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Rechercher : projet Balcon vert

  • Rénovation de la station Château Rouge : fermeture anticipée ?

    Après consultation des associations de riverains le 13 novembre, la mairie du 18e a organisé le lundi 16 novembre une réunion du comité de suivi des travaux de rénovation et désaturation de la Station Château Rouge, en présence de la RATP. (voir notre article du 7 mai 2015). Nous étions présents à ces deux réunions.

    Pour plus d'informations, voici le document de la RATP.

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    Après un rappel sur le projet, la RATP a précisé que les travaux suivent le calendrier prévu avec une fermeture de la station prévue en mai 2016 et une mise en service de la station rénovée en juillet 2017.

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    La RATP a ensuite présenté la nouvelle phase de travaux prévue à partir de mi janvier 2016. Cette nouvelle phase prévoit la mise en œuvre d'une emprise élargie côté est du boulevard Barbès, avec le maintien d'une étroite circulation piétonne de 2 à 3 m le long des façades du boulevard. La mise en œuvre de cette emprise rend nécessaire la dépose provisoire de la terrasse fermée du restaurant KFC Paris Barbès et, pour les travaux situés au dessus du tunnel du métro, la réalisation de nuit pour des raisons de sécurité.

    Plan d'emprise de la RATP

    Par ailleurs, la RATP a informé qu'un habillage qualitatif des bungalows de chantier situés à l'intersection du boulevard Barbés et de la rue Poulet sera prochainement réalisé.

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    Suite à cette présentation, la quasi totalité des membres du comité de suivi a fait part des très importantes difficultés actuellement rencontrées au niveau de l'entrée, avec des problèmes de sécurité majeurs. Ces difficultés sont liées à la réduction de l'espace public provoquée par la mise en œuvre des installations de chantier et surtout à cause de la présence de très nombreux vendeurs à la sauvette qui en occupent la majeure partie (qui, contrairement à ce qui était envisagé, sont aussi nombreux malgré les travaux). Une grande inquiétude est ainsi ressortie sur la mise en œuvre de l'emprise prévue en janvier 2016, qui réduira encore plus l'espace disponible.

    Devant cette situation particulièrement problématique, Félix Beppo, l'adjoint au maire du 18e, chargé de la voirie, des transports et des déplacements, a fait part des pistes actuellement étudiées par la mairie du 18e :

    - Anticipation de la fermeture de la station dès janvier 2016 (au lieu de mai 2016)

    La quasi totalité des membres du comité de suivi s'est montrée favorable à cette proposition. En effet, dans l'ensemble, il est considéré que l'extension de l'emprise, indispensable pour la réalisation des travaux, entraînera une situation probablement ingérable et d'importants problèmes de sécurité, en grande partie à cause des vendeurs à la sauvette qui risqueront d'occuper le peu d'espace disponible.

    Pour la RATP,  les études préalables ont confirmé la possibilité pour les stations proches de la ligne 4 (Barbès Rochechouart et Marcadet Poissonniers) d'absorber le report des utilisateurs de la station Château Rouge. Toutefois, elle a précisé qu'une telle anticipation devait faire l'objet d'une décision du Syndicat des Transports d'Ile de France (STIF), seule instance compétente pour valider une telle modification, non prévue dans le contrat le liant avec la RATP.

    Si finalement cette anticipation est retenue, la RATP a précisé que cela ne permettra pas d'avancer la mise en service car le phasage des travaux est précisément calé. Une modification de ce phasage risquerait d'avoir des incidences financières et temporelles importantes.

    Et enfin, certains membres du comité de suivi ont demandé un renforcement des lignes de bus passant par le boulevard Barbès (bus 31, bus 56, etc..) lors de la fermeture de la station. Un tel renforcement ne semble pas faisable en raison des difficultés de circulation sur le boulevard Barbès (provoquées en partie par les travaux de la station).

    En synthèse, la mairie du 18e envisage de pousser auprès du STIF pour qu'il valide cette anticipation, pas particulièrement demandée par la RATP.

    - Réouverture  à la circulation "normale" de la rue Dejean, actuellement piétonne

    Cette réouverture aurait pour objectif de faciliter l'accès des engins de chantier aux zones de travaux mais également de limiter la présence des vendeurs à la sauvette. Elle  impliquerait la suppression des contre-étalages, point qui devra faire l'objet d'échanges avec les commerçants concernés si cette piste est confirmée.

    Monsieur Beppo a précisé qu'une telle réouverture, qui nécessite la validation de la Préfecture de Police, impliquerait une adaptation du plan de circulation des rues alentours (non défini à ce jour). Les services de la voirie étudient actuellement différentes solutions envisageables.

    Dans l'ensemble, les membres du comité de suivi ne se sont pas montrés opposés à cette proposition, tout en exprimant une inquiétude sur la modification du plan de circulation qui y sera associé. En effet, certains participants ont fait part de leur inquiétude sur les conséquences négatives possibles d'une modification du plan de circulation.

    Une réunion publique est prévue ultérieurement, afin notamment de présenter les pistes finalement retenues.

     

  • Retour sur le conseil de quartier Montmartre du 2 décembre

    Le dernier Conseil de Quartier Montmartre, tenu le 2 décembre 2014, portait sur la modification du Plan Local d'Urbanisme et ses enjeux pour Montmartre. Ce Conseil de Quartier s'inscrivait dans la phase actuelle de concertation mise en oeuvre par la Ville de Paris dans le cadre de la modification du PLU (lire précédent article du 18 octobre). Il est à noter que M. NEYRENEUF, maire adjoint à l'urbanisme, a commenté que seul le conseil de quartier Montmartre avait mis ce thème à l'ordre du jour, lors que plusieurs autres quartiers sont susceptibles d'être plus concernés par les modifications de ce PLU.

    Mme CHARPENTIER de la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris avait été invitée par l'équipe d'animation à faire une présentation portant principalement sur les caractéristiques de la modification du PLU et sur un rappel des dispositions actuelles du PLU sur le quartier de Montmartre.

    Cette modification du PLU est ainsi justifiée par 2 motifs principaux : prendre en compte les évolutions législatives et assurer la cohérence avec les nouveaux documents de planification et comprend 3 objectifs principaux : produire du logement pour tous, améliorer la protection de l'environnement et renforcer l'attractivité de Paris. Mme CHARPENTIER a précisé qu'une modification du PLU, différente d'une révision qui offre plus de possibilités d'évolution, doit être menée dans le respect du Projet d'Aménagement et de Développement Durable (PADD) et des protections existantes dans le PLU (c'est à dire que la modification ne peut supprimer ce qui existe déjà). Le calendrier prévoit une restitution de la phase de concertation en janvier 2015 suivie de l'enquête publique en mars 2015 et une approbation prévue du PLU modifié à l'automne 2015. Elle a encore souligné que ce calendrier s'inscrit dans celui de la mise en place de la Métropole parisienne, qui devrait prendre en charge la compétence Urbanisme à partir du 1er janvier 2016.

    Mme CHARPENTIER a ensuite présenté les principales dispositions du PLU actuel sur le quartier de Montmartre :

    ¬ un secteur soumis à des risques importants en raison de la présence d'anciennes carrières et de gypse en sous sol

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    ¬ un secteur protégé avec des dispositions particulières fixant des règles volumétriques à la parcelle (avec un cahier intégré au PLU comprenant en complément de plans des élévations de chacune des rues de Montmartre avec les hauteurs autorisées)

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    Pour cette raison, Mme CHARPENTIER a précisé que la suppression du Coefficient d'Occupation des Sols (COS) ne devrait pas avoir d'effet particulier sur les possibilités d'évolution du bâti.

    ¬ la présence de rues disposant de protection renforcée du commerce et de l'artisanat (la définition ici) et de deux rues (le bas de la rue Lepic et le sud de la rue Ramey) disposant d'une protection particulière de l'artisanat (la définition ici)

    A l'issue de cette présentation, un échange dans l'ensemble enrichissant s'est tenu avec les participants du Conseil de Quartier sur différents sujets liés directement ou indirectement à la modification du PLU.

    En particulier, l'association de Défense de Montmartre et du 18e (ADDM 18) et plusieurs participants ont fait part de leur souhait qu'un niveau de protection plus important soit prévu pour Montmartre, via la mise en place d'un Plan de Sauvegarde et de Mise en valeur (PSMV) équivalent aux 2 existants à Paris (quartier du Marais et le 7e arrondissement) ou un dispositif de protection équivalent.

    Ensuite, Action Barbès, membre de l'équipe d'animation, a réalisé une courte présentation sur la nécessité de prévoir des actions spécifiques pour réduire la présence des cars de tourisme dans Paris (la présentation ici).

    paris,cars-de-tourisme

    Ce point, qui a fait l'objet d'une contribution d'ACTION BARBES sur le site imaginonsparis et d'un vœu présenté au Conseil d'arrondissement du 10e arrondissement (voir ci-dessous), a recueilli une adhésion de l'ensemble du conseil de quartier (d'autant plus que Montmartre et ses abords subissent particulièrement la présence envahissante des cars)

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    Cliquer sur l'image pour lire le texte du voeu

    Et enfin, un point a fait l'unanimité du conseil de quartier : la nécessité de prévoir une extension la protection particulière de l'artisanat à la totalité de Montmartre. Cette protection, bien qu'imparfaite, pourrait permettre de maintenir autant que possible un type de commerces assurant une vie de quartier satisfaisante et limiter l'implantation de magasins de grandes marques. Devant cette unanimité, il a été convenu qu'un vœu serait proposé en ce sens au prochain conseil d'arrondissement (vœu à l'initiative du conseil de quartier).

    En complément des échanges sur la modification du PLU et suite à une interrogation d'un participant, M. BEPPO a apporté des précisions sur les travaux en cours rue Azais : ces travaux sont liés à des problèmes au niveau du sous sol liés à la présence d'une bouche de lavage fuyarde. Le délai important est lié d'une part à la durée importante qui a été nécessaire pour rechercher la cause et d'autre part devant l'importance des travaux de confortement à mener.

     

  • 9e, 10e et 18e : des conseils de quartier sauce locale

    L'adoption d'une nouvelle charte des conseils de quartier (CQs) par le conseil d'arrondissement du 9e ces derniers jours nous incite à regarder l'état de la situation dans les trois arrondissements qui nous occupent, 9e, 10e et 18e.

    En préambule, il faut constater la très grande hétérogénéité des situations dans tout Paris à propos du fonctionnement de ces CQs. La mise en place de ces conseils a été progressive à Paris. Certains arrondissements s'en sont dotés rapidement (le 10e dès 1995 par exemple), d'autres plus tardivement (le 9e en 2001). Cela créé déjà un premier niveau de différenciation. Mais le facteur principal est que les arrondissements ont entière liberté pour fixer les règles de fonctionnement de leurs conseils de quartier. L'Hôtel de Ville n'est pas en situation d'imposer quoique ce soit sur le sujet aux 20 mairies de la capitale. Interrogée à ce propos, Pauline Véron, adjointe à la maire de Paris chargée entre autres de la démocratie locale, de la participation citoyenne, confirme son intention de préparer cet automne une réécriture de la charte parisienne de la participation avec notamment comme objectif d'y intégrer plus de choses sur les CQs. "Je vais lancer le processus de concertation en automne avec comme objectif une adoption ce Printemps (avril/mai) et la rédaction d'un chapitre sur les conseils de quartier, leurs missions et quelques règles communes de fonctionnement pour tous les arrondissements" nous confie t-elle. Tout en ajoutant "Mais la loi ne permet pas d'imposer des règles de fonctionnement aux maires d'arrondissement donc cela sera incitatif".

    Alors quelles sont les situations pour nos trois arrondissements ?

    paris,conseil de quartier,démocratie localeNous avons déjà longuement commenté (voir ici) le projet de charte adopté le 6 octobre par le conseil d'arrondissement du 9e. Le texte définitif est ici. C'est un cadre très strict, dirigiste, que la mairie met en place. Elle prend les rênes en mains en assurant la prépondérance des élus aussi bien dans le fonctionnement du conseil de quartier que dans la nomination des membres des bureaux d'animation. L'argument ici employé est celui de la légitimité, à savoir que les CQs ne sont pas représentatifs de la population et qu'à ce titre leurs actions doivent être encadrées, ce qui, en réalité, leur fait perdre toute autonomie. D'ailleurs, s'appuyer sur l'argument légitimité comme le fait la mairie du 9e est ici hors sujet. De nombreux exemples de décisions prises par des élus en toute illégitimité comme par exemple l'adoption par le Parlement du traité de Lisbonne suite au rejet par référendum de son frère jumeau le Traité constitutionnel européen sous l'ère Sarkozy ou bien la non-renégociation par l'actuel Président de la République du pacte de stabilité, promesse de campagne maintes fois répétée, pour rester dans le même sujet européen, pondèrent grandement la force de l'argument légitimité. 

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    paris,conseil de quartier,démocratie locale"Il y a effectivement une charte des conseils de quartier du 10e, mais elle n'est pas appliquée dans les faits notamment en ce qui concerne la composition des équipes d'animation" nous dit la mairie du 10e. Seules quelques indications figurent sur le site web de la mairie. Cela n'empêche pas ces conseils de fonctionner et ceci est dû en fait à l'implication des habitants qui se sont appropriés ces structures en marquant nettement les limites d'intervention des élus en leur sein. Il faut aussi noter que le 10e a une particularité intéressante : l'article 12 du règlement intérieur du Conseil d'arrondissement permet aux conseils de quartier - ainsi qu'aux associations d'ailleurs - d'interpeller les élus assemblés lors de ce même conseil. C'est là un outil utilisé fréquemment et qui s'avère assez efficace. Il permet d'avoir l'avis du conseil d'arrondissement sur une question ou un voeu, question et avis figurant au procès verbal du conseil.

     

    paris,conseil de quartier,démocratie localeLa charte des CQs du 18e est à mi-chemin entre les deux extrêmes dont nous venons de parler. Les collectifs d'animation de ces conseils regroupent des membres de différents collèges, tous tirés au sort, différents collèges qui permettent d'assurer une réelle diversité. La place de l'élu référent et de la mairie en général reste importante mais n'est pas si contraignante que dans le 9e. Chaque conseil de quartier - il y en huit dans le 18e - peut présenter un voeu par trimestre au conseil d'arrondissement (article 25 du règlement intérieur du conseil d'arrondissement). Ce voeu est présenté par un membre désigné du conseil de quartier. Mais comme d'habitude, le diable se cache dans les détails. Exemple. Action Barbès fait partie du CQ Montmartre, tirée au sort dans le collège "associations". Depuis quelques semaines, nous demandons une réunion du collectif d'animation. Les autres membres du collectif en sont d'accord, des dates ont été trouvées mais la mairie du 18e nous indique que le collectif ne peut se réunir valablement que si l'élu référent participe à cette réunion. On touche ici la limite de l'exercice. Pour le prendre quand même avec humour même si le sujet est sérieux, un seul être vous manque et tout est dépeuplé.

     

    Comme on le voit, les situations sont différentes et relèvent à l'évidence d'une volonté politique. La grave crise que vit aujourd'hui notre Démocratie (taux d'abstention, défiance vis-à-vis des politiques, montée des propos démagogiques, radicalisation des positions, ...) ne pourra pas être résolue si chacun d'entre nous, comme citoyen, n'a pas un lieu d'expression et d'actions hors du circuit de la Démocratie représentative. Les CQs sont un outil, pas le seul. Les associations, les collectifs de toutes natures, .... en sont aussi. Sans remettre en cause le principe de l'élection et la légitimité des élus, il nous faut trouver le bon équilibre entre tout cela.

  • Un conseil de quartier sur la solidarité agité à la Goutte d'Or

    Le conseil de quartier Château Rouge - Goutte d'Or avait investi le LMP (Lavoir Moderne Parisien), théâtre qui a échappé de peu à la destruction.

    En fait de débat sur la solidarité, le conseil de quartier du 13 novembre dernier a plutôt fait figure de vaste défouloir, une grande partie des présents profitant de l’occasion pour exprimer leur malaise quant à l’état du quartier. Du coup, on a beaucoup entendu les habitants mécontents, un peu les élus  (mis en accusation) mais assez peu les associations. Un membre du conseil de quartier, Ariel Lellouche, s’est pourtant efforcé à plusieurs reprises de remettre le débat sur les rails : « J’enseigne dans ce quartier, je vis dans ce quartier. On entend la colère, mais le rôle du conseil de quartier, c’est d’essayer de trouver des solutions ».

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    Etaient présents ce soir-là des représentants de la mairie : Victor Deléglise, de l’équipe de développement local de Paris 18e et Marie Valet, chargée de développement local pour Paris Habitat; deux élus à la tribune : Sandrine Mees (EELV), élue référente chargée du conseil de la Goutte d’Or et Gérald Briant, l’adjoint au maire du 18e chargé de la lutte contre les exclusions (PC) ; des représentants d’association, dont la Fnars, l’Accorderie et Hélène Leroy, la responsable des maraudes sur le 18e pour Emmaüs. Présents dans la salle, d'autres élus sont intervenus lors des échanges: Claudine Bouygues, Félix Beppo et Pierre-Yves Bournazel.

     

    Quelle ZSP ?

    Les organisateurs du conseil de quartier du jeudi 13 novembre avaient fait preuve d’humour : ils annonçaient la thématique "ZSP" pour "Zone de Solidarité Populaire". Las ! Les échanges ont plutôt fait songer à un débat sur une « ZSP » classique ou Zone de Sécurité Prioritaire...

    Les témoignages se sont succédés à bâtons rompus, une fois la première salve lancée : « À la Goutte d’Or, a estimé une habitante, oui, on a des droits, mais moins de droits à la sécurité et plus de droits aux pissotières qu’ailleurs ». Et d’ajouter, sous les applaudissements d’une partie de la salle : « On se gargarise de la richesse de la vie associative à la  Goutte d’Or. Peut-être, mais cela ne garantit pas l’égalité des droits ! »

     

    Cahier de doléances

    Un autre a rapporté le cas, tout récent, d’un élève poignardé devant un collège et de rackets fréquents dans le même établissement ; plusieurs habitants ont témoigné de leur lassitude face à l’attitude des usagers et des travailleurs d’Espoir Goutte d’or, une association d’aide aux toxicomanes située rue Saint Luc ; d’autres encore ont exprimé leur exaspération quant à l’occupation – 100 % masculine – de la placette Charbonnière en fin de journée et le harcèlement subi par des jeunes femmes. D'autres enfin ont évoqué les populations migrantes installées sous le viaduc aérien, le marché de la misère installé les jours de marché...

    Sans une bonne dose d’humour, un habitant – « je suis le stéréotype de l’homo, avec un copain et un chien » – a estimé que la situation s’était beaucoup dégradée depuis quelques années et raconté qu’il « n’arrêtait pas de se faire traiter de pédé ». Une femme, bénéficiaire – au bout de 12 ans d’attente – d’un logement social, rue de Suez, s’est décrite « en état de choc et très mal à l’aise » dans un espace public envahi par les vendeurs à la sauvette, les cris et les ordures. Et d’ajouter, là encore sous les applaudissements : « Il faudrait partager la solidarité, moi dans ces conditions je n’arrive pas à donner ».

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    Ce quartier, une chance

    Largement minoritaires, d’autres personnes ont dressé un portrait plus positif de la Goutte d’Or : « On a la chance de vivre dans un village avec son église, sa synagogue, sa mosquée ; les vieux qui jouent aux dominos dans le parc », a raconté l’un. Une vieille dame, « qui vit au cœur de l’action, entre les rues de Panama et de Suez, ne se plaint pas : ici, il y a toujours quelqu’un qui m’aide à porter mes paquets ». Et d’ajouter : « La solidarité, c’est aussi d’accepter certaines nuisances. Si je dois me pousser de 30 centimètres car il y a du monde sur le trottoir, je n’en mourrai pas ».

     

    À qui la faute ?

    « Depuis des années, l’inaction de l’Etat – ces problèmes relèvent de la Préfecture – et de la mairie a permis aux choses de se dégrader », a jugé une habitante. Ne se laissant pas démonter, Gérald Briant a rappelé les grands travaux d’assainissement de l’habitat, sans comparaison dans Paris. Il a espéré que les effectifs policiers allaient effectivement continuer à croître et rappelé que la paupérisation s’était partout aggravée. Les drogués, les migrants sous le pont de la Chapelle ? « On ne peut pas tout bonnement les faire disparaître ! » a-t-il remarqué (voir article du "18e du mois" à ce sujet).

    Le représentant de Paris Habitat a profité d’un reproche sur « la concentration des HLM à la Goutte d’Or » pour rappeler que l’habitat social représente 20 % des logements dans le quartier, contre 25 % dans le 18e arrondissement et bien davantage à Porte Montmartre. Deux habitants ont insisté sur l'état de ces habitats et ont manifesté un certain désappointement quant à l'attention portée à ces bâtiments construits, selon eux, à la hâte.

    À la toute fin du conseil qui a duré près de 3 heures pour s’achever un peu avant 22 heures –  quelques pistes de travail ont été esquissées – mais guère davantage, hélas, vu le temps déjà écoulé : accompagner les vendeurs à la sauvette volontaires pour cela vers la formalisation de leur activité ; organiser des marches collectives de nettoyage et de sensibilisation ; créer des amicales de voisins et organiser des fêtes de voisinage ; organiser des maraudes au bénéfice des plus vulnérables ; dans quelques années, peut-être, réaliser le projet de Marché des Cinq continents qui désengorgerait Château-Rouge…

    On aurait préféré que les élus de la majorité soient plus solidaires et ne montrent pas leurs divergences.

    À quand un conseil de quartier sur la solidarité ?

  • CSPDA, un mot clé : partenariats

    La dernière réunion du conseil de sécurité et de prévention de la délinquance du 10e arrondissement (CSPDA) remontait à décembre 2011. Vous y trouverez tous les détails pour la bonne compréhension de ce dispositif.

    Rappelons que se réunissent lors de ce comité, élus, représentants de la justice, de la police et de l'éducation nationale. Y sont invités principalement les responsables d'association de prévention et les conseils de quartier. C'était le 5 avril dernier.

    Bilan 2012

    Des nouveautés

    Réorganisation de la DPP (direction de la prévention et de la protection des Parisiens), création de deux ZSP (zone de sécurité prioritaire) à Paris (dans les 18e et 19e) avec le 10e pris « en sandwich » pour reprendre l'expression du commissaire Grinstein. Des aspects positifs mais aussi négatifs notamment avec des reports sur les zones « frontières ». Mise en place de la vidéo surveillance.

    Les problèmes traités (mais pas tous résolus)

    Immeubles Grange aux belles, rue du Château Landon, prostitution sur le secteur Belleville, SDF en plus grand nombre. Le secteur Gare du nord bénéficie désormais de forces supplétives (3 opérations par jour dont une la nuit). Le secteur Patin-Paré-bd de la Chapelle n'a pas été cité. Gageons qu'il le sera sur le bilan 2013. 

    Perspectives

    Pour 2013, un autre dispositif est en préparation pour cet été près du canal Saint-Martin afin de limiter au mieux les nuisances subies par les riverains aux beaux jours. Sans oublier le projet d'expérimentation d'une salle de consommation à moindre risque (SCMR) bien sûr!

    Qu'a fait la police ?

    Passons sur les chiffres indiqués par M. Grinstein : des pourcentages de faits constatés, de faits élucidés...; il faudrait avoir un ensemble de données précises pour se faire une idée. Les cambriolages, en baisse en 2012 sont repartis à la hausse cette année. On a traité 800 affaires de stupéfiants (dans les secteurs Strasbourg-Saint-Denis et Lariboisière), 200 interpellations pour raccolage. La BRP (brigade de répression du proxénétisme) oeuvre pour démanteler les réseaux de prostitution. Deux ans ont été nécessaires pour en démanteler un à Belleville. Pour autant, d'autres femmes continuent à arriver du sud-est de la Chine.

    images?q=tbn:ANd9GcQE0eWtorXRfcrb0s5q5nxJZMROMKYTHey0lLRJb4elEs10wPHFDQDans le quartier Château d'eau, la mono activité (salon de coiffures) génère de la petite délinquance comme des ventes à la sauvette, du trafic de stupéfiants. La situation s'est améliorée mais le commissaire espère faire mieux en 2013 avec davantage d'interventions.

    Autre objectif pour 2013 : faire disparaître les occupations illicites d'immeubles. En ce qui concerne notre quartier, il reconnaît que les forces de police du 10e sont insuffisantes les jours de marché. «  On ne peut pas gérer ».

    Et du côté du Parquet ?

    La procureure Françoise Guyot est plutôt satisfaite du taux de réponses pénales sur l'arrondissement (majeurs et mineurs) : il avoisine les 92%. «  Une réponse pénale doit toujours être donnée — a minima par un rappel à la loi ». Par ordre d'importance : vols, dégradations, violences, stupéfiants. Tolérance zéro en ce qui concerne les violences faites aux femmes.

    Un constat inquiétant et partagé

    Principal du collège Grange aux belles, Daniel Bonneton déplore une hausse importante des incivilités et ce à l'intérieur même du collège. En conséquence, le nombre de conseils de discipline a augmenté. Un partenariat est en place avec la MPC (la Mission de prévention et de communication qui intervient dans les écoles) et des éducateurs spécialisés, mais il faudra aller plus loin. On pense à un lieu d'accueil pour les "décrocheurs" et à un travail à faire au niveau de la parentalité.

    «Jeunes livrés à eux mêmes et déscolarisés, sans perspectives, pas de stages, pas d'emplois, de plus en plus en demande d'accompagnement scolaire, addictions de plus en plus précoces... Beaucoup veulent mettre à mal l'institution. C'est un constat de dégradation évident » : voilà quelques propos des responsables de l'AJAM (aux jeunes amis du Marais) et d'ARC 75, associations de prévention spécialisée.

    Alexandra Cordebard, adjointe au maire du 10e, ajoutera un mot sur l'accompagnement très déficitaire des parents, d'où la nécessité d'utiliser les tissus associatifs pour les rencontrer. La Ville soutiendra les partenariats.

    Une demande du Conseil de quartier Louis Blanc Aqueduc

    Porte-parole du Conseil de quartier, Jean-Pierre Leroux réitère les demandes d'intervention sur le stationnement abusif, les non déclarations de travaux et le travail dissimulé pour de nombreux commerces du secteur. « Malgré tous les signalements envoyés au Parquet, rien n'a bougé. On ne voit pas d'évolution. »

    Rémi Féraud ne le contredira pas « il y a des infractions massives aux règles de l'urbanisme et une détermination à ne pas les respecter de la part des commerçants. Les interventions ne sont pas suffisantes. » Il demande une mise en priorité par le Parquet car, si on a eu une volonté des commerçants à Château d'eau qui ont permis une amélioration de la situation, ce n'est pas le cas à Louis Blanc.

    Des inquiétudes

    La réforme annoncée de la Politique de la Ville risque de diminuer les moyens alloués actuellement. Or le dispositif en place dans le 18e, dans le cadre de la ZSP, qui consiste à interdire la présence des prostituées à la suite de plusieurs interpellations, donne des résultats positifs : on pourrait s'en inspirer. Mais la suppression du délit de racolage va poser problème.

    En ce qui concerne le secteur Gare du Nord-Barbès, une note d'espoir : l'ouverture de la Salle de consommation (SCMR) devrait permettre d'obtenir des effectifs supplémentaires.

    _/_/_/ Pour élargir le périmètre, sachez qu'un Conseil de sécurité d'arrondissement a eu lieu dans le même cadre dans le 9e le 30 janvier dernier, et qu'un bilan des actions menées dans le cadre du constat local de sécurité est consultable en ligne : cliquez ici

  • Anticiper les conflits entre cyclistes, piétons et files d'attente devant le Louxor

    paris,10e,louxor,voirie,piétons,cycles,vélos,pistes-cyclablesNotre association avait apprécié la concertation avec le chef de projet du boulevard Barbès lors de son réaménagement. C’est dans ce cadre que nous avions fait adopter le passage de la piste cyclable du trottoir à la voie protégée pour bus, afin que les piétons en grand nombre devant les magasins Tati ou Vano n’entrent pas en conflit avec les cyclistes.

    Encore récemment, MDB (Mieux se déplacer à bicyclette) donnait cet exemple comme une transition réussie.

    Dès le mois de mai 2011, nous avions donc évoqué l’intérêt de proposer une réunion sur place aux services de la voirie et à la Mission cinéma pour harmoniser les calendriers et voir quels aménagements de voirie pouvaient être nécessaires aux abords du Louxor sur le boulevard de Magenta. Dans la liste des priorités, cette concertation n’a pas décroché la « head line » et ce n’est que le 8 février, par un froid sibérien, que Xavier Simonin du cabinet du maire  du 10e, Fanny Cohen, Mission cinéma, Valère Griot et Sylvain Flatres, voirie 18e, Christian Margalé, chargé de secteur 19e, Emmanuel Berthelot, voirie 10e, et Elisabeth Carteron, Action Barbès, se sont rencontrés. Le comité de pilotage Barbès aurait pu tout aussi bien se saisir de cette réflexion en amont : elle correspond bien à la définition de ses missions. Mais la dernière réunion a eu lieu le 17 mars 2011. Nous allons alerter le secrétariat de l’Hôtel de ville pour relancer le processus de réunion, très lourd, vu le nombre des participants. On s’éloigne d’un suivi semestriel des problèmes du carrefour.

    On a appris que le chantier a été arrêté à cause du froid. Toutefois les délais seront respectés et l’ouverture est confirmée pour le printemps 2013. M. Berthelot de la voirie 10e a demandé à ce que le calendrier du chantier lui soit communiqué sans tarder. Dépôt des palissades et réfection des trottoirs doivent être plus ou moins concomitants, mais encore faut-il que les responsables du chantier transmettent leurs dates bien avant … Sans doute la Mission cinéma serait-elle courroucée d’inaugurer son cinéma sur un sol défoncé, entre deux bétonnières et trois pelleteuses. Ce ne sera pas le cas, il y a eu prise de contacts.

    On a aussi appris que le trottoir le long de la station de métro, côté 10e, serait élargi à l’identique du trottoir côté 18e. (Aïe aïe aïe… Je perçois déjà les craintes des riverains !) La question de la possibilité de cet élargissement nous avait été posée il y a deux ans environ. Une rapide observation des plaques minéralogiques des voitures en stationnement nous avait laissé penser que la suppression du stationnement le long de la station ne nuirait pas vraiment aux riverains. De plus, ces places réservées les jours de marché aux marchands n’étaient pas utilisées par eux… donc à quoi bon les préserver. C’était sans compter sur l’occupation débordante d’un trottoir élargi les mercredis  et samedis, comme on le voit depuis l’été dernier. Le même sort est-il réservé au trottoir côté 10e une fois élargi ? On peut le craindre mais nul ne peut le dire à coup sûr. L’état de l’économie influe beaucoup sur le phénomène. L’extrême précarité d’un grand nombre de personnes à Paris alimente le flux des clients comme celui des vendeurs. Chaque matin, les poubelles de nos rues sont minutieusement fouillées, le contenu des bacs des supermarchés après fermeture est âprement disputé, tout cela se retrouve sur les marchés parallèles. Ajoutez-y des trafics en tout genre…

    La question est de savoir si les aménagements doivent être conçus pour empêcher tel phénomène ou tel autre. En l’occurrence ici nous avons à nous préoccuper du cheminement piéton (y compris des personnes à mobilité réduite), de la réduction de la circulation automobile (moins de stationnement en surface), de l’environnement en général.  Donc oui, élargissons.

    paris,10e,louxor,voirie,piétons,cycles,vélos,pistes-cyclablesA la fin du chantier Louxor, après retrait de toutes les « boites » superposées sur le trottoir du boulevard de La Chapelle, la piste cyclable sera restaurée avec son séparateur en granit d’origine. Les plots retrouveront également chacun leur place pour préserver le trottoir du stationnement sauvage. Nous allons toutefois renouveler notre demande, déjà ancienne, d’une  aire de stationnement pour livraison, car les commerçants, qui sont installés entre Magenta et la rue Guy Patin, ne disposent d’aucune possibilité à proximité, d’où une piste cyclable souvent encombrée...

    Et maintenant les abords du Louxor en façade :

    Nous avons demandé un aménagement de voirie pour faciliter les passages des uns et des autres, dans ce carrefour qui connaît des moments d’occupation intense. Maintenir la piste cyclable dans la voie des bus sur le haut du boulevard de Magenta ; déplacer l’arrêt de bus en le reculant  d’une  dizaine de mètres  sans oublier de réfléchir à la présence des files d’attente de spectateurs.

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    Il nous semble assez risqué de faire circuler les vélos sur le trottoir devant un cinéma de trois salles qui peut contenir jusqu’à 500 personnes. Certes on nous a dit que le hall est de 45 m² et qu’il pourrait accueillir au minimum 135 personnes (d’après les normes). Toutefois nous ne connaissons pas beaucoup de salles qui laissent leurs clients en possession d’un billet attendre le début de la séance à l’intérieur. Il faut bien que les spectateurs de la séance précédente sortent et que les accès soient laissés libres pour les urgences. Peut-être sortiront-ils par une autre porte.  Nous avons simplement pointé le doigt sur une difficulté. Attendons.

    Autre souci pour l’option des cyclistes dans la voie protégée des bus, mis en avant par la direction de la voirie : avant le chantier, la voie de bus était bornée par un séparateur qui la limite à 3 m de large. Impossible d’y faire rouler des vélos dans cette largeur. Il faudrait ne pas reposer les séparateurs de granit… A voir.

    La file d’attente pour le cinéma serait matérialisée sur le boulevard de La Chapelle, nous a-t-on dit, par ailleurs, et non sur Magenta.

    paris,10e,louxor,voirie,piétons,cycles,vélos,pistes-cyclablesLe déplacement de l’abri bus a paru possible aux responsables présents, mais reste du ressort de la RATP… bien sûr.

    Nous conclurons sur une note de satisfaction. Notre pugnacité à vouloir cette rencontre sur site, même si nos craintes de conflit entre les piétons, les cyclistes et les cinéphiles ont été balayées d’un revers de manche par les maitres d’œuvre et maitres d’ouvrage  ( architecte et Direction du patrimoine et de l’architecture) en nous opposant des normes, notre pugnacité  a permis que des responsables se rencontrent et ajustent leur calendrier et leur vision. Le temps des uns n’est pas forcément le temps des autres. Et Barbès reste Barbès, avec son activité débordante, ses passants et badauds indisciplinés, ses foules du samedi, celles de son marché, de ses marchés….

    Une réunion avec les mêmes responsables et cette fois la Ratp est déjà organisée pour le 7 mars à la mairie du 10e. Action Barbès y est conviée.

  • Salle de conso : d'abord s'informer sur la toxicomanie

    Sur la réunion de mercredi dernier, tout a été dit dans la presse, avec plus ou moins de justesse. Toutefois elle a su rendre l'ambiance houleuse qui régnait dans la salle des fêtes de la mairie du 10e et des craintes, souvent infondées, des peurs et des fantasmes (toute l'Europe de la toxicomanie fondrait sur la Gare du Nord ! par exemple) de certains habitants. Nous n'y reviendrons donc pas tout de suite, mais la semaine prochaine, le temps que les esprits se calment. Voici quelques liens vers des articles parus hier : France Info ; Libération ; Le Monde ; L'ExpressLe Figaro ; le JDDRMC (vous pouvez switcher rapidement la pub!) qui vous fourniront un résumé des débats. Une courte vidéo sur le site de BFM traduit l'ambiance.... vivante. Enfin M6 Info se concentre sur les atouts de l'expérimentation.

    Les associations de riverains réclament plus d'information, plus de concertation au maire du 10e, en oubliant un peu que chaque fois qu'ils en ont formulé la demande, ils ont été reçus par ledit maire, en l'occurence Rémi Féraud. Les habitants du quartier situé entre la gare du Nord et l'hôpital Lariboisière, c'est à dire quelques rues du 10e, ont les moyens de s'informer par eux-mêmes plutôt que d'avoir recours aux sempiternelles communications alarmistes qui effraient les plus timorés et ne recueillent que haussements d'épaules de la part des personnes informées. Informées parce qu'elles se sont penchées sur le problème. Car, oui, il y a bien un problème et il n'est que trop temps de lui trouver des solutions. L'une des solutions est l'ouverture d'une salle de consommation surveillée, là où se concentrent les usagers de drogue. Plusieurs salles seraient un avantage pour ne pas concentrer la demande. Les habitants opposés à la salle seraient peut-être moins dans le refus si le projet prévoyait plusieurs ouvertures simutanées. 

     

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    Le boulevard de Magenta la nuit, entre Barbès et la rue Ambroise Paré. 

    Commencer par l'information. 

    En quoi la toxicomanie est-elle un problème de santé publique ?

    En premier lieu, parce qu'elle met en danger les usagers de drogue. On nous dira que personne ne les oblige à en user. Vrai. Mais on soigne bien le cancer des poumons d'un gros fumeur... L'usage de la drogue, des drogues, associé souvent à l'usage de l'alcool, peut conduire à une précarisation des usagers, par la perte de ses repères, perte d'un emploi, perte des revenus, perte d'un toit, rupture familiale, descente aux enfers assurée. Dans notre quartier, on constate régulièrement cette précarisation bien visible de personnes de tout âge, de tout sexe.

    En second lieu, l'usage de drogue injectable comporte des risques de contamination par les maladies qui se transmettent par le sang, pour les usagers eux-mêmes, si les seringues sont réutilisées. Toute la campagne de réduction des risques faite dans la décennie précédente en fournissant massivement des seringues stériles avait pour but de limiter la transmission du sida et des hépatites, entre autres pathologies infectieuses. Mais le but était aussi de prévenir les conséquences des pratiques d'injection (abcès) et les conséquences du mode de vie (désocialisation, malnutrition, manque d'hygiène, isolement). Réduire les risques également pour les non-usagers si les seringues sont abandonnées sur l'espace public (blessure involontaire des personnels de nettoyage, enfants)

    La France n'a pas été la seule à développer cette politique de lutte contre les drogues. Les institutions chargées de cette mission sont en constante relation avec les organismes internationaux et partagent les résultats de leurs enquêtes nationales. Les principaux acteurs de cette lutte contre les drogues en France sont 

    - La Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT), chargée de coordonner l’action du Gouvernement dans le domaine de la prévention, la prise en charge sanitaire et sociale, la répression, la formation, la communication, la recherche et les échanges internationaux ; 
    - Le Ministère de la santé, et plus particulièrement la Direction générale de la santé (DGS) qui prépare et met en œuvre la politique de santé publique en matière d’addictions ; 
    - L’Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé (INPES) chargé de mettre en œuvre les politiques de prévention et d’éducation pour la santé. 

    Observer la situation

    Le monde des drogues n'est pas figé, il est au contraire en constante évolution. La législation a bien du mal à suivre. Et l'interdiction pure et simple des stupéfiants  risque de déplacer le problème tant la création de nouveaux produits de synthèse (NPS) est inventive... et leur mise sur le marché rapide. L'information dispensée et mise en ligne par les pouvoirs publics, même si elle est très lue par le grand public, parce bien faite dans un cadre de prévention et de vulgarisation des connaissances, est très vite obsolète. drogues_et_dependances_02.jpgLa brochure intitulée "Drogues et dépendances" édité par l'INPES, réédité en mars 2007, reste un vulgarisateur de qualité mais doit être complétée régulièrement tant l'arrivée de nouveaux produits stupéfiants (NPS) est inquiétante et rapide, tant les chiffres de consommation évoluent vite. La vente de substances psychotropes par internet ne facilite pas la tâche des autorités chargées d'en endiguer la consommation. L'éradiquer est pure utopie. Reste à l'encadrer. 

     

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    Pour compléter l'information de chacun, il existe une publication récente (janvier 2013) sur le site de l'OFDT intitulé "Nouveaux produits de synthèse et Internet", téléchargeable gratuitementen ligne.

    L'objectif de ce numéro de Tendances est de faire un état des lieux des connaissances sur le sujet : l'offre, les profils des usagers, les modes de consommation, les conséquences sanitaires et les questions sur leur législation. Cela dans un contexte où le nombre de ces substances ne cesse de s'accroître tant en Europe qu'en France.

     Télécharger le Tendances (fichier PDF, 304 Ko)

     

    • paris,10e,drogues,toxicomanies,scmr,prévention Les professionnels aussi se posent des questions et cherchent à les résoudre. Ainsi la Fédération Addiction en partenariat avec le Réseau Français de la Réduction des risques organise-t-elle le 3 avril prochain le deuxième séminaire de la RDR sur le thème "Construire des espaces de consommations". On est ici au coeur de notre problème local. C'est un moment de travail prévu pour et par les professionnels, un moment d'échange et d'élaboration d'un cadre pour la construction de possibles espaces de consommation au sein des structures. Le fil rouge est le suivant : Quels sont les problématiques que vous rencontrez dans vos structures ? Quels cadres juridiques pour penser l'espace de consommation ? Quelles questions sanitaires . Quelle construction possible avec les acteurs politiques ?

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    Le parvis de la Gare du Nord. 

  • Rencontre avec une Femen au Lavoir Moderne Parisien

    Après une prise de contact rapide cet été, nous sommes convenus d'une rencontre avec le groupe de Femen, installé dans les locaux du Lavoir Moderne Parisien, rue Léon et actuellement en plein travaux.

    C'est Pauline qui a accepté l'interview malheureusement écourtée à l'annonce d'une arrestation de Femen en Ukraine : elles sont accusées de détenir une bombe et des armes. (à voir sur Le Parisien d'hier). L'actualité n'attend pas ! Elle a tenu à poser avec les symboles du collectif.

    IMG_0018.JPG

    AB : Depuis quand êtes-vous dans ce lieu et pourquoi ?

    Nous fêterons notre première année d'occupation le 20 septembre. A cette date, en 2012, nous avions organisé une marche de Château-rouge au LMP avec des Ukrainiennes, des Françaises et des sympathisantes. 

    De nombreux journalistes avaient fait le déplacement ; nous n'avions pas eu de réaction agressive mais cette manifestation avait créé la surprise parmi la population rencontrée.

    Nous n'avons pas ciblé un quartier en particulier; l'équipe du LMP nous a proposé de nous installer alors même qu'elle tentait de sauver ce lieu.
     

    AB : Depuis votre installation, comment ont évolué les contacts avec la population du quartier?

    Pas de problème particulier. Notre présence ne génère pas de conflits mais lors de certaines actions (comme des séances de photos seins nus), une certaine tension est perceptible. Mais c'est aussi un quartier qui nous a protègées lorsque nous nous sommes opposées aux groupuscules néo-nazis et aux intégristes catholiques. Par contre, l'action consistant à brûler un drapeau salafiste a été mal perçue, pourtant, ce sont bien les seuls intégristes que nous visons.

    Soutien étonnant aussi lorsque nous avons défendu la militante tunisienne Amina Sboui, libérée début août après deux mois et demi de détention en Tunisie. J'ai moi-même été incarcérée pendant un mois et j'ai été étonnée de la solidarité des habitants (presque exclusivement des hommes) et commerçants du quartier, « nous avions osé traverser la Méditerranée » et cela apportait comme une reconnaissance.

    On peut dire que le fait d'être associées au LMP nous protège.
     

    AB : Et avec la mairie et d'autres associations de la Goutte d'Or?

    Les élus du 18e ont témoigné leur soutien lors de l'incendie. Nous souhaitons ne pas politiser notre mouvement, nous n'avons donc pas de contact avec la mairie. Nos seuls liens associatifs sont avec Procréart qui gère le LMP.
     

    AB : Avec les associations féministes peut-être ? Avez vous participé à la manifestation sur la Panthéonisation des femmes lundi 26 août?

    J'y étais à titre personnel car nous n'y avons pas été invitées. C'est un projet que nous soutenons. Des contacts existent avec Osez le féminisme, la Barbe, mais pas de travail mutualisé. Ces associations se sont mobilisées lors de notre incarcération.

     

    AB : Quelles sont vos grandes différences?

     On est dans du plus radical à la fois dans les propos et dans les actions. Radicalité sur les idéaux : rejet de la religion, abolition de la prostitution, interdiction du port du voile (tout ce qui cache la femme en fait).

    Certaines d'entre nous sont militantes 24h/24 et 7 jours/7. Ce qui signifie qu'elles n'ont pas d'emploi et se consacrent entièrement à la cause. Ici, nous sommes deux permanentes.

     

    AB : Comment faites-vous alors, financièrement ?

    Nous logeons sur place et nous vivons très chichement. Cet engagement radical conduit souvent à des ruptures familiales, à des situations de galère. L'adhésion est fixée à 10€. Et certaines de nos actions ont un coût. Heureusement, nous avons des apports avec la vente de produits dérivés sur notre site internet et parfois des dons. Pas de financement occulte ou étranger comme on a pu le lire dans la presse. Nous soupçonnons la Voix de la Russie d'être à l'origine de la diffusion de cette rumeur.

    Nous ne sommes pas encore très nombreuses en France mais le réseau se développe dans le monde.
     

    AB : Quel bilan depuis la mise en place du nouveau ministère des Droits des Femmes?

    Je reconnais qu'il y a une volonté d'agir contre les violences faites aux femmes et pour l'égalité, mais cela ne va pas assez loin, même si c'est encore un peu tôt pour faire un bilan.
     

    AB : Vos locaux ont subi un incendie le 21 juillet. Y-a-t-il du nouveau dans l'enquête ?

    Nous devrions connaitre les conclusions de l'enquête à la fin du mois. La police n'exclut aucune piste accidentelle ou criminelle. Peu d'espoir quant au résultat.

    J'étais présente le jour de l'incendie qui s'est déclaré tôt le matin et je tiens à souligner que là aussi les habitants se sont très vite mobilisés pour nous apporter vêtements et chaussures.

    AB : Certaines de nos adhérentes nous ont fait part de leur exaspération à propos du harcèlement à caractère sexuel qu'elles subissent aux abords de la station Barbès de la part d' hommes qui stationnent là. Vous y avez sans doute été confrontées ?

    C'est un phénomène très perceptible. Je dirai que le secteur s'étend de Barbès à la rue de Goutte d'Or. Notre attitude consiste à répondre, ne pas nous laisser faire. C'est ce que devrait faire toutes les jeunes femmes concernées. Il n'y a pas que de simples insultes mais également des attouchements. On nous a même craché dessus. Ce n'est pas tolérable. Je n'ai pas de solution contre ce harcèlement dans la rue. Nous constatons que ce phénomène touche aussi de jeunes ados. Les comportements sexistes s'ancrent très tôt et c'est inquiétant. Ils s'accaparent la rue qui devient leur territoire alors qu'on y voit beaucoup moins de filles. Il faudrait verbaliser de tels comportements et prendre des sanctions. C'est plus calme à Chateau-rouge. Là, on trouve malheureusement des prostituées qui « travaillent » pour une misère. Les policiers présents ont souvent une attitude méprisante. Il n'y a pas de rapports de proximité. Ils viennent juste faire la régulation de la station de métro et chasser les petits vendeurs à la sauvette.

    Nous avons toutefois conseillé la lecture de notre blog dans les pages consacrées à la zone de sécurité prioritaire Barbès Château-Rouge.

    Pour info, le LMP rouvrira ses portes le 4 septembre.

    Pour contacter Femen France  : joinfemenfrance@gmail.com

     

  • Déjà un mois que la gare du Nord abrite une crèche, privée.

    Un mois déjà que la crèche "Les wagonnets" accueillent les enfants rue de Dunkerque, côté gare du Nord.

    La presse s'est fait l'écho récemment de l'ouverture d'une crèche dans la partie de la Gare du Nord, précédemment occupée par un bureau de La Banque Postale (vous admirerez notre application à dire La Banque Postale et non La Poste.... ). Nous avions eu vent du projet en juillet dernier par la lecture du compte rendu du conseil de quartier Louis-Blanc - Aqueduc de mars en ces termes :

    « ‐Une crèche dans les locaux de l’ancien bureau de poste : ces locaux seront loués à une société privée qui y installera une crèche ouverte aux personnels de la SNCF et aux familles du quartier. Cet équipement prévu en 2013 (permis de construire délivré le 29 mai 2012) devrait apporter vie et humanisation à des bâtiments vides depuis plusieurs mois. »

    Le délai semblait très court, mais le privé ayant des contraintes moins nombreuses que le public en la matière... tout est possible, y compris l'ouverture le 25 octobre dernier !

    Au printemps, nous avions écrit sur la fermeture du bureau de poste et même obtenu des renseignements très pointus sur les possibiltés pour les riverains de trouver à proximité de leur domicile les services habituellement offerts. (voir notre article du 5 avril 2012)

    Si nous avions mauvais esprit, nous pourrions dire que les rénovations des locaux, inaugurés officiellement en présence des élus, en avril 2010 (article et photos sur notre blog) représente un budget jeté par les fenêtres... selon l'expression courante. La Banque Postale n'a pas fait preuve ici des principes d'économie qu'elle prône souvent dans certaines circonstances, notamment pour « optimiser » la gestion de son personnel à ses guichets.

    En deux ans et demi, un même local aura vu une ouverture, une fermeture et de nouveau une ouverture après quatre mois de travaux. Souhaitons aux promoteurs de la crèche un destin différent … Après le mauvais esprit, on n'invoquera pas le mauvais œil...

    Revenons à la crèche (dont vous pouvez voir des vues sur le site de Babilou ici). La première réaction est la satisfaction de voir ouvrir une nouvelle crèche dans le quartier, quand on sait les galères que les jeunes parents traversent pour trouver une garde de qualité pour leur petit dernier. Mais la lecture de la presse (par ex. Le Point du 7 novembre qui a relaté l'événement) tiédit soudain notre enthousiasme. Il s'agit d'une crèche privée, avec des critères d'inscription restrictifs. En effet, ce n'est pas la Mairie de Paris qui gère la nouvelle crèche, mais Babilou, une entreprise privée qui depuis 2003 a ouvert en France quelque 300 crèches de taille diverse. Celle-ci baptisée « Les Wagonnets » (nostalgie de la chanson de Michel Jonasz pour les plus anciens ?) peut accueillir 30 petits de 10 semaines à 4 ans, du lundi au vendredi de 8h à 19h. Elle occupe les locaux de l'ancien bureau de poste, soit 348 m2. Bien heureux sont les parents, qui salariés de la SNCF  ou d'une entreprise qui est partenaire de Babilou, - pour faire simple, une entreprise ayant acheté des places de crèche, dans le cadre d'un partenariat et qu'il peut ainsi offrir à ses collaborateurs - demeurent à proximité de la gare. C'est néanmoins assez loin de la gestion d'une crèche municipale. En revanche, les grilles de participation au coût de gestion de la crèche sont calquées sur ceux du public, car la crèche est conventionnée par la CAF de Paris.

    Regardons le financement : 

    Depuis 2004, la Caisse nationale d'allocations familiales (CNAF) a ouvert ses dispositifs financiers au secteur privé : la CAF locale peut subventionner de 30 à 40 %. 

    Puis viennent les entreprises partenaires : l'entreprise bénéficie de 50% de crédit d'impôts famille (CIF) sur ses dépenses engagées pour la réservation de places en crèche pour son personnel. De plus, le coût d'une place en crèche est une charge fiscalement déductible et permet une économie d'impôt sur les sociétés (IF) de 33,33% (sous réserve de changements).

    Les collectivités locales mettent aussi souvent la main au portefeuille, trop contentes de déléguer cette 7d973f13abe_165.jpgpatate chaude... ou plutôt ce service public (DSP). Par ce biais, elles échappent à la gestion délicate des personnels et des contraintes du statut de la fonction publique territoriale. 

    Côté retour sur investissement, ce n'est pas mal non plus par les temps qui courent. Pas des taux à deux chiffres, mais des profits sûrs. Il faut parallèlement être très vigilant sur l'optimisation de la gestion et surveiller le taux de remplissage... La clientèle ne manque pas puisque les Français, pardon, les Françaises (je ne veux pas froisser les féministes de l'association) font beaucoup de bébés, tout en continuant à travailler. Tout cela est un peu choquant, nous parlons des enfants comme d'un quelconque produit... ? Oui, en effet. Ne sommes-nous pas dans une économie capitaliste ? 

     

     Extrait du Guide CAF Crèche-Entreprises ( pour le guide complet, 55 pages en ligne, cliquez ici)

    Pour favoriser l’essor des crèches d’entreprise, les pouvoirs publics et les organismes de protection sociale ont mis en place depuis 2004, une série de mesures incitatives à l’égard des entreprises :

    - le crédit d’impôt famille (Cif) égal à 50% des dépenses en investissement et en fonctionnement dans la limite d’un plafond fixé à 500 000 Euros (Cf. p42) ;

    - une déductibilité fiscale sur les frais de fonctionnement à la charge de l’entreprise ;

    - depuis février 2004, les employeurs peuvent bénéficier de subventions de la caisse d’Allocations familiales ou de la Mutualité sociale agricole (Cf. p17) à l’investissement et au fonctionnement (cf. p20) dans le cadre de conventions d’objectifs et de gestion négociées entre l’Etat et la Caisse nationale d’Allocations familiales (Cnaf) ou la Caisse centrale de la mutualité sociale agricole (Ccmsa) ;

    - des subventions du conseil général dans certains départementss. 

     

  • Les vœux 2014

    On dit que les vœux présentés au Président de la République tout au long du mois de janvier sont un véritable marathon ! A une toute autre échelle, nous avons suivi cette année encore les vœux en mairie du 9e, 10e et 18e arrondissements car nous y étions invités. C’est notre petit marathon à nous !

    Dans au moins deux arrondissements, 9e et 18e, la situation était particulière puisqu’aussi bien pour Jacques Bravo (9e) que pour Daniel Vaillant (18e), il s’agissait là de leur dernière adresse à leurs administrés en tant que maire, ne sollicitant pas le renouvellement de leur mandat en mars prochain.

    A l’approche des municipales, ces vœux étaient bien sûr extrêmement politiques, quoique.

    Le marathon a commencé le jeudi 9 janvier dans le 9e.

    Voilà 13 ans que Jacques Bravo est maire du 9e mais il était Conseiller de Paris dès 1983. L’émotion était donc très présente en ce jeudi dans la salle Rossini archi-pleine à la mairie du 9e. Le discours de Jacques Bravo fut assez consensuel, rappelant quelles étaient ses propres valeurs mais aussi celles de la République. A son habitude, il n’a pas pu s’empêcher de faire un peu d’autosatisfaction sur ce qui a été fait depuis 13 ans dans l’arrondissement mais reconnaissons volontiers que le 9e s’est vraiment réveillé ces dernières années. Il n’est d’ailleurs pas le seul politique à tomber dans ce travers. Le discours était aussi quelque part une transmission de flambeau puisqu’à côté de lui se tenait Pauline Véron, candidate à la mairie du 9e pour le Parti Socialiste. Transmission de flambeau dont Jacques Bravo n’a pas manqué de rappeler, à juste titre, qu’il dépendait de la décision des électeurs. Pour terminer son laïus, il a repris quelques phrases de la chanson de Barbara « Ma plus belle histoire d’amour … c’est vous ». Les plus émotifs auront sans doute versé une larme mais la chose était bien vue tant les contacts entre le maire et les habitants du 9e sont cordiaux voire même chaleureux quelque soit leur opinion politique.

    Le buffet offert aux habitants est comme chaque année pris d’assaut et bien peu fourni !

    Le marathon s’est poursuivi le mardi 14 janvier dans le 18e.

    Ambiance chaleureuse et énormément de monde à la mairie du 18e en ce mardi en fin d’après-midi pour les vœux du maire, Daniel Vaillant. Tout le microcosme socialiste du 18e arrondissement était là : Bertrand Delanoë, maire de Paris et élu de l’arrondissement, Lionel Jospin, ancien Premier ministre, Claude Estier vieux grognard de la mitterrandie, Anne Hidalgo, candidate à la mairie de Paris et actuelle première adjointe au maire de Paris, Christophe Caresche, député, et bien d’autres, y compris les élus de l’opposition. On sent que cette cérémonie des vœux se déroule dans un milieu acquis à la gauche et le seul nom de Bertrand Delanoë déclenche un tonnerre d’applaudissements. A son habitude, Daniel Vaillant remercie beaucoup. Si on a mauvais esprit, on peut dire que c’est l’annuaire du 18e qui y passe, mais ainsi est la tradition ici. Nulle autosatisfaction dans ses propos à la veille de son départ de son poste de maire, celui qu’il a par-dessus tout aimé, affirme t-il, juste le sentiment du devoir accompli. Pas de propos politique à proprement parlé, une obligation de réserve, dit Vaillant, nous sommes si près des élections de mars. L’actuel premier adjoint, Eric Lejoindre, candidat à la succession de Daniel Vaillant, semble ravi. Le maire sortant lui a souhaité pleine réussite.

    Les buffets sont nombreux, servis par les jeunes du lycée professionnel hôtelier Belliard, embauchés pour l'occasion, mais également peu fournis.

    Voir aussi l'article de dixhuitinfo.com

    Le marathon se termine le jeudi 16 janvier dans le 10e.

    La mairie du 10e est un immense bâtiment de l’extrême fin du XIXe siècle symbolisant la IIIe République triomphante. L’ambiance ici est différente de celle des autres mairies, on est en famille. Chacun semble se connaitre, s’embrasse, se présente vœux et encouragements. Tous les conseillers d’arrondissement sont là, parlant en complicité avec tout le monde et l’unique représentant de l’opposition est aussi à l’aise que les autres. La République est bonne fille et c’est tant mieux. Le maire, Rémi Féraud, sans tomber dans l’autosatisfaction, ne manque pas de rappeler tout ce qui a été fait au cours de 2013 dans l’arrondissement avec une certaine jubilation. Candidat à sa propre succession, il ne manque pas non plus de mentionner tout ce qui sera réalisé en 2014, quelque soit le résultat des élections de mars prochain. De ce discours très convenu, retenons quand même une information intéressante. En 2014, dans le cadre des commémorations de la Première Guerre mondiale, la gare de l‘Est accueillera une grande exposition à propos des soldats partis de cette gare pour le front et dont beaucoup ne sont pas revenus. Les écoles du 10e seront impliquées dans ce projet. Le grand tableau d’Albert Herter récemment restauré est aujourd’hui en bonne place dans le hall de la gare. Il reste le témoignage de ce qui s'est passé là.

    Le buffet dans la mairie du 10e est très bon et très bien approvisionné.

    Aussi est-ce sur cette bonne note que nous avons terminé notre marathon.

    paris,voeux

    "Le départ des poilus" par Albert Herter 1926
    exposé à la gare de l'Est

  • Le sport et la Ville après la dernière séance du Conseil de Paris

    Le foot va devoir se serrer la ceinture d'un cran

    C’est un vœu du groupe communiste au Conseil de Paris qui nous fait titrer l'article d'aujourd'hui ainsi. Toute proportion gardée, car le budget du Paris Saint-Germain ne dépend pas des subventions de la Ville de Paris, ni de près, ni de loin.

    Que trouve-t-on dans la délibération qui était à l’ordre du jour du dernier conseil le 9 juillet

    « Depuis l'arrivée de la gauche à l'Hôtel de ville il y a dix ans, la subvention annuelle de la Ville de Paris au PSG a été réduite de plus de 80 %, passant de 6 millions d'euros en 2001 à 1,25 million en 2011. Les prochains ajustements budgétaires votés au Conseil de Paris lundi 9 juillet devraient encore confirmer cette tendance puisque la majorité municipale s'apprête à réduire de 250 000 euros supplémentaires sa contribution pour 2012. »

    Cette lente mais certaine réduction des subventions allouées répond à l’opinion d’une majorité de Parisiens qui jugent sévèrement les sommes en jeu dans ce sport. Faut-il donc que les impôts des Parisiens viennent grossir cette manne ? s’interrogent beaucoup.

    Il semble que le groupe communiste réponde NON. Ses élus complètent leur demande en s’appuyant sur la décision de l’exécutif parisien de revoir à la hausse les tarifs des équipements sportifs gérés en régie. Leur demande devient celle-ci :

    « Considérant la volonté de la municipalité de rééquilibrer ses subventions, d’une manière favorable au sport de proximité, en insistant notamment sur la dimension sociale de l’activité sportive ;

    Considérant le projet de nouvelle tarification des équipements sportifs municipaux gérés en régie ;

    Considérant que certaines associations pourraient rencontrer des difficultés, compte tenu de leurs ressources, notamment en quartiers politiques de la ville, et la volonté de la municipalité de soutenir leurs actions ;

    Considérant par ailleurs l’excellente santé sportive et financière du Paris Saint-Germain et le rachat du club par QSI (Qatar Sport Investments) en 2011 ;

    Considérant qu’une nouvelle baisse de la subvention au Paris Saint-Germain permettrait de renforcer par ailleurs notre soutien au sport de proximité ;

    Sur proposition de Ian Brossat et du groupe Communiste et élus du Parti de Gauche, le Conseil de Paris demande qu’une baisse de 250.000 € de la subvention attribuée au Paris Saint-Germain permette d’abonder le budget municipal du sport de proximité. »

    Si les membres de la rédaction sont tombés d’accord assez rapidement pour approuver la réduction des subventions au PSG, des jugements différents sur le sport, en général, sur le foot en particulier, et sur les médias qui le commentent enfin, ont donné lieu à des prises de position musclées.

    Les uns considèrent que le foot capte toutes les attentions car radio, télé et journaux nous abreuvent en continu de foot. Ce fut le cas particulièrement pendant la période de l’Euro en Pologne et en Ukraine. Les autres estiment qu’il s’agit d’un spectacle et que la FFF n’oblige pas le téléspectateur à rester devant son écran. A monde capitaliste, réponse capitaliste des chaînes de télé : les écrans de pub se vendent plus cher entre deux matchs internationaux. D’autres regrettent que les épreuves d’athlétisme d’Helsinki – où la France a brillé en remportant plusieurs médailles d’or – ne fassent pas plus de bruit sur les mêmes médias. Serait-ce par hasard que l’athlétisme ne fait pas beaucoup d’audience ?

    Viennent alors les critiques sur les rémunérations astronomiques que reçoivent les footballeurs… C’est vrai. C’est insensé. Les différences sont choquantes avec les minima sociaux. Mais se pose-t-on la question dans les mêmes termes quand un Bruce Springsteen, le Boss !  réclame un million et demi d’euros pour un concert ? Les spectateurs viennent l’écouter, ils payent leurs entrées. Ils ont été dans quelques pays d’Europe jusqu’à 80 000 personnes dans des stades à venir l’applaudir… , tout comme le font les amateurs de foot. A priori, tout le monde y trouve son compte.

    En revanche, tout à fait d’accord pour ne pas subventionner car on est là au cœur d’une économie de marché. Rien de plus.

    Les critiques au sein de la rédaction ont enchaîné sur le Tour de France. Il monopolise l’antenne ! Il est exclusivement masculin ! Pas une image pour le sport de proximité !

     Heureusement  les vacances arrivent…

    Souhaitons, à la suite de cette réduction de la subvention au PSG, que les économies ainsi faites bénéficient aux associations qui militent pour un sport moins grand public, plus social, plus paritaire aussi, et pourquoi pas ? Oserais-je remettre un peu d’huile sur le feu en évoquant les récents bons résultats de l’équipe de France féminine de foot que j’ai vu vaincre la Russie à Beauvais par un retentissant 3-0. Non, je n’oserai pas. Ou alors juste à  mi-voix : Allez les BleuEs !!!

    Rendez-vous à Charléty le 19 juillet contre les Japonaises, championnes du monde...

     - Dans la presse sur le sujet : Les Echos; Métro ;

  • Le vote à des sans cervelle, immatures, influençables ? On revient de loin !

    LA CITOYENNETÉ POLITIQUE DES FEMMES
    le vote et l'éligibilité des femmes...
    ... vers la parité

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    LE VOTE ET L'ÉLIGIBILITÉ DES FEMMES ....


    CONTRE LE VOTE DES FEMMES : Petite ANTHOLOGIE...

    CONTRE LE VOTE DES FEMMES : Petite ANTHOLOGIE...


    LES FEMMES NE PEUVENT PRENDRE UNE PART INTELLIGENTE
    À LA CONDUITE DES AFFAIRES PUBLIQUES

          « En vain prétend-on que l'égalité civile accordée à la femme a pour corollaire nécessaire son émancipation politique. C'est méconnaître absolument le rôle de la femme dans l'humanité. Destinée à la maternité, faite pour la vie de famille, la dignité de sa situation sera d'autant plus grande qu'elle n'ira point la compromettre dans les luttes du forum et dans les hasards de la vie publique. Elle oublierait fatalement ses devoirs de mère et ses devoirs d'épouse, si elle abandonnait le foyer pour courir à la tribune. Elle n'y apporterait pas d'ailleurs la modération de langage et la netteté des conceptions, qui sont indispensables dans les usages parlementaires. D'autre part, elle introduirait dans la famille un élément de dissolution, qui lui ferait perdre la légitime influence qu'exerce sur le père de famille la femme respectable, qui est l'honneur de la maison. Nulle part le rôle de la femme ne fut mieux compris qu'à Rome ; vénérée et vénérable dans la vie privée, la matrone romaine n'était rien dans la vie publique et jamais elle ne songea à compromettre la majesté du foyer domestique dans la tourbe des comices. Ces moeurs, heureusement, sont encore les nôtres et la condamnation de la théorie que nous combattons est celle que prononce tous les jours l'immense majorité des femmes.

    On a donc parfaitement raison d'exclure de la vie politique les femmes et les personnes qui, par leur peu de maturité d'esprit, ne peuvent prendre une part intelligente à la conduite des affaires publiques. Il est encore fort juste d'en chasser tous ceux qui s'en sont rendus indignes, en manquant gravement à leurs devoirs sociaux et qui ont été frappés d'une condamnation d'une certaine gravité ».

    Extrait de la thèse d'Émile Morlot (1884) : « De la capacité électorale »

    Morlot (1859 - 1907) sera par la suite maître des requêtes au Conseil d'État et député radical de l'Aisne de 1896 à 1907.

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    LES MAINS DES FEMMES NE SONT PAS FAITES POUR VOTER

    « Les mains des femmes sont-elles bien faites pour le pugilat de l'arène publique ? Plus que pour manier le bulletin de vote, les mains de femmes sont faites pour être baisées, baisées dévotement quand ce sont celles des mères, amoureusement quand ce sont celles des femmes et des fiancées : ... Séduire et être mère, c'est pour cela qu'est faite la femme ».

    Alexandre Bérard.

    Rapport du Sénateur sur plusieurs propositions de loi tendant à accorder aux femmes l'électorat et l'éligibilité.

    (Rapport n ° 561, annexé au procès-verbal de la séance du Sénat du 3 octobre 1919).

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    LES FEMMES ENCORE PLUS INAPTES QUE LES HOMMES À VOTER

    « La moyenne des hommes et des femmes sont également incapables de juger actuellement des choses politiques. Elles dépassent infiniment leurs capacités d'attention et de compréhension.

    ... Les femmes étant encore plus livrées que les hommes aux forces émotives seront emportées plus massivement encore par ces vastes ondes... La masse électorale nouvelle en s'ajoutant à l'ancienne ne fera qu'amplifier les vibrations de l'opinion régnante ».

    Romain Rolland.

    « Le nouveau monde » - 1925.

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    LE VOTE DES FEMMES, C'EST L'AVENTURE

    « Nous sommes disposés à accorder aux femmes tout ce que leur sexe a le droit de demander, mais en dehors de la politique (...). Donner le droit de vote aux femmes, c'est l'aventure, le saut dans l'inconnu, et nous avons le devoir de ne pas nous précipiter dans cette aventure.

    Ayons le courage de rester nous-mêmes. Nous avons remonté d'autres courants que le féminisme. Nous avons remonté le courant du boulangisme, le courant du nationalisme et toutes les fois que la République a été en péril c'est le Sénat qui l'a sauvée ».

    Armand Calmel.

    Sénat, séance du 5 juillet 1932, p. 1104-1105.

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    JUSQU'À LA FIN : LE SUFFRAGE FÉMININ EST DANGEREUX

    « II est établi qu'en temps normal les femmes sont déjà plus nombreuses que les hommes. Que sera-ce à un moment où les prisonniers et les déportés ne seront pas encore rentrés. Quels que soient les mérites des femmes, est-il bien indiqué de remplacer le suffrage masculin par le suffrage féminin ? ».

    Paul Giacobbi.

    Assemblée consultative d'Alger, mars 1944.

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    Ce florilège antiféministe recueille des déclarations ou écrits d'hommes politiques, députés et sénateurs, de droite et de gauche, de 1881 à 1944. S'y ajoute un texte d'un non parlementaire, l'écrivain Romain Rolland. On mesure à cet entassement de stéréotypes quel courant contraire la « cause des femmes » avait à remonter sous la IIIe République, et on comprend mieux pourquoi elle n'y est pas parvenue.

    Le refus du suffrage féminin repose sur un double argumentaire à peu près immuable, et sereinement contradictoire :

    1. Les femmes valent mieux que les « luttes du forum » où elles compromettraient leur dignité fondamentale d'épouses et de gardiennes du foyer familial. C'est le thème de la « meilleure part », dont la longue carrière se poursuit, dans un domaine non politique.

    2. Les femmes, différentes, immatures, influençables, inférieures, ne peuvent prendre une part intelligente et autonome à la vie publique.

    La spécificité des femmes est donc invoquée deux fois, positivement et négativement, pour justifier qu'elles restent privées des droits politiques.

    La position de Romain Rolland, qui n'est pas marginale, appelle un commentaire distinct. Il s'en prend au suffrage universel dans son principe, qu'il soit celui des hommes ou celui des femmes. On touche peut-être ici à une cause profonde du retard français. Le suffrage féminin a été longtemps, et peut-être reste encore, la cible avouable de tous ceux qui n'avaient pas pris leur parti du suffrage universel tout court, instauré dès 1848, mais n'osaient l'attaquer de front, parce qu'il était devenu un droit acquis. « N'ajoutons pas le suffrage des incompétences à celui des incompétents », répondait en substance le philosophe Alfred Fouillée, en 1910, à la question : « Les femmes doivent-elles voter ? ». Romain Rolland ne dit pas autre chose. « Le retard français s'explique (...) par une sorte de réaction compensatrice à la précocité de la conquête du suffrage masculin » a écrit Pierre Rosanvallon. On voit resurgir « sous les espèces féminines le vieux thème de la prématurité du suffrage ».

    (Pierre Rosanvallon, Le sacre du citoyen, Histoire du suffrage universel en France, Gallimard, 1992, p. 411).

    Cette petite anthologie est extraite du site de l'Assemblée nationale, voir ici

    Et se souvenir de ce que disait Yvette Roudy en 1982... déjà, sur les discriminations professionnelles que subissaient les femmes. Elle explique la nécessité d'une loi. Trente plus tard, tout n'est pas encore au point.

    PUIS SUIVRA LE PROJET ANTI SEXISTE