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Jours de marché rue Guy Patin : Rémi Féraud rencontre les riverains

A la demande d'habitants du 7 rue Guy Patin, le maire du 10e et son directeur de cabinet William Todeschini s'étaient déplacés pour les rencontrer au pied de leur immeuble mercredi 3 avril en fin d'après-midi.

L'occupation des trottoirs de cette rue, les jours de marché, commence à devenir problématique à tel point qu'à certaines heures de la journée il est difficile de les emprunter, voire de sortir ou entrer dans les immeubles côté impair. La situation a très largement empiré depuis septembre dernier, nous l'avons déjà largement commentée.

Beaucoup plus de « biffins », mais surtout il semble que ce marché parallèle se structure: organisateurs, guetteurs, placiers, un réseau qui semble vouloir profiter de la misère.

Rappelons que la Zone de sécurité prioritaire du 18e ne comprend pas la rue Patin dans son périmètre, même si des CRS postés près de là sont intervenus quelquefois.

Quelle est la position de la mairie?

Rémi Féraud veut éviter que la rue Guy-Patin soit « l'angle mort de l'action publique ». Il trouve intolérable que les habitants ne puissent rentrer chez eux et fait des demandes répétées à la Préfecture de police. Il constate qu'il y a plus de policiers le samedi. Il soutient l'idée de Myriam El Khomery, adjointe au maire de Paris chargée de la sécurité, telle qu'elle l'a présentée lors de la réunion sur la Salle de consommation à moindre risque (le 27 mars dernier, voir notre article), à savoir la mise en place d'une brigade spécialisée de terrain (BST). Une telle brigade était intervenue à Belleville il y a 2 ans avec des résultats probants.


BST : de quoi s'agit-il?

C'est une brigade permanente de terrain composée d'une vingtaine de policiers, ce qui lui permet de bien connaître le quartier, les habitants, les commerçants et donc d'être plus efficace que des Compagnies républicaines (CRS) dont les membres changent régulièrement.

En attendant cette création hypothétique, le maire incite les habitants à envoyer leurs témoignages, ce qui aidera à faire intervenir les forces de police.

Organiser la vente ?

Pourquoi ne pas permettre aux vendeurs de s'installer légalement sous le viaduc, après le marché, encadrés par une association ? « A Saint-Ouen, où des biffins bénéficient d'une carte les autorisant à vendre, il se crée à côté du marché licite, un autre marché de type “marché aux voleurs“ et on n'évitera pas le même phénomène à Barbès » a expliqué Rémi Féraud. C'est pourquoi il n'y est pas favorable.

Il a demandé des passages plus fréquents des services de la Propreté le jeudi et le dimanche très tôt, soit le lendemain du marché quand l'espace public porte encore les traces très visibles des ventes à la sauvette.

Nous aurons l'occasion de revenir sur le sujet puisque nous participerons la semaine prochaine à une réunion du Comité de suivi Barbès à l'Hôtel de Ville en présence de tous les services de la ville actifs sur le terrain, de la préfecture de police et de quelques autres... Nous sommes toutefois bien conscients d'être à la croisée des chemins, conscients aussi que le marché a toute vocation à se ritualiser, se massifier, et se répéter, peut-être pas tous les jours de la semaine, car la clientèle est aussi celle du marché officiel de Barbès connu pour avoir les meilleurs prix de Paris (tout comme TATI!) Mais qui sait ?

-->  Pour mémoire : dans le blog, nous vous avons présenté la BRT dès février 2011 quand celle de Belleville, la seule sur Paris, a été créée. Un mois plus tard, en comité de pilotage Barbès, notre proposition d'un second carré aux biffins avait été rejetée. 

Commentaires

  • Paris, le 25 avril 2013

    C'est avec inquiétude et désolation que je vois s’installer de manière durable le marché de la misère rue Guy Patin. Le Louxor a été une excellente nouvelle pour le quartier, la possibilité d’un quartier un peu plus agréable. Mais l’espoir s'a anéanti avec la pérennisation de ce sort de marché.

  • On ne peut pas mettre en parallèle les deux événements. Le Louxor est arrivé au terme de plus de 10 années de pression et de suivi de dossier de toutes les associations du quartier qui se sont mobilisées pour l'amélioration des conditions de vie des habitants demeurant aux abords de carrefour Barbès, que l'on n'appelait pas encore "quartier Barbès". Les conditions de vie, on s'en souvient trop peu, c'étaient alors des embouteillages monstres tous les matins et tous les soirs sur cet axe nord-sur que sont les boulevards Barbès et Magenta... C'était aussi le stationnement envahissant des cars de touristes sur les boulevards de Clichy et Rochechouart... La réduction des voies de circulation a apporté une amélioration. Barbès c'était aussi sa station délabrée. Elle a été rénovée même si tout n'est pas parfait. Et là nous vous donnons raison, la RATP pourrait être plus attentive aux entrées et sorties dans sa station, notamment les jours de marché quand les vendeurs à la sauvette s'y installent. Plus attentive aussi au nettoiement des piliers, à la réfection du filet qui protège des pigeons, etc...
    Pour revenir aux "marchés dits de la misère", on ne va pas les faire disparaître d'un coup de baguette magique. On ne traite pas les hommes et les femmes comme des tags sur des piliers. C'est plus complexe. Nous ne sommes pas les seuls dans Paris à voir sous nos fenêtres se développer ces puces d'un autre genre. Elles ont commencé Porte Montmartre et à Montreuil il y a plusieurs années avec la présence de personnes soit très précaires, soit en impossibilité de travailler faute de papiers valides, soit parce qu'elles sont dans des réseaux clandestins qui profitent de leur misère.
    Nous pouvons difficilement accepter la solution du "pas de cela devant chez moi qu'il aillent ailleurs"... Nous tâchons de faire confiance aux autorités policières et municipales tout en restant vigilants sur la qualité des résultats obtenus.

    Pour revenir au Louxor, nous sommes très heureux qu'il soit ouvert et nous attendons avec autant de plaisir l'ouverture de la brasserie qui remplacera les anciens magasins Vano dans un an environ. Petit à petit, l'oiseau....

  • Paris, le 26 avril 2013


    Bonjour,


    Merci pour votre réponse. Cependant, le cours d’éducation civique n’était pas nécessaire. Ne prenez pas les gens, parce que ils ont une opinion différente de la votre pour des réactionnaires. La compréhension de la complexité de situations sociales n’est pas l’apanage des militants des associations.
    Le « pas de cela devant chez moi » évoqué est un peu risible, comme si nous habitions dans des quartiers pavillonnaires du l’Ouest de Paris, paisibles depuis toujours. Notre quartier est une sorte de thermomètre de plusieurs disfonctionnement nationaux et internationaux.

    Je suis malgré cela d’accord avec vous concernant l’amélioration de qualité de vie du quartier après le changement de la circulation.
    cds

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