par Lantier, son amant avec lequel elle est venue de Plassans et qui lui a fait deux enfants (rappelons que Gervaise n'a que 17 ans lorsqu'elle arrive à Paris, le décor est planté) et mangées toutes ses économies, elle s'installe avec Coupeau, son mari, rue Neuve de la Goutte d'Or, l'actuelle rue des Islettes. Elle y habite un modeste logement au premier étage d'une petite maison située non loin du carrefour avec la rue de la Goutte d'Or, au numéro 12, disent certains. Elle est blanchisseuse, travaille pour Mme Fauconnier et va au lavoir qui se trouve juste devant chez elle. C'est là l'origine du nom donné à la placette de la rue des Islettes place de l'Assommoir, en hommage à Emile Zola. Cette appellation fait appel au titre du roman, mais l'Assommoir était en fait un café, un marchand de vins, lieu de rendez-vous des soûlards du quartier, tenu par le Père Colombe, et qui se trouvait au carrefour du boulevard de La Chapelle et de la rue des Poissonniers (carrefour Barbès actuel).

    Quelques années plus tard, Gervaise qui rêve de s'installer à son compte, emprunte 500 Francs à son amoureux transis et muet, Goujet, grand gaillard blond, forgeron de son état, qui habite sur le même palier avec sa vieille mère. Elle s'installe alors avec sa famille désormais agrandie par une petite fille, Anna dite Nana, autre héroïne de Zola, dans une boutique de la rue de la Goutte d'Or. "C'était une boutique très propre, juste dans la grande maison où ils rêvaient d'habiter autrefois."

    Où est-elle cette maison et comment est-elle ?

    "Cependant, ils s'étaient (Gervaise et Coupeau, son mari) engagés d'une centaine de pas rue de la Goutte d'Or, lorsqu'il s'arrêta , levant les yeux, disant : Voilà la maison ... Moi, je suis né plus loin, au 22". Elle est donc en haut de la rue de la Goutte d'Or et probablement située non loin de l'ancien carrefour avec la rue des Poissonniers. (Rappelons ici que le boulevard Barbès n'est pas encore tracé et que la rue des Poissonniers descend plus bas vers le Sud, revoir le plan de 1850 plus haut)

    "C'est grand comme une caserne, là-dedans !" Cinq étages sur rue nous dit Zola, alignant chacun quinze fenêtres aux persiennes en ruine. En bas, quatre boutiques. A droite de la grande entrée avec porche, une salle de gargotte crasseuse, à gauche un charbonnier, un mercier et une marchande de parapluies. C'est la boutique du mercier que Gervaise va reprendre et transformer en blanchisserie. A l'intérieur, dans la cour, les façades ont six étages en quatre parties formant un vaste carré. Toute la misère de Paris est concentrée là."Il y a trois cents locataires".

    Gervaise - entree immeuble rue de la Goutte d'Or.JPG
    Le porche d'entrée de l'immeuble de la rue de la Goutte d'Or
    vu par René Clément dans son film Gervaise - à gauche, Suzy Delair

    C'est là que Gervaise vivra les meilleures années de sa vie dans sa blanchisserie, puis les pires dans le petit logement insalubre loué lorsqu'elle sera obligée de quitter la boutique. Elle y mourra dans un trou à rat, sous un escalier, alcoolique, abandonnée de tous.

    Au-delà du grand roman social, le roman de Zola nous permet de revoir le Paris de cette époque. Il en reste encore quelques traces.

    * L'assommoir fait partie de la saga des Rougon-Macquart. Gervaise est une Macquart, élevée dans la misère et dans l'alcool à Plassans, ville d'origine des Rougon et des Macquart. Sa fille Nana fera l'objet d'un autre roman de la saga. Son fils ainé sera un des personnages de Germinal.

  • L'église Saint-Bernard protégée par sa récente inscription à l'inventaire des monuments historiques

    Voici une brève lue dans Le Parisien du 15 décembre dernier par un de nos lecteurs que nous remercions de l'avoir fait suivre. Il pense que ce classement permettra un suivi plus précis des permis de construire délivrés à proximité. Souhaitons qu'il en soit ainsi.

     

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    " XVIIIe. L’église Saint-Bernard de la Chapelle — dont la porte avait été fracturée à coups de hache à l’aube du 23 août 1996 par des CRS venus évacuer les 300 sans-papiers réfugiés à l’intérieur depuis deux mois — vient d’être inscrite à l’Inventaire des monuments historiques par le préfet de la région Ile-de-, Daniel Canepa, dans un arrêté du 26 novembre.

    P1050529.jpgIl considère que cette église, située à la Goutte-d’Or, au 6 bis, rue Saint-Luc, « présente, du point de vue de l’histoire et de l’art, un intérêt suffisant pour en rendre désirable la préservation en raison de ses qualités architecturales et stylistiques ». La protection de ce lieu de culte, œuvre de l’architecte Auguste-Joseph Magne et dont la première pierre fut posée le 10 août 1858, inclut « la grille de pourtour et les emmarchements du parvis. "

    Une église de facture classique, néo gothique pour le moins, datant du milieu du 19e siècle avait-elle tous les prérequis pour figurer à l'ISMH ? Pourquoi pas. Consulté sur cette question, Didier Rykner fondateur de la Tribune de l'Art nous a écrit "qu'un bâtiment n'a pas besoin d'être en état critique pour être classé ou inscrit". En effet, il est même préférable de ne pas attendre le travail destructeur du temps. "La seule condition est que le bâtiment présente un intérêt du point de vue de l'art et de l'histoire. Il est évident que c'est le cas de l'église Saint-Bernard, donc son inscription est un minimum." M. Rykner souligne encore qu'il s'agit bien d'une inscription et non d'un classement. 

    A l'automne, nous avions noté que les abords de l'église bénéficiait d'aménagements de voirie, rue Saint-Luc notamment. Bonne prémonition !

    ^)^

    Au-delà du patrimoine, cette église a son histoire, une histoire plus récente et moins esthétique. Elle date de l'été 1996 quand les forces de l'ordre ont donné l'assaut pour déloger des dizaines de familles africaines sans papiers qui s'y étaient réfugiées avec parmi elles, une dizaine de grévistes de la faim. L'INA conserve la mémoire de cette histoire récente : 

    (17 mai 1995 - 2 juin 1997 : Gouvernement Alain Juppé )

  • Armistice de la Grande Guerre : 11 novembre 1918

    Les abords de la gare de l'Est sont marqués par les dates et les souvenirs des guerres du 20e siècle. Jusqu'en 1966, la rue du 8 mai 1945 portait le nom de Strasbourg, ville perdue en 1870, abandonnée aux Prussiens à l'époque. On repense aussi avec nostalgie à la très belle brasserie dont l'enseigne était "Aux armes de Strasbourg" et qui a laissé la place à un supermarché, un de plus.  Vous retrouverez à la fin de notre article une vidéo - peut-on déjà dire une vidéo ? - sur la libération de Strasbourg le 21-22 novembre 1918, grâce au concours d'un caméraman des armées et au Commandement Meyer qui raconte l'entrée des troupes françaises dans Strasbourg, troupes libératrices de l'Alsace. 

    • Voici quelques affiches historiques rencontrées sur le site de l'Assemblée Nationale. Il y en a beaucoup d'autres dans la section qui traite de la chronologie de la guerre de 14-18. 

    mobilisation-d.jpg

    • Premières offensives françaises en Alsace et en Lorraine 7-10 août 1914

    proclamation-d.jpg

    • 6-14 septembre 1914 : les taxis de la Marne ralentissent l'avancée allemande.

    Les taxis de Paris -au total 630 payés au compteur par le Trésor public- ont été réquisitionnés par le général Gallieni afin d'accélérer le transport des troupes vers la Marne. En fait, bien que leur apport militaire ait été modeste par rapport aux effectifs engagés leur valeur a été un symbole du « miracle de la Marne ».

    Du 6 au 8 septembre la bataille est indécise sur un front de 160 km.

    Le 9 septembre l'aile gauche de la Ve armée commandée par Franchet d'Esperey franchit la Marne.

    La bataille de la Marne arrête la progression allemande. Le nombre des victimes est élevé, jusqu'à 100 000 au total.

    appel-gallieni-d.jpg

     Toute la chronologie de la guerre de 14-18, illustrée par des documents historiques, des affiches, des liens vers des allocutions, des films d'époque, des interviews, etc....les commémorations qui ont suivi , jusqu'à celle de 1984 qui a vu le Chancelier allemand Helmut Kohl et le Président de la République française François Mitterrand se reccueillir sur les tombes des soldats des deux pays, au cimetière militaire de Douaumont.  Tout est disponible sur le site de l'Assemblée Nationale.

    • Ci-dessous la libération de Strasbourg avec les images d'époque 

  • En souvenir du 17 octobre 1961, d'une violence à l'autre

    On lisait dans l'agenda du maire de Paris le 17 octobre dernier : 
    11h15 • Dépôt de gerbe à l’occasion de la commémoration du 17 octobre 1961
    Angle du Pont Saint-Michel et du quai du Marché Neuf (4e)

    On se souvient aussi en lisant l'article de wikipedia, ou mieux, l'interview de l'historien Gilles Manceron, auteur de La Triple Occultation d'un massacre (publié avec Le 17 octobre des Algériens, de Maurice et Paulette Péju, éd. La Découverte), publié par Soren Seelow dans le Monde du 17 octobre 2011. La Goutte d'Or se souviendra aussi dans une visite guidée samedi 20 à midi, suivie d'une rencontre avec Leïla Sebbar, écrivaine et journaliste : voir le détail sur le site de l'Institut des cultures d'Islam.

    Un dernier témoignage celui de Jean-François Kahn : 1 minute et demie.

    Cette année, malgré la célébration du 50e anniversaire de la République algérienne, ou peut-être à cause..., le souvenir de cet événement douloureux est resté discret, jusqu'à ce que le président de la république l'évoque et reconnaisse sa réalité.

    Les médias, en revanche, ne se lassent pas d'observer et de commenter le phénomène terroriste. Il fait vendre. Toutefois de plus en plus, et sous l'impulsion du gouvernement actuel et de son ministre de l'interieur*, ils font preuve de précautions de langage pour bien distinguer le terrorisme islamiste radical de l'immense majorité des compatriotes mulsulmans. 

    La séparation de l'Eglise et de l'Etat, au début du 20e siècle, ne s'est pas faite sans heurts. On pourrait espérer, un siècle plus tard, que la séparation entre les cultes et les affaires de l'Etat se passe plus paisiblement. Chacun restant libre dans sa sphère privée... Mais les hommes tirent-ils un profit quelconque des leçons de l'Histoire ? Rien n'est moins sûr.

    La pensée extrême peut paraître séduisante à qui se sent mal dans sa vie, en marge, apatride sur les terres où il vit. Or cette pensée extrême qui promet non pas "des lendemains qui chantent" ici-bàs, mais les mirages d'une félicité totale, a bien des atouts.  (Et l'avantage de ne pas avoir de service de réclamation en cas de tromperie sur les effets promis.) Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui était sur France Inter mercredi matin n'échappe pas à des questions sur l'assassinat d'un avocat perpétré en Corse la veille.  Il livre son analyse. Et poursuit sur le thème d'un autre terrorisme, celui des cellules islamistes radicales.


    Manuel Valls, ministre de l'intérieur par franceinter

    * Manuel Valls, le 17 octobre, dans l'émission du matin de Patrick Cohen sur France Inter - 8h45 -