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  • Les élus de quartier - 2 -

    Nous continuons notre série d'interviews des élus de quartier par le Président du groupe PCF et du Parti de Gauche au Conseil de Paris, Ian Brossat. Il est aussi élu du 18e, et particulièrement sensible aux problèmes de logement. Il a répondu très rapidement à nos questions et a même accepté de boire un verre pour une séance photo. Nous le remercions vivement. (Crédit Photo @FRemongin )


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    - On vous a vu récemment Place de la Bastille, avec beaucoup de monde, fêter le vote de la loi du mariage pour tous. Vous avez milité en sa faveur, on n'y revient pas, mais on est aussi très satisfait de cette avancée de l'égalité des droits pour tous. Toutefois, pendant les mois qui ont conduit à ce vote, on a assisté à des actions et des prises de positions violentes. Et mercredi soir dernier, l'agression mortelle de l'étudiant Clément Méric, pour des raisons d'ordre politique a profondément choqué.

    J'ai été, comme beaucoup, profondément accablé par la mort de Clément. D'abord, parce que j'ai des amis qui ont milité avec lui et me racontaient hier les discussions passionnées qu'ils avaient ensemble. Et puis surtout, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un crime politique. Il avait 19 ans, il se battait pour ses idées, il avait des convictions et des espoirs plein la tête. Et c'est pour cela qu'il a été tué. C'est pour cette raison justement que ce meurtre appelle une réaction politique. Il faut toujours se rappeler que l'extrême-droite, c'est le sang, c'est la haine. L'extrême-droite ne doit pas être banalisée. Elle doit être combattue pied à pied. 

    - Le droit à se loger est une autre priorité qui vous tient à cœur, surtout se loger correctement à des prix accessibles. Or, dans Paris ce droit a décliné ces dernières années. On est arrivé à une crise du logement comme dans les années 1950. Dans la seconde mandature de Bertrand Delanoë, pourtant, 40 000 logements sociaux ont été construits, qui malgré tout ne suffisent pas.

    Le 18e dont vous êtes un élu atteindra bientôt les 25% de logements sociaux, on approche là d'un seuil qui limite aussi la mixité sociale. Nous connaissons bien la Goutte d'Or où certains coins sont exclusivement constitués de logements sociaux.

    Cette mixité sociale qui vous est chère est souhaitable, mais acquérir des immeubles dans les quartiers du centre ou de l'ouest coûte un maximum... Comment faire ? Ne serait-il pas temps d'associer plus étroitement Paris à ses couronnes de banlieues, d'effacer les frontières définitivement (périphérique, administrations différentes) ?

    Comment voyez-vous la situation dans la prochaine mandature sachant que le foncier est rare et cher à Paris ? Préconiseriez-vous d'autres moyens d'action ?

    Comment se loger ? Pourrons-nous continuer de vivre ici au vu de l’évolution des prix de l’immobilier ? Voilà des questions que se posent aujourd’hui des milliers d’habitants. Et pour cause : en 5 ans, le prix de vente au mètre carré, dans le 18e, a augmenté de 32%. Cette évolution est devenue totalement délirante. Et c’est une majorité d’habitants qui en souffre : ceux qui sont mal logés, ceux qui paient des loyers exorbitants, ceux qui sont propriétaires et voudraient acheter plus grand lorsqu’un enfant naît mais ne peuvent pas le faire parce que les prix sont trop élevés. Tout cela engendre beaucoup de souffrances, beaucoup de colère.

    Je propose de faire de cette question l’enjeu numéro un. Baisser le prix de l’immobilier, ce doit être notre priorité absolue. Pour cela, je préconise deux pistes. D’abord, poursuivre l’effort en faveur du logement social. Il faut tendre vers 30% de logements sociaux à Paris, à horizon 2030. C’est le cas à Amsterdam qui n’est pas un enfer urbain. Mais attention : il faut impérativement veiller à mieux répartir le logement social, notamment dans notre arrondissement. Nous ne le faisons pas suffisamment aujourd’hui. Un exemple : depuis 2008, 2135 logements sociaux ont été créés dans le 18e. Seuls 10% d’entre eux sont situés à Montmartre et presque 50% à la Chapelle ou à la Goutte d’Or. Cela ne peut pas continuer comme ça. L’effort de production de logements sociaux doit être davantage concentré sur l’ouest du 18e.

    Deuxième axe de bataille pour lutter contre la spéculation immobilière : agir sur le parc privé. Il faut faire la chasse aux logements vides en augmentant très sensiblement la  taxe sur les logements vacants. Je propose aussi la mise en place de « loyers plafonds ». Dans chaque quartier, un loyer maximum serait fixé. Un propriétaire qui dépasserait le plafond se mettrait hors-la-loi.

    - Un autre thème que vous abordez fréquemment : les services publics. Vous avez critiqué le souhait du maire de Paris de ne pas accroître le nombre des fonctionnaires de la Ville. Or en période de réduction budgétaire... Mais, par ailleurs, de nombreux équipements municipaux ont été construits depuis 12 ans et leur gestion au quotidien crée des tensions. Que faut-il faire à vos yeux pour en sortir ?

    Vous avez raison. La question des services publics est pour moi essentielle. Le service public, c’est tout ce qu’on a quand on n’est propriétaire de rien. C’est le patrimoine de ceux qui n’ont pas d’autre patrimoine. C’est donc vital, a fortiori en période de crise. Cette question n’est pas séparable d’ailleurs de la question du logement. Quand on fait du logement social, on doit aussi penser aux équipements qu’on installe pour permettre à la population d’avoir accès aux droits fondamentaux. Il faut des écoles, des crèches en nombre suffisant. Malgré l’effort produit depuis 2001, trop de parents se voient refuser l’accès à une place en structure collective pour leur enfant. Évidemment, tout cela a un coût. Je l’assume. Et cela suppose effectivement d’augmenter le nombre de personnels de la Ville de Paris. Pas par dogmatisme. Mais par pragmatisme. Ouvrons les yeux. Depuis 2008, le Maire de Paris a décidé de stabiliser les effectifs de fonctionnaires. Dans le même temps, beaucoup de nouvelles structures publiques ont ouvert. Autrement dit, on fait davantage avec autant de postes. Résultat : la qualité d’accueil du public se dégrade, de même que les conditions de travail des personnels. Si nous voulons sortir de cette spirale, il faut avoir le courage d’assumer de nouvelles embauches. Pour ma part, j’assume. Cela a un coût, évidemment. Et pour financer ces nouvelles dépenses, il faudrait que notre municipalité mène un vrai bras-de-fer avec le gouvernement qui, au nom de l’austérité, baisse les dotations aux collectivités territoriales. L’austérité ou le service public, il faut choisir.

    - Pour se rapprocher de notre quartier, nous aimerions vous interroger sur la culture...  Récemment notre quartier a eu la joie d'assister à l'ouverture du Louxor, qui dresse désormais ses quatre mâts devant le viaduc du métro aérien. Nous avons aussi le centre Barbara à deux pas de là, et en face la bibliothèque de la Goutte d'Or qui vient d'être rouverte, enfin.

    Vous êtes professeur agrégé de Lettres modernes et vous enseignez à Sarcelles. Comment voyez-vous cette offre culturelle dans le quartier ? Est-elle en mesure de faciliter l'accès des jeunes populations à des activités culturelles ou, plutôt, de modifier la sociologie du quartier ? Dans la presse, on a évoqué une gentrification de cette zone dite populaire. Qu'en pensez-vous ?

    Tout le monde devrait se réjouir de l’élargissement de l’offre culturelle. Je suis très heureux du succès considérable rencontré par le Louxor. On comptabilise en moyenne 1000 entrées par jour. C’est énorme. J’étais frappé, lors de l’inauguration, de voir à quel point ce nouvel équipement fait la fierté des habitants de notre quartier.

    Un regret, cependant : alors que les structures municipales (Centre Barbara, Louxor) se portent bien, les espaces culturels indépendants, portés par des associations, sont pour une bonne part en très grande difficulté. C’est leur existence même qui est menacée. Je pense au Lavoir Moderne Parisien ou à l’Echomusée qui se bat pour son existence. La Ville de Paris ne fait pas suffisamment, loin de là, pour le développement de ces structures. Or le développement culturel de notre quartier passe par une complémentarité accrue entre équipements municipaux et structures associatives.

    - Enfin, nous aimerions connaître votre position sur l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque. Le maire du 10e a validé le projet mais cherche encore un lieu où l'implanter(1). Les protestations des riverains vont bon train entre la Gare du Nord et l'hôpital Lariboisière. Toutefois, parmi les habitants se trouvent également des personnes favorables. Que pourriez-vous dire aux autres pour les convaincre ?

    Cette installation fait suite à un vote du Conseil de Paris, et Rémi Féraud a effectivement proposé que cette salle ouvre dans le 10e arrondissement. A mes yeux, l’installation de cette salle doit s’inscrire dans un cadre plus large de lutte contre les ravages de la toxicomanie. Il ne faut pas perdre de vue cette dimension-là. Face aux trafics, face à ceux qui s’enrichissent grâce à la drogue, il faut être intraitable. Quant à l’occupation des halls d’immeuble, bien souvent liée aux trafics, je pense qu’elle doit faire l’objet d’un traitement spécifique : évidemment, l’intervention policière, mais aussi l’intervention des habitants eux-mêmes. A Saint-Ouen, dans certains quartiers, pour résister aux dealers, les habitants, les amicales de locataires, aidés par les élus, organisent des rondes régulières pour ne pas laisser le terrain aux trafiquants. C’est une initiative dont nous pourrions nous inspirer ici.

     (1) Depuis notre entrevue avec Ian Brossat, un accord est intervenu entre la Mairie de Paris et la SNCF pour implanter la salle de consommation au 39 bd de La Chapelle. Il s'agit d'un espace accessible par une rampe qui descend du pont situé au-dessus des voies de la gare du Nord. Donc pas de bas d'immeuble comme s'y était engagé Rémi Féraud, le maire du 10e, pour tranquilliser l'opposition des riverains de l'hôpital Lariboisière. 

  • Ciné-Débat : L’Histoire de la Réduction des Risques

    Comprendre l'utilité de l'installation d'une salle de consommation de drogues à moindres risques (SCMR) au 39, boulevard de La Chapelle n'est pas chose évidente. Aussi s'informer est nécessaire.


    La Petite Boutique des Horreurs du Comptoir Général et l’Association Française pour la Réduction des Risques liés aux usages de drogues nous proposent, après la projection du documentaire « La réduction des risques en France – Partie 1 l’Histoire » de débattre avec des représentants des usagers de drogues, des médecins et des acteurs de la société civile, qui se sont battu pour imposer la politique de « Réduction des Risques » liés aux usages des drogues. Ce sera demain:

     

    Lundi 24 Mars à 18h30

    au Comptoir Général - 80, quai de Jemmapes à Paris Xe

     

    Dans les années 80 une guerre victorieuse a été menée dans l’indifférence générale. Cette guerre c’est celle menée par la politique de réduction des risques contre le virus du sida qui décimait une catégorie de population très stigmatisée : les injecteurs d’héroïne.

    Aujourd’hui cette histoire appartient au passé au point que l’on oublie la virulence des débats qui opposaient partisans et adversaires de la méthadone et du subutex. Une histoire qui est aussi celle d’une société tétanisée par les mots de toxicomanie, d’homosexualité et d’immigration et là on est toujours dans l’actualité. Si la substitution ou la fourniture de seringues stériles appartiennent aujourd’hui à la panoplie classique de l’intervention en addictologie, il n’en est pas de même des salles de consommation à moindres risques et les débats récents qui ont accompagné la loi Taubira sur le Mariage pour Tous, montrent que l’épidémie de sida a découvert des plaies toujours à vif dans la société française.

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    Teaser - La RdR en France - Tome 1 Histoire par AFRdR

  • Grosse fatigue en période de travaux

    Lundi dernier, nous sommes allés à l'ICI pour nous informer des travaux de voirie prévus pour la rue Laghouat. (Tiens, à ce sujet, je me suis rendu compte que Laghouat est le nom d'une wilaya en Algérie, moi qui pensait à un nom breton, peut-être celui d'un ancien propriétaire local...)

    Nous sommes sérieux dans l'association et nous étions venus voir et faire des photos avant la réunion. Curieux ! La chaussée était déjà défoncée. Les palissades déjà en place balisaient les accès des piétons. Il y a eu un problème de programmation de la réunion, a expliqué Dominique Lamy, battant sa coulpe en public. Du coup, ce qui aurait du être de la concertation devenait de l'information, et les habitants manifestaient bruyamment leur insatisfaction. Peut-être un peu trop vivement... même si un porche avait été oublié sur les plans que commentait Valère Griot, responsable de la section territoriale de voirie du 18e, on pouvait raisonnablement penser que sur site, le chef de chantier aurait vu l'erreur. On peut aussi reconnaître à la Direction de la voirie un savoir faire et une expérience de réaménagements nombreux dans le quartier.

    Certes, il y a eu un bémol dans la concertation. Pourtant la rue Laghouat n'est ni un axe majeur, ni une voie extrêmement difficile à traiter. Au contraire, c'est une rue courte (200 mètres),  au trafic réduit à la desserte locale, autrement dit qui ne représente pas un passage obligé pour se rendre dans les rues environnantes. En revanche, elle comprend deux maisons d'accueil de personnes âgées, un centre social (AGO), un centre de musique (Les trois Tambours), des commerces dont un vitrier et un garage.

    Malgré les caractéristiques de la rue manifestement maitrisées, la salle était remontée et le faisait savoir. Nous avons apprécié l'intervention du maire adjoint, chargé des espaces verts dans le 18e, Pascal Julien, qui a interpellé les participants en les mettant un peu au pied du mur. Reconnaissant une fois de plus le mauvais timing de la réunion, il a demandé à la salle ce qu'elle regrettait de l'état actuel de leur rue, qui ne se retrouverait pas dans l'état projeté. Soulignons que la voie de circulation sera rétrécie pour éviter les stationnements à cheval sur le trottoir, que les deux trottoirs seront élargis, l'un protégé par des potelets, des stationnements automobiles, des aires de livraison et un stationnement véhicules d'urgence seront créés, et cerise sur le gâteau, sept arbres seront plantés coté des numéros pairs, car le sous-sol le permet.

    Reconnaissons que la Goutte d'Or est un chantier pemanent et que les habitants n'en peuvent plus... Admettons aussi qu'on partait de "très dégradé" et que doucement on arrive à "plus habitable". Mais dans le processus, on a perdu des petits commerces,  des commerces de proximité, une habitante de la rue  Stéphenson l'a reproché à la mairie. Elle regrettait que la mairie installe des associations ou des équipements sociaux au pied des immeubles qu'elle construit ou fait construire par les bailleurs sociaux... Se pose-t-on la question chaque fois que l'on va acheter dans une enseigne de supermarché, si le petit commerçant du bout de la rue va faire son "chiffre" en fin de mois pour tenir encore des années ? C'est là que réside le problème : le iatus entre notre nostalgie des quartiers d'antan, façon village entre le boulanger et le boucher et nos habitudes d'achat nées de l'ère de la consommable de masse.

  • Quand on parle de nos maires dans la presse


    paris,9e,10e,élections-municipales,rémi-féraud,jacques-bravo,pauline-véronLe Parisien a donné une série d'articles sur les arrondissements en janvier. A-t-il anticipé une campagne très précoce pour les élections municipales, puisque, déjà, des candidats se sont déclarés dans les deux camps ? Pour mémoire rappelons que le scrutin n'aura pas lieu avant la mi-mars 2014, en ce qui concerne le deuxième tour..

    Pour l'instant nous avons noté pour vous deux articles sur les maires des 9e et 10e arrondissements, qui sont les plus proches de nous.

    paris,9e,élections-municipales,Jacques-bravo,pauline-véronPour sa succession, Jacques Bravo, maire du 9e, officialise sa préférence pour Pauline Véron, son adjointe depuis 2001 devenue adjointe au maire de Paris chargée de l'économie sociale et solidaire en juillet 2012. Il ne semble pas vraiment craindre un retour de la Droite aux manettes du 9e, car selon lui, personne à l'UMP n'est assez crédible ou bien implanté dans le paysage, dénonçant au passage le « tourisme électoral » de certains. Les oreilles de Pierre Lellouche ont-elles sifflé ?

    Lire l'article du Parisien du 17 janvier 2013.

     

    rencontres-avec-Remi-Feraud.jpgQuant à Rémi Féraud, maire du 10e il se déclare candidat à sa propre succession. Elu en 2008 avec un taux frisant les 75% de votes en sa faveur, et jeune encore – 41 ans ! – il n'est pas incongru qu'il veuille continuer la tâche qu'il s'est assignée et pour laquelle il a été si largement élu. Il cite notamment la reconquête de l'espace public et les grands défis du vivre-ensemble, dans un arrondissement toujours secoué par des « querelles de voisinages ».

    Lire l'article du Parisien du 18 janvier 2013.

    Nous suivons de très près ses actions et la pression qu'il exerce sur le gouvernement pour faire avancer l'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque. En effet, lui s'est déclaré favorable à l'ouverture d'un tel dispositif, mais la balle est dans le camp de Marisol Touraine, qui doit préparer soit un décret, soit un projet de loi et convaincre les députés de le voter. Faute de quoi on restera dans le champ des bonnes intentions.

  • Point de vue

    Prendre en compte les évolutions qui se jouent en cœur de capitale

    L’information selon laquelle la population de Paris s’est accrue de 28 000 habitants entre 1999 et 2005 (INSEE), pourrait paraître insignifiante au regard de la baisse régulière constatée ces 40 dernières années, si certains indicateurs ne venaient pas confirmer et même amplifier ce qu’il convient d’appeler un regain démographique à Paris.

    Le 9ème arrondissement est à cet égard très révélateur. Du quartier dédié au tertiaire auquel le destinaient nos prédécesseurs, il est devenu le quartier des familles. De 1999 à 2005, il enregistre l’un des plus forts taux de progression démographique de Paris, (+ 6%).

    Mieux, le taux de scolarisation des enfants de 3 ans, âge d’entrée en maternelle, qui ne dépassait pas 50 % jusque dans les années 90, est de 65% en moyenne depuis 2000. Cela signifie qu’auparavant, une famille sur deux quittait l’arrondissement à la naissance d’un enfant, alors qu’aujourd’hui, la naissance d’un enfant n’est plus le signe d’un départ pour 2/3 des familles. Elles s’installent dans la durée dans le 9ème.

    C’est pourquoi, l’ouverture depuis 2001 de 5 nouvelles crèches et haltes garderies, de deux nouvelles écoles maternelles, d’une nouvelle bibliothèque jeunesse rue Chaptal, la rénovation des squares d’Anvers, de Montholon et Berlioz, l’augmentation de l’offre de sport de loisirs et la construction en cours de deux nouvelles écoles élémentaires (45 rue de la Tour d’Auvergne et 10 rue de Clichy), sont le reflet d’une action municipale en phase avec le rajeunissement du 9ème.

    Les enfants grandissent, il faut donc accroître l’offre de loisirs et de sports. Le centre Valeyre n’étant plus suffisant, la construction d’un second centre d’animation et de loisirs avec notamment des salles de sports est engagée dans l’ouest de l’arrondissement, 16-18 rue de la Tour des Dames.

    De nouveaux modes de vie et d’exigences qui façonnent la cité

    Cette évolution de la population s’accompagne de nouveaux modes de vie, de consommation, de mobilité, de pratiques de loisirs, de culture,…qui sont autant de décisions multiples apparemment dispersées mais en réalité convergentes, qui façonnent l’espace urbain et la vie quotidienne dans le 9ème.

    Ainsi, le réaménagement de la place Lino Ventura, de la rue Cadet, l’élargissement de nombreux trottoirs pour mieux circuler, des parkings pour les deux roues, Vélib’, l’aménagement d’un quartier « vert » au faubourg Montmartre, la création d’un marché ouvert place d’Anvers, mais aussi le doublement du nombre de logements sociaux,…sont des réalisations de l’équipe municipale au cours de cette mandature qui ont profondément remodelé le 9ème à l’image des nouveaux modes de vie qui sont apparus.

    Ce sont aussi de nouvelles exigences posées à l’action municipale par l’allongement de la vie ou la prise en compte de situations de handicaps.

    C’est ainsi qu’en direction des anciens un Conseil des sages a été mis en place et des actions intergénérationnelles dans des écoles et centres de loisirs mises en oeuvre ; le Point Paris Emeraude (centre de coordination gérontologique) rue de la Rochefoucauld et un pôle personnes âgées qui verra bientôt le jour rue de la Tour des Dames (centre d’accueil de jour, restaurant, clubissimo).

    Pour une meilleure prise en compte de la dépendance, une maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes ouvrira rue Blanche.

    S’agissant des situations de handicaps, des trottoirs ont été abaissés, des traversées ont été équipées de feux sonores, des places GIG/GIC ont été créées, l’accessibilité est aujourd’hui une réalité dans certaines écoles, dans les bureaux de vote, sans oublier l’ouverture de la maison départementale des personnes handicapés (MDPH) dans le 9ème. Cet effort déjà important doit être conduit à terme.

    Un temps d’avance pour le 9ème

    Ainsi, pour tous les temps de la vie, notre arrondissement s’est mis en mouvement, il vit, il bouge, il se transforme.

    Si les engagements ont été tenus, sept années de dynamisme municipal ne doivent pas faire oublier que des difficultés demeurent pour bon nombre de nos concitoyens.

    Il reste beaucoup à faire, et notre projet 2008-2014 vous propose de poursuivre les efforts entrepris pour mieux vivre dans le 9ème : naître, y grandir, favoriser l’autonomie de chacun, se loger, consolider le lien social, relever le défi écologique, contribuer au développement économique et à la vitalité du commerce, au développement culturel, à la sécurité de tous et à intensifier et moderniser les pratiques démocratiques. C’est cette dynamique d’un 9ème plus solidaire, ouvert à tous, et respectueux de l’avenir que nous proposons, pour y vivre mieux tous ensemble.
     

    Vivre et mourir dans le 9ème : comment vivre chaque âge dans l'arrondissement ?

    Par Jacques Bravo – Parti Socialiste411d8907887dadea8fb1527127646ae9.jpg

     

     

     

     

     

     

     

    Ce qui détermine des choix responsables pris par une équipe municipale au sein d’un arrondissement, c’est d’abord une bonne appréciation des évolutions de l’ensemble de la population, de ses choix de vie, des plus jeunes jusqu’aux anciens, afin de mieux répondre aux attentes et d’anticiper les besoins.

  • Un compte rendu de mandat discret

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudMardi 25 juin, 18h, nous étions à la mairie du 10ème, surpris par le peu de monde réuni dans la grande salle des fêtes... L'équipe municipale était là, presque complète, y compris trois conseillers de Paris, Bernard Gaudilière, Alain Lhostis et Olga Trostiansky. En revanche, dans la salle, quelques militants et fidèles, pas plus.

    Nous nous sommes évidemment ouverts de notre étonnement aux élus venus nous saluer. « Il s'agit d'un Cica, une institution vieillotte qui n'attire plus beaucoup de monde ! »  Eric Algrain, plus tard, expliquera que d'autres canaux de communication existent maintenant et que les associations s'en servent largement, comme la maison des associations où elles sont près de 400 à être inscrites. Les échanges prennent d'autres chemins, semble-t-il.

    Ah, oui, nous sommes réunis en Cica ? C'est vrai que nous avions reçu une invitation dans ce sens à laquelle nous n'avions pas porté trop d'attention car notre agenda indiquait : le 25 juin, compte rendu de mandat de Rémi Féraud et de l'équipe municipale. Nous l'avions noté dès la parution du bulletin d'information du 10e de mai (n°18) : page 2, extrait ci-dessous.

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    - Mais, alors le compte rendu de mandat du maire ? Passe-t-il à la trappe ?

    - Point du tout. Nous sommes là pour cela.

    Sauf que les habitants, les premiers intéressés, eux, ne sont pas là.

    On peut sans doute comprendre que le maire n'ait pas eu envie d'affronter à nouveau le climat hostile dans lequel avait eu lieu la réunion du 11 juin sur l'expérimentation d'une salle de consommation surveillée. Pourtant, peut-on fuir ainsi le mécontentement de ses administrés ? Des échanges, répétés, renouvelés, même difficiles, parfois emprunts de mauvaise foi ou de peur : ce sont ces échanges, les informations diverses et transparentes qui peuvent faire reculer l'opposition frontale, en ébranlant les convictions de quelques uns, pas les irréductibles, mais ceux qui doutent un peu, encore.

    paris,10e,cica,compte-rendu-mandat,rémi-féraudToutefois, notons que le maire n'hésite pas à aller au-devant des habitants aux quatre coins de l'arrondissement (voir la liste des rdv sur l'image précédente) et surtout, reconnaissons cela à Rémi Féraud, qui comme tous les maires de France est déjà investi dans la campagne 2014 : malgré l'opposition ferme d'une partie des habitants du nord de l'arrondissement, il n'a pas faibli, il n'a pas renoncé à sa conviction que cette salle de consommation à moindre risque peut figurer une avancée et être une solution partielle aux problèmes de la toxicomanie de rue, un pas de plus vers la réduction des risques, une aide à la pacification des quartiers. Souhaitons qu'il ait raison.

    PS : Pour le compte-rendu de mandat, vous trouverez l'essentiel dans le bulletin Les Infos du 10e de juin (n°19).   (à télécharger)

    lien vers le bulletin en pdf.

    pour mémoire :  Loi du 31 décembre 1982

    Article 16
    Les associations participent à la vie municipale. Dans chaque arrondissement est créé un Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement.
    Celui-ci réunit les représentants des associations locales ou membres de fédéra- tions ou confédérations nationales qui en font la demande et qui exercent leur activité dans l’arrondissement.
    Au cours d’une séance par trimestre au moins, les représentants de ces associations participent, s’ils le sollicitent, aux débats du Conseil d’arrondissement, avec voix consultative. Ils y exposent toute question intéressant leur domaine d’acti- vité dans l’arrondissement et peuvent faire toute proposition à cet égard.
    Le Conseil d’arrondissement en délibère en leur présence.
    À cette fin les associations doivent notifier, au préalable, au maire de l’arrondis- sement, le ou les sujets sur lesquels elles souhaitent débattre.
    Le calendrier des débats avec les associations susmentionnées est défini par le Conseil d’arrondissement en liaison avec le Comité d’initiative et de consulta- tion d’arrondissement. Le conseil d’arrondissement met à la disposition du Comité d’initiative et de consultation d’arrondissement toute information néces- saire à la préparation des débats.

    Décret du 4 juillet 1983
    en application de l’article 16
    Art. 1 : Les demandes des associations qui désirent bénéficier des dispositions de la loi du 31 décembre 1982 sont adressées au maire d’arrondissement. Le maire d’arrondissement est tenu d’enregistrer les demandes présentées par les associations qui remplissent les conditions fixées au 2e alinéa de l’art. 16.
    Art. 2 : Le maire d’arrondissement fait connaître au Conseil d’arrondissement les demandes dont il a été saisi et la suite qu’il leur a réservée. La liste des associa- tions dont la demande a été enregistrée est tenue à la disposition du public. 
  • Certains ont vraiment de la chance...

    Lu dans le bulletin de la Préfecture de police du 12 juin dernier : 

    Une moto volée sous les yeux de son propriétaire

    9 juin 2013, 17h15, 10e arrondissement, un homme surprend depuis la fenêtre de l’appartement d’un ami, trois individus chargeant sa moto de grosse cylindrée à l’arrière d’une camionnette blanche. Il descend rapidement les escaliers, mais le véhicule a déjà pris la fuite. 
    Il croise alors une patrouille de la brigade de soutien territorial (BST) parisienne, les informe du vol dont il vient d’être victime ; les policiers se mettent immédiatement à la poursuite de la camionnette qu’ils interceptent quelques rues plus loin. Ses trois occupants, âgés de 22 à 27 ans, sont interpellés et placés en garde à vue. Outre, la moto, dont l’alarme continue de sonner, ils découvrent un coupe-boulons, un pied de biche ainsi que divers outils. 

    A l’issue de leur garde à vue, les trois hommes se sont vu notifier une convocation par officier de police judiciaire (COPJ). L’engin a, quant à lui, été restitué à son propriétaire.

    D'où le titre... et bravo à la brigade de soutien territoriale qui passait pas là.

    Toutefois, les motos ont petit à petit envahi le paysage parisien. Le dénaturant parfois, tant elles sont nombreuses. C'est ce qui se passe sur la petite place Madeleine Braun qui a été réaménagée pendant l'année écoulée (voir notre article). Elle fait face au Couvent des Récollets, en pente douce, longée de stationnement pour Vélib', et pour deux-roues motorisés. Mais ces stationnements débordent de partout et les cycles, sagement alignés, occupent tous les abords de la place. A vous de juger :

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    La Ville de Paris n'avait pas anticipé la folle envolée du nombre des deux-roues motorisés, quand elle a décidé, à juste titre, de ré-équilibrer le partage de l'espace public entre circulation douce et circulation des voitures. Beaucoup d'automobilistes ont abandonné leur 4-roues pour un 2-roues et... on voit le résultat. Qu'en disent les programmes des candidats aux municipales 2014 ? Quelles solutions ont-ils concoctées avec leurs équipes respectives ? C'est une question peut-être moins polémique que l'expérimentation des salles de consommation à moindre risque, mais elle nous tient à coeur, aussi. Nous rencontrons tous les jours des motos au milieu du trottoir, cela contribue à notre mauvaise humeur, et pourtant il est souvent difficile d'incriminer le motard : avait-il vraiment le choix ? Disposait-il d'une aire de stationnement à proximité avec des espaces libres ? 

    Pour les programmes, nous nous renseignons, et on vous dit !

  • Rencontre avec la direction de Lariboisière

    Mardi, 11 heures, pas de marché, ni alimentaire, ni à la sauvette, la voie est libre jusqu'à l'entrée de l'Hôpital Lariboisière, rue Ambroise-Paré. Nous avons rendez-vous avec Christian Nicolas, directeur de l'hôpital et Marcel Grau, secrétaire général. Notre dernière rencontre date de janvier 2013 ; plus d'un an après, il est temps de faire le point. Précisons que la porte s'ouvre toujours facilement pour Action Barbès et que l'accueil est cordial. Non négligeable car le temps dans les hôpitaux est précieux.

    Deux sujets à notre ordre du jour : les problématiques de proximité liées au quartier et le projet de restructuration de l'hôpital. Voici les questions d'Action Barbès et les réponses de nos interlocuteurs. 

    Abords de l'hôpital

    AB : Lors de notre dernière rencontre, les échanges ont porté essentiellement sur les modifications de voirie liées à la présence embarrassante des porte-huit. Constatez-vous une amélioration de la situation ?

    Le changement est significatif. La voie unique est un réel progrès. De même pour la sortie sur la rue Ambroise-Paré, là où vous êtes intervenus pour demander du stationnement deux roues. Quelques « pirates » (des chauffeurs de porte-huit) se risquent encore près de la maternité mais, globalement, on peut dire que rue Ambroise-Paré, tout va bien. Les porte-huit sont désormais rue de Maubeuge. Ils créent bien sûr des nuisances lorsqu'ils sont à l'aplomb du pavillon Gallien qui accueille le service de réanimation. Une rencontre avec le chef de secteur Vinci a eu lieu récemment. On a pu en discuter. La rue de Maubeuge est aussi un lieu de stationnement des autocars de tourisme qui viennent récupérer ou déposer leurs clients derrière la gare du Nord. Ils sont nombreux particulièrement le dimanche. On en retrouve aussi sur le pont des voies de chemin de fer de la gare. Il faudra absolument trouver des solutions avant la construction du nouveau bâtiment à l'angle Chapelle-Maubeuge car une entrée sera créée rue de Maubeuge.

    AB : Nous savons qu'une étude a été menée pour améliorer l'intermodalité aux abords de la gare du Nord. Dans ce cadre, il est question de l'actuelle gare routière située rue du faubourg Saint-Denis. Cet espace pourrait peut-être accueillir porte-huit et autocars? Action Barbès a remis une proposition de « promenade urbaine » entre Barbès et Stalingrad à la nouvelle Maire de Paris. Nous y abordons la nécessité de revoir le plan de circulation du secteur de l'hôpital, de la place de La Chapelle. Ce projet de notre association a reçu un écho favorable auprès des nouvelles équipes municipales des 18e et 10e arrondissements.

    La municipalité soutient ouvertement notre projet de restructuration du quartier (plan, accès, circulation, parking, aménagement urbain). Pour terminer sur ce point de la circulation, le passage Paré-Patin qui débouche sur le boulevard de Magenta facilite la circulation des ambulanciers indéniablement. Par contre, les modifications du carrefour Tombouctou-Chapelle sont incompréhensibles et il est urgent de ré-ouvrir le passage sous le viaduc au débouché de la rue de Maubeuge. Pour le projet Lariboisère, il ne faut pas oublier que si les flux ne sont pas forcément plus importants à l'avenir, les entrées seront modifiées.

    AB : Les marchés à la sauvette qui perdurent mais se déplacent et occupent les trottoirs du boulevard ont-ils des conséquences pour l'hôpital?

    Nous y avons été confrontés lorsque les trottoirs étaient occupés rue Guy-Patin et rue Ambroise-Paré, notamment devant l'entrée des urgences de la maternité. Ils ont actuellement disparu de la rue Guy-Patin, mais nous voyons le mercredi des nouvelles populations entrer par les urgences boulevard de La Chapelle quand ils sont refoulés par les mouvements des policiers. C'est le « jeu » du chat et de la souris avec la police. Le samedi, on ferme les accès pour une meilleure sécurité. Les détritus d'après-marché se retrouvent aussi dans l'enceinte de l'hôpital, sans doute poussés par le vent. Il semble que les brigades d'après-marché ne nettoient pas les trottoirs du 10e. (Nous allons interroger les services de la propreté à ce sujet.)

    AB : Comment évolue la situation par rapport aux toxicomanes qui fréquentent le quartier ?

    Il y a toujours des intrusions. Les couloirs de l'hôpital sont ouverts au public, on ne peut pas aller contre... On retrouve donc des usagers de drogues un peu partout, notamment dans les toilettes. Des vols sont à déplorés également. Des coffres ont donc été installés dans les chambres. Nous avons rencontré le commissaire Ségura successeur provisoire de Gilbert Grinstein qui a quitté le 10e, et échanger sur la nouvelle brigade spécialisée territoriale (BST).

    AB : La salle de consommation à moindre risque (SCMR) n'a pas pu ouvrir ses portes (voir notre article du 29 décembre). Comment vous positionnez-vous par rapport à ce projet. Quelle est la position de l'Hôpital en général ?

    L'hôpital n'a pas vocation à accueillir une SCMR, bien qu'il existe un service de prise en charge de la toxicomanie très efficace ici (Dr Frank Bellivier). Mais c'est important de bien séparer les choses. Le soin, le sevrage ne sont pas dans la même démarche. Avec la salle on est dans la réduction de risques. Comme les distributeurs de seringues stériles, qui ont initié le processus... Il pourrait être poursuivi avec la SCMR. Certains leur ont reproché d'attirer les trafics mais les gares sont des plateformes, notre quartier en fait partie. Le bus Gaia a son rôle : situé rue de Maubeuge, il est plus discret aussi bien pour les usagers que pour les riverains. La ville dit ne pas abandonner le projet, le maire du 10e y tient. Les riverains commencent à comprendre l'intérêt d'une telle structure. Nous restons optimistes.

    AB : Pour terminer sur un aspect culturel, seriez-vous favorable à la mise à disposition des murs du boulevard de La Chapelle pour le street art, si l'opération est financée par la Ville dans le cadre du projet de « promenade urbaine » ?

    Il est indéniable que le mur entre la rue Guy-Patin et l'entrée des urgences est délabré. Mais il est encore solide et le refaire supposerait un financement. L'APHP a d'autres priorités. Pour le nettoyage des bâtiments tagués, même remarque sur nos priorités de dépenses. Mais pas d'opposition de principe pour une installation par des artistes.

     

    Projet de restructuration du pôle Widal-Lariboisière

    AB : Quelles décisions ont été prises récemment au niveau de l'APHP et au niveau ministériel ? La vente des terrains de Fernand-Widal a-t-elle commencé ? Peut-on raisonnablement envisager un calendrier ?

    Les Architectes des Bâtiments de France (ABF) jugent que la construction d'un nouveau pavillon dans l'angle Nord-Est est faisable (pas d'opposition si respect des parties protégées). Nous disposons au sol d'environ 7000 m2 constructibles. Il faut remettre en valeur l'ensemble, supprimer les verrues, construites au fil du temps... Les pavillons Est seront consacrées aux consultations de médecine. Toutes les urgences seront réunies au rez-de-chaussée sur ce nouveau bâtiment. Une modification notable : l'entrée des véhicules s'effectuera par le boulevard de La Chapelle, et les patients entreront par la rue de Maubeuge. L'entrée principale rue Ambroise-Paré sera maintenue. On passera tous les lits dans le nouveau bâtiment (environ 35 000 m2). Le site présente la possibilité précieuse de faire des travaux tout en conservant les services de l'hôpital actifs.  En ce qui concerne les « peignes » (c'est ainsi qu'on appelle les pavillons d'origine) ainsi libérés côté ouest, on verra par la suite quant à leur utilisation et à l'optimisation des espaces. La maternité, le service de rhumatologie et l'Inserm ne bougeront pas.

    Pour tenter de répondre à vos questions sur la vente de Fernand-Widal et le calendrier des travaux, il faut savoir que le nouveau directeur de l'APHP (Martin Hirsch ) a signifié son accord sur le projet Lariboisière-Saint-Louis. Mais il a deux exigences. La première sur le financement de l'opération et là, les négociations actuelles lui paraissent insuffisantes; il demande une augmentation des subventions de l'Etat, car la vente de Fernand-Widal ne suffira pas à couvrir, et de loin, le coût de la restructuration. Il faut aussi aller plus loin dans l'optimisation du site. La deuxième exigence est d'obtenir une cohérence de l'offre de soin entre ce projet (Nord 1) et celui de Beaujon-Bichat ( Nord 2). Ce dernier est encore plus important. Ces deux sites ont des obligations de sécurité très importantes. Pour Nord 2, un nouvel hôpital doit être construit, car le coût de la rénovation n'est pas avantageux par rapport à la construction neuve. Pour la concrétisation des deux projets, nous sommes sur des échéances à 15 ans. Claude Evin, directeur général de l' Agence régionale de santé est très déterminé sur la nécessité d'investir sur le nord de Paris. On a plutôt une bonne convergence : A Lariboisière, neuro sciences, locomoteur, urgences générales et urgences de spécialités. A Bichat, cardiologie, maladies infectieuses et équipes de recherche. A Beaujon, le digestif.

    Calendrier

    Le dépôt du dossier à la commission nationale qui examine et détermine la subvention à laquelle nous aurons droit  doit être fait d'ici à la fin de l'année, c'est l'aspect financier. L'objectif est de démolir dans 2 ans (2017) et d'avoir un bâtiment neuf à l'horizon 2020-21.

      

    Nous devrons donc patienter pour voir les premières pelleteuses rue de Maubeuge. D'ici là, nous comptons bien aller dans le même sens que la direction de l'hôpital pour pousser la Ville de Paris à élaborer très rapidement un diagnostic et lancer la concertation bien en amont sur les transformations que le projet implique. Notre projet de "promenade urbaine" recoupe celui de Lariboisière. Notre association devrait présenter un vœu lors du premier conseil d'arrondissement de cette nouvelle mandature pour demander la mise en place d'une Commission extra municipale des déplacements (CEMD) inter-arrondissements 10-18. (Vœu qui sera en ligne pour ce conseil du lundi 12 mai.)

  • Marisol Touraine s'est saisie de la question

    Le 10 octobre dernier, une réunion de travail et d'information a eu lieu à la mairie du 10e, en présence du maire Rémi Féraud, et à son intitiative, pour répondre au mécontentement sourd des habitants des rues coincées entre la gare du Nord et l'hôpital Laribosière. Le 10e a un passé de militant en faveur de l'accueil et de l'aide aux usagers de drogues. Ignorer la toxicomanie n'est plus possible. La chasser plus loin par peur et par méconnaissance n'est plus acceptable. Les temps ont changé, les mentalités aussi.

    Et pourtant... souvenons-nous de la levée de boucliers par des habitants et leurs associations dans deux cas qui ont marqué l'arrondissement : les draps aux fenêtres rue Beaurepaire pour protester contre l'ouverture d'un centre d'accueil de toxicomanes (Libération du 13 octobre 1998; Le Parisien du 8 novembre 2003). La "boutique" a ouvert le 20 avril 1998; elle a subi les manifestations, le harcèlement devant sa porte, la menace d'une délocalisation vers... la Gare du Nord. Mais quelque 10 ans plus tard, les nouveaux arrivants ne la remarquent même pas. (La boutique est devenue CAARUD -centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues-, doublée d'une consultation pour les jeunes usagers de drogues et est gérée par l'association Charonne, 9 rue Beaurepaire, 75010 Paris, 01 53 38 96 20).

    Plus près de chez nous, à l'angle du faubourg Poissonnière et de la rue de Maubeuge, au 75 précisément, au début des années 2000 deux projets se sont succédés, l'un devait voir ouvrir le second sleep-in de Paris, un centre d'accueil géré par l'association Drogues International. Les comptes-rendus des pré-conseils d'arrondissement dans lesquels pouvaient déjà s'exprimer les associations, sont encore disponibles en ligne et on y trouve la réponse de la Direction des affaires sanitaires et sociales à l'ancien maire du 10e, Tony Dreyfus, au sujet de l'occupation du 75 rue de Maubeuge :

    "Comme vous le savez, l'Union économique et sociale Alliance Immobilière a acquis au 75 rue de Maubeuge des locaux initialement destinés à la création d'un deuxième Sleep-in à Paris.
    Ce projet étant aujourd'hui abandonné à votre demande compte tenu du contexte très sensible du dossier, ces locaux se trouvent pour l'instant sans utilisation.
    Vous m'avez fait connaître que vous ne seriez pas opposé à l'installation d'une autre structure sociale dès lors qu'elle ne s'adresserait pas à un public toxicomane.
    Mes collaborateurs ont déjà évoqué avec les vôtres la possibilité d'implantation à cette adresse de 30 lits d'hébergement médicalisé au profit de personnes sans domicile fixe dont l'état de santé requiert des soins sans pour autant qu'elles relèvent d'une hospitalisation.
    Cette solution aurait l'avantage, à mon sens, de ne procurer aucune inquiétude dans le voisinage : les personnes hébergées seraient prises en charge 24h/24, pour des séjours de quelques jours à quelques semaines, les flux d'entrées et de sorties seraient donc étalés et peu visibles." [... ]

    dWv2EMjg6msDtYhNaFBNVjl72eJkfbmt4t8yenImKBVaiQDB_Rd1H6kmuBWtceBJNotre association avait à l'époque été sollicitée par les habitants du quartier et comme modérateur nous avions réussi à organiser plusieurs réunions sur cette ouverture qui suscitait peur et indignation. 
    Depuis cette date, nous sommes restés sensibles aux problèmes locaux liés aux drogues et à la perception qu'en ont les habitants. Paris compte certes un grand nombre d'usagers de drogues et le 10e, avec ses gares, lieu traditionnel de rencontres, est en première ligne. Mais d'autres villes en France sont confrontées aux mêmes problématiques et cherchent des solutions. Après les avancées que l'on doit aux CAARUD pour la distribution et la récupération de seringues, il est temps de se montrer moins frileux et de procéder à l'expérimentation des salles d'injection supervisée comme on l'entend dans le reportage fait en Auvergne, par RFI il y a quelques jours. Ecoutez.
     
    Reportage France du 22 octobre 2012 Les Centres de consommation à moindre risque (02:36)
     
    Les structures sont nombreuses. Gérées par le milieu associatif le plus souvent, elles s'adressent aux personnes victimes d'addiction, avec ou sans produit, drogues, alcools, jeux, et aussi à l'entourage des usagers, qu'on oublie parfois. L'addiction peut mener à la précarisation et à l'errance, il existe donc aussi des structures d'accueil et d'hébergement, peu en comparaison des besoins. 
    La liste est accessible sur le site de drogues-info-service et sur celui de la Ville de Paris. Ici aussi en détail pour toute l'Ile-de-France.
     
    2012-10-03T100821Z_326105498_PM1E8A30XKL01_RTRMADP_3_FRANCE_0.JPGMarisol Touraine est favorable aux salles de consommation d'ici à fin 2012. Sa récente déclaration l'atteste.

    La ministre de la santé, Marisol Touraine, a indiqué dimanche 21 octobre sur BFMTV qu'elle espérait lancer " avant la fin de l'année " l'expérimentation des salles de consommation de drogue. Mme Touraine a précisé que plusieurs municipalités " de droite comme de gauche " étaient déjà " prêtes à s'engager " pour accueillir ces structures. La semaine dernière, Médecins du monde et l'association Gaïa-Paris ont présenté un projet de salle de consommation de drogue à Paris. Les salles de consommation supervisées, appelées aussi " salles de shoot " ou " d'injection ", permettent aux toxicomanes de consommer leurs propres produits sous supervision de personnels de santé. Illégales en France, elle existent déjà dans plusieurs pays, dont la Suisse et l'Allemagne. - (AFP.) 

    Ne tardez pas, Madame la Ministre, il y a urgence. 
  • Le nouveau Conseil de Paris est arrivé !


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    Point final pour les municipales 2014 en ce samedi 5 avril avec la première réunion du Conseil de Paris et l’élection du maire, ou plutôt de la maire, Anne Hidalgo. A cet égard, réjouissons-nous qu’une ville de l’importance de Paris ait comme maire une femme. La parité homme/femme progresse, sans doute pas assez vite, mais elle progresse. Il faut d'ailleurs relever que dans sa nouvelle composition, le Conseil de Paris comporte plus de femmes que d'hommes.


    Cette première réunion du Conseil de Paris pour la mandature 2014-2020 nous permet de revenir une dernière fois sur le résultat des élections et aussi de connaitre les adjoints au maire - doit-on dire adjoints à la maire ? - qui seront d’une façon ou d’une autre les interlocuteurs d’Action Barbès dans le cadre des projets que nous voulons lancer ou que nous soutenons.

    Commençons par un bref rappel de la situation politique à Paris suite aux élections des 23 et 30 mars dernier.

    Le Conseil de Paris compte 163 membres :

    - 91 d’entre eux ont soutenu la candidature d’Anne Hidalgo dans une alliance regroupant le Parti Socialiste (PS) et le Parti Radical de Gauche (PRG)  - 62 élus, le Parti Communiste (PCF) - 13 élus, et les écologistes d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) - 16 élus;

    - 71 d’entre eux ont soutenu la candidature de Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM) dans une alliance regroupant l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) - 55 élus, l’Union des Démocrates Indépendants (UDI) et le Mouvement Démocrate (MoDem) - 16 élus.

    - 1 élue soutenue par le Front de Gauche (FG)

    Quelques remarques : ....

    - à lui seul le PS (62 voix) n’a pas la majorité au Conseil de Paris (82 voix), ni même avec le seul apport des voix du PCF (75 voix au total pour les deux). L’apport des 16 voix écologistes lui est indispensable; les rapports souvent difficiles à Paris entre le PS et EELV seront donc à regarder de près, le contexte politique national pouvant peser sur ceux-ci;


    - la nouvelle majorité a perdu 7 sièges par rapport à l’ancien conseil (92 contre 98) et l’opposition en a gagné 8 (71 contre 63);


    - la ligne de séparation politique Est (gauche) Ouest (droite) de Paris s’est légèrement décalée puisque le 9e a basculé à droite ce qui donne 9 arrondissements tenus par la droite et 11 tenus par la majorité de gauche;


    - enfin notons qu’avec 54,7% des voix, la gauche obtient 56,4% des sièges et donc qu’avec 45,3% des voix la droite obtient 43,6% des sièges, ce qui est assez équilibré.

    Anne Hidalgo a limité le nombre de ses adjoints à 21. Ce sont les personnes qui suivent les projets dans leur domaine d’attribution et à ce titre intéressent Action Barbès. Passage en revue.

    Sécurité, prévention, politique de la ville, intégration : Myriam El Khomri. Continuité ici. Action Barbès connait bien Myriam El Khomry et est connu d'elle.

    Santé, handicap : Bernard Jomier. Médecin, écologiste, Bernard Jomier devra relancer le projet de salle de consommation de drogues à moindre risque au 39 boulevard de La Chapelle et à ce titre sera l'interlocuteur d'Action Barbès.

    Transports, voirie, déplacements, espace public : Christophe Najdovski. Cet écologiste sera un élément clé pour les projets proposés par Action Barbès que sont le réaménagement du boulevard de La Chapelle et de l'abord des deux gares (Nord et Est).

    Propreté, assainissement, organisation et fonctionnement du Conseil de Paris : Mao Peninou. La propreté demeure un des sujets prioritaires d'Action Barbès.

    Démocratie locale, participation citoyenne, vie associative, jeunesse et emploi : Pauline Véron. Revitaliser les conseils de quartier des 9e, 10e et 18e autour de Barbès est une priorité et Pauline Véron, bien connue de notre association, sera notre interlocutrice.

    Et maintenant, tout le monde au travail !

    Voir les 21 nouveaux adjoints à la maire de Paris

  • SCMR : ce qui se passe à Barcelone

    L'Espagne compte plusieurs salles de consommation à moindre risque (SCMR). Il est intéressant de voir comment celle de Barcelone fonctionne pour avoir une idée précise du sujet.

    L'association Clémence Isaure s'est prononcée favorablement pour contribuer à l'évolution des possibilités de Réduction Des Risques et des dommages avec l'ouverture de salles de consommation supervisées.
    Une visite à Barcelone lui a permis de rencontrer des acteurs impliqués depuis 10 ans dans cette démarche. Ce film de 15' donne la parole à ces acteurs et a été présenté lors du premier séminaire de la Fédération Addiction et du Réseau Français de Réduction Des Risques le 11 janvier 2013

    Vous trouverez des informations complètes sur les SCMR en Espagne dans le rapport du Consortium International sur les Politiques des Drogues (pages 5, 13 et suivantes).

  • Comité de voisinage scmr : déjà la 9e réunion!

    La précédente réunion s'était tenue le 19 décembre (voir notre article du 5 janvier). . Présidée par Alexandra Cordebard, maire du 10e arrondissement, celle du 29 mars fut une fois encore trop longue. Reconnaissons cependant les efforts louables de la maire pour limiter les diverses interventions. Etaient également présents le préfet Michel Delpuech, le commissaire Damien Vallot, Anne Souyris adjointe à la maire de Paris chargée de la santé et Deborah Pawlik élue LR de l'opposition. Gaïa, la Mildeca, l'Inserm et l'ARS étaient également représentés comme à chaque réunion. Côté habitants, on retrouvait Action Barbès, Vivre gares du Nord et de l'Est, Riverains Lariboisière Gare du nord et l'association de parents d'élèves Bossuet-Belzunce.

     

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    Quelles mesures en matière de sécurité ?

    Le préfet a rappelé la mise en place de la ZSP élargie qui englobe désormais le secteur Lariboisière-Gare du nord depuis janvier (voir article du 14 février), le passage de nombreuses patrouilles effectuées par la Brigade spécialisée de terrain (BST) et la présence régulière de "Boxer" (camions de police) à trois points stratégiques notamment aux angles Paré/Maubeuge et Paré/Patin. De très nombreux contrôles ont eu lieu, suivis d'interpellations sanctionnant des injections sur la voie publique, détentions de stupéfiants et ports d'armes prohibés. Rappelons que la détention d'un produit stupéfiant est autorisée à la condition que la consommation ait lieu dans la scmr.

    La position des associations

    On ne s'étonnera pas que chacun reste sur sa position. Ainsi l'association Riverains Lariboisière-gare du Nord continue à imputer à la présence de la scmr l'état du quartier et à demander le déplacement de la salle, soutenue par D. Pawlik qui a annoncé le refus de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, d'ouvrir une autre salle. On s'en serait douté. Action Barbès et le Collectif de parents Scmr 75 continuent à soutenir cette structure indispensable en matière de santé publique. Comme nous l'avons déjà précisé, il n'est pas question, pour autant, de nier les nuisances pour les riverains. Nous restons vigilants quant à la qualité d'intervention des forces de l'ordre. Il est indispensable que les policiers, dont le nombre a été augmenté, soient suffisamment formés pour intervenir au bon moment. Nous continuons à demander l'ouverture d'une autre salle en Ile de France.

    L'intervention de l'équipe de Gaia

    Elisabeth Avril, médecin responsable de la Scmr a annoncé le recrutement de trois infirmiers et de personnel pour effectuer davantage de maraudes comme cela avait été demandé, un renforcement des maraudes salué par les riverains. Environ 1000 usagers sont inscrits à la salle et une petite dizaine font une demande d'accompagnement pour sortir de l'usage de drogues par mois. Certains ont des troubles psychiatriques graves et sont suivis par des services compétents. Il ne faut donc pas faire de confusion entre toxicomanie et troubles psychiatriques.

    La prochaine réunion du comité de voisinage devrait se tenir avant l'été.