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Dans le 10ème - Page 98

  • Faisons le point

    Résumons le projet tel qu'il se présente aujourd'hui, hors programmation culturelle dont nous parlerons plus tard.

     

     

    Petite chronologie

    2003 - Rachat du Louxor par la Ville à la famille Ouaki (TATI) pour 1,3 million €

    2004 - Délibération du Conseil de Paris pour approuver le principe des travaux de réhabilitation (DPA 2004-303)

    2005 - Investigations qui mettent à jour l’état réel de la salle

    2007 - Visites du Louxor (mai et novembre)  par l’association Action Barbès

    2008 - Délibération du Conseil de Paris pour l’attribution des marchés (DPA 2008-037)

    2008 - mai :attribution du projet à Philippe Pumain

    2008 - novembre : réunion publique d’information

     

     

    Le projet PUMAIN

    • 3 salles de cinéma de capacité différente (350, 150 et 80 places environ) ;
    • 2 de ces salles en sous sol - salle principale en lieu et place de l’actuelle salle ;
    • Création d’un café club et d’une salle d’exposition (150 m² environ) ;
    • Isolation acoustique réalisée en faisant  « une boite dans la boite » ;
    • « restauration » de l’extérieur avec recherche d’un aspect proche de celui d’origine (pause des grilles, affiches de petite taille, colorisation des mosaïques, etc. …)
    • Programmation : cinéma Art & Essai dont une salle (la plus petite) dédiée au cinéma du Sud
    • Possibilité de polyvalence de la salle de 150 places pour des spectacles autre que le cinéma

     

    Budget : total 29 millions € (coût final revalorisé voté par le Conseil de Paris)

    Philippe Pumain est assisté d’une équipe étoffée : « l’’équipe pluridisciplinaire comprend également Christian Laporte,   architecte du patrimoine, les bureaux d’étude Brizot-Masse, et   Louis Choulet ; l’économiste Delporte-Aumont-Laigneau,   l’acousticien Vivié, le scénographe Scène, et le spécialiste en conservation de décors Cartel Collections » dixit le communiqué de presse de la Ville en mai 2008

     

     

    Le Patrimoine

    Dans le cas du Louxor

    • La question des peintures murales est décisive. Les décors seront noyés sous la reprise de structure en béton et le doublage isolant. Il ne sera pas possible de retrouver un jour l'original sous son imitation.
    • Quand on regarde le plan du projet Pumain, on comprend que la salle est réduite de plus d'un tiers en profondeur pour caser les nouveaux espaces inclus dans le programme. Démolition des deux grands balcons et reconstruction partielle. C'est un demi-Louxor qui restera, amputé et maquillé. Bref, plus grand'chose de crédible.
    • Il y a la perte de toute la travée qui comporte la scène, les pans coupés latéraux, l'écran, le rideau suspendu tout en haut, la fosse d'orchestre, sur environ 1m de large (à la place de la scène actuelle) pour laisser monter l'escalier de sortie de la salle de spectacle du sous-sol vers l'extérieur. Il s'agit de toute la travée de scène, très lisible dans l'espace du LOUXOR de haut en bas. (après le dernier portique). Patrick PUMAIN a dit, pour se faire pardonner,  que la scène avait été remaniée dans les années 50 mais le parquet actuel est bien typé des années 20-30. Donc elle est authentique.
    • Il y a la perte les très beaux stucs de faux marbres de 2m de haut  le long des façades, qui se retournent au fond de la salle sous le balcon, dans la partie totalement détruite par le projet.(avec  la salle de projection  20 et 30).
    • Concernant les extérieurs, pour faire sa sortie de secours, l'équipe de maîtrise d'oeuvre sera obligée de  largement "crever » une des façades Monument historique ou le toit. Un trou qui sera suffisant grand  (à moins de faire un tunnel !)  pour rentrer une pelleteuse et la machine à foncer les pieux, les bétonnières etc.

    Bref, on substitue une copie à l'original - lequel sera en grande partie détruit.

     

  • Défendre le patrimoine n'est pas être conservateur

    On a souvent tendance à caricaturer les positions de ceux qui préconisent un meilleur respect du patrimoine, d'en faire des conservateurs un peu extrèmistes. Le débat a d'ailleurs été instrumentalisé par le monde politique et pour faire simple, la défense du patrimoine serait de droite alors que le dynamisme et les accommodements avec ce patrimoine, sous couvert de mordernité, serait de gauche. En fait la question n'est pas celle-là.

    " Quand on a saisi les clés du patrimoine, on ne le regarde plus comme un paradis perdu, mais comme une langue qui nous est offerte, avec sa grammaire et sa rhétorique. On en saisit l’individualité, produit d’expressions propres à un lieu et à un groupe humain. Et l’on n’en saisit que mieux la fragilité : la mort de la culture vient toujours de sa domination par une autre. S’attacher à faire vivre notre héritage est le moyen de garder cette personnalité, par rapport à d’autres cultures dont l’ambition est hégémonique. Ce n’est certainement pas en nous crispant sur notre héritage que nous y parviendrons, mais plutôt en en inscrivant les données vivantes dans l’architecture de notre temps, au-delà de l’appauvrissement de cette sous-culture universelle qui nous menace. Le patrimoine n’est pas seulement un héritage, il est l’enjeu du futur que nous voulons construire." conclut François Loyer dans une conférence préparée pour l'association SOS Paris. (télécharger cette conférence).

    En complément à ces considérations intellectuelles, voici le point de vue d'un architecte.

    "Un bâtiment ancien reconstitué n'a aucun sens, c'est Disneyland. Soit on conserve le maximum, soit on le démolit et on assume. La reconstitution n'est pas de l'architecture, c'est du populisme et de la démagogie.

    Adapter le bâtiment au programme de manière irréversible et profonde est non seulement idiot (voir l'article 5 de la Charte de Venise), c'est une erreur de programmation récurrente que l'on rencontre souvent dans la maîtrise d'ouvrage publique. En France, en particulier à Paris , où l'on veut coûte que coûte être à la mode (c'est ancien, au 18ème siècle on se gaussait en Europe de la légerté des français cf. Gotthold Ephraim Lessing, les lettres de Wolfgang Amadeus Mozart à son père etc.), on ne sait pas apprécier les potentialités d'une parcelle, d'un espace, en particulier celui d'un bâtiment patrimonial. En clair, on n'adapte pas le programme à l'espace, on décide d'abord d'un programme (que l'on veut d'abord branché, souvent hélas bling-bling: arts numériques, cinéma d'art et d'essai, musique pour public "jeune") et on le force à rentrer dans une parcelle comme celle du Louxor ou du Centre Barbara. A aucun moment, on se pose la question de la pertinence du lieu et de sa configuration, bref de ses potentialités. Or, la parcelle de Louxor est longue et étroite, elle se prête volontiers à un type d'usage mais pas à d'autres, notamment au cinéma (manque de chance). Ce n'est pas le type de programme qui est critiquable, c'est le fait qu'il soit inadapté! De là les innombrables quiproquos, méprises etc. avec certains/certaines ("vous voulez un musée figé", "vous êtes contre le cinéma (sic)", "vous défendez la musique (sic)")"

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  • Projet Louxor : réunion publique du vendredi 28 novembre

    Un compte-rendu forcément subjectif d’un adhérent d’Action Barbès

    Membre de l’association Action Barbès, j’ai assisté vendredi en fin d’après midi à la réunion publique d’information organisée à la mairie du 10ème arrondissement. J’en fais ici un compte rendu succinct dont les propos n’engagent que moi.

    Entre 150 et 200 personnes étaient présentes dans la salle des fêtes de la mairie. Cette mobilisation témoigne d’un certain intérêt de la part de la population. Ce qui semble sûr c’est que, fermé depuis de nombreuses années, la réouverture du Louxor fait désormais l’objet d’une attente réelle de beaucoup de monde.

    La Mairie de Paris nous a offert le meilleur et le pire au cours de cette réunion.

    Commençons par le meilleur.

    Personne ne doute plus depuis bien longtemps de la grande capacité de nos élus parisiens à communiquer avec beaucoup de talent. Mettez trois ou quatre de ceux-ci derrière un micro, flanquez les de deux ou trois « spécialistes » qui jouent le rôle d’experts – ici architectes et programmateurs d’actions culturelles – mettez la salle dans le noir pour y projeter de belles photos, vous êtes à peu près certain de faire un tabac avec un public en attente de quelque chose de concret.

    Il est vrai que la présentation de Philippe Pumain, architecte désigné par la Mairie de Paris pour piloter le projet, fut de très grande qualité. Les architectes ont ce pouvoir quasi-magique de vous présenter des vues avant/après qui forcément entraîne l’adhésion du plus grand nombre. Il y entre une part de rêve. M. Pumain n’a pas dérogé à la règle et a remporté un franc succès. Les élus eux se sont contentés, comme souvent, de promesses voire d’affirmations – Le Louxor « va retrouver sa vocation première et changer totalement la tonalité du carrefour Barbès » a dit le maire du 10ème cité par Le Parisien du 29 novembre – toute chose qui n’engage que ceux qui les écoutent.

    Le pire est sur le fond du projet.

    Ayant décidé de faire du Louxor un lieu dédié au cinéma Art & Essai presque dès son rachat en 2003, la Mairie de Paris s’enferre dans sa décision et n’écoute pas les objections des uns et des autres.

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  • Requalification du Louxor - Parlons technique !

    Le problème du bruit est important et doit faire l'obet d'une attention particulière. La Mairie de Paris argue, pour défendre son projet, que les travaux d'isolation acoustique, obligatoires, ne permettent pas de conserver la structure de la salle. Mais une solution alternative existe comme le montre les études menées par des architectes qui se sont penchés sur la question.
     
    D'abord quelques précisions concernant l'acoustique
    par Stéphane Ricout, architecte
     
    On parle:
    1. d'isolement acoustique, ou phonique, pour décrire l'état présent ou futur du Louxor (à savoir s'il est bien isolé par rapport à l'extérieur ou non), et
    2. d'isolation acoustique, ou phonique, pour décrire l'action d'isoler (la manière de s'y prendre, avec quelle technique, quels matériaux etc.)
    En somme, il y a la même différence entre éclairement (état) et éclairage (action). Souvent on emploie l'un à la place de l'autre. Si l'on parle de la technique d'isoler, alors en effet, parlons de l'isolation phonique ou acoustique (mais pas sonore, même s'il s'agit d'"insonoriser" le bâtiment). Si l'on parle de l'état dans lequel on voudrait que le Louxor soit ou non, et bien parlons en revanche de son isolement acoustique ou phonique.
     
     
    Des solutions techniques alternatives existent
    par Agnès Cailliau, diplômée des Hautes Études de Chaillot, architecte du patrimoine

     

    Le projet force à démolir entièrement les deux niveaux de fondations et de caves en pierre situés sous le Louxor, que son architecte avait décidé de conserver pour y poser en légèreté le Palais du Cinéma. Cette infrastructure en pierre est en excellent état, ne présente aucune lézarde ou tassement et portait un immeuble en pierre de taille de six étages environ 40 fois plus lourd. Le projet force à refaire des  fondations, très complexes, par le dessous, sans anticipation possible de coût et d'impact, en découpant le Louxor hors de son contexte et de son assise. Les nouvelles fondations par micropieux, dans le gypse situé à plusieurs mètres en sous-sol, vont créer des perturbations inévitables sur les deux immeubles mitoyens, et sur le Louxor lui-même.


    En effet, la grande salle du Louxor est abritée par une succession de portiques en béton très fins (U renversés), dont le béton a vieilli, et les aciers oxydés crèvent les enduits boulevard de La Chapelle. Pour consolider le Louxor, il faut donc prévoir de dégager impérativement toute la partie externe de la structure en béton hors des enduits qui nappent toute la façade en déposant des panneaux en briques de part et d'autre.
    Avec une structure à réparer à l'extérieur, et à reprendre en sous-oeuvre pour pouvoir casser toute l'infrastructure, que restera-t-il du Louxor si l'on rajoute à cela : la perte des stucs de faux marbre, des balcons, de la scène, des escaliers latéraux donc de la distribution, de la  décoration du plafond avec partition à caissons réglée sur ses dimensions actuelles avec éclairage naturel, éléments intérieurs de valeur dans la grande salle... Les façades intérieures sont perdues pour des raisons d'isolation acoustique mais aussi à cause des sorties de secours créées en sous-sol par le projet de deux salles.


    Pour le sauver, nous proposons de conserver la grande salle en l'état et de la restaurer dans ses proportions actuelles avec sa distribution.


    L'isolation contre la transmission du bruit peut être obtenue :

    • par des coupures solidiennes dans les façades y compris dans le toit- terrasse : il n'y a pas d'élément structurel lié au pignon mitoyen boulevard de La Chapelle. Les deux "poteaux" intermédiaires collés au pignon, ont été considérés à tort en béton, et ne sont que de simples raidisseurs en briques.
    • par une isolation phonique interposée le long des mitoyens, mais prenant en considération les différentes épaisseurs et matériaux constatés lors des tests effectués sur place.
    • en substituant des matériaux isolants aux panneaux de brique creuse dans les façades.

     

    Nous proposons également d'abandonner le projet de démolition des deux niveaux de caves et de conserver ainsi les dispositions du dernier cinéma muet parisien.

  • Louxor en danger

    Projet Louxor boulevard de Magenta :
    Action Barbès demande une meilleure adaptation du projet
    aux conditions du site
    (Culture, patrimoine, environnement)

     

    Vendredi 28 novembre, la Mairie de Paris organise enfin une réunion d’information à propos du projet de requalification du cinéma Le Louxor. Préalablement à cette réunion et afin d’alimenter le débat, Action Barbès* souhaite compléter les quelques informations déjà publiées par la Ville de Paris.


    Le projet tel qu’il est présenté à ce jour ne satisfait pas au critère de la diversité culturelle tel qu’il avait été annoncé et bien accueilli par tous lors du rachat du Louxor par la Ville en 2003. Carrefour de nombreuses cultures, le quartier Barbès se prête pourtant bien à la mise en place d’un projet diversifié, tant dans sa forme (multiactivité) que dans son fond (pluriethnisme du quartier).


    Action Barbès note aussi que la définition du projet a été mise au point sans aucune concertation préalable, ni des Conseils de quartier, ni des associations des arrondissements limitrophes.

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  • A l'origine du Louxor

    L'immense succès du film muet Cleoptra produit par la Fox en 1917 a sans aucun doute contribué au choix du style pour la décoration  egyptisante du Louxor construit en 1920/1921. Theda Bara en était la vedette. Elle fut une star du cinéma muet et mourrut en 1955.

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  • Quel est le projet proposé par la Mairie de Paris ?

    La Mairie de Paris a officialisé son choix de projet culturel pour ce qu'elle appelle "la requalification" du cinéma Le Louxor : réalisation de 3 salles de cinéma Art & Essai de taille différente (une grande, une moyenne, une petite) dont une sera consacrée aux cultures du Sud. Il semble qu'un coin librairie accompagné d'un bar soit également au programme mais la Mairie n'est pas très explicite sur le sujet.

    Le coût de l'opération est de 29 millions d'€ TTC - Le Louxor lui même a été acquis pour la somme de 1,3 million d'€.

    Le planning de réalisation est encore assez flou : début des travaux 2010 pour une ouverture en 2013 ? A confirmer.

    Sources

    Sur le site de la Ville de Paris (communiqué de presse) :

    Acquisition de l'ancien cinéma Le Louxor

    Un architecte pour Le Louxor

     

    Délibération :

    Direction du Patrimoine et de l'Architecture 2008-37 et débat 1 & débat 2

    Ensemble des documents sur le site paris.fr

     

  • L’histoire du Louxor

    François Loyer est aujourd’hui Directeur de Recherche au CNRS mais il a été Vice Président de la Commission du Vieux Paris. Historien de grande notoriété, spécialiste de l’architecture parisienne des 19ème et 20ème siècles, son livre, Paris XIXème siècle, l’immeuble et la rue fait autorité.

    François Loyer a bien voulu se pencher sur le cas du Louxor. Dans un premier temps au titre de la Commission du Vieux Paris puis, plus récemment, pour le compte de l’association Action Barbès. Nous publions ici l’intégralité de la conférence qu’il a bien voulu donner lors de la dernière Assemblée Générale de cette association en septembre 2008.

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    Le Louxor, Palais du Cinéma

    Les plus anciens cinémas de Paris

    En 1906, l’avocat Edmond Benoit-Lévy inaugurait, sur les grands boulevards, la première des salles non foraines du cinéma. Lié à Charles Pathé, le rival de Gaumont, il était le promoteur d’un cinéma éducateur tourné vers les classes populaires. Bientôt, le développement spectaculaire de ce nouveau support allait en faire une des formes modernes de l’art : en témoigne la création, en 1908,....

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  • Le Palais du cinéma

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    Le Louxor, malgré sa réaffectation un temps comme boite de nuit, a gardé tout ce qui fait son originalité : ses balcons, sa fosse d'orchestre, le foyer, la terrasse, son éclairage naturel, ses décors...

    Pourquoi sauver le Louxor ?


    Il est l’un des seuls survivants de la période du cinéma muet des années 20. En matière strictement patrimoniale, il est devenu rare, et donc précieux à ce titre.  Actuellement, la salle a triste mine mais elle a un énorme potentiel patrimonial. L'écran possède un rideau de scène et un cadre de scène. Ici, la salle donne non pas sur une scène mais sur un écran. Sur les côtés, il y a un claustra, et derrière, une cage destinée au souffleur. Il y a aussi une fosse d'orchestre. Tout ceci existe encore.

    Le cinéma Le Louxor, « Palais du Cinéma », est en danger !

    Racheté en 2003 par la Ville de Paris et objet d’un projet dit de « requalification », cette salle de cinéma est une des dernières, si ce n’est la dernière à Paris, des grandes salles construites dans les années folles lors de l’essor du 7ème art.

    L’association Action Barbès a décidé de se battre pour faire en sorte que le Louxor soit préservé. Non pas par simple conservatisme mais par ce que son intérêt patrimonial est élevé.

    Ce blog a pour objectifs de vous donner toutes les informations nécessaires pour vous faire vous-mêmes une opinion sur le sujet. Et nous commencerons par l’histoire du lieu.

     

  • Le Louxor : Bertrand Delanoë interpellé

    L'association Action Barbès, que Paris Neuvième soutient activement, a diffusé hier un communiqué de presse à propos du projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor situé au carrefour des 9e, 10e et 18e arrondissements. Ce communiqué fait suite à l'annonce par la Mairie de Paris du choix de l'architecte en charge de mener les travaux. Voici le texte intégral :

     

    Projet Louxor boulevard de Magenta :

    Patrimoine en danger, projet bâclé, débat tronqué !

    Action Barbès – association regroupant des habitants du quartier Barbès Rochechouart (9ème, 10ème et 18ème arrondissements de Paris) – dénonce avec la plus grande fermeté le projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor, boulevard de Magenta (10ème), tel qu’il a été approuvé et lancé par la Mairie de Paris.

    Un patrimoine en danger : le cinéma Le Louxor est l’une des dernières, si ce n’est la dernière, salle de cinéma existante à Paris conçue pour le cinéma muet en 1921. Elle constitue un ensemble architectural homogène, témoin encore authentique de l’époque de l’invention du cinéma, en excellent état de conservation contrairement aux apparences, avec son écran de cinéma et sa fosse d’orchestre juste en dessous, sa grande salle avec ses deux balcons, le tout dans un volume proportionné, unique, généreux. La salle vaut aussi par sa riche décoration que les travaux successifs n’ont pas détériorée : « colonnes papyriformes, lotus et papyrus, grille à disque ailé, corniche à gorge et tores, toute la grammaire égyptisante est présente, traitée en mosaïques multicolores » pour citer les propos d’un expert, consulté lors du rachat du bâtiment en 2003.

    Que ce soit donc le bâtiment lui même ou sa décoration, tant extérieure qu’intérieure, le Louxor représente un intérêt patrimonial certain. Or, tel qu’il est présenté aujourd’hui, le projet défendu par la Mairie de Paris et malgré ses déclarations, ne tient pas en compte la rareté de l’édifice. Les 3 salles de cinéma prévues impliquent des travaux lourds touchant à la structure du bâtiment, en détruisent la cohérence. Les travaux d’insonorisation prévus, que l’on aurait pu concevoir autrement, vont porter gravement atteinte au décor et à la volumétrie de la salle.

    En résumé, les travaux induisent une destruction pure et simple d’un bâtiment dont la structure est en très bon état, en construisant coûte que coûte, et à grands frais, trois salles de cinéma conventionnel.

    Sans être conservateur par principe, Action Barbès demande à ce que le projet intègre les  contraintes patrimoniales et adapte la programmation architecturale au bâtiment et non l’inverse.

    Un projet bâclé : confiée dès le rachat du Louxor par la Mairie de Paris à la mission cinéma de la Ville, la conception du projet se borne à mettre en place 3 salles de cinéma – que peut concevoir d’autre la Mission cinéma que du cinéma ? – dont une salle dédiée à la culture méditerranéenne.

    Dans toutes les déclarations de la Mairie de Paris sur le sujet, il avait toujours été question d’une certaine « polyvalence » dans les activités du Louxor réhabilité. Le projet « monolithique » cinéma d’aujourd’hui ne répond pas à ce critère de polyvalence. Action Barbès avait, dès l’origine, demandé à la Mairie de Paris de bien vouloir consacrer une partie du projet, certes minoritaire, pour des activités liées au quartier Barbès, par le biais, par exemple, des associations des arrondissements avoisinants et qui sont demandeurs. Rien de tout cela aujourd’hui.

    Un débat tronqué : la Mairie de Paris s’était engagée, dès le rachat du Louxor, à préparer le nouveau projet en consultant différents partenaires, notamment les habitants du quartier. Ces engagements ont d’ailleurs été réitérés, et avec force, lors de la récente campagne électorale municipale. Or, de consultation publique, point ! C’est ainsi que la Mairie de Paris a tranché seule sur le contenu du projet.

    Action Barbès interpelle donc Bertrand Delanoë, Maire de Paris, pour faire en sorte que le beau projet de réhabilitation du cinéma Le Louxor soit remis sur des rails :

     

    • plus conformes aux demandes des experts soutenus en cela par la population en ce qui concerne le respect du patrimoine
    • plus conformes aux attentes des habitants du quartier Barbès pour ce qui concerne le contenu du projet,
    • plus conformes aux promesses faites par lui-même et ses colistiers en ce qui concerne la concertation.

     

    Action Barbès reste mobilisée pour qu’une réelle concertation soit engagée dans un esprit constructif, faire en sorte que Paris dans son ensemble et le quartier Barbès en particulier profitent au mieux de ce projet.

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  • Ils font des trous, des petits trous....

    Angle du boulevard de Magenta, mercredi matin, heure du marché, un ouvrier, casque sur les oreilles, maintient comme il le peut son marteau-piqueur, dont la pointe fourrage dans les cailloutis, qui longent les façades du Louxor.

     

    Ce matin, deux ouvriers s'affairent sous l'échafaudage qui soutient la marquise. Pour combien de temps encore?

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    En effet, certains trous ont reçu leur ration de mortier tout frais, comme le montre la photo ci-dessous.

     

    Sans être devin, et sachant que par un courrier adressé à ACTION BARBES, le 18 décembre 2007, Bertrand Delanoë annonçait un nouveau dispositif en ces termes : "...afin de faciliter la circulation des piétons sur les trottoirs au niveau du Louxor, dont le chantier débutera en 2010, les services de la Ville de Paris vont rapidement mettre en place une structure avec un pied le long de la façade qui minimisera les emprises au sol pour reconstituer un trottoir propre et clair.", sans être devin donc, nous nous hasardons à dire que le nouveau dispositif arrive.

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    Pour ceux qui ont loupé un épisode : en septembre dernier, les services de voirie avaient monté un couloir en tôle pour sécuriser le passage des piétons, devant le Louxor. L'intention était bonne, mais le résultat catastrophique. Notre association avait protesté avec vigueur et demandé une amélioration sensible du soutien de la marquise en attendant la rénovation du cinéma. Une fois de plus, ce chapitre illustrait pleinement la nécessité d'une meilleure coordination entre les différentes sections des services de la Ville.

     

    En réponse à notre pétition de l'été 2007, des réunions se sont alors tenues, en octobre, novembre et décembre, entre les 3 arrondissements, les services et ACTION BARBES, à la fois en mairie du 18e et au secrétariat général de l'Hôtel de Ville. Les abords du Louxor faisaient partie des points noirs à améliorer : ces travaux sont les signes tangibles de cette concertation.

     

    Nous souhaitons vivement que les autres points de notre dossier trouvent une solution et que, comme nous le demandons. se mette en place une coordination transversale, entre arrondissements situés autour du carrefour Barbès, entre les services qui interviennent sur place, entre les institutionnels (RATP, Préfecture de Police, Assistance publique avec Lariboisière) qui sont sur place. Ce n'est pas un voeu pieux, c'est une nécessité pour avancer.