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Rechercher : salle de consommation

  • Campagne législative : une interview de Seybah Dagoma

    Rappelant la dernière modification des circonscriptions électorales, nous avions présenté ici même plusieurs tableaux qui mettaient en lumière le regroupement du 10e arrondissement avec son voisin, le 3e. En image de fond se dessinait le départ de l'ancien maire du 10e, Tony Dreyfus, député de Paris plusieurs fois réélu avec une large majorité. Un temps où le cumul des mandats ne posait pas trop problème...car il ne faut pas chercher longtemps pour découvrir d'autres "cumulards", à savoir  : Jean Tiberi (5e) député-maire, Rachida Dati (7e) maire et députée européenne, Patrick Bloche (11e) député-maire, Philippe Goujon (15e) député-maire, Claude Goasguen (16e) député-maire, Daniel Vaillant (18e) député-maire, Roger Madec (19e) sénateur-maire. Gauche et droite se partagent ce défaut, avec une prédominance des hommes des deux côtés.

    Pour cette élection, on rebat les cartes, car le redécoupage a supprimé plusieurs circonscriptions dans Paris, trois pour être précis : on passe de 21 députés à 18, pour rapprocher  les secteurs au plus près  des 125 000 électeurs en moyenne. Dans le 3e arrondissement qui fusionne avec le 10e pour créer la 5e circonscription, le sort de Martine Billard, députée sortante de la 1ère circonscription qui disparaît en tant que telle, a été scellé par les commissions des partis chargées des nominations.

    Après une valse hésitation, le choix s'est porté sur Seybah Dagoma, depuis 2008 adjointe au maire de Paris, chargée de l'économie sociale et solidaire. Jeune femme de 34 ans, issue d'un milieu modeste, intelligente et persévérante, Seybah avait toutes les qualités pour entrer à l'Assemblée nationale et y faire bouger le curseur vers plus de parité.

    Nous l'avons rencontrée. Elle a bien voulu répondre à nos questions pour le blog d'Action Barbès.

    Action Barbès - Vous êtes avocate dans un cabinet d'affaires (est-ce bien toujours d'actualité ?) et parallèlement vous avez une délégation à l'économie sociale et solidaire à la Ville de Paris. Comment conciliez-vous ces deux activités ?

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    Seybah Dagoma - Je suis en effet avocate spécialisée dans les entreprises en difficulté. Actuellement, je n’exerce pas ce métier, je me consacre exclusivement à mon mandat. En tant qu’adjointe au Maire de Paris chargée de l’Economie sociale et solidaire, je développe une politique qui s’articule autour de trois axes: l’insertion par le travail et le lien social, le soutien à la création d’entreprises solidaires et l’innovation sociale, et enfin la solidarité internationale grâce au commerce équitable et à la consommation responsable. Au total, plus de 10.000 Parisiennes et Parisiens ont retrouvé un emploi grâce aux actions que nous déployons dans ce secteur dans la capitale depuis 2008. Si les électeurs m’accordent leur confiance, je ne cumulerai pas les mandats. Je serai députée, et je continuerai de défendre à l’Assemblée Nationale le droit à un emploi pour tous.

    Comment concevez-vous le rôle d'un député sur le terrain ? Aurez-vous une permanence unique et laquelle choisirez-vous (10e ou 3e arrondissement) ?

    D’ores et déjà,  en tant qu’élue parisienne, je tiens une permanence hebdomadaire. Pour moi, le lien permanent sur le terrain avec les habitants, les élus locaux, les associations, est  indispensable pour bien connaître les priorités des citoyens et y répondre efficacement. Si le 17 juin au soir, je suis élue, je resterai  comme dans cette campagne, présente, accessible et à l’écoute de vos préoccupations. C’est pourquoi, je tiendrai des permanences. Mon mandat sera placé sous le signe du dialogue. Je me ferai, à l’Assemblée nationale, l’écho des enjeux de notre circonscription et je vous rendrai compte de mon mandat chaque année.

    Dans le cadre de votre futur mandat de députée, quels sont vos centres d'intérêt, et quels projets de loi sont pour vous prioritaires ?

    En premier lieu, je soutiendrai les engagements de François Hollande, et par voie de conséquence, les priorités du gouvernement de Jean-Marc Ayrault dont je me sens entièrement solidaire : la jeunesse, l’emploi, la croissance économique, le logement, la justice et la santé. Par ailleurs, je serai force de proposition sur les préoccupations des habitants de notre circonscription parmi lesquelles : la préservation des services publics ; la lutte contre les ventes à la découpe ; le traitement humain des populations migrantes ; la lutte contre le décrochage scolaire ; le soutien aux familles monoparentales ; la prévention contre l’alcoolisme et la toxicomanie ; le partage harmonieux de l’espace public ; l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ou encore la lutte contre toutes les discriminations.

    Dans le 10e et plus généralement dans le Nord-Est parisien, les problèmes de drogue et de toxicomanie sont préoccupants, qu’en pensez-vous ?

    Il s’agit effectivement d’un problème préoccupant, et je soutiens totalement l’axe de fermeté contre les trafics de drogue récemment exprimée par Jean-Marc Ayrault. En tant que députée, j’interpellerai le Ministre de l’Intérieur Manuel Valls, ainsi que le nouveau Préfet de Police de Paris, Bernard Boucault, sur les moyens mis en œuvre pour les démanteler. Mais pour moi, outre la répression des trafiquants, il est indispensable de mettre en place une politique volontariste de prévention et d’aider les personnes dépendantes à s’en sortir. A cet égard, je rappelle que les élus de gauche à Paris, tant les élus locaux que les députés, soutiennent l’expérimentation de salles de consommation à moindres risques, à l’instar de ce qui a été fait dans d’autres grandes villes européennes, et qui a fait ses preuves. Comme vous le savez, une telle expérimentation nécessite l’accord de l’Etat, ce qui a toujours été refusé jusqu’à présent par le gouvernement de François Fillon.  Le changement politique intervenu le 6 mai avec l’élection de François Hollande, ouvre des perspectives nouvelles. Je m’engage donc à relancer, avec tous les élus de gauche à Paris, cette initiative d’expérimentation, dans une concertation globale avec tous les acteurs concernés (élus, professionnels de la santé, associations, riverains).

    Un regard sur le clip de campagne ? c'est ci-dessous avec des témoignages de ses militants.


    Lancement Campagne - Seybah Dagoma par seybah_dagoma

  • Retour sur la fête de la Goutte d'or de cet été

    La Salle Saint-Bruno invite à la projection du film sur la dernière fête de la Goutte d'Or, édition 2016 donc !

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  • Dans le 9e on s'interroge sur la présence de personnes sans-abri

    Nous ne sommes pas franchement là dans le même quartier ! Le Conseil de quartier qui organise cette réunion autour du thème des sans-abri est celui du Quartier Faubourg Montmartre, mais nous saluons l'initiative, qui montre que le problème touche tous les quartiers et peut-être toutes les consciences. 

    Une des associations invitée est Entourage. Elle a initié un vecteur de communication original, à savoir prendre les billets de 5 euros comme support d'un message d'appel au lien social, à la solidarité envers les sans-abri, en soulignant que les billets passent de main en main, de nombreuses fois  — et peuvent être plus efficaces que certaines campagnes plus coûteuses —, pour une meilleure prise de conscience de nos concitoyens. Pour le reste elle vous expliquera quel est le coeur de son action. Une vision sans doute plus moderne de la solidarité et des méthodes en phase avec les normes collaboratives et les réseaux sociaux. Découvrez les sur les pages de leur plateforme.

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    L'autre association invitée est la FNARS, la Fédération des acteurs de la solidarité, qui fédère 870 associations travaillant dans ce domaine. 

    Nos recherches avant publication de cet article nous ont conduits à lire ce document témoignage paru dans le Monde du 12 avril dernier, qui décrit  la situation de la prise en charge et de l'aide aux migrants demandeurs d'asile en France, dans la ville de Rennes. "Le centre d'accueil, une parenthèse pour préparer le futur des exilés" décrit la complexité du travail pour les uns et la difficile intégration suite aux traumatismes qu'ils subissent pour les autres. A lire ! 

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    Nous l'avons déjà signalé ici, dans le blog, le quartier autour de Barbès est largement concerné par le problème des sans-logis, de même que les abords des gares, de l'hôpital, et bien sûr de la salle de consommation à moindre risque. Les associations qui leur viennent en aide s'appellent ici Emmaüs Solidarité, Aurore, Les Enfants du canal, Aux Captifs la libération, France Terre d'asile, etc. 

    Le secteur de La Chapelle a été confronté à la présence de campements de migrants au cours des dernières années, campements devenus totalement indignes, présentant des conditions sanitaires insupportables aussi bien pour les personnes réduites à y vivre, que pour les riverains. Tous les espaces qui étaient régulièrement occupés par ces habitats plus que précaires sont désormais grillagés, en interdisant l'accès tant aux migrants qu'aux habitants. Est-ce bien la solution ? Le Conseil de Paris a récemment voté un voeu pour leur dépose sous la pression du groupe des Verts. On avance une date : l'été. L'émotion dans le quartier grandit.... Nous sommes plus que démunis pour prendre une position rigide sur le sujet. Il nous semble toutefois que les moyens manquent pour traiter le problème au niveau de l'Etat, mais la Ville a-t-elle un début de projet construit et global, financièrement cohérent, qui la sortirait du traitement au jour le jour d'hébergement des familles en chambres d'hôtel ? Un hébergement très coûteux, qui plombe ses comptes dédiés à la solidarité et qui enrichit tous les propriétaires de pensions ou d'hôtels de qualité médiocre. 

  • La drogue dans les pays européens

    Le projet d'installation d'une salle de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) au 39 boulevard de La Chapelle nous amène, qu'on le veuille ou non, à nous intéresser à la toxicomanie elle-même. A ce stade, il n'est sans doute pas inutile de rappeler que l'objectif d'un projet de SCMR n'est pas directement la lutte contre l'addiction à telle ou telle drogue mais une contribution à la prévention des risques liés à la consommation de drogues.

    Néanmoins, ces risques sont rattachés à la présence de drogues et à sa consommation. Il n'est donc pas inutile d'avoir une idée de l'état des lieux.

    Le site Euronews nous propose un dossier très complet sur la question en approchant le sujet soit par la nature du stupéfiant, soit par les pays de l'Union Européenne.

    Une chose est certaine. Le combat contre les drogues et ses trafics, mené depuis des décennies, est un échec. Une autre approche, libérée des principes moraux qui hélas prévalent encore aujourd'hui et ont mené à cet échec, est possible. Il faut y penser.

    Cliquez sur l'image pour accéder au dossier

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  • Marché de Barbès : de nouveaux sacs

     
    L’esprit bio… dégradable souffle sur le marché de Barbès en ce début d’année 2017 ! 
     
    Nous avons eu la surprise de voir des sacs — ou des poches selon la région d’origine du client — dans une matière légère, douce aux doigts, comme un coton longues fibres lavé avec « Mirlaine » (mille excuses pour la pub gratuite !), un sac nouveau qui correspond aux caractéristiques de la norme ISO 16620-2* en vigueur depuis le 1er janvier 2017.
     
    Les marchands du marché du boulevard de La Chapelle seraient-ils en train de rentrer dans le rang, de respecter la règlementation à la lettre ? Tout doux, tout doux.... ils ne sont que sept ou huit à avoir pris le pas, mais rien ne nous dit que les autres ne vont pas suivre. A nous de les encourager et, pour nos achats, de privilégier les marchands les plus respectueux de l'environnement. Longtemps on a reproché aux stands de produits frais de ne pas être équipés de frigorifiques et finalement, petit à petit, ils y sont venus.

    sacs-biodegradables;marche-de-Barbès

    Même à petits prix pour les produits, même pour des bourses modestes, celles des clients, l'offre alimentaire doit respecter les mêmes conditions de mise à la vente. C'est à dire, qu'on devra bannir progressivement les palettes de produits impropres à la consommation, comme on en a vu parfois, parce que l'avancement des fruits, surtout, révélait un début de pourrissement, bien visible. Ce n'est plus acceptable de voir des tonnes de produits déchargés de nuit, être triés sur place pendant la matinée et finir à la benne entre 14h et 15h. Si certains produits, globalement, sont trop avancés pour être vendus, qu'ils restent à Rungis et qu'on les détruise sur place ou encore qu'on les donne à des associations qui pourraient en avoir une utilité.
     
    En attendant, soyons raisonnables et donnons leur un peu de temps pour se mettre en conformité. 

    Par ailleurs, les supermarchés ont abandonné de remettre des sacs en plastique à tout-va depuis plusieurs années et depuis ce début d'année, les mêmes sacs biodégradables sont apparus au rayon des fruits et légumes, notamment au Carrefour de la rue de Rochechouart. Parallèlement, les sacs en tissu de coton fleurissent un peu partout et deviennent le support de publicité variée. Pourquoi pas ? 
     

    *L'ISO 16620-2:2015 spécifie une méthode de calcul basée sur le mesurage du 14C, permettant de déterminer la teneur en carbone biosourcé des monomères, polymères, matériaux plastiques et produits plastiques.

    L'ISO 16620-2:2015 s'applique aux produits plastiques et aux matériaux plastiques, aux résines polymères, aux monomères ou aux additifs qui sont fabriqués à partir de constituants biosourcés ou d'origine fossile.

  • Portes ouvertes à la SCMR rue Ambroise Paré

    La salle de consommation à moindre risque de Paris est ouverte depuis octobre 2016 et continue à susciter la polémique.

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    Nous relayons ici les dates des prochaines portes-ouvertes au 14 de la rue Paré. Si vous souhaitez connaitre mieux le lieu et son fonctionnement et poser vos questions à l'équipe de l'association Gaïa, les prochaines visites seront possibles le jeudi 5 avril, le samedi 26 mai et le jeudi 7 juin de 10h à 12h30 soit avant l'ouverture de la salle évidemment.

    Pour information, 17 visites ont déjà eu lieu.

    Par ailleurs, les membres du  comité de voisinage sont appelés à se réunir le 29 mars à la mairie du 10e.

  • Compte rendu de mandat

    La réunion annuelle de compte rendu de mandat tenue par le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, se tiendra le Jeudi 8 Décembre à 18h45 salle Rossini à la Mairie du 9ème, 6 rue Drouot.

    Pour ceux que cela interesse et préparer cette réunion, l'Hôtel de Ville a mis en ligne un compte rendu pour les 12 derniers mois. Il est à votre disposition en cliquant ICI.

  • Compte Rendu de mandat du Maire de Paris

    Quelle curieuse réunion que celle qui s’est tenue hier soir salle Rossini pour la dernière réunion 2005 de compte rendu de mandat de B. Delanoë ! La salle était pourtant bien pleine, le public avait l’air motivé mais restait néanmoins calme.

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    Le Maire de Paris est un formidable communicant. Il sait être tour à tour drôle, incisif, moqueur, parler comme tout le monde. Bref, il sait tenir une salle. Mais dans sa forme, ce type de réunion reste assez spécial.

     

    D’abord et bien que le Maire vienne rencontrer ses administrés, on réserve les deux premiers rangs de la salle pour les élus en tout genre, sorte de cordon sanitaire. S’y ajoutent quelques Directeurs des Services centraux de la Ville.

     

    Le Maire est venu avec quelques adjoints. Hier, Anne Hidalgo, Pénélope Komitès, Denis Baupin. Ceux-ci papotent dans leur coin et ont l’air de beaucoup s’ennuyer.

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    Le Maire fait un petit discours introductif sans véritable structure passant allègrement des logements sociaux aux pistes cyclables en passant par les crèches, les JO et les immeubles insalubres. Il est en forme et stimulé par la présence de Pierre Lellouche, aussi émaille t-il son propos de quelques piques très politiciennes au deuxième degré.

     

    Le pire est à venir. On donne la parole à la salle et là on fait la queue devant deux micros pour poser sa question. Une salve de 20 en premier, puis 20 autres ! Le Maire prend des notes. Il faut aussi noter que les participants ne sont pas tous de notre arrondissement. Pas de problème. Mais il semble que certains soient des habitués en vont de réunions en réunions toujours avec les mêmes questions.

     

    Sur le fond, rien. Le Maire ne dit pas ce qui va ou ce qui ne va pas, ses projets à court et moyen terme. Le Maire dit nous avons fait mieux que les précédents. Cela semble lui suffire. On lui parle de sécurité, il répond c’est la faute de la police qui n’est pas sous sa responsabilité. On lui parle des crèches, ce n’est pas de sa faute si tant de retard a été pris sous l’ancienne mandature en ce domaine. On lui parle des JO, ce n’est pas de sa faute si toutes les voix des pays de l’ex-Europe de l’Est ont manqué à Paris au sein du CIO (suivez mon regard vers l’Elysée et les propos de J. Chirac concernant la Pologne).

     

    B. Delanoë parle de son mandat en regardant dans un rétroviseur.

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    N’accablons pas le Maire. Reconnaissons qu’il y a une part de vrai dans ses propos mais après cinq ans de mandature, l’argument du passé n’est pas vraiment convaincant. Chacun sait bien que tout n’est pas possible, chacun comprend que les difficultés sont grandes. Mais cette manière de se défausser des problèmes sur les autres est pénible.

     

    En vérité, c’est la Démocratie qui est perdante dans cette affaire. Un dialogue direct entre le Maire et les Parisiens est souhaitable. Mais sous cette forme, on ne peut ressentir que de la frustration.

  • Jours de marché rue Guy Patin : Rémi Féraud rencontre les riverains

    A la demande d'habitants du 7 rue Guy Patin, le maire du 10e et son directeur de cabinet William Todeschini s'étaient déplacés pour les rencontrer au pied de leur immeuble mercredi 3 avril en fin d'après-midi.

    L'occupation des trottoirs de cette rue, les jours de marché, commence à devenir problématique à tel point qu'à certaines heures de la journée il est difficile de les emprunter, voire de sortir ou entrer dans les immeubles côté impair. La situation a très largement empiré depuis septembre dernier, nous l'avons déjà largement commentée.

    Beaucoup plus de « biffins », mais surtout il semble que ce marché parallèle se structure: organisateurs, guetteurs, placiers, un réseau qui semble vouloir profiter de la misère.

    Rappelons que la Zone de sécurité prioritaire du 18e ne comprend pas la rue Patin dans son périmètre, même si des CRS postés près de là sont intervenus quelquefois.

    Quelle est la position de la mairie?

    Rémi Féraud veut éviter que la rue Guy-Patin soit « l'angle mort de l'action publique ». Il trouve intolérable que les habitants ne puissent rentrer chez eux et fait des demandes répétées à la Préfecture de police. Il constate qu'il y a plus de policiers le samedi. Il soutient l'idée de Myriam El Khomery, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité, telle qu'elle l'a présentée lors de la réunion sur la Salle de consommation à moindre risque (le 27 mars dernier, voir notre article), à savoir la mise en place d'une brigade spécialisée de terrain (BST). Une telle brigade était intervenue à Belleville il y a 2 ans avec des résultats probants.


    BST : de quoi s'agit-il?

    C'est une brigade permanente de terrain composée d'une vingtaine de policiers, ce qui lui permet de bien connaître le quartier, les habitants, les commerçants et donc d'être plus efficace que des Compagnies républicaines (CRS) dont les membres changent régulièrement.

    En attendant cette création hypothétique, le maire incite les habitants à envoyer leurs témoignages, ce qui aidera à faire intervenir les forces de police.

    Organiser la vente ?

    Pourquoi ne pas permettre aux vendeurs de s'installer légalement sous le viaduc, après le marché, encadrés par une association ? « A Saint-Ouen, où des biffins bénéficient d'une carte les autorisant à vendre, il se crée à côté du marché licite, un autre marché de type “marché aux voleurs“ et on n'évitera pas le même phénomène à Barbès » a expliqué Rémi Féraud. C'est pourquoi il n'y est pas favorable.

    Il a demandé des passages plus fréquents des services de la Propreté le jeudi et le dimanche très tôt, soit le lendemain du marché quand l'espace public porte encore les traces très visibles des ventes à la sauvette.

    Nous aurons l'occasion de revenir sur le sujet puisque nous participerons la semaine prochaine à une réunion du Comité de suivi Barbès à l'Hôtel de Ville en présence de tous les services de la ville actifs sur le terrain, de la préfecture de police et de quelques autres... Nous sommes toutefois bien conscients d'être à la croisée des chemins, conscients aussi que le marché a toute vocation à se ritualiser, se massifier, et se répéter, peut-être pas tous les jours de la semaine, car la clientèle est aussi celle du marché officiel de Barbès connu pour avoir les meilleurs prix de Paris (tout comme TATI!) Mais qui sait ?

    -->  Pour mémoire : dans le blog, nous vous avons présenté la BRT dès février 2011 quand celle de Belleville, la seule sur Paris, a été créée. Un mois plus tard, en comité de pilotage Barbès, notre proposition d'un second carré aux biffins avait été rejetée. 

  • De Rungis à Barbès, des produits de qualité ?

    Nous nous étions inquiétés à plusieurs reprises de la qualité des produits qui parfois étaient livrés nuitamment, mais pas seulement, et vendus sur les étals des marchands du boulevard de La Chapelle. Si vous vous approvisionnez en fruits et légumes, vous savez certainement que la plus grande vigilance est de rigueur au moment du choix, car tout n’est pas de la première fraîcheur. Certains diront que c’est un peu le revers de la médaille d’un marché qui propose des prix très intéressants, peut-être les plus bas de Paris. Malgré tout, nous insistons : la vigilance est de mise. 
     
    Nous avons croisé au cours de l’hiver plusieurs fois, du côté pile des étals, des palettes présentant des légumes moisis ou pourris, des fruits avariés, impropres à la consommation, et dont un tri même soigné avait du mal à leur donner un regain de fraîcheur. Ne pouvant nous adresser directement aux marchands en cause pour leur en faire la remarque sans recevoir une salve de mots doux, à tendance ostensiblement sexistes — nous avons tenté le coup une fois — , il nous restait à signaler cette qualité bien en-deça de ce que préconise la Mairie de Paris dans sa communication. Nous l’avons fait auprès de l’adjointe chargée du commerce, Olivia Polski.
     
    Lors d’une rencontre au cabinet d’Olivia Polski en février, nous avions expliqué que les quantités importantes de produits impropres à la vente venaient grossir les rebus, et a fortiori les quantités à collecter par les bennes de la DPE chargée du nettoyage d’après-marché. Notre idée est que certaines ventes à Rungis (ou ailleurs, mais où ?) sont faites un peu au-delà du raisonnable, peut-être à vil prix, une opportunité de s’en défaire sans surcoût pour le grossiste, et que les livraisons nocturnes que nous avions constatées, notamment avec des palettes comprenant des produits invendables, n’étaient pas étrangères à ce processus. Nous n’avons pas d’autres preuves que nos observations, mais la lettre du PDG de Rungis, qui répond à Olivia Polski, suite à notre signalement, ne nous convainc pas totalement de l’absurdité de notre hypothèse. 
     
    Que dit-il ? Que les produits vendus à Rungis bénéficient « d’un contrôle sanitaire qui relève des services de l’Etat et que ceux-ci contrôlent le risque pour la santé publique et pas l’état de maturité des produits » . Il ajoute — ce qui nous laisse penser que nous n’avons pas tout à fait tort — qu' « il est utile d’indiquer que, lorsque des produits sont à un stade de maturité trop avancé, pour ceux qui sont jugés consommables mais non commercialisables, ils peuvent être triés puis reconditionnés par des jeunes remis à l’emploi, pour être ensuite livrés aux épiceries solidaires, en bénéficiant des aides de l’Etat octroyées à l’association ANDES. » 
     
    Ce système est louable, il entre dans le cadre des efforts entrepris pour réduire le gaspillage. Mais le marché alimentaire de Barbès entre-t-il, lui, dans ce cadre ? Avons-nous à faire à des épiceries solidaires ? Cela ne semble pas le cas. Certes, ce sont des jeunes qui trient les fruits et les légumes à l'arrière des stands — encore que parfois nous y ayons vu aussi des vieilles personnes — mais les chiffres d'affaire réalisés ici, à notre connaissance, ne sont pas acheminés vers l'économie solidaire. Si cela est le cas, il faudrait le faire savoir... Et pour revenir au gaspillage, il est visible sur place, car tous les produits non consommables finissent en grand nombre dans le compacteur, alors qu'ils devraient être collectés dans les bacs à couvercle bleu dirigés en fin de marché vers la benne bio. Dans le compacteur, ou dans la benne, ce sont des tonnes de produits non consommables qui ne devraient jamais arriver jusqu'au marché. Le coût de leur destruction est imputé à la Ville, donc aux contribuables, injustement. 
     

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    De ce signalement et de nos efforts pour aller de l'avant, pour améliorer à la fois la qualité de l'offre sur le marché et l'allure générale de ce même marché, nous tirons une conclusion, c'est qu'il est bien difficile d'obtenir une information fiable et de faire bouger une situation bien enracinée. Quand nous avons appris que les travaux de la RATP sur son viaduc nécessiteraient le déplacement temporaire du marché, nous avons jubilé, oui, jubilé, et quelques élus avec nous, qui aujourd'hui ne s'en vanteraient pas.... C'était une opportunité de remettre de l'ordre et de la réglementation dans l'organisation même du marché. Certains diront que le délégataire de la Ville, le gestionnaire du marché, la Société Dadoun, fait ce qu'il peut dans un contexte complexe. Certes. Mais d'autres marchés, populaires eux-aussi, sont plus plaisants. 

    Pour information, la mission du gestionnaire est la suivante, selon le site de paris.fr : "Les gestionnaires - sociétés privées ou Bureau du Commerce Non Sédentaire de la Mairie de Paris - ont pour mission d'assurer l'exploitation, le fonctionnement et l'organisation des marchés découverts. Ils perçoivent les droits de place auprès des commerçants, selon des tarifs établis par une délibération en Conseil de Paris. Ils prennent à leur charge les installations de matériel, de type bâches, mis à la disposition des commerçants ainsi que les dépenses de fonctionnement de type électricité et consommation d'eau. Ils n'ont pas en charge le nettoiement, mais versent une contribution à la Ville pour la collecte des déchets issus des marchés." 

    Nous pensons néanmoins que le marché de Barbès s'est amélioré à la marge, notamment au niveau de l'occupation du trottoir par les camions des marchands le long de l'hôpital grâce à l'action soutenue de la Police (dans le cadre de l'opération Barbès Respire). Mais qu'en sera-t-il si cette action musclée, qui est allée jusqu'à l'enlèvement de certains camions, si elle faiblit un jour ? Notons aussi que la piste cyclable est redevenue "cyclable" ! C'est le nombre de marchands qui pose problème. C'est le trop grand nombre de camions relativement au nombre de stationnements dont ils disposent qui est LE problème. Nous dénonçons notamment l'extension du marché vers le carrefour de Tombouctou où les marchands volants ont un statut de permanents ou d'abonnés réguliers. Qu'avons-nous besoin dans notre quartier de marchands de textile, quand les plus grands soldeurs de Paris sont déjà là. 

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    Nous sommes déçus que les politiques aient baissé les armes devant .... devant qui ? les commerçants eux-mêmes ? le gestionnaire ? l'association des marchands ?  ou une situation dégradée, complexe, tordue, dont ils ne voient pas d'issue proche et simple. Déçus, parce que sans amélioration du marché, il n y aura pas de promenade urbaine agréable, apaisée, propre.  

     

  • Avenir de l'hôpital Lariboisière : le projet se précise

    Notre dernière rencontre avec Christian Nicolas, Directeur de Lariboisière et Marcel Grau, Secrétaire Général, remontait à avril dernier. Il s'agissait essentiellement de faire un point sur la future restructuration du site Widal-Lariboisière. Voir ici.

    Depuis, un vœu présenté en conseil d'arrondissement du 10e par le groupe communiste en octobre dernier alertait sur des modifications possibles du projet et plus particulièrement sur des Services actuellement à Widal qui ne seraient pas transférés à Lariboisière. Ce qui était pourtant acté par l'AP-HP jusque là.

    Nous avons voulu en savoir plus. Nos interlocuteurs nous ont réservé un très bon accueil et n'ont pas compté leur temps. Nous les en remercions.

     

    Alors que s'est-il passé depuis l'arrivée de Martin Hirsch, Directeur Général de l'AP-HP ?

    Le dossier déposé en mars dernier ne satisfaisait pas Martin Hirsch qui craignait que celui-ci ne soit pas validé en commission ministérielle. Il fallait que le projet soit plus efficace : d'une part que le schéma directeur immobilier soit meilleur, d'autre part qu'il y ait une cohérence médicale avec les sites Beaujon-Bichat. En juillet, le directeur de l'AP-HP a tranché et a précisé comment les différents services seraient répartis sur les deux sites : Hôpital Nord 1 (nouveau Lariboisière) et Hôpital Nord 2 (nouveau Bichat-Beaujon - voir l'article de MetroNews paru le 4 décembre et celui du Parisien du 5 décembre). Proposition validée par l'Agence Régionale de Santé.

    Lariboisière gardera ses pôles de neurosciences, locomoteur, rhumatologie, et bien sûr, les Urgences, pôle renforcé avec les services indispensables à une prise en charge (cardiologie, médecine interne, gastro, chirurgie viscérale).

    Quelques chiffres sur les urgences : 70 000 non spécialisées par an, 10 000 ORL, 10 000 céphalées sans compter la maternité. Sur une année, il ne vous reste plus qu'à prendre une calculette pour comprendre les attentes qui peuvent parfois paraître longues.

    Beaujon-Bichat (pôle qui sera déplacé très probablement au-delà du périphérique dans une optique Grand Paris) gardera aussi son Service d'Urgences et les axes digestif, infectieux, cardio-thoracique.

     

    Alors qu'est ce qui diffère du projet précédent?

    L'aspect financier a évidemment un rôle crucial. On est sur un investissement d'environ 290 m€. Pas une bagatelle par les temps qui courent! L'Etat participera au maximum à hauteur de 30% soit environ 100m€. A l'AP-HP de trouver le reste (auto-financement, emprunt, vente de terrains). C'est pourquoi le site de Fernand Widal a vocation à être vendu intégralement. Mais ça, on le savait déjà. Le site de Lariboisière envisage de libérer entièrement la zone Ouest pour récupérer des fonds dans le cadre d'une opération immobilière. La maternité ira dans le nouveau bâtiment (angle Maubeuge, bd de la Chapelle), ce qui permettra notamment de moderniser le service (actuellement beaucoup de chambres doubles et pas de douche dans toutes les chambres). La rhumatologie qui donne sur la rue Guy Patin rejoindra elle aussi la nouvelle construction de 40 000 m2 sur 5 étages. La crèche actuellement à l'angle Patin-Chapelle sera conservée mais déplacée. L'unité de recherche (Michel Servet) pourrait être accueillie dans les deux peignes proches de la rue Paré.

    Les 8 "peignes", classés, seront dédiés à l'Est à l'ambulatoire, à l'Ouest plutôt à la Recherche et au tertiaire (services).

    Autre point qui diffère de ce qui était annoncé : le non transfert de l'intégralité des services de Fernand Widal.

    Pour faire simple, la gériatrie : soins de longue durée, de suite et de rééducation soit 138 lits au total. Une piste possible de réimplantation pourrait être sur le site de Bichat. A cette condition, la mairie de Paris n'y est pas opposée. C'est indispensable car la plupart des patients viennent des 10e, 18e et 19e arrondissements.

    Pour la future cession de la parcelle Ouest (côté rue Guy Patin), l'AP-HP va demander une modification du PLU dans le cadre de ce qui vient d'être lancé par la mairie de Paris. Rémi Féraud, maire du 10e, a déjà précisé qu'il devra y avoir un quota de logement social sur la parcelle libérée.

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    Le calendrier

    On est sur un projet de 10 ans. La commission ministérielle doit l'examiner en décembre pour une réponse possible en avril 2015 et indiquer à ce moment le montant de la subvention de l'Etat. On prévoit la démolition des vieux bâtiments à l'Est fin 2017, la construction fin 2018 pour une ouverture début 2021. Compter ensuite deux années pour réaménager les "peignes" Est. On peut espérer un transfert des Services de Fernand Widal en 2024. A partir de là, on pourra libérer et vendre la partie Ouest.

    A noter qu'actuellement on rénove le service des Urgences qui en a bien besoin et qui ne pouvait attendre. Les travaux sont en phase finale.

     

    Et la salle d'injection supervisée ?

    Le Directeur de Lariboisière nous avait indiqué plusieurs fois son refus de voir la salle de consommation de drogues à moindre risque (SCMR) installée au sein de l'hôpital. Il est vrai que cela n'a pas beaucoup de sens, les toxicomanes étant rebutés à l'idée d'aller à l'hôpital pour se "shooter". Mais le Directeur a procédé à plusieurs études pour examiner la possibilité d'installer la SCMR sur une emprise de terrain de Lariboisière, clairement isolée néanmoins de l'hôpital. L'idée court également chez GAIA, l'association qui va gérer la SCMR mais il faut bien voir que libérer de l'espace dans le cadre du projet de restructuration est extrêmement difficile et qu'on se heurte, et c'est là le principal écueil, à un problème de planning, la SCMR devant théoriquement ouvrir ses portes fin 2015 début 2016, peu avant le début des travaux !

     

    En guise de conclusion

    Tel qu'il nous a été présenté, le projet de restructuration de l'hôpital Lariboisière, inclus dans le grand projet d'Hôpital Nord, semble être cohérent. La construction d'un bâtiment ultra-moderne garantira à la fois qualité des soins et qualité du séjour des malades. S'il est vrai que les 138 lits de gériatrie ne seront pas transférés à Lariboisière, comme prévu initialement, ils resteront bien dans le Nord de Paris sur le site de Bichat, pas très loin donc. Il faut néanmoins remarquer qu’un comité de défense de Lariboisière-Fernand Widal s’est constitué et appelle à un rassemblement mercredi 10 décembre (tract téléchargeable ici). Il est  compréhensible que les salariés concernés par un possible déplacement soient inquiets. Affaire à suivre de ce côté-là donc.

    Pour les riverains, il faudra suivre avec attention l'opération immobilière prévue le long de la rue Guy Patin, mais il n'y a pas urgence, c'est pour dans 10 ans au bas mot.

  • Retour sur la réunion avec le préfet de police à la mairie du 18e

    La précédente rencontre avec les associations et les habitants du 18e arrondissement avait eu lieu le 18 décembre 2017 (voir notre article du 4 janvier 2018). On a retrouvé à la tribune, le 7 juin dernier, les mêmes principaux interlocuteurs : Michel Delpuech, préfet de police, les commisssaires Valérie Goetz et Jacques Rigon, Frédéric Dupuch, directeur de la sécurité de proximité, Coralie Lever-Matraja, responsable de la DPSP 18e et le maire de l'arrondissement, Eric Lejoindre.

     

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    Par rapport à la réunion de décembre, il y avait un peu moins d'habitants, mais les principales associations des quartiers concernés par les problématiques de sécurité étaient bien présentes.

    En préambule, le préfet a rappelé la mise en place du dispositif de la ZSP élargie et son rôle, ainsi que l'arrêté sur l'interdiction de la consommation et de la vente d'alcool du 23 janvier de cette année. Puis, nous avons pu avoir une petite démonstration des nouveaux équipements des policiers qui sont sur le terrain : le smartphone qui permet d'accéder très rapidement à des fichiers (vérification de cartes d'identité, de permis de conduire...), un gain de temps non négligeable, la caméra-piéton fixée sur l'uniforme et qui peut être activée lorsqu'une situation est susceptible de dégénérer.

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    Le nombre des divers procès-verbaux et des fermetures administratives est en forte augmentation, nous vous ferons grâce de l'intégralité des chiffres donnés par le préfet. Depuis le début de la mise en place du dispositif de la ZSP élargie fin janvier 2018, la préfecture a procédé à 24 fermetures administratives de commerces pour travail illégal, et 85 tonnes de marchandises de contrefaçon ont été saisies (à titre de comparaison, 168 tonnes pour l'année 2017). L'action de l'Etat se déploie sur le plan diplomatique avec le royaume du Maroc pour tenter de trouver des solutions concernant la situation des mineurs isolés marocains. Les deux ministres de l'Intérieur se sont vus récemment. Des propositions ont été faites pour faciliter l'identification et le retour des mineurs dans leur pays d'origine. Les autorités marocaines ont conscience qu'elles doivent trouver des lieux d'accueil. Les campements de migrants au nord de la capitale ont été évacués, et l'on constate que parmi les personnes recensées, 10% ont le statut de réfugiés et 40% sont déjà des demandeurs d'asile ; une situation aberrante de l'avis même du préfet, et une situation qui interroge puisqu'il y a 80 000 places d'hébergement disponibles. Le campement de la porte de la Chapelle , dit "La colline"(au niveau du périphérique), est quant à lui surtout constitué de toxicomanes, et il devrait être évacué d'ici à la fin du mois de  juin. Pour autant "tout est-il parfait ? Eh bien, non! et si je disais le contraire, je ne serais pas crédible" a conclu Michel Delpuech.

    Les interventions de la salle

    L'ensemble de l'arrondissement était concerné, aussi nous ne reprendrons que les questions concernant la Goutte d'Or, Château Rouge et La Chapelle. On peut déjà dire en préambule que la quasi-totalité des intervenants a reconnu le travail de la police. L'association La Vie Dejean l'a aussi souligné mais, comme à chaque fois que les policiers relâchent leur vigilance, les ventes à la sauvette reprennent. Des forces ont en effet été mobilisées pour encadrer le "marché du ramadan" sous le viaduc à Barbès et ont donc manqué à Château Rouge. Nous sommes d'ailleurs intervenus sur ce point pour dire que la situation n'a, jusqu'à présent, que très peu dégénéré le soir, ce qui est nouveau par rapport aux années précédentes (bagarres fréquentes). Par contre, dans les rues proches comme celles de La Charbonnière, Caplat et Chartres une certaine anarchie continue à régner : ventes sur les trottoirs, commerces de vêtements transformés en vente alimentaire, conditions d'hygiène inquiétantes. Quels contrôles ont été effectués ? Nous n'avons pas obtenu de réponse ni de la part du préfet ni de la part du maire d'arrondissement, et pas davantage sur une réouverture possible de l'entrée Guy Patin de la station de métro Barbès les jours de marché. Eric Lejoindre a simplement reconnu que de mauvaises habitudes avaient été prises (nous dirions surtout une absence de contrôles...) et que cela répondait aussi à une demande des habitants ; cette dernière remarque a provoqué un tollé dans la salle ! SOS La Chapelle et Demain La Chapelle ont insisté sur un éclairage certes amélioré mais bien insuffisant. "On n'en peut plus, rendez-nous notre espace public" a-t-on entendu.

    Si le nombre de mineurs isolés marocains a diminué avec le départ de nombreux enfants, Jacques Desse, des Libraires associés, reste pessimiste. "Les accords avec d'autres pays n'ont pas été respectés et on peut douter d'un changement d'attitude des autorités marocaines. La préfecture se prépare-t-elle en cas d'afflux massif ?" s'est-il inquiété. "Les liens sont renoués  avec le Maroc, après des années difficiles. On est dans une dynamique qui devrait permettre d'avancer" a répondu M. Delpuech. Valérie Goetz a précisé qu'il existait une complicité avec certains commerçants de la Goutte d'Or, un gérant a d'ailleurs été interpellé. "Si les mineurs reviennent, on va être sur le dos des commerçants", a conclu la commissaire avec son franc-parler légendaire !

    Concernant les ventes de cigarettes, Jacques Rigon en a fait une priorité à Barbès comme à La Chapelle. Il a demandé au procureur un durcissement des sanctions. Des opérations ciblées ont toujours lieu chaque semaine. A savoir, les ventes se font désormais même à l'unité, ce qui ne simplifie pas la tâche.

    Dernier point récurrent à chaque échange avec les autorités, le problème de l'attente trop longue quand on tente de joindre le 17. Il semblerait que l'amélioration ne soit pas au rendez-vous. Le préfet, étonné, a promis de se retourner vers le service incriminé. "Sachez que l'engagement des policiers est important et qu'on ne va pas lâcher", c'est sur ces mots que le préfet a conclu les échanges.