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Rechercher : conseils de quartier

  • Sous le viaduc, entre Barbès et Tombouctou

    paris,Barbès,boulevard-de-la-Chapelle,marché-de-BarbèsAu doux son des tronçonneuses, nous avons effectué un aller retour sous le viaduc pour en constater l'état en compagnie du maire du 10e, Rémi Féraud, son directeur de cabinet, Xavier Simonin, et du responsable de la Section territoriale de voirie du 18e, Jean-Jacques Erlichman. 
     
    Rendez-vous devant le Louxor, 9 heures, lundi 27 avril : endroit stratégique pour observer, en perspective, le boulevard de la Chapelle, sa piste cyclable, sa voie de circulation, sa voie de stationnement, ses épingles pour stationnement de cycles et .... sa station de métro. 
     
    Nous nous préoccupions ce matin-là du côté 10e. Quand le trottoir le long de la station a été élargi il y a deux ans, les services et les édiles avaient laissé entendre qu'il serait toujours temps de faire un bilan plus tard et de changer le stationnement de côté, si cet aménagement ne donnait pas entière satisfaction. Il est un fait que l'aire de livraison côté station de métro n'est pas très utilisée par les commerçants, en particulier par le boucher, car les livreurs doivent traverser la voie de circulation. Nous l'avions signalé à l'époque. Rien n'est changé et plusieurs fois par semaine, un camion frigorifique de gros tonnage stationne à cheval sur la piste cyclable. Il n'est pas le seul, et le séparateur peut témoigner de ces chevauchements qui décalent et descellent régulièrement les blocs de granit. Monsieur Erlichman a convenu que dès les premières semaines après la réfection de la piste (peu après l'ouverture du Louxor) le séparateur en granit se disloquait déjà à plusieurs endroits. 
     
    Malheureusement, on ne nous dit pas tout du premier coup ! 
     
    Il s'avère que mettre la file de stationnement côté immeubles, soit le long de la piste cyclable, n'est possible qu'à condition de disposer d'un séparateur de 70 cm de large (au lieu de 30 cm actuellement), ce qui évite les portières ouvertes inopinément devant le nez d'un cycliste passant au même moment... Ça, nous le savions. Mais deux écueils de plus viennent contrarier notre raisonnement : 1- les pompiers doivent pouvoir déployer la grande échelle et la poser sur les façades des immeubles (comment la Voirie s'est-elle donc dégagée de cette contrainte de l'autre côté du boulevard, dans le 18e ?); 2- il manque 40 cm sur la largeur totale de la voie (entre immeubles et grilles du métro) pour respecter les normes (piste 1,50m + séparateur 0,70 m +voie circulée 3,50m, etc). Cerise sur le gâteau : on ne serait pas dans l'alignement. Le fameux alignement qui revient sans cesse et se réfère aux Architectes des Bâtiments de France (ABF) qui font très peur à la Direction de la voirie. En effet, à partir du barreau Patin le stationnement est le long du terre plein central et non du côté de Lariboisière. Mais juste avant, boulevard de Rochechouart la file de stationnement n'existe pas du tout, c'est la voie de bus qui longe les immeubles. Les ABF sont-ils vraiment un obstacle ou simplement un prétexte ? 
     
    Malgré des efforts et le souci de ne pas dépenser les deniers de la Ville mal à propos, nous avons du mal à comprendre les principes de la Voirie, qui ne tiennent pas compte des observations citoyennes, et des contraintes locales : nous avons donc des commerces sans aire de livraison adaptée, des stationnements deux-roues inoccupés parce que les cyclistes préfèrent attacher leur vélo de l'autre côté, aux barrières près du Louxor, et une piste cyclable souvent encombrée par des camions avec un séparateur à réparer trop souvent. A part cela, tout va bien !  
     
    Laissons ce tronçon... et notre déception, et continuons avec l'idée que, dès maintenant, nous devons penser à ce qui pourrait se faire dans le cadre de la "Promenade urbaine de Barbès à Stalingrad", quand le tronçon Barbès-Tombouctou viendra à l'ordre du jour. Notre but est de réfléchir en amont, de repérer les failles, les dysfonctionnements récurrents, les appropriations de l'espace public non souhaitées... 
     
    Avec nos interlocuteurs, nous ne sommes pas revenus sur l'attroupement du soir sur la place Charbonnière, ni sur les campements de migrants un peu plus loin, le terre plein restant un territoire 18e et ces problèmes relevant de la Préfecture. En revanche, la gestion du marché et ses lacunes sont bien du ressort de la ville. La délégation de la ville au gestionnaire de marché doit être revue en fin d'année. L'actuelle société ne donne pas satisfaction. Sa gestion est trop laxiste, le marché en pâtit. Nous avons dénoncé à plusieurs reprises l'extension des stands vers le carrefour Tombouctou, et la présence de "volants", voire de vendeurs à la sauvette un peu partout, y compris dans l'allée centrale élargie. Nous avons aussi signalé le mauvais entretien des barrières (croix de Saint-André), rarement fermées après la tenue des marchés, et permettant ainsi le stationnement de voitures particulières sous le viaduc, de même que le vandalisme que subissent les armoires électriques, devenues dangereuses actuellement. Nous avons également rappelé notre demande d'un lieu convivial au centre du marché, qui permettrait, par ailleurs, de traverser la longue bande serrée de stands avec une poussette ou des enfants, sans devoir jouer des coudes.

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    Comme nous, le maire a constaté que ce territoire n'était pas propre un lundi matin comme on pouvait s'y attendre à 9h. Certes, le vent ce matin-là  avait tendance à disperser les détritus, mais les cuvettes au pied des arbres conservaient jalousement qui sa canette de Coca, qui ses débris de palette... Pas vraiment la faute du vent.
     
    Pour finir sur une touche positive, nous avons appris que le trottoir qui longe Lariboisière serait rénové en juin. Il est très dégradé, notamment à cause de la présence deux fois par semaine des camions des marchands qui sont tolérés à cheval sur la piste cyclable... faute de stationnement suffisant. Quand on vous dit qu'il faut réduire la taille du marché ! C'est d'ailleurs la même démarche qu'a entrepris le conseil de quartier Belleville Saint-Maur avec un courrier à l'adjointe chargée du Commerce, Olivia Polski. Nous suivons de près les réponses qui seront données. 
     
  • Station Château rouge et Grand Paris des bus: le point en mairie du 18e

    Des représentants de la RATP ont été invités par l'adjoint chargé de la voirie et des transports, Félix Beppo, pour faire un point sur l'avancée des travaux de la station Château rouge et sur le Grand Paris des bus dans le 18e le 29 novembre. Nous y étions avec d'autres représentants associatifs et de conseils de quartier. Des échanges intéressants et parfois animés.

    Station Château rouge : on est dans les temps

    Florence Passeron de l'agence de développement Ile-de-France (ceux qui ont visité le chantier la connaissent bien) et Frédéric Curnier (adjoint au chef de projet) ont fait le point.

    Le génie civil est terminé. On en est aux travaux d'aménagement qui se termineront fin du 1er trimestre 2017. En ce qui concerne les quais, il faut garder en tête que la ligne sera automatisée vers 2022. C'est pourquoi il est nécessaire de renforcer la façade des quais qui accueilleront les futures protections de fermeture. Sachez que la station date de 1905 et que sur cette ligne 4, la plupart des stations ont des quais avec un revêtement creux.

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    Nous ne rentrerons pas plus avant dans les détails techniques. Les photos sont plus parlantes. Mais l'essentiel est la réouverture de la station qui aura bien lieu le 1er août. Une nouvelle date de visite du chantier sera proposée pour ceux qui sont intéressés.

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    L'entourage bénéficiera d'un nouveau design de l'agence Caterina et Marc Aurel" déjà connue pour avoir réalisé les nouveaux abribus.

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    Plusieurs intervenants ont fait part de leur crainte de voir les nouveaux espaces agrandis dans la station occupés par des vendeurs sauvette. Félix Beppo a bien conscience de ce problème et a affirmé qu'il serait vigilant. L'avenir nous en dira plus.

    Action Barbès a soulevé le problème des reports d'usagers sur la station Barbès et a demandé que la RATP étudie rapidement une modification provisoire des flux à l'intérieur de cette station. Nous avons constaté que des flux très importants se retrouvent sur la chaussée pour rejoindre le boulevard Barbès. La suppression du peigne (sortie à tourniquet métallique) côté 18e pourrait diminuer le flux sortant de ce côté. On pourrait inciter les voyageurs à sortir devant chez Tati. Florence Passeron devrait apporter des éléments de réponse à notre question lors de la prochaine réunion en mairie prévue mi décembre.

    Grand Paris des bus

    Nous avions déjà écrit un article sur la mise en place de la concertation pour un nouveau réseau de bus Grand Paris le 26 septembre. Désormais, la phase de concertation est terminée et pour en savoir davantage, il faudra attendre la restitution publique du 26 janvier.

    Rappel des objectifs

    Il s'agit de rééquilibrer les lignes de bus et leurs arrêts, actuellement concentrés davantage sur le coeur de ville, vers l'extérieur du fait d'une plus grande dispersion des usagers que dans le passé. Certains axes sont surexploités, les gares notamment, Rivoli, Châtelet. Le Syndicat des Transports d'Ile de France (STIF) souhaite offrir davantage de dessertes dans les quartiers périphériques. Il s'agit également d'augmenter la couverture spatiale, de créer de nouvelles liaisons entre les quartiers, et entre Paris et la banlieue, aussi de mieux desservir les bois de Boulogne et Vincennes. La RATP devra travailler sur les pôles de correspondance pour les fluidifier et améliorer les correspondances bus-bus. La page publiée sur le site Le grand Paris des Bus est explicite à cet égard.

    A savoir : D'autres projets, portés par la Ville de Paris, sont en réflexion comme la Rocade des gares (Montparnasse, Austerlitz, Lyon, Est et Nord) mais rien de concret, pas de date. On suppose juste que les travaux seraient accélérés si Paris obtenait les JO de 2024. En cours également les quais de Seine (2023-2024) et le bouclage du T3.

    Et dans le 18e?

    Etat actuel : 16 lignes de bus dont 10 Mobiliens; 9 lignes banlieue; 2 traverses et le Montmartrobus; le T3b prolongé à la porte d'Asnières fin 2018.

    Etat envisagé : Des changements sont annoncés sur plusieurs lignes. (voir les projets sur la carte interactive).

    Tout d'abord la ligne 30 qui s'arrêtera à Pigalle et donc ne desservira plus les gares du Nord et de l'Est. Une première information qui n'a pas manqué de mécontenter, car "il ne restera que le bus 54 pour aller à Barbès, puis les gares" a-t-on entendu dans la salle, "quand on sait que la gare du Nord est la plus importante en Europe, cela peut paraitre incohérent", commentaire sujet à discussion si on regarde la carte interactive des projets de près. La RATP répond qu'elle prolonge le 54 vers Trocadéro et que d'autres lignes desservent les gares. On verra à l'usage...

    La ligne 48 (sens nord-sud) n'ira pas plus loin que la gare du Nord, mais sera prolongée vers Romainville. Là encore, protestations d'usagers dans la salle qui regrettent d'être obligés de changer de bus pour aller  au Louvre.

    La ligne 60 sera déviée pour desservir la gare du RER E Rosa Parks. Plus gênant, la ligne 65 qui va de la porte de la Chapelle à la gare de l'Est risque tout simplement d'être supprimée. On nous informe qu'elle serait en partie remplacée par la ligne 91 prolongée, ligne 91 qui préfigurerait la rocade des gares, mais on sait que ce n'est pas pour demain. Encore des protestations dans la salle... Les élus sont d'ailleurs préoccupés par cette éventuelle suppression, car il ne faut pas oublier que le secteur de la Chapelle est amené à accueillir de nombreux logements dans les années à venir. Pourtant, cette ligne figure bien sur la carte du site. A suivre ...

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    Et ça continue : la ligne 67 ne desservira plus la rive droite qu'entre l'Hôtel de Ville et Le Louvre, la ligne 74 sera déviée par Pigalle pour reprendre l'ancien trajet du 67. Ceci permettra de développer le projet de piétonnisation de la rue des Martyrs dans le 9e, la ligne 85 s'arrêtera à l'hôtel de ville, les lignes 21 et 81 seront fusionnées.

    De nombreuses remarques, souvent judicieuses, ont été notées. "Les changements de bus ne faciliteront pas les déplacements des personnes à mobilité réduite (PMR), alors qu'on parle beaucoup de ces personnes", même si de nouveaux trajets seront désormais desservis par les bus. "On isole les quartiers nord" ou encore "si on veut que cela fonctionne, il faudra veiller à ce que les couloirs de bus soient effectivement dégagés"...

    On a aussi évoqué le ticket unique bus-métro (dans le programme de la nouvelle présidente de région), la vidéo-verbalisation pour plus d'efficacité, le futur statut de Paris qui permettra à la Ville de verbaliser.

    Une prochaine réunion concernant cette fois la voirie aura lieu mi décembre.

     

  • Le point sur la propreté dans le 18e

    La "Commission propreté"  s'est tenue à la mairie du 18e le 21 février dernier. Cette réunion, entre « spécialistes » (pas publique donc) fait régulièrement le point sur les problèmes de propreté, sur les efforts faits et les résultats atteints. Toutes ces choses ne correspondant pas toujours malheureusement.

    Dans cette commission, présidée par Gilles Ménède, adjoint au Maire chargé de la propreté, en présence de Boccar Diallo du cabinet du Maire et de la responsable de la division territoriale de la Direction de la propreté et de l’environnement (DPE) Mélanie Jeannot, les représentants des conseils de quartier se réunissent ainsi pour rapporter les caractéristiques de leur quartier, signaler les points noirs, entendre ce qui a été fait, peut être fait…

    Au programme des opérations de sensibilisation et de nettoiement accru — on avait cru comprendre il y a de cela quelques semaines, qu’on ne déploierait plus autant d’énergie sur ces actions… — sur des secteurs ciblés en 2017, dont une entre la Goutte d’Or et la place de la Chapelle, à la mi-avril. On devrait retrouver dans le périmètre traité les rues des Gardes, Myrha, Polonceau, Jessaint et même une partie de la rue Marx-Dormoy. Nous avons demandé d’y inclure le pourtour du square Jessaint et la rue de Tombouctou. Et d’avoir une rallonge pour les squares Léon, Saint-Bernard et Bashung, qui doivent bénéficier d’un traitement amélioré à cause de la présence des enfants. La demande n’est pas encore validée,  mais Gilles Ménède s’est engagé à faire son possible pour associer les « jardins et espaces verts » à l’opération. Ce sera une première pour une telle opération, donc attendons la confirmation.

    Certains sont désormais très dubitatifs sur l’efficacité des actions de sensibilisation. On y perdrait du temps, de l’énergie et des moyens tant humains que financiers. Il faut pourtant bien montrer ce qu’il faut faire, verbaliser quand cela est nécessaire, et continuer dans le sens de l’éducation vers un respect de l’environnement. Sinon, on fait quoi ?

    Nous avons aussi entendu parlé des bornes « Trilib ». Kesako? (voir article du Monde du 7 décembre 2016). Cinq d’entre elles sont implantées dans la Goutte d’Or. Il faut bien avouer que les premiers résultats sont mitigés. Le premier bilan de collecte est encourageant toutefois, même si la box destinée à collecter les cartons sert un peu de poubelle. Le carton ou les cartonnages sont-ils des concepts si difficiles à appréhender ? Nous posons la question. Sans doute, certains emplacements pourront être modifiés. On n’est un peu moins dans la catastrophe des tout débuts, ce qui prouvent que les habitants apprennent… et que le ramassage suit : il est effectué 4 fois par semaine (4 passages de camion à chaque fois, un par élément (verre, carton...), alors oui ça se remplit vite et beaucoup d'indélicats posent des encombrants ou des ordures ménagères autour, mais les trilib ne font que concentrer ces dépôts qui se faisaient ailleurs, ils n'en sont pas la cause. De plus, la mairie ne fait pas d’angélisme, elle constate que ce n'est pas parfait et qu'il faut effectuer des changements significatifs. Rappelons que cette opération est expérimentale est qu'elle est vouée à être perfectionner.

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                                                                     Bornes Trilib rue Saint-Luc

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                                                                     Bornes Trilib rue Doudeauville


    Des nouvelles colonnes de collecte du verre en vue : trois dans la Goutte d’Or. Une sur la placette Polonceau qui devrait être aménagée bientôt dans le cadre des budgets participatifs de 2016; cela ne nous a pas paru une bonne idée, la mairie était elle-même réservée sur cet emplacement, et nous avons suggéré qu’on la mette plutôt sur l’espace libre de la rue de Polonceau là où elle longe le square Léon. Cela devrait se faire si les conditions techniques sont remplies à cet endroit. Nous suivrons l’avancée de cette demande. Une deuxième est prévue à l’angle des rues des Poissonniers et Poulet, et la dernière au croisement des rues de Chartres et de la Charbonnière.

    Avant la fin de la réunion, nous avons demandé que le conteneur pour la collecte de vêtements et textiles qui est placé contre la grille de l’église Saint-Bernard, soit déplacé tout en restant à proximité, afin de respecter ce monument historique. Il semble que la chose soit réalisable.

  • On oublie parfois la concertation

    Nous avons suivi de loin l'urbanisation de cet immense secteur qui s'est développé sous nos yeux depuis quelques années, et c'est à ce titre que nous continuons à lire les articles du blog de l'association pour le Suivi de l’Aménagement Paris Nord – Est (ASAPNE) avec intérêt. Souvent nous partageons leur point de vue, et ici une fois encore... 

    Après avoir demandé leur autorisation, nous vous proposons in extenso la lecture de cet article paru le 13 mars. Pour nos lecteurs qui ne sont pas familiers du quartier dont il s'agit ici, voici une petite carte... 

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    En règle générale, si les grands projets urbains font l'objet d'une concertation avec les habitants, il n'en est pas de même pour des projets de moindre importance qui ont malgré tout une incidence sur le cadre de vie. Paris n'échappe pas à la règle et le nord-est non plus. Même si nous admettons que le 18e n'est pas le plus mal loti grâce à une ''culture de la concertation'', développée depuis la ZAC Pajol par les habitants, des responsables associatifs et certains élus, il reste encore quelques marges de progression pour une démarche totale et exemplaire en la matière. Voici trois exemples pour illustrer notre propos : le projet immobilier des 2/16 rue Cugnot, l'opération RIVP des 23/27 rue de l'Evangile et la démolition /reconstruction du foyer des 3/9 rue Marc Seguin. Il se trouve que ces projets sont tous situés dans le secteur de la Chapelle (Paris 18e) mais ils pourraient très bien se trouver ailleurs dans le 18e ou dans tout autre quartier parisien, car des opérations de cette nature se font à Paris par plusieurs dizaines chaque année échappant pour la plupart au regard et à l'analyse critique de la démocratie participative !  

    Le premier projet qui a échappé complétement à la concertation est celui du programme immobilier d'ICF Habitat la Sablière des 2/16 rue Cugnot (83 logements + un centre de formation) confié au cabinet d'architectes Naud & Poux et inauguré en juin 2016. Un ensemble assez volumineux, à l'architecture très contestable, situé au bord des voies ferrées du faisceau est, dont la présence masque complètement la vue (donc la lumière) des rues Cugnot et Marc Seguin sur le paysage urbain marquant la frontière entre le 18e et le 19e.

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    Le second projet du bailleur RIVP est une opération de reconstruction d'une crèche et d'une école ajouté d'un programme de 24 logements (R+6) sur l'emprise des 23/27 rue de l'Evangile. Il a fallu la vigilance d'un élu du 18e pour que ce projet fasse au moins l'objet d'une ''consultation" auprès du public et non d'une concertation.Toutefois, les deux réunions organisées en février et juin 2016 ont permis de faire évoluer le projet dans le sens d'une moins grande densité de logements (24 lots au lieu de 37), de préserver la surface de l'espace vert et d'associer deux représentants de riverains au jury de concours d'architecte qui s'est tenu en novembre 2016.

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    Enfin, le troisième projet est soumis en ce moment à l'enquête publique (27 février - 17 mars 2017). Il vise à reconstruire une résidence sociale pour travailleurs migrants avec un foyer de jeunes travailleurs sur les parcelles des 3/9 et 11 rue Marc Seguin. Sur ce cas, ce sont les riverains qui se sont emparés du sujet, surpris de constater que le projet était d'une toute autre ampleur que celle d'une simple démolition/reconstruction. La densité de logements est augmentée d'environ 30% avec une hauteur d'immeuble de 7 étages au lieu de 3 réduisant ''l'agrément visuel" et détruisant un espace vert, seul endroit de respiration correspondant à la parcelle du 11 rue Marc Seguin intégré au nouveau projet. Aujourd'hui la Mairie est prête à revoir le projet avec le bailleur ADOMA, gestionnaire du site. Un projet qui vient d'être relayé par le Conseil de quartier Chapelle / Marx-Dormoy sur sa page Facebook  - Une réunion est prévue le 21 mars à 19h en Mairie du 18e. Jusqu'au 24 mars (l'enquête est prolongée d'une semaine), les avis et observations sont à déposer sur le site : http://enquetepublique-rue-marc-seguin.fr/  En fin de rubrique, à télécharger le document réalisé par le collectif "Riverains Seguin-Pajol". 

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    Voilà trois exemples assez significatifs montrant que nos édiles parisiens très épris "sur le papier" de démarches participatives doivent les appliquer concrètement sur le terrain. Nous ne sommes plus dans un temps où les projets se réalisent sur le dos des habitants. Il faut reconnaître à ces derniers une "expertise d'usage" en les associant, le plus en amont, aux décisions qui concernent leur environnement et  leur cadre de vie, tout en faisant appel à leur bon sens !

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    Nous ne saurions dire mieux. "L'expertise d'usage" qui est la nôtre sur la promenade qui devrait relier Barbès à Stalingrad ne semble pourtant pas tellement influer les prestataires de service désignés par la Mairie de Paris pour tracer les grandes lignes de ce projet. Mais sans doute sommes-nous trop impatients ! La prochaine réunion de "concertation" organisée par l'Atelier d'architecture autogérée est fixée au 24 mars, dans le centre d'animation de la rue du Château-Landon, dans le 10e. Nous espérons vous y retrouver nombreux. 

     

  • Des colonnes à verre dans le 9e

    Fini les grosses bombonnes de papa ! Celles qui empiétaient sur nos trottoirs et à dire vrai enlaidissaient la ville. Bonjour les colonnes à verre. Le 9e a un programme ambitieux d'installation de ces équipements tout au long de la mandature et les deux premières installées cette année l'ont été respectivement devant les 10 et 16 avenue Trudaine.

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    Colonne à verre installée devant le 10 avenue Trudaine. Il a fallu démonter un banc et la mairie a eu la bonne idée d'encadrer la colonne par deux gros pots de plantes.

     

    Avouons le, la nouveauté est relative, des colonnes à verre ont déjà été installées dans Paris mais il semble que celles-ci soient d'un type nouveau. Elles se présentent ainsi.

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    Nous avons demandé à Sébastien Dulermo, adjoint à la mairie du 9e chargé entre autres de la propreté, de bien vouloir nous donner quelques informations sur ce projet :

    Action Barbès (AB) - Quels sont les objectifs avec ces installations de colonnes à verre (esthétique, nuisances sonores réduites, …) ?

    Sébastien Dulermo (SD) - La Mairie du 9e est clairement engagée dans une politique de désencombrement de l’espace public. Nous avons la volonté de permettre un meilleur partage de l’espace et de donner plus de place aux modes actifs (piétons et vélos). L’enfouissement des colonnes à verre permet de débarrasser l’espace public d’un mobilier urbain pas très esthétique et de réduire les nuisances sonores.

    AB – Quel en est le coût d'installation et est-ce plus économique côté collecte ?

    SD - L’enfouissement d’une colonne à verre est plus coûteux que la mise en place d’une colonne à verre aérienne : entre 10 et 15 000 euros + la fourniture de la cuve. Cependant, les colonnes à verre enterrées permettent de collecter un tonnage plus important (3 m3 contre 2 m3) ce qui peut permettre de réduire les fréquences de collecte. Je dois également préciser que la collecte du verre génère des recettes pour la collectivité : aides d’éco-organismes et recettes liées à la revente du verre collecté.

    AB – Quelle est la fréquence du ramassage et a t-on des statistiques sur les quantités enlevées ? Ces ramassages sont ils faits par les Services de la Ville ou bien par des sociétés privées spécialisées ?

    SD - La collecte, sur les colonnes ou en porte à porte, fait l’objet de marchés et est donc réalisée par des entreprises privées. La fréquence de la collecte des colonnes à verre dépend de leur taux de remplissage, le principe étant qu’elles doivent être collectées autant que besoin et ne jamais être en débord. Ainsi, nous avons des colonnes qui permettent de collecter beaucoup de verre (par exemple, la colonne située place Gustave Toudouze a permis de collecter 58 000 kg de janvier à décembre 2015) et d’autres sont moins performantes comme celle de la rue La Fayette (4 200 kg sur la même période). En 2015 ces colonnes ont permis de collecter 362 000 kg sur le 9e.

    AB – Par le passé, certaines de ces colonnes ont montré des faiblesses comme par exemple place Turgot ou en haut de la rue du Faubourg Poissonnière. Qu'en est-il aujourd'hui ? Y a t-il eu des améliorations ?

    SD - Récemment il y a eu des difficultés sur les colonnes à verre enterrées. En raison d’un conflit entre l’entreprise chargée de la fourniture et l’entreprise chargée de la collecte, deux colonnes à verre enterrées du 9e arrondissement sont restées hors service pendant plusieurs mois (celles de la place Gustave Toudouze et du square de Montholon). Il a fallu l’intervention de Delphine Bürkli en Conseil de Paris pour que les réparations soient engagées et le problème est aujourd’hui résolu.

    Quant à la colonne située en haut de la rue du Faubourg Poissonnière (enterrée lors des travaux d’aménagement du boulevard Magenta) il s’agit d’un problème lié à un ancien modèle de colonne. Après de nombreuses années,  je peux vous annoncer qu’elle sera réparée au premier trimestre 2016.

    AB – Comment sont choisis les sites d'installation et comment se fixe l'ordre dans lequel ces colonnes sont installées ?

    SD - Notre volonté d’enfouir les colonnes se heurte à des difficultés techniques. Le sous-sol parisien est sur-occupé par des réseaux concessionnaires (électricité, gaz, chauffage urbain, climatisation, réseaux télécoms…) et il faut donc trouver des espaces disponibles pour l’enfouissement. Par ailleurs, nous devons également prendre en compte notre engagement à planter des arbres sur l’espace public, qui obéit aux mêmes contraintes.

    Par exemple, au carrefour à l’angle des rues Pierre Sémard, Maubeuge et Condorcet, nous avons pu utiliser un espace libre de réseaux souterrains en plantant sept arbres et en enterrant une colonne à verre.

    Les emplacements des futures colonnes sont choisis en fonction de la possibilité technique et de la densité de la zone (habitations et restaurants/bars)

    En 2016, trois colonnes à verre pourront être enterrées et plusieurs emplacements ont d’ores et déjà pu être trouvés.

    AB – Les commerçants, restaurants compris, ont-ils le droit d'utiliser ces colonnes ?

    SD - La volonté, c’est de collecter le plus de verre possible. C’est précieux car le verre se recycle à 100% et à l’infini et qu’il génère des ressources financières pour la collectivité. Les bars et restaurants peuvent utiliser ces colonnes. En parallèle, ils peuvent également faire appel à une entreprise privée pour être collecter quotidiennement en porte à porte (il s’agit de contrats « gros producteurs de verre », qui sont au nombre de 152 dans le 9e).

     

  • Le commerce se porte plutôt bien dans le 10e

    « La mairie du 10e mène une politique de développement économique basée notamment sur l'aide à l'installation de créateurs ou de repreneurs d'entreprises commerciales et artisanales par la mise à disposition de locaux bâtis ou aménagés par les Sociétés d'économie mixte de la Ville de Paris. »

    C'est ainsi que commençait l'invitation à la commission extra-municipale Commerce et Artisanat qui se tenait à la mairie du 10e le 14 décembre au soir. Animée par Hélène Duverly, conseillère déléguée au commerce, à l'artisanat et au tourisme, elle avait pour but de faire un bilan des actions déjà menées par la Semaest (Société d'économie mixte de l'Est Parisien) dans le cadre de Vital' Quartier et de celles à venir.

    Pour mémoire pour ceux qui n'ont pas toujours suivi de près ces opérations de revitalisation du commerce dans des secteurs où il peut paraître en péril (voir nos articles sur le sujet...) : il s'agit pour les sociétés d'économie mixte de la Ville d'installer des commerçants et artisans dans des locaux dont elles préemptent la propriété des murs grâce à un budget alloué par la Ville de Paris. D'autres possibilités existent. Ce sont les pieds d'immeubles des bailleurs sociaux, lors d'une rénovation, de la livraison d'un ensemble immobilier, ou lors des changements de locataires. 

    Il a semblé au fil du temps que les actions se réalisaient sans réelle coordination entre les acteurs, et que se pencher sur la question pouvait apporter un plus. Alors que la connaissance des ventes de fonds échappe totalement aux services de la Ville (le commerce est libre, et seul le propriétaire des murs d'un local, avisé d'un changement d'activité, est sollicité pour donner son accord), les mutations (vente de murs) sont enregistrées, et là seulement peut entrer en jeu le droit de préemption, éventuellement. Notons que la Ville ne souhaite pas faire jouer le décret du 24 juillet 2015 qui modifie le code de l'urbanisme en matière de commerce et d'artisanat et permet la préemption des baux commerciaux, notamment, pour des raisons budgétaires. En effet, faire fonctionner correctement ce dispositif nécessiterait huit emplois à temps plein.

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    Nous ne commenterons pas la jolie lisière bleue continue du Magenta... (voir nos articles)

    paris,10e,commerce,diversité-commerciale,vital-quartier,semaest,olivia-polskiPosées ces quelques règles, l'Atelier Parisien d'Urbanisme a fait une présentation de l'état du commerce et de l'artisanat dans l'arrondissement. On note que la densité du commerce y est plus forte que la moyenne parisienne : l'échelle est le nombre de commerces pour 100 mètres de voie, la moyenne parisienne est de 3,5 quand le 10e affiche vaillamment 6 commerces pour 100 mètres. On compte 5 078 locaux en rdc soit 6% du total parisien. C'est une forte densité : 37 commerces pour 1000 habitants soit 9% de commerces alimentaires, 20% de bars/restaurants et 19% d'autres types (dont commerces de gros plus représentés ici que dans l'ensemble de Paris, mais en baisse). On note une augmentation des commerces de bouche et des bars-restaurants entre 2011 et 2014. 

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    Forte hausse de l'alimentaire depuis 2011 après une baisse entre 2003 et 2011.
    Traiteurs-épicerie : +9 commerces (+41%); cavistes : +4 commerces (+20%)

    Ce n'est donc pas le nombre des commerces qui est en cause, mais plutôt leur diversité. Dans le nord de l'arrondissement il est clair que la place occupée par les vêtements de cérémonie va au-delà des besoins de la population locale. Et que son extension met en péril la survie des commerces de proximité, eux, bien nécessaire aux habitants. Pour autant, la Ville ne peut décréter que tel local sera occupé par une boucherie ou une poissonnerie si un repreneur n'est pas candidat et si la clientèle n'existe pas. Hélène Duverly a du le rappeler quand des participants dans la salle ont réclamé des commerces de bouche à la place de locaux fermés, abandonnés... notamment à la suite de la dure concurrence que subissent les fabricants de textiles du côté du faubourg du Temple. Autre lieu, autre préoccupation.

    Pour revenir dans le nord-ouest du 10e, l'association Vivre Gares Nord et Est (VGNE) a demandé une zone de protection nouvelle qui engloberait les abords des gares (rues du Fg St Denis, Valenciennes, St Quentin notamment). Cette idée a été rejetée par Nadège Dupont, directrice de cabinet de l'adjointe au commerce Olivia Polski, mais pas tout à fait puisque c'est une extension de Vital'Quartier qui est proposée sur un large triangle délimité par les rues  d'Alsace,  Chabrol et  La Fayette. Ce ne seront pas les seules extensions puisque le faubourg du Temple est aussi concerné. Les avenants devraient être votés au conseil de Paris de janvier, au plus tard à celui de février.  

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    Par ailleurs, nous avons été informés de la signature toute récente d'un nouveau bail pour une boutique située au 96 rue de Maubeuge — à peu près en face de En Vrac ouvert au printemps — qui se destine à l'Epicerie Fine. Nous irons tester comme toujours. 
     

     

    Enfin, nous participerons à une réunion le 6 janvier, donc demain, sur ce même thème de l'artisanat et du commerce à la mairie du 18e, une réunion focalisée sur plusieurs quartiers dont celui de la Goutte d'or.

     
     
  • Le Bois Dormoy va mourir !

    Signez la pétition

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    Le petit jardin situé au 2bis cité de La Chapelle vit ses derniers jours. Pas besoin d'être un urbaniste pointu pour comprendre que les 1600m2 de verdure qui se trouvent là sont un véritable poumon pour le quartier, il suffit de regarder cette vue aérienne.

    Bois Dormoy 5.png

    Cliquer sur la photo pour l'agrandir

     

    Que se passe t-il ?

    La ville de Paris s’est progressivement dotée depuis 2006 des moyens juridiques afin d’acquérir la parcelle avec les Déclaration d’Utilité Publique en 2009, ainsi que des moyens financiers : en partie les fonds de la Ville et en partie l’Agence Régionale de Santé pour la réalisation d'une maison pour personnes âgées valides et une crèche. Au cours d'une réunion à la mairie du 18e, Éric Lejoindre, maire de l'arrondissement, et Michel Neyreneuf, son adjoint à l'urbanisme, ont rappelé que ces décisions avaient toutes été votées à l’unanimité et ce jusqu’au financement en novembre 2013 par le conseil de Paris et à l’autorisation de conclure un bail avec Espacil Habitat. Au cours de cette même réunion, le maire a expliqué qu’il se sentait lié par les décisions qu'il avait lui-même contribué à prendre lors de la précédente mandature, et qu’il ne lui paraissait pas possible ni responsable de revenir sur un projet qui est sur le point d’être livré étant donné la longueur de ce type de procédure.

     

    L'impasse de la mairie

    Si on peut comprendre la logique du maire, enfermé qu'il est dans la procédure administrative de la ville, il est très difficile d'admettre que rien ne peut être fait et qu'une fois lancé, ce type de projet ne peut pas être amendé. Comment bien concevoir un projet qui verra le jour en 2016 en 2006 ? Les priorités d'alors, les contraintes d'aujourd'hui ne sont pas les mêmes. Le maire du 18e fait là preuve d'une rigidité à laquelle nous ne sommes pas habitués. Sans doute pour être dans l'air du temps, Anne Hidalgo et à sa suite tous les élus de son équipe, dont Eric Lejoindre, ont enfourché le cheval de la végétalisation de Paris, des 20 hectares à trouver d'ici 2020 pour reverdir la capitale. Les Parisiens ont pris ces engagements au pied de la lettre tant ils souffrent du manque de verdure et voilà qu'à la première occasion on reste "droit dans ses bottes" et qu'aucune flexibilité n'existe pour regarder les choses autrement qu'en 2006. Cela est vraiment regrettable.

     

    Des solutions alternatives peuvent être trouvées.

    On pourrait très bien imaginer que la mairie obtienne un accord écrit des anciens propriétaires s’engageant à ne pas les attaquer s’ils modifiaient la destination de la déclaration d'utilité publique puisqu’ils ont vendu à l’amiable, que le PLU soit modifié dans le cadre de la consultation qui sera lancée en février prochain. Est-il nécessaire de rappeler à nos élus parisiens qu'un des trois thèmes qui justifient les modifications à apporter à l'actuel PLU est l'environnement incluant la biodiversité, thème qui avec le logement, est considéré comme prioritaire par la maire de Paris ?

    On pourrait très bien imaginer qu'un autre endroit accueille le projet. Nous sommes là dans le périmètre de la plus grosse opération d’urbanisme de Paris (Chapelle international), il est difficile de croire qu’un autre terrain ne pourrait pas être trouvé pour l’accueillir.

     

    Sur le plan environnemental

    La situation est catastrophique. Dans cette optique, quel sens cela peut-il avoir de supprimer un espace boisé de 1600m2 dans un quartier déjà bétonné à outrance ? La Chapelle est à 0,6m2 d’espaces verts par habitant alors que l’OMS en préconise 10 ! La déclinaison du Schéma Régional de Cohérence Ecologique (trame verte et bleue) à l'échelle de Paris, qui constitue l'un des enjeux de la modification actuelle du PLU, est un argument fort en faveur de la préservation du Bois Dormoy. De même, en contexte de changement climatique, dans un quartier fortement minéralisé, la présence de sols perméables sur 1600m2 est un autre argument pouvant être pris en compte pour une modification du PLU.

     

    Et la concertation ?

    Enfin, il n'y a pas que l'environnement qui est maltraité dans cette affaire. Le manque de transparence de la mairie et l’absence de démocratie participative pour ce projet sont patents. Alors que l’association Bois Dormoy a été créée en 2007, jamais la mairie n’a souhaité associer les riverains en mettant en place un comité de suivi réellement ouvert bien plus tôt. L'actuel comité de suivi, arraché au moment des municipales de 2014 lors de la fusion entre les listes PS et EELV, n’en est en effet pas un, puisque le projet est considéré par le maire comme bouclé depuis longtemps et non modifiable. Les riverains n’ont jamais été consultés, par exemple lors du jury d’architectes qui a décidé de la forme que le projet allait prendre. On peut toujours nous parler de Démocratie locale, les faits ne font que contredire les paroles et là aussi c'est très regrettable.

    Sur bien des points, cette affaire est emblématique : rigidité administrative, contradiction entre les paroles et les actes, rapports de force déséquilibré entre les citoyens et leurs représentants, bref, rien qui ne soit vraiment bon pour une Démocratie vivante ... et écologique. 

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    Monsieur Chat est aussi à Bois Dormoy !

     

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  • Du nouveau pour le dispositif Barbès-Chapelle Respire

    Depuis janvier de cette année, c'est déjà la 10e réunion avec le chef de district Jacques Rigon au commissariat du 20e. Le groupe s'est un peu étoffé. A sa demande siège désormais autour de la table l'association La VieDejean du quartier Château Rouge qui vient donc s'ajouter à Action Barbès, DemainLaChapelle et SosLaChapelle et au collectif du boulevard Barbès. Il faut dire que le commissaire fait du lien avec les habitants un axe essentiel dans le cadre de l'opération Barbès-Chapelle Respire dont il est le chef d'orchestre. C'est pour lui incontournable pour mener à bien ses actions et réajuster le dispositif au plus près des observations. La Préfecture de police (PP) et la ville de Paris (DPSP) sont parties prenantes. L'ensemble du bassin est désormais considéré comme un tout pour être plus efficace et les autorités ont enfin pris conscience que tous les dispositifs anciens déplaçaient les problèmes.

    Les chiffres

    Nous n'avions pas diffusé les chiffres lors de nos derniers articles (voir nos articles du 19 septembre et  du 26 octobre), donc nous ne résistons pas à vous les faire partager.

    • 394 opérations spéciales

    • 56 000 évictions (= chasser les vendeurs à la sauvette)

    • 4 644 procédures de saisie immédiate

    • 52 To de marchandise mises à la benne

    • 2 051 arrestations dont 127 pour cigarettes et démantèlement de structures

    • 503 étrangers en situation irrégulière dont 256 pour détention de stupéfiants

    • 10 888 verbalisations pour des stationnements gênants et 284 véhicules enlevés essentiellement dans le cadre du marché.

    Le dispositif en « bassin » que nous avions déjà évoqué monte en puissance avec des opérations coups de poings comme celle qui a eu lieu le 9 novembre jour de notre assemblée générale (mais n'y voyez aucun lien !). L'ensemble du bassin a été investi avec l'aide de deux compagnies de CRS, soit 18 camions, de Chapelle à Barbès en passant par le sud de la Goutte d'or et le quartier de Château rouge, une opération forte. D'autres viendront, nous a assuré J.Rigon.

    Le marché

    Le Président du marché a été reçu par le commissaire afin que les livraisons nocturnes cessent enfin. Un compromis semble avoir été trouvé puisque les gros camions (qui ne restent pas sur place) pourront livrer à partir de 4h mais pas avant. Il faut en effet tenir compte des risques d'encombrements du boulevard de la Chapelle si les déchargements très importants se font en même temps que ceux des commerçants du marché. Il s'agit d'un test. Ce qui est certain, c'est que le contrat a été respecté la semaine qui a suivi la rencontre. 

    Les nouveautés

    Comme nous l'avait annoncé la commissaire V. Goetz, une nouvelle brigade spéciale en civil contre les ventes à la sauvette et les contrefaçons (BSC) a vu le jour lundi 6 novembre avec 18 policiers présents tous les jours de 10h à 21h  essentiellement sur la zone Barbès-Château-rouge. C'est une stratégie purement répressive avec saisie destruction. On cible les vendeurs réitérants, on intensifie l'action judiciaire. Il s'agit d'impacter un certain seuil pour casser les phénomènes existants.  L'ensemble de Paris a bénéficié de l'arrivée d'une nouvelle promotion : le 18e arrondissement a vu arriver 44 policiers en renfort. Une adresse mail a été créée et communiquée lors du conseil de quartier La Chapelle jeudi dernier pour favoriser les échanges habitants-police en ce qui concerne les sauvettes et la contrefaçon. Elle sera communiquer aux adhérents qui le souhaitent.

    Autre bonne nouvelle, la PP maîtrise désormais le phénomène des sauvettes de la Porte Montmartre et le carré des biffins retrouve sa fonction. Il n'y a plus de « frontière » avec la Seine Saint Denis car les forces de police nationale et municipale de Saint Ouen ont été mutualisées. Forces privées et vigiles des puciers sont également de la revue. Ainsi, la benne de la Porte Montmartre est désormais sur Château Rouge. J. Rigon souhaite qu'elle y soit en permanence. La balle est dans le camp de la ville.

    Mineurs isolés 

    Si certains mineurs ont accepté une prise en charge, ce n'est malheureusement pas le cas de tous. On commence à mieux les cerner, des contacts avec le Maroc ont permis une première expérience de suivi avec la présence d'une association mais pour une durée trop brève. On avance à tout petit pas. Les mineurs étrangers réitérants risquent désormais d'être incarcérés malgré leur âge, car ils peuvent avoir des comportements violents et ne connaissent aucune limite.
    . Une bande a été récemment démantelée à la suite de 16 cambriolages sur des péniches de la rive gauche. J. Rigon regrette qu'ils ne soient plus sensibles à la répression. Nous le craignions hélas.

    La situation des autolib'

    La station de la rue Saint Vincent de Paul a été neutralisée il y a peu. Mais vous l'avez sans doute constaté, elle n'est pas la seule à être dégradée. Il y a celles de la rue Guy Patin, de la rue de Sofia (voir photo ci-dessous) pour n'en citer que deux. Le phénomène s'étend également au 19e. Des articles sont parus dans la presse à ce sujet ces dernières semaines. La société Autolib en concertation avec la PP a donc décidé de fermer plusieurs stations, ce qui permettra d'exercer une vigilance accrue sur les autres stations autour du périmètre choisi.

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    On peut évidemment regretter que les habitants de ces quartiers ne disposent plus d'autolibs à proximité de chez eux. Il ne faudrait pas que les quartiers populaires soient privés d'un service offert à l'ensemble des parisiens, une double peine en quelque sorte. Le vrai problème de fond reste toutefois toutes ces personnes à la rue, sans abri, ne l’oublions pas, et cette fois la balle est dans le camp de l’Etat, ou de la Ville, pas de la préfecture…  Le commissaire suggère qu'on rende le quartier prioritaire en matière de mise à l'abri et d'hébergement dans le cadre du plan hivernal. Une bonne idée en effet.

    J. Rigon nous l'affirme «Nous nous mettons pour les jours à venir en vigilance renforcée avec les «ambassadeurs» d'Autolib pour garantir la meilleure réactivité possible face à ces dégradations et squats, avec cette même stratégie de judiciarisation. Notre but commun est d'essayer de rétablir au plus vite le fonctionnement de ce service offert aux Parisiens." Depuis notre rencontre, une opération a déjà eu lieu donnant suite à des neutralisations temporaires de quelques stations.

    Une prochaine rencontre aura lieu mi-décembre, à laquelle J. Rigon souhaite associer  le commissaire du 10e ou la commissaire du 18e. Nous devrions alors en savoir un peu plus sur la mise en place de la police de sécurité quotidienne : ferons-nous ou pas partie des zones expérimentales ?

  • Sombre carte postale : Visa pour l'Image

    Aurons-nous là la dernière carte postale de cet été 2013 ? car il semble que tous les membres de notre conseil d'administration soient sur le chemin du retour ou même déjà rentrés. Pourtant la rédac'chef traîne encore... 

    Et vous ? Nous vous attendons plus que jamais dans les commentaires de nos articles pour dire ce que vous pensez. Y compris si vous n'êtes pas d'accord. Vous êtes très nombreux à parcourir les pages de notre blog mais beaucoup moins à pianoter sur votre clavier pour participer au débat. A une exception notable au début des vacances : la rénovation des verrières de la station Barbès. Ouh, la RATP avait touché là un point sensible. La mobilisation des riverains mécontents de la transparence imposée des vitres et, par voie de conséquence, d'une certaine intrusion du public dans leur vie quotidienne, chez eux, a eu raison du problème. Nous ne sommes pas les seuls à avoir relayé ce mécontentement, puisque des courriers ont été envoyés à la mairie, et un recours déposé. Tout est bien qui finit bien... 

    P1060538 - Version 3.jpgEn matière de carte postale, nous vous proposons un regard sur le festival international de photojournalisme Visa pour l'Image qui se tient à Perpignan depuis samedi et aussi depuis 25 ans. Du 31 août au 15 septembre, la ville accueille un public très nombreux de professionnels de tous pays, qui côtoient les curieux comme nous, les Catalans de la vieille ville qui redescendent des montagnes pyrénéennes une fois passées les fortes chaleurs et les touristes de l'arrière saison. Ce dimanche la ville était très animée malgré toutes les boutiques fermées. Une animation tranquille faite de visiteurs sans enfants, qui vont d'un couvent à l'autre, d'une caserne à la suivante. 

    Cette dernière phrase demande quelques explications, il est vrai.

    Visa pour l'Image est composé de plusieurs expositions distinctes, en accès libre de 10h à 20h, dans 34 lieux, dit le dépliant, situés majoritairement dans le centre de Perpignan. Ce sont des couvents, des chapelles, des églises, des cloîtres, d'anciennes prisons, et souvent ceux-ci sont propriétés de l'Armée ou l'ont été, pour revenir dans les années 1980 dans le giron de la municipalité. C'est là une particularité héritée des périodes de conflits entre la France et l'Espagne.

    Perpignan a été une ville de couvents. A partir de 1220-1230, tous les ordres mendiants s'installent hors les murs, mais pendant la période où la ville est disputée entre la France et l'Espagne, les religieux de l'extérieur fuient la campagne par crainte des exactions militaires. Entre la fin du XIVe siècle et le XVIIIe, les couvents s'ornent de retables baroques qui font la réputation des artistes catalans. La Révolution Française fera toutefois ici moins de dégâts qu'ailleurs en France. Depuis le début du XVIIe s., ces couvents qui manquaient de ressources et s'étaient dépeuplés, avaient loué une partie de leurs bâtiments à l'armée. Cette mainmise des militaires, renforcée avec la Révolution française, les a paradoxalement sauvés de la disparition, même si leur remaniement lié à leur nouvelle affectation les a plus ou moins endommagés. Ceux qui ont été vendus à des particuliers ont en revanche pratiquement disparu. Les retables, quant à eux, ont pour la plupart été préservés, vendus ou déposés dans les églises de Perpignan ou des Pyrénées orientales.

    Ainsi l'ancien couvent des Franciscains, immense, devient-il, en partie, hôpital militaire dès le début du XVIIIe s. puis hôpital civil vers 1820. Ou encore l'ancien couvent des Dominicains, qui possédait une église conventuelle, très haute, datant du XIVe s., une autre antérieure, moins haute et deux cloîtres du XIIIe et XIVe s., loué en partie à l'armée, puis occupé en totalité après 1792, avant de devenir... la caserne Mangin.

    C'est ainsi qu'au gré de la visite on découvre des expo du festival Off qui ne laissent de surprendre..  : "Devenir soldat". L'armée est ici chez elle et les photos sous les barnum blancs vantent les exploits de notre armée de métier dans des opérations récentes.

    P1060540 - Version 2.jpg

    Pour profiter pleinement du Festival, le mieux est d'être sur place, mais si ne n'est pas votre cas, regardez d'abord sur cette page où sont localisées les expositions, vous y reconnaîtrez les lieux dont nous parlions, et ensuite naviguez au gré de vos envies. 

    Le couvent des Minimes est de loin le lieu le plus vaste et comprend à lui seul 14 expositions, dont une rétrospective de la carrière de Joao Silva qui a perdu ses deux jambes après l'explosion d'une mine.

     

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    Le photojournalisme ne laisse pas indemne, ni le reporter, ni le visiteur. La majorité des clichés exposés relatent les conflits dans le monde, guerres ethniques, de religion, rebellions,  émeutes, revendications violentes et répressions plus encore, maltraitance des enfants comme en Haïti avec les Restavèks (esclavage des enfants issus des familles pauvres). Mais on y voit aussi des reportages sur les conditions de vie insensées des malades mentaux en Indonésie, les actions de la brigade UPP (Unités de police pacificatrices) dans les favelas de Rio, bien d'autres encore qui laissent un sentiment amer. Ces photos ont-elles encore la force de nous émouvoir ? Les horreurs que montrent ces clichés, faits parfois au péril de la vie du photographe, changent-elles notre façon de voir le monde, influent-elles sur nos comportements ? Sur le cas précis de la Syrie, il semble que non. Les estimations de quelque cent mille morts (on dit entre 94 000 et 120 000 morts), majoritairement des civils syriens, n'ont pas convaincu le parlement britannique de faire cesser cette barbarie. Le Congrès américain fera-t-il mieux ? Les mensonges passés de l'administration Bush ont laissé des traces. Opinion publique échaudée... 

  • Les nuisibles, les rongeurs, les rats d'égout ou surmulots, rattus norvegicus...

    Autant d'expressions et de qualificatifs pour désigner ces bestioles discrètes mais nombreuses qui font des ravages, sont futées et se reproduisent à vitesse V si on les laisse faire...

    Dans le quartier, notre première rencontre, c'est à dire entre Action Barbès et Monsieur Rat de Paris... ce fut pendant l'hiver 2011-2012 (lire ici ou  nos articles d'alors) dans le cadre de la fermeture du square Jessaint. En effet, celui-ci situé en contrebas du boulevard de la Chapelle et partie intégrante de la place du même nom, est régulièrement habité par la gente rongeuse. Certains mettent en cause le lieu qui accueille quotidiennement les pique-nique de groupes peu enclins à ramasser les reliefs de leurs repas (les reliefs en hommage à la fable de La Fontaine, mais pas d'ortolans toutefois). Plus prosaïquement, des détritus alimentaires laissés habituellement au sol attirent les rongeurs et favorisent leur sédentarisation dans ce square, qui par ailleurs regorge de recoins et de zones où ils sont difficiles à chasser. Ils vivent sous terre et les services aimeraient qu'ils y restent. Nous n'évoquerons même pas les âmes sensibles qui nourrissent abondamment les pigeons sur la passerelle... autre source viewmultimediadocument?multimediadocument-id=69941&role=1d'approvisionnement. Néanmoins, le Smash, service municipal d'actions de salubrité et d'hygiène, s'y consacre, consacre du temps et des moyens, et a déjà fermé le square pendant de longues périodes pour que son travail ait quelque chance d'être efficace. L'est-il ? Sur le long terme, il semble que non, puisque les agents de la déchetterie installée sur le terre-plein central du boulevard chassent les rats tous les matins en arrivant sur leur lieu de travail. Accueil déplaisant, reconnaissons-le !

    De l'autre côté de la déchetterie, toujours sur le terre-plein central, sous le viaduc, existe une zone délimitée par un grillage de clôture (lire un « enclos sous le viaduc » en mars 2011 déjà), a priori fermée par une porte, qui toutefois laisse un passage relativement grand au niveau du sol. Suffisant pour passer soi-même dessous et aussi passer des cartons, des matelas, etc... En d'autres termes, les campements de fortune s'y succèdent depuis quelques années. Cette zone plusieurs fois évacuée (ici en novembre 2010 et plus tard, à la suite d'un départ d'incendie dont les flammes léchaient le viaduc), est de nouveau occupée par des couchages rustiques. L'hiver, il y fait très froid. Cette partie sous-viaduc est balayée par les vents du nord, aussi bien au-dessus qu'au-dessous, puisque nous sommes là sur un pont, le pont Saint-Ange qui enjambe les voies de la gare du Nord. 

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    Le viaduc au-dessus des voies de la gare du Nord : Pont Saint-Ange

    Ici aussi, l’existence d'un campement et de lieux de vie génère la présence de détritus alimentaires propices à la venue des rongeurs, puisque tout reste sur place. Aucune collecte des déchets, aucun nettoiement possible : la zone est censée être inaccessible. Encore récemment elle était cachée derrière des palissades... qui elles-mêmes cachaient quelques matelas.

    Peut-être faudrait-il sortir de cette hypocrisie et arrêter de cacher ce qui ne peut plus l'être : la misère, la précarité. On ne peut empêcher des sans logis de s'installer dans ce secteur ? Laissons-le au moins accessible pour le service de propreté. Laissons-le ouvert à tous les vents — c'est déjà le cas pour le vent du nord — et oeuvrons au moins contre la prolifération des rongeurs en ramassant ce qui peut l'être, en proposant des corbeilles là-aussi, en balisant les accès aux sanisettes et aux points d'eau. Les conditions d'hygiène resteront plus qu'insuffisantes, mais y gagneront néanmoins. En attendant mieux, évidemment...

     

    Pour revenir aux rats, il ne faudrait pas incriminer les seuls précaires et leurs campements dans les squares ou sous les viaducs. Les marchés alimentaires ont aussi leur responsabilité dans l'histoire. Les halles de Paris quittaient la capitale en 1969 et emportaient avec elles un gros contingent de bestioles, mais il n'en reste pas moins que le stockage localisé et temporaire de denrées alimentaires est un critère favorable à la prolifération des nuisibles, et pas seulement les rats. L'axe Chapelle - Barbès est occupé deux fois par semaine par un vaste marché alimentaire qui s'établit aux premières heures de l'aube sur une bande d'environ 300 mètres de long et se termine officiellement vers 14 heures. Entrent en scène, après le départ des marchands, les services de la Propreté qui à grand renfort de jets d'eau remettent de l'ordre dans l'espace public. Sauf que depuis plusieurs années maintenant d'autres petits marchés lui succèdent et laissent le territoire jonchés de déchets variés, pas uniquement alimentaires, reconnaissons-le. Il règne une certaine saleté qui peut favoriser les nuisibles. Les services de la Propreté ne sont pas forcément en cause, d'autant que les nettoiements d'après-marché sont assurés par une brigade spéciale, bien équipée, avec des engins mécaniques qui permettent de rendre à l'espace public son aspect originel d'avant-marché. C'est malheureusement sans tenir compte des centaines de marchands à la sauvette qui évoluent sur ce territoire en fonction des mouvements des forces de police présentes sur place. En résumé : je nettoie, tu déposes au sol ta toile et tes produits, le policier arrive, tu te sauves en laissant une partie des articles, au moins les emballages, le policier repart mais moi aussi je suis parti.... le prochain passage de balai, ce sera pour demain.

     

    Vendeurs à la sauvette sous viaduc Juin 2014 - Version 2.jpg

     

    Même l'hôpital Lariboisière se plaint de la présence des rats dans son enceinte. Au niveau de l'hygiène et des conditions indispensables d’asepsie, ce n'est pas idéal. On lutte, on dépense énergie et budget qui seraient mieux utilisés ailleurs qu'à ces combats ancestraux contre les nuisibles. Et pourtant... le 13 juin, Libération consacrait un article assez long sous la plume de Sylvain Mouillard à un reportage décrivant une matinée avec la police anti-rats.. Cela laisse rêveur, une police anti-rats, non ? On y apprend que la préfecture de police lance sa campagne de dératisation entre la mi-avril et la mi-juin, chaque année. Nous vous en conseillons la lecture pour clore le sujet. C'est là.

    Vous ne verrez plus du même œil les factures de charges liées aux contrats de dératisation qu'on a souvent tendance à trouver un peu chers...

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    Qui ne connaît pas la boutique située non loin de la place Sainte-Opportune ? toujours prête à donner des conseils en cas de problème domestique avec des visiteurs non invités.

    Pour les copropriétés, n'hésitez à joindre le Smash : 

    Siège du SMASH : 
11 rue George Eastman, 75013 Paris
, Tél. : 01 44 97 87 97 - Fax. : 01 44 97 87 75,
 Privilégier le contact mail : smash@paris.fr

    Antenne Nord 66 rue de Meaux - 75019 Paris - Tel. : 01 40 33 74 50
    
Sections de Désinfection, d’Assainissement, de Désinsectisation et de Lutte contre les Rongeurs, Collecte et ramassage des Objets Contaminants (tout Paris) : 2e, 3e, 8e, 9e, 10e, 11e, 17e, 18e, 19e et 20e arrondissements

    La campagne de dératisation sur le site de la PP  

    UNPA = unité de prévention des nuisances animales

  • Des mégots à foison

    Au cours des dernières années, beaucoup de pays, peu à peu, ont interdit la cigarette à l'intérieur des lieux publics, des bureaux, des cafés et restaurants. Pour autant,  trottoirs et caniveaux sont-ils remplis de ces petits bouts de filtre jaune qu'on appelle communément les MEGOTS ?

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    Nous laisserons l'étymologie de ce mot qui partage les linguistes : mec, meg ou mégaud de la culture populaire, nous n'allons pas pinailler sur l'origine mais plutôt vous conseiller de consulter un des sites spécialisés qui statuent sur la question. 

     

    Le déclic : (extrait du site de http://www.service-public.fr)

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    Attardons-nous donc sur les conséquences de la loi entrée en vigueur le 1er janvier 2008. Pourquoi les mégots des fumeurs se retrouvent-ils aux pieds des arbres et dans les caniveaux ? Sur les tables des terrasses ouvertes trouve-t-on toujours un cendrier ? Les salariés des entreprises disposent-ils d'un cendrier extérieur quand ils fument devant leur établissement ? Que dit la réglementation ou même la législation à cet égard ? Etc., etc. En un mot, comment fait-on pour lutter contre cette pollution aux mégots. 

     

    Pollution par les mégots

    Le filtre d'une cigarette consommée contient par définition tout ce qu'il est possible de ne pas laisser pénétrer dans les poumons du fumeur, soit les résidus du tabac consumé, ceux des quelque 4000 substances chimiques qu'il contient, dont 250 sont nocives et 50 d'entre elles cancérigènes. Rien que cela ! Le mégot négligemment jeté dans le caniveau ou à même le sol ne tardera pas à être emporté par le vent ou l'eau et à finir sa vie dans quelque station d'épuration, quand il n'est pas dirigé directement vers une eau fluviale. 

     

    Et le mégot pue ! 

    En effet, il est bien difficile de le conserver sur soi dans un petit réceptacle tant il suscite le dégoût y compris du fumeur lui-même. Des cendriers individuels existent cependant mais leur usage est encore confidentiel. Les éteignoirs installés sur les corbeilles de rue il y a deux ou trois ans n'ont pas démontré leur efficacité non plus. Ces derniers bénéficiaient d'un panonceau dont la durée de vie a été très brève. Quant aux fumeurs ils n'ont pas adhéré à cette sollicitation très optimiste. Depuis le changement des corbeilles de rue, la structure est pourvue d'un éteignoir incorporé. Pour autant sa présence ne semble pas mordre sur les habitudes des fumeurs. 

     

    Que dit la réglementation ? 

    Concernant les cendriers, mobiles ou non, avec emprise sur la voie publique , il est vrai qu’il doivent faire l’objet d’une autorisation d’installation de la part de la Mairie de Paris (Direction de l’Urbanisme). Celle-ci est majoritairement accordée mais il n’empêche que cela reste une démarche et une vérification administratives incontournables. En revanche, depuis quelques années désormais, lorsque leur installation est accordée, ils sont effectivement exonérés de droits de voirie. Ce qui n’est pas exactement la même chose.

    Autorisation nécessaire mais présence sur le trottoir gratuite et sans droits, tout cela a été décidé dans le but de lutter contre les mégots sur la voie publique.

     

    Pour être tout à fait explicite, il faut que nous vous exposions les 3 cas de figure possibles (transmis intégralement par la Division de la Propreté de Paris 9e-10e, que nous remercions ici) :

     

    1°) un établissement (sans droit de terrasse tel un immeuble de bureaux) qui souhaite faire installer un cendrier fixe (donc au mur) avec emprise sur la voie publique doit faire sa demande à la DU puis acheter, installer et vider à sa charge son cendrier.

     

    2°) un établissement (sans droit de terrasse tel un autre immeuble de bureaux ou un restaurant sans terrasse donc) qui souhaite faire installer un cendrier mobile avec emprise sur la voie publique doit faire sa demande à la DU puis acheter, installer, rentrer et sortir chaque jour et vider son cendrier à sa charge.

     

    3°) un établissement (avec droit de terrasse telle la plupart des cafés et des restaurants) qui souhaite installer des cendriers mobiles (donc sur pied) sur sa terrasse est libre de le faire à sa guise, autrement dit sans avoir à redemander une autorisation spéciale « cendriers mobiles » à la DU et donc sans avoir à payer en plus de son droit de terrasse pour ces cendriers.

    Les cafés/restaurants avec droit de terrasse sont donc libres d’avoir ou pas des cendriers sur pied et/ou sur les tables.

    En revanche, ils sont dans l’obligation réglementaire de rendre la voie publique en parfait état de propreté au moment de la fermeture de leur établissement et donc de leur terrasse.

    Et peuvent être verbalisés dans le cas contraire.

    Ils ont donc tout à gagner à installer des cendriers, grands ou petits, plutôt que d’avoir à balayer longuement le soir, à la fermeture. CQFD.... Mais le savent-ils toujours ?

     

    En Suisse, un pays souvent pris comme modèle de propreté, le sujet des mégots sur la voie publique n'est pas négligé non plus. Chez nos voisins helvètes, l'interdiction de fumer dans les lieux fermés date du 1er mai 2010, et il s'en est suivi une déferlante de mégots sur les trottoirs, qui a un coût important dans la lutte pour la préservation de l'environnement.

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    "La pollution engendrée dans l’environnement naturel et urbain ainsi que les coûts engendrés chaque année par les mégots en Suisse représentent d’après l’OFEV (Office fédérale de l’environnement) une charge d'environ CHF 55 millions pour les communes et les transports publics."

    (source http://www.in-finitude.ch)  

     

    Une étude menée en 2010, toujours en Suisse, tentait d'analyser les coûts imputables à la négligence coupable de ceux qui ne respectent pas l'espace public... Malgré la propreté légendaire suisse, les mégots (en violet sur le diagramme) se retrouvent en grand nombre dans l'espace public et représentent 36% du coût du nettoyage dans les communes. 

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    Si les mégots sont ramassés par les services de la propreté, le coût engendré est démesuré, s'ils ne sont pas ramassés, leur pollution est démesurée... Que faut-il choisir entre la peste et le choléra ? 

  • Pigalle, une nouvelle donne ?

     

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    Bar branché à SoPi !

    Pigalle est à quelques encablures de Barbès et l’interaction entre les deux quartiers via le boulevard de Rochechouart est certaine. La Cigale, le Trianon, l’Elysée Montmartre ne font-ils pas le lien ? Regardons le quartier de Pigalle tel qu’il se présente aujourd’hui.

    Voilà quelques semaines que des articles publiés pour certains dans des journaux prestigieux nous parlent de ce que serait le nouveau visage de Pigalle côté 9e arrondissement : SoPi soit South Pigalle.

    Cela commence le 8 Novembre dernier avec un article paru dans la Sunday Review du très sérieux mais aussi très conservateur The New York Times qui, en présentant les changements intervenus dans le quartier, introduit l’idée que les branchés, les "hispsters", les bobos, tueraient l’esprit du lieu.  Ce qui n’a pas manqué de faire réagir Les Inrocks dans un article acide cinq jours plus tard, critique reprise, mais de façon moins brutale, par le magazine Glamour - Enfin, c'est le JDD.fr qui fait le point le 26 novembre avec un article intitulé "Pigalle, le nouveau Marais ?"

    Plus près de nous, le mensuel Georges & Lorette nous a présenté le nouvel aspect de Pigalle dans son numéro 1 d’octobre 2013 sous le titre « South Pigalle, le temple de la nuit » et a également évoqué le sujet dans son numéro 3 de décembre 2013 avec le récent élu maire de la nuit, Clément Léon R.

    Que nous disent ces journaux sur le « nouveau » Pigalle ? Que les bars dits « à hôtesses » ont quasiment tous disparu et ont été remplacés par des endroits plus « fréquentables », branchés, en clair que la prostitution qui y sévissait s’en est allée, faisant perdre, pour certains, son cachet à Pigalle.

    Sans revenir trop en arrière, l’évolution du quartier pour devenir ce qu’il est aujourd’hui a commencé il y a une vingtaine d’années.

    Coupé en deux par la rue de Châteaudun alors avec un coefficient d’occupation des sols très différent du côté Nord (Montmartre) et du côté Sud (Grands Boulevards), le 9e a vécu à la fin des années 1990 et au début des années 2000 un changement profond avec le départ des banques, des sociétés d’assurance et du siège de la SNCF qui ont laissé la place lentement mais sûrement à d’autres activités comme le montre l’installation de Google, de la fondation Mozilla (mère du navigateur Firefox) par exemple, mais aussi à des habitants au profil sociologique différent de ce qu'il était jusqu'à lors. Symbole de ce changement, l’arrivée en fanfare dans ces années-là du Figaro boulevard Haussmann et de L’Express rue de Châteaudun après le départ au milieu des années 1980 du Monde de la rue des Italiens. L’arrivée de la gauche à la mairie du 9e en 2001, créant écoles et crèches, qui étaient bien nécessaires, a amplifié le phénomène, les familles trouvant là des facilités dans un arrondissement au charme certes discret mais réel. La fameuse « gentrification » était en route et ne pouvait pas ne pas avoir un impact sur le quartier de Pigalle, d’autant que le même phénomène se déroulait côté 18e, aux Abbesses.

    paris,pigalle,boboUn coup fatal a été porté à Pigalle au moment de la restructuration de la place au milieu des années 2000. Dans la logique des travaux de réaménagement des boulevards de Clichy et de Rochechouart, la place Pigalle a subi une profonde retouche qui l’a transformée en gare routière pour autobus de la RATP. Le fameux petit jet d’eau s’est vu amputé de son petit jardin et de sa grille historique pour devenir, la plus grande partie du temps, le réceptacle des canettes de bière et autres sodas sans parler des papiers gras. La destruction du café historique "La nouvelle Athènes" au n°9 de la place, remplacé par un immeuble au style blockhaus, puis l'installation d'une agence bancaire en lieu et place d'un célèbre peep-show au n°7, ont parachevé le désastre.

     

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    Immeuble blockhaus construit au 9 place Pigalle

     

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    Une agence bancaire place Pigalle !

    L’évolution des commerces dans le quartier a été, elle aussi, assez lente mais irréversible. Comme pour l’alimentation, les supermarchés ont tué le petit commerce. L’installation du fameux Sexodrome puis du Rebecca a asphyxié les petits sex-shops qui sont désormais en nombre très limité, tout comme la vidéo a tué les petits cinéma porno. A la place sont venus, par exemple, deux grands saunas mixtes, chics et chers dans lesquels le bain de vapeur n’est pas l’occupation principale. Bref, la « gentrification » a aussi concerné l’industrie du sexe à Pigalle.

    II est incontestable que le nombre de bars à hôtesses a considérablement diminué. La pénalisation du racolage dans l’espace public a fait disparaître les prostituées du trottoir, notamment rue Frochot, et les bars ne correspondent sans doute plus à la demande de la clientèle actuelle. Les bars branchés pour clientèle bobo les remplacent petit à petit.

     

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    Ici le fameux Dirty Dick, rue Frochot. Il a gardé son nom mais pas son activité

     

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    Un bar à hôtesses en reconversion rue Frochot

    Est-ce que tout cela est la cause de la perte de l’esprit de Pigalle ? Est-ce que cette « gentrification » qui se double d’une standardisation des modes de vie et donc des plaisirs a fait perdre son âme au quartier ? Certes, l’ambiance a changé. La mafia corse des années 1960 et les sex-shops aux néons agressifs des années 70/80 ont disparu. La vie d’un quartier est ainsi faite que les choses n’y sont pas éternelles et c’est sans doute tant mieux. Le vote d'un vœu en Conseil de Paris à l'initiative d'une élue de l'arrondissement ayant pour objet d'éviter la mono activité, comprendre éviter l'installation de bars branchés et bruyants à l'exclusion de toute autre activité, est certes une assez bonne idée mais sa mise en place reste très hypothétique quand on voit les difficultés rencontrées non loin de là, rue des Martyrs. 

    La réalité, c’est que Pigalle, tout comme Montmartre, a souffert et souffre encore d’un mal qui lui est fatal : le tourisme. Bien sûr, Paris est dit-on la ville la plus visitée du monde. Bien sûr, les recettes du tourisme ne sont pas à négliger mais ici, son développement poussé à l’extrême, a plus sûrement tué l’esprit du lieu que les modifications sociologiques lentes des 20 dernières années.

    Heureusement, il reste à Pigalle la musique. L’activité intense de la proche rue Victor Massé où l’on trouve quantité de magasins d’instruments de musique, la présence des Trois Baudets, du Divan du Monde, de La Cigale, du Trianon et, espérons-le, la réouverture de l’Elysée Montmartre, tout cela nous montre que le quartier reste fidèle à son passé, sait s’adapter en accueillant les musiques nouvelles et la jeunesse qui va avec. Mais le Pigalle de papa est mort.

     

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    La rue Frochot relie la place Pigalle aux rues Henri Monnier et Victor Massé. La voilà très à la mode.

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    Nota : dans les très anciennes archives de ce blog, en tapant "Pigalle" dans le moteur de recherche de la colonne de droite, vous trouverez des articles retraçant toute l'histoire de la place Pigalle.