La précédente rencontre avec les associations et les habitants du 18e arrondissement avait eu lieu le 18 décembre 2017 (voir notre article du 4 janvier 2018). On a retrouvé à la tribune, le 7 juin dernier, les mêmes principaux interlocuteurs : Michel Delpuech, préfet de police, les commisssaires Valérie Goetz et Jacques Rigon, Frédéric Dupuch, directeur de la sécurité de proximité, Coralie Lever-Matraja, responsable de la DPSP 18e et le maire de l'arrondissement, Eric Lejoindre.
Par rapport à la réunion de décembre, il y avait un peu moins d'habitants, mais les principales associations des quartiers concernés par les problématiques de sécurité étaient bien présentes.
En préambule, le préfet a rappelé la mise en place du dispositif de la ZSP élargie et son rôle, ainsi que l'arrêté sur l'interdiction de la consommation et de la vente d'alcool du 23 janvier de cette année. Puis, nous avons pu avoir une petite démonstration des nouveaux équipements des policiers qui sont sur le terrain : le smartphone qui permet d'accéder très rapidement à des fichiers (vérification de cartes d'identité, de permis de conduire...), un gain de temps non négligeable, la caméra-piéton fixée sur l'uniforme et qui peut être activée lorsqu'une situation est susceptible de dégénérer.
Le nombre des divers procès-verbaux et des fermetures administratives est en forte augmentation, nous vous ferons grâce de l'intégralité des chiffres donnés par le préfet. Depuis le début de la mise en place du dispositif de la ZSP élargie fin janvier 2018, la préfecture a procédé à 24 fermetures administratives de commerces pour travail illégal, et 85 tonnes de marchandises de contrefaçon ont été saisies (à titre de comparaison, 168 tonnes pour l'année 2017). L'action de l'Etat se déploie sur le plan diplomatique avec le royaume du Maroc pour tenter de trouver des solutions concernant la situation des mineurs isolés marocains. Les deux ministres de l'Intérieur se sont vus récemment. Des propositions ont été faites pour faciliter l'identification et le retour des mineurs dans leur pays d'origine. Les autorités marocaines ont conscience qu'elles doivent trouver des lieux d'accueil. Les campements de migrants au nord de la capitale ont été évacués, et l'on constate que parmi les personnes recensées, 10% ont le statut de réfugiés et 40% sont déjà des demandeurs d'asile ; une situation aberrante de l'avis même du préfet, et une situation qui interroge puisqu'il y a 80 000 places d'hébergement disponibles. Le campement de la porte de la Chapelle , dit "La colline"(au niveau du périphérique), est quant à lui surtout constitué de toxicomanes, et il devrait être évacué d'ici à la fin du mois de juin. Pour autant "tout est-il parfait ? Eh bien, non! et si je disais le contraire, je ne serais pas crédible" a conclu Michel Delpuech.
Les interventions de la salle
L'ensemble de l'arrondissement était concerné, aussi nous ne reprendrons que les questions concernant la Goutte d'Or, Château Rouge et La Chapelle. On peut déjà dire en préambule que la quasi-totalité des intervenants a reconnu le travail de la police. L'association La Vie Dejean l'a aussi souligné mais, comme à chaque fois que les policiers relâchent leur vigilance, les ventes à la sauvette reprennent. Des forces ont en effet été mobilisées pour encadrer le "marché du ramadan" sous le viaduc à Barbès et ont donc manqué à Château Rouge. Nous sommes d'ailleurs intervenus sur ce point pour dire que la situation n'a, jusqu'à présent, que très peu dégénéré le soir, ce qui est nouveau par rapport aux années précédentes (bagarres fréquentes). Par contre, dans les rues proches comme celles de La Charbonnière, Caplat et Chartres une certaine anarchie continue à régner : ventes sur les trottoirs, commerces de vêtements transformés en vente alimentaire, conditions d'hygiène inquiétantes. Quels contrôles ont été effectués ? Nous n'avons pas obtenu de réponse ni de la part du préfet ni de la part du maire d'arrondissement, et pas davantage sur une réouverture possible de l'entrée Guy Patin de la station de métro Barbès les jours de marché. Eric Lejoindre a simplement reconnu que de mauvaises habitudes avaient été prises (nous dirions surtout une absence de contrôles...) et que cela répondait aussi à une demande des habitants ; cette dernière remarque a provoqué un tollé dans la salle ! SOS La Chapelle et Demain La Chapelle ont insisté sur un éclairage certes amélioré mais bien insuffisant. "On n'en peut plus, rendez-nous notre espace public" a-t-on entendu.
Si le nombre de mineurs isolés marocains a diminué avec le départ de nombreux enfants, Jacques Desse, des Libraires associés, reste pessimiste. "Les accords avec d'autres pays n'ont pas été respectés et on peut douter d'un changement d'attitude des autorités marocaines. La préfecture se prépare-t-elle en cas d'afflux massif ?" s'est-il inquiété. "Les liens sont renoués avec le Maroc, après des années difficiles. On est dans une dynamique qui devrait permettre d'avancer" a répondu M. Delpuech. Valérie Goetz a précisé qu'il existait une complicité avec certains commerçants de la Goutte d'Or, un gérant a d'ailleurs été interpellé. "Si les mineurs reviennent, on va être sur le dos des commerçants", a conclu la commissaire avec son franc-parler légendaire !
Concernant les ventes de cigarettes, Jacques Rigon en a fait une priorité à Barbès comme à La Chapelle. Il a demandé au procureur un durcissement des sanctions. Des opérations ciblées ont toujours lieu chaque semaine. A savoir, les ventes se font désormais même à l'unité, ce qui ne simplifie pas la tâche.
Dernier point récurrent à chaque échange avec les autorités, le problème de l'attente trop longue quand on tente de joindre le 17. Il semblerait que l'amélioration ne soit pas au rendez-vous. Le préfet, étonné, a promis de se retourner vers le service incriminé. "Sachez que l'engagement des policiers est important et qu'on ne va pas lâcher", c'est sur ces mots que le préfet a conclu les échanges.
Commentaires
Bonjour Action Barbes
Merci pour ce compte-rendu. Je souhaitais apporter un temoignage meme si ce blog n'est pas fait pour cela . Je me suis fait voler un bracelet à l'arraché sous le métro fin mai un après midi alors que je tenais ma fille par la main. Ma mère qui a 70 ans s'est fait agresser violemment dans la rue lundi rue Christiani en plein après midi par deux mineurs migrants qui l'ont projetée à terre puis traînée au sol en essayant de lui voler un collier. Elle a de nombreuses contusions et n'est pas encore physiquement remise.
Cela fait dix ans que nous vivons à BARBES et nous sommes sidérés par ces deux événements. Les deux fois nous sommes allés porter plainte et les policiers nous ont déclaré qu'il y avait une explosion de ce genre d'incidents. Les deux mineurs qui ont agressé ma mère ont été reconnus , arrêtés puis placés en garde à vue. D'après la police Ils ont 16 ans et avaient une longue liste de vol avec violence à leur actif. J'avoue ne pas comprendre ...et pourtant la police est présente et visible , ils ont d'ailleurs accouru lors de l'agression de ma mère car ils étaient non loin. Je ne veux pas monompoliser le blog avec des propos anxiogènes, ces deux agressions ne sont peut etre qu'un mauvais concours de circonstances mais tout n'est pas résolu quand même....
Bonjour,
Connaissez-vous la date de la prochaine réunion ?
Par avance merci,
Anastasia
@anastasia Ces réunions réunissent de nombreux acteurs et ne peuvent avoir lieu tous les mois.
Peut-être une prochaine avant l'automne? Le mieux est de suivre les annonces du blog.
J'ajoute mon témoignage (indirect) à celui de Famille de Barbès plus haut. Hier ma voisine m'a fait part de l'agression dont elle a été victime la semaine dernière de la part de 2 mineurs maghrébins à la porte de notre immeuble, rue Ernestine (une rue normalement "sûre" pour autant que cela puisse être dans notre quartier...). L'agression s'est déroulée à 3h de l'après-midi. Ils lui ont arraché son collier (pourtant caché!) très brutalement et l'ont griffée. Commentaire du commissaire de police: si on ne veut pas être agressé dans ce quartier, il faut rester chez soi.
No comment.
Alors...faire une fresque ou repeindre des pots de fleurs, hum....
Né en 19 25 à Aubervilliers, je suis venu au Lycée en Octobre 1935 avec Monsieur Beslais comme professeur principal (Français-Latin) J'ai quitté en Juin-Juillet 1939 car parti en Normandie pour suivre mon père disserter d'une petite qui parfois travaillait pour la défense (Ligne Maginot).
Puis-je retrouver des archives me concernant même partiellement?
Merci d'avance/. Salutations cordiales. Jacques Brillot devenu Docteur-Vétérinaire soit : Bac + 5.