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Rechercher : op%C3%A9ration Barb%C3%A8s Respire

  • Quand deux images se superposent et nous contrarient...

    En avril de cette année, une opération de promotion des voitures Twizy de marque Renault était venue alimenter la polémique autour de la place de l'automobile à Paris, brouillant ainsi l'image que souhaite donner la Ville d'un meilleur partage de l'espace parisien entre les différentes formes de locomotion. Pourquoi cette autorisation donnée à une enseigne commerciale bien lisible ? C'est la question qu'a posé Sylvain Garel au conseil d'arrondissement du 7 mai dernier. Voir ci-dessous le texte de sa question.

    Il y souligne notamment que les riverains se plaignent de la fréquence des animations commerciales. En parallèle, nous pouvons collectivement souhaiter que les rues parisiennes ne prennent pas l'habitude des villes moyennes en région, où il n'est pas rare que des amplificateurs suspendus au-dessus des boutiques et des magasins diffusent une musique sensée transmettre bonne humeur et envie de consommer à une clientèle venue faire du shopping. On oublie les riverains soumis toute la journée à cette diffusion musicale.... 

    Ici, les voitures occupaient physiquement l'espace public. On pourrait ainsi promouvoir les voitures automobiles en plein coeur d'un quartier vert et dénoncer les nuisances qu'elles provoquent à longueur d'année ? Qu'a répondu la mairie du 18e à la question de Sylvain Garel ?

      En s’inscrivant depuis dix ans dans la promotion des Quartiers verts et des opérations Paris respire, la Mairie de Paris vise notamment à redistribuer l’espace au profit des circulations « douces » et des transports en commun. Elle doit veiller également à la cohérence politique des messages adressés aux riverains.

    document?id=12305&id_attribute=111Or, le 13 avril 2012, un concessionnaire Renault exposait huit voitures Twizy à Montmartre, investissant la place des Abbesses en plein Quartier vert.

    Autrement dit, l’espace public a été investi, à des fins de promotion commerciale, par un modèle de véhicule privé, en contradiction totale avec l’engagement et les efforts déployés par la Mairie de Paris.

    De plus, ce modèle est l’exemple même de la fausse solution à la saturation déjà effective des rues parisiennes : avec deux occupants maximum, il limite considérablement la possibilité d’auto-partage.

    Electrique, il fait la promotion indirecte de l’énergie nucléaire.

    Cette animation commerciale n’est d’autant pas la bienvenue que les riverains se plaignent d’un nombre toujours croissant d’opérations commerciales et qu’un vœu a déjà été déposé et voté par la majorité lors du Conseil d’arrondissement le 30 janvier 2012 contre la marchandisation de l’espace public à Montmartre visant à y réguler les animations commerciales en particulier place des Abbesses.

    Sylvain GAREL et les élu-e-s du groupe EELV demandent au Maire du 18e comment une telle opération commerciale a-t-elle pu être autorisée ?

    La réponse de l'exécutif a été des plus claires. Il résulte qu'aucune autorisation n'avait été demandée, donc en conséquence, aucune autorisation n'a été accordée. L'enquête démontre que le concessionnaire Renault est un fraudeur, qu'il a occupé l'espace public à son gré. L'opposition municipale UMP a même déclaré que cette opération s'apparentait à de la vente à la sauvette. Ni plus, ni moins. L'élu Vert a promis que les voitures de Renault ne repartiraient pas indemnes s'il prenait l'envie au concessionnaire sans vergogne de renouveller une telle opération en faisant fi des règles qui protègent l'espace public. Le maire Daniel Vaillant a fait une lettre ferme de prostestation à Renault.
    Qu'on se le dise !
  • Des changements dans le contrôle du stationnement automobile

    Dès l'été 2016, il était question de la privatisation du contrôle du stationnement dans le cadre du projet de réforme du statut de la Ville de Paris. Les pouvoirs de circulation et de police dans la capitale, exercés par la préfecture de police, étaient revendiqués par la municipalité depuis des lustres (loi de modernisation de l'action territoriale et d'affirmation des métropoles). Revenir aux statuts des autres villes de France (hors loi dite PLM), c'était aussi récupérer les quelque 1800 agents de surveillance de la ville (ASP), nos anciennes pervenches et autres diminutifs plus ou moins gentils dont on les avait affublés au cours du temps. Ces personnels étaient financés par la ville mais restaient sous l'autorité du préfet. Dans l'esprit de la maire, ce retour des effectifs de police devait se coupler avec une réorganisation de leur mission, et notamment les dégager du contrôle du stationnement.

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    En novembre 2016, au siège de la Direction de la prévention, de la sécurité et de la protection (DPSP), nous avions rencontré son directeur Matthieu Clouzeau, qui avait expliqué l'organisation des 10 nouvelles circonscriptions créées, composant chacune de 300 agents (voir notre article sur le sujet), tout cela dans le cadre de la création des brigade de lutte contre les incivilités.

    Il anticipait alors la difficulté d'un redéploiement des agents, tous n'étant pas également motivés pour des tâches de terrain plus répressives ou plus exposées, comme le sont les actions de lutte contre les incivilités (jets de mégots, dépôts sauvages de déchets sur la voie publique, occupation illicite de celle-ci, épanchements d’urine, ventes à la sauvette,…) de jour et même en début de nuit, puisque les plages horaires ont été élargies.

    La privatisation ou l'externalisation du contrôle, selon qu'on se place dans le langage secteur public ou privé, est donc opérationnel depuis le 1er janvier 2018. Deux sociétés (Stretteo, filiale d'Indigo, pour les 1er à 7e, 11e à 16e et 20e et Moovia, filiale d'Urbis Park et Egis, dans les 8e, 9e, 18 et 19e arrondissements) sont chargées de ces missions. Le passage de l'un à l'autre a été plutôt réussi et sans délai, contrairement au changement de prestataire pour les Vélib'. Hum, soyons patients de ce côté-ci.

    Ainsi la maire de Paris a libéré les agents de surveillance de Paris (ASP) du contrôle du stationnement payant, pour les affecter aux missions prioritaires de lutte contre les incivilités, lutte contre la pollution, surveillance de bâtiments municipaux et contrôle de nos politiques de déplacements (couloirs bus, opérations Paris Respire, etc.) et élargir ainsi le périmètre du service public parisien. Ce sont près de 1.600 agents qui voient leur emploi public pérennisé en rejoignant à leur tour la DPSP, pour porter l’effectif total de cette direction à près de 3.500 agents.

    Pour terminer, vous avez certainement entendu dans tous les médias depuis le début de l'année que les tarifs des amendes pour non paiement de la taxe d'occupation de l'espace public (et oui ce n'est plus le prix du stationnement!) allaient changer. C'est fait. Nous vous offrons une petite illustration tout droit sortie du site de la ville paris.fr. On ne parle plus d'amende au demeurant mais de forfait pour post stationnement (FPS) !

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    Un conseil aux automobilistes peu vigilants sur le paiement de la nouvelle "redevance d'occupation du domaine public" : ne regardez pas au loin s'il y a présence ou non d'uniformes verbalisateurs. On les remarque très peu... 

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  • ZSP élargie: c'est parti!

    Une très longue réunion menée par le chef de district Jacques Rigon s'est tenue lundi 5 février au commissariat du 20e  dans le cadre de l'opération Barbès Respire (voir notre article du 8 janvier). Adieu Barbès-Chapelle Respire, il faudra désormais écrire ZSP élargie.

    Pour échanger sur les avancées de ce dispositif, les représentants d'associations et de collectifs ne seront désormais plus seuls autour de la table. En effet, pour cette 1ère rencontre de l'année 2018, étaient présents les commissaires des 10e et 18e Damien Vallot et Valérie Goetz, un représentant du cabinet du préfet, des policiers chargés des cellules d'écoute mises en place récemment. Et côté ville, S. Bribard élu du 10e, A. Thini-Villerel chargé de mission au cabinet du maire du 18e, C. Bourguet du cabinet de Colombe Brossel et C. Lever-Matraja responsable de la DPSP 18e.

    L'association Vivre Gare du Nord et Est et le collectif Tranquillité Myrha ont désormais rejoint SOS La Chapelle, Demain La Chapelle, le Collectif Barbès, La Vie Dejean et Action Barbès autour de la table.

    Petit historique de la mise en place du dispositif

    C'est en janvier 2017 que tout a commencé après plusieurs interpellations des pouvoirs publics et des élus par des habitants du secteur Barbès réunis en collectif. Action Barbès avait rencontré les maires du 10e et 18e puis relayé un courrier à envoyer au préfet. La conjonction de ces actions avait alors abouti à deux réunions avec le préfet à la mairie du 18e. Le chef de district Jacques Rigon a organisé rapidement des réunions avec notre association et SOS Chapelle, puis Demain La Chapelle pour représenter le secteur Chapelle de chaque côté du viaduc. Le cercle s'est donc depuis considérablement élargi.

    Côté préfecture, il s'agissait d'être plus efficace, donc de réduire un empilement de dispositifs mis en place de part et d'autre de "l'épine dorsale" du boulevard de la Chapelle. Nous savions que les choses avançaient mais il fallait donner du temps au temps. Depuis le 22 janvier de cette année, il existe un seul dispositif : une zone de sécurité prioritaire (déjà présente côté 18e) élargie 10-18 et qui couvre l'intégralité du bassin déjà évoqué dans nos articles précédents.

     

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    Détails du dispositif

    Comme on le voit sur la carte ci-dessus, la zone est significativement étendue avec 4 quartiers définis : Barbès-Goutte d'or ; Scmr-Lariboisière-Gare du nord ; Château rouge-Doudeauville-Marcadet ; Chapelle-Dormoy-Pajol pour obtenir un maillage complet  et éviter les phénomènes de reports ; une zone pilotée par le chef de district. Le périmètre est ainsi délimité par le boulevard Barbès à l'ouest, les rues Ordener et Riquet au nord, les rues Pajol et Philippe de Girard à l'est et la rue La Fayette au sud.

    Pour une meilleure efficacité, J. Rigon a insisté sur l'importance de ce qu'il nomme "une police de contact" qui devra être sur les points névralgiques du secteur (une vingtaine identifiée). C'est aussi un dispositif spécifique d'écoute et d'échange avec un gradé référent par secteur qui se fera connaitre auprès de la population. Par ailleurs, deux référents (un par commissariat) peuvent déjà être contactés par mail. Ils assurent le lien avec les référents de secteur. (voir ci-dessous)

     

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    Enfin, dernier élément du dispositif, les associations participeront à une réunion mensuelle, comme celle du 5 février, avant chaque grande réunion opérationnelle, cette dernière étant réservée aux institutionnels et élus. C'est une première à Paris et sans doute sur le territoire. Certes, Action Barbès a le souvenir d'avoir été conviée à assister à ces réunions, par deux fois, après la mise en place de la ZSP en 2012. Mais il s'agissait alors essentiellement d'écouter. Puis, assez vite, le lien avec les habitants et les associations s'est rompu à notre grand regret.

    Lors de ces réunions à venir, les résultats obtenus seront toujours communiqués et ils seront complétés par un point sur l'évolution de la délinquance par quartier.

    Les actions communes avec la DPSP seront amplifiées pour les incivilités, le stationnement, les commerces.

    Par ailleurs, les commissaires ont rappelé le dispositif "réserve citoyenne" créé en janvier 2017. Plus d'informations, ici.

    La parole aux associations

    L'amélioration sur le secteur Château-rouge et particulièrement la rue Dejean a fait consensus. C'est moins convaincant pour la rue des Poissonniers où les ventes sauvette alimentaire laissent les trottoirs sales. La nécessité de contrôler certains commerces, particulièrement en matière d'hygiène, semble s'imposer. Du mieux aussi rue Myrha mais surtout en journée ; les nuisances nocturnes n'ont pas cessé.

    Sur le boulevard Barbès, on note un peu moins d'intrusions dans les halls d'immeubles, en revanche la sortie du métro est toujours très problématique avec les trop nombreux vendeurs de cigarettes et des vols à la tire fréquents. Aucune nouvelle du côté de la mairie sur une réouverture ou un déplacement du kiosque.

    Des mineurs isolés sont pris en charge quotidiennement par le centre d’action sociale protestant (CASP) mais d'autres seraient arrivés (voir notre article du 14 décembre). On les retrouve souvent le soir rue des Islettes où des agressions ont eu lieu.

    Du côté de la placette Polonceau, un peu moins d'occupation liée au trafic de drogue depuis peu. La commissaire du 18e précise que de nombreuses opérations ont été menées ainsi que des fermetures de commerces avec le risque que les trafics se déplacent alors dans les halls d'immeuble ou même dans des logements. Rien n'est simple et donc pas de solution miracle à attendre.

    Du côté des occupations et dégradations des Autolib, il y a du mieux rues de Sofia et Guy Patin. Le résultat probable de l'action menée conjointement par la police et la société, a précisé J. Rigon. Les véhicules sont mieux sécurisés et les policiers ont désormais des badges pour fermer d'éventuelles voitures restées ouvertes.

    Pour le marché, nous sommes nombreux à constater les ventes illicites dans l'allée centrale. L'absence d'agents de la DPSP est déplorée le samedi. C. Lever-Matraja en a bien conscience. Elle précise qu'elle dispose de deux équipages le mercredi mais qu'il faut faire appel au volontariat pour le samedi. Or, chaque 1er dimanche du mois, les agents vont  sécuriser la piétonnisation des Champs Elysées, donc pour Barbès, la veille....

    Les ventes sauvette sont aussi nombreuses sur le pont de Jessaint et sur le bouievard de la Chapelle entre la rue de Tombouctou et la place de la Chapelle. Les services de propreté passant le matin, les trottoirs restent dans un état de malpropreté jusqu'au lendemain. Les horaires de passage seraient à revoir mais pour cette question, la balle est dans le camp de la mairie. Le "pont aux pigeons", passerelle située entre le boulevard et la rue de Jessaint, lui aussi lieu de vente très fréquenté, est dans un état épouvantable. La possible fermeture de cet espace (vraiment petit) a été plusieurs fois évoquée et là encore, on attend toujours une action des élus.

    Du côté de la Chapelle, la présence policière est visible mais beaucoup de problèmes restent à régler, notamment en matière de commerces. Un renfort par la DPSP a été demandé par l'association SOS La Chapelle.

    Enfin, le secteur Gare du Nord et les abords de la salle de consommation bénéficient de la nouvelle ZSP. Attendons un peu pour en observer les effets positifs.

    Nous connaissons depuis la semaine dernière les villes qui vont bénéficier de la nouvelle police de sécurité du quotidien. Le secteur de la ZSP élargie sera concerné à partir de janvier 2019; ce sera l'unique secteur parisien choisi.

    Pour rappel, un arrêté anti-alcool a permis tout récemment d'étendre la zone concernée dans le 18e, sachant qu'un tel dispositif existe également côté 10e.

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  • Le centre de Paris sans voiture asphyxiera-t-il les faubourgs ?

    L'expérience du Paris sans voiture, déjà évoqué au début du mois dans ce blog et très médiatisé par la Mairie de Paris et sa maire (voir  sur twitter ci-dessous), a suscité beaucoup de réactions, tant positives que négatives. 

    L'expression Paris sans voiture est déjà assez loin de la réalité car seuls les quartiers du centre de Paris se verront libérés de la circulation automobile. Quid des autres ?  

    Et c'est peut-être ce traitement très inéquitable qui suscite le plus de réactions. 

    Nous n'avons pas manqué de Re-twitter pour le souligner ! 

    Certains sont très critiques, d'autres adoptent un ton humoristique pour faire passer leur message !

    En réalité, nous avons l'impression que ces mesures très médiatisées sont de la pure communication, Pourquoi ? Le jour de la semaine choisi est un dimanche, qui traditionnellement est moins chargé en circulation (en dehors des dimanches de décembre autour du secteur des Grands Magasins du boulevard Haussmann qui devient un enfer !). La plage horaire est très restreinte : de 10h à 18h. Les règles de limitation des véhicules polluants qui entraient en vigueur au 1er septembre sont déjà aménagées voire contournées par des dérogations variées. Le périmètre d'interdiction de circuler est concentré sur les quartiers du centre de Paris, etc. etc. 

     

    Les zones d'interdictions  pour votre information :

    Périmètre central (1er, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e ,10e et 11e arrondissements), délimité comme suit : Place de la Concorde, rue Royale, boulevard de la Madeleine, boulevard des Capucines, boulevard des Italiens, boulevard Montmartre, boulevard Poissonnière, boulevard de Bonne Nouvelle, boulevard Saint-Denis, boulevard Saint-Martin, place de la République (entre le boulevard Saint-Martin et le boulevard Magenta),boulevard Magenta, rue Lucien Sampaix, rue des Récollets, rue du Faubourg Saint-Martin, avenue de Verdun, rue du Faubourg Saint-Martin, rue du Terrage, rue Robert Blache, rue Émile Varlin, rue du Faubourg Saint-Martin, rue La Fayette, quai de Jemmapes, rue Louis Blanc, place du Colonel Fabien, rue de la Grange aux Belles, rue Bichat, avenue Richerand, quai de Valmy, boulevard Jules Ferry, boulevard Richard Lenoir, boulevard Voltaire, place Léon Blum, rue de la Roquette, avenue Ledru Rollin, rue du Faubourg Saint-Antoine, place de la Bastille, boulevard Henri IV, pont de Sully, boulevard Saint-Germain, pont de la Concorde.

    Périmètre des Champs Élysées (8e arrondissement), délimité comme suit : Place de la Concorde, cours de la Reine, place du Canada, rue François 1er, avenue George V, rue Washington, boulevard Haussmann, rue du Faubourg Saint-Honoré, rue de Berri, rue de Ponthieux et avenue Gabriel
    Périmètre de la Tour Eiffel (7e arrondissement), délimité comme suit : Quai Branly, avenue de La Bourdonnais, avenue de la Motte Piquet, avenue de Suffren.
    Ainsi que des zones des Bois de Boulogne et de Vincennes.

    L’interdiction de circulation ne s’applique pas aux voies précitées délimitant les périmètres ci-dessus.

     

    L'interdiction ne s'applique pas à une série de véhicules listés ci-dessous :

    - aux véhicules d’intérêt général prioritaires ;

    - aux véhicules d’intérêt général bénéficiant de facilités de passage ;

    - aux véhicules assurant les services de transport public régulier de personnes organisés en application de l’article L. 3111-14 du Code des transports et circulant habituellement dans ces périmètres ;

    - aux véhicules habilités de la Mairie de Paris ;

    - aux véhicules de livraison, justifiant d’une desserte interne de la zone et le temps strictement nécessaire au chargement et déchargement des marchandises ;

    - aux véhicules d’approvisionnement des marchés ;

    - aux véhicules de déménagement, préalablement autorisés selon la procédure en vigueur ;

    - aux taxis, uniquement pour la prise en charge ou la dépose de clients dans les secteurs concernés ;

    - aux véhicules utilisés par les personnes handicapées titulaires de la carte européenne de stationnement ;

    - aux véhicules des résidents des secteurs concernés.

    • La vitesse maximale autorisée pour tous les véhicules circulant dans les périmètres précités est limitée à 20 km/h pendant les horaires fixés de 11h à 18h.

     

    Et pour terminer, manifestons notre ras-le-bol à l'égard des autocars !

  • De Rungis à Barbès, des produits de qualité ?

    Nous nous étions inquiétés à plusieurs reprises de la qualité des produits qui parfois étaient livrés nuitamment, mais pas seulement, et vendus sur les étals des marchands du boulevard de La Chapelle. Si vous vous approvisionnez en fruits et légumes, vous savez certainement que la plus grande vigilance est de rigueur au moment du choix, car tout n’est pas de la première fraîcheur. Certains diront que c’est un peu le revers de la médaille d’un marché qui propose des prix très intéressants, peut-être les plus bas de Paris. Malgré tout, nous insistons : la vigilance est de mise. 
     
    Nous avons croisé au cours de l’hiver plusieurs fois, du côté pile des étals, des palettes présentant des légumes moisis ou pourris, des fruits avariés, impropres à la consommation, et dont un tri même soigné avait du mal à leur donner un regain de fraîcheur. Ne pouvant nous adresser directement aux marchands en cause pour leur en faire la remarque sans recevoir une salve de mots doux, à tendance ostensiblement sexistes — nous avons tenté le coup une fois — , il nous restait à signaler cette qualité bien en-deça de ce que préconise la Mairie de Paris dans sa communication. Nous l’avons fait auprès de l’adjointe chargée du commerce, Olivia Polski.
     
    Lors d’une rencontre au cabinet d’Olivia Polski en février, nous avions expliqué que les quantités importantes de produits impropres à la vente venaient grossir les rebus, et a fortiori les quantités à collecter par les bennes de la DPE chargée du nettoyage d’après-marché. Notre idée est que certaines ventes à Rungis (ou ailleurs, mais où ?) sont faites un peu au-delà du raisonnable, peut-être à vil prix, une opportunité de s’en défaire sans surcoût pour le grossiste, et que les livraisons nocturnes que nous avions constatées, notamment avec des palettes comprenant des produits invendables, n’étaient pas étrangères à ce processus. Nous n’avons pas d’autres preuves que nos observations, mais la lettre du PDG de Rungis, qui répond à Olivia Polski, suite à notre signalement, ne nous convainc pas totalement de l’absurdité de notre hypothèse. 
     
    Que dit-il ? Que les produits vendus à Rungis bénéficient « d’un contrôle sanitaire qui relève des services de l’Etat et que ceux-ci contrôlent le risque pour la santé publique et pas l’état de maturité des produits » . Il ajoute — ce qui nous laisse penser que nous n’avons pas tout à fait tort — qu' « il est utile d’indiquer que, lorsque des produits sont à un stade de maturité trop avancé, pour ceux qui sont jugés consommables mais non commercialisables, ils peuvent être triés puis reconditionnés par des jeunes remis à l’emploi, pour être ensuite livrés aux épiceries solidaires, en bénéficiant des aides de l’Etat octroyées à l’association ANDES. » 
     
    Ce système est louable, il entre dans le cadre des efforts entrepris pour réduire le gaspillage. Mais le marché alimentaire de Barbès entre-t-il, lui, dans ce cadre ? Avons-nous à faire à des épiceries solidaires ? Cela ne semble pas le cas. Certes, ce sont des jeunes qui trient les fruits et les légumes à l'arrière des stands — encore que parfois nous y ayons vu aussi des vieilles personnes — mais les chiffres d'affaire réalisés ici, à notre connaissance, ne sont pas acheminés vers l'économie solidaire. Si cela est le cas, il faudrait le faire savoir... Et pour revenir au gaspillage, il est visible sur place, car tous les produits non consommables finissent en grand nombre dans le compacteur, alors qu'ils devraient être collectés dans les bacs à couvercle bleu dirigés en fin de marché vers la benne bio. Dans le compacteur, ou dans la benne, ce sont des tonnes de produits non consommables qui ne devraient jamais arriver jusqu'au marché. Le coût de leur destruction est imputé à la Ville, donc aux contribuables, injustement. 
     

    benne bio de Barbès soft.jpg

    De ce signalement et de nos efforts pour aller de l'avant, pour améliorer à la fois la qualité de l'offre sur le marché et l'allure générale de ce même marché, nous tirons une conclusion, c'est qu'il est bien difficile d'obtenir une information fiable et de faire bouger une situation bien enracinée. Quand nous avons appris que les travaux de la RATP sur son viaduc nécessiteraient le déplacement temporaire du marché, nous avons jubilé, oui, jubilé, et quelques élus avec nous, qui aujourd'hui ne s'en vanteraient pas.... C'était une opportunité de remettre de l'ordre et de la réglementation dans l'organisation même du marché. Certains diront que le délégataire de la Ville, le gestionnaire du marché, la Société Dadoun, fait ce qu'il peut dans un contexte complexe. Certes. Mais d'autres marchés, populaires eux-aussi, sont plus plaisants. 

    Pour information, la mission du gestionnaire est la suivante, selon le site de paris.fr : "Les gestionnaires - sociétés privées ou Bureau du Commerce Non Sédentaire de la Mairie de Paris - ont pour mission d'assurer l'exploitation, le fonctionnement et l'organisation des marchés découverts. Ils perçoivent les droits de place auprès des commerçants, selon des tarifs établis par une délibération en Conseil de Paris. Ils prennent à leur charge les installations de matériel, de type bâches, mis à la disposition des commerçants ainsi que les dépenses de fonctionnement de type électricité et consommation d'eau. Ils n'ont pas en charge le nettoiement, mais versent une contribution à la Ville pour la collecte des déchets issus des marchés." 

    Nous pensons néanmoins que le marché de Barbès s'est amélioré à la marge, notamment au niveau de l'occupation du trottoir par les camions des marchands le long de l'hôpital grâce à l'action soutenue de la Police (dans le cadre de l'opération Barbès Respire). Mais qu'en sera-t-il si cette action musclée, qui est allée jusqu'à l'enlèvement de certains camions, si elle faiblit un jour ? Notons aussi que la piste cyclable est redevenue "cyclable" ! C'est le nombre de marchands qui pose problème. C'est le trop grand nombre de camions relativement au nombre de stationnements dont ils disposent qui est LE problème. Nous dénonçons notamment l'extension du marché vers le carrefour de Tombouctou où les marchands volants ont un statut de permanents ou d'abonnés réguliers. Qu'avons-nous besoin dans notre quartier de marchands de textile, quand les plus grands soldeurs de Paris sont déjà là. 

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    Nous sommes déçus que les politiques aient baissé les armes devant .... devant qui ? les commerçants eux-mêmes ? le gestionnaire ? l'association des marchands ?  ou une situation dégradée, complexe, tordue, dont ils ne voient pas d'issue proche et simple. Déçus, parce que sans amélioration du marché, il n y aura pas de promenade urbaine agréable, apaisée, propre.  

     

  • Salle de consommation: nouvelle réunion du comité de voisinage

    Cette 5e réunion du Comité de voisinage de la salle de consommation du 23 mai dernier avait une particularité, les représentants de la Préfecture de police, de l'Etat et de la Région étaient absents (Mildeca et Agence nationale de Santé-ARS). Rien d'anormal à cela, la période électorale oblige à un devoir de réserve. Le maire, Rémi Féraud, avait cependant tenu à maintenir le rythme des réunions qui se tiennent toutes les six semaines environ depuis l'ouverture de la salle. (voir notre article du 5 avril sur la précédente réunion)

    Quelques chiffres indiqués par Gaia

    Au 21 mai, 708 personnes étaient inscrites avec près de 2400 passages dans le dernier mois (23 000 depuis l'ouverture). Au mois d'avril ce sont quelque 400 personnes différentes qui se sont présentées (une petite moitié passe deux fois). Cette période n'a pas vu d'évènement particulier mis à part deux cas de surdosage avec envoi vers le service des urgences. Le rythme des maraudes est inchangé. Céline Debaulieu a rappelé l'importance de la prise en charge au-delà d'un simple passage d'où la présence d'une permanence de la sécurité sociale, d'un bus dentaire et du travail avec l'hôpital Fernand-Widal pour des consultations en psychiatrie.

    La parole aux associations de riverains

    Le problème des chiens laissés sans muselière voire sans laisse est toujours d'actualité avec pour conséquence une certaine insécurité et des nuisances sonores. Un responsable de Gaia a rappelé que les usagers doivent laisser les chiens dans le sas, mais que pour l'extérieur, le respect de la législation en vigueur est du ressort de la police ; on recherche par ailleurs une personne expérimentée dans le travail de soin entre personne/chien auprès des usagers de drogues.

    Une représentante du  Collectif des Riverains contre la salle est intervenue longuement décrivant le quotidien des riverains de la rue Paré essentiellement. "La salle est  gérée mais l'extérieur doit l'être aussi. Les habitants se sentent abandonnés et leur tracas ignorés et même méprisés" s'est-elle exclamée. Elle a rappelé que le Collectif n'était pas contre la Scmr et est revenue sur la nécessité de l'implanter ailleurs que dans une zone résidentielle en évoquant l'exemple de Strasbourg. Pour ce Collectif, les forces de police annoncées ne sont pas au rendez-vous. La sanisette est devenue une annexe de la salle de consommation. Elle a rappelé que le cahier de doléances transmis au maire en mars dernier était resté sans réponse. " Le comité est dans son rôle d'écouter le ressenti des habitants, leur témoignage. Mais une réponse négative est une réponse malgré tout " a répondu Rémi Féraud.

    Une habitante de la rue Paré, qui tenait toujours à dire qu'elle n'était ni pour ni contre, a expliqué que la situation s'était dégradée. "J'ai la liste des faits par jour et par heure" a-t-elle dit. Pour elle, la situation est tendue et a mal évolué et, désormais, elle souhaite le déplacement de la salle.

    Action Barbès a aussi des adhérents dans ce quartier et très proches la salle pour certains. Nous avons reconnu  l'emploi détourné de la sanisette, une situation qui n'est pas nouvelle. Nous ne ne minimisons pas ce que le Collectif décrit mais nous passons souvent dans les rues Paré et Saint-Vincent de Paul et ne retrouvons pas de seringues usagées sur l'espace public. Cela ne signifie pas qu'il ne se passe rien et qu'il n'y en a jamais, mais l'association estime que les propos sont exagérés. Chacun se focalise sur les nuisances propres à sa rue. Quant à la mission de la police, nous suivons au plus près le bilan de l'opération Barbès Respire qui inclut le secteur de la salle. Les moyens sont plus importants et la présence des policiers est bien réelle. Action Barbès demande que la salle soit ouverte sur une plus grande amplitude horaire et surtout que d'autres salles voient le jour en Ile-de-France, une nécessité pour une région de 12 millions d'habitants.

    Des représentants de parents d'élèves ont regretté qu'un réaménagement urbain n'ait pas été pensé, ce qui aurait permis la création d'un espace de médiation. Ils ont exprimé leur inquiétude face à la violence à laquelle sont confrontés leurs enfants et ont demandé d'autres lieux de distribution de matériel. Gaia a reconnu volontiers que le travail de médiation restait insuffisant par manque d'effectifs !

    Qu'en dit la mairie du 10e?

    L'expérimentation est pour 6 ans, l'emplacement n'est pas fixé au-delà. S'il y a des problèmes, la solution n'est pas de déplacer la salle avec eux.  Le maire reçoit des retours négatifs sur les abords immédiats de la salle, mais beaucoup de retours positifs plus loin. Les aménagements ne changent pas la présence de personnes, qui se regroupent sur un lieu. La SNCF a réalisé un embellissement du paysage urbain au croisement des rues Maubeuge et Paré, déplaçant de fait les marginaux qui avaient pour habitude de se regrouper là, un lieu éloigné des riverains, donc avec des conséquences moins perturbantes. "Je passe souvent aux heures de fermeture et constate que nous n'avons pas réussi à apaiser les trottoirs devant la salle et surtout en face. Il faut améliorer la situation dans le quartier. Je ne nie pas ces difficultés, mais on ne peut pas attribuer à la présence de la salle tous les problèmes rencontrés." a conclu le maire de l'arrondissement.

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    l'espace grillagé le long de la gare du nord rue de Maubeuge

    A savoir: le responsable du parking Indigo de la rue Paré a indiqué que les lecteurs à vigicode actuels seront bientôt remplacés par des lecteurs de ticket pour éviter les intrusions et qu'une demande d'autorisation pour la création d'un sas comme pour le parking du square Alban Satragne avait été déposée.

    La prochaine réunion est déjà fixée: elle aura lieu le 5 juillet.  

  • Voitures, non , mais autocars, oui ???

    " Plan vélo, piétonisation, restrictions des voies… les travaux entamés pour chasser les automobilistes rendent la ville impraticable."  C'était le gros titre d'un article du Figaro le week end dernier. De la part du Figaro, on ne peut s'étonner que le parti des automobilistes soit bien défendu, et que les décisions de la Maire de Paris soient, disons... pourfendues. 

    Le Figaro, ce jour-là, entérinait avec amertume la décision du préfet de police de Paris, Michel Delpuech, de valider la fermeture définitive des voies sur berge, une décision de la maire de Paris pour promouvoir les circulations douces, d'une part, et lutter contre la pollution, de l'autre, dans la continuité du Plan Climat de Paris. 

     
     

    On connaît assez bien les arguments des lobbyistes de la route, de la voiture et de la droite. "On n'a pas le droit d'entraver la liberté des automobilistes de se rendre sur leur lieu de travail avec leur véhicule". Et, circulez, il n'y a rien à voir ! Mais peut-être bien que les temps changent et qu'on entend un peu plus la voix de tous ceux qui souhaitent respirer librement, sans dommage pour leurs poumons, y compris dans les villes. Or, cela devient de plus en plus compliqué. Il n'est qu'à observer les alertes de Air Parif' et les nombreuses journées de stationnement gratuit dans nos rues parce que les limites maximales fixées sont dépassées par la pollution. Quant à demander gentiment sur le boulevard périphérique que chacun réduise sa vitesse pour moins polluer.... voeu pieu.  

    Alors, oui aux décisions d'Anne Hidalgo de réduire la circulation automobile dans notre ville.

    Cela fait plus de 15 ans qu'on réduit, qu'on aménage... Souvenez-vous de l'introduction des axes civilisés ! Certains riverains près des entrées de la capitale ont vu, avec terreur d'abord, le passage à une seule voie, puis se sont habitués. Des exemples ? l'Avenue Jean-Jaurès à l'Est, à partir de la Porte de Pantin, avec quelques bizarreries en cours de route comme les bus, un coup au milieu, puis un coup à droite... A côté, l'avenue Corentin Cariou a maintenu ses deux voies étroites à partir de la porte de la Villette mais c'est bien parce que l'avenue de Flandres, en poursuivant vers le centre, est plus large que large ! On ne parlera pas de la rue d'Aubervilliers, qui affiche toujours complet avant de passer sous le pont de la Petite ceinture... Réduite ou pas, la voie est bloquée. Au Nord, porte de Clignancourt, le boulevard d'Ornano affiche aussi une seule voie de circulation... officiellement, car la voie de droite est en principe réservée aux bus, mais sans séparateur, on reste là encore dans le voeu pieu, en attendant des aménagements plus efficaces. On y reviendra. Idem pour la porte de La Chapelle et l'avenue de La Chapelle, qui est au coeur de nos débats dans le cadre de la "promenade urbaine de Barbès à Stalingrad". Vous comprenez que nous sommes POUR la réduction de la place de la voiture dans Paris ? 

    "Pour" mais critique aussi. Tout ne va pas dans le bon sens. Nous n'avons parlé ci-dessus que des grandes voies d'entrée dans Paris par le Nord-Est et le Nord. Celles que nous connaissons le mieux, celles qui apportent la majorité des flux automobiles dans notre quartier. Pour autant, d'autres voies très larges existent, n'ont pas subi de réduction de circulation, et continuent à alimenter allègrement la densité automobile intra muros...  Les maires d'arrondissement qui règnent sur l'avenue de la Grande Armée ou l'avenue Foch n'ont pas collaboré avec le même enthousiasme (mais ce n'est que supposition de notre part..) à la réduction des voies de circulation sous l'ère Delanoë. Or ces flots de voitures viennent s'agglutiner sans limite à l'encombrement parisien, quand on pourrait fort bien privilégier les transports en commun et les pistes cyclables dans ces quartiers aussi.

    Ce n'est pas le seul souci. La critique du Fig' n'est pas sans fondement. On a voulu rendre plus "vivable", moins pollué le centre de Paris, les arrondissements centraux, pas seulement pour les "bobos" comme le suggère le journaliste, mais aussi pour le tourisme, le patrimoine, le rendre plus accessible, le valoriser dans un environnement apaisé. Très bien. Mais depuis plus de 15 ans, on ferme — ou l'on réduit — petit à petit la circulation des quartiers du centre sans réduire en amont. Alors, oui, ça s'entasse aux portes des zones bénéficiant des aménagements décidés par la mairie. Est-ce bien raisonnable ? La politique de la Ville n'a pas su améliorer de façon sensible le réseau de transport en commun, entre ses banlieues et la capitale, pas plus que la Région entre les banlieues entre elles, si bien qu'elle hésite à filtrer les flux entrants.... Le risque est grand d'être clouée au piloris pour excès de protectionnisme parisien. 

    Ajoutez à ces encombrements déjà difficilement supportables les cars de tourisme — dont le nombre avait diminué un temps à la suite des attentats — qui déversent leurs passagers (environ 12 millions par an) sur les sites les plus attractifs de la capitale puis tournent ensuite au ralenti pour économiser la taxe de stationnement (130€/j.), ou bien se garent sur des espaces miraculeusement trouvés ça et là, comme par exemple les ponts au-dessus des réseaux ferrés. En voici une illustration ci-dessous qui se passe de commentaire. Que fait la mairie pour en réduire le nombre, ou pour organiser leur circulation et leur stationnement (450 places autorisées à Paris) sans nuisance pour les habitants ? 

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     Pont Saint-Ange, au-dessus du réseau ferré de la gare du Nord.  

    Car de tourisme Pt St-Ange.jpg

     

  • Travailler avec l'Atelier parisien d'urbanisme, l'Apur.

    Vous connaissez tous maintenant notre dossier phare du moment, qui risque de nous occuper encore de longs mois... la Promenade urbaine de Barbès à Stalingrad. Pour les « oublieux », voir notre article de présentation et les suivants, grâce à ce lien : promenade urbaine.

    Depuis novembre dernier, nous avons suivi le rythme choisi par l'Apur, qui, à la demande du Secrétariat de l'Hôtel de Ville, s'est emparé énergiquement du sujet avec un calendrier qui a été respecté à la lettre, à savoir :

    Calendrier

    • 13 janvier 2015 : marche exploratoire et premier atelier (diagnostic prospectif)

    • 16 février 2015 : second atelier (premiers principes d’aménagement)

    • 16-mars 2015 : troisième atelier (usages et usagers)

    • 10 avril 2015 : COPIL (restitution des ateliers )

    Nous avons reçu il y a quelques jours le document de synthèse des travaux, un document de travail, qui comprend des propositions d'actions de court terme, et des pistes d'actions à plus long terme qui demanderont des études complémentaires.

    Travailler avec l'Apur demande de la concentration et une bonne connaissance du terrain et de la situation. L'Apur a innové pour ce dossier et pris le parti de la concertation, peut-être pas encore assez large à notre avis, mais nous avançons sur ce terrain. Nous ne voulions donc pas passer pour des amateurs... La création de notre commission a permis de réunir une quinzaine de personnes, impliquées dans la rénovation, connaissant bien le quartier, de Barbès au Canal Saint-Martin, et ouvertes à la réflexion. Et cela à plusieurs reprises, pour préparer les ateliers avec l'Apur et pour débriefer. 

    Nous n'avions pas la prétention de faire un diagnostic ou un état des lieux, ni de transmettre un projet clé en main, qui de surcroît n'aurait eu aucune chance d'être validé tel quel. Mais, par notre expérience ancienne de suivi de la rénovation des autres boulevards convergeant vers Barbès (Clichy-Rochechouart, Magenta, Barbès), nous savions à quoi nous attendre et à quoi ressemblait la procédure. Les échanges au cours des réunions de notre commission ont permis d'apporter une vision de terrain, les avis locaux, les préférences, les craintes vis-à-vis de tel aménagement ou de tel autre. Rien d'exceptionnel, direz-vous, mais assez pour que ces encouragements ou ces critiques soient entendus. Nous avons rendu compte ici, dans le blog, de ces échanges et des retours après les ateliers avec l'Apur. Nous n'y revenons pas. Observons plutôt le dernier document que nous venons de recevoir et qui fait la synthèse des ateliers.

    Dès la page 3, nous visualisons un gros trait jaune qui relie le haut de la rue des Martyrs à l'avenue de Flandres dans le 19e. Cette carte traduit le contexte urbain. A nos yeux, elle indique que le boulevard de Rochechouart, transformé et végétalisé dans les années 2004-2005, cette petite coulée verte, a vocation à être poursuivi jusque .... au bassin de la Villette, d'un côté (19e), et au canal Saint-Martin, de l'autre (10e). (voir carte ci-dessous).

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    A la lecture de la suite, le doute n'est plus permis sur les intentions : l'Apur préconise de faire « un axe reliant les grands sites du nord de Paris, dans le prolongement des boulevards de Clichy et de Rochechouart », « un espace public qualitatif pour pallier l'absence de grande place publique à proximité », « une trame verte à reconquérir par le renforcement des plantations sur le boulevard et la mise en œuvre d'une liaison écologique entre la butte Montmartre, les faisceaux ferrés et le bassin de la Villette ».

    Youpee ! Ils ont tout compris !

    Les constats successifs que fait l'Apur sont bien ceux que font les habitants, certes mieux structurés, classés par thème, et définis par un langage d'urbanistes : des espaces morcelés par les réseaux ferroviaires, des occupations illicites, des marchés informels, des cheminements piétons contraints... pour dire que les trottoirs sont beaucoup trop étroits pour le nombre de piétons qui doivent les emprunter. Tout cela est bien dommage. Dans ce contexte, l'image du viaduc du métro, un patrimoine centenaire, en pâtit aussi : il mérite mieux que des grilles d'équipements sportifs délaissés et des amas d'objets hétéroclites, pour ne mentionner que ceux-là. (photo ci-dessous, page 8) 

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    Les réaménagements se feront progressivement. Ils auront leurs défenseurs et leurs détracteurs, selon qu'on est plutôt piéton ou plutôt automobiliste. C'est un clivage classique.

    Notre association s'est toujours exprimée en faveur de la réduction de la place de la voiture dans l'espace parisien. Tactiquement on préfère dire : un ré-équilibrage en faveur des piétons. C'est pareil. C'est aussi ce que préconise l'Apur, en phase donc avec les tendances de la Maire de Paris dont la politique tend à réduire les véhicules polluants et à protéger l'air que respirent ses administrés, entre autres. Le mois de mars a été exemplaire cette année, au niveau de la pollution de l'air. Le temps presse.

    Nous notons de probables élargissements de trottoirs et du terre plein central, des suppressions de stationnement auto, des réductions de chaussée ou encore la disparition du barreau Philippe de Girard, à moyen terme. La négociation avec la RAPT pour ouvrir des accès supplémentaires dans la station Chapelle demandera patience et énergie, car la Régie n'en voit pas l'intérêt, ni pour ses agents, ni pour sa politique commerciale. Il faudra trouver un terrain de négociation propice. 

    Priorités

    De la même façon que l'on prétend que la fonction crée l'organe, on pourrait appliquer semblable devise en affirmant que l'usage modèle l'espace, sa forme, ses dimensions, ses occupations. C'est le pari que fait l'Apur : « faire émerger de nouveaux usages pour une réappropriation collective des espaces publics ». Le pari n'est pas gagné. Les usages seront piétons, cyclistes, scolaires, à temps plein ou partiels, ludiques, commerciaux, gastronomiques, événementiels, culturels... d'autres encore, dès l'instant qu'ils répondront à des besoins, ceux des habitants, ou des visiteurs.

     

    Bon courage ! On y croit ! 

  • Comité de pilotage Barbès: 12e édition déjà

    Les années passent, des problèmes persistent. Nous ne nous décourageons pas puisque la mise en place du comité de pilotage Barbès (dit Copil) a eu lieu en 2007. Tiens 10 ans déjà ! Nous avons donc retrouvé la salle Rivière de l'Hôtel de ville pour  une réunion sous l'égide de Philippe Chotard, secrétaire général.

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    Beaucoup de monde autour de la table  pour aborder deux thèmes, le marché Barbès et l'opération de police dans le quartier : les maires des 10e et 18e, le directeur adjoint de la police de proximité de Paris, le chef de district (que nous rencontrons régulièrement), les commissaires des 10e et 18e, des responsables de différentes directions (DPE, DPSP, DVD...) et de l'agence de développement de Paris RATP.

    Opération "Barbès Respire"

    C'est le nom donné par le chef de district Jacques Rigon à cette opération d'envergure commencée le 23 janvier. Nous ne reviendrons pas dans le détail des mesures déjà décrites dans les articles du 4 février (sur les ventes illicites de cigarettes) et du 7 février. Les opérations continuent à un bon rythme que ce soit en terme d'arrestations, de verbalisations, de contrôles dans les commerces pour faire respecter la législation.

    Un problème important, le nombre de jeunes mineurs livrés à eux-mêmes pour lesquels il faut trouver des places en foyer pour les protéger. Mais ces adolescents (et même enfants puisque certains ont à peine 10 ans) ne restent pas tous et retournent à la rue avec tous les dangers imaginables. Evidemment pour survivre, ils doivent trouver de l'argent et ils sont amenés à pratiquer des vols à la tire. La Ville de Paris tente de trouver des solutions en partenariat avec l'association "Hors la rue".

    A savoir aussi, une opération de police a été menée par la commissaire du 18e dans les magasins Tati dont le responsable se plaignait de vols à la tire et de planques de drogues diverses dans ses boutiques.

    Travaux RATP ligne 2

    Les travaux de réfection du viaduc de la ligne 2 devraient commencer en septembre donc avec un léger retard et se terminer à l'été 2018 pour la 1ère phase. Des échafaudages seront installés dont certains la nuit. Quelques travaux auront aussi lieu la nuit. Les riverains devraient être informés. La rue du Département dans le 18e accueillera les bases de vie, qui se trouveront ainsi à mi chemin entre Anvers et Jaurès. 

    Vous aurez sans doute remarqué la fermeture du portillon PMR de l'entrée Guy Patin. Suite aux trop nombreuses dégradations de celui-ci — on pourrait presque dire qu'il a été forcé systématiquement après chaque réparation — la RATP a décidé de le condamner pour le moment. Nous avons souligné ce que cela engendre comme difficulté d'accès pour les personnes handicapées ou avec un enfant en poussette. Une bonne nouvelle toutefois : à partir d'avril et jusqu'à septembre, les grilles du métro Barbès seront changées et les peignes seront remplacés par des portes. On le demandait depuis 2001 (au moment de la rénovation de la station) : morale de la fable, il ne faut désespérer de rien !

    Marché de Barbès

    Nous avons rappelé notre souhait d'un marché plus aéré avec un espace convivial en son centre. Par ailleurs, la délégation de service public (DSP), d'une durée de 4 ans, se terminera fin septembre 2019 et nous avons demandé à ce que la Ville tienne compte de nos demandes pour la prochaine DSP. A ce jour, nous ne pouvons pas vous en dire davantage. Rémi Féraud a précisé que le réaménagement après les travaux du métro sera forcément contraint par les travaux du nouveau Lariboisière avec un démarrage probable été 2018. 

    A notre demande de réflexion sur des lieux spécifiques pour des marchés de "biffins" organisés par des associations, P. Chotard nous a répondu que les espaces sont difficiles à trouver. Par ailleurs, a-t-il continué, comment connaître les biffins, comment les recenser ? Certains sont rétifs à toute forme de prise en charge par une structure pour entrer dans un cadre légal. Le problème s'est posé à Montreuil.

    Il n'en demeure pas moins que la ville de Montreuil autorise l'organisation d'un tel marché. 

    Pour le maire du 18e, confronté aux occupations de la porte Montmartre, il y a des publics différents de vendeurs. Etre biffin ne peut pas être un objectif, à ses yeux. Il faut penser à sortir de la biffe. Les actions ont des limites et il ne faut pas oublier la concurrence déloyale envers les commerçants. Ce ne sont pas des problèmes internes à Paris et il faut donc élargir la réflexion, estime-t-il.

    Propreté d'après marché

    Deux opérations de nettoyage ont lieu le long des grilles du métro (mercredi et samedi) à 17h. Mais il y a souvent des réinstallations de vendeurs à la sauvette plus tard ce qui n'aide pas à donner des rues propres. Le maire du 10e trouve que le trottoir du boulevard de la Chapelle le long de l'hôpital est souvent sale (sacs plastiques qui volent). Mais nous voyons aussi que les vendeurs sauvette s'y installent également l'après-midi. Action Barbès a bien noté une amélioration au sein du marché même si tout n'est pas encore au top. Nous avons constaté les opérations de verbalisation des véhicules stationnés le long du terre plein (automobiles et camions du marché) et leur enlèvement au moment du nettoyage par les agents de la "fonctionnelle" (brigade spéciale de l'après-marché). Une action efficace pour qu'enfin les véhicules de la DPE puissent nettoyer correctement. Nous suggérons qu'il serait nécessaire revoir les quantités d'aliments amenés sur place, dont des cageots entiers sont jetés au compacteur ou à la benne car ils sont périmés, et même à Barbès... invendables. Les composteurs ne sont pas en mesure d'absorber les quantités de cartons et cagettes et la DPE a un surcroît de travail.

    La réunion s'est terminée par quelques informations sur la Promenade urbaine (qui n'était pas à l'ordre du jour). A savoir, les différents scénarios de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) ne sont pas finalisés et les discussions avec la Préfecture n'ont pas encore été engagées en ce qui concerne d'éventuelles modifications de circulation. Une réunion de présentation devrait avoir lieu au printemps. 

  • On oublie parfois la concertation

    Nous avons suivi de loin l'urbanisation de cet immense secteur qui s'est développé sous nos yeux depuis quelques années, et c'est à ce titre que nous continuons à lire les articles du blog de l'association pour le Suivi de l’Aménagement Paris Nord – Est (ASAPNE) avec intérêt. Souvent nous partageons leur point de vue, et ici une fois encore... 

    Après avoir demandé leur autorisation, nous vous proposons in extenso la lecture de cet article paru le 13 mars. Pour nos lecteurs qui ne sont pas familiers du quartier dont il s'agit ici, voici une petite carte... 

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    En règle générale, si les grands projets urbains font l'objet d'une concertation avec les habitants, il n'en est pas de même pour des projets de moindre importance qui ont malgré tout une incidence sur le cadre de vie. Paris n'échappe pas à la règle et le nord-est non plus. Même si nous admettons que le 18e n'est pas le plus mal loti grâce à une ''culture de la concertation'', développée depuis la ZAC Pajol par les habitants, des responsables associatifs et certains élus, il reste encore quelques marges de progression pour une démarche totale et exemplaire en la matière. Voici trois exemples pour illustrer notre propos : le projet immobilier des 2/16 rue Cugnot, l'opération RIVP des 23/27 rue de l'Evangile et la démolition /reconstruction du foyer des 3/9 rue Marc Seguin. Il se trouve que ces projets sont tous situés dans le secteur de la Chapelle (Paris 18e) mais ils pourraient très bien se trouver ailleurs dans le 18e ou dans tout autre quartier parisien, car des opérations de cette nature se font à Paris par plusieurs dizaines chaque année échappant pour la plupart au regard et à l'analyse critique de la démocratie participative !  

    Le premier projet qui a échappé complétement à la concertation est celui du programme immobilier d'ICF Habitat la Sablière des 2/16 rue Cugnot (83 logements + un centre de formation) confié au cabinet d'architectes Naud & Poux et inauguré en juin 2016. Un ensemble assez volumineux, à l'architecture très contestable, situé au bord des voies ferrées du faisceau est, dont la présence masque complètement la vue (donc la lumière) des rues Cugnot et Marc Seguin sur le paysage urbain marquant la frontière entre le 18e et le 19e.

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    Le second projet du bailleur RIVP est une opération de reconstruction d'une crèche et d'une école ajouté d'un programme de 24 logements (R+6) sur l'emprise des 23/27 rue de l'Evangile. Il a fallu la vigilance d'un élu du 18e pour que ce projet fasse au moins l'objet d'une ''consultation" auprès du public et non d'une concertation.Toutefois, les deux réunions organisées en février et juin 2016 ont permis de faire évoluer le projet dans le sens d'une moins grande densité de logements (24 lots au lieu de 37), de préserver la surface de l'espace vert et d'associer deux représentants de riverains au jury de concours d'architecte qui s'est tenu en novembre 2016.

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    Enfin, le troisième projet est soumis en ce moment à l'enquête publique (27 février - 17 mars 2017). Il vise à reconstruire une résidence sociale pour travailleurs migrants avec un foyer de jeunes travailleurs sur les parcelles des 3/9 et 11 rue Marc Seguin. Sur ce cas, ce sont les riverains qui se sont emparés du sujet, surpris de constater que le projet était d'une toute autre ampleur que celle d'une simple démolition/reconstruction. La densité de logements est augmentée d'environ 30% avec une hauteur d'immeuble de 7 étages au lieu de 3 réduisant ''l'agrément visuel" et détruisant un espace vert, seul endroit de respiration correspondant à la parcelle du 11 rue Marc Seguin intégré au nouveau projet. Aujourd'hui la Mairie est prête à revoir le projet avec le bailleur ADOMA, gestionnaire du site. Un projet qui vient d'être relayé par le Conseil de quartier Chapelle / Marx-Dormoy sur sa page Facebook  - Une réunion est prévue le 21 mars à 19h en Mairie du 18e. Jusqu'au 24 mars (l'enquête est prolongée d'une semaine), les avis et observations sont à déposer sur le site : http://enquetepublique-rue-marc-seguin.fr/  En fin de rubrique, à télécharger le document réalisé par le collectif "Riverains Seguin-Pajol". 

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    Voilà trois exemples assez significatifs montrant que nos édiles parisiens très épris "sur le papier" de démarches participatives doivent les appliquer concrètement sur le terrain. Nous ne sommes plus dans un temps où les projets se réalisent sur le dos des habitants. Il faut reconnaître à ces derniers une "expertise d'usage" en les associant, le plus en amont, aux décisions qui concernent leur environnement et  leur cadre de vie, tout en faisant appel à leur bon sens !

     _/_/_/

    Nous ne saurions dire mieux. "L'expertise d'usage" qui est la nôtre sur la promenade qui devrait relier Barbès à Stalingrad ne semble pourtant pas tellement influer les prestataires de service désignés par la Mairie de Paris pour tracer les grandes lignes de ce projet. Mais sans doute sommes-nous trop impatients ! La prochaine réunion de "concertation" organisée par l'Atelier d'architecture autogérée est fixée au 24 mars, dans le centre d'animation de la rue du Château-Landon, dans le 10e. Nous espérons vous y retrouver nombreux. 

     

  • ZSP 10-18, où en est-on à dix mois ?

    Le 7 novembre dernier, au commissariat du 20e arrondissement, s’est tenue la dernière réunion de la « Cellule d’écoute de la ZSP 10-18 », sous la houlette du commissaire Jacques Rigon, chef du 2e district de Paris. Étaient présents, les commissaires centraux des 10e et 18e et les responsables de secteurs de la ZSP, Sarah Proust, adjointe au maire du 18e chargée des questions de sécurité et Stéphane Bribard, son homologue du 10e, ainsi que des représentants des services chargés de la sécurité de chaque arrondissement. Le cabinet de la maire de Paris avait également répondu présent. Les associations de riverains étaient également présentes, ainsi qu’une représentante du Conseil de quartier de La Chapelle.

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    Nous ne détaillerons pas ici tout ce qui a été évoqué au cours de cette rencontre qui a duré pas moins de trois longues heures. La réunion a débuté avec la présentation de la nouvelle commissaire centrale du 18e arrondissement, Emmanuelle Oster, qui succède à Valérie Goetz rue de Clignancourt. Arrivée depuis quelques jours, cette réunion a été pour elle une bonne occasion de prendre la mesure des problèmes qui se présentent à elle. Le M18, magazine bimensuel de la mairie du 18e, lui consacre un portrait en quatrième de couverture du numéro de novembre-décembre 2018

    Le commissaire Rigon a détaillé les actions policières dans le périmètre de la ZSP 10-18. Depuis la dernière réunion qui s’est tenue le 11 septembre dernier, il a été effectué plus de 4 000 « prises de contact », soit plus de 22 000 depuis le début de l’année et la mise en place de la ZSP élargie. Au quotidien, les équipes dédiées à la ZSP bénéficient de l’appui des forces mobiles, avec une à deux sections de CRS ou de gardes mobiles, ces forces sont principalement déployées vers les stations de métro Barbès-Rochechouart et La Chapelle. Côté « délinquance », il a été procédé à 425 arrestations depuis septembre (stupéfiants, vols, recels). Il est à noter que le total des faits constatés de délinquance est en baisse de 15% depuis le début de l’année.

    Suite notamment à quelques articles de presse très alarmistes, la Préfecture de police a mis un accent particulier sur les abords de la Salle de consommation à moindre risque (SCMR). Six opérations ont été menées sur le secteur, avec des policiers en civil, pour viser spécifiquement les scènes de deal et d’injection de rue. Le bilan est relativement maigre, avec au total seulement 22 arrestations pour deal ou injection sur l’espace public, et aucun fait constaté aux abords immédiats de la SCMR, rue Ambroise-Paré et rue Saint-Vincent-de-Paul. L’essentiel des problèmes rencontrés se concentrent entre 17h et 19h dans la cour des taxis de la gare du Nord.

    Le contrôle des commerces a abouti à 83 sanctions dont 50 fermetures administratives temporaires. La Ville a annoncé une sanction rare à l’encontre d’un commerçant du marché de Lariboisière à Barbès, avec sa radiation définitive pour sa complicité active avec des vendeurs à la sauvette qui s’installent dans l’allée centrale du marché, ce commerçant n’hésitant pas à cacher de la marchandise non seulement dans son stand mais également dans son camion. Mais, ne nous y trompons pas, ce cas de complicité, même s’il n’est peut-être pas le seul, est rare, l’essentiel des commerçants du marché subissant ces ventes à la sauvette qui nuisent à leur commerce.

    Pour les « ventes à la sauvette », toutes catégories confondues, depuis septembre, c’est 11 300 évictions simples et 2 800 procédures simplifiées qui ont été effectuées. À noter, les saisies pour destruction représentent plus de 100 tonnes de marchandises depuis le début de l’année. À propos des ventes à la sauvette, nous avons rappelé la position d’Action Barbès qui tient à distinguer le deal, le recel et le commerce déguisé d’un côté, du « marché de la misère » de l’autre ; ce dernier, expression de la grande misère sociale et économique de certains de nos concitoyens, mériterait une vraie réflexion de la Ville et aussi de l’État. L’idée d’une prise en charge sociale de toutes les personnes tentant de boucler, ici, les fins de mois difficiles nous semblant relever d’un vœu pieux, il nous apparaîtrait plus opportun à moyen terme d’organiser un marché des biffins, à l’instar de celui de la porte de Montmartre, plutôt que de chasser tous les jours de marché de pauvres gens à travers les rues de la Goutte d’Or. En ce qui concerne, le deal, le recel et autres ventes crapuleuses, il n’est bien évidemment pas question d’une telle compréhension. À ce sujet, il a été procédé à 4 200 évictions de vendeurs de cigarettes (19 000 depuis dix mois), 3 300 procédures simplifiées (saisie de la marchandise sans emmener la personne fautive au commissariat) et 157 interpellations (670 depuis dix mois, dont 316 avec garde à vue).

    Pour faire respecter le décret préfectoral sur l’interdiction de consommation et de vente d’alcool à certains horaires sur une zone qui englobe la ZSP, c’est seulement 32 verbalisations qui ont été faites. Un petit bilan pour un problème récurrent sur certains secteurs, comme les abords de la gare du Nord, à Château Rouge ou encore vers Marcadet-Poissonniers.

    La mairie du 18e, quant à elle, annonce un bilan d’étape à dix mois avec 5 600 procès-verbaux dressés pour diverses infractions et 16 400 PV pour stationnement. Il y a eu un renforcement de la présence des agents de la DPSP dans les espaces verts, avec des passages beaucoup plus fréquents. Comme d’autres associations, nous regrettons la disparition des gardiens de square, qui par le passé ont su faire la preuve de leur efficacité. Nous avons également appris qu’à présent la Ville a accès à 940 caméras de vidéosurveillance.

    Nous finirons avec ce rappel que nous avons fait, avec d’autres associations et collectifs, sur les nombreux problèmes engendrés par la mise en place de « Paris respire » les samedis à Château Rouge : stationnement sauvage et circulation chaotique autour du secteur, le quartier n’étant plus qu’un concert de klaxons tout au long de l’après-midi. Selon nous, un secteur piétonnisé trop restreint et pas assez surveillé.

     

  • Comité de voisinage de la salle de conso 4e édition

    salle-de-consommation,SCMR,Paris10e

    Ce fut une longue réunion... 3 heures ! Nous nous y attendions un peu à la suite de la rixe du 26 février et de la vidéo tournée par un voisin qui a fait le tour des réseaux sociaux pendant plusieurs jours. Vous verrez de quoi il s'agit si vous visionnez le documentaire tourné par une équipe du site Allodocteur et dont nous vous donnons ici le lien. (Reprise des quelques secondes de la rixe filmée par un riverain) Vous y retrouverez Elisabeth Avril, la directrice de l'association Gaïa, et Marie Jauffret-Rustide, chercheuse à l'Inserm qui continue à conduire son étude sur l'expérimentation de la salle. Egalement une habitante du quartier qui décrit la situation comme elle la vit, c'est à dire en dégradation constante depuis janvier. 

    Les médecins se sont exprimés en premier

    L'équipe de Gaïa, d'un côté, est satisfaite de l'évolution de la situation qui a été correctement évaluée avant l'ouverture. La salle est dimensionnée pour environ 200 passages jour et ils y seront bientôt. La moyenne actuelle est 180 avec deux pics par semaine supérieurs à 200. Elle n'ignore pas les conflits qui peuvent exister en dehors de la salle, les usagers de drogue ne sont pas toujours faciles à gérer et les conflits ont lieu parfois à l'intérieur aussi, "dans ce cas, on les gère plus facilement" ajuste Elisabeth Avril, avec un sourire. Peut-être la salle devrait-elle rester ouverte sur une plage horaire plus large, mais c'est une question de financement qui se pose dans cette hypothèse. Gaïa continue ses maraudes pédestres et son travail de médiation dans le quartier : elles donnent de bons résultats et permettent d'échanger avec les commerçants et au besoin de rencontrer des voisins qui peuvent aussi appeler Gaïa pour une visite (15 ont déjà eu lieu). Le médecin de la salle a expliqué son travail au sein de la consultation en donnant des exemples des cas qu'elle a pu traiter. Elle met l'accent sur le dépistage (VIH et Hépatites). Les autres soins sont des pansements, le soin des abcès, la prise d'antibiotique en cas d'infection, et beaucoup d'information pour prévenir les risques de contamination. Elle précise que les usagers de drogue malades, et dont le cas irait au-delà d'un soin classique réalisable à la salle, sont orientés vers le centre de soins de Gaïa dans le 11e, car le service des urgences de Lariboisière n'a pas vocation à soigner les usagers de drogues en particulier, mais en priorité les cas urgents. C'est une précision que donnera elle-même la directrice de l'hôpital, Mme Isabey. 

    Les habitants et les associations ont donné leur version de la situation

    Les riverains, certains opposés depuis le début à la salle, mais d'autres plus neutres, ont exprimé leur sentiment d'insécurité et leur vision de la situation : un mieux les deux premiers mois, puis depuis le début de l'année, une dégradation, davantage de toxicomanes dans les rues, des consommations sur les rebords de fenêtres quand la salle est fermée, des deals et des trafics très sereins en pleine rue... Au-delà du malaise et de la colère de riverains, qui ont écouté très attentivement les données chiffrées des médecins, et la description de certaines situations personnelles de toxicomanes, les élus présents ont voulu recadrer les circonstances de l'ouverture de la salle. Rémi Féraud a confirmé qu'il entendait la souffrance exprimée, les inquiétudes quant au nombre de toxicomanes qui fréquentent le quartier et la salle, les risques de conflits qui peuvent en résulter. Il a rappelé que la situation avant la salle était déjà problématique, tendue même parfois. La salle n'a pas été créée pour supprimer l'usage des drogues mais pour diminuer les injections à ciel ouvert, dans les entrées de parking, ou les halls d'immeuble du quartier ; pour réduire le nombre des seringues qui traînaient dans les caniveaux et la sanisette (rue Ambroise-Paré). Pour oeuvrer dans le sens de la diminution des risques, en bref. Et non avec la mission de faire disparaitre toute présence de drogue dans le quartier. On ne peut donc pas demander à la salle, au bout de cinq mois, de régler tous les problèmes qu'on n'a pas réussi à régler avec les méthodes de répression classiques en un demi-siècle.

    Qu'avons-nous entendu de la part des autorités policières ? 

    Le commissaire Vallot, comme lors des premières réunions du comité de voisinage, et comme les médecins, a énoncé des chiffres qui correspondent à des faits. Les policiers sont bien présents dans les rues du quartier, ils maximisent leur présence par des patrouilles pédestres. Ils ont déjà procédé à 600 interpellations pour détention de produits stupéfiants (on se souvient que le procureur a fixé des limites à la détention de drogue sur un périmètre précis, et que ces info  sont non communiquées), sur 2000 personnes contrôlées. 900 ont été redirigées vers la salle, sans être interpelées donc. Le commissaire ne nie pas le trafic de stupéfiants, ses hommes continuent à le traiter, y compris avec des déferrements quand il le faut. 

    Le commissaire souligne que le quartier est très bien doté en caméras de vidéosurveillance, elles sont au nombre de sept et fournissent une aide précieuse et instantanée en cas de problème signalé par des habitants, ou une patrouille sur le terrain, par exemple. La police est présente sous toutes ses formes : la BAC, fidélisée sur le secteur, lutte contre les trafics de stup' dans l'espace public, intervient sur les flagrants délits, la BST, en collaboration avec l'opération "Barbès Respire" un peu plus au nord, la brigade de police secours répond à des demandes des patrouilles pédestres ou en VTT et vérifie l'ampleur des problèmes signalés. Notons encore la brigade de soutien des quartiers qui tous les jours vient en appui sur les sites des parkings, et se rapproche des copropriétés pour signaler les failles de sécurité (portails mal ou pas sécurisés).

    Notre impression d'association qui a soutenu l'expérimentation

    Nous retenons le témoignage d'une habitante de la rue Ambroise Paré, qui se déclare neutre par rapport à la salle, pas opposante de prime abord, parce que les arguments avancés de diminution des risques l'avaient touchée. Elle nous a expliqué que dans les semaines qui ont suivi l'ouverture de la salle, elle avait la possibilité de parler avec les usagers de drogue qui "zonaient" au pied de son immeuble, elle pouvait le faire sans crainte, car elle les connaissait à force de les croiser dans la rue, et eux avaient pris l'habitude d'échanger. Mais depuis janvier, ils sont beaucoup plus nombreux, et elle perçoit cette affluence de nouveaux venus comme un handicap : on ne se reconnaît plus, on se craint d'un côté comme de l'autre, car il est rare que les passants ou les habitants soient aimables ou simplement décontractés au contact de la toxicomanie. Les échanges et même les saluts sont devenus impossibles. La tension est montée d'un cran. Les dealers lui semblent plus présents également.

    Le maire Rémi Féraud a déclaré qu'il entendait tout ce qui était dit de part et d'autre, y compris l'insistance de l'opposition municipale à vouloir la fermeture de la salle... mais le comité de voisinage est là pour faire remonter les problèmes et le comité de pilotage pour leur trouver des solutions. Le procureur Molins, qui assistait au dernier comité de pilotage, a bien martelé qu'il fallait une vigilance soutenue et une cohérence dans l'action des pouvoirs publics, de la police et de la justice.

    Le maire par ailleurs n'a pas ignoré la demande d'un réaménagement de la rue, peut-être, si cela permet de mieux maitriser la situation. C'est la tranquillité publique qui est en jeu, et la salle à elle-seule ne peut pas résoudre tous les problèmes de toxicomanie. Pas plus qu'elle les rend plus insupportables. En revanche, n'est-elle pas sous dimensionnée pour accueillir tous les injecteurs de Paris... la solution serait-elle une seconde, voire plusieurs autres salles ?