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  • Drogues et prohibition

    L'article publié dans Le Parisien d'hier nous annonçant l'ouverture de la Salle de Consommation à Moindre Risque (SCMR) pour novembre prochain ne dit pas grand-chose sur sa future installation prévue depuis des mois le long des voies de la gare du Nord en contrebas du boulevard de la Chapelle. Contrairement au Parisien, nous continuons à nommer ce local une "salle de conso" (cf. notre article du 23 juillet dernier) et non une "salle de shoot", qui en soi révèle le regard négatif qu'on porte sur cette expérience. Plus, nous continuons à informer. En témoigne la vidéo découverte sur la toile tout récemment.

    Cela nous vient du Canada ! Et c'est une interview qui remet les choses à leur place. Line Beauchesne est professeure titulaire au Département de criminologie de l'Université d'Ottawa. Elle étudie la prohibition depuis 20 ans. De cette politique des drogues, elle dresse trois constats : l'inutilité, la nuisance et le gaspillage. Inutile, d'abord, parce qu'interdire n'élimine aucunement l'accessibilité des produits illicites. Nuisible, ensuite, parce que la prohibition oblige l'argent à suivre la voie des marchés noirs ce qui renforce le pouvoir des mafias dont les réseaux sont maintenant mondialisés. Gaspillage, enfin, parce que 95 % des ressources publiques investies vont à la répression plutôt qu'au traitement et à la prévention. L'échec est donc total : éliminer la drogue est une utopie et les moyens mis de l'avant ne font qu'empirer la situation.

    "Ce qu'il faut comprendre, c'est que la prohibition des drogues n'a rien à voir avec des questions de santé publique". Le ton est donné et les explications argumentées suivent. La vidéo dure 53 minutes. Oui, c'est long. Mais ce n'est pas trop pour y voir clair en pensant au projet de la SCMR.

    Non, l'interdiction et la répression n'ont pas réglé le problème de la consommation de drogues. Ayons le courage de regarder cette question bien en face, abordons la d'une manière intelligente et pas en fonction de principes qui ne font qu'aggraver les choses.

     

    Le livre :

    Les drogues : les coûts cachés de la prohibition

    Par Line Beauchesne

  • Le plus grand miroir d'eau du monde?

    Dernière carte postale de l'été 2013... car il faut bien que les derniers retardataires se décident à rentrer : les prochaines vacances n'en seront que meilleures!

    Mais de quel miroir d'eau parle-t-on? Nous ne faisons pas allusion à celui de la nouvelle Place de la République inaugurée à la mi juin (cf. nos deux articles spécifiques du lundi 17 juin et du jeudi 20 juin) mais évoquons aujourd'hui le miroir d'eau de Bordeaux  inauguré 7 ans avant son petit frère parisien, à la mi 2006

    Le site web de la ville de Bordeaux nous le présente en effet comme le plus grand miroir d'eau du monde par sa surface (3450 m²), équivalente à environ 1/3 d'un terrain de foot ou encore 13 terrains de tennis. En comparaison, le miroir d'eau parisien avec ses 270 m² ne représente même pas 1/10 de sa superficie.    

    Faisant face à la Place de la Bourse (autrefois dite "Royale", construite par Jacques Gabriel entre 1729 et 1733), ce miroir d'eau se situe sur les quais de la Garonne dans le périmètre du Port de la Lune désignant l'ensemble urbain et architectural exceptionnel  inscrit depuis 2007 sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Son concepteur est le fontainier Jean-Max Llorca, également l'auteur des colonnes d'eau du parc André Citroën à Paris 15e, qui s'est inspiré de la Place Saint Marc de Venise lorsqu'elle est légèrement submergée par l'Aqua Alta en hiver. Le scénographe de l'aménagement des quais, dans lequel s'inscrit le miroir d'eau, est le paysagiste-urbaniste français Michel Corajoud qui a d'ailleurs posté sur son site plusieurs vidéos de ce miroir d'eau.

    Les deux miroirs d'eau, à Bordeaux et Paris, fonctionnent de manière intermittente. Sur les quais de Bordeaux, le miroir d'eau alterne effet-miroir (durant 15 minutes, après le remplissage) et effet-brouillard (avec les brumisateurs en action durant 3 minutes après la vidange du bassin). A Paris, le fonctionnement intermittent alterne jets d'eau et brumisateurs. 

    Lorsque l'eau n'est pas troublée, comme en ce matin de début septembre, le bâti exceptionnel de la Place de la Bourse se reflète alors en prolongement des façades des quais, dont les ordonnancements classiques sont ainsi mis en valeur par l'effet-miroir. 

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    Crédit Photos F.Rémongin

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  • Le chantier Vano continue

    Vous avez été plusieurs, pendant l'été, à vous inquiéter de l'arrêt du chantier "Vano" ou plutôt de la future brasserie. A en juger par les commentaires que nous recevons, l'attente est grande. Nous sommes donc allés aux nouvelles auprès d'Afaf Gabelotaud, chargée du commerce dans le 18e : elle a répondu illico à nos questions.

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    L'inactivité était-elle due aux vacances simplement ? Peut-être un ajustement entre les différentes entreprises qui interviennent... L'ouverture est-elle toujours prévue pour le début de l'année prochaine?
    Par ailleurs, nos photos en témoignent, le nettoyage derrière les palissades de chantier a de toute évidence été négligé!  Cartons, emballages de cartouches de cigarettes, canettes...Ne peut-on pas rappeler de façon énergique au responsable du chantier ses obligations en matière d'environnement?
     
    Voici la réponse de l'élue :
     
    "Le site doit être livré en octobre, comme prévu, aux futurs preneurs pour leurs travaux d'aménagement (brasserie et Foot Locker), pour une ouverture en février pour la brasserie et plus tôt fin d'année pour le magasin. Les entreprises actuelles sont missionnées par les assurances pour refaire à l'identique.
    J'ai signalé, en début de semaine, avec insistance le manque honteux d'entretien sur le chantier. J'espère que le message est passé."

    L'élue nous a incitée à la solliciter de nouveau si aucune amélioration n'est visible. Vous pouvez également vous exprimer sur le blog à ce sujet. Et même nous envoyer vos photos si le coeur vous en dit. Nous collationnons...   

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    Pour compléter nos informations, nous avons également contacté le cabinet de Mao Peninou, adjoint de Bertrand Delanoe, chargé de la propreté. Quelques chiffres nous ont été donnés.
     
    "Au premier semestre 2013, grâce notamment à l'action de 2 agents du CAPP affectés tout spécialement à la ZSP : 635 PV ont été dressés dont 497 sur les épanchements urinaires.
     
    A peu près 30 agents sont mobilisés chaque jour pour l'entretien de la ZSP : le carrefour Barbès est à cet égard balayé jusqu'à 4 fois par jour.

    La benne pour la saisie des marchandises vendues à la sauvette est en service dès 8 heures du matin désormais en semaine."

    Des efforts soutenus, donc, même si l'aspect du quartier ne le laisse pas supposer. Dommage. 

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  • Sauvons les serres d'Auteuil

    Nous vous avons déjà parlé en Juin 2011 du funeste projet de la Fédération Française de Tennis à propos de l'extension du stade Roland Garros. Très encouragé et soutenu par la Ville de Paris, ce projet refait surface après une première annulation du permis de construire par le tribunal administratif. Une nouvelle demande de permis de construire vient d'être déposée.

    Le comité de soutien des serres d'Auteuil nous a fait passer les informations ci-dessous.

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    Cliquez sur la photo pour accéder au texte

    Voilà un beau sujet de débat dans le cadre des prochaines élections municipales.

  • Arbres et écologie urbaine : l'exemple de la lutte biologique en milieu ouvert

    Une autre carte postale estivale de la Gironde: cette fois-ci, le vacancier, expéditeur de cette carte, a quitté les plages de la Côte Atlantique pour rejoindre le chef-lieu de la région, Bordeaux !


    bordeaux,espaces-verts,arbres,jardins,écologie,écocitoyenneté,biodiversité,vacancesEn plein centre-ville historique, classé patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2007, nous avons découvert une expérimentation "écocitoyenne" conduite par la mairie de Bordeaux, via le pôle innovation / qualité / biodiversité de sa direction des Parcs, des Jardins et des Rives (n
    ous remercions Eric Pesme, responsable de ce pôle, pour l'échange que nous avons eu avec lui). 


    Des affichettes sur les troncs de certains arbres informent les passants que la ville de Bordeaux "pratique la lutte biologique en milieu ouvert". Cette expérimentation concerne plusieurs centaines d'arbres dans la ville (∼ 800) : les érables champêtres (Acer Campestre) (que nous avons vu cours du Chapeau Rouge (à ne pas confondre avec notre "Château rouge, moins arboré...), le long du Grand Théâtre de Bordeaux), mais surtout et principalement les tilleuls de Crimée (Tilia x euchlora) très sensibles aux insecteurs nuisibles (comme ceux implantés sur les 350 mètres du cours Barbey).

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    "Lutte biologique en milieu ouvert" : quésako?

    Tout simplement, l'utilisation des éléments constituant habituellement l'écosystème naturel, et en particulier l'ensemble des êtres vivants qui le composent et interagissent dans leur milieu. C'est cette interaction qui permet le maintien et le développement de la vie: l'écosystème est une unité complexe dynamique, naturellement équilibrée.

    Concrètement, sur l'arbre, face au développement trop prononcé de ravageurs (dans notre cas : les insectes nuisibles comme les pucerons et les cochenilles), on va éventuellement (ré-) introduire un insecte prédateur appelé "organisme auxiliaire" prédateur (dans notre cas : les chrysopes et les coccinelles) qui sert alors à la protection du végétal, mais surtout offrir à cet insecte prédateur des zones-refuge (e.g. un habitat ou un abri, et dans notre cas : un sac en toile de jute). L'objectif est de procéder à un rééquilibrage écologique.

    En résumé, en lieu et place des méthodes chimiques (pesticides ou herbicides) de lutte contre les insectes ravageurs ou les plantes indésirables, on utilise des organismes naturels antagonistes. C'est d'une certaine façon un jardinage écologique: on bannit la protection chimique en la remplaçant par la protection biologique.

    Nous ne rentrons pas plus en détail dans cette méthode de lutte, mais vous pouvez consulter la littérature sur la lutte biologique, sujet passionnant et complexe... En outre,  le recours à la lutte biologique est variable dans le temps et dépend de plusieurs facteurs qui influent sur la prolifération des pucerons et autres insectes ravageurs (cf. pluviométrie, températures etc.). La manière dont les arbres sont implantés doit également être prise en compte : ainsi un arbre planté isolément sera-t-il plus vulnérable que des arbres plantés ensemble dans des grandes fosses plantées où les différentes strates de végétation (qui peuvent agir comme un petit écosystème auto-régulateur) permettent de pérenniser les auxiliaires biologiques à travers les saisons. Aussi la période pour le lâcher des auxiliaires prédateurs doit-elle être étudiée et adaptée; et ce lâcher n'est d'ailleurs pas systématique.

    A Bordeaux, cette utilisation de la lutte biologique a commencé en 2006-2007. La ville n'utilise donc plus de pesticides dans les espaces verts publics depuis 2009.

    Les affichettes posées sur certains troncs expliquent de façon didactique et plus en détail l'objet de cette expérimentation dans l'espace urbain et public de Bordeaux.

    Première affichette :

    "Ces arbres sont traités contre les pucerons

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    Les pucerons sont responsables de la sécrétion d'un liquide collant (appelé communément miellat) provenant de la transformation par les pucerons de la sève présente dans les feuilles. Ce miellat, lorsqu'il est abondant, s'écoule de la feuille et tombe au sol, occasionnant des désagréments sur les voitures et autres mobiliers.

    L'objectif est d'essayer d'équilibrer les populations de pucerons par son prédateur naturel : la coccinelle, afin de limiter les nuisances causées par les écoulements.


    Les chrysopes : moyen écologique de traitement

    bordeaux,espaces-verts,arbres,jardins,écologie,écocitoyenneté,biodiversité,vacancesLes chrysopes sont des auxiliaires prédateurs indigènes de notre région, utilisés en lutte biologique contre les pucerons. Une larve est capable de consommer au cours de son développement jusqu'à 400 pucerons. Il peut y avoir 3 à 4 générations par an et chaque femelle peut pondre jusqu'à 400 à 500 oeufs.

    Elles sont mises en place au stade larvaire dans des sacs en toile de jute disposés dans le houppier des tilleuls. Ces derniers servent également d'abris l'hiver."

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    Seconde affichette :

    "Ces arbres sont traités contre la cochenille

    La cochenille, insecte piqueur suceur, provoque par ses piqûres un affaiblissement général de l'arbre se traduisant par le jaunissement et la chute prématurée des feuilles, voire le dessèchement des branches.


    bordeaux,espaces-verts,arbres,jardins,écologie,écocitoyenneté,biodiversité,vacancesLa coccinelle à virgules : moyen écologique de traitement

    La coccinelle à virgules (Exochomus quadripuslatus) se rencontre dans nos milieux naturels (forêts, parcs et jardins...). Cette espèce arboricole se nourrit de pucerons et de cochenilles.



    La ville souhaite expérimenter ce moyen de lutte biologique pour limiter les traitements chimiques susceptibles d'être appliqués."


    Et à Paris, comment maintient-on ou développe-t-on la biodiversité dans les parcs et jardins? Abandonne-t-on les produits chimiques contre les insectes ravageurs? Nous nous demandons donc naturellement si la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement (DEVE) de la Mairie de Paris développe de telles actions ? Nous n'en savons rien. Ce sujet fera peut-être l'objet d'un prochain article sur ce blog. Enquête en cours...

    En tout état de cause, les municipalités et les collectivités publiques peuvent échanger leurs bonnes pratiques et leurs retours d'expériences via une association nationale de mutualisation des connaissances et des initiatives : Plante & Cité. Nous supposons donc que la DEVE de Paris participe à leurs divers groupes de travail : nous nous renseignerons...


    L'écologie urbaine affirmée au coeur du nouveau projet urbain

    Faisons une petite parenthèse sur les notions d'écocitoyenneté et d'écologie urbaine sur lesquelles la mairie de Bordeaux communique régulièrement. En développant son nouveau projet urbain à l'horizon 2030, la ville affirme ses engagements en matière de développement durable et cherche à favoriser les initiatives citoyennes au niveau des habitants dans leur quotidien ou à l'échelle d'un quartier ou d'un groupe de personnes.

    Cette écologie urbaine doit agir sur les ressources (e.g. énergie), la construction durable, les déchets etc. et comprend à ce titre de nombreux axes, notamment celui de préserver, développer le patrimoine végétal public et privé, et protéger la biodiversité des quartiers. L'objectif est de faire face au défi de l'étalement urbain.

    Dans le cadre de cette préservation du patrimoine végétal, le Jardin Public et le Parc Bordelais ont reçu en 2011 le label de "Jardin Remarquable de France", et 7 arbres de la ville de Bordeaux ont été labelisés "Arbres Remarquables de France".      

     

    La connaissance du public via le développement d'un site web des arbres

    Nous avons découvert un outil numérique que les services de la mairie de Bordeaux (Parcs / Jardins et Rives, les services numériques et la Communication) ont conjointement développé dans le cadre de la Trame verte :

    www.arbres.bordeaux.fr

    Cette application permet de découvrir tout le patrimoine naturel de la ville de Bordeaux constitué par ses arbres. Ce site permet ainsi de visualiser les localisations des arbres, quelque soit leurs emplacements dans l'espace public (dans la rue, les squares, les jardins, les parcs), et d'identifier leurs essences, leurs hauteurs et leurs âges.

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    Son utilisation est facile pour accéder à des infos: il suffit de zoomer, et cliquer sur l'arbre qui nous intéresse. 

    Selon le site, "l'actualisation des données est réalisée en continu, en plus des quelques 26 000 arbres déjà recensés" (y compris les derniers arbres plantés) parmi les 45 000 arbres gérés par les services de la ville de Bordeaux dans l'espace public bordelais.

     

    Et à Paris, un tel inventaire a-t-il été élaboré par la DEVE? Existe-t-il un site participatif permettant de diffuser ces données? Nous avons parcouru le site assez bien renseigné de la Mairie de Paris sur les arbres (cliquez ici) mais les données ne semblent pas si facilement accessibles et utilisables pour le grand public que nous sommes : cf. cartographie via ParisData qui  diffuse toutes les données publiées par la Ville. Leur présentation nous a semblé peu ergonomique, assez absconse, davantage orientée vers un public très averti, voire professionnel.

    Pour le grand public, pour nous permettre de développer au quotidien nos connaissances, par exemple ludiquement lors de nos ballades, la ville de Paris ne pourrait-elle pas placer des étiquettes sur les arbres (au moins les principaux : les platanes, les marronniers etc.) afin de partager avec les piétons quelques informations élémentaires? A suivre aussi...


    En conclusion, cette expérimentation naturelle / écocitoyenne et cet outil numérique accessible à tous sont la preuve que la ville de Bordeaux n'est plus cette "belle endormie" dont on a longtemps parlé.

    Cette "perle d'Aquitaine" a pris conscience de ses joyaux : non plus seulement ses bâtiments, son patrimoine minéral caractérisé par l'architecture du XVIIIe siècle, mais aussi désormais son patrimoine naturel (sa flore et ses rives). La ville de Bordeaux cherche désormais par divers moyens à préserver et mettre en valeur son environnement pour rendre son espace urbain plus agréable à vivre.